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| hooked on a feeling (astrée) | |
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Brandy Hartwell;
-- born under a red moon -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
laurel. ethereal. 3468 1717 28 elle offre son corps sans réserve, elle s'amourache et se détache à la vitesse de l'éclair. perpétuellement en quête de cette drogue naturelle. elle donne le change en tant qu'étudiante en fac de psycho'. mais la vérité, c'est que ça fait trois mois qu'elle n'y a pas mis les pieds.
☆ ☆ ☆ max - eden - anyone ? - anyone ?
| Sujet: hooked on a feeling (astrée) Sam 22 Juin - 3:27 |
| octobre 2018, metropolitan opera de new york. là où en vingt quatre années de vie, elle n'avait jamais mis les pieds. et il s'en était suffit d'une seule pour bousculer l'ordre établi. quelques trois cent jours pendant lesquels elle avait eu, de nombreuses fois, l'opportunité de fouler ce parquet mythique et d'user les sièges en tissu réservés aux spectateurs. au même titre qu'elle s'était laissé porter par les mélodies, au coeur du lieu qui impressionnait par sa grandeur et son décor si majestueux. n'étant pas de celles qui s'émerveillaient face à l'élégance, elle avait détonné au beau milieu de la foule brandy. la mine boudeuse, le soupir las trop souvent au bord des lèvres. à maintes reprises, elle avait agacé ces voisins qui lui avaient adressé des regards lourds de sens. de ceux qui pourtant ne l'avaient pas fait ciller davantage. elle n'en avait que faire de ce qu'on pouvait bien penser d'elle, de ce qu'on pouvait bien avoir à lui reprocher. elle n'était pas venu là pour se faire des amis. quand elle n'espérait que se tirer au plus vite, pour retourner vaquer à ses occupations et se fumer un joint qui la détendrait. parce qu'elle en avait besoin plus que jamais à cet instant. tant qu'elle avait manqué de fermer les yeux avant que les premières notes ne résonnent sous les toits. n'en ayant qu'à peine eu le temps quand elle avait senti la musique l'envelopper. d'une manière toute nouvelle, d'une manière si singulière. et un quart de seconde, elle avait cru perdre pied. c'était à un visage, à des mouvements naturels qu'elle s'était raccroché. c'était à une douceur sans pareille, à des gestes si voluptueux. c'était à une sensation addictive, à des émotions percutantes. immédiatement, elle a cessé son mauvais esprit et elle a écouté. les doigts et l'instrument. la mélodie et ses sentiments. et t'as été touché en plein coeur. t'es parti tellement loin, ailleurs. tu t'es même promis de revenir goûter à cette ferveur. un peu, beaucoup, encore. elle venait de se faire avoir brandy. coulée à pic là où elle s'y attendait le moins. juin 2019, metropolitan opera de new york. la rengaine était devenue délicieuse. à chaque seconde, elle se révélait encore un peu plus envoutée. t'avais jamais apprécié ce genre d'endroit, ni ce genre de musique qui avait toujours eu un effet soporifique sur toi. jusqu'à ce que tu te cognes à cette musicienne et ses talents tombés du ciel qui ne cessaient de t'éclabousser. par un miracle qui lui échappait, elle s'était laissé prendre au piège. comme si elle avait accepté la chute sans essayer de se battre pour maintenir un semblant d'équilibre. il y avait ses doigts qui ondulaient en rythme, ses oreilles qui n'entendaient plus que la musique. sourde qu'elle était devenu au monde extérieur, happé par les notes qui la faisaient toujours plus vibrer. il y avait ses tripes qui remuaient à l'intérieur, qui lui faisaient perdre le nord et le sud. comme la ballerine d'une boîte à musique qui ne répondait qu'à une seule symphonie. et soudainement, les instruments se turent. la réception était belle, la réception était grande. à l'image de l'endroit, comme toutes les précédentes. ce n'était pas la première fois qu'elle trainait là brandy, ce n'était pas la première fois qu'elle l'observait jouer des coudes et offrir des sourires à l'assemblée. pourtant, elle restait en retrait. peut-être dans une peur irraisonnée de montrer trop d'elle, ou dans une pudeur excessive qu'elle ne savait exprimer que sur une scène. et toi ? est-ce que tu t'étais déjà montrée plus avenante que celle dont tu savais les moindres mouvements ? est-ce que t'avais relevé la tête et bombé le torse rien qu'une fois dans l'idée de l'approcher ? non, tu te contentais d'observer. de loin, sans te montrer, dans te dévoiler. deux âmes, deux êtres. si proches et pourtant, si éloignés à la fois. c'est dans un instant comme celui-là que son herbe lui manque cruellement. celle qui saurait gommer avec habitude ses craintes les plus profondes et les plus enfouies. les coupes de champagne sont sa seule échappatoire. le seul coup de pouce salutaire dont elle saurait user pour ne pas perdre sa fin de soirée. et ses pas la guident, et ses pas lui montrent le chemin. celui dont elle s'était détourné trop souvent mais qu'elle franchirait ce soir. la violoniste en ligne de mire, elle ne faiblit pas et avale la distance qui les séparait. il faut croire qu'une coupe ne vaut décidément pas un violon. elle la sent désarmée sans ce qui devait être comme un prolongement de ses bras, de ses mains. bonsoir. t'as conscience de ne pas être à ta place, de ne ressembler en rien au public qui arpentait la salle. tu devais sûrement être l'erreur de casting, le mouton noir dans la bergerie. t'en es même pas inquiétée pour autant. j'voulais simplement vous remercier, j'ai passé un excellent moment. encore un. l'attitude paisible, les mots attentifs et la politesse qui ne lui fait pas défaut. brandy se pare de sa plus belle combinaison, cachée derrière un masque qu'elle ne revêtait pas assez. avant aujourd'hui. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: hooked on a feeling (astrée) Sam 22 Juin - 18:51 |
| elle sait faire beaucoup de choses astrée. elle sait jouer du violon évidemment, elle sait citer les planètes du système solaire de la plus proche du soleil à la plus éloignée. elle sait reconnaître les constellations et peindre un coucher de soleil. elle peut cuisiner n'importe quoi, mais là où elle excelle le plus, c'est dans les faux semblants. elle est entraînée depuis longtemps maintenant, à devoir sourire pour sauver les apparences, sa propre famille n'en est qu'une. mais si elle est devenue une professionnelle du mensonge, cela ne veut pas dire qu'elle est à l'aise avec cela. la voilà au milieu d'une pièce pleine de collègues, de noms influents du milieu de la grande musique et pourtant elle reste seule dans son coin astrée. un bras croisé sur sa poitrine quand la seule utilitée du second est de mener son verre à ses lèvres. un après l'autre et déjà ses yeux se perdent sur l'immense horloge alors qu'elle se demande au bout de combien de temps serait-il acceptable pour elle de partir. elle ne sait pas astrée. elle ne sait pas pourquoi est-ce qu'elle n'aime pas la compagnie des autres, une fois un prétendu prince lui a signalé que c'était simplement parce qu'elle se pensait trop bien pour la compagnie de simples mortels, et alors elle se dit qu'il n'avait peut-être pas tord. que le problème vient d'elle, qu'à force de mensonges et de secrets, sa famille a fait d'elle quelqu'un dénué de sentiment. elle est prête à partir astrée et tant pis pour ce qu'on pourra dire, elle en assez des conversations superficielles sur le prix de sa bague ou l'absence de son fiancé. mais il y a une voix et tout s'arrête. elle connaît la mélodie astrée. elle joue les plus belles d'entre elles, mais cette voix arrête le monde à la seconde où elle parvient aux oreilles de la britannique. elle se retourne astrée, aussi troublée par la voix mélodieuse que par la beauté sauvage qui lui fait à présent face. un regard qu'elle a déjà pu observer à plusieurs reprises, un regard qu'on lui a déjà fait remarquer à plusieurs reprises. un regard qui lui appartient alors qu'elle est sur scène, sans qu'elle n'en sache la réponse. j'aime à penser que ce n'est pas le champagne le problème, mais les autres. un léger sourire se dessine sur ses lèvres, le premier de la soirée. le premier depuis longtemps, un sourire qui ne reste pas longtemps, tant la confusion vient déjà fracasser son cerveau. je ne parlais pas de vous. votre présence ne m'importune pas pour le moins du monde. elle ferme les yeux astrée, tente de reprendre sa respiration avant de les ouvrir à nouveau et de les planter dans ceux de son interlocutrice. je veux dire, bonsoir. le calme s'installe de nouveau dans sa poitrine alors qu'elle porte de nouveau son verre à ses lèvres, courage liquide certainement. elle l'écoute, surprise par ses paroles. vous n'avez pas à remercier, c'est mon travail. elle ne sait pas y faire astrée avec les gens, avec la société, drôle quand on sait le milieu dans lequel elle vit depuis toujours. excusez moi, ce n'est pas ce que je voulais dire. merci tout d'abord, vous êtes la première personne à me parler musique ce soir. c'est un changement agréable. elle respire, souffle, le sourire refait surface et elle semble enfin se mettre à voir la lumière au bout du tunel. je me demandais au bout de combien de représentations vous auriez le courage de venir me parler, je suis heureuse de voir que ce n'est pas autant que ça. oui elle l'a remarquée. parce qu'elle remarque les jolies filles astrée, c'est son plus grand secret, mais son plus beau aussi. |
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