let's love like there's no goodbyes. (ainswell)

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{ let's love like there's no goodbyes }
crédit/ tumblr ☆ w/@katheryn wardwell

Elles se sont envolées, toutes les deux, en début de journée. Elles se sont envolées, main dans la main, quittant New-York pour rejoindre Bâton-Rouge. La ville natale de Katheryn, celle dans laquelle elle a grandi. Cette même ville dont elle a, par la suite, été rejetée. Et elles ne s’y rendent pas de gaieté de cœur, non, la situation est malheureusement assez dramatique. Le père de Katheryn est malade, gravement malade, comme elle l’est aussi. Un détail qui rend Kristina particulièrement anxieuse car elle n’est pas certaine que sa petite-amie soit prête à affronter son père. Elle n’est pas certaine que ce soit le moment idéal. Mais il n’y aura peut-être pas d’autres moments, elle l’a bien compris, et c’est pour cette raison qu’elle l’a encouragé à aller le voir. C’est pour cette raison qu’elle a insisté pour l’y accompagner. Parce qu’il n’était pas envisageable pour elle d’abandonner la quadragénaire dans un moment si difficile de sa vie. D’autant plus que sa réaction, en ouvrant la lettre de son père, a été sans appel. Tu as vu la femme que tu aimes inquiète, bouleversée, retournée, Kristina. Et ce qui l’impacte elle, t’impacte forcément toi aussi. Parce que vous ne faites plus qu’un. Elles ne forment plus qu’une seule et unique personne, depuis que leurs regards se sont croisés pour la première fois, dans cette salle de classe. Et aujourd’hui, les choses sont tellement différentes. Katheryn a divorcé, elle n’enseigne plus. Quant à Kristina, elle a pris son indépendance. Elle a appris à voler de ses propres ailes en s’émancipant de sa mère.

Au fond, t’as toujours su,
Que ce serait elle et toi contre le reste du monde.
Que tu serais prête à tout pour rester dans sa ronde.

Elle s’est contentée d’informer l’université qu’elle devait s’absenter l’espace de quelques jours, pour une raison familiale. Et ce n’est qu’un demi mensonge, parce que Katheryn est sa famille. Elle sera pour toujours sa famille, désormais. Elle a également souhaité prévenir Isabella, rapidement, avant de foncer faire ses bagages. Elles ont pris l’avion en début d’après-midi, et trois heures après, les voici sur le sol de la Lousiane. La rousse a tenté de détendre sa petite-amie, déjà suffisamment anxieuse à l’approche des retrouvailles. Une fois sorties de l’avion, elles se dirigent toutes deux dans l’enceinte de l’aéroport et Kristina récupère les bagages. - Ça va ? Le voyage n’était pas trop long ? Qu’elle demande, attrapant la main de Katheryn dans la sienne. Au fond, elle est inquiète, elle aussi. Elle se doute que la rencontre avec le père de Katheryn ne sera pas de tout repos, mais plus que tout, elle souhaite être présente pour elle. Présente pour lui montrer son amour. Pour lui prouver son amour. C’est ce qui compte le plus, se soutenir dans n’importe quelle épreuve.

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crédit/ tumblr ☆ w/@katheryn wardwell

Il y a ce changement. Ce changement qu’elle remarque, un peu plus chaque jour, Kristina. Ce changement qui lui réchauffe le cœur et la conforte dans l’idée qu’elle a eu raison de laisser une nouvelle chance à la femme qu’elle aime. A Katheryn. Parce que cette dernière avait promis de changer. Elle avait promis de ne plus la tenir à l’écart de ses problèmes. D’enfin accepter de se reposer sur elle, de pouvoir compter sur elle. Elle saisit cette nouvelle chance avec elle pour faire les choses bien. Pour repartir sur de bonnes bases, sur de vraies bases, solides. Pour apprendre à se construire à deux, comme elles n’ont jamais pu le faire. Comme elles n’ont jamais eu l’occasion de le faire. Mais cette fois, elle n’a pas hésité à lui parler de son père. Elle n’a pas hésité à se confier. Elle a même ouvert cette lettre devant elle, la lisant en tenant sa main dans la sienne. Et t’es touchée, Kristina. T’es touchée de voir qu’elle ne reproduit pas les mêmes erreurs. Touchée de voir qu’elle n’est plus prête à te perdre, qu’elle a compris la leçon. Au fond, tout est pardonné. Elle a pardonné à Katheryn de l’avoir quitté. Elle a pardonné à Katheryn de l’avoir mise à l’écart. Parce qu’elle comprend, maintenant qu’elle la voit se battre contre ce cancer. Elle comprend combien c’est difficile pour elle, d’être malade. Et elle image bien qu’elle souhaitait simplement la protéger de cela. La protéger de cette souffrance. Et tu aurais peut-être voulu faire la même chose, si la situation avait été inversée. Tu aurais peut-être voulu la protéger, toi aussi. Et c’est ça, l’amour, Kristina. C’est protéger l’autre avant de se protéger soi. C’est faire passer l’autre avant soi. Et c’est ce qu’a fait Katheryn, pour elle. Elle a choisi de rester seule et malade, plutôt que de risquer de la faire souffrir.

Et les jours défilent,
Toi tu t’imagines,
Passer le reste de tes jours à ses côtés.

Elle se projette, avec elle. Et ce voyage est symbolique. Les conditions sont dures, les conditions sont difficiles, mais symboliques. Parce que c’est toute une partie de la vie de Katheryn qu’elle s’apprête à découvrir aujourd’hui. C’est toute une partie d’elle, une partie enfouie, une partie qu’elle souhaite effacer. Mais tu sais mieux personne qu’on ne peut pas effacer son passé, Kristina. Tu sais mieux que personne que ton passé fait partie de toi. Et il en est de même pour Katheryn. C’est certainement parce qu’elle a dû vivre toutes ces horreurs, qu’elle est aussi forte aujourd’hui. Rassurée en entendant qu’elle va bien, Kristina lui offre un beau sourire, profitant de sa main contra sa joue. - Oui, ça a été aussi. Rien n’est long quand tu es là. Déposant un baiser contre la joue de la quadragénaire, Kristina sort de l’aéroport avec elle. Elles attrapent rapidement un taxi, heureusement, elles voyagent léger pour cette fois. Parce qu’elles ne sont pas censées rester longtemps. Parce que ce n’est qu’un bref passage, et elle sait bien que Katheryn n’a pas envie de s’éterniser. Montant la voiture avec elle, caressant tendrement sa main qu’elle tient dans la sienne. - Essaie de te détendre, mon cœur. Katheryn est fermée, anxieuse, silencieuse. Et la rousse imagine sans mal tout ce qui se trame tout son esprit. Tout ce qui tourne dans sa tête. - Je t’accompagnerais là-bas. Mais je resterais dehors, si tu le veux, d’accord ? Elle ne veut pas s’imposer dans leurs retrouvailles. Elle ne veut pas compliquer la situation. Après tant d’années sans aucun contact, elle sait que ce moment sera éprouvant. Et c’est pour cela qu’elle tient à s’y rendre avec elle. Pour la rassurer sur le chemin, et pouvoir la réconforter si cette rencontre se passe mal. Elle l’attendra, le temps qu’il faudra.  

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Elle est ici, à des kilomètres de chez elle, pour Katheryn. Elle est ici, parce qu’elle sait que pour elle, avec elle, elle serait capable d’aller n’importe où. De faire n’importe quoi. Parce qu’elle sait, aujourd’hui, qu’elles ont déjà traversé le pire. Il n’y a plus rien qui serait capable de les détruire. Plus rien. Leur relation est compliquée. Elle l’est depuis toujours. Mais cet amour qu’elles partagent, il est pur. Plus pur que tout. Elles sont prêtes à tout, tout, l’une pour l’autre. Ce voyage en Louisiane n’en est qu’une preuve supplémentaire. Parce qu’il était hors de question qu’elles se séparent, même pour quelques jours. Hors de question qu’elles se séparent, alors qu’elles ont tant sacrifié pour être ensemble. Et tu sais, tout ce qu’elle a sacrifié pour toi, Kristina. Tu sais tout ce qu’elle a abandonné, pour être avec toi. Il y a d’abord eu son mariage, celui auquel elle a mis un terme. Quittant cette sécurité pour se jeter dans le vide avec une étudiante. Elle a ensuite dû arrêter d’enseigner, parce qu’elle avait un choix à faire, et c’est elle qu’elle a choisi. Et elle a même terminé par sacrifier leur histoire, leur couple, leur amour, pour la protéger de son cancer. Pour ne pas la faire souffrir. Pour ne pas la forcer à devenir garde malade.  Mais elles se sont retrouvées, plus fortes que jamais. Elles se sont retrouvées, comme une fatalité. Incapable de se séparer l’une de l’autre. Incapable de balayer cet amour si puissant, présent depuis le premier jour. Et c’est avec ce même amour, que t’essaie de l’aider, aujourd’hui. C’est en la couvrant d’amour, que tu veux l’aider à affronter la souffrance qui l’attend, Kristina. - Je sais, oui… Et je sais que ce sera très éprouvant pour toi, mais tu n’as pas d’obligations, d’accord ? Si c’est trop difficile, tu t’en vas… Elle ne doit rien à ce père qui l’a abandonné. Qui l’a rejeté. Qui l’a poussé à effacer ses désirs, ses besoins, dans le simple but de coller à l’image qu’il se faisait d’une fille parfaite. Katheryn ne doit rien à son père, et Kristina ne veut pas la voir s’effondrer à cause de lui. Elle a déjà tellement souffert. Tellement traversé. Tellement encaissé. - Non, ne me remercie pas… Je t’aime Katheryn, toi et moi on ne fait qu’un. Et crois-moi, tu es la femme la plus forte que je connaisse. Elle sourit à son baiser, elle sourit parce qu’elle sent combien elles sont en phases, toutes les deux. Elle sent combien elles s’aiment, et cela fait un bien fou. Et elle pense chacun de ces mots. Katheryn est forte, avec ou sans elle. Elle est un véritable roc et elle ne doit pas en douter. Mais un peu de soutien lui fera toujours du bien. L’amour et la tendresse également. Alors Kristina laisse la quadragénaire se blottir dans ses bras, sa tête contre son épaule. - Si… Ça me semble tellement loin de toi. Tellement loin de ce que je connais de toi. Mais… Même si c’est compliqué, je suis contente parce que ça fait partie de la femme que tu es devenue aujourd’hui. Elle veut tout connaître d’elle. Tout partager. Sans aucune exception. Parce que Katheryn ne serait certainement pas si forte, si elle n’avait pas dû affronter l’horreur du monde si jeune.

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crédit/ tumblr ☆ w/@katheryn wardwell

Elle revient vers Katheryn. Toujours. Toujours, parce qu’elle est son premier amour. Son seul et unique amour. Elle n’a jamais connu une personne capable de lui faire ressentir de tels sentiments. Jamais, avant elle. Elle est venue réveiller son cœur. Réveiller son âme. Elle se pensait éteinte pour toujours, Kristina, après ce qu’elle a vécu. Elle pensait qu’elle ne serait jamais capable de s’en remettre, jamais capable de le surmonter, alors elle a tenté de l’effacer. De faire taire cette douleur écrasante dans sa poitrine. Elle a essayé, elle a tout essayé. Mais c’est Katheryn, qui a réussi. C’est elle qui a été capable de faire disparaître, petit à petit, cette déchirure en elle. Elle, et sa douceur. Elle, et son courage. Elle, et sa force. Elle, et cette façon de s’approcher d’elle, toujours un peu plus. Parce qu’il y a cette complicité entre elles, depuis le début. Et aujourd’hui, elle n’a aucune idée de ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas rencontré Katheryn. Si elle n’avait pas sauté le pas, la forçant à ouvrir les yeux sur cette proximité un peu trop étrange entre elles. Sur cette façon de soutenir leurs regards en classe. Sur cette manière de se frôler, de glisser leurs mains l’une sur l’autre. Et si elle a longtemps regretté de l’avoir brusqué, elle sait aujourd’hui que cette histoire qu’elles vivent ensemble est la plus belle qui puisse exister. Et elle mérite cent fois ton pardon, Kristina. Elle mérite cette seconde chance que tu as décidé de lui laisser. Elle mérite cette douceur avec laquelle tu prends soin d’elle. Katheryn mérite le meilleur. Elle mérite d’être soutenue, comme elle ne l’a jamais été. Elle mérite d’être aidée, d’avoir une épaule sur laquelle se reposer. Et la rousse est prête à l’être, cette épaule. Au fond, elle l’est depuis le tout premier jour. Peut-être parce qu’être présente pour Katheryn l’a aidé à se remettre elle-même de ses propres épreuves. Parce qu’elle passera toujours avant tout, pour toi, Kristina. Et la vérité, c’est qu’elle est ta force. Les paroles de la quadragénaire sont extrêmement touchantes, et Kristina comprend immédiatement le sens cachée de cette phrase. - Tu auras ce courage, je le sais. Et tu ne seras plus jamais seule. Plus jamais. Elles ne seront plus jamais loin l’une de l’autre. Et caressant sa main dans la sienne, l’étudiante reprend la parole, presque en chuchotant. - Mais si tu as besoin de pleurer, tu peux le faire… Elle est là pour elle et c’est une certitude. Elle le sera toujours. Mais cela n’empêche pas Katheryn d’avoir besoin de craquer, parfois. Comme tout le monde. Pleurer, c’est aussi se libérer, physiquement et mentalement. Et elle se rappelle de ce jour où Katheryn l’a emmené faire de la boxe pour l’aider à évacuer sa colère. Peut-être qu’elle aurait besoin d’en faire autant aujourd’hui.
Elle esquisse alors un beau sourire en entendant la suite de ses paroles, et tout en sortant de la voiture, elle reprend rapidement. - Tu serais devenue la même femme géniale qu’aujourd’hui. Mais je suis heureuse que tu me laisses t’accompagner, tu sais. Vraiment heureuse. Son regard se perd dans le siens, quelques instants, avec sincérité. C’est une nouvelle preuve d’amour que Katheryn lui offre en la laissant venir avec elle. En lui montrant une partie de sa vie, de son passé, que très peu de personnes doivent connaître. Personne, peut-être. Caressant son dos, elle entre avec elle à l’intérieur de la maison, regardant tout autour d’elle. Kristina découvre l’endroit où sa femme a passé son enfance. Un endroit bien différent de New-York et de son agitation. - J’imagine que ça doit te faire tout bizarre… Et te rappeler énormément de souvenirs. Laissant sa valise, elle enlève sa veste pour se retrouver de nouveau près de Katheryn. Elle attrape sa main en se serrant tout contre elle. Elle veut juste qu’elle sente sa présence autour d’elle. Elle veut juste lui faire sentir qu’elle n’est pas seule pour affronter tout cela, et qu’elles s’en sortiront, comme toujours.

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crédit/ tumblr ☆ w/@katheryn wardwell

Elle lui arrache un sourire, en expliquant qu’elle ne lui a pas demandé son autorisation pour la suivre jusqu’en Louisiane. Katheryn lui arrache un sourire, parce qu’elle sait, Kristina. Elle sait qu’elle dit vrai. Elle sait que, jamais elle n’aurait accepté de la laisser partir seule. Et ce n’est pas de la surprotection, non. C’est simplement l’amour. L’amour que Katheryn mérite de recevoir. L’amour qu’elle n’a jamais eu, pas comme elle aurait dû. Et elle a compris que c’était son rôle à elle, de lui apprendre comment aimer. Comment être aimée. Elle a accepté de tenir ce rôle en revenant auprès d’elle malgré le mal qu’elle lui a fait. Parce que tu sais que ce n’est pas sa faute, Kristina. Tu sais qu’elle n’a jamais été complètement heureuse avec quelqu’un, par le passé. Et elle a peut-être simplement peur, peur de se laisser aller, peur de se laisser aimer. Alors elle fait tout ce qu’elle peut, la rousse. Elle fait tout ce qu’elle peut pour la nourrir de son amour. Pour la combler avec ses caresses. Pour la rendre heureuse, tout simplement. Et lorsque la situation ne le permet pas, comme aujourd’hui, elle est une épaule sur laquelle s’appuyer. Une épaule qui ne bougera pas, qui ne tremblera pas. Parce que, pour Katheryn, elle est capable du meilleur. Et il n’y a pas de meilleur remerciement que d’entendre qu’elle est heureuse qu’elle soit là, elle aussi. Au fond, elle sent bien que la quadragénaire l’aime et a besoin d’elle. Il lui faut juste du temps pour se laisser aller. Et tu l’attends depuis un an, Kristina. Tu l’attends depuis un an, et elle en valait la peine.
Tenant sa main, elle s’approche d’elle, la suivant à l’intérieur de la maison, regardant autour d’elle. Découvrant peu à peu la seule parcelle de sa femme qui lui était encore inconnue. Découvrant peu à peu un passé trouble, un passé qui, en réalité, ne sera jamais vraiment oublié. Acquiesçant d’un signe de tête, elle prend la parole à son tour. - Je te suis. Elle lui offre un sourire, parce qu’elle n’a aucune envie de bousculer Katheryn. Il faut qu’elle aille voir son père uniquement lorsqu’elle sera prête à l’affronter. Et si elle veut se reposer un peu avant de partir, il faut qu’elle le fasse. - Ne t’en fais pas, si il n’y a rien, on prendra quelque chose à manger en rentrant. Elle caresse une seconde ses cheveux, n’ayant aucune envie que sa petite-amie ne se tracasse avec ce genre de choses. Surtout pas. - Tu me fais voir ta chambre ? Toujours avec un doux sourire sur les lèvres, elle s’approche de sa belle pour déposer un baiser contre ses lèvres. Elle veut tout savoir d’elle. Tout découvrir d’elle. Et elle se sent chanceuse de pouvoir être ici, à ses côtés.