Alcohol isn't water

Putain de merde. Les murs tournent autour de lui, si bien qu’il n’est même pas certain de savoir où il se trouve. Essayant de fixer un point sur le mur en face, il finit par abandonner, c’est trop compliqué. Il a trop bu ce soir. Arès a beau avoir commencé l’alcool très jeune sans pour autant tomber dedans, il ne tient pas si bien l’alcool que ça. Ou alors il a vraiment trop abusé. Une soirée pour fêter l’anniversaire d’un nouveau pote, c’était plutôt l’occasion de sortir s’aérer l’esprit et changer son train-train en train de s’installer plutôt. Il en a surtout profité pour l’alcool gratuit. Loin d’être un pique assiette pourtant mais là un mec qu’il commence à connaitre qui paye ses tournées, autant dire qu’il en a profité. Bière, whisky, alcool de plus en plus fort, c’est sans doute les mélanges qui lui ont été fatal. Toujours dans un état second, il observe autour de lui ; c’est la folie ici, des gens cours de partout. Peu à peu il comprend les choses, même s’il n’a pas pour autant tous les souvenirs de la soirée qu’il vient de passer. Il se trouve aux urgences. Arquant les sourcils, il se demande bien ce qu’il fout ici, et surtout comment il a pu arriver ici. S’il avait fait un coma éthylique il serait sur un brancard, pas sur cette chaise qui n’a pas l’air stable à cause de la tête qu’il lui tourne. Comment il a pu venir ici alors qu’il était déjà en train de galérer pour rentrer chez lui ? Les souvenirs lui reviennent, petit à petit. Il avait tenté de rentrer chez lui, il pensait que c’était une bonne idée malgré les cinq kilomètres à parcourir. La route ne lui paraissait pas droite à peine s’était-il aventuré sur ce chemin-là. Arès regarde sa jambe, son jean est tout troué et ce n’est pas à la mode qu’il doit ça. L’effet de l’alcool l’aide à oublier la douleur sans doute car il peut voir du sang. Ça ne lui dit toujours pas comment il a attiré là et ce qu’il fout dans le coin. Surtout qu’il n’a pas forcément les moyens pour des soins qu’il n’a peut-être pas besoin. Peut-être que des pincements et des bandages achetés à la pharmacie du coin sera tout aussi utile. « J’vous quoi là ? » Demande-t-il à des gens qui passent, sans même se préoccuper s’il s’agit de médecin, infirmiers ou même personnels de l’hôpital tout court. Essayant de se lever pour se faire entendre, il finit par pousser un « Putain ça fait mal fait chier » se rasseyant illico. Il comprend mieux pourquoi il est là mais il n’est pas pour autant de retour dans son état normal qu’il est quand il est sobre.