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| Sujet: paralysed; gaia Dim 30 Juin - 22:58 |
| — Away, get away You're such a freak It's what people say to me [ gaia & morgan ] @loic nottetles nerfs à vif, les phalanges serraient. il se planterait presque les ongles dans les paumes de ses mains si la droite n'était déjà pas entaillée. un coup de couteau évité, des cris endiablés et le voilà posé sur un lit d'hôpital au milieu de couloir, un bandage de fortune entourant sa main et la colère qui tiraille encore son échine. il buffle, siffle son impatience alors que ça doit bien faire déjà deux heures qu'il est là, comme un foutu rat dans un établissement qu'il n'a jamais apprécié. t'avais pas besoin d'aller te faire soigner, ça aurait bien fini par arrêter de saigner. ça résonne dans son crâne comme une sale mélodie. entêtante. cuisante. révoltante. pourtant, morgan, il n'avait pas choisi de finir sur ce lit, ni même de gacher les restants de sa soirée à attendre que quelqu'un daigne s'occuper de lui. on l'a trainé là par la force, on l'a poussé dans les bras des infirmières qui ont fini par l'oublier. l'affluence, les âmes égarées et écorchées. elles polluent le lieu. il peut pas s'empêcher de contempler le chaos qui règne, celui qu'il apprécie aussi. lui rappelant les douces années où l'anarchie et la guerre faisaient partit de lui. et lors d'un regard, d'un échange inopiné, il se perd dans les yeux. ces mêmes yeux qui l'aveuglent tant la souffrance lui perce le myocarde. la gamine, à peine âgée de cinq ans, les pupilles larmoyante d'une peine sans nom tandis que sa mère se fait transporter sur un brancard, bien amochée par la vie. ça le tiraille, ça lui fait aussi oublier la douleur. quelques secondes d'une scène qu'il aimerait pouvoir déjà oublier, avant que les deux êtres ne s'échappent derrière une porte blindée. les secondes s'écoulent, puis les minutes et les heures. vaporeuses. volatiles. quand l'envie soudaine de s'en griller une se fait oppressante. le souffle coupé, l'air fatigué, morgan se relève de son lit, tient fermement le bout de tissu qui entache sa main et se lève enfin sur ses deux pieds. la tête lui tourne légèrement mais pas de quoi l'arrêter pour autant. il voit même pas la blessure derrière son crâne, la sent pas non plus. un coup de bouteille, un coup de je t'aime. et c'est l'orage qui sonne. celui de la désillusion, celui qu'il porte sur ses épaules crevées. abimées. il va se tirer, il va se sentir abandonner. le corps qui trépasse, le corps qu'il traine sans se soucier des blessures qu'il entasse. physiques. psychologiques. de toute façon, tout le monde s'en fou. dans la foule, il se fraye un chemin et ne fait plus attention à ce qui l'entoure. un seul but. celui de s'octroyer la cancéreuse fumante au bord des lippes, celle qui causera sans nulle doute sa perte. il voit pas la silhouette fine face à lui et lui rentre dedans sans ménagement. un pas, morgan perd presque l'équilibre avant de se rattraper in extrémiste sur un chariot dans le passage. le son chaotique qui résonne dans son crâne, ça bouge, ça devient flou. pardon. qu'il balance. sans trop savoir pourquoi. ni même à qui. puis ça devient noir. et ça fait moins mal. c'est léger comme l'air des déserts qu'il a tant foulé et un baiser de sa mère, sur son front plissé. |
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| Sujet: Re: paralysed; gaia Sam 13 Juil - 1:43 |
| à mille à l'heure, encore et toujours à mille à l'heure. dans sa vie, dans son boulot, dans sa tête. comme un chronomètre qui file sans que jamais ne soit pressé le bouton pause. elle ne sait pas s'arrêter gaia, elle ne sait plus. les missions l'ont forgé, au même titre que l'urgence pour les patients dans son milieu professionnel. ralentir la cadence est une notion qui lui a échappé, au fil du temps. elle a appris à réagir vite, à ralentir ou colmater les blessures sans se laisser intimider ou dépasser. elle est devenue l'une des meilleures à son poste, ce qui ne l'empêche pas de culpabiliser quand une vie ou un soin lui résiste. ses trop grandes aspirations la précèdent toujours, la font chuter de plusieurs étages quand elles deviennent ingérables. souvent, ça lui coûte de réaliser qu'elle n'est pas la super-héroïne qu'elle aimerait pourtant devenir. parce que sauver le monde et les gens qui le composent est une mission dont elle se verrait bien affublée. elle qui se rêve l'invincible aux doigts magiques, capable de panser tous les maux et les brèches. la garde de nuit fut longue. routinière, mais longue quand même. pourtant, elle déambule encore dans le couloir des urgences de bon matin. celui qui ne désemplit pas. comme si les hommes ne se lassaient jamais des entailles et autres bobos plus ou moins graves. les allées et les lits ne sont que rarement libérés et les infirmières, trop peu nombreuses bien souvent. masquant de justesse un bâillement qui l'emporte, elle s'apprête à aller saluer une collègue avant de lui faire son rapport et de lui transmettre le fruit de la nuit passée. il suffit de quelques secondes pour qu'elle se fasse percuter par une masse de grande taille et à la carrure multipliant la sienne. les pensées voguant vers ailleurs, son manque d'attention flagrant avait achevé de provoquer l'accident. c'est sa collègue qui lui sert de rempart quand le chariot s'occupe de la silhouette inconnue. le corps frêle décolle de quelques pas, avalant la distance qui le séparait de celui de la seconde infirmière sur place. à cette dernière, l'italienne se rattrape. c'est un mince éclat de rire qui s'échappe, quand elle ne se formalise pas de la bousculade sûrement non préméditée. pardon. c'est au moment où elle entrevoit les traits de la silhouette miroir que le choc l'électrise. une fraction de seconde suffit, l'instant où son visage passa du rosé au blanc. ça va gaia ? sa collègue la sort de sa torpeur, la ramène à elle, tandis que l'homme est déjà rapatrié. en chambre isolée cette fois-ci, quittant le couloir dont il avait dû avoir le temps d'analyser toutes les teintes. c'est rien, juste un étourdissement. un petit sourire forcé mais bien placé en prime, qui aura au moins le mérite de rassurer sarah. la vérité, c'est que t'as vu un fantôme gaia. un spectre de ton passé, quelqu'un que tu pensais avoir perdu à tout jamais. parce que c'était impossible autrement, tu l'avais vu mourir sous tes yeux. et longtemps, ça avait hanté tes nuits d'insomnie, comme celles où tu parvenais enfin à clore tes paupières. la sensation de devenir folle l'oppresse, sa vision devient floue. c'est sans doute pour reprendre ses esprits et retrouver un semblant de calme qu'elle se retire. se donnant le temps d'atterrir et d'avaler un verre d'eau salvateur. elle se rejoue la scène, digne d'un film surnaturel. elle a beau tenter de tout aligner et de tout additionner, il n'existe aucune dimension dans laquelle morgan mcgrath serait encore de ce monde. alors elle replace les évènements dans leur contexte et elle se persuade avec force que ce n'était qu'une vive ressemblance. si longtemps, elle avait espéré que tout soit différent et les fragments de son cerveau s'étaient contenté de tout amalgamer. elle se le répète, une fois, deux fois, trois fois. jusqu'à ce que ça devienne pour elle, comme une vérité indémontable. finalement remise de ses émotions, partiellement, elle n'abandonne pas l'idée d'aller remettre la main sur cet inconnu. histoire de mettre un terme au chapitre une bonne fois pour toutes. c'est auprès de ses collègues encore en poste qu'elle se renseigne. allant jusqu'à insister pour s'en occuper elle-même. n'en démordant pas tant qu'on ne lui accordera pas cette faveur. elle devrait déjà être chez elle, pourtant elle renfile sa blouse en deux temps, trois mouvements. et elle se pointe la bouche en coeur dans la chambre du mystérieux patient. pas tout à fait remis de sa chute, il lui accorde le répit qu'il lui faut pour se faire une idée. observant d'abord de loin, elle n'ose pas approcher. comme s'il risquait de se matérialiser sous la forme d'un mort-vivant et de lui sauter à la gorge. toutes ses convictions sont remises en cause, quand le doute se fait de plus en plus mince sur son identité. jusqu'à ce qu'elle tombe sur les papiers au pied du lit. ceux qui anéantissent ce refrain très terre-à-terre qu'elle n'avait cessé de se seriner depuis une bonne demie-heure. réduisant enfin la distance qui les sépare, ses pas la mènent jusqu'au fauteuil attenant au lit. là où elle se pose, dans l'attente qu'il rouvre les yeux sur elle, à son tour. ses espoirs semblent s'exaucer plus vite que prévu, quand elle remarque quelques mouvements du drap déjà froissé. bienvenue dans le monde des vivants. son coeur pourrait s'extraire de sa poitrine tant la réalité qui lui fait face lui parait déraisonnée. elle voudrait lui dire combien elle est soulagée, combien elle a pensé à lui des jours et des jours, combien le retour à la vie normale avait été rude. elle voudrait tellement, sans pouvoir. essayant tant bien que mal de garder le cap, elle ne sait plus si elle doit lui en vouloir de lui avoir laissé croire à sa disparition ou simplement célébrer le fait qu'il soit là. bien vivant, mais amoché. comment tu te sens ? l'infirmière prend le pas sur la femme, qui réclamera ses explications plus tard. pour l'heure, il avait besoin de soin. et elle avait toujours eu le sens des priorités gaia. tant pis pour tes états d'âme et tes angoisses d'un autre temps. |
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| Sujet: Re: paralysed; gaia Dim 18 Aoû - 14:15 |
| — Away, get away You're such a freak It's what people say to me [ gaia & morgan ] @loic nottetla malchance le suit constamment. comme un rappel du destin lui rappelant qu’il n’a pas le droit à une once de tranquillité. il l’assume. sait ce que demain est fait. les années ont défilé et finalement, se sont toujours rassemblées. cet amas sans nom qu’il trimballe dans son sillage, le désespoir cuisant qui dégueule de ses babines. autrefois sûrement plus jovial, plus souriant. aujourd’hui, juste l’ombre du mec qu’il était avant. ou t’as toujours été comme ça, t’as juste fait semblant. cet homme qui pue la dépression, la liqueur et la clope froide. qui n’arrache que des sourires pour faire plaisir. qui déteste cette putain de vie qui glisse sous ses pieds. un peu de tranquillité, c’est tout ce que t’as réclamé. il a fallu qu'il se mette dans une merde sans nom, qu'il tape des poings sans raison. le closer ne l'aide pas à rester plus calme. loin de là. il est le vice ultime de ce qu'il tente de renier, de ce qu'il tente d'oublier. ça ne marche pas. ça n'a jamais marché. et plus morgan vieillit, plus il se rend compte que rien ne fera la différence sur ce qu'il est. que ce soit la guerre, une bonne compagnie ou la femme de sa vie. des enfants, une famille à aimer, des instants. rien. parce qu'il est juste brisé. tellement de fois. il se répara pas. l'âme émiettée au bord d'un principe qu'il a déjà sauté. trop tard. les aiguilles tournent, les secondes s'éternisent et défilent. ça n'a juste plus aucun sens pour lui. le choc brutale, le corps en décalage. il devrait faire plus attention à lui. c'est ce que lui répétait sa mère constamment lorsqu'elle le retrouvait, les os du visage brisé, dans la cuisine et l'odeur de la liqueur qu'il trainait. il aurait aimer l'écouter. parfois, morgan y repense. à ces moments qui auraient pu tout changer. ces divers chemins qui se sont présentés. il a toujours prit le même. n'a pas cherché à se remettre en question. la fatalité. le destin. t'es bon qu'à ça. c'est tout ce que tu dois au monde. il se rend même pas compte de la perte de connaissance et s'enfonce dans les abysses d'un esprit malade et plaintif. il les revoit. les visages familiers. ceux qui lui ont tant manqué. sa mère, les yeux larmoyants et le sourire pourtant ancré sur son visage. ella et ses longs cheveux bruns. des chimères balayées tout à coup par une brume épaisse. et puis, plus rien. le vide complet. le néant se déroule. il court, ne voit pas la fin de l'obscurité. s'efface petit à petit. comme un souvenir fragile d'un temps passé. les phalanges qu'il bouge, le mal de crâne l'assomme. il plisse les yeux, a dû mal à les ouvrir tant la lumière semble déjà l'éblouir. le son des machines médicales qu'il entend et les songes d'un autre temps qui s'envolent. lentement. il croit presque mettre une éternité à émerger. inspire. expire. les paupières s'ouvrent doucement et c'est sur des battements cils qu'il croit reconnaitre un fantôme du passé. assise juste à ses côtés. morgan ne comprend pas sur le moment, croit encore rêver alors qu'il ne sait même pas où il est. la voix fluette s'élève en écho et c'est une douce mélodie qu'elle se met à chanter. de ses doigts, il emprisonne les draps froissés, tourne la tête d'un côté, puis de l'autre, ouvre enfin les yeux en entier. gaia ? plaintif. solitaire. le son se perd dans le chuchotement alors qu'il aimerait juste crier. son esprit se déchaine. il se croit revenir des années en arrière. il sent même l'odeur de la mort lui titiller les narines et ce parfum de cannelle qu'elle vaporisait sur ses cheveux. ça s'entrechoque. il ne capte rien. la guerre. l'oppression. son regard sur sa peau. la douceur de ses gestes et les moments passés à discuter d'un tout et d'un rien. comme si le temps n'avait pas d'importance ainsi que le moment, le lieu où ils se trouvaient. inévitable, le retour à la raison. comme si tu revenais à la maison. sa main qu'il porte sur son crâne. il plisse les traits de son visage tellement il a mal. comme un mec qui s'est prit un tank en pleine tronche. l'ironie comme rempart. il a la voix enrouée d'avoir trop sommeillé et peu à peu, la raison revient à la maison. il comprend. se remémore les souvenirs et ce qu'il sait passer. il pensait pas la revoir un jour. encore moins dans cet état. c'est fou comme la vie fait parfois, des clins d'oeil éphémère, rappelant que tout est lié. rappelant que tout se passe exactement comme elle l'avait prémédité. c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés et c'est comme ça qu'ils vont se retrouver. morgan se pince l'arrête du nez et se met à contempler les perfusions entachant ses mains, les câbles branchés à son échine. la tête qu'il repose brutale sur le coussin et l'inspiration qu'il prend. il souffle plusieurs fois. se tue mentalement de s'être mit encore dans cette situation. foutu lit d'hôpital qu'il déteste tant. il était juste venu pour une blessure à la main, se retrouve à crécher dans un endroit qu'il hait par dessus tout. j'déteste les hôpitaux. ce n'est pas nouveau. ça ne l'a jamais été. même dans les temps de l'armée, morgan n'y restait pas bien longtemps. préférait minimiser ses blessures pour sortir illico. ses pupilles bleutés reviennent à gaia et il comprend subitement qu'elle semble tracasser d'un mal dont il ne connait pas le nom. les expressions volatiles, perdues sur des souvenirs et à la fois choquer d'une situation qu'elle ne semble pas comprendre. ça fait plaisir de te voir. j'aurai aimer que ce soit dans une autre situation. il dit vrai. courte soit elle, les fois où ils se sont retrouvés sur les bancs de l'armée, furent les instants les plus légers. dans les épreuves difficiles, on trouve toujours un point d'accroche. gaia fut le sien. un temps. avant que le moment ne se brise comme à chaque fois. avant qu'il ne passe à autre chose et ne s'envole. ça va pas ? morgan pose la question, fronce les sourcils tandis que les yeux de la belle se perdent dans l'hémisphère. elle vient de voir un fantôme du passé. toi tu sais pas. t'es loin de tout ça. |
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| Sujet: Re: paralysed; gaia Sam 31 Aoû - 19:05 |
| l'épuisement en guise d'ami le plus fidèle ces derniers jours. parce qu'elle se tue à la tâche gaia. parce qu'elle fait toujours plus qu'elle ne devrait. dévouée corps et âme à ce boulot qui l'avait choisi dès son plus jeune âge. et en qui elle avait trouvé le partenaire idéal à ses idéaux. pourtant, jamais elle ne bronche. le sourire greffé aux lèvres en toutes circonstances, la main tendue prête à attraper celle qui en aura le plus besoin. elle ne se plaint pas, même quand elle est au bord du précipice. qu'après avoir enchaîné des gardes pendant une semaine, elle répond encore oui, là où on la réclame. viendra un jour où ton métier aura raison de toi. il puisera tout des maigres forces restantes et tu finiras sur le carreau pour avoir trop donné. tu le sais au fond de toi, incapable pourtant de te résigner avant d'avoir atteint le point de non-retour. l'âme généreuse qui ne rechigne jamais à la tâche, l'âme humaine qui ne cherche qu'à secourir. que ce soit à new york ou à l'autre bout du monde, que ce soit ici ou là-bas. cette dévotion à toute épreuve qu'elle porte en étendard. le sourire même éteint qui sait comment apaiser les patients. elle est de celles que l'on apprécie le plus et elle entend bien le rester. le corps en roue libre, le cerveau qui ne répond plus, elle ne rêve que des bras de morphée. qui l'aideront à tirer un trait sur tout ce qui faisait sa vie. à fermer les yeux pour de vrai et réparer ses nuits de sommeil avortées. pourtant, tout est trop long, sans arrêt. même le repos n'en est jamais vraiment. surtout pas quand les cauchemars, les souvenirs d'un autre temps l'assaillent sans discontinuer. sans doute de là que lui viennent les cernes qui se font de plus en plus apparentes au fil de la journée. celles qu'elle a pris l'habitude de maquiller pour tromper. aujourd'hui, encore mieux qu'hier. ce n'est pas le plus important quand elle se rend finalement dans la chambre de celui qui l'avait percuté. de celui qui avait perdu ses esprits dans le même temps. de celui qui avait été isolé, après des heures d'attente sans doute. quand l'urgence ne l'était jamais vraiment et que les urgences ne portaient pas si bien leur nom. ses pas la guident, plus que sa tête qui ne sait plus quoi penser. le flou artistique s'étant mêlé à ce qu'elle croyait savoir, aux conclusions que ses pensées avaient tiré. elle se fiche pas mal du fait qu'elle n'ait rien à faire là. qu'elle n'est même plus en service. assise à côté du lit, elle attend qu'il reprenne pied dans la réalité. qu'il quitte ce monde endormi. le monde des morts duquel elle le pensait définitivement prisonnier. retrouver la vie réelle semble lui prendre un petit temps, qu'elle aurait pu mettre à profit pour se composer un sourire de circonstance ou du moins une émotion. sauf qu'elle ne sait plus comment elle doit se sentir, ni même comment elle doit réagir. soumise aux coups de pied de la vie qu'elle peine à éviter. palper la scène actuelle est trop compliqué pour elle, quand elle ne le voit qu'auréolé de tout ce qui avait fait leur rencontre. de tous ses paysages gâchés par les hommes et leur barbarie. à travers ses yeux, c'est le sable, la poussière et les motifs des uniformes qu'elle devine. les odeurs de poudre et les relents de sang séché qui s'invitent à son nez. les cris et les détonations qui résonnent dans ses oreilles. c'est pourtant une voix faible qui emplit à peine l'espace. gaia ? quand son regard croise le sien, c'est un trente-cinq tonnes qu'elle se prend en pleine face. des souvenirs en rafale qui lui défilent devant les yeux. une parenthèse qui paraissait si lointaine, comme si elle ne l'avait jamais réellement vécue. et qui avait explosé en mille-et-un morceaux, en même temps que lui. du moins, c'est ce qu'elle avait cru. et pour oublier le sien, c'est à son propre état qu'elle tente de se raccrocher. comme l'infirmière exemplaire qu'elle avait toujours été. comme un mec qui s'est prit un tank en pleine tronche. la situation est sensiblement la même. retrouvant à ses côtés le rôle qu'elle avait déjà tenu ailleurs. l'infirmière et le blessé, comme s'ils se résumaient à ça tous les deux. elle observe le moindre de ses mouvements, pour s'assurer que ce n'est pas une illusion. qu'il vit, pour de vrai. alors qu'elle l'avait cru disparu, à jamais. tel une âme envolée qui ne voguerait plus qu'à travers les cieux. presque trop brusque pour toutes les machines et les fils reliés à lui, comme s'il cherchait à s'en défaire d'une manière ou d'une autre. j'déteste les hôpitaux. elle secoue la tête dans un maigre sourire. sans blague. il le portait sur lui. surtout, elle avait eu tout le loisir de se rendre compte qu'il n'était pas de ceux qui pliaient sous la brûlure d'une mince blessure, autrefois. les mots ont un mal fou à se frayer un chemin jusqu'à passer la barrière de ses lèvres. les idées sont en perpétuel mouvement, incapables de se stabiliser pour assembler des phrases cohérentes. le contrôle lui échappe totalement alors qu'elle ne sait plus en quoi elle peut encore croire. ça fait plaisir de te voir. j'aurai aimer que ce soit dans une autre situation. si seulement il pouvait ne serait-ce qu'imaginer l'effet que ça te faisait à toi. parce que tu pensais ne plus jamais pouvoir le détailler de tes yeux. ni même échanger les moindres paroles avec lui. il faut croire qu'on n'est bons qu'à ça, toi et moi. relégués sommairement à leurs titres respectifs. plus qu'à leur statut d'être humain véritable. ça va pas ? sa question la surprend, tant la réponse lui parait évidente. bien moins pour lui qui ne savait rien du tsunami intérieur qu'il avait fait souffler. les iris papillonnent, brassent l'air de manière désorientée. qu'est-ce qui s'est passé morgan ? aujourd'hui, hier. y'a trop de questions qui te minent le moral et qui te font perdre pied. impossible de le regarder, de soutenir son regard sans revoir tout de la scène. l'explosion, les débris, les cris, les gens qui courent. t'étais là-bas morgan. je... comment c'est possible que tu sois là ? pourquoi t'es devant moi alors que j'ai vu cette bombe t'emporter ? |
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| Sujet: Re: paralysed; gaia Dim 29 Sep - 18:24 |
| — Away, get away You're such a freak It's what people say to me [ gaia & morgan ] @loic nottetdes coups, il en a prit. en a donné aussi. des brutaux, des plus doux. des assassins aussi. il encaisse toujours. s'est forgé au fil du temps, une armure d'acier. et quoi qu'il arrive, morgan encaisse sans sourciller. il n'a pas mal. en fait, ça ne lui fait plus vraiment rien. ce qui est le plus difficile à supporter, c'est le regard des gens à son égard. ces silences qui en disent long. ces préjugés entachés de faux semblants. ils sont brutaux leurs regards, vivaces. ils entachent ce qu'il lui reste de fierté, d'estime de soi. et il devrait pourtant s'en foutre royalement. seulement, morgan a toujours vécu à travers les yeux des autres et ce qu'il pouvait bien penser de lui. jusqu'à leur donner exactement ce qu'ils attendaient de lui. comme pour se punir des actes innombrables qu'il a commit et du sang qui entache ses mains. pour le bien ou pour le mal. y a aucune différence pour lui. que ce soit pour le drapeau ou bien cette fraternité qu'il aime tant renier, mais à qui il reste attacher. morgan pourrait se laisser couler à cette frénésie qui l'emporte. ces larges bras qui l'emportent dans les nymphes d'un esprit vide de sens. vide de conscience. cette légèreté est presque paradisiaque. il se sent tout à coup, plus léger. moins oppressé. ça ressemblent à ça de mourir ? un tout puis un rien. juste le néant et cette vaste étendue d'horizon qui se présentent sous ses yeux. il n'a plus qu'à marcher droit devant. ne jamais s'arrêter et laisser derrière lui toutes les merdes qui l'acculent, l'emprisonnent. mais la tranquillité est de courte durée. des flashs dont il ne se souviendra même pas à son réveil et ce retour à la réalité. assommant. la lumière blanche de la chambre d'hôpital l'éblouie, le fait plisser les yeux. ses pupilles mettent un long moment avant de s'y habituer. un long moment avant qu'enfin, il n'émerge d'un sommeil pas prémédité. la dure réalité, cette existence parsemée. le visage s'étire en de larges grimaces de somnolence, tordu par la douleur de ses blessures. mais en réalité, ce n'est pas vraiment ça qu'il lui fait le plus mal non. c'est de ne pas y être rester pour de bon. avoir encore un pied sur cette terre pourrie jusqu'à la moelle dont il est le pantin préféré. il n'est pas suicidaire mcgrath. il est juste fataliste. réaliste. sur son destin. son futur à venir. ce n'est qu'une question de temps avant que tous ces conneries ne le rattrapent. avant qu'il ne soit puni pour ses actes. morgan croit d'abord aux chimères qui se présentent sous ses pupilles bleutées. ce visage familier. il croit encore rêver. d'un passé inachevé. d'une autre vie qu'il avait finit par oublier. ce même rictus au bord des lippes, ces mêmes couleurs de cheveux et cette douceur dans les yeux. l'inquiétude qui nait mais il n'en comprend pas encore la mesure. reste pendu à ses lèvres rosées, s'éveille lentement de cette léthargie. plaintif, il écrase sa main contre son crâne, se pince l'arrête du nez. quelques banalités échangées. morgan retrouve la raison, se relève lentement. les files qu'il contemple. ils partent de lui aux machines, c'est déroutant comme il a l'impression d'avoir déjà vécu cette situation. un léger rire qui s'immisce dans la conversation. l'ironie qu'il prend et prétend. il n'a pas encore pleinement conscience de ce qu'il se trame, ne connait pas les raisons de cette émotion à peine perceptible qui entache les traits inquiets de la belle. non. il entame la conservation. banale soit elle. sa seule rempart alors que tout le reste semble juste éphémère. comme un voile douteux au dessus de son crâne. il est sincère dans ses propos. aurait aimer la croiser dans une autre situation. à l'opposer de celle dans laquelle il semble irréfutable, pourtant, qu'ils se croisent. un rappel du passé. un déjà vu mal placé. il ose enfin poser la question. il ne se rend pas compte de la situation. pourtant, c'est lors de sa réponse, qu'il prend la mesure, ou du moins une partie. une infime partie. et dans ses yeux, t'essaie de comprendre. avant de te rendre à l'évidence que t'as oublié. de quoi tu parles ? il fronce les sourcils, cherchent dans le fond de ses pupilles. des réponses. des interrogations aussi. ça semble si futile et si lointain à la fois. tellement important dans le fond de ses yeux. il ne comprend pas. s'en souviens vaguement. aimerai briser ce silence qui les a tous les deux consumés. plus elle que lui, vraisemblablement. tu parles d'la bombe ? de la dernière fois que nos regards se sont croisés. de la dernière fois que nos paroles furent échangées. j'étais sorti pour aller voir mon caporal. j'croyais que tu l'savais ... tout comme lui, a su, qu'elle était partit bien avant lui. qu'elle n'avait pas péri. alors, il ne sait pas douter, une seule seconde, que le contraire avait été possible. qu'elle l'avait imaginé mort. la bouche qu'il entrouvre légèrement, prenant la mesure des situations passées et de ce qu'elle avait bien pu ressentir sur le moment. d'où ce regard inquiet, cette façade dont il ne comprenait pas le sens. elle venait de revoir un instant du passé. un fantôme. oh j'suis désolé gaia. j'croyais vraiment qu'on te l'avait dit. à cette femme, il a été attacher. plus qu'il ne serait capable de l'expliquer. |
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