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 burn in hell _ frida

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Message Sujet: burn in hell _ frida   burn in hell _ frida Empty Mar 22 Oct - 23:46

Once upon a time… C’est pas un conte, ma grande, et y a pas de fin heureuse.
Pas pour toi et moi en tout cas.
Pas pour toi et moi.
Un an plus tôt

Le bruit, qui dégueule du Closer de cette façon obscène qui te plaît bien. Ca tape dans ta cage thoracique, ça bat sous tes tempes et dans ta tête. Comme quand les amplis savaient caresser ton tourment, à chaque accord prodigué par ta main. Tu serres le poing, t’as trop chaud, soudain tu étouffes et tu regardes autour de toi, un décor qui se saccade, que tu ne reconnais pas. Des ombres, estampées sur les murs trop froids, des visages expressifs, ces gens que tu côtoies. Ta nouvelle famille. Cahal regarde l’assemblée comme s’il toisait ses sujets, mais de sa part, ça ne te dérange pas, ça ne t’a jamais dérangé. T’es appuyé contre un mur, à la marge, comme toujours et tu crois voir que Tomás s’enquiert de ta mine assombrie, par l’alcool et par le bruit. Tu esquisses un très léger sourire pour le rassurer, il te connaît, tu ne tarderas pas à t’éclipser pour respirer dehors, et excaver de toi ce que tu ne dis pas. Ce que tu ne dis jamais. Pour savoir mieux le renfermer ensuite. Ca gronde dans ton ventre, ça hurle dans ta tête, d’un mouvement souple, tu te fraies un passage, tu salues les gars, qui écoulent ta dope, et puis ceux qui la préparent dans ton sous-sol, tu leur dis à bientôt, à demain, tu ne sais plus très bien. Il est déjà tard, ou beaucoup trop tôt. De toute façon tu ne dormiras pas. Tu le sais, tu trouveras quelques ténèbres pour te taire et pour oublier. Tu pousses la porte d’un coup d’épaule, comme une bête prise au piège, une bête traquée, et il y a dans ta démarche quelque chose de précipité sur le seuil du Closer. Tu te retrouve dans l’arrière cour, à l’ombre de la nuit, que tu zyeutes patiemment en respirant comme si tu venais de courir. T’as les pouces dans les passants de ton jean noir, alors que tu t’étires, et c’est là que tu le ressens. Tu sais, oui tu le sais immédiatement, sans même avoir à tourner la tête. Qu’elle est là, dans sa foutue robe, avec son foutu port altier de reine de Saba. Tu sais que c’est elle, depuis que tu l’as vue pour la première fois, sa présence applique une sensation virulente sur toi, dès qu’elle se trouve à proximité. T’as tout fait pour le maquiller, tu es devenu maître dans cet art-là, à la première seconde. La plupart du temps, tu la dédaignes, c’est comme si elle n’existait pas. Et tu sais que ça doit l’enrager, car comme toi elle n’a pas trop l’habitude de ne pas compter. Quand tu viens dîner chez eux, ou quand tu passes du temps avec Tomás, tu lui poses pas de questions à elle, tu lui dis bonjour, au revoir, merci, t’es poli. Mais tu la regardes sans la voir. Tu la traverses, elle n’existe pas. Elle n’existe pas. C’est ce que tu te répètes. Car tu le sais, oh oui tu le sais, que de succomber à ton ressenti, qui s’est amplifié, année après année, ce serait le début de la zizanie. Que cette trahison-là, il te faudrait l’avaler jusqu’à vomir, jusqu’à crever. Et tant pis si tu la fantasmes, si tu la rêves, si tu la maudis. Elle n’existe pas. Elle n’existe pas. Tu ne tournes d’ailleurs pas la tête dans sa direction, mais tes épaules se sont tendues une seconde, sous le cuir de ta veste. Tu pourrais te tirer en la saluant juste, partir cloper ailleurs, mais quelque part, tu sais que ça se verrait un peu trop, que tu veux la fuir. Elle s’en enorgueillirait et ça, bordel, ça te rend dingue de même y songer. Tu laisses le temps d’un grand silence, d’un trop grand silence, en sortant ton paquet de Morley. Tu tapes dans ta paume, d’un mouvement excédé, le seul signe de ton agacement, pour en sortir une cigarette, et le filtre glisse entre tes lèvres serrées. Le zippo claque, tu inspires trop longtemps, et tu soupires la fumée. Tu finis par parler, d’un ton assez peu amène. D’habitude tu essayes de faire bonne figure, la neutralité mais pas la froideur. Mais ce soir personne n’est là pour te voir, et puis après tout, elle n’avait qu’à pas se trouver là. Vu qu’elle n’existe pas.
_ Tu devrais pas te trouver ailleurs ? A l’intérieur par exemple, où il y a ta cour, pour parader ?
Tu la regardes toujours pas, tu exhales la fumée, tes mains enfoncées dans les poches de ton jean. T’aimerais que ce soit vrai, qu’elle n’existe véritablement pas dans ta réalité. T’aimerais que quelqu’un te sauve la mise, sorte du Closer, apparaisse comme un putain d’adjuvant. Mais il n’y a que toi et elle, et tous ces ressentiments que tu as plaqués sur le reste, histoire de ne pas céder. Histoire de ne pas la convoiter.

@Frida McGrath burn in hell _ frida 2288768012
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Message Sujet: Re: burn in hell _ frida   burn in hell _ frida Empty Mer 23 Oct - 22:57

La nicotine, ça fait partie des quelques drogues qu’elle peut fréquenter sans risque. Elle n’en abuse pas pour autant, juste à l’occasion, en soirée. Comme ça, comme une excuse pour s’éclipser ou pour discuter. Dans ces soirées comme celle-ci où tout le clan McGrath est réuni et qu’elle a besoin d’un instant pour elle, à regarder des étoiles qu’on ne voit pas ici, le silence de la nuit qui contraste avec le bruit qui règne au Viper. Et puis il y a lui, l’imprévu qui passe la porte, celui qu’elle ne désirait pas parce qu’elle le désirait trop. Elle le regarde presque amusée.

Voilà.

Voilà. C’est tout ce qu’elle se dit. Tout est fini. Rien ne sert de lutter. Ce moment elle s’y attendait, malgré tout ce qu’ils avaient fait pour le retarder en s’évitant soigneusement. En prétendant ne pas s’apprécier. Ce qui était proche de la vérité d’ailleurs. Pour Tomás, Ciarán était l’homme qu’elle ne supportait pas néanmoins elle respectait leur amitié et se contentait de regards froids et de fuites dès lors qu’il faisait irruption. Ce qui était le cas, outre le désir brûlant qui s’émanait de chacun d’eux. Cet homme-là était trop instable, trop fou, trop vif, trop sombre, trop détruit. Trop tout. Toujours dans l’excès, toujours sur le flanc, au bord du précipice, une vie de paumé, de cœur brisé. Le désespoir sur la langue, et l’oubli dans le sang. Cet homme c’est exactement ce qu’elle aurait été si elle n’avait pas eu Tomás. Il a les vices de ses inflexions, les envies de ses pires pulsions, les démons de ses tentations. Elle aurait pu vivre en le côtoyant sans le craindre et en étant sûre de lui résister s’il n’avait pas eu ce regard pour elle la première fois, ce regard qu’elle avait tant cherché toutes ces années, celui que son mari avait choisi d’offrir à sa sœur et non à elle. Ce regard il se répétait à chaque fois qu’elle le croisait, inchangé malgré les années, et c’était même de pire en pire si bien qu’elle mettait toute son énergie à ne pas le croiser. Comment Tomás ne pouvait pas voir le désir qui se lisait dans les yeux de son ami envers sa propre femme ? Elle ne comprenait pas Frida, pourquoi il ne voulait pas voir alors qu’elle-même peinait de plus en plus à le cacher. Elle aurait bien aimé qu’il agisse avant que l’inévitable ne se produise. Elle ne s’était jamais résolue à lui dire pourtant, parce qu’au fond elle le voulait. Elle le voulait ce cercueil des plaisirs condamnés.

- J’étais là la première, qu’elle lui répond calmement en aspirant une nouvelle bouffée de nicotine avec une telle sensualité que cela devrait être interdit. Puis elle lui souffle la fumée à la figure, toujours plus provocante. Elle sait si bien le faire.

- Peut-être qu’on devrait le faire. Le calme ne la quitte pas, elle a cette maîtrise d'elle même quand elle veut qui est troublante, elle le jauge de haut en bas, elle se rapproche. Sa proposition est sérieuse. Est-ce qu’il comprend ? Bien sûr. Baiser, là, entre les poubelles. Juste ça. Puisque c’est ce pour quoi ils sont destinés visiblement. Peut-être que c’est juste ça. Un bon coup, rien qu’une fois. Ils se seront possédés, ils auront embrassé leurs vices communs et puis ce cirque aurait pris fin. Les regards, le désir, évanouis au lever du soleil, une bonne fois pour toute. Et ils pourraient reprendre chacun le cours de leur vie, débarrassés de ces idées immondes et dangereuses.

Voilà.


@Ciarán Wilde burn in hell _ frida 3794924939
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Message Sujet: Re: burn in hell _ frida   burn in hell _ frida Empty Mer 23 Oct - 23:44


Tu fermes le poing, une seconde fois. Une fois de trop dans une soirée comme celle-là, où le coeur devrait être à la fête alors qu’il sombre. Sombre. Comme ses foutus yeux. T’as beau pas la regarder, ses yeux tu les connais, tu les traques depuis que tu les as vus la toute première fois. T’as failli sombrer là aussi. A pic. Comme on s’engouffre dans un précipice juste parce que l’appel entêtant de la chute est trop doux. Trop suave. A chaque fois que tu la croises, c’est cette joute qui se suspend à ses iris, une seule seconde durant. Le temps d’un battement. La joute qui lui promet absolument tout, qui hurle le besoin, qui dessine l’envie. Avant que tu ne chasses ta corruption en la maquillant en une indifférence froide. Une brûlure qui prend des accents de lame dès qu’elle se voit prise dans les glaces de tes propres jugements. Alors après avoir fermé le poing, tu t’attends à ce que ça revienne, le froid, le détachement. Mais elle est juste là, et il n’y a personne entre vous pour faire de sa proximité un éloignement volontaire. Non. Il n’y a personne. C’est comme ça, c’est comme ça. En toi, sous le souffle pesant, quelque chose se froisse, irrémédiablement. Tu sais que tu balances, tes envies et tes craintes au bout d’un fil que tu aimerais rompre. Rompre d’un seul mouvement. Un volte-face qui t’emmènerait tout contre elle, contre sa peau, contre son masque. Pour mieux le fracasser. C’est comme ça, c’est comme ça. Tu sais que tu ne peux pas lutter. Parce que lorsque tu la regarderas, ce soir… Lorsque tu la regarderas cette nuit, tu ne pourras plus que la voir. Et le poison de ton désir s’élancera dans tes veines pour mieux pervertir tout ce que tu as souhaité prétendre et protéger. De ta nature et de ton amitié. Dans le silence que tu continues de perpétrer comme un châtiment plein de cruauté, tu comptes. Tu comptes les fois où tu l’as distinguée. Dans ses grands yeux noirs, la lueur miroir, la lueur maudite. De son désir et sa tourmente à tout jamais inscrite. Ses mots d’abord, puis la fumée ensuite. Et sa foutue condamnation. Car c’est comme ça, c’est comme ça. Elle est là, devant toi. Tu as les yeux rivés sur le sol, et ta mâchoire serrée. Les muscles et les tendons qui dessinent tes humeurs excessives sous ton épiderme blafard. Tu la respires sans plus pouvoir te contenir, mais toujours en évitant de la sonder, tu murmures sur le ton implacable que ta nature belliqueuse te dicte :
_ Et tu seras pas la dernière…
Des mots ambigus. Aiguisés comme des lames, prompts à la repousser. Mais elle se rit bien de ton mépris, car elle sait, oui elle sait combien il est usurpé. C’est par ce qu’elle insinue ensuite, dans le calme saturé de ce tête-à-tête impromptu que tes iris se figent dans les siennes. Un seul mouvement, le corps immuable, mais les yeux qui la trouvent, qui la traquent. Les prunelles se dilatent sous l’assaut de tes imaginaires qui cavalent, et ça tu ne le maquilles pas. Tu peux pas, tu peux pas. C’est comme ça. Et tout se resserre, tout se condense, tu sens des envolées lyriques et des accents triviaux, irisés sous la lueur si pâle des réverbères. T’es un animal et elle le sait. Elle sait de quoi tu es fait, elle l’a su dès qu’elle t’a connu. Et tu l’as su aussi. C’est comme ça, t’es foutu. T’es foutu depuis trois ans maintenant, et ce chemin de croix, tu as su le supporter avec l’espoir ignoble qu’il soit couronné par ce qu’elle sous-tend. C’est comme ça, t’es foutu, ta main vient de saisir son poignet, au vol, dans toute la virulence d’un geste. Et tu exhales ces mensonges qui ne seront bons qu’à la provoquer. Car tu la touches à présent. C’est comme ça, c’est comme ça. T’es cramé. Ca brûle sous ton pouce et ça te donne l’envie de serrer, mais tu le fais pas. Non. Tu susurres des mots fourbes quand tout ton corps est statufié :
_ Pourquoi j’aurais envie d’une tarée comme toi ? Tu crois que je le sais pas, ce que tu es ?
Tout au fond, de tes airs empruntés ? De tes petites manigances ? T’as envie de l’attirer contre toi, et dans ton grand désespoir, et dans toute ta contradiction, c’est ce que tu fais. Tu tires son bras pour qu’elle se confronte. A toi, à ton désarroi, et à ces hurlements déchaînés. Fichés, fichés. Dans vos souffles, dans vos regards. Et dans vos destinées.

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Message Sujet: Re: burn in hell _ frida   burn in hell _ frida Empty Mer 30 Oct - 0:20

- J'espère, j'espère...

Les mots s'écrasent sur ces belles paroles. S'estompent sur ta vie que tu n'as jamais diriger. S'évanouissent contre les vœux que tu as prononcé sans les penser. A l'époque. Vous parlez bien sûr de cette arrière-cours, entre la grille et les poubelles. Là où quelqu'un viendra toujours fumer, après toi, après lui. Bien sûr. Elle le provoque de sa fumée, par sa simple présence aussi et lui de ses mots. Une jalousie très déplacée qui s'éveille. Pas la dernière, pas la dernière. Ça sonne comme un défi beaucoup trop tentant. Elle pourrait, en réalité. Parce que s'il continue, l'épée de Damoclès viendra se pendre au dessus de sa tête, portée par son époux. Lui par contre, ne serait jamais le dernier. Le dernier, elle l'a déjà et pour toujours. Elle ose croire que lui ou un autre, ça ne change rien, qu'il lui pardonnerait tout. Elle ose vouloir posséder les deux, pour son petit plaisir, tout en se dégageant des conséquences éventuelles.

Rien qu'une fois. Juste une fois. Il ne saura rien. Ce sera fini avant même de commencer. Bestial. Sauvage. Idiot. Comme des animaux incapables de contrôler leurs pulsions primaires. Sa main qui se saisit de toi. C'est ton souffle immédiatement coupé. C'est ta peau qui brûle contre la sienne. Toute l'alchimie entre vous, elle est là, sous ses phalanges. Ton pouls qui pulse au même tempo que le sien. Tu sais déjà qu'il désire les mêmes chose que toi, de la même façon. Ce même désir, ces regards, ça te dégoutte autant que tu en es accroc. Lui, il est comme l'héroïne, doux quand tu te piques, amer après et douloureux quand tu n'as pas eu ta dose depuis trop longtemps. Et surtout dangereux. Tu n'y as pas goûté que tu le sais déjà. Ce n'est pas l'homme qu'il te faut, ni même l'amant. Y'a rien qui va dans cette histoire, rien qui va. Juste la déraison totale, complète. L'abandon de tout bon sens. Il est vraiment comme ta drogue, un pêché impardonnable auquel tu ne sais pas résister. Parce que c'est ça la moral qu'on t'a toujours enseigné, ton monde c'est la cocaïne, sulfureux, éphémère, poudre qui disparait dans les entrailles en t’insufflant ses pires penchants. Et pour l'avoir tout est permis.

Le pire dans tout ça c'est que tu crois que c'est de l'amour. Tu te plantes tellement et tu fonces à tel point qu'on pourrait se demander si tu ne fais pas exprès. Comme pour te prouver qu'après plus de vingt il t'aimes plus que ta sœur. Que ce qu'il te dit quand il est saoul, c'est pas juste des mots d'ivrognes. Vieille plaie qui ne s'est jamais refermée. Tu t'y accroches comme la pire des excuses pour ce que tu es en train de commettre et qui ne le concerne pas finalement. La pire traitrise que tu pouvais imaginer, elle est là, sur ton poignet. Dans ce corps qui se rapproche de toi. A ton invitation. A ton initiative.

Tu le regretteras. Quand tu réaliseras que c'était pas juste un amant comme un autre.

Et lui, qui te repousses avec des mots et fais tout l'opposé, tu lui ris au nez. Qu'il te traite de folle, cette ironie t'amuses. Entre vous deux t'as bien l'impression d'être la plus saine d'esprit. Lui il est si déchiré. Si détruit que t'as envie de le prendre dans tes bras, de le cajoler. Pas vraiment avec tendresse, étant donné la fureur du désir qui vous anime. Qu'il nie. Le plus drôle pourtant, c'est que tu crois encore être en contrôle de toi-même. Tu crois être capable de le repousser, de ne pas céder alors que t'es déjà perdue, les deux pieds dans la tombe et l'esprit qui divague à la pointe de ses lèvres. Tu crois pouvoir te refuser, le tenter jusqu'à l'infini et dire non. Comme une allumeuse. Un jeu auquel tu as déjà perdu, maintes fois.

- Dis-moi ce que je suis, je t'écoute. Moi je vais te dire pourquoi tu me désires tant. Parce qu'on est de la même veine toi et moi, on est fait pareil, le même désir brûlant, la même cacophonie dans les oreilles. Parce qu'on est perdu, et fous. Parce que d'un seul regard t'as su que j'allais t'offrir la meilleure partie de baise de toute ta vie.

Ta main remonte sur son bras, tout du long jusqu'à l'épaule puis le torse. Tu voulais le repousser, au lieu de ça tes mains agrippent le tissu et l'attirent contre toi. C'est plus fort que toi. Et tu murmures contre ses lèvres, avec une agressivité passionnelle. Brûlante.

- Alors ? tu vas saisir cette opportunité ? Il n'y aura pas de seconde chance.

Comme si ce qui venait de se passer n'était pas déjà trop. Un pas de franchi sans retour en arrière possible. Et tu continues de prétendre que tu peux y résister, que t'es forte alors que t'es tout le contraire.
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Message Sujet: Re: burn in hell _ frida   burn in hell _ frida Empty Jeu 7 Nov - 12:47


Tes provocations qui frémissent dans l'air pour mieux la parer de ces oripeaux indécents sont des mots qui se brisent sur le miroir incandescent. Image brûlante, l'avidité en creuse les sillons et le silence n'a plus rien de cet apaisement très trompeur que parfois tu chéris dans l'intimité désœuvrée. La sentir, la sentir, la respirer. T'en crèves, t'en rêves depuis que tu l'as rencontrée et ça balayé tes pensées, même tes sarcasmes bien figés dans ta gorge comprimée. T'as balancé des flammes sur des terres désolées, où les braises chantent des mélopées enivrantes. Tu la lis, la lueur jalouse qui maquille ses yeux sombres un court instant et tu te repais de ce piètre pouvoir que tu pourrais improviser sur elle. Même si tu sais qu'on ne dompte pas une femme comme elle, et qu'elle ne te vois que comme cet amusement passager qui pourrait la détourner de ces devoirs qu'elle embrasse sur le masque de Tomás. Tractations aux visages infidèles. Tu n'es pas aveugle, ni envers lui ni envers elle. Ton ami aménage des à-côtés qui viennent graver les fers de ses serments, pour ressentir la liberté dont il est constitué et elle… elle… tu t'es toujours dit qu'elle faisait bien pareil. Avec son visage de madone et ses appétits de prostituée. T'as essayé depuis des années de la destituer de son piédestal, de la regarder festoyer dans les ténèbres où tu la sais inscrite, à jamais. Mais ça n'a fait que renforcer cette envie de la posséder. Plus la chute était accentuée et plus tu la sentais te rejoindre dans ces silences emmêlés par tes fantasmes. Et ça n'a fait que croître, chaque jour où il fallait la fréquenter. Les doigts qui serrent, et les yeux qui jugent. Sa stupeur est une délicatesse que tu aimerais broyer contre ton corps trop maigre. C'est foutu parce que vous le savez l'un et l'autre, ça a déjà commencé. Avant même que tu ne la touches, avant que tu ne la frôles. Depuis que vous vous fuyez par désespoir et pour sauver cette vertu déjà bafouée. Vous n'en êtes pas constitué. Et les serments s'oublient dans l'effroi de son souffle et le sang qui bat contre ton pouce, sous son épiderme. Deux temps pour se fuir, deux temps pour se retrouver, face à face, déjà rompus par ce désir, déjà blessés par un échec que vous ne saurez jamais pardonner. Tu n'as pas su aller assez loin d'elle, loin d'eux, cette famille qui t'a modelé dans l'iridescence de tes crimes. Plutôt que de les oublier, te voilà désormais en train de tourner le dos aux derniers secours que tu as pu trouver. Car chez eux c'est un foyer. Et que tu es en train de l'imaginer s'effondrer. Elle. Toi. Ça n'a aucun sens. Aucune légitimité. Aucun commencement et aucune fin. Légende oubliée, que l'on se plaît à taire. Trop hideuse pour être chantée. Légende gravée, sur son poignet et dans le creux de ta main. Sauf qu'elle… elle ne la tait pas. Elle l'a laisse s'envoler entre ses lèvres et se fracasser contre toi. Les mots qui enserrent les tiens sont viscéraux, ceux que tu as toujours écrits, toujours composés. Ceux dont tu es constitué. Et ça te rend dingue qu'elle frappe aussi juste, sans lâcheté, sans faux fuyants. Tes joues se creusent, et le bruit blanc dans ta tête se sature, de sonorités innombrables qui sont aussi stridentes que mélodieuses, harmonies brutales, les seules qui peuvent encore te rencontrer. C'est une chimère et un foutu poison. Le goût de l'enfer et de la damnation. Celle que tu mérites. Mais tu vas pas lui dire car tu aimes trop jouer sur le fil. Sur le fil avant de sombrer. Et que t'aimerais croire que le destin finira bien par briser la mécanique qui est en train de vous relier. T'as le regard mauvais, les iris qui la toisent, le même poison sur tes lèvres et la hargne sur ton visage :
_ T'es une illusion Frida. T'existe pas. C'est ça ce que t'es. Un mensonge bien décomposé dans son quotidien paré de luxe. Mais c'est pas assez hein ? C'est jamais assez…
Alors le mirage flanche, le mirage danse. Et ta voix cède, la brutalité la rend rauque, le désir la rend caressante. Elle te touche trop, elle t'envahit déjà, et toi tu trouves rien de mieux dans cette étreinte morbide que de te presser contre elle, de te laisser attirer. Le tissu qui se froisse et ta main qui saisit sa taille avec une possessivité malsaine. Et tu murmures en retour, alors que tes doigts frôlent son visage. Image troublante. Mirage que t'aimerais tant faire disparaitre de toi. La caresse contraste avec cette poigne que tu apposes dans la courbe de ses reins.
_ C'est pas de la chance. Ça le sera jamais.
Y a plus d'issue. Et y en a jamais eue. Alors tes lèvres s'écrasent sur les siennes. Avec la violence que tu as fait tienne. Un seul baiser, une seule étreinte, comme une menace, où tu froisses sa coiffure de princesse, où tu lui promets des tourments qui glissent sur ta langue. Le plaisir qui caracole sur ton souffle, c'est une ivresse qui se décuple sous l'assaut de l'interdit. C'est meilleur que ce que tu croyais, de la posséder quelques secondes comme ça. Ça te prend aux tripes, tes doigts cherchent les fragilités de l'étoffe pour s'y infiltrer. Toucher sa peau, quand t'aimerais déjà t’y enfoncer. T'as le coeur qui va exploser. Et le bruit qui continue de hurler dans ta tête, où la folie danse avec son mirage. Tu la hais. Non. Non. C'est autre chose. Tu sais pas. Tu sais pas. Alors tu choppes sa nuque, tu la ploies, tu veux la regarder, la voir. Tu veux lire cette folie qu'elle a promis, tu veux voir ses mensonges pour t'y plonger. T'existes pas Frida. T'existes pas. Sauf que c'est un mensonge ça aussi. Ça n'a jamais été aussi faux parce que tu ne vois plus qu'elle, plus qu'elle. Et tu t'en tapes, de ton allégeance, de ton désarroi. De ta solitude ou de la folie qui gronde et qui menace. À bout de souffle, tu l'observes. Prédateur, tu te repais de son image, souillée par toi et par tes pensées qui s'impriment sur ta gueule désormais. Elle est plus désirable que jamais, avec ses cheveux défaits et cette passion qui agrandit tes prunelles. T'aimerais la dévorer. T'as envie de la baiser, contre ce mur plus loin. Et tu la crois, tu la crois comme un damné qui chercherait le chemin de sa pénitence. Qu'avec elle ce sera mieux que tout. Que ça aura un peu de sens au milieu de tes désillusions. Que ton âme blessée trouvera une égale contre laquelle s'éteindre. Y a le bruit, vos souffles et puis… et puis… tu te penches, irrémédiablement attiré. Et y a un connard qui rigole, derrière la porte qui s'entrouvre.
"Ouais je vous rejoins les mecs, je vais prendre l'air…"
Tu réfléchis pas, tu l'emportes avec toi, contre toi, dans les ombres dégueulasses de la ruelle, pressé à son corps, son dos contre le mur suintant. Au milieu des relents ignobles, un monde où le vice vous déforme. Et vous détruira. Tu poses ton index sur ses lèvres, tu sais que tu t’arrêteras pas. Parce qu’elle existe pas, sauf comme ça. Et que toi, toi, t’as aucune légitimité, t’en as jamais eue en vérité. Folies entremêlées. Tu remontes sa robe sans patience, et dans ce silence de plomb, saturé. L’autre il est à côté, dans l’autre monde, et vous, vous êtes dissimulés, comme les spectres errants que vous devenez. Tu te demandes, avec la fièvre dans tes yeux bleus, si ce sera trop pour elle. Trop laid. Trop imparfait. Et si elle se sauvera, défaite, vaincue. Si elle te repoussera, dégoûtée avec la honte sur son front où la couronne pèse. Couronne de reine déchue. La seule que tu puisses toucher, que tu puisses posséder. Dans tes royaumes enténébrés.

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Message Sujet: Re: burn in hell _ frida   burn in hell _ frida Empty Dim 17 Nov - 15:52

- La plus belle et la plus attirante des illusions. C'est tout ce que tu sais murmurer quand tu ne comprends pas ce qu'il veut dire, ça et ton langage châtié. Les obscénités que t'es capable de dire tout en te rendant encore plus désirable. Tu le provoques, tu le provoques toujours plus, t'as envie qu'il cède à ses plus bas instincts pour les lui retirer ensuite. Au fond, t'as plutôt envie qu'il te possède, qu'il te fasse perdre totalement le contrôle. Vous pourriez facilement être pris sur le fait et ça ne fait que t'exciter d'avantage. Ce corps qui en veut toujours et toujours plus, ce n'est pas comme s'il était difficile à stimuler. Mais quand c'est lui, le moindre mot, le moindre geste, le moindre regard, tout la rend dingue. De cette tendresse sur sa joue à l'agressivité sur ses reins.

- Non t'as raison, c'est juste une fatalité. Il est donc inutile de lutter.

C'était la première fois, première fois qu'elle croisait quelqu'un et qu'au premier regard, elle s'était imaginée dans cet exact position. Et que lui aussi sans aucun doute. Il y a trois ans. C'est énorme, de quoi les transformer en cocotte minute débordant de fantasmes l'un pour l'autre. Prêt à exploser depuis bien trop longtemps. Alors...
Alors ce baiser, elle l'avait longtemps chassé de ses pensées, puis elle en avait rêvé, puis elle avait rêvé de tout ce qui venait avec. Pourtant jamais elle n'avait atteint sa saveur enivrante, ni cette fièvre dans son corps. Il l'embrasse et le reste du monde s'efface, il n'y a plus que lui, rien d'autre que lui. Elle tremble entre ses mains, les cheveux lâchés comme un signe de libération de sa nature sauvage. Pourtant il y mit fin, ce qui lui semblait presque être une punition et elle se sentait comme un puma affamé. Que voulait-elle un peu plus tôt ? Le planter là ? Le laisser dans la misère de son désir ? Mais c'était elle qui était miséreuse, enchaînée à ses lèvres, emprisonnée par ce désir dévorant. Elle le regardait, elle le regardait alors qu'il attrapait sa nuque et elle avait juste envie de le supplier de recommencer. Elle ne dirigeait plus rien, elle ne s'était jamais sentie comme ça, tellement grisée, tellement frustrée en même temps. T'es incapable de dire quoi que ce soit, de bouger, de réagir, même quand quelqu'un arrive. T'es un animal, un animal qui rugit parce qu'on le dérange et parce qu'il ne sait pas faire autrement que d'abdiquer aux volontés impérieuses de son corps.

Ciarán a plus de réflexes que toi et il t'emmène un peu plus loin, entre les poubelles. Tu t'en fous complètement d'ailleurs, du décor, des odeurs, de l'autre là-bas. Tout ce qui compte c'est lui contre toi et la satisfaction de tes bas instincts. Tu l'aides à dégager tes sous-vêtements avec la même impatience. Trois ans de préliminaire, t'as certainement pas l'envie d'attendre trois minutes de plus. Tu ouvres sa ceinture et le libère comme il t'a libéré. L'instant d'après, tu as grimpé sur lui comme un félin et tu lui caresses les cheveux en le surplombant légèrement, entre lui et le mur, mi câline, mi bestiale. Enfin tu reprends possession de ses lèvres, ou tu les dévores plutôt parce que y'a pas d'autres façons de lui expliquer que t'en as trop rêvé et qu'il était grand temps que cette illusion prenne fin. Même si c'est pour une autre mascarade. Contre lui t'es plus rien d'autre qu'un charbon incandescent, un corps brûlant qui ne sait pas se contrôler. Il t'emmène à ta perte c'est certain. Tu te jettes dedans. Parce que t'aimes déjà trop ça pour te dire que tu seras capable de ne pas réitérer l'expérience. Bien sûr. Il a raison d'une certaine façon, t'es juste un mensonge pour toi-même. Mais pas pour lui, t'as jamais été que trop vraie devant lui.

- J'espère que t'as une capote, que tu sors soudain contre sa bouche, comme une marmite sur le point de déborder et avec une agressivité démesurée compte tenue du sens de la phrase. T'es dans un tel état que tu serais capable de le tuer s'il refusait de t'offrir ce qui te semble être dû, pour une raison ou pour une autre. T'as même grogné un peu fort, que l'autre que t'avais oublié demande "y'a quelqu'un ?" Avec une voix qui te semble familière.
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Message Sujet: Re: burn in hell _ frida   burn in hell _ frida Empty Mar 17 Déc - 19:50


Il n'y a plus qu'elle qui compte. Uniquement son corps contre moi, et sa foi vipérine en étendard, qu'il me suffit de déchirer. Oublié, son époux, mon ami, ou encore nos résolutions de menteurs. La chair feule ses rêves aux reflets d'obsidienne, il faut disparaître. Entre ses bras et dans sa chair. Revêtir les fumets indélicats de ces ordures où nous fleurissons, le sourire en coin et l'âme en perdition. Je la regarde. Regard obnubilé, caressant, quand les gestes frôlent toutes les brutalités. Elle ne reste pas à l'orée du carnage, elle y participe, dans une virulence qui vient embrasser mes plus bas instincts. J'ai le désir sous la peau, et la passion dans les veines, une passion nourrie, déformée et monstrueuse, qui se tient mutique et pourtant irrévérencieuse depuis de trop longues années. Je crois que c'est la première fois que je cesse de lui en vouloir : être ce qu'elle demeure pour moi, une tentation à laquelle je peux enfin céder, la peint dans des couleurs aussi triviales que chatoyantes. Ma rétine imprime mes fantasmes sur sa peau, et toute la douleur de ces nuits à ne pas l'étreindre, je ne l'embrasse pas, je ne l'embrasse plus, je fuis le sel de ses lèvres. Dans le silence de cette étreinte, je la maudis. Je la possède sans courtoisie, sans suavité, il y a une urgence qui me rend sourd, à la limite de l'inconscience. Sa phrase triviale s'est perdue dans l'un de mes sourires carnassiers, et j'imprime en elle une sorte d'élan insatiable qui me fait murmurer, tout contre son oreille :
_ C'est sans doute trop tard pour y songer...
Je n'attends pas son assentiment et la dévoie, la dévore, sans précaution aucune, comme pour présumer du prix de notre trahison. L'autre à côté s'agite, et c'est le souffle un peu court, tandis que je continue de la malmener, sans raison et sans douceur que j'affirme :
_ Ouais... Y a moi, et une fille que je baise. Alors si tu pouvais aller... entraîner tes talents de voyeur... ailleurs... ça m'arrangerait. Putain.
Y a des firmaments infernaux dans mes iris à cet instant-là, cette frénésie téméraire qui me porte sur des routes aussi sinueuses que dangereuses et qui pourtant me fascinent. Le type m'a reconnu, il ricane, il a l'habitude de cette réputation sulfureuse, et de mes instincts animaux qui s'ébattent dans les couloirs ou les alcôves du Closer. Je crois le connaître moi aussi, même s'il me faut une minute de trop pour recouvrer son prénom. C'est le videur du Closer, proche de Morgan, proche de la famille. Proche de Frida.
_ Barre-toi, Vincent.
On l'entend s'éloigner, tout du moins c'est ce que je crois, et je murmure mon plaisir contre sa joue, tandis que je l'étreins pour mieux l'envahir, pour mieux la laisser me trouver en retour. Et me garder, dans ce carcan de chair, pour mieux me raconter, que des sentiments se sont épanouies sur l'épiderme moite. Je la regarde, dessine les traits de son visage dérangé par le plaisir dans le creux de ma paume, j'essaye de me souvenir. De me souvenir. De quoi, je ne sais plus. J'oublie aussitôt, les sentiments planqués qui pourraient s'épancher. Je les substitue à cette avidité malsaine qui continue de s'imprimer en elle, et j'ajoute langoureusement :
_ Tu peux crier, chérie, t'es méconnaissable de toute façon.
Car tu m'appartiens à présent. Tu m'appartiens en cet instant.
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