Follow my lead - Asmée

feat. @Asmée Chamberlain

Salles privatisées. Banquet. Guirlandes lumineuses. Bar à champagne éphémère. Cocktaillerie fine et petits fours. Ce soir, l'un des plus grands et vieux musée de la ville est transformé en hôte de luxe. Ce soir, c'est l'une des plus grandes soirées de la rentrée organisée dans le Queens. Le gala de bienfaisance annuel auquel sont invités les plus "grands" de New York et surtout du district en question. Figures illustres de la ville, investisseurs et entrepreneurs. En gros, quiconque à de quoi verser de beaux billets et faire couler de l'encre pour la presse à potin du lendemain. On y retrouve le gratin, quelques célébrités du monde de la télévision ou du cinéma. Quelques politiques. Des artistes et autres mécènes précieusement sélectionnés.

Pour beaucoup, une occasion de briller, de se montrer, de redorer son blason en jouant les pseudo samaritains; et ce pour une cause aussitôt soutenue, aussitôt oubliée. Pour toi, c'est différent. Ce genre d'évènements, et comme chaque année, c'est une plaine de jeu. Un terrain de chasse. L'occasion parfaite de partir à la pêche. Elles ne sont pas toujours fructueuses mais tu as pour toi la qualité de ne jamais te faire oublier. Tu es toujours là et on sait qui tu es. Qu'on t'aime ou qu'on te déteste, Gabrielle Cortez, tu ne peux être ignorée, un point c'est tout ! Alors tu déambules dans la foule comme un cygne sur un lac. Avec aisance et assurance. Tête haute. Tu as revêtu un pantalon de costume noir, moulant juste comme il faut ton petit derrière. Tu es hissée sur une paire de talons aiguilles, et le tout est élégamment surplombé d'une simple veste de tailleur, laissant deviner que tu ne portes rien dessous. Rien d'autre qu'un plongeant décolleté attirant l'oeil et une longue fine chaine dorée. Ta crinière est tombante, soignée, légèrement ondulée. Ton regard souligné avec soin et ton rouge à lèvres écarlate. Une main dans l'une des poches de ton pantalon, l'autre agrippée à la coupe de champagne que tu portes à tes lèvres, tes yeux balayent l'assemblée.

Venus n'est pas là ce soir. Tu lui as laissé la gestion de la soirée et des candidats au studio. La seule en qui tu peux avoir une confiance totale pour t'éloigner de ton projet en cette fin de saison. Un privilège pourtant rarement accordé à ce point. Cela dit, la soirée sera clairement bien moins agréable sans elle à tes côtés. Tu vas devoir trouver de quoi te distraire. ... Ou plutôt : quelqu'un pour te distraire. Ton esprit s'allume lorsque tes pupilles viennent à se poser sur un angélique visage parmi les autres. Tu la reconnais. Cette ingénue du petit écran se faisant pourtant beaucoup plus discrète pour l'instant. Asmée Chamberlain ! Tu l'observes. Sur tes lèvres pulpeuses, vient se dessiner un sourire en coin, révélateur de l'excitation que le challenge s'offrant à toi te procure. Ni une ni deux, tu rattrapes une seconde coupe de champagne sur un plateau qui passe et fonces vers ta cible, le pas franc, talons claquant sur le sol.

Arrivée à hauteur de la toute jeune femme, tu t'imposes à l'interlocuteur pourtant présent et éclipses celui-ci, sans gène aucune, de sa conversation. Il ne t'intéresse pas. Du tout. D'ailleurs, tu n'accordes ton regard et ton visage qu'à la charmante Asmée. Ton sourire s'élargit d'un cran. Tu lui tends la coupe. "Vous devriez vous entourer de meilleures fréquentations mademoiselle Chamberlain." Que l'autre ou non soit parti, qu'il ait entendu ou non ne te préoccupe aucunement. Tu sais ce que tu fais et comment le faire. La partie peut commencer. La lionne vient de trouver sa proie potentielle ...

- this mirror's no illusion
reflecting our demons
caught behind the glass -

— @gabrielle cortez

Jetée dans les méandres de l’inconnu. Jetée dans l’univers médiatique. Depuis six ans déjà. Depuis qu’elle est devenue l’étoile montante du petit écran. Mais c’est différent. Tout est différent, depuis qu’elle est revenue s’installer à New-York. Parce qu’ici, elle est seule. Seule et livrée à elle-même. Bien loin de cette protection, cette cage dorée, celle qui était la sienne. Bien loin de la série, de ses camarades de fiction, bien loin de son agent, son seul soutien, son seul conseil. Parce que t’es rentrée, Asmée. T’aurais dû retrouver ta famille. T’aurais dû retrouver tes amis. Mais tu n’as rien retrouvé du tout. Rien de tout cela. Tout s’est envolé. Tout a disparu, les parents ayant désertés, les amis qui ne sont plus. Et l’innocence. L’innocence toujours présente dans son cœur. L’innocence pourtant bradée au profit d’une notoriété, au profit d’une célébrité. L’actrice sulfureuse qui fait parler. La jeune star qui n’a pas froid aux yeux. Mais au fond, t’es juste paumée, Asmée. T’es qu’une gamine, propulsée bien trop vite dans un monde d’adultes. T’es qu’une gamine qui a désespérément besoin d’être guidée. Pourtant en roue libre. Pourtant hors de contrôle. Cette facilité déconcertante avec laquelle elle se laisse aller. Ce soleil, ce sourire percutant, qui se laisse parfois abîmer. Qui se laisse parfois effacer. Parce qu’il y a les images qu’elle n’aurait jamais dû voir. Parce qu’il y a cette tendance, ce penchant pour les soirées, pour les fêtes, pour l’alcool. Parce qu’elle ne se contrôle plus. Elle n’a jamais su. Parce qu’elle ne s’est jamais construite, Asmée, elle n’a jamais pu.
Et c’est une nouvelle vie.
Un nouveau monde.
La banalité qu’elle ne connait pas.
La banalité qu’elle n’est pas sûre de pouvoir assumer.
Alors elle a répondu présente, à cette soirée. Un gala avec le gratin New-Yorkais. Quelques célébrités, quelques personnes fortunées, de quoi investir et se divertir. C’est surtout une façon de faire des mondanités, Asmée. Surtout une manière d’entretenir l’image, l’image que tout va bien, l’image que tu vas bien. Parce qu’elle est surtout terrifiée. Terrifiée à l’idée de devoir aller à l’université. Terrifiée à l’idée que sa vie puisse ne plus avoir de sens. Mais elle brille, ce soir encore. Elle brille par son succès. Elle brille par son sourire. Et c’est avec un jeune homme, qu’elle discute ce soir. Jusqu’à ce qu’une voix se fasse entendre. Une voix qui s’adresse directement à elle, mais qu’elle ne reconnait pourtant pas. - Ah oui ? Et de quel genre de fréquentations, alors ? Demande-t-elle, un sourire aux lèvres, face à la belle brune. La quadragénaire lui est parfaitement inconnue, mais il est certain que la réciproque n’est pas vraie. Elle la connait, peut-être par son nom, peut-être grâce à la télévision. Elle la connait, cette beauté, et elle cherche visiblement à entrer en contact avec elle. - A qui ai-je l’honneur ? Ses yeux bleutés ne se détourne pas des siens. Sans imaginer. Sans envisager, qu’elle n’est peut-être qu’une proie, pour toutes ses personnes. Parce qu’elle voit peut-être combien tu es affaiblie, Asmée.