Ten times outta nine, I'm a hand grenade. {ft Roseen}

Hand grenade.

Who tripped the red wire out of the blue ? Swept off my feet, said, "God save me now". How many people dance in a dark room ?

C'est une plaisanterie j'espère ? Non mais c'est une blague ? Putain mais j'ai pas le temps pour ça ! Vraiment. Pas. Le. Temps ! Tu t'emballes. Tu t'énerves. Tu perds patience, toujours un peu plus. Tu montes sur tes grands chevaux, pour ne pas chanter. C'est de ta faute si la blonde au corps fin vient de trébucher. De ta faute si elle s'est tordue la cheville dans la manoeuvre. De ta faute encore si elle est maintenant en train de geindre de douleur en se massant du bout des doigts. Mais certainement pas de ta faute si c'est une chochotte fragile. T'es insensible quand t'es dans le rush de ton boulot de cette façon et t'en es bien conscient. Assez conscient pour t'en rendre compte quand t'es plus en train de travailler. Assez conscient pour t'en vouloir ensuite et demander pardon aux personnes que t'as brusqué dans la manoeuvre. Mais ce moment là n'est pas encore arrivé. Pour l'instant, tu pestes et tu rages contre la jeune femme. Tu te dis qu'elle est beaucoup trop mince et que c'est pour cette raison que sa cheville vient de prendre autant. Dans tous les cas, tu ne peux que difficilement te dire que tout ça c'est de ta faute. Il faut forcément que ce soit la faute de quelqu'un d'autre. De sa faute à elle en l'occurrence. Et pour l'instant, tant pis si elle souffre le martyre.  Elle te fait d'autant plus perdre ton temps, qu'elle s'avère incapable de se relever et d'appuyer sur son pied. Tu ne pestes que plus encore et commences à tourner en rond.

Mais tu dois te rendre à l'évidence : il faut l'emmener à l'hosto. T'as pas d'autre choix, si tu veux encore pouvoir continuer cette séance photo et passer à la suivante. Quoi que t'es pas vraiment certain de pouvoir reprendre cette séance en sachant que la modèle vient de se péter une cheville. Ok. Ok on va à l'hôpital. Que tu ne peux t'empêcher de ronchonner un peu, en daignant enfin t'approcher d'elle qui vient de se caler, tant bien que mal, sur l'un des canapés du studio. T'es frustré au possible quand tu lances un coup d'oeil à sa cheville. Tu ne peux nier qu'elle se l'est bien esquintée sa cheville. T'ajoutes rien et t'éloignes en trombe pour ranger un peu le studio avant de partir. Quand bien même tu dois revenir pour continuer de bosser le reste de la journée. T'es trop ordonné pour accepter de le laisser en bordel en ton absence. Tu ranges donc tes appareils, refait correctement le lit, fermes les stores. Certaines de tes affaires retrouvent leur place dans ton sac à dos sans lequel tu ne vas nulle part. Et enfin t'es prêt à partir. Bien sûr, tu rejoins la jeune femme pour l'aider à enfiler une tenue correcte, elle qui posait en sous vêtements devant ton appareil photo affûté. Une fois un tant soit peu habillée, tu l'aides à se relever. T'enroules un bras autour de sa taille et l'incites à passer l'un des siens sur ton épaule pour pouvoir l'aider à avancer.

Lentement mais sûrement, vous quittez l'appartement qui te sert de studio. Et c'est de la même façon que vous atteignez ensuite ta voiture. Dans laquelle tu l'aides à s'installer pour prendre la route. Direction l'hôpital du coup. Tu ne roules pas particulièrement vite. T'es pas du genre à prendre des risques inconsidérés, même quand t'es pressé. C'est donc tranquillement que tu te gares à proximité des urgences. Et lentement, de nouveau, que t'aides la jeune femme à rejoindre l'accueil. Mais une fois qu'elle est installée sur un siège, tu recommences à faire les cent pas. Lion en cage qui tourne en rond. Tu te passes une main nerveuse dans les cheveux et tu recommences à pester dans ta barbe. C'est plus fort que toi alors que tu vois l'aiguille de ta montre tourner non stop. Le temps ne s'arrête pas sous prétexte que t'es occupé à autre chose qu'à bosser. Et c'est bien dommage, évidemment. T'aimerais toi, que l'aiguille s'arrête quand t'en as besoin. Et qu'elle ne reprenne qu'ensuite. T'en gagnerais des heures à bosser de cette façon. Le paradis pour toi qui passes ton temps à travailler comme un acharné.  Par choix, pas par manque d'argent. Si tu le voulais, tu ne pourrais arrêter de bosser dès à présent. Non seulement parce que tes parents sont assez riches pour te faire vivre sans que t'ais à te soucier de ton compte en banque. Mais également parce que tu gagnes une petite fortune toi même. Grâce à ton nom. Parce que t'es fils de. Mais également parce que tu t'es imposé à ta façon dans le monde artiste.

Hand grenade.

Who tripped the red wire out of the blue ? Swept off my feet, said, "God save me now". How many people dance in a dark room ?

Tu n'as définitivement pas de temps à perdre avec des conneries pareilles. T'as beau être relativement conscient du fait que tu sois en partie responsable de l'état actuelle de la jeune mannequin, tu t'agaces quand même. Tu n'as pas la patience d'attendre que ça s'arrange, qu'elle aille mieux, qu'elle se fasse soigner et qu'elle soit enfin de nouveau sur pieds. Alors tu tournes en rond non sans balancer ds mots qui témoignent de ton agacement grandissant. Si ça ne tenait qu'à toi, tu l'aurais flanqué sur ses deux pieds la gamine, pour l'inciter à prendre de nouveau la pose sous ton appareil. Mais ce n'est pas de la sorte que ça fonctionne et t'en es bien assez conscient pour ne pas t'y risquer pour de vrai. Tu n'as d'autre choix que de prendre ton mal en patience. A tourner en rond comme un lion en cage, dans l'espoir que le temps passe plus vite. T'es inconscient de ce qui se joue autour de toi, dans cet hôpital, alors que tu te comportes comme si tu étais seul et comme si le monde te tombait sur la tête. T'es bien incapable de songer aux malheurs des gens alors que t'es perturbé par tes propres petits soucis. T'es pas nombriliste. Seulement du genre à voir tes petits soucis comme des minis fins du monde pour toi. T'es qu'un gamin qui a mal grandit dans le fond.

Tu pestes et tu râles encore quand une jeune femme débarque sans prévenir. Qu'elle se fait soucieuse de l'état de la mannequin qui attend sagement et qui ne semble pas se soucier de tes marmonnements incessants. De ton côté, tu daignes enfin cesser de faire les cent pas pour te concentrer sur les quelques mots qu'échangent les deux femmes. T'attends de savoir ce qu'il va à tout prix falloir faire pour vérifier l'état de la gamine blessée. T'arques un sourcil quand c'est à toi qu'elle s'adresse ensuite. Tu ne comprends pas ce qu'elle te veut. Finalement, tu n'as pas grand chose à voir avec la jeune blessée. A part le fait de l'avoir amenée ici. Bien sûr. Que tu te contentes de marmonner en suivant la jeune médecin un peu plus loin . Tu ignores bien ce qu'elle te veut ou attend de toi. Ce n'est pas comme si elle avait démarré l'examen de la jeune femme qui attend toujours de son côté, que quelqu'un veuille bien la prendre en charge pour lui faire quelques examens. Il y a un problème ? Que tu demandes, vaguement impatient encore.

Hand grenade.

Who tripped the red wire out of the blue ? Swept off my feet, said, "God save me now". How many people dance in a dark room ?

Tu as énormément de mal à accepter de perdre du temps de la sorte. Quand bien même une part de toi est consciente que c'est de ta faute si cette jeune modèle attend d'être prise en charge aux urgences de l'hôpital. Tu es encore une fois allé trop loin. Tu t'es laissé emporter par ton éternelle impatience, sans parvenir à te raisonner. Résultat des courses, tu dois maintenant rôder autour de la jeune femme pour t'assurer que tout va bien. C'est le minimum que tu puisses faire, en effet. Non pas du tout. Je suis seulement le photographe avec lequel elle était en train de travailler. Que tu précises tout de suite, sans être bien certain de ce pourquoi elle t'interroge de la sorte. De ce qu'elle attend de toi alors qu'elle mentionne les examens que la jeune femme a eut à faire. Ce n'est que lorsqu'elle propose de faire basculer la somme sur ton assurance, que tu comprends ... Et laisse échapper un bref rire. Sérieusement ? Et pourquoi moi au juste ? Sous prétexte que tu te fais des millions chaque année ? Tu préfères croire que la jeune femme n'a pas mis de nom sur ton visage et n'émet pas cette idée à cause de ça, justement. Si tu devais donner de l'argent à chaque personne un tant soit peu dans le besoin, c'est toi qui finirais sur la paille. Et tu doutes que qui que ce soit serait là pour t'aider à t'en relever.