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| Sujet: les temps perdus. Mar 27 Aoû - 12:08 |
| L'art contemplatif. S'asseoir sur l'asphalte et observer. Le temps qui passe n'a aucune emprise sur nuria. Il n'est qu'une brise qu'elle sent – constamment – mais de laquelle elle ne fait pas fit. Des heures qui s'égrènent en poignée de sable qu'on souffle au creux de sa main. déjà loin déjà une heure - ou deux ou trois, elle sait plus bien – quand elle se reconnecte à la ce morceau de réalité, daignant jeter un œil au téléphone qu'elle croit avoir entendu vibrer y a longtemps - comme un vieux souvenir – défroissant les jambes engourdis d'être resté statique. Elle revit dans une inspiration, dans un étirement, dans un salut au coucher de soleil. S'inquiète pas de ne pas répondre au message qu'elle prend pour invitation éternelle. Il dit vient et ça suffit à nuria pour croire qu'elle est la bienvenue à tout instant. Une certitude qu'elle avait déjà construit y a longtemps. Jamais honteuse de penser qu'elle peut s'immiscer dans la vie – sous le toit – de tous ceux qu'elle connaît au seul motif de les aimer assez pour s'en arroger le droit. Élu ou maudit, roméo fait partis de ceux-là. Indifférente à l'horaire outrepassée, pressée sans jamais l'être vraiment. Nuria allonge son pas entre les ruelles du queens, s'arrête malgré tout discuter avec une grand-mère au sourire doux, parler au caissier près duquel elle fait des courses. Il y a plus une trace de lumière quand elle gravit les escaliers, y a que la lune pour l'éclairer et le silence des cages d'escaliers laissées pour compte pour l'accueillir. Des marches montées à la volée parce que soudain. Soudain, le temps file trop vite, nuria se presse et s'empresse après avoir tant erré sans se soucier des minutes oubliées. Presque essoufflée d'être venue trop vite elle qui prend toujours le temps, sentiment d'urgence euphorique quand elle frappe à la porte pour prévenir son entrée qu'elle n'attend pas offerte. Elle la prend, tournant la poignée pour faire de son chez lui un chez elle éphémère. Reine en des lieux qui ne lui appartiennent pas. « j'ai du rhum et des tapas » elle se sait maladroite dans les instants ou elle oublie que le monde tourne encore, c'est peut-être – dans le fond – une offrande pour combler ses lacunes. Pour faire oublier qu'elle a l'esprit ailleurs souvent, qu'elle arrive trop tard pour certains, pile à l'heure pour elle-même. Fuseau horaire inconstant. « j'avais pas vu ton message avant, je suis venue dès que je l'ai vu. » c'est pas une excuse, elle s'encombre pas de ça. Une explication tout au plus, parce qu'elle aurait aimé arriver plutôt mais le temps à fait que. foutu temps qui passe sans qu'on ai le temps de le voir s'en aller. Déjà loin lorsqu'on ouvre les yeux. Ses lèvres s'écorchent d'un sourire en demi-teinte qui se veut contrit. Elle sait combien ce fameux temps volage est précieux pour ceux qui ont les yeux posés sur l'horloge. Ou pour ceux qui – comme roméo – ont les émotions fluctuantes. Louper l'heure c'est parfois louper ses instants solaires. Quand il redevient lune – comme la course des astres qu'on n'arrête pas – sans que nuria ait eu le temps – encore – de voir une lueur dans ses yeux. parce que ce temps là est passé |
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| Sujet: Re: les temps perdus. Sam 31 Aoû - 17:49 |
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le temps s'écoule, l'horloge tourne sans que l'écran de ce stupide téléphone ne se décide à s'allumer. les secondes filent et la bonne humeur contagieuse du romeo se fait la malle en même temps. il faut savoir prendre sa chance quand le sourire est affiché sur son visage, assez pour qu'il lance une invitation, un simple mot qui signifie bien plus. il ne cherche pas à contenir cette tension qui vient faire tressaillir ses muscles, tant pis pour elle. nuria est un soleil sur pattes, une véritable invitation à la joie, mais son retard devient insupportable pour le tatoué qui n'a aucune patience. le bon moment promis risque de se transformer en phrases massacrantes, elle le connait assez pour le savoir. le temps s'écoule encore, romeo roule une cancéreuse qui saura peut-être retarder l'échéance inévitable. le tabac s'effrite entre ses doigts tremblants, il insiste, s'énerve, fulmine, râle dans sa barbe quand son regard se pose sur l'extérieur pour constater que la lune a entamée son ascension vertigineuse. il est à l'écoute des moindres claquements de pas, de la moindre vibration de son téléphone qui ne se manifeste que pour des futures commandes pour des camés. la tornade gronde dans l'estomac de l'encré. encore quelques minutes, la porte s'ouvre sans que romeo n'ait le temps de rétorquer quoi que ce soit. ça ne le dérange pas, il a l'habitude de voir nuria débarquer pour n'importe quelles raisons sans se manifester, certains soirs il en vient même à accepter sa présence dans ses draps, dans ses bras. le dos face à la porte il bouillonne, tire nerveusement sur sa clope fraichement roulée, le regard se perd à présent sur le nuage de fumée qui prend vie dans son salon. elle se justifie la belle, sans pour autant d'excuser. le silence plane pendant une poignée d'instants, c'est comme un soir d'orage où l'air semble étouffant avant que les éclairs ne fassent leurs apparitions pour déchirer le ciel d'un halo doré. ce n'est pas un éclair mais bien la voix de romeo qui vient briser ce silence oppressant « trois heures. » trois heures de trop, trois heures suffisantes pour mettre romeo d'humeur exécrable. « trois heures que je suis planté là. tu peux repartir d'où tu viens. » il se décide enfin à se lever de son canapé pour lui faire face. il y a le regard qui fusille, celui qui se calme seulement avec le temps. le temps modifie tout, il change la joie en colère, mais bientôt ce sera l'inverse. bientôt l'orage passera.
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| Sujet: Re: les temps perdus. Dim 15 Sep - 22:55 |
| Roméo n'a du héro tragique que le nom. Il n'a pas le phrasé larmoyant ni l'amour courtois. Romantisme jamais né ou étouffé depuis longtemps par des émotions autrement moins belles. Certaine qu'il ne se tuera jamais par amour, bien plus prompt à porter le coup fatal sur un autre que de se sacrifier lui-même. Dans un soupir, elle baisse le rideau de son entrain. Personne d'autre que lui ne sait si bien la rendre hermétique – à tenter de l'être, du moins -. Elle a apprit y a longtemps qu'elle perdait de l'énergie à vouloir instaurer la paix quand il ne cherche que la guerre. Incapable de prendre les armes pas plus qu'elle ne sortira de drapeau blanc. elle erre attendant de savoir si les flammes de son courroux soudain viendront brûler son derme ou simplement la faire suffoquer de loin. « toi aussi tu m'as manqué. » le cynisme lui sied mal, semble laisser un goût âpre au fond de sa bouche - ou peut-être est-ce l'accueil qu'il lui offre - « tu m'attendais chez toi, pas sur le bord d'un trottoir comme un gamin abandonné alors je pense pas que ce soit si grave. » la voix se veut douce quand elle se tend à l'extrême. Sur la défensive quand elle le sait glissant si facilement dans les querelles insipides pour le plaisir de ses humeurs. Pourtant nuria ancre son regard dans le sien comme on mène une bataille – la seule peut-être qu'elle ne lui concède pas – refusant de le laisser être cette version de lui qu'elle exècre sans rien dire. Incapable de justifier autrement que par l'affection qu'elle lui porte le fait qu'elle persiste à être là. Toujours. Même quand tout ce qu'il est – devenu – parfois la rend triste. « arrête de faire l'enfant. » mais il a rien d'un enfant, romeo il ressemble déjà à ces adultes en colère qui ne croit plus en rien parfois. Elle l'aurait préféré avec l'innocence des gamins peut-être qu'alors, elle aurait mieux su l'apaiser. et elle s'en ira pas, promesse à demi-mot dans le soupir qu'elle lâche en refermant la porte sans avoir quitté la pièce, quand elle s'assoit sur le canapé en sortant le festin du soir. Si elle a jamais su prendre les armes, nuria n'a pas d'égal dans les guerres de positions. D'une patience qui vous hérisse le poil quand elle s'indiffère de ses yeux orageux qui voudraient la foudroyer. D'un calme aussi olympien qu'il est feint, elle ouvre la bouteille de rhum. Osant presque le défier de la déloger d'ici. « bois un coup, ça va te détendre. » et elle sourit comme un main tendue qu'il loupe trop souvent. si romeo parle fort elle a parfois l'impression qu'il est aveugle. et pourtant, elle sourit quand meme Parce qu'elle ne peut rien faire d'autres que ça. Parce que, malgré tout, elle voudrait voir sur ses lèvres le miroir des siennes. Au moins un rictus. Un frémissement désabusé. parce que malgré le temps, trois heures ou trois ans, elle est encore là. et lui aussi. |
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| Sujet: Re: les temps perdus. Ven 20 Sep - 16:43 |
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la schizophrénie semble menace le cerveau un peu plus chaque jour qui passe. l'humeur en pente descendante, le sourire qui se voit remplacée par un visage crispé en une fraction de secondes. pour rien, pour des broutilles qui ne valent pas la peine. la vérité c'est que romeo il écoute bien plus son cerveau que son palpitant, les pensées fusent trop vite, les questions se bousculent, le plongent dans un brouillard qu'il ne comprend pas lui-même. son coeur battant semble le supplier de faire machine arrière, d'offrir un sourire à la jeune femme, de la remercier pour ses jolies attentions malgré le retard. les mots qui sortent entre ses lèvres serrées ne ressemblent pas à ce qu'il pense. il semble être renfermé comme dans une coquille, totalement hermétique au monde qui continue à défiler alors qu'il perd son temps à grogner comme un animal mal léché. les yeux se retrouvent clos face au répondant de nuria, la douceur qui tente tout ce qu'elle peut pour renverser la situation, la belle trop étourdie pour prendre conscience du temps qui passe trop vite pour romeo. elle a peut-être raison, peut-être qu'au fond il n'est qu'un gamin qui fait un caprice parce que son cadeau favori n'est pas arrivé assez vite. peut-être aussi qu'il avait seulement besoin d'elle au moment précis de son message, juste de sa présence pour éloigner les cauchemars un peu plus loin. elle n'est pas venue assez vite, c'est une vieille rancune qui serre la mâchoire. elle est calme la brune, trop calme pour que ce soit vrai. le tatoué l'écoute à peine, préfère éviter son regard pour ne pas exploser, pas tout de suite. le moment viendra où le mot de trop sortira, celui qui le fera sortir de ses gonds pour mieux redescendre par la suite. elle doit avoir l'habitude de gérer ce genre de situations, romeo est toujours entre deux humeurs, partagé entre le bien et le mal, la violence ou la tendresse. elle propose le rhum, les tapas. ce n'est pas ce qu'il veut. « tu me prends pour qui putain ? » la voix grogne, les mains se serrent trop vite, trop fort. les pas de l'encré le mènent jusqu'à la fenêtre ouverte pour accueillir l'air plus frais que sa peau irradiante sous la colère qui grimpe en flèche. « je suis pas ton chien nuria, t'as pas le droit de promettre pour débarquer quand ça te chante. » la colère qui claque la langue, un droit qu'elle a puisqu'ils ne se doivent rien, mais romeo est aveuglé par la chaleur qui coule dans ses veines. du bout du menton il désigne les cadeaux qu'il refuse avant de déporter ses yeux sombres sur l'extérieur, rendant la belle un peu plus solitaire en cette soirée qui aurait pu bien commencer. « tu n'as qu'à boire toi, ça te fera peut-être prendre conscience de ta connerie. » comme un adulte qui sermonne un enfant prit sur le fait d'une bêtise. sans savoir que c'est lui l'enfant, bouffé jusqu'à la moelle par la peur d'être abandonné comme il l'a toujours été. il ne voit rien d'autre que le temps qui défile encore sans que les êtres ne trouvent une solution pour s'accorder, danser sur le même pied.
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| Sujet: Re: les temps perdus. Dim 22 Sep - 15:52 |
| Elle croit le connaître. Elle le connaît. Des fois, un peu pas trop. elle sait plus, parfois. souvent surprise mais rarement pour les bonnes raisons. Peut-être est-ce le fléau de ceux qu'on avait idolâtré. Les rayonnants qu'on avait posé sur un piédestal. Roméo était de ceux que nuria a toujours vu grand – si grand – que les années n'ont été faites que de chutes vertigineuses et de coup au cœur. Parfois, elle le reconnaît si peu qu'elle doit fermer les yeux et se rappeler qu'il est toujours – quelque part derrières ses fluctuations douloureuses – ce héro sombre-solaire qu'elle idéalisait. L’exercice est difficile quand l'amertume de roméo fouette son myocarde. Des pulsations affolées pour une colère crescendo. « ça dépend, tu parles en général ou là, tout de suite? » parce que les réponses sont rarement les mêmes, elles fluctuent aussi vite que les humeurs de roméo, souvent induites par elles. Nuria sourit avec ironie, esquisse les contours de leur affrontement puisqu'elle tend vers ce pli agressif qu'il lui présente depuis son arrivée. Incapable de résister aux fourmillements de ses lèvres qui voudraient lui hurler cette frustration qu'il instille en elle comme un poison lent. « Ma promesse est tenue à chaque fois que je viens. que je reviens même quand tu t'évertue à être un gros con. » L'amertume palpable. Déception tangible. Il ne fait que ça depuis des années : être celui qu'elle avait tant aimé puis, l'instant suivant, n'être plus que cette enveloppe exultant ce qu'elle exècre le plus de lui. Roméo ne voit que le retard quand il devrait simplement voir qu'elle est là qu'elle ne cesse jamais de l'être même quand elle disparaît un peu ou qu'elle arrive trop tard. elle revient toujours. constante solidement arrimée aux rivages orageux de roméo. La ou la houle la malmène sans qu'il parvienne à prendre conscience qu'elle n'a jamais cessé de s'y accrocher avec ferveur. Phalanges abîmées par l'usure que provoque ses humeurs. Et ce n'est peut-être qu'une question d'égo – cette colère sourde qui veut gronder en elle pour répondre à la sienne – la blessure de l'entendre dire – d'avoir l'impression qu'il croit vraiment - qu'il ne compte pas assez pour elle. « ça m'aidera surtout à supporter ton humeur de chien sortie de nulle part. » elle s'enfonce dans le canapé en dardant un regard noir, certainement pas la soirée qu'elle avait imaginée mais prête – toujours – à l'affronter encore puisqu'il ne vit que de ces combats vains. Il crie fort mais elle gagne toujours, nuria. Il a beau hurler elle a toujours réussi à rester. A l'apaiser. et jusqu'à quand? « j'ai rien à me reprocher. » consciente d'attiser les flammes sous le joug de sa propre colère. entraîné dans le tourbillon trop vivace qu'est roméo. elle pourrait lui concéder l'erreur d'avoir été en retard mais elle se refuse à lui laisser jouer de sa colère disproportionnée en s'appuyant sur des excuses qu'elle ne penserait qu'à moitié. Et ses yeux fuient les siens – trop sombre – ses lèvres trouvent le goulot pour une gorgée de courage liquide – trop peu – et son cœur voudrait enlacer le sien – trop fort - pour apaiser quelque chose qu'elle ne saisit pourtant pas totalement. |
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| Sujet: Re: les temps perdus. |
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