soleil de mes nuits (salvandrä)

"free drinks ofc", trois mots pour illuminer un visage. trois mots qui donnent un boost d'énergie à un corps en contient déjà trop. gamin inarrêtable, le sourire aux lèvres pour contrer les coups bas de la vie. son sourire et celui de nash. 'toi et moi contre le monde entier', une promesse qu'ils s'efforcent de tenir chaque jours. c'est bien plus qu'une amitié qui existe entre eux, c'est un coup de foudre amical, une sensation à laquelle salva n'était pas habitué. pourtant qu'est-ce que c'est bon de voir leurs sourires défier l'obscurité comme un doigt tendu bien haut à ceux qui tentent de se dresser sur leur chemin. le doute n'est pas permis pour ce soir, la soirée sera bonne. la boule d'énergie s'empresse de se préparer pour enfiler un t-shirt blanc et un simple jean. pas de rencard ce soir, l'attirance charnelle n'a jamais eu sa place entre eux, c'est sûrement trop innocent pour ça. c'est dans toute sa naïveté que salva sort de l'appartement familial, sa clope comme seule compagnie, il pianote une réponse sur son téléphone en direction de la chanteuse. la soirée sera belle oui, comme toutes les autres et celles à venir. c'est comme un état de transe, cette impression de se sentir pousser des ailes pour se rendre plus vite sur les lieux du délit. les pas rapides le mènent jusqu'aux baies du queens à vitesse grand v. le fracas des vagues est vite remplacé par la musique qui résonne au loin, l'ambiance qui se dégage est électrique, enivrante. les basses font résonner son palpitant déjà bien rapide. enfant sage, il s'approche de la foule sans s'y mêler, préférant poser ses fesses sur le sable, une nouvelle cigarette coincée entre les doigts. il sait se faire discret pour ne pas déconcentrer la fille solaire qu'il attend. le show ne tarde pas à commencer, la voix de nash résonne dans la nuit tandis ce que celles du public se taisent devant la douceur. c'est planant, ça file la chair de poule et aide les pensées à s'évader. toutes celles de salva le font, son meilleur ami décédé, son boulot qui ne lui convient plus, il ne reste que sa joie de vivre légendaire. l'heure du rappel est là, tout le monde réclame une dernière chanson et la chanteuse ne se fait pas prier. ça parle d'enfants éternels, de peter pan, d'une amitié sans faille. dans une autre vie salva aurait pu s'identifier à cette chanson. les applaudissements retentissent, ceux du latino également qui n'attend pas une seconde de plus pour bondir sur ses deux pieds. il trace un chemin dans la foule du public, assez pour s'approcher du bar proche de la scène et prendre deux bières sans demander la permission. elle a dit que l'alcool pouvait couler à flot, il la prend au mot. la silhouette féminine disparait derrière la scène pour parler au staff du festival improvisé. tant pis, elle discutera un autre jour. salva enjambe la barrière de sécurité sous le regard consterné de la sécurité, son sourire suffit à faire le job. il s'approche vers le petit groupe fermé autour de son amie en gardant une distance pour ne pas passer pour un fou, pas tout de suite. c'est les deux bras tendus vers le ciel, une précieuse bière dans chaque main qu'il laisse sa voix éclater en même temps que son rire de gamin. « NAAAASH ! Tu parleras une autre fois, viens fêter ça avec ton pote ! » un bras toujours tendu prêt à se renfermer dans un câlin de retrouvailles, son autre main vient trouver ses lèvres pour avaler une longue gorgée d'alcool. demain il maudira son mal de crâne, mais l'heure est à la fête avec l'amie qui a conquis son coeur d'enfant.

c'est simple la vie dans des yeux d'enfants. les soucis d'adultes n'existent pas, ou pas longtemps. c'est juste du bonheur à l'état pur, trouver de la joie dans le moindre petit signe que la vie offre. le soleil après l'orage, l'odeur printanière, un sourire rendu. c'est tout, rien de plus, ça suffit à dicter les agissements de salva. il est trop naïf, trop rêveur, trop entier pour beaucoup de personnes. pas pour nashandrä, tout est naturel entre eux, les faux semblants et les mensonges n'ont jamais eu une place privilégiée entre eux. c'est une explosion de joie à chaque sourire échangé, l'oubli du monde entier qui continue à tourner autour d'eux. il y a certains soirs où les pensées s'assombrissent, l'image de son amie enfermée dans une chambre d'hôpital, reliée à de trop grandes machines remonte à la surface. il a toujours été là salva pour lui tenir la main, lui raconter ses exploits de môme, persuadé qu'elle pouvait entendre malgré les traitements assommants. c'est ça l'espoir, les doigts qui se serrent un peu, les paupières qui bougent, n'importe quelle bride à laquelle se raccrocher comme un signe envoyé depuis une réalité parallèle. la preuve de ses efforts est là, sous ses yeux, le sourire jusqu'aux oreilles. c'est un boulet de canon qui s'élance vers lui, la distance entre eux se réduit rapidement sans que la vitesse de sa course ne ralentisse. un instant plus tard, salva se retrouve le dos dans le sable, la fille-lumière installée sur lui et leurs rires qui explosent à l'unisson. « laisse-moi là, je suis foutu, mais sauve les bières par pitié » les deux bras fermement en l'air se tendent en direction des mains de nash pour qu'elle les attrape, sauvant le précieux breuvage d'une chute mortelle. la voix enfantine ne tarde pas à résonner une nouvelle fois, inondant salva de question qui reste prisonnier volontaire de cette emprise. « t'as été parfaite genre.. comme un soleil ? » un faux air sérieux vient prendre place sur son visage avant le retour du fidèle sourire. comme deux enfants le feraient, il rapproche son visage pour frotter le bout de son nez avec celui de nash en signe d'amitié. il ne manque que les ronronnements, immense déception pour le latino. la chanteuse finit par se redresser, salva ne tarde pas à faire de même en reprenant sa bière dans laquelle il trempe directement ses lèvres rieuses. son bras se place tout naturellement sur les épaules de nash pour s'avancer le long de la plage, un peu plus loin du bruit ambiant. certaines personnes les observent, ils les prennent pour des fous. salva aimerait répondre qu'ils ne sont pas fous, ils savourent juste le bonheur qui leur est offert ce soir. le liquide alcoolisé est vite avalé par salva qui reprend la parole. « dis, dis, tu montes sur mon dos ? » son nouvel éclat de joie est coupé par le gobelet vide qu'il coince entre ses dents pour tapoter son propre dos en signe d'invitation au jeu. son âge mental ne vole pas bien haut pour ce soir, pourtant il a rarement été aussi heureux, il peut bien le jurer. l'enfant impatient commence à sautiller sur place en attendant que nash prenne son élan, le contenant en plastique toujours fermement coincé entre ses canines. « en chelle ! » son regard se jette légèrement vers l'arrière pour observer les cheveux colorés qui virevoltent sous le vent, la cause principale de sa joie nocturne et celles des autres. un rayon de soleil sur pattes.

les adultes sont effrayants avec leurs paroles de grandes personnes. des croques-mitaines qui viennent effrayer salva quand il se comporte comme un enfant. ils ne comprennent pas que c'est ce qu'il a toujours été, un gamin haut comme trois pommes qui se raccroche aux éclats de beauté. un môme dont le seul but dans la vie est de partager son sourire avec le monde entier, les hommes, les femmes, les vieux, les estropiés. il ne fait aucune différence, il balance sa bonne humeur comme du riz à un mariage. ça l'aide à oublier que le grand âge l'a enfermé trop tôt, l'abandon de sa mère sans plus d'explications que l'envie d'une nouvelle vie sans lui, comme un chien qu'on abandonne accroché à un arbre quand les vacances arrivent. et puis il y a eu rico, sa disparition qu'il doit cacher tant bien que mal. le mensonge qui brûle sa langue d'enfant quand il doit parler à tony, la rassurer. non rico va bien, il est juste parti en vadrouille. il reviendra, c'est promis. non il ne reviendra pas, rico est mort, disparu, envolé dans un au-delà qui existe peut-être sans même une pierre tombale. cette tombe est pourtant creusée dans le coeur pur de salva, elle a fait sa place en dégageant les entrailles gênantes. c'est une souffrance qu'il s'efforce de cacher à l'aide de ce rire, comme celui qu'il accorde à nash. parce qu'elle est au moins aussi sincère que lui quand les mots sortent de ses lèvres. comme si elle n'avait jamais renoncée à la beauté du monde. petit soleil qui est vite devenu indispensable à sa vie, surtout depuis la mort de son meilleur ami. ce soir rico est loin dans son esprit, le plus possible. il ne pense qu'à eux, les deux gamins qui s'amusent sous les yeux étonnés de la foule d'adulte à quelques mètres. une tape sur le dos du latino et la fille aux cheveux colorés s'élance pour atterrir en bonne cavalière, refermant directement son emprise autour de la taille de salva qui laisse son rire exploser. il ne peut pas non plus ignorer le souffle qui vient terminer sa course contre son cou entre deux phrases amusées, celui qui le rend encore un peu plus vivant. « j'peux pas sentir le soleil, c'est ton rôle. je suis une étoile filante ce soir, fais un vœu. » un filament de lumière qui éclaire le ciel sombre, une lueur éphémère qui reste pourtant gravé dans les mémoires. avant même la réponse, son amie désigne une vague au loin. il n'en faut pas plus à salva pour s'élancer en tenant fermement les jambes de nash. l'eau froide vient lui chatouiller les mollets, juste avant que son corps vienne s'écraser dans l'océan après un pas mal assuré. fin de l'aventure cavalière, mais pas de la soirée toujours rythmée par son rictus joueur. « naaaash ! j'ai tout gâché, tu me pardonnes hein ? » c'est une moue faussement boudeuse qui se dessine sur son visage alors qu'il tente de contenir un éclat de rire. nash elle peut tout lui pardonner, il est en sûr, même cette chute maladroite. comme pour se faire pardonner il tape un grand coup pour l'éclabousser d'eau salée, lui offrant un peu plus de sa bonne humeur par la même occasion. un simple geste qui veut dire viens me consoler comme une grande soeur console son petit frère, j'ai besoin de me perdre dans tes bras pour sentir mon coeur exploser dans ma cage thoracique.

ne me quittes jamais. comme s'il avait un jour l'intention de partir loin d'elle, de son soleil ambulant. nash elle peut bien faire les pires horreurs, elle peut briser le monde entier, il sera toujours là, fidèlement accroché à elle comme une moule à son rocher. parce que dès le premier soir elle est devenue indispensable, un coup de foudre qui semble n'exister que dans les films à l'eau de rose avant d'être réellement vécue. elle est celle qui le pousse quand il se laisse berner par ses démons, celle qui l'accompagne dans ses délires d'enfant, celle qui lui donne ce sourire constant quand elle est dans les parages. il ne peut pas la quitter, il refuse d'être loin d'elle. même pendant son coma il était là, priant les dieux qui n'existent pas pour qu'elle se réveille, qu'elle ouvre ses jolis yeux sur le monde trop terne sans sa présence. et elle l'a fait, elle se tient debout face à lui, en pleine forme, croquant cette vie à pleine dent, comme avant. comme pour rattraper l'enfance pendant laquelle ils ne se connaissaient pas encore, combler le manque de l'autre qu'ils ont connus durant cette période. on a tous besoin d'une nash dans sa vie. il n'y a pas d'histoire d'une personne qui donne plus que l'autre entre eux, quand ils sont ensembles ils ne forment qu'une seule et même entité, prête à dévorer le monde à grands renforts de rires puissants. ce même éclat qui explose à l'unisson quand il chute maladroitement dans l'océan, mouillant définitivement leurs corps et le t-shirt blanc qu'il avait enfilé sans penser plus loin que ça. sa moue faussement boudeuse a tout juste le temps de s'installer sur son visage avant que nash tire sa jambe pour qu'il retombe les fesses dans l'eau, étirant son sourire d'enfant quand son regard se perd dans le ciel bien étoilé. l'eau a toujours été son élément, il se sent à l'aise peu importe la profondeur, il pourrait bien passer sa journée entière à barboter dans l'océan ou dans une piscine empruntée sans soucis, encore plus si la chanteuse est à ses côtés. sûrement le sang espagnol qui court dans ses veines.  « tu me pardonnes même ça ? » qu'il lance avant d'inverser la situation des retrouvailles en se retrouvant à califourchon sur son bassin. ses menottes viennent se refermer sur les poignets de la nash prisonnière alors qu'il attend patiemment une nouvelle vague qui viendra à coup sûr les submerger. « ferme tes jolis yeux nash, t'es prête ? » il se sent revivre quand cette vague vient les frapper de plein fouet, une avalanche de bonheur qui pousse son rire toujours plus haut dans le ciel. ce genre de moment qu'il ne connait qu'avec elle, personne dans son entourage n'est assez enfantin pour accepter de se laisser faire sans broncher. la vague passée, il la soulève pour l'attirer dans ses bras sans changer de position, juste pour déposer un baiser sur son nez d'enfant en signe de pardon. mais elle lui pardonne tout il parait alors il en profite un peu comme un gamin mal élevé. il finit par relâcher son emprise en riant pour se redresser en se dirigeant vers le sable encore tiède. il y a un groupe de trois adolescents un peu plus loin qu'il s'empresse de rejoindre en abandonnant sa meilleure amie quelques secondes, juste le temps de jouer son numéro de beau parleur à l'aide de son sourire. « ma pote a vraiment besoin de se désaltérer, j'ai pas de thunes pour aller au bar. j'vous prend une bouteille, vous avez qu'à m'appeler pour le remboursement ? » c'est presque trop facile. le faux numéro donné, salva attrape la bouteille en revenant à la hauteur du nash pour poser ses fesses dans le sable. il est triomphant avec sa bouteille de vodka, encore plus fier quand ses lèvres viennent chercher l'alcool russe en attendant que la chanteuse revienne à la hauteur du menteur d'un soir.

éloigner les nuages sombres à l'aide de leurs sourires ravageurs, c'est comme un crédo pour eux. deux enfants terribles dont le seul but est de partager leurs rictus amusés avec ceux qui l'ont perdus, ceux qui ont pliés face au poids de la vie qui est assommante parfois. même salva a des périodes qui lui semblent insurmontables parfois, mais elle est toujours là nash, comme planquée dans un coin pour en sortir quand il se laisse avoir par la tristesse. elle lui dit que ça gâche son joli sourire, celui qui illumine les nuits les plus sombres. même s'il refuse de l'entendre ça lui fait du bien, elle n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour être apaisante. sa main logée dans la sienne, c'est tout. ça lui donne la force nécessaire pour se relever encore plus fort avec cette impression de pouvoir dévorer la vie les yeux fermés. le soleil en personne ne peut pas égaler la chanteuse à la tignasse bleutée, celle pour qui il est capable de mentir à une bande d'amis pour subtiliser de quoi continuer la soirée en beauté. dans une autre vie il a du être négociateur tellement que la discussion est simple, un sourire, quelques jolis mots et la bouteille se retrouve dans ses mains de beau parleur. un cadeau pour son amie qui sort de l'océan trempée jusqu'aux os, seulement vêtue de son soutien-gorge devenu transparent et de sa jupe qui flotte au vent. il l'a déjà vu à moitié nue salva, il lui en faut beaucoup plus que ça pour le choquer même si son regard traine un instant sur le corps féminin, après tout il reste un homme, faible par principe aux belles choses. ses pensées viennent vite rejoindre la lune quand sa main se retrouve emprisonnée dans celle de nash qui l'embarque un peu plus loin, à l'abri des regards indiscrets. la soirée se déroule au rythme des éclats de rires, ils n'en finissent pas de refaire le monde à leur façon, comme deux enfants qui dessinent la planète parfaite avec des crayons de couleurs. tout une ville juste pour eux, c'est un bon projet d'après lui. la chanteuse elle souhaite un peu plus de monde pour organiser de grandes et belles soirées où elle pourra laisser sa voix s'exprimer comme ce soir. après quelques négociations ils trouvent finalement un accord commun, tant qu'ils sont ensembles salva peut tout accepter. le froid vient mordre leurs peaux toujours mouillées par l'eau salée, il est l'heure de rentrer mais sans se séparer, jamais. liés pour l'éternité, jusqu'à ce que la mort décide de mettre un terme à cette idylle. l'appartement de nash n'est pas loin, il connait le chemin sur le bout des doigts pour toutes les soirées qui se sont terminées là-bas. une fois à l'intérieur des quatre murs il fait comme chez lui comme toujours, lui qui n'a pas vraiment d'appartement fixe il a du s'adapter et dormir où les gens veulent bien de sa présence parfois trop vive. son haut blanc vient rejoindre le tas de vêtements inaugurés sur le sol avant qu'il se laisse tomber à son tour sur le lit aux côtés de sa meilleure amie. il se sacrifie, la laisse volontiers boire dans la bouteille qu'il lui a offert pendant qu'il cherche une cigarette dans la poche de son jean. sa trouvaille ne tarde pas à venir quand il sort la cancéreuse à peine humide avec son air victorieux qui ne lâche pas son visage. les lèvres mutines de nash sont trop occupées par le goulot de la bouteille, il glisse alors la précieuse cigarette dans ses propres lèvres pour la cramer en tirant une longue taffe dessus. « à votre service m'lady. » les regards ont tout juste le temps de se chercher que les vices sont échangées, la bouteille se retrouve dans la main du latino qui glisse la clope dans les lèvres de nash. le liquide transparent vient à son tour réchauffer sa gorge en se mêlant au goût de la nicotine ingérée un peu plus tôt. juste quelques secondes de répit avant un nouveau passage de tempête qui devrait porter leurs deux noms. « nash, pourquoi t'es si belle ? » qu'il murmure en tournant le visage dans sa direction avec ce sourire qui semble pouvoir s'étirer jusqu'à ses oreilles. elle est belle de toutes les façons, physiquement mais aussi intérieurement. elle est comme une pierre précieuse à protéger, une chance pour laquelle salva remercie la vie chaque jour qu'il passe. une seconde gorgée de vodka vient glisser sous la langue de salva qui se redresse un peu pour déposer une nouvelle fois ses lèvres imbibées d'alcool sur la joue de son amie, le soleil de sa vie, qu'il fasse jour ou nuit.