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 Le rouge et le noir. (Morgan)

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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Mer 7 Aoû - 21:19


☾ ☾ ☾
{ Le Rouge et Le Noir }
crédit/ tumblr ☆ w/@Morgan McGrath

Il ne se rend pas compte, Morgan. Il ne se rend pas compte à quel point elle s’est raccrochée à lui. À quel point la gamine qui n’avait jamais connu l’amour s’est jetée à corps perdu dans cette histoire avec lui. Histoire qui lui aura été fatale, peut-être bien. Mais c’est uniquement à partir du moment où elle s’est arrêtée, à partir du moment où elle en a été privée. Car, leur histoire, elle est aussi celle qui l’a sauvée. Il t’a appris ce que c’est, aimer. II t’a appris ce que c’est, être aimée. Jamais elle n’aurait eu la prétention de croire qu’une relation comme la leur pourrait lui arriver, pas à elle. Cela n’a jamais été dans aucun de ses rêves, elle n’a peut-être même jamais eu aucun véritable rêve, avant de le rencontrer. Mais, avec lui, elle a entrevu l’espoir. Elle a cru à un avenir. Elle s’est mise à imaginer avoir une vie à ses côtés. Une où ils se poseraient, tous les deux, dans une maison qui n’appartiendrait qu’à eux. Peut-être avec un chien, pour son bonheur à lui, pour le rendre heureux. Peut-être aussi un enfant, qui sait. Même un enfant, elle a été capable de l’imaginer, pas tous les jours, juste de temps à autre, parfois quand elle se blottissait dans ses bras alors qu’il dormait déjà. Et que, sans même se rendre compte, il venait instinctivement entourer son bras autour d’elle. Le geste inconscient qui l’émouvait certainement plus que n’importe quel mot qu’il aurait pu dire à ce moment. Il lui donnait un sentiment de sécurité, Morgan, tout en lui offrant une exaltation constante. Un peu comme s’ils étaient au bord d’un précipice, mais que tant qu’ils resteraient main dans la main, ils ne pourraient jamais tomber. À ces instants, elle se sentait capable de tout, Ella. Elle se sentait même capable de créer sa propre famille, à condition que ce soit avec lui. Juste un bébé qui serait le fruit de leurs deux âmes scellées, la concrétisation de l’amour qui l’a sauvée. Elle a imaginé devenir mère, elle, elle, bon sang. Elle qui s’était jurée en fuyant ses parents de ne jamais faire la même connerie. Impossible. Mais l’impossible devenait réel, pour lui, pour eux. Tout devenait possible. Seulement, à défaut de lui offrir le meilleur, elle n’a été foutue que de lui donner le pire. Jusqu’à finir par se dire qu’elle est seulement capable du pire. Détruire les autres autant qu’elle se sent brisée. Les faire souffrir, pour tenter de l’oublier.

Mais il pense encore que tu vaux mieux.
                 
Le cœur plus atteint qu’elle ne le voudrait, elle évite de le regarder. Cacher son émotion pour se protéger. Elle recherche une bouffée salvatrice dans la cigarette entre ses lèvres alors que les mots de Morgan s’immiscent en elle, insidieusement, surtout trop touchants. Parce que c’est lui qui les prononce. – Je pourrais en dire autant de toi. Enfin, elle ose tourner la tête vers lui. Ses prunelles qui croisent tout de suite les siennes, pendant un instant, elle a l’impression de lire tant d’émotions. Il a l’air de croire vraiment en ses propres paroles, Morgan. Il n’est pas un menteur, elle le sait. Il ne dirait pas ces mots-là s’il ne les croyait pas. Mais il l’a toujours vue plus belle qu’elle est. Meilleure qu’elle est. Peut-être bien parce qu’il a su le sortir, le plus beau en elle, autant que le pire. Pour autant, il devrait mieux y regarder. Il devrait savoir, mieux que personne, tout le mal qu’elle renferme en elle. Il est celui qui en a subi les conséquences les plus douloureuses. Ce n’est pas elle qui mérite mieux, c’est lui. Il est tellement bon, Morgan. Il ne le montre pas, il ne le dit pas. Il semble même faire tout pour que l’on pense le contraire, comme pour protéger tous les trésors qu’il renferme en lui. Mais elle sait, Ella.

Elle sait la douceur qui se cache derrière l’impulsivité,
Elle sait la bienveillance si mal refoulée,
Elle sait pour les avoir tant aimées,
Pour l’avoir tant aimé.


C’est sans doute pour cette raison qu’elle n’est pas si stupéfaite de l’entendre essayer de la raisonner. Juste un peu surprise, cela dit, troublée qu’il ait envie d’en discuter. C’est peut-être l’alcool qui parle, ou bien, ce sont toutes les fois où ils ne l’ont pas assez fait. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce moment. Le silence répond pendant quelques secondes à la voix de Morgan. Quelques instants de flottement dans lesquels elle réfléchit réellement. Pour une fois, elle pèse les paroles dites, celles qu’elle pourrait répondre. Quand l’évidence arrive, aussi frappante, que naturelle. – C’est vrai. J’pourrais mieux valoir. Elle pourrait trouver un véritable travail. Travailler dans une association. Être juste un peu plus gentille avec l’humanité. Elle pourrait faire toutes ces choses, elle pourrait au moins essayer. – C’est juste que j’en ai pas envie. J’vois pas à quoi ça servirait… Sans toi. Elle n’en voit pas même l’utilité. Sans doute égoïste Ella, elle sait qu’elle n’est pas quelqu’un de bien. Elle a le vice en elle, le poison qui coule dans ses veines. La seule raison pour laquelle elle pourrait le combattre, ce serait l’amour. La seule qu’elle n’a jamais trouvée. Et, sans lui, t’en as pas même l’envie. Sans Morgan, t’en as plus envie. Elle tire une nouvelle fois sur la meurtrière, toujours moins dangereuse que celle qui la tient. Elle laisse la nicotine apaiser son âme écorchée comme un médicament. Le besoin d’encaisser ses confidences, les mots qu’elle n’a pas l’habitude de dévoiler. Même quand ils étaient encore un couple, elle ne les disait pas. Mais la conversation devient un peu plus difficile encore quand il l’avoue, la vérité qui l’a brisée. Celle qui l’a poussée à tout bousiller, celle qui a précipité la fin de leur histoire. Ses doigts viennent enserrer le volant par instinct alors que sa gorge se noue instantanément. – Ouais, t’étais jamais là. Le ton un peu trop sec, elle confirme. Brisant la magie qui n’a pas même eu le temps de se recréer.

Le cœur qui se referme,
La douleur qui reprend place,
Déjà, elle se replie sur elle-même,
Incapable de faire face.


Le silence qui revient. Insidieux. Dangereux. Elle qui pense encore et encore à ses mots. Elle qui se torture l’esprit. Elle a l’impression qu’il n’a vraiment rien compris. Qu’il ne l’a absolument pas comprise. Comment ? Comment peut-il croire qu’elle n’avait pas besoin de lui ? Comment peut-il croire que, présent ou non, cela ne changeait rien pour elle ? La douleur laisse place à la colère au fil des minutes. Au fil des kilomètres qu’ils parcourent. Puis, à la fureur. Cette rage qu’elle a en elle, celle qui la dirigeait chaque fois qu’ils allaient trop loin, celle qui n’a jamais cessé de sommeiller. Soudain, sans prévenir, elle tourne le volant de la voiture pour dévier de la route initiale, laissant une belle empreinte courbée au sol. Puissant comme est l’engin, ils glissent de manière assez spectaculaire dans un dérapage pas réellement contrôlé. Elle aurait pu les tuer. Mais ils auraient pu, tant de fois, se tuer. Sans s’en préoccuper, pas un instant, elle se met à l’incendier. – Putain, mais ça veut dire quoi « j’étais jamais là » ?! Tu crois quoi, que ça changeait rien que tu sois là ou non ? Que c’était pareil pour moi ? Que j’étais la même, sans toi ?! Qu’est-ce que ça veut dire, hein, Morgan ?! La colère qui revient. La douleur jamais vraiment partie. La souffrance, surtout, de se rendre compte qu’il n’a jamais rien compris.

Et tu t’étais promis de jouer la carte de l’indifférence.
Mais tu sais pas faire, t’as jamais su faire,
Pas avec Morgan McGrath.



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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Jeu 8 Aoû - 12:38

— The devil's on your shoulder
The strangers in your head
As if you don't remember
[ ella & morgan ] @aquilo

il s’était remémoré la scène des millions de fois. avait cherché à comprendre ce qui n’allait pas. pourquoi ils en étaient arrivés là. ce moment fatidique où la vie bascule du mauvais côté, changeant la donne à tout jamais. la porte n’avait même pas grincé et de retour d’une mission lourde de sens, il était rentré. avait pénétré l’appartement qu’ils partageaient, bien qu’il n’y était jamais. le silence. omniprésent. l’obscurité aussi. morgan n’avait pas prévenu de son retour. une surprise qu’il voulait complète juste pour le loisir de voir s’épanouir un sourire au coin de sa bouche. il se souvient de paquetage qu’il avait déposé dans un coin de l’entrée et des pas effleurés avec lesquels il avait foulé le parquet. l’odeur des bougies à la vanille qui lui avait titillé les narines. même à cet instant la, il n’avait pas comprit ce qu’il était sur le point de découvrir jusqu'à pousser la porte de la chambre et de voir leurs draps souillés par une nuit tourmentée. sur une seconde voir peut être deux, morgan pensait la trouver en plein sommeil. se blottir contre elle. s’enivrer de son parfum, la tenir fermement entre ses mains. mais tout ce qu’il a croisé c’est deux paires de pupilles éveillées. des minutes d’éternité balayées d’un revers de main, d’un clignement approximatif des yeux. la bouche entrouverte, son regard avait croisé celui d’ella, stupéfaite. pas un mot n’avait été prononcer ce soir là. il n’avait pas crier, ne s’était pas montré violent. la vérité, c’est que sur le moment, il a gardé les brides de souvenirs qu’il avait d’eux, s’est remémoré leurs instants et a comprit rapidement que la connerie venait de lui. elle n’avait fait que l’action, la scène finale d’un film pourrie. peut être que c’était le mieux pour vous. peut être que tu t’y attendais aussi. surprise pas aussi grande qu’il l’aurait voulu. comme les prémices d’un déjà vu.
y a eu la fuite et la fin d’une histoire,
y a eu la haine et le désespoir.
il évacue la fumée de sa gorge, tourne les yeux d’un bout à l’autre. sur les traits d’ella puis sur l’extérieur qui lui ouvre les bras. l’air lui fait un bien fou, il laisse glisser le vent contre son visage. ça le fait descendre sur terre, retrouver les pensées solitaires, celles qui divaguaient alors qu’il était encore imbibé. le sujet de la conversation tourne tout à coup vers lui. non toi, tu vaux pas mieux que ce que t’as. rien. nada. t’es dans les flots d’une vie déchirée, celle qui t’as consumé. y a eu la guerre et les meurtres. le sang qui a coulé. meurtrier. damné à une vie d’enfer jusqu’à l’éternité. le pire des sacrifices quand on sait, que la mort est plus propice au soldat échoué que t’es. le regard d’ella qu’il contemple avec intérêt, l’envie de lui faire passer un message rien que par les yeux. comme vous avez toujours su faire, les mots superflus. y a qu’elle qui voit le bien en lui, les valeurs qu’il essaie de garder. mais dans les méandres il en oublie souvent qui il est. s’évertue à être ce qu’on attend de lui. comme papa lui a souvent dit. morgan s’égare sur ses dernières paroles, l’écoute avec attention. pas sans toi. c’est dur. vivace et percutant. de longues minutes à se contempler. est il si important que ça ? avait elle fait tourner sa vie autour de lui ? rien que lui ? pas qu’il ne l’avait pas fait. loin de la. mais il ne voit sans doute pas les choses comme ella. il est plus primaire. morgan a souvent chercher un but à sa vie, un réel rôle à jouer dans cette comédie. leur relation est tombée au plus mauvais moment de sa vie. et au lieu d’apprécier les instants en sa compagnie, il a juste cherché ce qu’il pourrait bien faire. ce qu’il valait. surtout dans les yeux de ton père. la vérité, malgré toutes ces années, c’est qu’il n’a toujours pas trouvé. les regrets, mcgrath vit avec. ne les subit pas. même si certains sont plus lourds à porter que d’autres. ella est un regret. ella est un supplice. ella est son éternité. elle est tellement de choses à la fois que ça lui fait mal là où ça ne devrait pas.
le silence pour réponse,
il ne sait pas lui parler. n’arrive pas à se confier.
l’atmosphère descend d’un coup alors qu’il vient tout juste de balancer une demie vérité. pas tout à fait complète. des bribes de mots pas calculer, juste penser tout haut. morgan ne fait même pas attention aux doigts crispés de la brune sur le volant, ni même aux traits fermés de son visage pourtant expressifs la minute d’avant. il a remi sa tête contre le siège, a tiré une dernière latte sur le tube qu’il tient entre ses doigts. l’a jeté par la fenêtre une fois consumer. puis c’est le virage à droite et cette force qui le tire sur le côté. instinctivement, mcgrath se retient sur la poignée au dessus de son crâne, entrouvre la bouche de surprise et fixe la route qui défile. les pneus de voiture grincent, écrasent le macadam brûlant de la route en un bruit strident. oh mais t’es malade ! changement de situation, de comportement. il le voit au moment où ses pupilles se tournent enfin vers la furie du volant. la colère lui monte au nez. il le sent. la connaît sur le bout des doigts. il se remet tout juste de cette incartade pas prémédité, le palpitant bat dans sa cage thoracique à plein rythme. c’est un fou d’adrénaline pourtant mais quand c’est lui derrière le volant. le dos blotti contre le siège passager et l’allure qui augmente rapidement. il a bien envie de lui dire de s’arrêter. que pour ce soir, c’est trop pour son estomac pas du tout accrocher. mais ella ne lui laisse pas le temps et commence à hausser la voix, montrant son mécontentement. tout un tas de questions qu’elle lui balance, un tas de conneries dont il ne comprend pas le sens. les phalanges fermement accrochées, les yeux rivés sur la route illuminée par les phrases de la voiture, morgan avale sa salive. la colère lui monte au nez. il n’a rien demandé. elle l’engueule déjà, conduit comme une tarée. arrête cette putain de bagnole ! le ton de sa voix se met au même niveau que la sienne. il serre la mâchoire, tourne enfin les yeux vers ella. l’air sévère. putain mais je t’ai dit d’arrêter la voiture ! ella, elle s’en fiche de ce qu’il lui dit. n’en fait qu’à sa tête, comme tout le temps. d’une conversation des plus douces, ils sont passés à la tempête. comme souvent. comme tout le temps. il devrait pourtant en avoir l’habitude morgan. il devrait le savoir, que chaque mot doit être calculer. que chaque geste doit être prémédité au risque de finir en larmes ou en cris. tu vois, il faut toujours que tu partes en vrille ! pour rien ! c’est pour ça qu’on a jamais su se parler ! tu m’fou la rage bordel ! morgan est sur le point d’en ajouter le plus. de foutre de l’huile sur le feu mais le contexte ne s’y prête pas vraiment. elle a le volant entre les mains et malgré le nombre de fois où il a souhaité perdre la vie, ce soir, ça ne fait pas partit de son programme. il profite d’un instant où la brune détourne le regard de la route pour le reporter vers lui, un moment où la vitesse semble moins excessive pour attraper le frein à main. entre ses doigts, il le serre de toutes ses forces et le tire d’un coup sec. la voiture ne s’arrête pas d’un seul coup et laisse dans son sillage l’odeur du pneu brûlant et de belles traces noires. la ceinture de sécurité le retient assez pour que sa tête ne tape pas contre le tableau de bord. quelques secondes de flottement juste après l’arrêt total avant qu’il ne détache sa ceinture. c’est quoi ton problème putain ?! t’aurai pu nous tuer ! la colère qui redescend pas. la fureur dans les yeux. elle a appuyé sur le bouton on.
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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Ven 9 Aoû - 12:58


☾ ☾ ☾
{ Le Rouge et Le Noir }
crédit/ tumblr ☆ w/@Morgan McGrath

Le silence.

Toutes ces années, loin de lui, elle a tant pensé à lui. Elle a tant pensé à l’histoire qu’elle imaginait éternelle. Elle a cru que la violence démesurée de leur amour avait eu raison de lui. Qu’à force de trop s’aimer, ils ont fini par se déchirer. Qu’ils ne pouvaient simplement pas finir ensemble, une fois les années passées et le temps qui les aurait rattrapés. Que leur amour était trop fugace, trop exceptionnel, pour survivre. Toute dans ses paradoxes, elle pensait que cet amour était trop fort pour survivre. Mais ce ne sont pas toutes les disputes qui les ont détruits, ce ne sont pas tous les cris, toutes les larmes versées. Rien de tout cela. Ce n’est que ce putain de silence. Ce silence qui l’a presque tuée sur place quand, sous le choc de voir son corps emmêlé à celui d’un autre que le sien, il a choisi de se taire. Partir sans une parole, un geste. En réalité, tu crois que t’aurais préféré qu’il veuille le tuer. Te tuer. N’importe quoi, plutôt que ce silence. Plutôt que cette indifférence. Mais il a choisi la fuite comme salut. Le dernier acte d’une relation qu’elle n’a pas davantage essayé de sauver. Ou peut-être qu’elle a tenté de le faire, maladroitement, à chaque fois qu’elle est venue s’accouder au comptoir de son bar. Peut-être qu’elle essayait, à sa manière, de lui faire comprendre qu’elle n’était pas prête à le lâcher. Mais, sans y mettre de mots, elle non plus. Sans oser prononcer une parole qui aurait pu leur être fatale. Rien, pourtant, n’aurait été pire que le silence.

Le silence qui vous a éloignés,
Sans que ni l’un ni l’autre n’essaie de l’empêcher,
Le silence qui vous a plongés dans l’indifférence,
Vous brisant toutes vos chances.


Mais ils jouent encore à ce jeu. Comme s’ils faisaient semblant d’en avoir compris les règles, sans jamais en mesurer les conséquences. Même après tout ce temps. Même après sept ans. Ils continuent de se dévorer des yeux au lieu de poser enfin les mots. Tu voudrais lui dire. Lui dire que la vie l’a peut-être cassé en deux mais qu’il est toujours là, derrière toutes ces abysses de souffrance. Tu sais qu’il est toujours là. Il est plus fort qu’il le croit, Morgan. Il est un survivant. Comme toi. Vous auriez peut-être dû apprendre à le faire ensemble, plutôt que vous entretuer à petits feux. Mais tu n’lui diras pas. Elle ne sait pas le faire, sans doute pas plus que lui. Ce n’est pas la distance qui les en empêche. Elle ressent toujours, malgré tout, les reliques de leur amour venimeux. La complicité au fond de leurs yeux.

C’est juste quelque chose que vous n’avez jamais su faire,
C’est tellement plus facile de se mettre en colère.


Le feu, soudain, qui s’embrase en elle. Qu’elle ressent dans chaque parcelle de son être. Le sang qui bout dans ses veines, autant que les battements accélérés de son cœur en éveil. La fureur comme seule complice, elle part dans cette course effrénée sans s’inquiéter des états d’âme de son passager.
Est-ce qu’il pense aux siens, lui ?
Est-ce qu’il pense à la douleur que sa putain d’absence a généré ?
Est-ce qu’il réalise combien il l’a brisée ?
Combien il la brisait à chaque seconde de sa vie ?
À lui faire imaginer qu’il pourrait perdre la sienne ?


Non, bien sûr que non.

L’escarpin qu’elle appuie encore un peu plus fort sur l’accélérateur. La vitesse comme seul moyen de sortir toutes ces émotions de son cœur. Devant la détresse de réaliser qu’il n’a même pas su voir tout ce qu’elle était capable de faire pour lui. Tout le bien qu’ils auraient pu se faire, aussi. Mais, à la place, il n’y a plus que ce mal. Qui va finir par leur être fatal. Il essaie de la ramener à la raison, seulement elle n’est pas une femme que l’on ramène à la raison, Ella. Avec toi, on n’a pas d’autre choix que d’te suivre dans ta folie. Ou bien, sans perdre de temps, on te fuit. Mais elle ne lui laisse pas l’occasion de s’échapper, pas cette fois. Il est là, dans cette voiture, dans laquelle il ne peut rien faire d’autre que crier, subir ses foudres, dans cette route devenue infernale. Des cris qu’elle ne prend même pas en compte, pas plus qu’il ne réagit aux questions qui lui brûlent pourtant l’âme. Les vraies questions, celles qu’il ne semble s’être jamais posées. Putain d’enfoiré. Nouveau coup d’accélérateur quand elle l’entend lui affirmer que c’est sa faute, tout ça. Sa faute s’ils n’ont jamais su se parler. Sa faute s’ils n’ont jamais su s’aimer. Bordel, elle va vraiment le tuer. – Tu crois sérieusement que c’est pour ça, putain ? Tu crois pas que c’est parce que t’étais à l’autre bout du monde, non ? Ça t’a pas traversé l’esprit, ça ?! Elle s’emporte. Comme un ouragan. La colère qui gronde en elle depuis tellement de temps, la fureur qu’elle a enfouie.

La rancœur, surtout, qu’il ait pu t’abandonner,
Quand il t’a préféré l’armée.


Elle est en train de vriller. Dans cet état qu’il est le seul à pouvoir mettre en elle, le seul à jamais pu l’avoir provoqué. Tellement folle de rage contre lui, Ella, elle oublie de regarder la route. Les yeux revolver seulement attirés vers Morgan, elle lui donne toute son attention quand il en profite pour freiner brutalement. Elle sent la douleur infligée dans son cou par sa ceinture de sécurité. Encore beaucoup moins forte que celle qui anime tout le reste de son être. De brèves secondes qui paraissent durer une éternité, qui s’envolent pourtant en un claquement de doigt. Un parole de trop de la bouche de l’homme qui vient de les sauver. – Mon problème, c’est toi, putain ! Elle appuie furieusement sur le bouton pour détacher sa ceinture de sécurité. Mais, de lui, elle ne peut toujours pas se libérer. – Ça fait quinze ans que t’es mon putain de problème, et tu vois, tu ne t’en rends même pas compte ! Non, évidemment, parce que Morgan McGrath est un mec trop tourmenté ! Morgan a des problèmes d’alcool, Morgan a une famille merdique, Morgan a ce club minable à gérer, Morgan doit aller risquer sa vie à l’armée ! La vérité qui sort de ses lèvres rouges, sanglante, insoupçonnée, même par elle. Plus de contrôle dans ce qu’elle dit, tout ce qu’elle a enfoui en elle qui ressort brutalement. – Moi, j’demandais qu’à être là pour toi. Le pire, c’est que ça a pas changé ! Putain, tu m’as jetée comme une merde y’a encore quelques jours et je suis toujours là à venir te chercher, j’ai même pas hésité ! Je… Ses mots se perdent. Tellement de confusion entre toutes les émotions qui sont en train de la transpercer. L’impression qu’elle va exploser.

Tu le détestes,
À moins que tu l’aimes,
Tu ne sais plus,
Tu n’sais plus si tu l’as aimé jusqu’à le détester,
Ou bien si, derrière la haine, tu n’fais encore que l’aimer.


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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Sam 10 Aoû - 10:26

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à quel moment ça a dégénéré ? à quel moment ça a vrillé ? le temps des regards doux, des silences perlés par quelques mots chuchotés est terminé. il n’y a plus que la fureur et la rancoeur. les explications à demi comprises, à demi dévoilées aussi. ils ne vont pas au fond de ce qu’ils devraient, se contentent simplement d’effleurer ce qu’ils refusent de toucher. la haine a pris part de leurs ébats depuis des années. pas vraiment une surprise ce soir, un de plus parmi ceux déjà éparpillés dans leurs sillages. de leurs éclats de voix, il n’y a rien à en tirer. tous les deux terrés dans leurs opinions, leurs jugements. ils hurlent mais ne s’écoutent pas. comme à chaque fois. elle s’en prend à lui la première et tape du pied sur l’accélérateur après ce virage à mille à l’heure. morgan s’accroche et entend son cœur battre plus que de raison. elle vient de lui donner la peur de sa vie et au lieu d’essayer de comprendre la raison, il se contente de faire entendre son mécontentement. les voix se heurtent dans l’habitacle minuscule de cette voiture qui n’est même pas eux. les premiers reproches, ceux qui font mal. encore une fois. comme toujours. morgan il ne comprend pas. ou refuse de le faire. la vérité fait bien trop mal, t’es pas prêt à l’écouter ni même à lui donner raison. foutue fierté qui carbure à plein régime aussi fragile que la lâcheté pas assumée.
t’avais les ambitions profondes,
elles ont finis bousiller de mauvaises ondes.

la main fermement accrochée au dessus de son crâne, il contemple avec colère la route qui défile, n’arrive même pas à distinguer les panneaux. se contente simplement de lâcher son venin comme elle venait tout juste de le faire. aucune réflexion dans ses paroles. il aboie, mort sans se soucier de la moindre de ses réactions. peut être que tu devrais faire attention, c’est elle qui a le volant. il lève les yeux lorsque la réponse sonne, elle n’a pas tardé à arriver celle là. mais il est bien trop préoccupé par la vitesse et le pied qu’elle lève pas malgré les nombreuses demandes qu’il lui a balancé. on s’demande pourquoi je voulais aller à l’autre bout du monde … la voix éteinte, futile. un chuchotement brisé par le ronronnement du moteur. il n’en pense pas un mot. de cette allusion qu’il vient de faire. mais il a la haine et la tête à l’envers. quelques minutes ou bien une heure à peine auparavant, il était calmement posé sur un bout de banquette. et la, elle venait lui crier dessus sans raison, mettant leurs vies en danger tous les deux. une réaction qu’il ne supporte pas. alors il profite de l’instant où elle reporte son attention vers lui, qu’elle lève sûrement sans le vouloir, le pied de la pédale pour serrer le frein à main avec force, espérant que leur course ne se termine pas au fond d’un fossé. ella n’a jamais été la raison de son départ. au contraire, elle aurait pu être sa seule issue. si dans le fond de son myocarde, y avait pas le besoin viscérale de servir une cause, servir quelque chose. réparer aussi ce que ta famille a semé. dans le chaos, t’as trouvé qu’une solution pour y remédier. le bataillon.
la cause fut grande
et surtout, décevante.
la ceinture qu’il détache, les pupilles de nouveau tournées vers une ella en furie. il ose demander quel problème elle a. ne se doute pas que la flamme s’est embrasée. vivace, elle brûle de ses mots, l’allume des paroles assassines. morgan plisse les yeux, est prêt à sortir de la bagnole sauf qu’elle le retient. incapable d’appuyer sur cette foutue poignée. et c’est un rire nerveux qui s’échappe de ses lippes, les remarques amères. ça le touche pas vraiment. la tête qu’il secoue vivement. t’écris ma biographie ? cynique, désinvolte. il reni ce qu’elle lui balance dans la tronche, le prend au second degré. ne préfère pas s’en soucier. même si dans le fond ça te fait de recevoir tes quatres vérités. elle le tue à petit feu et y a ses mains qui s’ancrent dans le tissu du siège. il ne tient plus. les lèvres pincées, le regard qui divague subitement sur le pare brise. elle ne termine pas sa phrase, il s’emporte subitement. tu quoi ?! le regard qu’il tourne encore, à la rencontre de ses yeux noircies par une fureur qu’il ne connaît que trop bien. d’un geste non assuré, morgan frappe de son poing le plastique ondulé. son coup est partit se nicher dans le tableau de bord à défaut de le donner à son ancienne dulcinée. je t’ai rien demandé ! il en cracherait presque ses poumons. comme je t’ai jamais demandé de m’attendre quand j’étais à l’armée ! t’as prit ce rôle toute seule et tu l’as pas assumé ! t’as préféré ouvrir les cuisses aux premiers v’nus ! et tu croyais quoi ? que j’allais rien dire, tout oublier. putain mais tu vis dans quel monde ? il part, s’enlise. répond à des questions et pas à d’autres. la rage le consume, elle le brûle. j’suis partit parce que j’en avais besoin et ça n’avait rien à voir avec toi ! tu voulais que j’fasse quoi ?! cette conversation qu’ils auraient dû avoir y a de ça des années. ils ne savent même plus où ils en sont. reculent puis avancent. brassent de l’air à s’en étouffer les poumons.
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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Sam 10 Aoû - 12:11


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crédit/ tumblr ☆ w/@Morgan McGrath

Il se fiche de toi, Ella.

Elle est en train de vriller complètement. Elle laisse exploser toute la fureur qu’il a immiscé en elle. Toutes ces années, de rage et de colère refoulée, toute la rancœur qui remonte. Mais il ne l’entend pas. Il ne l’écoute pas. Tout ce qui l’intéresse, c’est sa petite vie qu’elle met à mal en la risquant à chacun de ces putains de virages. Comme c’est ce qui l’a toujours intéressée, sa vie, une vie dont elle n’était qu’un simple morceau parmi d’autres du puzzle. Quand, lui, il était le sien tout entier. Son monde entier en un seul homme. Elle lui expose l’indifférence ressentie, la douleur infligée. Mais il n’y accorde pas une importance. Il ne pense qu’au danger qui menace son existence. Quand la sienne est déjà brisée.

Il se fiche de toi, Ella.

Nouvelle accélération lorsqu’il insinue que c’est elle qu’il a fui à l’autre bout du monde. Il y a une part de toi qui l’a toujours cru. Qui l’a toujours su. Mais, au bout du compte, elle n’en est même plus certaine. Il n’a pas cherché à lui échapper, pas elle. Cela lui aurait donné une importance qu’elle n’a pas. La vérité est sans doute pire encore. Plus difficile à avaler encore. C’est qu’il est parti sans même se préoccuper d’elle. Elle et ce qu’elle allait devenir, sans lui. Il n’a pas été fichu de penser à elle, trop enlisé dans ses propres tourments. Dans les abysses d’une souffrance qu’elle aurait voulu porter à ses côtés. Mais il ne lui en a pas laissé le temps. Il a juste choisi de s’en aller. Quitte à la sacrifier.

Il se fiche de toi, Ella.

La voiture s’arrête, la haine s’entête. Jamais vraiment partie. Peut-être bien la seule chose qui les relie encore l’un à l’autre. Une haine sans merci, remplaçante d’un amour infini. Peut-être que c’est normal, peut-être que c’est commun à toutes les histoires passionnées. Tu l’as trop aimé, pour ne pas le détester. Mais, lui, au moins pourrait l’épargner. Lui qui ne l’a jamais aimée. Et, de nouveau, c’est la valse des émotions en elle. Qui avancent et qui reculent. Qui lui donnent le sentiment qu’elle a peut-être compté, juste un peu, avant que l’illusion soit balayée par un nouveau rejet. La froideur comme réponse, il choisit l’ironie comme rempart. Il ne se laisse pas atteindre, Morgan. Il est rarement le premier à faiblir. Il ne vacille même pas à ses paroles. Se contente de les renier, comme il l’a reniée, elle.

C’est toi, la bombe à retardements,
C’est toi, le danger imminent,
C’est toi qui y laisses ton âme déjà trop écorchée,
Trop bousillée.


Ce qu’elle aimerait être comme lui. Ce qu’elle aimerait, au moins, pouvoir prétendre l’indifférence. Mais elle ne peut pas. Le coup porté sur le tableau de bord la fait tout juste réagir, le poison qu’il distille dans ses veines est beaucoup plus puissant. Le venin qui s’échappe de chaque mot prononcé, chaque mot destructeur qui vient un peu plus la ravager. Il n’a pas même conscience qu’il la tue à petits feux. Que chaque nouvelle parole est un nouveau coup de couteau qui vient percer son cœur. Son âme. Son être tout entier. Il n’épargne rien, Morgan. Il ne comprend pas que tout le problème de leur relation est là, exposé juste sous ses yeux aveuglés. Obscurcis par ses propres tourments, ils ne voient rien. Il ne voit rien. Ou c’est peut-être elle qu’a jamais voulu voir.

Il n’a jamais voulu rien te demander,
Quand t’étais prête à tout lui donner,
Il n’a jamais eu la moindre exigence,
Parce que t’avais pas la moindre importance.


Le flot de haine qui tourne en boucle dans sa tête. Le sentiment, de plus en plus évident, qu’elle a trop attendu de leur amour. Il lui a dit, pourtant. Il lui a dit qu’elle n’a jamais compté. Comment pouvait-elle encore attendre quoi que ce soit de sa part ? Comment pouvait-elle encore espérer ? T’es vraiment trop conne, Ella. Elle se déteste à cet instant. Elle se déteste peut-être même encore plus qu’elle ne l’a jamais haï. Elle a l’impression d’être l’une de ces idiotes qui courent après un homme qui ne leur jette pas une once d’attention. Mais qu’est-ce qui la différencie d’elles, au fond ? Elle est juste une putain d’idiote qui pensait vivre un truc assez spécial avec lui. Pour qu’il n’ait pas à lui demander de rester à ses côtés, même en le sachant à l’armée. Parce qu’il y avait l’évidence, le fait qu’elle ne pourrait pas s’en détacher. Qu’elle ne pourrait pas y renoncer. Mais, en fait, il n’attendait rien d’elle. Il n’a jamais rien attendu d’eux.  

Il se fiche de toi, Ella.

Peut-être que c’est lui qui avait raison. Peut-être qu’elle aurait dû lui rendre sa liberté. Peut-être que, quand un mec dit à la femme qui partage sa vie qu’il veut se barrer à l’autre bout du monde, le message, c’est qu’il n’a plus envie d’être avec elle. Peut-être qu’elle n’est qu’une putain d’aveugle qui a préféré fermer les yeux sur son évidence à lui. Peut-être qu’ils auraient dû rompre tout bonnement. Mais l’idée était inconcevable pour Ella. Pas un instant, elle n’y a songé. Alors qu’elle n’était pas prête, indéniablement. Pas capable de l’attendre encore et encore, sans savoir s’il lui reviendrait vraiment un jour. Elle a pris une responsabilité qu’il ne lui a jamais imposée, une qu’elle n’était pas fichue de suivre. Parce que la vérité est là, cruellement énoncée par Morgan. Elle a fini par le tromper. Comme un moyen de détruire un peu plus ce qui n’était déjà plus. Comme un appel de détresse qui a fini de tout imploser.


– Je voulais que tu restes pour moi ! Le hurlement qui sort des poumons, comme un cri du cœur trop longtemps retenu. Comme le premier cri d’un enfant qui découvre la vie. Sauf qu’il n’y a, pour elle, que la mort au bout du chemin. – Je voulais que t’aies besoin de moi, pas d’aller tuer des inconnus pour un pays de merde dont on se fout ! Je voulais que tu te raccroches à moi comme moi, je me raccrochais à toi ! Je voulais juste que t’y crois un peu, putain. La gorge qui se brise sous ses derniers mots. L’émotion la transperce mais hors de question de craquer. Hors de question de donner. Elle finit par quitter la voiture, claquant la portière derrière elle. La main tremblante de rage, le corps qui brûle sous la fureur noire qui la ronge et la tue. Qui l’a mise totalement à bout. Le besoin de se calmer. Le besoin de s’éloigner. Ne plus le voir, surtout.

Il se fiche de toi,
Ella,
Il s’est toujours fichu de toi.



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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Ven 16 Aoû - 23:46

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il réalise pas que les actes ont toujours des conséquences. ou peut être que si. mais effroyablement égoïste lorsqu'il s'agit de se confier, d'avouer une vérité, morgan se renferme dans ce qu'il sait faire de mieux. le rejet. ce besoin cuisant de renverser les gens, de les confondre dans la brume. un espace qu'il s'octroie. des murs qu'il monte et ne démonte que très rarement. le coeur enlisé dans des sentiments qu'il préfère renier, l'âme émiettée. il s'écrase lui même. s'enlise. se noie. ne cherche même pas, à se relever. pour quel but au juste ? la vie n'attend plus rien de toi et t'attends plus rien d'elle. fataliste. morgan n'a pas la force de lever la tête hors de l'eau, de respirer à plein poumons. il se contente de quelques bouffées de temps en temps. et contre ella, il fait fasse au désespoir, refuse de baisser les bras. la fierté en étendard. celle qu'il ploie à chaque fois. il ne veut pas lui donner raison. refuse de se laisser aller à la moindre émotions. elle t'a tiraillé le myocarde, l'a broyé de ses deux mains vacillantes. n'a pas hésité à te laisser derrière elle. t'as juste prouver que la confiance ne se donne que très rarement. il illumine l'habitacle de la voiture par ses plaisanteries douteuses et cette ironie qui ne quitte pas ses lippes. elle tente de l'offenser, il s'en défend. elle dit la vérité, il le sait. clame haut et fort combien sa vie est un putain d'échec. combien il n'est plus que l'ombre du mec qu'elle avait connu. dans les profondeurs de la noirceur, y a plus rien compte, hormis la liqueur.
le sang tape sans des tempes,
la colère monte et ne descend pas.
elle est vivace, brutale et c'est sur la phrase qu'elle ne termine pas que morgan tape du poing sur le tableau de bord. cette violence qui s'immisce. tapit dans l'ombre, prête à exploser à tous moments. elle n'oscille pas ella. elle en a l'habitude. de ces coups d'excès, de ces besoins de tout balancer. la langue se délit à un rythme effréné. il balance ce qu'il a sur le coeur. le fait qu'il ne lui a jamais rien demandé. insolemment, il l'a pourtant fait. lui a promit monts et merveilles de ses yeux bleutés. elle aurait mieux fait de le quitter. de le laisser avec ses démons et cette foutue envie de compter. dans les yeux de qui au juste ? d'un patriarche qui se fiche totalement de lui. d'un frère qui n'a d'adulation que les misères qu'il procure au monde et le fric qui dégueule de ses poches. t'es trop fragile pour c'monde. t'es pas prêt à l'affronter. tu te donnes une image nauséabonde pour leur ressembler. le fait est que morgan n'est pas partit pour fuir ella ou bien même sa famille. il est partit à la recherche de lui même. s'est tiré pour mieux s'effondrer. un but qu'il n'a jamais trouvé, la guerre qui a fini par le tuer. elle était dure cette vie, loin de ceux qu'il aimait. loin de celle qui lui a apprit à aimer. encore cette fierté. encore cette fuite. il brise sur son passage, se contente de regarder les morceaux éparpillés dans son sillage. se contente aussi, d'aimer cette existence pourrie. les phalanges se crispent dans un dernier espoir qu'elle comprenne. que tu te comprennes aussi. les joues rougies par la haine qu'il balance.
et de sa voix, elle te brise.
tu te perds dans ses iris.

elle est à bout ella. ça se voit dans le fond de ses pupilles noircies et les larmes qu'il croit entrevoir. les yeux humides par une peine qu'il touche du bout des doigts. la bouche entrouverte, il fronce les sourcils. lui laisse le loisir de lui balancer ce qu'elle a sur le myocarde. n'ose même pas hausser la voix. elle le prend au dépourvu. mais ce ne sont pas vraiment ses mots qui le surprenne. non. morgan, il est happé par les traits de son visage et cette humidité qu'elle refuse de laisser couler. ça te fait vibrer, l'espace d'un instant. ça te rend ton humanité. elle avait eu besoin de lui. il n'avait fait que prendre la fuite. l'égoïsme percé au grand jour alors qu'il s'était pourtant refusé de devenir comme son sang. il l'avait blessé. l'avait affublé d'un rôle qu'elle ne voulait pas. qu'elle n'avait pas assumé. la réaction qui se fait pas attendre et c'est la gorge noué par les cris trop intenses, qu'elle s'envole de la bagnole, qu'elle fait trépasser la portière. morgan reste comme un con, les yeux ronds et la bouche qu'il ne ferme pas. stupéfait ou juste en pleine léthargie. les réflexions qu'il se fait. le sens qu'il cherche à trouver. la solution qu'il aimerait lui donner. comme un problème mathématique qu'il ne résoudra surement jamais. la laisse pas partir. pas encore une fois. ses pupilles, il les ferme. quelques secondes à peine. souffle un bout coup avant de se frotter le visage de ses phalanges brisées de nombreuses fois. et merde. un chuchotement qu'il se balance pour lui même avant de rouvrir les yeux et de voir s'évaporer la silhouette d'ella dans l'obscurité d'une ruelle. la pénombre l'emporte et il se sent tout à coup, plus capable de respirer.
de la voiture, il sort.
comme à la cherche de l'or.
ses pas l'amènent, il accélère. foule le macadam brûlant d'une journée de chaleur par cet été cuisant. quelques mètres seulement avant de distinguer de nouveau ella de dos. elle ne s'arrête pas. presse le pas. s'envole dans la nuit. ella ! il l'appelle. plaintif d'une blessure pas cicatrisée. la voix subitement moins lourde de sens, comme si le calme venait tout juste de s'immiscer dans ses veines. s'il te plait, reviens à la voiture. elle ne se retourne même pas. se contente de l'ignorer. comme tu l'as si souvent fait. il accélère la cadence, jusqu'à courir derrière une chimère et lorsqu'il arrive à sa hauteur, il saisit son épaule, la force à s'arrêter et à se retourner. sa respiration est brutale, ses pupilles divaguent. rencontrent les siennes. morgan cherche ses mots. refuse de retomber dans ce qu'ils ont engendré. aimerait juste pouvoir respirer. tout oublier. avancer. j'y ai cru ok ? il se pince la lèvre, revient à ses yeux. chaque fois que j'étais dans ce putain de désert, la seule chose qui me faisait tenir, c'était d'me dire que j'allais bientôt te retrouver. chaque fois. à chaque seconde. les vérités s'effritent dans l'atmosphère. il s'est jamais montré aussi sincère. et j'suis désolé si je t'ai fait croire le contraire. j'suis désolé si je t'ai fait souffrir. c'est pas c'que j'voulais. jamais. elle était la lumière au bout du tunnel. celle qui illuminait sa vie d'un sourire, d'un baiser sur le front. celle, qui dans ses bras, le faisait se sentir vivant. ils s'y sont mal prit. en on oubliait ce qu'ils voulaient, au détriment de leur égoïsme. de cette solitude dans lesquelles leurs âmes se sont toujours aimées à s'y jeter. mais on peut pas revenir en arrière. l'mal est fait. et il est brutale le mal. il les consume. les a surement tué à petit feu. le jeu qu'ils peuvent pas refaire. les dès ont été jeter depuis des années. le destin les a lié, puis défait.
et de cette complainte, y a presque le pardon.
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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Sam 17 Aoû - 2:42


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Morgan, elle le connaît par cœur. Elle l’a toujours cru, en tout cas, en dépit de tout ce qu’ils ont traversé. Ou peut-être grâce à tout ce qu’ils ont traversé. Elle sait lire en lui les failles qu’il cache au reste du monde. Elle sait combien il est vulnérable, cassable, sous l’image qu’il veut donner aux autres. C’est cette fragilité inattendue qui a su la faire chavirer. Même si c’est peut-être elle, aussi, qui a eu raison de leur amour trop passionnel. Elle sait le besoin si violent qu’il a toujours eu d’être quelqu’un. Quelqu’un qui rendrait fier son connard de père, quelqu’un qui ferait réagir sa léthargique de mère. Quelqu’un qui pourrait faire taire son foutu frère. Elle les connaît, ses blessures, parce qu’elle a les mêmes, Ella. L’enfance qui n’a jamais existée, les parents qu’elle n’a jamais intéressés, la grande sœur trop éloignée. Ils ont grandi, plus ou moins entourés, mais complètement seuls tous les deux. C’est ce qu’elle a ressenti quand elle a appris à le connaître. C’est ce qu’elle a cru voir. Une âme sœur à la sienne. Tu t’es raccrochée à lui comme un oiseau blessé le ferait avec un autre. En espérant qu’ensemble, vous retrouviez vos ailes pour à nouveau voler. Tu t’es peut-être trop raccrochée à lui, justement, t’as tout misé sur lui. T’as tout donné pour lui. T’aurait donné ta vie pour la sienne et, aujourd’hui encore, tu serais capable d’en faire de même. C’est peut-être bien ça, qu’elle a le plus de mal à accepter. Le fait de se dire que, peu importe ce qu’il dit, peu importe ce qu’il fait. Elle serait incapable de le laisser tomber. Incapable de s’en séparer. Quand, pourtant, ils ne sont déjà plus liés. La vérité, c’est qu’elle en a peut-être trop attendu d’un homme déjà brisé par la vie. Brisée, elle l’est aussi. Elle l’était bien avant de le rencontrer. Mais il lui a donné le sentiment de revivre. Il lui a donné une raison de vivre. Il a été la sienne. C’était peut-être un amour malsain, c’était peut-être un amour destructeur, mais c’était leur amour. Le leur. Et, pour rien au monde, elle ne s’en serait détachée. Elle se fichait du reste, elle se fichait de toute la planète. Tant qu’elle était avec lui. C’est certainement le plus douloureux. De savoir que lui, il a tout bonnement fui. De savoir que, lui, elle ne lui a pas suffi.

T’aurais aimé être sa raison.

C’est ce qu’elle lui dit. Ce qu’elle lui fait comprendre. Là où leur amour pouvait la sauver, lui a eu besoin d’autre chose. Besoin de partir à l’autre bout du monde plutôt que d’être avec elle. C’est ce qui t’a anéantie, Ella. D’te dire que t’as pas pu le sauver. Que t’as pas suffi.  C’est ce mal qui l’a rongée à petits feux, qui l’a détruite petit à petit, jusqu’à ce qu’elle franchisse la limite. Jusqu’à ce qu’elle leur porte le coup fatal. Parce que, là aussi, ils se rejoignent. Parce que c’est tellement plus facile de le rejeter, plutôt que d’avouer. Plutôt que dire combien il lui manquait, combien elle dépérissait. Combien elle avait besoin de lui. C’est maintenant qu’elle le dévoile, le fait entrevoir. Avec sept ans de retard. Sept ans de retard, mais autant de larmes. Les larmes ravalées, les larmes qu’elle ne s’est jamais autorisée à laisser couler. Elle se retient une fois de plus. La portière qui claque, la voiture de luxe laissée à l’abandon. Les ennuis qui profilent à l’horizon. Mais, pas capable d’y songer, pas capable de se raisonner. C’est plus facile de s’en aller. Le corps sans âme qui erre sans but, dans une rue qui lui est inconnue. Elle n’y pense pas, ne s’en inquiète pas. Juste le besoin de le fuir. De fuir ses propres émotions. Se calmer. L’oublier.

Sauf que t’y es jamais arrivée.

Le cœur à la dérive, elle a la sensation qu’elle est prête à couler. Qu’à l’instant où elle cessera d’avancer, elle va tomber. S’effondrer. Se laisser mourir sur le bitume sans personne pour le voir, personne pour le savoir. Mais elle entend la voix qui l’a tant hantée, celle qu’elle vient de quitter. Il essaie de la retenir. Morgan essaie de la retenir. Si elle croyait aux miracles, elle se retournerait. Le mirage lui semble plus probable, les illusions devenues dérisoires. Elle continue de marcher. Elle ne s’arrête pas. Les pas la rattrapent dans la nuit noire. Les siens, ceux des autres, elle n’en sait plus rien. La peur n’est plus une possibilité, pour celle qu’a déjà tout perdu. La main sur son épaule, il la retourne de sa force. De sa délicatesse. Comme il a tant de fois su faire chavirer son cœur. Ses prunelles bleutées, ses deux océans dans lesquels elle s’est trop noyée. J’y ai cru. Comment quatre petits mots peuvent faire tant d’effet. Comment il peut encore réussir à la briser. Il te tue, Morgan. Il te tue comme il t’a redonnée vie. Il a sur toi le pouvoir de mort ou de vie. Elle inspire profondément, les yeux trop brillants. Et lui termine de l’achever pour de bon.

T’as tout qui se bouscule,
T’as le cœur qui brûle.


Il y a cru. Il y a cru durant tout ce putain de temps loin d’elle. Il a pensé à elle. Il a pensé à elle pendant qu’elle n’arrivait pas à l’oublier. Le cœur au bord de la rupture, le cœur qui devient bipolaire. Ce n’est plus lui qu’il incrimine soudain, mais bien elle. La gorge serrée de tous les sanglots réprimés, elle l’entend mettre le point final. Le mal est fait. Le mal est fait. Le mal, il est encore là, bordel. Ne le voit-il pas ? Ne le sent-il pas ? Il préfère souffrir une éternité plutôt que de réaliser. Se dire qu’ils se sont déjà trop déchirés. – Sauf que t’as encore mal. Sauf que j’ai encore mal. La vérité qu’elle expose, le cœur qui explose. Elle laisse tomber les barrières. Elles sont déjà toutes brisées de toute manière. – Je voulais pas. Je voulais pas que tu partes. Je savais que je tiendrais pas sans toi. Les perles salées qui se libèrent, l’âme pourtant toujours piégée dans cet enfer. – Ça m’a rendue dingue de me dire que tu pouvais croire que tu trouverais ce dont t’as besoin, là-bas, plutôt qu’avec moi. J’ai tout ramené à moi. Elle se rend compte. Elle se rend compte en même temps qu’elle parle, combien c’est vrai. Combien elle a été égoïste, finalement, autant que lui. P't-être même plus encore que lui. – J’étais tellement en colère contre toi. Mais j’arrivais pas non plus à me détacher de toi. Chaque fois que tu rentrais, chaque fois que tu revenais. Je revivais. La voix cassée, elle l’a. Le visage mouillé. Les blessures enfin avouées. – Mais je voulais pas te faire de mal, j’en avais rien à foutre des autres, je… J’avais tellement de haine en moi, et j’arrivais pas à l’exprimer, j’arrivais pas à te le dire. Parce que chaque fois que t’étais là, j’oubliais tout ça. Et je… Je crois que j’voulais juste que tu réagisses.

Sauf qu’il l’a fait,
Mais pas comme tu l’espérais.


Elle a le cœur qui bat à tout rompre. La douleur toujours là, fugace. Mais le poids un peu moins lourd à délivrer. Elle prend une respiration, comme pour se calmer, comme pour retrouver les dernières forces qui lui restent. – Je suis désolée. Je suis désolée, Morgan. Désolée de l’avoir trompé. Désolée de n’avoir pas su lui donner ce qu’il fallait. Désolée de l’avoir si souvent malmené. Désolée, finalement, de l’avoir si mal aimé. L’avoir tant aimé qu’elle en a oublié ce que lui ressentait. Ce que lui, il vivait.



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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Sam 24 Aoû - 16:05

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l'humidité dans le fond de ses yeux. surement la chose qui l'a touché. cette fragilité subitement mise en pleine gueule. il déteste voir les gens pleuraient. surtout lorsqu'il en est la cause principale. ça lui rappelle trop de souvenirs. ça te rappelle les yeux larmoyants de ta mère. la chance qu'il n'a pas saisi de la prendre dans ses bras, il s'est éloigné d'elle comme on s'éloigne de la peste. il regrette morgan. de ne pas avoir saisit les mains de sa génitrice sur cette même seconde où elle le suppliait du regard, avant qu'elle ne fasse volte face. avant que la léthargie connu de tous ne refasse son apparition et qu'elle se détourne de lui. c'était futile. juste une putain de seconde et pourtant, ce jour là, il avait cru la regarder durant des heures. au fil des temps écoulés, morgan s'est rendu compte qu'il était plus simple de vivre dans l'isolement. dans ce monde qu'il a lui même choisi. refusant de s'en sortir. affronter les problèmes comme ils sont. il n'en est pas capable. la facilité, la lâcheté. loyal envers rien. pourtant il l'a été pour une patrie, s'est vite rendu compte que ça aussi ça n'avait pas le moindre sens. à part, peut être, celui de laisser exploser cette violence. on ne le jugeait pas pour ses actes. on ne le jugeait pour rien. uniquement pour le nombre de cadavres éparpillés. les ennemis étaient partout, facile à viser, facile aussi de pas éprouver ce doux sentiment de culpabilité. pourtant, il t'a rongé et le fait encore. silencieusement.
elle a fini par se tirer,
t'es pourtant pas prêt à capituler.

y a cette voix qui résonne dans son crâne. cette voix qui lui siffle de la retenir. juste une dernière fois. comme cette danse qu'ils avaient partagé y a de ça des heures et pourtant, ça lui semblait si limpide sur le moment. l'inspiration qu'il prend, il s'injure lui même de sa connerie. t'es allé beaucoup trop loin. t'es pas prêt à affronter ce que vous avez toujours renié. ça fait mal à son palpitant, ça le fait revivre inlassablement. de ses doigts, il attrape la poignée, suit ses pas dans la nuit macabre qui s'est fièrement installée. elle s'efface, laisse planer dans son sillage le goût de l'amertume et de l'inachevé. il accélère le pas, l'appelle de sa rauque voix. elle s'évapore aussi, au rythme de ses foulées. il croit suffoquer, le temps d'un instant. revivre un instant qu'il espérait ne jamais contempler jusqu'à ce qu'il ne finisse par la rattraper. ses doigts se posent sur son épaule, la force à se retourner mais surtout, à s'arrêter. les pupilles cherchent les siennes, s'y plongent ardemment. il y perçoit ce qu'il aimerait pourtant oublier. ce brin d'humanité qui les a si souvent lié. ce brin de il ne sait quoi. ça lui fend encore le myocarde d'y songer. et cette foutue humidité. il délie sa langue, se laisser aller à ce qu'il aurait dû lui dire depuis des années. il pensait qu'elle le savait ella. qu'il n'avait pas besoin de lui dire ces quelques mots. à croire que si finalement. on ne sait jamais vraiment ce que pensent les gens, l'humanité oubliée. morgan y a cru. à leur histoire, à cet amour vivace et vorace à la fois. à cette flamme qui crépitait dans leurs yeux lorsqu'ils se regardaient. à leurs sentiments, mélangeant parfois le bon comme le mauvais. il y a cru. ne lui a jamais dit non plus. et c'est à coeur ouvert qu'il se livre enfin. les années ont filé. elles se sont ressemblées puis se sont mis à devenir plus acides. ils ont fini par se délaisser. t'as fini par le faire, ça faisait moins mal d'être loin. ça faisait moins mal quand tu lui disais au revoir.
et le mal est fait,
pas de possibilité de revenir en arrière.
derrière ces paroles, y a le pardon à moitié susurrer et les excuses qu'il lui fait. y a tellement de choses qu'il en perd le fil un instant, ne sait pas comment les lui balancer. sept années à se taire. il aurait pu en faire un roman, mais c'est juste contenter de l'important. le reste n'a plus d'importance. il est trop tard. son bleuté se perd dans la noirceur de ses pupilles, il se tiraille l'échine entre l'envie oppressante de tourner le regard et celle de la prendre dans ses bras. morgan ne sait plus comment se comporter. et c'est lorsque le liquide salé vient à perler ses joues rougies qu'il se met à dévier les yeux, incapable de la contempler. elle se délivre ella, balance ce qu'elle a sur le coeur sans filtre. sans un oscillent de sourcil. ils se livrent encore à ce jeu stupide. se faire souffrir dans quel but au juste ? y en a pas. y en a plus. ils ont déjà tout briser. à quoi bon continuer ? sa main vient frotter sa barbe, il l'écoute et se perd à la fois dans le sillage de cette nuit. il aimerai juste que ça s'arrête. qu'ils cessent cette mascarade. ce besoin viscérale de se faire mal. épuisé, fatigué. ils suffoquent tous les deux, sont surement incapables de tourner la page. morgan n'a pas de réponse à donner à donner à ce qu'elle ressent, se contente simplement d'écouter cette complainte sans nom. la laisse se délivrer d'une souffrance trop longtemps oppressée. et ella l'achève avec les excuses. celles qu'il n'attendait plus depuis des années. ses yeux reviennent aux siens, le coeur serré et l'âme déjà mise à bas. des secondes de flottement avant qu'il ne s'approche lentement. sur le fil, comme s'il allait la briser une dernière fois. ses phalanges se posent sur ses joues humidifiées et d'un geste lent, il efface les gouttes qui y ont perlé. dépose à la deuxième main, prend son visage en coupe et approche le sien. il a longtemps oublié ce qu'elle avait bien pu ressentir. ce manque cuisant, alors qu'il s'évertuait à se chercher inlassablement. il l'a oublié pour l'armée inconsciemment. s'est joué d'un égoïsme sans nom. pitoyable quand t'y pense alors que tout ce que t'avais besoin, tu l'avais déjà. j'te rends ta liberté. un murmure qui se perd dans les chimères de lui. s'envole avec la brume qui les entoure. et morgan finit par déposer ses lèvres sur les siennes. un dernier baiser, pour un dernier au revoir. le point final d'une belle histoire. ça à le goût de l'éternité et à la fois de l'inachevé. comme s'il lui disait tout ça à contre coeur alors qu'il sait même pas ce qu'il attend du futur. surement rien. dans tous les cas, ce soir, il jouera pas à l'égoïste une fois de plus, une fois de trop avec elle. il y goutte à ses lèvres, ressent les pulsions de son coeur. avant de s'en détacher, de ravaler le brin d'humanité qu'il aurait bien pu le servir. et ses doigts filent, marquent une dernière fois la peau de son visage. il recule, met cette putain de distance dont il a besoin et enfoui ses mains dans les poches de son jean.
il prend le large,
dans la nuit, emporte avec lui ce qu'il reste d'eux.
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Message Sujet: Re: Le rouge et le noir. (Morgan)   Le rouge et le noir. (Morgan) - Page 2 Empty Lun 26 Aoû - 16:51


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{ Le Rouge et Le Noir }
crédit/ tumblr ☆ w/@Morgan McGrath

Tant de choses qu’ils ne se sont pas dites. Tant de sentiments qu’ils ont choisi d’esquiver. L’amour qu’ils ont renié. Elle ne sait pas si c’est elle, la responsable, ou bien si c’est lui. Si c’est la vie. Juste l’impression de l’avoir loupé. Des années entières à se courir après, à se chercher, à se détester, sans finalement jamais se trouver. Le coche manqué, la vie qu’ils auraient pu avoir à jamais évaporée. Il n’y a plus rien. Elle s’en rend compte alors qu’elle parle, qu’elle parle tant, comme elle ne l’a jamais fait. Elle devrait se sentir libérée d’un poids. Libérée de cet amour mortel, cet amour qui a toujours eu raison d’elle. C’est peut-être un peu le cas. La délivrance d’avoir enfin dit tout ce qu’elle a gardé sur le cœur trop longtemps. La souffrance qu’elle extériorise enfin. Les excuses qu’elle a toujours refusé de prononcer, les sentiments qu’elle a tant voulu cacher.

Tous ces mots qu’on ne dit pas,
Tous ces maux qu’on garde en soi.


Ils arrivent trop tard. Ou peut-être juste que c’est leur amour leur responsable. Trop violent, trop venimeux, trop empoisonné pour subsister. Elle se rend compte que c’est fini sans avoir besoin de le formuler. Pas besoin de l’exprimer. C’est le silence qui lui répond. Le silence qui lui parle plus que tout ce qu’il n’a jamais pu dire. Parce qu’il n’a jamais été silencieux, Morgan. Il a été en colère, fou de rage. Empreint d’ironie ou de sarcasme. Il a pu aussi se montrer glacial, cruel. Tout comme elle.

Mais, jamais, il n’a gardé le silence,
Celui qui indique qu’il n’y a plus aucune chance.


Le cœur qui se met à ralentir. L’impression qu’il part à la dérive. L’impression que tout est en train de se finir. Sept ans plus tard, sept ans trop tard. Les larmes qu’il choisit d’effacer, comme un amour qui n’doit plus exister. Elle ne le quitte pas des yeux, Ella. Elle sait que c’est la dernière fois. La dernière fois qu’ils sont si proches, la dernière fois qu’ils se rencontrent. Il dit lui rendre sa liberté, alors qu’elle est toujours aussi brisée. Mais c’est peut-être mieux comme ça. Ce sera peut-être plus supportable, plus vivable. Peut-être même qu’un jour, elle arrivera à vivre sans lui. Qu’elle ne se contentera pas de la survie. Peut-être que, lui aussi, il trouvera un jour le bonheur. Ou simplement une rédemption à son cœur.

Mais ce ne sera pas avec toi,
Ce ne sera pas toi.


Les yeux qui se ferment devant sa délicatesse. Jamais douceur n’a été telle douleur. Elle respire une dernière fois l’odeur qu’elle connaît le mieux au monde. Les lèvres qu’elle a le plus scellées aux siennes. Le baiser a le goût salé des larmes que l’on a trop voulu retenir. La bouche qui lui appartient, une dernière fois, mais il n’est déjà plus à elle. – Au revoir, Morgan. Les derniers mots qu’elle prononce cette nuit, les plus douloureux. Il n’y a plus rancœur ni colère, juste ce vide en elle. Alors qu’elle le regarde partir, dans la pénombre. De leur amour, il ne reste plus que son ombre.

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