Remember the words you told me | Solal & Riley

( love me till the day i die )
ft. solal

Tout se met à tourner autour de toi, le monde vacille, ton monde s’effrite tandis que t’essaie de te convaincre que tout ce qui est en train de se jouer devant toi est une immense blague. Ce bras qui entoure la taille de Solal, cette fille bien trop jolie pour faire un boulot aussi ennuyant que celui d’éditrice. Et Solal, il n’aurait pas pu te faire ça Solal quand même ? Si ? Tu sais pas, tu sais plus. La seule chose que tu sais c’est que tu lui as fait trop confiance, que tu t’es montré bien trop honnête et intéressé et que t’as dû paraitre bien ridicule ce soir à t’imaginer que quelque chose était encore possible entre vous.

T’as trop honte, t’as envie de te cacher dans un trou. T’as tout interprété de travers Riley, c’est un désastre. Si il ne t’a pas invité Solal ce n’est pas car il avait honte de le faire, qu’il n’osait plus après votre rupture mais tout simplement car il n’en avait plus rien à faire de toi, surtout. Si t’as pas été convié c’est car tu fais partie de son passé, qu’il a avancé tandis que toi tu patauges encore et toujours dans tes rêveries, dans ton monde parfait qui n’existe que dans ta tête. T’es qu’une conne Riley, une imbécile qui a cru qu’un garçon comme lui pourrait être fou amoureux de toi. Maintenant que tu les vois ensemble, c’est évident que c’est avec ce genre de fille qu’il devait finir sa vie Solal. Elle parait douce, sure d’elle, a cette passion pour les livres et vient d’offrir sur un plateau d’argent l’opportunité de réaliser son rêve au norvégien. Elle représente tout ce que tu n’es pas et ne sera jamais.

Coup dur, t’as l’impression de te prendre un coup de poing en plein ventre. Mais tu souris, fait mine de ne pas être un seul instant déstabilisé devant cette fille. Elle n’a pas demandé à voir tes larmes et lui, ne les mérites tout simplement pas. Solal vers qui tu tournes la tête d’ailleurs, Solal qui enfin se met à parler pour demander à sa petite-amie pourquoi elle vient d’avouer qu’ils formaient un couple alors que ça devait rester secret pour le moment. T’as envie de rire, d’exploser de rire et de colère – surtout de colère – en l’entendant dire ça. Il n’a trouvé que ça à dire ? Se sent offusqué que la vérité soit exposée ainsi ? Il comptait faire quoi en fait ? Jouer sur les deux tableaux ? Te le cacher tandis que toi, t’allais lui proposer de le revoir ? T’as même pas les mots face à ça. Tu te contentes de regarder ailleurs, rivés tes yeux sur une personne loin derrière eux plutôt que de les regarder. Ce couple qui te semble trop parfait, trop niais. Et si tu peux ne pas t’infliger la vue, malheureusement tes oreilles tu ne peux pas les balancer à l’autre bout de la pièce. T’entends tout, l’entend lui dire qu’elle a finalement changé d’avis, qu’elle souhaite tout révéler. Solachou. Tu grinces des dents, roule des yeux et souffle discrètement face à ce dégoulis d’amour. Si tu n’avais aucune animosité pour cette fille jusqu’à présent finalement, t’as bien envie de lui arracher son grand sourire à celle-là. Tu parles, qu’elle veut simplement dire la vérité… Elle a surtout trop peur que son petit Solachou lui file entre les doigts si il se déclare célibataire maintenant que le succès va lui coller au cul. Tu comprends, toi aussi t’aurais crié sur tous les toits que t’es en couple avec Solal. Surtout quand il passe la moitié de sa soirée à faire des sous-entendus aux filles qu’il croise.

Tu bouillonnes de rage, t’es si en colère et déçu de lui que t’essaie de le mettre dans une position inconfortable Solal. T’es virulente Riley et tu cherches bien évidemment à le mettre face à ses erreurs en lui demandant pourquoi il se fait si peu bavard celui qui d’habitude pourrait même parler à un mur. Hein Solal ? Pourquoi tu baisses les yeux, pourquoi t’as honte de toi ? Car tu sais que t’as fait de la merde ce soir ? C’est ça que tu sous entends, c’est ça que tes yeux vitreux, à un rien de larmoyer veulent lui faire comprendre. Mais lui, il se contente de s’excuser de ne pas vous avoir présenté l’une à l’autre. Il prend pas de partie Solal, n’essaie pas d’expliquer les choses. Si sa petite amie essaie d’être sincère ce soir, lui il n’a pas l’intention d’en faire de même. Enième coup dur pour toi ce soir, tu ne comptes vraiment pas pour lui.  Pas assez pour qu’il lui avoue qui t’es pour lui et tu sens que tu ne vas pas pouvoir tenir longtemps avant d’éclater en larme. Heureusement pour toi, il est l’heure pour Solal d’aller faire son speech, c’est Anna qui s’excuse pour lui, te fait comprendre qu’ils n’ont plus de temps pour toi. T’hoches alors de la tête, tente un sourire mais cette fois t’arrive même plus à faire le strict minimum tu te contentes juste de répondre d’une voix étranglée, cachant les trémolos qui ne vont pas tarder à arriver si cette conversation s’éternise :

- Oui bien sûr, bonne soirée.

Et déjà, ils s’en vont, main dans la main. Solal il s’casse avec sa nana en emportant avec lui les quelques bribes qu’il reste de ton cœur. Il t’a tout enlevé ce soir le brun, a tout mis en cendre. Envolé les espoirs d’un renouveau, il t’a même pris ta dignité en t’avouant pas la vérité. Car t’es passé pour une conne, que t’as juste eu un peu de chance de découvrir le pot aux roses avant que tu ne proposes vraiment quelque chose. Et maintenant, tu dois le regarder faire son discours. Maintenant tu dois le voir heureux et comblé avec cette fille. Tu t’efforces de rester, de montrer que tu partiras la tête haute d’ici. Mais dès qu’il se met à parler, t’étouffe un sanglot, tu pinces les lèvres, laisse les larmes te monter au yeux. T’as finalement pas du tout envie de le voir remercier sa merveilleuse petite-amie qui l’aura aidé à réaliser son rêve. T’as pas envie de la voir le regarder comme si il était la huitième merveille du monde. T’as pas envie de l’applaudir, t’as plus envie de faire semblant. Alors tu tournes les talons, t’excuses auprès des gens qui écoutent l’auteur tandis que toi tu leur demande de bien vouloir se pousser pour que tu puisses sortir. Ça urge, tu te faufile entre les corps tandis que les larmes commencent à déborder, glisser contre tes joues. T’entends au loin sa voix, ses remerciements en fond. La porte que t’atteint enfin, pile avant d’entendre ce que tu ne souhaites vraiment pas entendre sortir de sa bouche. Tu t’engouffres à l’extérieur et la première chose que tu fais c’est de te mettre à vomir, t’appuyer contre la plus proche poubelle et déglutir tout ce champagne que t’as bu, sortir toute la tristesse qui enchaine tes entrailles depuis les dix dernières minutes. Les dix pires minutes de ta vie d’ailleurs. T’as l’impression de mourir, de rendre l’âme devant cette librairie.

T’as l’impression que ton corps n’arrêtera jamais de trembler, que jamais ton cœur ne se remettra de ce chagrin qu’il vient de te causer. T’aimerais vomir toute ta peine, qu’une fois que t’en aura fini tout se sera envolé mais malheureusement c’est pas la réalité. T’as beau te redresser, marcher en titubant de droite à gauche tu te sens toujours aussi mal. T’as le cœur lourd et pourtant ta seule envie c’est de te vider la tête. Et tu sais où tu vas aller pour faire ça, t’as ta petite idée.