Un nouveau jour se lève et j'ai envie de rien. Le morale à zéro comme on dit. Je prends encore dix minutes pour me sortir du lit et me décide à prendre une douche, histoire d'évacuer les dernières brides de sommeil. Le soleil brille toujours alors que l'été touche bientôt à sa fin. Je devrais me mettre au travail, dessiner, créer, vendre. Mais la motivation n'y est vraiment pas. A la place, je m'habille d'une robe d'été et je vais me balader. Le long de la plage, le bruit des vagues a un effet apaisant instantané. Je laisse mes pensées vagabonder et je trouve un banc pour m'y assoir. Les larmes se mettent à couler avant même que je ne les sente arriver. Ma soeur me manque. Il y a des jours où j'arrive à penser à elle avec un sourire, sans une once de tristesse. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que sa mort est survenue à l'instant. J'ai besoin d'évacuer ma tristesse alors je laisse les larmes inonder mes joues. Je ne suis pas prise de sanglot, je pleurs en silence en observant les vagues se fracasser contre le sable et les quelques rochers.
Son absence me pèse. Je me sens plus seule que jamais. Jenny était ma meilleure amie en plus d'être ma grande soeur. Je partageais tout avec elle, de mes rêves à mes craintes. Depuis un an, je lutte sans cesse pour garder la tête hors de l'eau. La plupart du temps, ça marche. Je me tiens occupée. Avec mon travail. Avec Suile et les enfants. Je n'ai pas envie d'être constamment triste. Alors je lutte contre, je reste souriante même quand à l'intérieur j'ai envie de m'effondrer. Puis la dure réalité me frappe à nouveau et me rend nostalgique. Alors je pleurs un bon coup puis ça passe de nouveau. C'est ce qui se passe aujourd'hui. J'ai juste besoin de laisser mes émotions parler pour moi. Une fois que toutes les larmes auront couler, je me sentirais mieux. Dans ces moments là, j'aime être seule. Pouvoir être vulnérable sans que personne n'en profite. Je n'aime pas montrer mes faiblesses à mes proches. Nous sommes tous dans le même cas depuis que Jenny nous a quitté mais ce n'est pas pour autant qu'on aime le partager. C'est pour ça que je me balade toujours quand le morale est bas. Je peux tomber sur des inconnus qui me regarderont de travers mais ça m'est égal. C'est toujours mieux que de se morfondre seule chez moi.
Il est rare que Pearl se balade, seule. Rare mais ça arrive, parfois. Comme aujourd'hui. Aucune envie de travailler ce matin et elle tourne en rond chez elle. Rien à la télé. Pas envie d'aller voir qui que ce soit. Avant, elle aurait pu débarquer chez sa soeur mais depuis Joe... Plus du tout l'envie de le faire. Pas envie de le croiser lui. Pas envie d'encaisser ses remarques acerbes et ses regards moqueurs. Alors, elle décide de sortir. L'été touche à sa fin mais il fait bon. Autant en profiter. C'est si rare de pouvoir sortir. Pour Pearl surtout. Qui court tout au long de l'année.
Elle marche sans but, observe ce qui passe sous ses yeux et finit par débarquer près de la plage. C'est apaisant ce son. Ces odeurs. Elle ferme les yeux et, chaussures à la main, part chatouiller l'eau de ses orteils. Elle marche encore ainsi quelques minutes avant de décider de remonter. Au loin, elle aperçoit un banc. Une femme est assise dessus mais il est bien assez grand pour qu'elles y soient à deux. "Bonjour." dit-elle, souriante, avant de prendre place. Elle pose ses chaussures devant elle, attendant que ses pieds soient secs pour les remettre et s'allume une cigarette. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'elle entend un léger reniflement. Elle n'y prête pas attention mais l'entend de nouveau quelques secondes plus tard. Alors, elle se tourne vers la jeune femme et ose lui demander. "Tout va bien ?" Elle ne connait pas le moins du monde la jeune femme et elle aurait tout les droits de l'envoyer bouler après tout. Mais bon. Si jamais elle peut l'aider, on ne sait jamais !
Vu l'heure, je m'attends pas spécialement à croiser beaucoup de passants, surtout un jour de semaine comme ça. Alors je me laisse aller à ma peine sans craindre d'être dévisagée. Puis faut pas se leurrer, les gens sont tous tellement occupés par leur téléphone qu'ils ne voient plus vraiment ce qui se passe autour d'eux. Une femme pourrait être en train d'accoucher que ça dérangerait personne. Alors moi et mes pleurs discrets ? Personne ne les remarque. Et ça me va. Je n'ai pas envie de me justifier. Pas envie de m'épancher sur ma douleur au risque de la réveiller d'avantage. Pourtant y a une femme qui s'installe à côté de moi sur le banc. J'ai les yeux trop embués pour la capter tout de suite mais quand elle me dit bonjour, je renifle doucement pour lui répondre d'une faible voix. "Bonjour."
J'essaye de calmer mes pleurs maintenant que je ne suis plus seule. J'essuie les larmes qui ont coulé sur mes joues avec un mouchoir et regarde les vagues pour y trouver du réconfort, de la force ou tout ce qui me faut pour ne pas paraître étrange aux yeux de la nouvelle arrivée. Je renifle encore, je ne peux pas m'en empêcher. Et ça alerte la jeune femme qui me demande si ça va. Je soupire en baissant les yeux sur mes mains qui triture mon mouchoir humide. Je cherche le courage de lever la tête pour croiser son regard mais en vain. J'ai pas spécialement envie de lire de l'inquiétude ou pire encore, de la pitié dans ses yeux. J'hoche donc juste positivement la tête pour la rassurer même si mon visage dit clairement l'inverse. Il me faut quelques minutes de plus pour calmer mes pleurs et enfin trouver la force de dire. "Ca va.. j'avais juste besoin de prendre l'air." Et évacuer le trop plein d'émotions accumulées.
Tout le monde a des soucis, plus ou moins graves. On a tendance, souvent, à faire une montagne d'un petit rien. Enfin, en ce qui concerne Pearl en tout cas. Pour la femme assise à côté d'elle, Pearl ne sait pas du tout ce qui lui arrive. Elle aurait très bien pu passer son chemin, ne pas lui demander si tout allait bien. Mais dans le doute, si jamais elle peut aider et bien ma foi, pourquoi pas ! Une jeune femme aussi belle ne devrait pas pleurer. Peut-être est-ce une peine de coeur ? Peut-être qu'elle a perdu son chien ? Ou bien elle s'est cassé un ongle ? Enfin bref. Tout ça pour dire que ça peut être super grave comme pas du tout.
Elle n'insistera pas Pearl. Si la jeune femme ne veut pas parler, elle la laissera. Dans le cas contraire, ça peut faire du bien de se confier à quelqu'un qu'on ne connait pas. Qui ne vous jugera pas. Qui ne critiquera pas. Elle a envie de la croire quand elle lui dit que ça va. Elle en a vraiment envie. Mais son visage, ses pleurs indiquent clairement le contraire. "Je peux comprendre. On a tous un trop-plein parfois." Pearl se veut rassurante et compréhensive sans savoir les raisons de ses pleurs. Elle fouille un peu dans son sac et en ressort un paquet de mouchoirs. "Tenez. J'pense que vous allez en avoir besoin dans peu de temps." Elle attend qu'elle prenne les mouchoirs et se permet de se présenter en même temps. "Je m'appelle Pearl au fait." Parler fait du bien. Penser à autre chose aussi. Mais encore une fois, Pearl n'insistera pas. Si elle se sent clairement de trop, elle s'en ira.
Je suis un peu gênée de la présence de la femme à côté de moi. Elle ne se montre pas trop intrusive ni curieuse et j'apprécie. Je ne sais rien d'elle, je ne me vois pas lui confier mes angoisses. Rien ne me dit qu'elle les écouterait de toute manière. Elle n'est certainement pas venue pour jouer la psy avec une inconnue. Elle aussi cherche le réconfort de la plage, des vagues et du soleil. Je n'ai pas envie de lui gâcher ça alors je reste un moment silencieuse mais mes larmes et mes reniflements me trahissent et la femme se montre pleine de sollicitude, sans en faire trop. J'acquiesce à sa phrase, qui résume parfaitement l'état dans lequel je me trouve actuellement. Un trop plein. C'est tout à fait ça. Un manque trop grand. Des sentiments trop forts. Des journées trop longues. Un vide trop important. J'essuie mes joues de mes doigts jusqu'à ce qu'elle me tende un paquet de mouchoirs. Je souris malgré mon visage sans doute bouffi. "Merci." Je me tourne de l'autre côté pour me moucher et essuyer mes yeux encore humides. Je sais que je ne vais pas m'arrêter de pleurer d'un coup mais au moins cette distraction calme un peu mes sanglots.
"Moi c'est Amara." je réponds en lui faisant à nouveau face, avec un sourire gauche mais sincère. Je suis maintenant gênée qu'elle m'ait surprise dans cet état. Je m'attendais pas vraiment à ce que quelqu'un vienne m'accoster. En général tout le monde est assez pris le matin, par son quotidien, son téléphone, ses enfants.. c'est rare qu'on aborde encore des inconnus. Encore moins des inconnus qui ne vont pas bien. "Je suis désolée, je suis pas venue pour me donner en spectacle. " Je n'ai pas envie qu'elle croit que je suis une femme désespérée en manque d'attention et qui se met à pleurer dans un lieu public pour attirer la pitié. C'est tout le contraire de moi. Je ne me serais jamais laissée aller comme ça si j'avais su. "Vous travaillez pas ?" que je demande ensuite, histoire de lancer la conversation sur totalement autre chose que mon visage en pleurs. Puis je me rends compte que ma propre question est déplacée et je m'empresse d'ajouter "Désolée, ça ne me regarde absolument pas."
Pearl, c'est un peu l'éléphant dans le magasin de porcelaine. Souvent, elle parle plus vite qu'elle ne le veut. Elle ne réfléchit pas toujours (voire jamais) aux conséquences de ses actes ou de ses mots. Comme avec Joe par exemple. Et comme là, avec cette jeune femme qui pleure à chaudes larmes et qui pourtant se montre la plus discrète possible. La plupart des gens auraient poursuivi leur route. Et si certains se seraient assis ici, probablement qu'ils ne lui auraient pas adressés la parole et qu'ils seraient partis. Gêne évidente. Mais pas Pearl. Non. Elle, elle prend place et demande même si tout va bien. La jeune femme est certainement très douce et trop gentille pour l'envoyer bouler. Mais ça, Pearl ne s'en rend évidemment pas compte du tout.
Se souciant rarement d'une autre personne que d'elle-même, Pearl a envie d'aider (même un petit peu) cette femme. Pour une fois ! Lui filer un paquet de mouchoirs, ce n'est rien. S'assurer que tout va bien, ce n'est rien non plus. "Enchantée Amara." lui répond-elle avec un sourire sincère avant de hausser les épaules. "Je ne trouve pas que vous vous donniez en spectacle." Pearl regarde autour d'elles et revient poser ses yeux sur Amara. "Vous voyez !? Personne ne regarde ! Et moi... Baah... On va dire que je suis juste la chiante du jour qui vient squatter à côté de vous par manque de scoop dans sa vie." Pearl sourit en coin et secoue la tête. "Je plaisante, ne vous en faites pas. Les raisons de vos pleurs ne regardent que vous. Et je vous l'ai dit, on a tous des moments où on en a besoin parce que y'a un trop plein." Tout le monde pleure. Parfois seuls, d'autres fois non. "C'est moi qui m'excuse de m'être incrustée ici alors que vous vouliez certainement être seule." Un nouveau sourire et Amara lui demande si elle travaille. "Si si, je travaille mais pas aujourd'hui." Inutile d'entrer dans les détails en lui disant pourquoi elle ne travaille pas aujourd'hui. Elle doit certainement s'en moquer pas mal. Au fond, elle ne fait que comme Pearl, certainement. Elle se montre gentille. Elle lui sourit et regarde l'heure sur son téléphone avant de se lever. "Est-ce que ça vous dirait qu'on aille boire un café ? Ou autre chose d'ailleurs." Elle ne veut aucunement la forcer. Ou même la draguer. "Je pense que ça peut vous faire du bien de penser à autre chose." ajoute-t-elle en souriant. Mais peut-être que Amara ne veut pas penser à autre chose justement. Ou peut-être qu'elle ne veut pas aller boire un café avec une parfaite inconnue ! Ce qui serait tout à fait logique. En tout cas, les cartes sont entre ses mains !
Je suis gênée par la présence de Pearl mais elle n'y peut rien. Elle n'est pas sortie de chez elle en se disant qu'elle allait embêter une fille triste. Elle est juste là, par hasard et elle est tombée au moment où je suis au plus mal. Forcément sa venue a un peu apaisé ma crise de larmes. Parce que je ne me vois pas poursuivre avec quelqu'un à côté qui me regarde et m'entend. Ça ne se fait pas. Je peux aussi bien partir si j'ai envie d'être seule mais l'endroit me plait trop. Puis au final, ce n'est pas plus mal qu'elle soit arrivée à ce moment là. C'est une distraction bienvenue. Je souris même à sa façon de parler, dont le but est clairement de me faire penser à autre chose que mon chagrin. Ça marche dans un sens, puis j'en souris. Je sèche mes dernières larmes et espère que mon mascara n'a pas fait trop de dégâts sur mon visage. Si en plus je ressemble à un clown, c'est le comble ! "La plage est à tout le monde à ce que je sache. Donc vous n'avez pas à vous excuser." Le banc non plus ne m'appartient pas, je ne suis pas du genre à faire une scène parce que je ne reste pas dans ma solitude. Je suis trop polie pour lui dire quelque chose de ce genre et puis ce n'est pas non plus dans ma façon de penser. "J'aime beaucoup cet endroit. C'est calme. Reposant." que j'ajoute alors pour expliquer pourquoi je pleure ici et pas ailleurs. Chez moi par exemple. Je change totalement de sujet en lui posant une question sur son travail avant de me raviser. Je n'ai pas envie de paraître trop curieuse alors qu'elle a la gentillesse de ne pas l'être. Je suis tout de même étonnée qu'elle me propose de boire quelque chose avec elle. D'ailleurs je mets un peu de temps à répondre et j'espère qu'elle ne le prendra pas mal. "Euh.. oui. Oui, pourquoi pas ?" Je prends mon sac et me lève à sa suite. "Vous êtes courageuse de vouloir boire un verre avec une fille qui a les yeux bouffis et rouges. On risque d'attirer l'attention !" Et je ne suis pas la meilleure compagnie qui soit pour passer le temps, c'est le moins qu'on puisse dire. Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux avant de la suivre vers le lieu qu'elle aura choisi.
Il est évident que le but de Pearl est de faire en sorte de redonner le sourire à Amara. Non, elle ne la connait pas effectivement. Et oui, elle pourrait clairement s'en foutre qu'elle pleure. Mais malgré tout ce que l'on peut penser d'elle, Pearl a un coeur et elle est humaine. Peut-être trop émotionnelle parfois. Voir pleurer quelqu'un, ça réveille son côté grande soeur protectrice. Elle n'y peut rien ! Elle ne pourra peut-être pas aider Amara. Peut-être même que cette dernière ne voudra pas de son aide ou de sa compagnie mais peu importe. Elle le fait parce qu'elle en a envie. Et si le risque est qu'elle se prenne un râteau (façon de parler), et bien elle le prendra. Y'a pire que ça dans la vie.
Aux mots d'Amara, Pearl regarde la plage. "C'est vrai que c'est reposant. Relaxant." Elle sourit un instant, se perd dans ses pensées quelques secondes avant qu'elle ne l'invite à aller boire un verre. Evidemment, Amara se montre étonnée et certainement réticente. Cela peut se comprendre. Elle se connaisse depuis quoi... Trois minutes !? Normal. Tout le monde réagirait de la sorte. Mais contre toute attente, Amara accepte et se lève à la suite de Pearl. La blonde en est ravie. Elle espère simplement lui redonner le sourire l'espace de quelques minutes. "Moi, courageuse ?" Pearl éclate légèrement de rire avant de secouer la tête. "Non non. C'est vous qui l'êtes de boire un verre avec moi !" Elle ne va pas lui faire de mal mais elle n'en reste pas moins courageuse malgré tout. "On s'en fout des autres." réplique-t-elle ensuite en haussant les épaules. Ca, c'est le caractère de Pearl. Peut-être pas celui d'Amara. Elles commencent toutes les deux à marcher et à la vue de la première terrasse de café, Pearl se tourne vers Amara. "On s'installe ici ? Ca vous va ?"
La tristesse qui me ronge ce jour là ne va pas faire long feu avec la surprenante arrivée de Pearl. Je ne connais absolument pas cette femme mais depuis qu'elle est assise à côté de moi, elle a réussi à calmer mes larmes et même à me convaincre d'aller boire un verre avec elle. C'est un sacré exploit quand on sait que je suis quelqu'un d'assez solitaire. Je ne fais pas confiance facilement et je ne vais pas non plus vers les autres aussi aisément qu'elle semble le faire. Mais quelque chose chez elle m'a rassuré et me met à l'aise. Au final, un petit instant à ses côtés ne peut que me faire du bien, non ? Je ne risque rien en tout cas, j'ai plutôt peur pour elle et le regard que les passants pourraient nous lancer en nous observant. J'aime sa façon de voir les choses et je me laisse donc guider jusqu'à un café et une terrasse encore très peu fréquentée à cette heure. "C'est parfait."
Je m'installe en face d'elle et commande un café sans sucre. Je prends le temps de sortir mon téléphone pour regarder mon reflet dans l'écran et soupire de soulagement en voyant que les dégâts ne sont pas aussi conséquents que ça. Juste un peu de mascara qui a coulé sur le côté des yeux, que j'essuie avec le doigt. Je reporte ensuite mon attention sur Pearl. "On peut peut-être se tutoyer non ? C'est plus sympa." Déjà que je n'ai pas l'habitude de boire un café avec une inconnue, si en plus je la vouvoie tout le long, j'aurais l'impression d'être à une réunion d'affaire ou un entretien. "T'es sûre que tu perds pas ton temps avec moi ? T'avais sans doute quelque chose de prévu pour être venue sur la plage non ?" Je suis contente qu'elle ait voulu me changer les idées mais en même temps je ne sais rien d'elle. Je ne veux pas qu'elle agisse par pitié envers moi, même si elle ne le montre pas. Elle semble vraiment sympa et je n'aimerais pas qu'elle ait une mauvaise impression de moi non plus.
Il est tout de même rare que Pearl s'arrête sur les personnes pour leur parler. Par manque de temps surtout. Plutôt empathique envers les autres en temps normal - sauf cas rares - elle est plutôt du genre à tenter de redonner le sourire que le contraire. Evidemment, il y a des cas où elle enfonce les poignards dans le ventre mais là encore, c'est une autre histoire. Amara semble fragile, et triste vu les larmes qui coulent sur ses joues. Et Pearl semble décidée à lui redonner le sourire au moins pour quelques minutes. Heureusement qu'elle ne prend pas peur et qu'elle accepte plutôt facilement d'aller boire un verre avec Pearl ! La terrasse est d'ailleurs trouvée relativement vite et un serveur vient déjà à leur rencontre pour prendre leur commande. "Un café au lait pour moi s'il vous plait." dit-elle avant de tourner la tête vers Amara qui prend elle aussi commande.
Pearl sort son téléphone et son paquet de clope qu'elle pose sur la table avant de regarder Amara en souriant. "Oui tu as raison, on va se tutoyer." Elle ne dit rien sur son maquillage, inutile d'en ajouter. A sa question, Pearl secoue négativement la tête. "Non. Rien de prévu. J'ai rarement le temps de me balader. De prendre du temps pour moi comme ça. Mais si tu veux te débarrasser de moi rapidement, je comprendrai ! Suffit de le me dire !" ajoute-t-elle en riant légèrement. Cela n'empêche nullement qu'elle est sérieuse dans ses propos. Si Amara ne veut pas rester trop longtemps en sa compagnie, elle le comprendrait parfaitement.
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Sujet: loneliness - Pearl 
Sam 24 Aoû - 15:57
Un nouveau jour se lève et j'ai envie de rien. Le morale à zéro comme on dit. Je prends encore dix minutes pour me sortir du lit et me décide à prendre une douche, histoire d'évacuer les dernières brides de sommeil. Le soleil brille toujours alors que l'été touche bientôt à sa fin. Je devrais me mettre au travail, dessiner, créer, vendre. Mais la motivation n'y est vraiment pas. A la place, je m'habille d'une robe d'été et je vais me balader. Le long de la plage, le bruit des vagues a un effet apaisant instantané. Je laisse mes pensées vagabonder et je trouve un banc pour m'y assoir. Les larmes se mettent à couler avant même que je ne les sente arriver. Ma soeur me manque. Il y a des jours où j'arrive à penser à elle avec un sourire, sans une once de tristesse. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que sa mort est survenue à l'instant. J'ai besoin d'évacuer ma tristesse alors je laisse les larmes inonder mes joues. Je ne suis pas prise de sanglot, je pleurs en silence en observant les vagues se fracasser contre le sable et les quelques rochers. 