Vous la voyez ? Là devant la glace à se demander ce que sa tenue dit d'elle. Vous la voyez avec son air penaud et ses soupirs incessants ? Elle a l'air pathétique.
Je suis sur le trottoir désormais, à héler les taxis qui semblent tous occupés et elle, c'est moi d'il y a quinze minutes. Un taxi s'arrête enfin. J'aurais dû mettre la verte, bleu nuit, la couleur de la... nuit comme son nom l'indique, il va se faire des idées. Heureusement que je n'ai pas mis la rouge, rouge c'est toujours une mauvaise idée. De toute façon ça ne va pas aux blondes.
Elle a essayé quinze tenues, au moins. En même temps elle n'a pas tenue de rendez-vous depuis au moins... Depuis que l'attentat des deux tours en fait. Et ne me parlez pas de rendez-vous galant, ce n'est pas ce dont il s'agit. Elle semaine pourquoi elle a fini par accepter, et pourquoi elle y va réellement. Son hésitation sur la tenue l'a trahi, ne croyez pas qu'elle veut plaire, non, elle ne sait juste vraiment pas quoi penser de tout cela. Au final elle est restée assez classique, enfin de toute façon elle s'habille toujours de façon classique, classique mais classieuse. Bon chic bon genre sur les bords, jamais provocante, toujours impeccable et élégante. Elle aime les jupes et les robes, pas les collants, et les talons c'est parce qu'il faut souffrir pour être belle. Adage idiot. En attendant il est déjà vingt et une heure et elle n'a toujours choisi. Quelques minutes plus tard elle attrapa la bleu nuit, déjà portée et rassurante, son sac à main, ses clefs et quitta son appartement.
C'est là que j'ai atterri, à m+15. Il en faudra quinze de plus pour rejoindre le bar qu'il avait mentionné en grimpant en haut d'un de ces immenses gratte-ciel. S'il est nécessaire de préciser la relativité de leur hauteur. Dans ma tête, une petite voix ne cesse de se demander ce qu'on fait là. Inutile de s'interroger sur le pourquoi de ce retard, quelque part inconsciemment, j'espère évidemment qu'il est déjà parti, qu'il ne m'a pas attendu et il aurait eu bien raison alors que je guette son visage. M'en souviens-je seulement ? Je l'ai vu si vite il y a déjà une quinzaine de jours, il est venu me parler, il ne cessait de me regarder. Pas dans cet ordre. Quelque chose chez lui me faisait peur. Je n'avouerai rien d'autre. Il m'a invité à dîné et j'ai refusé. Jusqu'aux messages d'hier. Juste un verre. J'ai quarante ans, divorcée, je ne fais rien de mal, je ne suis obligée de rien, je suis bien assez grande.
Soudain, il me fait signe à l'autre bout du toit-terrasse. J'admire la beauté distinguée et très tendance du lieu. Il s'agit d'un bar à cocktail, du genre à ne servir que des nouveaux cocktails aux saveurs étonnantes. Je bois plutôt du vin en général et cela attise ma curiosité. Je regarde tout pour ne pas le regarder en face durant la dizaine de mètres qui nous séparent, je suis tellement gênée, pas de mon retard, juste d'être là, d'être seule avec un homme. C'est si bête.
- Bonsoir... Cyriel ?
Je ne m'excuse même pas, je ne suis pas désolée, c'est un peu de sa faute après tout, il me met dans l'embarras. Je le regarde, et sans pour autant faire la tête, je ne souris pas. Je souris si peu, même si de nature j'ai le sourire facile, ces derniers temps la vie ne m'a pas sourit non plus alors quand mes lèvres s'étirent c'est seulement face à la beauté évidente de la nature, d'une émotion pure ou en repensant à un joli moment passé avec Hannah. Je ne sais vraiment pas ce qu'il lui a pris. Cependant, puisque je suis là et que je n'ai pas encore complètement abusé de sa patience, je me promets d'être d'agréable compagnie et je jette un œil à cette carte si éclectique. Les noms des cocktails ne me parlent pas et toutes les associations m'intriguent, je ne sais plus où donner de la tête.
- Vous êtes déjà venus dans ce bar ? Un cocktail à me conseiller ?
J'ai sans doute l'air stupide à le vouvoyer encore, néanmoins cette distance pronominale me rassure.
Sujet: Re: L'attente [Cyriel et Maxine] Jeu 1 Aoû - 23:42
c'est impatient qu'il attend. son pied battant la mesure sous la table avec vue qu'on lui avait assigné. ses sorties nocturnes n'étaient plus une surprise pour celle qui partageait sa vie. il ne prétendait rien, ne s'offrait pas de fausses excuses. cyriel agissait comme bon lui semblait, sa femme en faisait de même. là était le pacte conclu le jour du passage d'anneaux. un mariage pour les apparences. un mariage parce qu'il ne devait pas en être autrement. sa mère lui avait trouvé la poupée parfaite, une fille de bonne famille aux allures idéales. de celles qui sourient en toutes circonstances, qui savent rire aux bons moments. une créature aux formes parfaites, devant laquelle tout homme tomberait la mâchoire. tout les hommes sauf monsieur parks, déjà blasé par les cadeaux trop parfaits. c'est des montagnes russes qu'il désire. que son être entier soit mis à mal. enfant capricieux en perpétuelle recherche du challenge qui aura sa peau. montagnes russes qu'il trouva en la personne de maxine flanagan, le temps d'un vernissage, qui s'intensifièrent d'autant plus lorsqu'elle lui refusa -pour la première fois depuis longtemps- un dîner en sa compagnie. il prit les devants deux fois et la deuxième fois fut la bonne. c'est impatient qu'il attend. vêtue d'une chemise blanche, qui était auparavant surmonté d'une veste de costume grise, maintenant accrochée au dossier de sa chaise. un cocktail au bourbon à peine entamé posé devant lui. il regarde sa montre toutes les cinq minutes, se promettant qu'au prochain quart d'heure écoulé il prendrait le large. il n'est pas habitué à attendre, préférant se faire désirer que de subir l'insoutenable. il s'apprête à se lever quand il l’aperçoit enfin, à l'autre bout de la salle. d'un signe de la main, il l'invite à ce qu'elle le rejoigne. il a le sourire gourmand quand elle s'approche, le regard espiègle et il l'observe des pieds à la tête. il a menti, lorsqu'il lui a affirmé que c'est son sourire qui l'avait poussé à ne pas lâcher l'affaire. c'est bel et bien la dureté de ses traits qui lui ont donné envie d'en savoir plus. - Bonsoir... Cyriel ? elle fait comme si elle ne se rappelait pas de son prénom, et il se lève comme tout bon gentleman avant qu'elle ne prenne place, répondant d'un hochement de tête avant de se rasseoir. - Vous êtes déjà venus dans ce bar ? Un cocktail à me conseiller ? elle ne le regarde pas, pas une seconde déjà occupée avec la carte du bar. il fait comme s'il n'en avait rien à faire, mais il se sent comme relégué au rang de gosse. ses sourcils se froncent légèrement, mais il garde ce sourire qui le qualifie si bien. toutes dents visibles, canines apparentes comme s'il était prêt à mordre. - si vous aimez le bourbon, je peux vous conseiller le fort knox, assez léger en bouche. qu'il avance, remuant le contenu de son verre avant de le glisser jusqu'à elle, vous pouvez goûter. comme à leur précédente entrevue, il ne l'a pas lâcher des yeux, laissant ses iris glisser sur son visage avant de se concentrer sur son regard acier, le coconut karma n'est pas mal non plus, si l'on aime les cocktails plus givrés. j'aime alterner avec les deux, bien que celui au bourbon reste mon favoris. qu'il continue. il pourrait s'arrêter tout de suite, commencer à parler de banalité dans l'espoir de l'attirer dans ses filets. mais l'expérience lui a appris, qu'avec ce genre de femme, les entrevues se dégustent. . il récupère son verre, en avale une gorgée avant de le garder contre sa joue, ses yeux clairs toujours rivés au sien. - combien de temps avez-vous hésité avant de prendre un taxi ? lance-t-il finalement, puisque le vouvoiement est de rigueur, il s'y tiendra.
Sujet: Re: L'attente [Cyriel et Maxine] Sam 3 Aoû - 17:59
[Suite à la perte du RP en cours de route, je tente un petit résumé/rp de rattrapage, les émotions en moins.]
Entre deux battements de cils, elle regarde. Ses yeux. Ailleurs. Son sourire. Le bar. Son nez. Le ciel. Son visage alors qu'il parle au serveur. Il est si jeune comparée à elle. Les tables alentours. La regardent-ils ? La jugent-ils ?
Elle n'a pas goûté son bourbon, ce n'est pas dans ses principes de partager les consommables. Chacun son assiette et tout le monde se porte mieux. Mais elle l'a sentie, et l'odeur était trop âcre. Perdue dans la carte et malgré son esprit de contradiction elle a finalement commandé ce fameux coconut karma. Interrompus par le serveur, elle lui répond enfin :
- Hésité à prendre un taxi ? Non, voyons ! Ce n'est pas mon genre, pas sur ça. J'ai juste eu un peu de malchance, ils étaient tous déjà pris.
Puis elle se perd dans ce panorama incroyable qui s'offre à eux et qu'elle avait négligé jusque là.
- Qui avez-vous soudoyez et de combien pour obtenir cette place ?
Sujet: Re: L'attente [Cyriel et Maxine] Sam 3 Aoû - 22:42
un coconut karma. il détailla chacun de ses mouvements de lèvres, s’intéressant à peine au serveur qui venait prendre la commande. sans lui adresser le moindre regard, il demanda à ce qu'on lui serve la même chose, puis ne put retenir sa question en suspend plus longtemps. combien de temps avait-elle hésité à prendre un taxi ? combien de temps avait-elle passait devant son miroir ? à hésiter sur le choix de sa robe. comment en était-elle venue à choisir celle-ci, la bleu nuit ? en avait-elle essayé plusieurs ? combien de temps avait-elle hésité à venir ? elle, qui semblait si réticente lors de leur premier et court échange. leurs regards accrochés l'un à l'autre, il patientait, silencieux. sa jambe s'était calmée depuis son arrivée et bien que des centaines de questions lui torturaient déjà l'esprit, cyriel parvenait à rester d'un calme olympien. - Hésité à prendre un taxi ? Non, voyons ! Ce n'est pas mon genre, pas sur ça. J'ai juste eu un peu de malchance, ils étaient tous déjà pris. je ne vous crois pas, qu'il se retenait de dire, attrapant à la volée l'infime sourire qui venait de se dessiner sur ses lèvres. lorsqu'elle rompit le contact visuel, le brun avala une nouvelle gorgée pour terminer ce qu'il restait de son verre. laissant ses yeux divaguer jusqu'à la vue qu'elle trouvait visiblement incroyable. elle disait vrai, elle l'était, incroyable. le bar dominant les hauteurs de new-york et offrant un panorama digne d'un film hollywoodien. c'est qu'il ne connaissait cette ville que dans haut, habitué depuis son plus jeune âge aux penthouse démesurés. aujourd'hui encore, son bureau était situé au quarante sixième étage d'un building et son appartement lui offrait une vue spectaculaire sur central park. - Qui avez-vous soudoyez et de combien pour obtenir cette place ? c'est un rire franc qu'elle lui arracha -si rare en général. les femmes ne s’intéressaient que rarement à la façon dont il obtenait les meilleurs places, la plupart préférant s'émerveiller et jouer les idiotes. il resta un moment fixé sur les lumières de la ville. - vous me croyez, si je vous répond: personne ? il est de nouveau tourné vers elle, un sourire en coin, sourcil arqué. j'ai eu la chance de parler de ce bar, en bien, dans le magasine pour lequel je travaille. alors, obtenir une réservation de dernière minute n'a pas été très compliqué. qu'il avoue, finalement, remerciant d'un geste de la main le serveur qui revenait avec leurs cocktails. moins complexe que décrocher un rendez-vous avec vous. il taquine, sans méchanceté aucune. espère voir se dessiner un nouveau sourire sur ses lèvres rosées. - je suis plus que ravi. je pensais que vous alliez me poser un lapin. c'est le fond de son verre qu'il fixe un instant. sa jambe reprenant une cadence irrégulière sous la table. son côté enfant capricieux ne voulant pas passer à la trappe. il sourit, toujours. passe une main dans ses cheveux pour reprendre ses esprits avant de relever le visage vers maxine. il la trouve belle, se retrouve décontenancé par ce qu'elle dégage. la froideur de ses traits, la dureté de ses iris, il voudrait la contempler des heures durant. - qu'est-ce qui vous a fait changé d'avis ? sa curiosité prend le dessus. mes yeux ? mon jeune âge ? mon visage ? ou est-ce mon nom ? qu'il se demande intérieurement.
Sujet: Re: L'attente [Cyriel et Maxine] Dim 4 Aoû - 9:38
Vous me croyez, si je vous répond: personne ? Vous me croyez, si je vous répond ? Vous me croyez ? Non, je ne vous crois pas quoique vous disiez. Ce serait assez cruel de dire ça, et pas tout à fait juste, je ne le connais juste pas et je suis fichtrement méfiante sans raison particulière. Juste qu'il m'a invité et rien que ça justifie une levée de bouclier monumentale de ma part, j'ai sans doute tort mais c'est comme ça que je suis en ce moment. Néanmoins si ces mots étaient sortis de ma bouche, ç'aurait été avec humour, plutôt par propre dérision et avec cette façon très pince-sans-rire que j'ai de le faire. Je ne sais pas s'il aurait saisi cette subtilité, c'est toujours déroutant quand on ne connait pas la personne. Par chance pour lui, il a enchainé assez vite pour ne pas m'en laisser la possibilité.
Il a d'autant bien fait que c'était pour parler de lui, dévoiler un peu de sa personne pour la première fois, attisant ma curiosité, m'engageant dans la conversation. Je ne fuyais plus du regard, restant naturel, donc sans le fixer pour autant. Simplement j'étais là avec lui, dans cette discussion, peu importe où elle nous mènerait et non plus le cul entre deux chaises, un pied dedans, un pied dehors. Prête à partir dès qu'il m'en aurait donné l'occasion.
Laissez-vous porter. Ses mots résonnent, finissent de me convaincre. Et puis tout rebascule étrangement. Ces paradoxes qui font affleurer ma sensibilité.
Le serveur revint avec nos coconut Karma et pendant que Cyriel prenait son cocktail en main, un éclat doré sur son annulaire attira mon regard. Il est... marié ? Je sentis ma peau pâlir alors que cette nouvelle me sorti totalement l'esprit de sa blague. Je me força à me ressaisir, à ne pas fixer ce doigt et mon regard vint se poser dans le sien. Je suis certaine de ne pas aimer ce que je comprends. Après tout je ne suis pas naïve, ce rendez-vous ce n'est pas juste deux adultes qui boivent un verre en discutant. Je peux faire en sorte que cela en soit ainsi, mais lui, il m'a invité avec un but, il me drague, ou il a un agenda quelconque. Bien sûr je doute quand même un peu de ses intentions, c'est le principe de la drague. Il a autant le droit de changer d'avis que j'ai le droit de ne pas être séduite, et donc la possibilité de faire face à une déception si toutefois je l'étais. Si l'incertitude n'existait pas, la drague n'aurait pas lieu d'être. Cependant pour moi le mariage est sacré et cette nouvelle me met donc extrêmement mal à l'aise, ce que j'essaye de cacher. J'étais déjà mal à l'aise par rapport à mon propre mariage pourtant terminé, alors le siens... Je pourrais le lui dire et partir, mais ce serait avouer que je considère ce rendez-vous comme galant, chose à laquelle je ne suis pas prête, ni pour lui, ni pour moi. Alors je ne dis rien, gardant cette information pour tout geste déplacé qu'il entreprendrait. J'ai ainsi vite remis mes pensées en ordre, reprenant le fil de notre conversation, il n'aura juste pas eu son sourire. Et certainement remarqué un trouble passager.
- J'y ai songé, c'était très tentant, dis-je avec humour mais sans esquisser le moindre changement d'expression.
Je porte la coconut à mes lèvres, en prélevant une gorgée sans pour autant le quitter des yeux. Mon regard glacial le sonde, tente de comprendre. J'ai plutôt l'impression qu'il lit en moi plus que je ne devine de lui. Je ne suis pas très douée pour cacher mes émotions la plus part du temps, néanmoins mes traits sont durs et ma pensée est complexe, ce ne pourrait être si facile.
- Ce qui m'a fait hésiter, ce qui m'a fait changer d'envie, qu'avez-vous envie de savoir d'autres ? Pourquoi je suis encore là ? Ce n'est pas très drôle si je vous livre tous mes secrets immédiatement. Vous devez deviner si vous tenez vraiment à connaître tous les détails d'hier jusqu'à ce soir.
Je sens dans ma poitrine mon cœur qui bat contre mes côtes. Je rentre dans son jeu alors que son alliance me paralyse. Antithèse d'émotions, tumultes intérieurs qui me font perdre mon calme. Ressenti si rare que je voudrais coucher sur une toile immédiatement. L'inspiration vient toujours de façon impromptue, presque toujours de façon inopportune lorsqu'on n'a pas les moyens de la laisser s'exprimer. Son regard et son sourire au milieu de ma peinture, vagues de gris et de bleus. Il faut que je change de sujet.
- Vous avez mentionné travailler pour un magazine ? Lequel ? Vous êtes journaliste ?
Sujet: Re: L'attente [Cyriel et Maxine] Dim 4 Aoû - 20:48
il la vit, perdre face. il la vit, s'arrêter quelques secondes de trop sur cette alliance qui habillait son annulaire. contrairement à beaucoup d'homme qui aurait pu rougir de honte, ou se perdre dans des allégations expliquant un divorce ou un veuvage récent, cyriel assume sans gêne. il est marié, oui, avec une femme qu'il n'aime pas. une femme qui n'est là que pour ce qu'il représente. une femme, qui sans le moindre doute possède des amants aux quatre coins de new-york. il vit avec son temps, où le mariage n'est plus une institution inébranlable. ou les hommes et les femmes se marient bien qu'ils continuent à consommer sans cesse. peut-être lui fera-t-il des enfants, peut-être qu'ils prétendront être heureux pendant une vingtaine d'années. peut-être, il n'est sûr de rien. l'enfant parks ne serait jamais enfermé. libre de tout mouvements jusqu'à ce qu'il en décide autrement. - J'y ai songé, c'était très tentant. son égo aurait-il supportait qu'elle lui fasse faux bond ? bien sur que non. intérieurement son sang aurait bouillonné, ses entrailles se seraient enflammées et c'est sur tout les gens qui auraient osé l'approcher qu'il aurait passer ses nerfs. comme toujours. incapable de maîtriser ses émotions les plus pures et sa fierté n'est plus à prouver. il ne la quitte toujours pas des yeux, il avale chacune de ses paroles et son sourire se crispe légèrement à ces dernières. - Ce qui m'a fait hésiter, ce qui m'a fait changer d'envie, qu'avez-vous envie de savoir d'autres ? Pourquoi je suis encore là ? Ce n'est pas très drôle si je vous livre tous mes secrets immédiatement. Vous devez deviner si vous tenez vraiment à connaître tous les détails d'hier jusqu'à ce soir. les devinettes ça n'a jamais été son truc. il préfère qu'on lui tende tout sur un plateau en or, pour qu'il n'ait plus qu'à se servir et profiter. il veut bien jouer le jeu, il est intrigué plus qu'il ne le devrait. ses iris s'accrochent toujours plus aux siennes, c'est à travers elles qu'il souhaite deviner chacune de ses envies. tout ce qu'il voit pour le moment, c'est sa gêne. est-ce à cause de leurs différences d'âges ? ou est-ce cette alliance qu'il ne désire pas cacher ? les deux ? son sourire s'élargit doucement alors qu'il opine de la tête, lui donnant entièrement raison. - Vous avez mentionné travailler pour un magazine ? Lequel ? Vous êtes journaliste ? - Gentlemen's Quarterly, j'en suis le rédacteur en chef, qu'il répond le plus simplement du monde, depuis presque un an maintenant. il ne méritait pas ce poste. sa licence en journalisme de l'université de new-york n'aurait pas eu les capacités de le projeter jusqu'à cette place tant convoitée. il le sait, tout ceux qui travaillent avec lui le savent. si il tient, c'est grâce à sa grande et belle gueule. sa capacité à embobiner les simples mortels. - pour tout vous dire, je ne pensais pas finir dans un bureau. j'aurai aimé, avoir votre capacité artistique. il flatte, mais il dit vrai. son boulot n'est là que pour faire bien, au même tritre que sa femme. c'est ce que lui a toujours apris sa mère. les apparences, seulement les apparences comptent êtes vous gêner mademoiselle flanagan ? qu'il demande, appuyant volontairement sur l'atmosphère qui pèse autour d'eux depuis qu'elle mit les pieds dans ce bar.
Rédacteur en chef, il ne peut pas avoir moins de vingt-cinq pour ce poste ? Je croise les doigts, en pensée, physiquement j'aquiesce. Je ne connais pas assez ce magasine pour lancer la conversation plus loin. Et puis au fond, quelle importance, s'il y a bien quelque chose qui ne suffit à décrire quelqu'un, c'est son métier.
Je plonge ses lèvres dans la coco, l'observant par dessus l'écume fruitée. Je l'écoute. La mousse est douce, un peu granuleuse, il y a de la matière, de la densité. J' aime bien jouer là dessus aussi dans ma peinture, en mettant beaucoup d'eau pour un effet aquarelle. Une impression de légèreté ou de transparence. Ou au contraire peindre avec une pâte très épaisse, donner de la texture et du relief. Passer ses doigts sur la toile lorsqu'elle est sèche. Est-ce qu'il serait possible de peindre avec de la noix de coco tiens ? Et qu'est-ce-qu'il y a d'autres là-dedans ? Une touche acidulée. Ananas ? Non, trop facile avec la coco. Fruit de la passion ? Peut-être. De l'alcool bien sûr, je ne sais pas lequel mais il est ressort bien. Un peu trop pour moi. Et d'autres choses mystérieuses que j'accepte de ne pas connaitre. Quelle importance, c'est l'accord final qui compte. Je prélève une gorgée un peu plus grande cette fois. C'est bon, je dois bien l'avouer. Un seul défaut, le liquide si épais et plus apparenté à une crème s'accroche aux lèvres. Je l'essuis du revers de la main.
Me concentrer sur ce verre ne l'a pas fait disparaitre, ni lui, ni ma gène. Qu'il a perçu d'ailleurs, pointe d'agacement. Je soupire.
- Bien sûr que je suis gênée.
Comment ne pourrais-je ne pas l'être ? Voilà, c'est dit et je n'irais pas plus loin, me dis-je. Je rectifie tout de même : C'est Madame. Mais appelez-moi Maxine, ou Max même, c'est toujours plus agréable.
Mademoiselle, c'est tout le monde. Mademoiselle c'est celle qu'il veut ramener dans son lit surement. Mesdemoiselles, peut-être une longue liste de conquête. A n'en pas douter, son regard, son sourire, son bar trendy, beaucoup de fille se laisseraient emporter. Elles font bien ce qu'elle veulent. Moi je suis Maxine. Ou Max. Ce dernier est un peu étrange avec le vouvoiement, mais je déteste ce mademoiselle. Je ferais avec s'il le souhaite. Je n'ai pas envie de remettre en cause ce vous qui me convient très bien. Je n'ai pas envie de lui expliquer ma gène, cette question m'a remontée comme un coucou et je trouve moyen de botter en touche, en lui offrant autre chose. Aussi quelque peu intriguée qu'il n'ait pas cherché à en savoir plus plutôt. Je ne le comprends pas.
- J'ai hésité dans le choix de ma tenue, voilà ce qui m'a mise en retard. Et ce n'est pas ce que vous imaginez.
Me voilà presque énervée c'est drôle. Il a quelque chose d'exaspérant, comme s'il fallait lui mettre la nourriture directement dans la bouche, comme un bébé oiseau qui piaille dans son nid. C'est une hypothèse. Je ne le comprends pas pour autant et quand bien même je ressens quelques émotions négatives, j'ai envie d'appréhender sa personne. Je suis là, à me battre avec mes émotions, à démêler ce qu'il fait curieusement surgir en moi. Je suis là et je ne pense pas à Hannah.
- Maintenant c'est à mon tour de poser une question. Qu'est ce qui vous fait dire que vous n'avez pas la fibre artistique ? Avez-vous déjà essayé au moins ?
Sujet: Re: L'attente [Cyriel et Maxine] Jeu 22 Aoû - 23:08
- Bien sûr que je suis gênée. il sourit Cyriel, ravi de l'aveu qu'elle lui offre, C'est Madame. Mais appelez-moi Maxine, ou Max même, c'est toujours plus agréable. son sourire n'a de cesse de s'élargir, mademoiselle est balayé d'un revers de la main, et il apprend que l'artiste est mariée. dans le fond, il le savait, une femme comme elle, il ne pouvait en être autrement. alors il cherche, sur son visage les marques du mariage, il cherche sur son corps les traces, il cherche la bague. n'en trouve aucune. fait-elle partie des partisanes du couple libre ? est-elle venue ici dans le simple but de lui dire non une nouvelle fois ? - J'ai hésité dans le choix de ma tenue, voilà ce qui m'a mise en retard. Et ce n'est pas ce que vous imaginez. - je n'imagine rien. qu'il rétorque, ce même sourire en coin punaisé sur le visage. pourtant son imagination déborde encore, comme au début de leur échange. il essaie de la dessiner dans ses pensées, de visualiser les scènes. c'est elle qui le stoppe dans son élan, reprennant la parole. - Maintenant c'est à mon tour de poser une question. Qu'est ce qui vous fait dire que vous n'avez pas la fibre artistique ? Avez-vous déjà essayé au moins ? il arcque un sourcil, repose ce verre qu'il tenait encore entre ses doigts et fait mine de réfléchir à une question don il connait déjà la réponse. il ne s'est jamais essayé à l'art, ne s'y interesse même que depuis quelques années. découvre des oeuvres et se présente aux vernissages seulement pour faire bonne figure. une main passe rapidement dans ses cheveux, puis il hausse une épaule. - je vous avoue, que je n'ai jamais essayé. mais à quoi bon, un rire lui échappe, je n'ai pas votre patience, à vous, les artistes. il ne parvient pas à se poser cyriel, ou du moins rarement. l'hyperactivité le ronge depuis son plus jeune âge et rester immobile devant une toile vierge en attendant l'inspiration est quelque chose qui lui échappe. tout lui est toujours tombé tout cuit dans le bec, l'enfant roi n'a jamais eu à faire le moindre effort. - je préfère de loin contempler, il a le regard gourmand le brun, ses yeux clairs qui ne l'ont pas lâché, il ne lui laisse pas une seconde de répit, il n'y parviens pas, j'en conclu, que vous êtes mariée, Max ? il n'est pas choqué, pas le moins du monde gêné.
Sujet: Re: L'attente [Cyriel et Maxine] Ven 23 Aoû - 21:48
Il n'imagine rien. Il ment comme il respire. Mensonge anodin, ou caractéristique plus profonde ? Mentir est une faute selon moi, cela peut être grave même, un défaut que j'aurais beaucoup de mal à tolérer. Cependant, ce n'est pas ce sur quoi mes pensée s'attardent, simplement un vague ressenti inconscient et vite balayé par son sourire. Et je réponds, avec spontanéité pour un domaine que je ne maîtrise pas. Et je souris légèrement, contaminée par sa bonne humeur. Et parce que mes joues rosissent. Est-ce que l'idée qu'il m'imagine, d'une quelconque façon, me plait ?
- Votre sourire dit l'exact contraire. Bien sûr que vous imaginez, beaucoup trop même.
Un sourire si grand qu'il illumine toute la pièce, toujours plus grand tant il est ravi de mes réactions, comme s'il s'en nourrissait. Je change de sujet, repars sur des sentiers que je maîtrise, et qui m'intéresse aussi. Et s'il voulait peindre ? Et si ma mission était de l'accompagner dans cette quête ? Je suis déçue. Je ne sais quoi faire se sa réponse, de toute évidence il n'a pas envie de s'étendre sur le sujet. Je n'ai pas envie d'insister pour le moment. Et lorsqu'il parle de contemplation, je me doute qu'il ne parle pas de mes œuvres. Il est direct, je dois bien lui reconnaître ça. D'ordinaire, cela ne plaît pas, mais justement, ce soir n'a rien d'ordinaire. Depuis combien de temps n'ai-je pas plu à quelqu'un ? Se sentir désirée, se sentir femme, si ce n'est que le temps d'une soirée, l'histoire de babillages innocents et sans conséquences, quel mal y a-t-il à cela ? Je peux me laisser aller, apprécier ce qu'il me renvoie, cela ne m'engage à rien. Je m'en convaincs.
Et pourtant, c'est un fil tenu qui me retient sur cette pente aux parfums acidulés, charmants et piquants à la fois. Un mince cordon sur lequel je joue les équilibristes, tendu au dessus du vide, des abîmes qui m'habitent. Apprécier l'instant tout en faisant taire les souffrances et les principes du cœur. Rien n'est cousu dans ce muscle meurtri, et il est si facile de repasser du côté où les motifs disparaissent. Fragile patchwork. Mauvaise question et je tombe. Ne sombre pas avec moi Cyriel.
- Divorcée...
Je tisse un mur entre moi et le monde, entre moi et lui. Monde qui devient nuance de gris, ternes. Rappeler le couteau planté dans l'âme. Les indécisions refont surfaces, j'hésite, j'hésite tant et sur tout. Robe bleu ou robe verte. Venir. Ne pas venir. Croire, ne pas croire. Laisser. Arrêter. Souffrir ou accepter. Rester, ou partir. Oui. Ou non.
La lumière de mon esprit s'est éteinte alors que l'ambiance lumineuse du bar se réchauffe. Bleus, violets, roses et toutes leurs nuances se baladent sur les murs, sur les tables, sur les vitres et sur nos peaux. La musique a changé, son volume aussi et quelques personnes la suivent jusqu'à une piste de danse, se mouvant en rythme. Mes yeux se sont perdus dans le vide quelques très longues secondes, et la peine me fouette en plein visage. Ainsi je suis incapable de me distraire.
Je lui dois des explications cependant. Au moins avant de m'en aller. Je reprends une grosse gorgée de ce verre sensé me donner de la force et me désinhiber afin de me ressaisir. Je relève les yeux vers lui, mais pas longtemps. Je ne cache rien.
- J'avais une fille, Hannah... Elle est.. décédée... Et mon mariage n'a pas survécu face à cette tragédie.
Même après toutes ces années, c'est toujours aussi difficile à prononcer. D'autant plus lorsque la musique force à parler plus fort, mélodie si joyeuse en contraste... Comme si la scène devait se revivre, encore et encore. Je sens mes yeux s'humecter. Je lui cache le reste bien sûr : dans ma tête je ne suis jamais sortie de ce mariage et j'ai même revu mon époux il y a quelques jours, faisant renaître de vieux émois. Cela ne regarde que moi. Instinctivement, nous nous sommes rapprochés pour mieux nous entendre. Je le fixe cette fois.
- Je suis désolée, ce n'est pas une conversation appropriée... Je préfère rentrer, du coup, je ne veux pas vous faire perdre votre temps. D'autant que vous êtes mariés, j'ai vu votre alliance. Je ne peux pas continuer plus longtemps ce petit jeu avec quelqu'un dont la femme l'attend quelque part.
il n'a jamais su cacher ce qu'il pensait ou ce qu'il resentait cyriel. là est bel et bien son problème. quand elle refute ses propos, il ne peut s'empêcher de sourire d'avantage. il imagine, comme à son habitude. évidemment qu'il imagine. qui ne le ferait pas face à une femme comme maxine. peut-être de quinze ans son aînée, mais diablement élégante. c'est une belle femme, elle doit le savoir. il espère qu'elle le sait. c'est à son tour d’enchaîner, de poser la question qui vaut de l'or. est-elle mariée ? - divorcée... qu'elle souffle, il avale ses paroles tout en buvant son verre. divorcée ça lui laisse une porte entrouverte qu'il compte bien ouvrir en entier. s'y glisser et sans aucun doute tout saccager. c'est de cette façon que les choses se terminent avec l'enfant parks, en miettes. J'avais une fille, Hannah... Elle est.. décédée... Et mon mariage n'a pas survécu face à cette tragédie. il l'observe, son menton appuyé au creux de sa main, son coude ancré à la table. il l'observe, ses yeux clairs plantés dans les siens. il l'observe, la tristesse l'envahit soudainement. il essai d'imaginer, la perte d'un enfant, n'y parvient pas. ses sourcils se froncent quand il la voit tenter de prendre la fuite. Je suis désolée, ce n'est pas une conversation appropriée... Je préfère rentrer, du coup, je ne veux pas vous faire perdre votre temps. D'autant que vous êtes mariés, j'ai vu votre alliance. Je ne peux pas continuer plus longtemps ce petit jeu avec quelqu'un dont la femme l'attend quelque part. il regarde son alliance à son tour, la fait tourner légèrement sur son annulaire avant de reposer son attention entière sur la femme. - cette bague, elle ne représente rien. c'est un fait, ce n'est qu'un subterfuge. faire croire à une masse d'individus -comprenant sa mère- qu'il s'est rangé pour le meilleur, mais l'amour existe-t-il entre sa femme et lui ? il l'apprécie, ne lui parle que rarement, ne joue que de sourires facétieux en sa compagnie. ils ne sont rien, l'un pour l'autre. se connaissent à peine. je vous en pris, restez... je suis, je suis désolée pour votre fille, et pour votre mariage... sincèrement. et sincère il essait de l'être, autant qu'il le peut. peut-être se ment-il à lui même en arborant une mine désolée. il ne sait plus discerner correctement la vérité. personne ne m'attend, chez moi. vous pouvez en être sûre. ma femme passe plus de temps accrochée aux bras d'autres hommes mariés qu'au mien. c'est un arrangement. un contrat comme un autre. elle lui a expliqué, alors il en fait de même. donnant-donnant, c'est ce qu'il se dit. mais si c'est réellement mon alliance qui vous faisait peur, vous seriez partie dès que vous l'avez vu... je pense plutôt, que vous n'êtes plus habituée, à tout ça. plaire à un homme, autre que votre ex-époux. il casse les barrières cyriel, sans crier gare.