broken. (love)

trois milles dollars.
ce n’est pas grand chose. c’est le salaire d’un cadre moyen, le prix d’un canapé en similicuir. c’est la somme totale des pourboires que doivent se faire les filles du sapphire en une semaine. c’est un allée-retour en première classe pour dix jours à Hawaii, la pension alimentaire d’un mari imprudent. c’est le prix d’un vase de collection, d’une bouteille de scotch acheté aux enchères. une nuit dans la suite nuptiale d’un des meilleurs palaces de la ville.
trois milles dollars.
c’est ce que les revendeurs sont censés ramener toutes les semaines, des fois même plusieurs fois par semaines. c’est plusieurs grammes de meth, de cocaine mélangés à divers autres opioïdes. c’est un huitième de ce que la vente de substances illicites leur rapporte.
trois milles dollars.
c’est ce que ce branleur de vandeley leur doit et ézéchiel en a fait une affaire personnelle. bien que ces hommes lui aient dit qu’ils s’en chargeraient avec joie, il a saisi une batte de baseball -le joujou préféré de l’équipe des hell’s angel- et s’est enfui dans la nuit éclairée. ce sont des indics qui lui ont trouvé l’adresse du voleur. il a les nerfs qui s’enflamment lorsqu’il se trouve en bas de l’immeuble, dans l’un des quartiers les plus riches du queens. ses mâchoires se serrent, il s’imagine déjà lui faire la peau.
c’est avec un grand coup de chance qu’il pénètre dans le hall, jouant de l’étourdissement du portier pour se lancer jusqu’à l’ascenseur. quarante cinquième étage, c’est ce qu’on lui a dit, il n’y a que deux portes, ce sera celle de gauche. c’est le bout de la batte qui frappe contre la porte qu’il imagine blindée. il a le sourire aux lèvres, la patience qui s’étiole. j’espère que t’es pas chez toi, que le destin sera de ton côté, j’enverrai un des mes gars demain, il sera certainement plus clément. plus il pense à l’instant où il l’aura devant lui, plus il se dit qu’il n’aurait jamais dû venir jusqu’ici. qu’il se pourrait qu’il déraille plus que prévu. il est prêt à faire demi-tour quand la porte s’ouvre. love n’a pas le temps de réagir que ézéchiel lui cale le haut de la batte sur la joue, il appuie si fort que l’homme heurte le mur derrière lui et que le blond se permet d’entrer. l’objet en bois seul rempart entre leurs feux corps. il l’observe de haut en bas, les pupilles déjà voilée par la folie passagère. comment tu vas love ? qu’il crache, observant rapidement les lieux, comme un prince à ce que je vois ! il laisse la batte retomber le long de ses jambes et se promène avec dans l’appartement. trois milles dollars. qu’il scande, sans même le regarder.

T'as été fort. T'as mis longtemps avant de retoucher à la coke. Aujourd'hui pourtant, n'étais pas un de ses jours. Parce que tu savais pertinement que tu merdais, d'une solidité. Parce que tu te sentais dépassé, prisonnier. Que t'osais pas en parler à papa, même si t'insistais pour qu'il trouve des acheteurs pour tes nouvelles toiles. Tu insistais peut-être trop et ça, ça te faisais paniquer davantage. T'avais besoin d'une cigarette, celle que tu brulais dans l'appartement, la porte de la terasse ouverte, mais pas envie d'y aller, parce que le vide pourrais être trop tentant. Comme le sac de coke, abandonné sur le comptoir. Elle te regardait, te fucking draguait et tu passais ta langue sur tes lèvres en tentant de résister. T'avais juste envie de ça. De te sniffer une bonne ligne, peindre jusqu'à plus d'inspiration, jusqu'à mal au coeur. Jusqu'à appeler Viv, te perdre contre lui en l'enmener en soirée, là où tu pourrais enfin bien vendre, même si t'étais pas certain que ça te sauverais, parce qu'il manquerait toujours de la cam versus ce que t'avais vendu. Tu cherchais une solution et la seule que tu trouvais s'étalais en une fine ligne blanche sur le comptoir, quand t'abandonnais tout. Renifflant tout sur le comptoir. Le poudre qui brulait des sinus avant de se glisser dans tes veines. La tête rejetée par l'arrière, tu respirais profondément par la bouche, les yeux fermés, attendant de sentir le rush, cette espèce de jouissance qui t'avais trop manquée.

Pas encore le temps de te sentir comme le roi du monde, que ça cognais à la porte et que tu sursautais. Merde. C'était peut-être papa ? Tu balayais nerveusement le comptoir du revers de la main, frottais tes mains ensemble, faisant disparaitre le petit sac dans le tiroir, essuyant le dessous de ton nez, reniflant quelques bons coups avant d'aller ouvrir, éternellement sans t-shirt. Tu te retrouve, un batte de baseball contre la joue, les mains levées dans les airs quand tu recules. Tu réfléchis rapidement, qui t'as baisé qui fallait pas, qu'est-ce t'as fait, plisse de yeux pour voir la gueule du caïd. Ah, oui. Merde.

« Relax ! » C'est tout ce que tu trouves à lui dire quand il s'énerve devant ce qui à l'air d'être ta vie de prince. Oh, il est pas au courrant, lui, que t'es un sale parasite qui vit aux dépends des autres ? Il pense quand même pas que c'est leur came qui t'as fait gagné tout ça. Il te lache, se promène dans l'appartement quand tu masses ta joues, tentes de renifler discrètement. « C'est pas mon appart'. » Que tu sens le besoin de préciser, comme pour t'excuser avant qu'il réclame son dû. Trois milles dollars. T'en as que deux et t'es pas encore arrivé à trouver l'idée du siècle pour ce qu'il te manque, ce que t'as consommé.  « Ouais je sais... Écoute, on pourrait peut-être faire un arrangement ? » Que tu cherches à le convaincre alors que le plan se construit doucement dans ta tête. Ça incluait quelques mensonges de ta part, pour sauver ton cul. Mais c'est pas tout ce qu'ils faisaient les camés, mentir pour se sauver la peau ? Tu regardais le beau bandit serpenter dans ton appartement. T'avais pas vraiment peur qu'il te fracasse quoi que ce soit. Tu foutais de cet appartement où rien n'était à toi. T'avais pas vraiment de famille avec laquelle ils pouvaient te menacer, raison de plus pour garder Vivi loin. Pourtant, ton coeur se pinçait quand tu le voyais passer à côté de ton nouveau chef d'oeuvre, toile monumentale qui reposait près de la porte menant à la terasse. Le souffle court, l'adrénaline qui rushait quand tu faisais un pas vers lui.

il n’a jamais eu grande patience ézéchiel, depuis gamin. il fallait que les choses aillent vite, toujours plus vite, aussi rapidement que ses connexions inter-neurones. avec le temps, ce n’est pas allée en s’améliorant, et pour combler l’ennui qui le guette atrocement, il a trouvé des méthodes peu conventionnelles. comme arracher des dents, casser des genoux, laisser des cicatrices sur des visages ennuyeux. love a de la chance, sa gueule ne l’emmerde pas, pas encore. c’est pas mon appart’ il se tourne ézéchiel, continuant son avancée à reculons, et qu’est-ce que j’en ai à foutre ? qu’il demande, arquant un sourcil avant de faire volte face. Ouais je sais... Écoute, on pourrait peut-être faire un arrangement ? il n’arrive pas à retenir son rire le blond, caressant de sa batte les bibelots qu’il croise sur son passage. s’il était de plus mauvaise humeur, il aurait déjà tout étalé sur le sol, mais il ne veut pas laisser la colère le gagner aussi rapidement. ah, parce que en plus, tu sais ? c’est devant une peinture qu’il s’arrête, une œuvre pas tout à fait achevé qu’il observe avec la plus grande attention, frappant le bois de la batte contre sa paume à plusieurs reprise, j’pensais que tu avais oublié, qu’un petit rappel à l’ordre suffirait à te faire payer tes dettes. mais finalement c’est de ton plein gré que tu fais traîner les choses love ?! il vient de se poster à côté de lui, le motard est toujours concentré sur la toile. un arrangement ? qu’est ce que tu m’proposes ? il demande, sachant déjà que la réponse ne lui conviendra pas le moins du monde, l’arme vient se poser contre le sternum du brun, il appuie sans forcer, juste pour l’faire reculer et pour l’avoir dans son champ de vison. je t’écoute, et après, je te proposerai le mien, il sourit, en coin toujours. j’vais te regarder tenter d’être persuasif, j’vais te regarder essayer de sauver les meubles, j’vais sûrement me tordre de rire, mais je t’assure love, je repartirai avec ce que tu me dois, et peut-être même un morceau de toi.

Il a vraiment une gueule de badboy et c'est pas pour te déplaire. Il t'offre un scénario fétichiste en plus dangereux. Tu tentes d'expliquer ton manque de payement versus ton petit palais, mais il s'en branle. Il parle pas la même langue que toi, il parle fric et toi, tu compte mal. Il va, revient le brigand, prenant de la place dans ton appartement, pour se montrer dominant. Un peu plus et il pisse sur ta moquette, un peu plus et il jappe, le cléb. C'est quand même fascinant, quand ton regard découpe sa silouhette. T'aimerais ça être là, juste une fois, dans leurs réunion d'Hells. Juste un observateur, un outsider. Juste voir comme ça se joue dans la dominance, dans le phsyique, dans l'obéissance. C'est le moment où tu dois te mettre à genoux, là ? Tu le fais, du bout de ta langue, supplies doucement. Il rigole, froles tes babiles du bout de son batte. Tu louches sur l'objet, certain que ça le fait secrètement bander tout ça. Il joue sur les mots que t'emploies et tu comprends que tu devrais faire très attention à ceux que tu choisis pour les prochaines fois. « Non, pas de mon plein gré. J'ai eu quelques contre-temps de paiements avec des clients. » Que tu cherches à rectifier. Sans vouloir nommer qui que ce soit, sans vouloir lancer qui que ce soit dans la gueule des loups, surtout qu'ils ont rien fait, que t'es le seul responsable. Il s'arrête devant une toile pas terminée. Une toile dont t'as un peu honte tellement elle représente beaucoup pour toi dans la silouhette. Une toile que tu pensais toi-même défoncée, sans en avoir eut le courage. Tu paniques, mais tu te dit que c'est pas grave, que c'est peut-être son destin, ton destin.

Il revient vers toi le motard, ses yeux toujours sur ta toile pendant que toi, tu respires fort. Tu sais pas ce qui est pire, qu'il cogne sur toi ou sur la toile. Il te demande ton offre, poussant contre ton plexus solaire avec le bout de bois, quand tu rencontre le mur, que tu tentes de garder ton calmes, surtout avec ce que t'as dans le sang. Tu tentes de te calmer, de pas montrer que t'as peur. Pas peur d'avoir mal, mais putaing, un batte de baseball, c'est pas vraiment du forplay disons. « Je te donne le double, d'ici quatre jours maximum. Six milles dollars. J'peux même monter à sept pour les intérets, mais j'aurais besoin que vous m'aidiez rien qu'un petit peu... » Que t'oses demander. Parce qu'elle est weird, la suite de ta requête, que peut-être il te l'accordera sans que tu le demandes, plus férocement que ce que t'aurais voulu. Tu te débrouillerais, de toutes façons, tu trouverais un moyen. Pour qu'un parasite comme toi survive jusqu'ici, fallait savoir se démerder.

il n’a jamais aimé les revendeurs dans son genre. de ceux qui oublient bien trop vite que leur mission principale est de fourguer la came, pas de s’en repeindre les narines. il n’a jamais aimé, les mecs de son acabit, des ex-junkie ou autre junkie en devenir. ce n’est pas de son plein grès qu’il leur laisse une chance, il n’est malheureusement pas le seul décisionnaire. ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve dans une telle situation, le sourire aux lèvres, une batte de baseball prête à bousiller le premier os tendu. ce n’est pas la première fois, ça ne sera pas la dernière, il ne s’en lasse pas. il n’y a que sa patience qui est grignoter d’acte en acte, de jour en jour, de seconde en seconde. Je te donne le double, d'ici quatre jours maximum. Six milles dollars. J'peux même monter à sept pour les intérets, mais j'aurais besoin que vous m'aidiez rien qu'un petit peu... il écarquilles les yeux ézéchiel, tend même l’oreille pour être certain d’avoir bien entendu, bien compris. le bois toujours appuyé contre le plexus du brun, il pousse un peu plus fort alors qu’il prend la parole. toi, love vandeley, mauvais payeur notoire, il laisse l’arme remonter contre son torse, jusqu’à sa gorge où il vient tâter la pomme d’Adam, tu m’promets le double dans quatre jours ? ... wahou ! s’il arrête sa menace, s’il laisse la batte retomber jusqu’à frôler le sol ce n’est que pour applaudir théâtralement dans ses mains. mais pour ça, faudrait que j’me mouille encore plus tu dis ? laisse moi réfléchir ... non. qu’il tranche, qu’est-ce qui me dis que tu vas pas te faire la malle, hum ? qu’il ajoute, il s’est rapproché de deux pas, ses yeux clairs ancrés dans les siens il cherche la réponse à ses question. il cherche la sincérité, il ne trouve que le vide laissé par la drogue. ça l’irrite, ça l’irrite tellement qu’il expire bruyamment. on va plutôt faire à ma manière. à deux mains il agrippe le manche, la batte s’écrase avec force contre la table en verre au milieu de la pièce. elle éclate sous le choc, puis ce sont les bibelots qu’il fait valser en moins de trente secondes. c’est pour satisfaire la haine qui s’accumule dans ses veines qu’il cogne autour de lui, avant que son mouvement ne s’arrête à quelques centimètres du crâne de son hôte. quelle partie de ton corps tu aimes le plus ? il arque un sourcil, faisant glisser l’ombre de la batte le long de son corps, de sa tête, à ses genoux en passant par ses hanches. si il s’écoutait, il lui briserait les os un à un, le laisserait pour mort en proie aux sévices d’une hémorragie interne. ce ne serait pas raisonnable, il a déjà laissé trop de preuve, trop de traces de son passage. j’veux mon fric love, et j’le veux tout de suite. sois un minimum intelligent, file moi la came et je te laisserai peut-être l’usage de tes doigts, pour ces jolies peintures que tu nous offres, parce qu’elle est de toi non, cette foutue toile ?

Tu sais que tu deal avec le diable, mais t'es habitué aux enfers. T'es né dedans, vivra toujours dedans, aussi beaux soient-ils. Tu tentais d'lui faire une offre qu'il ne pouvait pas refuser. Peut-être trop ambitieux, trop coké, en plus de l'adrénaline qui pulsait dans tes veines. Délicieux, dangereux mélange. Son batte s'incruste davantage dans ta cage thoracique, remonte vers ta gorge, ta bouche qui s'ouvre doucement, sans un son, cherchant ton air avant qu'il ne te libère de la menace. T'es pas dupe, y'a pire qui arrive. Tu prends juste la pause pour frotter ta gorge, tes yeux noirs posés sur lui. Tu pourrais aussi, juste faire la bête sauvage. Laisser le zombie coké lui refaire le portrait a coups de dents, de doigts cherchant dans sa peau. Un coup le batte disparu, le flingue loin, il lui restait quoi, au beau Ézéchiel, quand il était nu, quand il devait se battre comme un sauvage. T'étais curieux, mais pas con. Ce serait un bain de sang. Et y'a les yeux du petit blond qui te viennent en tête, ne te laissent pas faire la connerie, merde.

Il applaudit, tu pourrais le détruire avec tes yeux. T'avais presque oublié que ses gars là ne croyaient en rien, ni personne. T'affiches ses paranoïa, ses plans auxquels t'avais même pas pensé. Si t'avais voulu te barrer, tu l'aurais fait bien avant. Avant qu'ils ne se pointent à ton appart. Le verdict tombe comme un claque dans la gueule. Aucune pitié dans la cours de Satan ; non. Il revient vers toi, menacer ton corps du sien. C'est dommage que maintenant y'a quelqu'un qui te fais tenir à toi-même. Et t'as pas le temps de défaire toutes ses illusions, celle qu'il cherche à vérifier aux fonds de tes prunelles, là où il ne te reste qu'un minuscule morceau d'âme, de lumière, de flamme. Juste la noirceur, la perdition, la chute d'Icare.

Il se prend les nerfs, brise la table, les bibelots, des petites sculptures que t'avais faites. Ça, ça fait plus mal. Tu pinces les lèvres en regardant les figurines s'éclater au sol, serres les poings. T'es resté calme, t'as tenté de collaborer, sauf que ta patience aussi, s'étiole. T'as presque ce geste impulsif, de lui sauter sur le dos, d'essayer quelque chose. Sauf que y'a sa matraque qui se retourne vers toi et qui s'arrête avant de te pulvériser le crâne.

Il te demande quelle partie de ton corps tu préfères et t'as un rire nerveux. Aucune. T'aimes rien de ton fucking corps. T'es pas bien, dans ta peau, dans ta tête. Pas pour rien que tu te cames autant, que t'as plus envie d'être là, que t'es pas assez courageux pour foutre le camp. Sauf que tu ne l'attendriras pas avec ça. Il glisse son arme le long de ton corps pour te menacer, pour choisir. T'es pas con, tu sais que tu ne t'en sortiras pas intact, pas qu'avec quelques bibelots brisés. Ça ne satisfait pas les chiens enragés. Tu fronces les sourcils.

« Le reste de ta came ? Ils vont faire quoi mes réguliers ? » Que tu demandes, pensant déjà à la panique du pauvre Rebel quand il n'aurait pas sa dose habituelle d'héro pour calmer ses crises d'anxiété. Rien que devoir trouver un autre dealer, ça risquerait de le tuer. Ils pensent vraiment à rien ses fucking mafieux. « J'veux bien, mais je chie pas du fric, moi. » Que tu grognes, le contournant, levant tes mains dans les airs, pour aller dans la cuisine, sortir l'ensemble de la drogue que t'as, qui leur appartient. Et ça t'fais mal au cœur de leur redonner tout ça. Faudrait que tu trouves ailleurs, de la drogue pour tes habituels, leur perte, t'irais voir les Chinois, les Grecs, whatever, leur perte. « Deux jours, max. Le temps de débloquer le fric à la banque. Tu veux traquer mon téléphone ou me filer une gardienne pour être certain que j'pars pas ? Fine. Si t'as pas ton fric dans deux jours, tu reviendras me casser les os uns à uns, j'sais que t'en rêves, hein ? » Que tu le nargues, peut-être un peu trop. Tu fouilles un peu. Lui sort les milles dollars que t'as sous la main en le jetant sur le comptoir devant lui. C'est presque pathétique tout ça. C'est tellement pas beaucoup d'argent pour Chris, mais pour toi, c'est énorme. Tu trembles, de rage, de colère. Tu veux juste qu'il parte, que tu ne puisses pas lui en couler dessus. Tu relèves ton regard sombre vers lui. T'as à peine été arrogant, c'est presqu'un miracle. Fuck.

Le reste de ta came ? Ils vont faire quoi mes réguliers ? il soupire ézéchiel, il lève les yeux au ciel. j'suis censé en avoir quelque chose à foutre de tes clients réguliers ? qu'il jette, en le regardant le contourner pour se diriger vers le morceau de cuisine. il le suit du regard et par ses gestes, il s'avance en même temps pour ne pas perdre une miette du spectacle que love a à lui offrir. il sort la drogue d'un tiroir, tu attrapes les quelques paquets dans tes mains, les regardes sous toutes les coutures, les sous-pèses avant de les abandonner sur le comptoir. Deux jours, max. Le temps de débloquer le fric à la banque. Tu veux traquer mon téléphone ou me filer une gardienne pour être certain que j'pars pas ? Fine. Si t'as pas ton fric dans deux jours, tu reviendras me casser les os uns à uns, j'sais que t'en rêves, hein ? il est hautain love, à tel point que ça fait sourire ézéchiel malgré lui. il le nargue le pseudo-dealer, il ne se rend pas compte de l'animal qui lui fait face. il est loin des menaces le blond, il exécute en permanence pour que personne, n'ose, le prendre pour un con. ce sont des billets qu'il lui jette maintenant, comme s'il était un vulgaire épicier. il ne les ramasse même pas, il observe le brun, de haut en bas. de bas en haut. il se demande, s'il en vaut réellement la peine. s'il mérite un coup de batte en plein crâne, ou peut-être une seconde chance. j'suis comme toi love, j'rêve de vivre une vie paisible, où je ne dois rien à personne. qu'il rétorque, jetant la batte de baseball sur le plan de travail pour s'en débarasser et garder ses deux mains libre. briser tes os, un à un, n'est qu'un bonus. qu'il lâche en plantant ses yeux clairs dans les siens.
qu'est-ce que tu crois que j'vais faire avec mille dollars ? s'il a lâché sa batte, c'est aussi car il a toujours préféré se servir de ses poings pour faire passer les messages. il fait craquer les articulations de ses phalanges, encore douloureuse et marquées des bagarres précédentes. mais il ne la sent plus, trop habitué à vivre en cohabitation avec elle, la douleur. il attrape la mâchoire du brun, leurs yeux s'envoient des éclairs. t'as une autre option. il siffle, dans ton répertoire, t'dois bien avoir le numéro d'un de tes putains de clients trop cons pour te payer en temps et en heure. alors t'en appelles un, qu'il te ramène le fric qu'il te doit. c'est pas une demande, c'est un ordre.

Il est joliment venu casser ton buzz, le mafioso. Pour les rares fois où tu te permets une petite ligne depuis la désintox, merde. Tu te tords, comme il le veut, te contorsionne comme il te le demande, cherchant des solutions malade aux problèmes que t'as créer en souriant, en haussant les épaules. Tu sais que Chris va t'aider, faut juste le bon mensonge. Ézéchiel qui te suis, qui joue sur tes paquets du bout des doigts alors que tu tentes encore de le convaincre, fouillant dans ses yeux fermés pour chercher ce qu'il en pense vraiment. Pour le provoquer aussi, un peu, lui arrache un sourire dérobé sur le vif. Celui qu'il te fait avec que son regard chirurgical ne vienne tendrement te disséquer. Sa batte qui retrouve le comptoir, que tu pourrais bien rattraper, à ton tour, lui défoncer la tête d'un coup vif, le faire saigner sur ton carrelage en beau carnage. Celui qui n'est pas vraiment à toi, parce que t'es qu'une fraude, Love. Il rêve d'une vie paisible, qu'il dit. Toi, tu rêves de la fin de cette vie dont t'es déjà, constamment, épuisé.

Y'a pourtant ses phalanges qui se craquent, ta mâchoire qui se serre quand ton regard retrouve le sien. Parce que tu te sens doucement revivre, ta mâchoire qui retrouve sa main et lui qui comprend pas ce qu'il te fait là, ce qu'il t'offre, au petit gars cassé que t'es. Parce que ton sourire tremble et que ta cervelle cokée déraille un peu. Parce que t'aimerais bien dire assez de conneries pour que ses doigts s'enroulent doucement autour de ta gorge. Pour que son corps se presse au tien parce qu'il faut de la force pour étrangler quelqu'un. Force et patience jusqu'à ce que le souffle s'échappe entièrement et souvent, ils reviennent. C'est vraiment pas la façon la plus efficace de tuer, ça, huh? Il veut que t'appelles un client et tu cherches.

« C'est pas qu'un client qui m'est redevable. J'tai dit. Laisse-moi le temps, j'vais te ramener le fric. » Que tu lui promets encore, le sérieux de plus en plus difficile à garder avec la cocaïne et son sang que tu sens pulser contre toi. Tu le veux, son poing dans ta gueule, le sang qui rempli ta bouche et tes dents, hein ? Parce que y'a ta main qui va attraper sa ceinture, coller son bassin au tien, contre le comptoir, tes doigts qui glissent sur son ventre, sous sa chemise. « À moins qu'on s'arrange autrement, comme tu dis. » Que tu le cherches, le déstabilise peut-être un chouia. Parce qu'ils sont tous hétéros, dans les hells, hein ? Tous des beaux gars bien forts, jusqu'à ce que ça se retrouve en prison et que ça ait sa petite pute sans seins pour se vider. Ça te fait rire. Le sourire pervers alors que tes doigts passent doucement la barrière de sa ceinture. Oups.

du temps, du temps, du temps. ils passent leur vie entière à courir après des heures qu’ils n’auront jamais. il veut du temps, et ézéchiel réclame son argent. sa poigne accrochée au menton de love qu’il regarde avec insistance. il s’apprête à répondre le blond, mais il est déconcerté par ce qui se passe. par la main de love qui le tire par la ceinture, forçant leurs bassins à se rencontrer. puis ses doigts filent jusqu’à sous sa chemise, caressent un épiderme que peu de personne ont osé frôler. [b]À moins qu'on s'arrange autrement, comme tu dis.[/color] les doigts du brun passent outre la ceinture, touchent d’un peu trop prêt le tissus de son boxer et ce qui s’y trouve. il se crispe ézéchiel, peu habitué à tout contact physique. d’un geste vif il encercle le poignet de love de sa main libre, alors que l’autre serre toujours contre sa mâchoire. il souffle bruyamment entre ses dents serrées le motard, tout de suite, il a envie de le tuer pour avoir osé le toucher. j’peux savoir à quoi tu joues ?! qu’il siffle à quelques centimètre de son visage. il n’a pas besoin qu’il lui réponde, il comprend qu’ils ne jouent pas dans la même cours. que s’il pouvait tomber à genoux pour lui sucer la queue, il me ferait love, si ça pouvait lui procurer des jours supplémentaires. t’allumes la mauvaise mèche mon gars, qu’il se sent obligé de préciser, alors qu’il retire la main de l’homme de son froc avec véhémence. j’vais mettre les choses au clair tout de suite love, j’veux mon fric. j’le veux pour hier. mais comme t’as une belle gueule de petit enculé, qu’il balance sourire en coin, j’te laisse deux jour de plus, tu vas te demerder pour me ramener le double, avec le peu de came qu’il te reste, ses doigts devenus étau se resserrent toujours plus jusqu’à ce qu’il sente ses molaires sous la pulpe de ses doigts, et si j’ai pas mon pognon love, il ricane, j’dirai à mes gars de s’occuper de ton cul, crois moi quand ce sera fini, tu prieras le seigneur pour qu’il te fasse hetero, il le relâche en le balançant contre le plan de travail, on est ok ? il sourit de plus belle ézéchiel, récupère sa batte de baseball et tourne les talons sans attendre la moindre réponse.

C'est presque bon, quand ses doigts s'enroulent autour de ton poignet, pour empêcher ta main de descendre encore, de le toucher, lui arracher un autre genre de souffle. C'est même pas de l'arrogance. Quelques chose comme de la folie qui danse dans tes yeux, dans les siens aussi. Tango violent que vous ne danserez pas, même si le sang s'agite, bouillonnent sous les deux corps-volcans qui ne demande qu'à s'exploser, l'un sur l'autre. Quand il réussit à retirer ta main, qui est peut-être restée là trop longtemps pour que ce soit raisonnable, que tu n'ai aucun doute sur ses que ses lèvres, plissées en un trait de colère, te jurent.

Il a ce truc pervers, Ézéchiel, que t'aimes bien. Qui te fout aussi la trouille, normalement, quand t'es pas aussi défoncé. Ce truc qui te rappelle cruellement ton ex. Une envie de te détruire, sous ses dents qui se resserrent sur ta gueule, à en laisser des marques d'ongle et des jolis ecchymose que tu ne sentiras que demain matin. Il te promet que ses gars s'occuperont de toi, mieux, de ton cul et ça sonne presque comme une invitation pour un petit gars aussi brisé, masochiste que toi, par la force des choses, pour survivre aux abus. Il te relâche et tu bascules un peu, te relèves quand il rattrape sa batte et tourne ses talons pour partir. Tu sais pas si t'es étonné ou déçu. Parce que c'est pas avec deux ecchymoses et des babioles casées qu'il va te croire, Chris, comprendre la gravité de la situation. Comment les clients ne paient pas toujours bien, pour vrai, même quand c'est pas que question de tes propres abus. Tu retrouves tes pieds, douce lipothymie, les petites étoiles blanches qui brouillent ta vision du corps du motard qui quitte avant qu'il soit trop tard, que tu sois agenouillé entre ses cuisses et qu'il n'aime trop ça.

« C'est tout ? Même pas un crochet de la droite ou un uppercut ? Ça fait son effet de brasser tes fantasmes de cellule. » Que tu lui souffles. Suicidaire. Probablement, oui. Tu le veux, ton coup sur la gueule. Juste, raisonnable, pas de quoi faire perdre conscience. Juste celui auquel t'avais le droit, pour que ton Daddy ait peur pour ta vie, que tu n'ai pas à le menacer, ni insister. Pour que t'ai droit aux anti-douleurs, sans qu'on ne te regarde mal parce que tu n'avais pas vraiment de raison de les prendre.