Sujet: Re: La vie est si courte... Ft. Cassey Mar 10 Sep - 20:59
☆ ☆ ☆ { piece of your heart } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Elle n’a rien d’invincible, Cassey. Elle est forte, en apparence, elle dégage cette belle assurance. Elle est le genre de femme qui peut mener tout son monde par le bout du nez uniquement en claquant des doigts. Mais elle est aussi bien plus vulnérable. Bien trop vulnérable. En proie aux émotions trop exacerbées, elle devient fragile. Elle se perd dans des réalités qu’elle ne contrôle pas, des situations dans lesquelles elle se retrouve plongée. Malgré elle. À cause d’elle.
Tu es l’oiseau qui veut à tout prix voler, Jusqu’à oublier que tu peux toi aussi tomber.
Et la chute est d’autant plus violente à chaque fois. D’autant plus difficile parce qu’elle ne la voit pas arriver. Elle aurait voulu faire les choses autrement. Elle aurait voulu résoudre ce problème toute seule. Sans qu’Owen ne le découvre, sans que Nikolaï ne le découvre. Mais les secrets finissent toujours par remonter. Les yeux posés sur son premier amour, elle l’écoute avec attention. Elle ne supporterait pas de le voir briser ses souvenirs uniquement pour elle. Uniquement parce qu’elle fait n’importe quoi. Le silence qui lui répond, elle se contente de hocher vaguement la tête. Au fond, elle se dit qu’elle n’en a pas besoin. Elle se dit qu’elle va finir par s’en sortir. Ce second travail, ce n’est peut-être pas l’idéal. Mais il a renfloué les quelques milliers de dollars dont elle manquait à une vitesse impressionnante. Seulement elle voit très bien ce qu’il en pense, Owen. Pour lui, c’est clair, c’est de la prostitution. Le mot qui lui fait peur, le mot qu’elle a voulu éviter là où auraient plu les opportunités. Pour qu’il en vienne à comparer les quelques conversations qu’elle peut partager, au corps qu’elle offrirait. Elle déglutit difficilement à ses mots, détourne le regard comme elle peut. – Ce n’est pas aussi terrible que tu le dis… qu’elle laisse échapper, sans trop savoir si c’est lui qu’elle tente de rassurer ou bien elle-même. Mais il paraît prêt à vouloir lui donner cet argent coûte que coûte. Il lui affirme même qu’il a déjà la somme qui lui manque. La jeune femme prend une profonde inspiration pour se laisser, pour une fois, le temps de réfléchir avant de parler. – Je te rembourserai chaque centime. lui promet-elle avec conviction. Hors de question de ne pas le rembourser, c’est, juste, une question d’honneur. Elle sent une vague de soulagement qui la submerge, parce que c’est la première fois, la première fois qu’elle approche autant de la porte de sortie. Peut-être qu’elle va enfin se libérer de tous ces problèmes. Peut-être que, lui aussi, elle va l’en libérer. Car il s’est suffisamment exposé à son goût, Owen. Elle lui doit déjà tellement… Beaucoup trop, pour un ex petit-ami. Mais tu le sais, au fond. Il n’est pas seulement ton ex, Owen. Il fait partie de ta vie, il en fera toujours partie.
C’est d’elle, en réalité, qu’il fera toujours partie.
Elle est simplement incapable de se rendre compte. D’se résoudre à l’évidence. Parce qu’elle a peur, Cassey. Peur de lui plus que de n’importe qui. Elle a eu le cœur brisé durant vingt ans, à cause de lui. Ce n’est pas quelque chose qu’elle saurait réparer en quelques semaines. Elle n’est même pas sûre de pouvoir le faire un jour. Les mots lui manquent, pourtant, l’envie est là. Elle le contemple sans un mot alors qu’il essaie de la rassurer. Lui promettre qu’il ne veut pas la brusquer. Elle hoche doucement d’un petit signe de la tête. – Je ne suis pas prête, Owen mais… Mais continue d’y penser, d’accord ? qu’elle lui demande, un timide sourire sur les lèvres. T’es pratiquement en train de lui demander de t’attendre, Cassey. Tu t’rends compte ? Elle se rend compte. Plus ou moins. Elle sait juste qu’elle n’a pas envie qu’il ôte ces idées de sa tête. Ou bien de son cœur. Elle n’a pas envie qu’il accepte tranquillement de la partager. Même si elle peine à se donner. Sans doute difficile à suivre, Cassey, ce n’est pas nouveau. Mais elle a besoin qu’il y croit… Peut-être pour parvenir à y croire elle-même. Approchant ses lèvres des siennes, elle ose enfin les capturer dans un doux baiser. Un petit sourire apparaît ensuite sur son visage, juste avant qu’il n’évoque Mia. Mia, jalouse de ne pas avoir été présente lors de leurs retrouvailles. – Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Elle fronce un peu les sourcils, en signe d’incompréhension. Il doit être épuisé, elle ne s’en rend compte que maintenant. Et elle, elle ne l’épargne pas avec une telle conversation. – Je devrais peut-être te laisser te reposer… Doucement, elle caresse sa joue sans le quitter des yeux. Sans le quitter tout court.