fuoco incontra gazoline ± Dakotalisa

fuoco incontrΛ gazolinΛ

dakota & annalisa

«L'amitié ne rend pas le malheur plus léger, mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d'en partager le poids, et ouvre les portes de l'apaisement. » Tahar Ben Jelloun

Tu te relèves légèrement de ton bureau, et regarde l'immense feuille que tu t'évertues à noircir depuis plusieurs heures déjà. Il fait sombre dans ton atelier, seul ton néon de travail et les lumières extérieures viennent éclairer ton antre. Le shop est calme, tes collègues sont déjà rentrer chez eux, t'abandonnant à ton acharnement. Ton souffle s'abat sur le papier faisant virevolter les particules de gomme usagées, te donnant une vue assez dégagée de ton croquis. La pointe du crayon de bois se trouvant entre tes mains habiles vient appuyer certains de tes traits, ombrager un peu plus certaines zones trop claires à ton goût. Ton travail est minutieux, précis. Chacun des détails sont étudiés et réalisés de la plus cohérente des façons en fonction de ton client et de sa morphologie. Et quelle morphologie, quand il s'agit de Dakota. L'italie en toi t'octroies un goût naturel pour les belles choses, et ton meilleur ami est l'une des plus belles créatures qu'il t'ai été donné de tatouer sur le sol américain. Ses yeux profonds, sa carrure imposante, ses abdominaux travaillés, son nombre impressionnant de tatouages... Lui même à réussi à te faire avouer que tatouer un si joli corps est agréable. Pff. Lui aussi d'ailleurs doit avoir un peu de sang italien caché dans tout ça, tant son côté charmeur, flatteur et joueur te rappelles les hommes de ta douce patrie.

Tu sors ton téléphone de la poche de ta salopette et écris un bref message à ton client faisant maintenant partie intégrale de ta vie. "bello, j'ai fini ton dessin. Tu veux passer voir où est-ce qu'on cale ça? La porte arrière est ouverte, t'as qu'à monter." parce que t'es impatiente, parce que tu te sens seule aussi, et que t'as besoin de lui. T'as peur d'être seule, peur de tes pensées sauvages et assassines. Tu ne penses qu'à les voir danser, brûlant comme des torches incandescentes. On te l'a promis, tu l'auras ta vengeance. Le meurtre de l'homme de ta vie et votre enfant ne restera pas impuni plus longtemps. Tu ne sais pas ce qui t'agites, leurs fin imminente ou ce poids prêt à tomber de tes épaules pour s'éparpiller aux quatre vents dans un nuage de cendres. Tu saisis la bouteille de sambuca traînant sur ton plan de travail et te sert l'équivalent d'unbon fond de verre. Portant le verre à tes lèvres, le doux breuvage anisé vient alors tapisser ta gorge de cette sensation chaude et brûlante.Tu te relèves, ton corps craquant de toute parts, endolori lui aussi d'avoir été dans une position inconfortable pendant un long moment. Tu te diriges vers l'une des larges vitres de ton atelier que tu ouvres, une clope à la bouche que tu allumes une fois l'air frais atteignant ton visage. Ton corps légèrement penché vers le vide, ton regard se perd dans l'immensité du Queens et de new-york ; tandis que tes poumons se déchargent de la fumée grisâtre que tu relâches dans un légère masse opaque. T'espères qu'il te rejoindra, ton acolyte. Bien que tu ne t'en fasses pas, tu sais que jamais ton soldat ne manque à ton appel.

(c) DΛNDELION

fuoco incontra gazoline ★ watch me burn
(musique)
Un petit coup rapide. Toujours, ce besoin, cet envie qui noie ton être dans l’absurde. L’infirmière de ta mère, t’avais promis de pas recommencer, t’avais juré de ne pas la prendre à nouveau. Mais ce sourire aguicheuse, ce regard de braise qu’elle te sert. Elle est la seule qui peut te consoler dans tout ça, elle est la seule qui guérit de manière éphémère tes maux, qui soulage ton être, ton envie qui ne cesse de tirailler. T’es qu’un homme qui ne mérite pas la lumière que t’apportent les autres. Tu aurais dû suivre Hakan, t’aurais dû, mais t’as pas pu, car le regard de ta mère si perdu, si crédule ne cesse de t’interpeller.
Une fois de plus, la violence est tienne, ton corps qui se contrôle que peu face au sien. Tout vas très vite, que tu oublies de réfléchir, car ton cerveau est en stand-by, il est inutile de penser pour ce que tu viens de faire. Une partie de jambe en l’air, un pansement sur les maux qui te rongent, les mots de ta mère qui te tue, ce n’est pas la première fois, pas la dernière. Tu guéris comme ça, mais le pansement n’est pas waterproof alors il ne tient que très peu de temps, il ne tient clairement pas.
T’es pas lui, non mais les mots de ta mère te rongent, tu lui ressembles et c’est la pire des choses à savoir, tu ne voudrais pas lui ressembler. Qui voudrait ressembler à son putain de géniteur qui n’est qu’un monstre ? Son sang qui coule dans tes veines, l’ADN qui te colle à la peau. T’es peut être qu’un monstre, t’as peut être pas droit d’avoir et de prendre le bonheur, celui-là, tu veilles bien à le repousser, à l’envoyer virevolter loin de toi.
Seul dans le noir, elle est repartie quand les cris de cette femme forte se sont fait entendre. T’as pas fini de sombrer, l’obscurité n’est pas rassurante, la vie ne l’est pas. T’apprends que le démon de ta mère est ton sosie, que ce monstre qui l’a brûlé, qui s’est servi d’elle te ressemble. Tu voudrais disparaître, ne plus être, mais tu ne peux pas, car qui songerait à s’occuper de cette pauvre femme qui se fait ronger intérieurement par sa vie. Femme forte qui a tenu le coup, jusqu’à ce que ses enfants, les siens comme ceux des autres recueillis avec douceur en la personne de Arès et Hakan soient en sureté, capable d’être débrouillard.
Si seulement elle savait ce que tu serais capable de faire pour elle, si seulement. L’amour berce ton regard quand il est posé sur cette douceur de la vie qui a été ruiné par les brutes du monde. Et toi tu penses à elle. Onyxx. Tu le sais qu’en continuant à la lire, à répondre à sa douceur, ta noirceur l’emportera, tu finiras par la détruire comme ton père l’a fait avec ta mère. Alors, faut arrêter de songer à répondre à ses dernières mots, il le faut, pour ne pas créer de nouveau maux.
T’es dans un combat avec toi-même, quand ton téléphone à clapet sonne, un sms. T’avais bien dit t’aime pas tout ça, mais c’est Lisa. Douceur épicé qui écrit sur ta peau, à nouveau. Une autre personne dont tu devrais être qu’un inconnu, juste un tatouage, mais la vie fait que tu croises les bonnes personnes quand ces dernières ne croisent que l’homme qui les mènera à leur perte. T’es l’arme qui tueras les tiens, t’en as conscience, tu le sais que t’es le poison de leur vie, à tous, même ceux à qui tu n’as pas eu la chance de glisser tes opales dedans. Glissant petit à petit dans tes propres ténèbres, t’as pas pu te retenir. T’es arrivé chez elle, le cœur mort, la mauvaise graine toujours debout, t’es encore déboussolé, encore à terre, mais t’as rampé, pour pourrir la vie d’une autre personne ? Non. T’as plus envie de soulever Lisa et de la soutenir de ton mieux. Mais t’es à terre, alors comment tu pourrais l’aider elle aussi, cette douceur.
Devant sa porte, tu voudrais le dire : je te briserais comme tout ce que je touche, tu ne peux pas me laisser entrer dans ta vie encore et encore. Enfermes toi loin du loup qui est en train d’ouvrir ta porte avec le cœur si lourd.
Tu entres et tu la rejoins. « T’es bien mélancolique ! » que tu lances à la belle à moitié habillé, alors que tes yeux comme une obligation se délectent du spectacle. Tu ne devrais pas faire, tu ne devrais pas faire ça, mais tu le fais. Les opales qui se noient sur ses courbes, le sourire qui charme sans le vouloir. T’approche de la divinité, la main qui se pose sur ses hanches, pour l’amener à toi. Un tendre câlin, un peu brusque dans les mouvements. Tu le sais, tu le sens qu’elle avait besoin de ça. Sa vie est un brouilla comme la tienne, alors comme une promesse de se tenir la main dans la massacre, vous êtes prêt à donner votre peau, ensemble.
Noyons nous ensemble dans les ténèbres qui nous encerclent. Ne combattons plus. À quoi bon.

@annalisa de bertolis fuoco incontra gazoline ± Dakotalisa 2465598603

(c) noctae

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dakota & annalisa

«L'amitié ne rend pas le malheur plus léger, mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d'en partager le poids, et ouvre les portes de l'apaisement. » Tahar Ben Jelloun

Une voix masculine fortement familière vient te tirer de ta rêverie passagère. Tu ne peux t'empêcher de retrouver le sourire, lorsque tu te retournes et que Dakota se dessine dans l'encadrement de ta porte. Vos regards se croisent un instant, et dans la pénombre de ton atelier mal éclairé, t'es presque persuadée d'en déceler un peu dans ses yeux aussi, de la mélancolie. "Tu peux parler, viens là." que tu souffles, avant que la main de ton soldat ne se pose contre ta peau vos deux corps allant à la rencontre l'autre. Sa main rafraîchie par l'extérieur viens faire frissonner ta hanche nue qu'il vient attraper pour te prendre dans ses bras, de cette façon légèrement bourrue que tu affectionnes particulièrement. Il te prend dans ses bras un instant, tu le serres à ton tour, te délectant de cette étreinte. Puis vous vous séparez, et tu viens poser un baiser sur la joue de la magnifique créature qui viens de te rejoindre. "T'en fais pas, mes pensées s'étaient rendues en Italie pendant un instant." que tu précises, comme pour ne pas l'inquiéter de ton état. Désolée Dakota, j'étais en train de me délecter de leurs futurs cris d'agonie. Parce que c'est à mon tour de rentrer en guerre. A ton tour d'en revenir triomphante. Tu t'en vas refermer la fenêtre à laquelle tu étais penchée un peu plus tôt, t'éloignant un bref instant de ton meilleur ami d'un pas léger.

Tu te retournes de nouveau, avec un large sourire aux lèvres. Comme si la fermeture de la baie avait emporté tes sombres scénarios et envies avec elle. Tu frappes tes paumes de main l'une dans l'autre d'un "clap" sonore, signe qu'il était temps pour toi de te remettre au boulot. Parce que le tatoué n'est pas venu que pour tes jolis traits bien-sûr. "J'ai bossé toute la nuit dernière sur ce petit bijou alors t'auras intérêt à le bichonner." t'es presque menaçante, avec ton petit index s'agitant pointé en sa direction du haut de ton mètre soixante. Toute la nuit t'as crayonné, toute la journée t'as tracé, puis recommencé ton croquis afin d'en faire un stencil que tu pourrais poser sur les côtes de ton ami. "J'ai essayé de faire en sorte que ça ce mêle assez à ton dos, sans que ça ce déforme ni que j'ai besoin de repasser sur l'autre pièce." que tu lui précises en finissant ta cigarette, qui s'est au final fumée elle même tandis que tu l'écrases dans le cendrier posé proche de la bouteille d'alcool italien. Tu te désinfectes les mains, enfile une de paire de gants en latex noir que tu fais claquer en regardant Dakota d'un regard puant le sous entendu prostatique en riant. Tu tends ton croquis et le calque au soldat tout en préparant le calque en carbone destiné à aller se coller contre sa peau.

Le matériel nécessaire à la pose du calque est prêt, tu prépares ta table de tattoo et invites ton client et ami à se placer dessus. "Allez, fais sauter le haut que je place cette petite indienne voir si ça te plaît." T'en doutes pas, qu'il lui plaise. Parce que déjà tu sais qu'il à une confiance aveugle en tes capacités d'artiste, et qu'il t'as déjà laissé carte blanche sur son épiderme. Puis parce qu'il est mignon, ce portrait. elle est douce pocahontas, expirant la fumée de son calumet ses pensées perdues au loin.

(c) DΛNDELION