n'oublie pas les couteaux

tu ne connais pas encore mon nom. mais elle explique bien ; gaëlle.
v i l a i n e partout où elle passe, les gens se cassent comme d'oeufs cognés sur plats craquelés. puis brisés, l'enfant court et saute assez haut pour ne pas se faire remarquer.
m a l i n e aussi bien que g a g a est, face à la télé la rêveuse colore ses pensées les plus obscures par l'insolence de s'accrocher encore et encore. oh et, quand elle rit ; la tête penchée en arrière, les yeux qui pétillent. ce n'est pas qu'une simple biche
c h a r m e u s e qui veut se faire chasser. il y a tout un jeu à jouer, et le serpent s'enroule autour d'un cou pour venir l'entendre se briser sous sa langue coupée avec laquelle elle lèche tous tes péchés. effrayante i n t r i g a n t e, car la créature est inconnue. aucune définition, elle chancelle quand ses iris ne lisent que mensonges et injures. alors h y p e r a c t i v e s'agite de temps en temps. outre cela, la fée e g o ï s t edélaisse peu de sa poussière aux malheureux. puis alinéa,
ô m y t h o m a n e
peut-être que la gaëlle
vous a rendu âne.
elle vous coupera les ailes,
si vous cessez de croire qu'elle n'est que courtisane.

— qu'attendez-vous pour boire ?
ils sont fous et désemparés. le liquide est d'un noir à s'y noyer ; pourtant ils n'ont aucune conscience, mère clafin hésite avant de s'en emparer. elle pense qu'elle va la tuer, et nuire est un péché. alors elle observe et caresse son ventre, mais petite voix murmure : prends-moi, idiote. sous les anges pleureurs, l'eau coule à flots. trois gouttes, deux gouttes et une goutte s'écroulent sur ses pieds nus. entre les orteils se cachent ses entailles, elle est fatiguée mère clafin. comme c'est épuisant de porter une future femme quand on désirait y reconnaître un bel homme - pour rappeler à maman, combien de fois papa était beau avant de voler là-haut. là-haut ! tout parait si calme et si beau. debout sur son toit, elle avait déjà questionné la lune sur comment était-ce la vie après la mort, la mort après la vie. et le croissant bientôt complet, lui répondait à chaque fois sur un même ton erroné :« ma pauvre enfant ! offrir la vie c'est aussi la lui reprendre ; vint ton tour quand tu démêleras le fil de tes pensées qui te sont encore néfastes. » et la malheureuse lui indiquait qu'elle n'avait jamais su comment manier des ciseaux. là où l'art était à apprendre au cours des jours, elle ne cherchait qu'à s'en démêler car la violence de ses maux ne suffisaient plus ; alors bébé naît.

— maman a pleuré trente et une fois, aujourd'hui.
avant de lever sa main écorchée pour venir s'essuyer, elle avait caressé joue douce de son poupon à manipuler. gaëlle l'avait renommé curson car il était intelligent. il savait tout, curson. il voyait, il voyait ô combien maman n'était pas très gentille avec gaëlle. puis il devinait, il devinait que les baisers que la folie lui offrait ne servaient qu'à traumatiser l'esprit dérangé de ce bébé. parfois, il n'était pas très content car il y avait de nombreux papa qui séjournaient dans le même lit que maman. alors figure paternelle qui change sans cesse, curson restait fort lui. viril ! ferme ! brave ! mais poupon curson étant trop petit, il ne servait qu'à défendre les cauchemars. quand bien même il jurait souvent très bas, maman ne se permettait pas de se retenir comme il le désirait. à la place, elle regardait gaëlle tituber.

— n'éteinds pas les lumières, j'ai peur putain. je vois rien !
c'est si bon de voir qu'elle est en vie. fraîche fleur que l'on venait seulement de cueillir, a grandi. les pétales sont cependant d'une couleur si étrange qu'il est difficile pour tout le monde de les toucher ; il n'y a pas d'odeur, juste un coeur qui bat si et là contre sa cage thoracique. mais les moeurs disent qu'elle est folle créature que l'on découvre à seulement minuit. alors les plus impatients qui tentent de s'en approcher, perdent pieds car l'obscurité les effraie. et ils ont raison, ces garçons ! fuyez tant qu'il est encore temps, parce que son cadenas possède un code à cinq lettres que nul ne peut comprendre. amour que maman n'a pas su donner, amour que papa n'a jamais su montrer, amour que lui et il n'ont jamais su accepter. ah, gaëlle comme tu es si belle ! ravissante, tu rayonnes. mais méfie-toi de tous ceux qui papillonnent, car toi tu ne sais pas voler. tu ne sais que te faire butiner, faible que t'es. alors pour te protêger, laisse-toi emporter par le vent tissé de tes mensonges fantasmés !