live like tomorrow doesn't exist (daisy)

traits de caractère / aventurière dans l'âme, depuis qu'elle est toute petite, Daisy n'a qu'une seule envie : celle de profiter de la vie. elle ne veut pas gaspiller une seule minute. souvent, son insouciance prend le dessus et elle se laisse embarquer dans quelque chose qu'elle n'avait pas prévu. quelque chose à laquelle elle n'avait même jamais pensé, mais elle y va. elle est suffisamment débrouillarde pour se sortir d'une mauvaise passe quand c'est nécessaire. elle est libre et indépendante parce qu'elle a toujours imaginé sa vie ainsi, faire ce qui lui plait quand elle le voulait. sa passion pour l'art et la photographie a cultivé son côté rêveuse et créative. mais si le deuxième peut être un atout, elle a déjà manqué de se brûler les ailes à cause du premier. à trop rêver, il est facile d'en oublier la réalité, mais ça ne l'arrête pas. en tant que photographe, elle peut aussi se révéler maniaque autant dans son travail, que chez elle, chaque chose a une place bien précise. elle a ce mode de vie un peu bohème qui lui correspond bien, mais elle sait être tenace. elle a appris à l'être quand elle a compris qu'il fallait se battre dans la vie pour avoir ce qu'on voulait. malgré tout, Daisy est une grande généreuse pour sa famille, pour ses amis, pour tous ceux qu'elle aime. elle est présente, rassurante, à l'écoute et honnête. mais elle est assez rancunière pour faire la part des choses entre toutes les personnes qu'elle a envie d'aider et assez râleuse pour le faire savoir aux intéressés.

Can you remember who you were, before the world told you who you should be ? + Petite fille qui court, cheveux balayés par le vent. Avide de liberté, de découvrir le monde. Petite fille pleine de vie, le sourire aux lèvres. Petite fille qui ne sait pas encore que la vie est dure, qui ne sait pas encore ce qui l’attend. Qui ne pense pas, qu’un jour, le destin la rattrapera. Qu’un jour les rêves de petite fille s’effaceront, laissant leur place aux inquiétudes et aux préoccupations d’une vie d’adulte. Ses parents ne veulent pas chasser ses rêves trop rapidement. Ils veulent qu’elle en profite. Qu’elle profite de chaque instant sans se soucier de ce qu’il peut se passer ensuite. Peut-être même qu’ils l’envient un peu. D’être encore innocente. De ne pas savoir que la vie n’est pas une aventure de tout repos. Mais par-dessus tout, ils veulent la protéger. Les protéger. Espérant secrètement et même un peu égoïstement que leurs filles ne seront pas celles à souffrir le plus. Espérant que leur volonté soit suffisante.


Elle s’était laissée guider par son instinct d’enfant et elle avait eu raison. Gentille mais un peu rêveuse, elle passait énormément de temps l’esprit ailleurs. A imaginer ce que pourrait être sa vie si elle était née dans un autre pays. Ce qu’elle pourrait faire, plus tard, pour laisser libre cours à ses envies. Et il n’y avait rien de mieux que la photo pour se laisser emporter, emmener dans un monde qui n’était pas le nôtre. Elle obligeait sa mère à s’arrêter devant la vitrine d’un photographe dès qu’elle passait à proximité. Si ses parents l’avaient laissé faire, elle aurait certainement pu rester devant pendant des heures. Admirant chaque photo. Cherchant chaque détail qui la rendait unique et un peu spécial. Elle était comme fascinée par un art qu’elle ne maitrisait pas et qu’elle ne comprenait pas complètement. Jusqu’à ce qu’elle ait un appareil photo entre les mains. Libre de s’en servir. Libre surtout de laisser sa fantaisie l’emporter. Elle avait raté un nombre incalculable de photos. Elle avait probablement ennuyé chaque membre de sa famille avec ses idées et ses suppositions mais elle n’avait jamais lâché un appareil photo très longtemps, pour autant.

Elle était devenue celle à qui on confiait le soin d’immortaliser les soirées. Au lycée, la jeune fille était même devenue la reine des retouches sur les photos de ses amies. Même si elle ne comprenait pas très bien ce besoin de se sentir parfaite, Daisy s’en occupait de bon cœur. Pour leur faire plaisir et pour son entrainement personnel. Pendant que ses amies se destinaient à être avocate, médecin ou mannequin, elle se sentait bien loin de ce genre de considérations. Elle voulait simplement faire ce qu’elle aimait même si cela lui promettait une vie un peu plus bohème. Elle pouvait y faire face. Mais pianoter sur son ordinateur à la recherche d’un meilleur logiciel ou de nouvelles astuces n’avait pas empêché la jeune fille de connaitre sa propre période un peu rebelle. Elle n’avait jamais contesté l’autorité de ses parents, à leurs yeux, elle était sûrement encore la petite fille sage quoi qu’un peu aventurière qu’elle avait toujours été. Ce n’était pas eux qu’elle remettait en cause plutôt ceux de son âge qui pensait être à l’abri derrière leur écran. « Daisy ! Tu vas quand même pas faire ça, enfin… » « Je vais me gêner ! Mais si t’as peur, t’es pas obligée de rester. » Mais sa meilleure amie prit une chaise et s’installa à côté. Avec un sourire, la jeune fille ouvrit son ordinateur en quête d’une vengeance bien méritée. Elle n’était pas parfaite, elle voulait bien l’admettre. Elle n’était pas amoureuse de lui, elle le reconnaissait aussi. Mais ne pas accepter d’être quitté ne donnait pas le droit à son ex de s’amuser à ses dépends sur internet. Ce qu’il essayait de faire circuler à son sujet aurait pu la faire rire, si ça n’avait pas été aussi ridicule. « Je croyais qu’il avait changé le mot de passe de son compte. » Daisy eut un sourire énigmatique, continuant à pianoter comme une professionnelle jusqu’à ce que la page s’ouvre sur un compte qui n’était pas le sien et dont elle avait pourtant pris le contrôle. « Il l’a fait. Mais c’était stupide de penser que ça suffirait ! » Et quelques secondes plus tard, elle avait téléchargé une photo ridicule et envoyer une notification générale pour être certaine que personne ne la manque. S’il voulait jouer, elle était prête à y répondre. Elle était plutôt douée en informatique, pas mal de personne était au courant. Mais il n’y avait qu’à sa meilleure amie qu’elle avait avoué qu’elle pouvait faire beaucoup plus. Si l’envie lui en prenait, elle pouvait s’amuser avec la vie des gens sans que personne ne doute d’elle. Les rêves de petite fille, déguisée en princesse, avaient bel et bien fini par s’envoler. Laissant derrière eux une jeune fille, presque une adulte, qui rêve toujours de découvrir le monde. Qui rêve toujours de faire autre chose de sa vie que de simplement trouver du travail, fonder une famille et vieillir. Elle ne voulait pas se laisser enfermée dans une vie qui semblait déjà toute tracée pour elle. Elle voulait vivre pour ne rien regretter.


Parfois, elle se sentait incomprise. Par ses amis. Par sa famille. Sans doute même un peu par sa propre sœur. Là où sa cadette imaginait déjà sa vie, Daisy ne pensait qu’à voyager. Là où sa cadette savait déjà ce qu’elle voulait faire, l’ainée ne rêvait que de découvertes. Elle l’avait bien vu, pourtant. Qu’elle avait blessé sa sœur en lui affirmant qu’elle ne comptait pas rester à Galway toute sa vie. Qu’elle avait été déçue en comprenant que la jeune fille avait bel et bien l’intention de s’en aller. Qu’elle aurait voulu lui dire quelque chose, la convaincre d’y renoncer mais qu’elle ne le ferait pas. Elles avaient toujours été proches l’une de l’autre. Toujours là l’une pour l’autre. Mais si leurs ressemblances les rapprochaient, leurs différences réussissaient à les éloigner un peu. Quelque part, Daisy ne pouvait qu’être fière de sa petite sœur. D’avoir déjà trouvé sa voie, d’être prête à se lancer comme elle avait l’intention de le faire. C’était tout à son honneur mais à l’aube de ses vingt et un ans, Daisy rêvait d’autre chose. De plus de liberté, de plus d’indépendance. D’un peu plus de folie, en fin de compte. Même si personne ne la comprenait, même si ses parents n’approuvaient pas, au fond d’elle, elle savait qu’elle devait laisser libre cours à ses envies. Que si elle restait en ville, simplement pour faire plaisir aux autres, elle ne serait jamais heureuse. C’était un risque à prendre. Mais elle se sentait prête pour cela. C’était comme une deuxième vie. Une deuxième vie qui n’attendait qu’elle pour démarrer.

Passeport en poche, quelques affaires sur le dos et tous ses espoirs, elle s’était envolée. Laissant derrière elle la simple promesse de toujours faire attention et de donner des nouvelles régulièrement. Elle était allée en Australie, d’abord, passant quelques temps chez des amis de la famille pour se faire un peu d’argent. Elle déambulait dans les rues de la ville, son appareil photo préféré dans les mains. C’était de ça qu’elle voulait vivre. De sa passion. Elle ne se voyait pas gagner sa vie autrement et elle ne le voulait même pas. Alors elle acceptait toutes les offres qui se présentaient : anniversaire, bal de promo, mariage, soirée quelconque. Elle avait probablement tout essayé et continuait à le faire pour économiser un peu d’argent. Une fois ses envies de découvertes assouvies, elle avait pris un autre billet d’avion et s’était envolé pour l’Angleterre. Londres la fascinait. Pour un temps. Jusqu’à ce qu’elle pense pouvoir trouver mieux ailleurs. Londres, Brighton, Oslo, Paris, Madrid, Rio de Janeiro. Elle n’avait pas cessé de voyager, vivant au grès des contrats photos qu’elle trouvait ou des contrats plus officieux qu’on lui offrait. Une femme qui désirait savoir si son mari la trompait. Un homme qui espérait retrouver sa sœur, envolée après qu’elle se soit brouillée avec leurs parents. Des personnes qui cherchaient des réponses à leurs questions. Un clavier au bout des doigts, un peu de temps et Daisy parvenait à les aider. Plus jeune, elle n’aurait jamais pensé qu’être douée en informatique la mènerait jusque là, mais la vie était pleine de surprise. Alors elle continuait son périple rythmé par le choc des cultures, les photos, les ordinateurs et les nouvelles qu’elle donnait à sa famille. Les yeux brillants d’étoiles, elle avait l’impression de ne jamais en avoir assez. Comme s’il y avait toujours plus à découvrir. Toujours plus à admirer. Jusqu’à ce qu’elle ne tombe amoureuse.


Amoureuse d’une grande ville et de ses gratte-ciels. De l’ambiance des rues qui ne semblait jamais faiblir. D’une manière ou d’une autre, elle était tombée amoureuse de New-York au moment où elle y avait mis les pieds. Peut-être qu’elle avait enfin trouvé un endroit qui lui correspondait. Un endroit où elle avait envie de rester, plus longtemps que d’habitude. Elle s’y était sentie chez elle au bout d’une semaine et pour une fois, Daisy n’avait pas envie de repartir. Peut-être que c’était cela grandir, mûrir. Accepter des concessions. Revoir ses projets de vie pour les rendre plus réaliste. Mais si New-York la fascinait suffisamment pour qu’elle n’ait plus envie d’en partir, elle refusait d’arrêter de vivre pour autant. Le jour de son anniversaire, elle se promit qu’elle n’arrêterait pas complètement. Même si elle ne jouait plus à la globetrotteuse, elle continuerait à faire ce qui lui plaisait. Sur un de ses vieux carnets qu’elle conservait, elle prit la dernière page et y marqua tout ce qu’elle voulait faire avant de mourir. Tout ce qu’elle voulait faire au moins une fois au cours de sa vie. Et en une promesse silencieuse, la jeune fille savait qu’elle ferait tout pour s’y tenir. Pendant plusieurs semaines, elle hésita même à repartir. Continuer son voyage comme si de rien n’était. Mais Daisy ne pouvait pas nier qu’elle aimait sa vie ici. Elle aimait ses amis et tout ce qu’elle y avait construit. C’était la première fois en deux ans qu’elle restait aussi longtemps au même endroit et une part d’elle n’avait pas envie de partir. De quitter New-York et son mode de vie. Hésitant ainsi jusqu’à ce qu’elle ne tombe amoureuse une deuxième fois.

Il avait son âge. Grand, beau, athlétique. Le genre de garçon sur lequel les filles se retournaient. Elle se souvenait encore de s’être gentiment moquée de ses amies au lycée. Quand elles tombaient toutes amoureuses pour la première fois alors qu’elle restait là, simple spectatrice. Pourtant elle n’avait pas pu échapper aux discussions ; quand une de ses amies tombait amoureuse tous les quatre matins, c’était plutôt difficile. Mais elle ne s’était jamais sentie concernée. Elle avait vécu cela de loin, sortant avec des garçons sans jamais se sentir véritablement amoureuse. Alors elle s’était dit que ce n’était simplement pas pour elle. Peut-être qu’elle n’était simplement pas faite pour, comme toutes ces personnes qui passaient à la télévision et qui avaient l’air désespéré. Sauf qu’elle ne l’était pas. Elle n’avait pas besoin d’amour pour être heureuse. Elle n’en avait, en tout cas, jamais eu besoin. C’était finalement plutôt étrange de tomber amoureuse. Elle n’avait pas vraiment voulu y croire, au début. Tout cela ne lui ressemblait tellement pas. Mais la jeune fille avait bien dû se rendre à l’évidence : elle l’aimait. Elle s’était attachée à lui comme elle avait promis de ne le faire avec personne et elle n’arrivait pas à le regretter totalement. C’était agréable de sentir aimer, d’avoir quelqu’un qui fait attention à vous et qui pense à vous. Peut-être qu’elle aurait pu se faire à ce sentiment si la réalité ne l’avait pas rattrapé avant. Si elle ne l’avait pas découvert, un beau jour, en train de s’amuser avec une de ses clientes. Trop surprise et plus blessée qu’elle ne voulait l’admettre, elle n’avait rien dit. La jeune femme s’était contentée de faire demi-tour. Elle n’avait pas envie d’écouter de fausses excuses. Elle n’avait pas envie de lui pardonner. Elle avait passé la soirée avec ses amies, riant et s’amusant comme si elle ne venait pas juste d’apprendre que son copain la trompait. Elle ne voulait pas pleurer pour quelqu’un qui ne le méritait pas. Pourtant quand elle referma la porte de son appartement ce soir-là et qu’elle se sentit seule, elle ne réussit plus à empêcher les larmes de dévaler le long de ses joues. Peut-être que pendant toutes ces années elle avait eu raison de ne pas tomber amoureuse. De ne pas vouloir s’attacher. La souffrance qui restait ensuite était bien trop élevée comparé au bonheur que cela pouvait être sur le moment. Daisy avait passé une bonne partie de la nuit et de la journée du lendemain alternant entre la peine et la colère. Elle s’était replongée dans ses souvenirs et ses photos avant de se rendre compte qu’il n’en valait pas la peine. Elle n’avait pas besoin de lui pour faire sa vie. Pour la réussir. Pour faire ce dont elle avait envie. Elle ne pouvait compter que sur elle, comme elle le faisait depuis qu’elle était partie de chez elle, plusieurs années auparavant. Malgré tout, Daisy ne pouvait pas tourner la page définitivement sans avoir le dernier mot. Alors un soir, télévision allumée et ordinateur sur les genoux elle s’infiltra sur le réseau du cabinet d’avocat du coin et certains dossiers changèrent de place après quelques clics. Le lendemain elle ne passa que cinq minutes au tribunal, simplement pour entendre son ex-petit ami s’exprimer sur la mauvaise affaire au mauvais moment. Ce n’était pas réglementaire, c’était même un peu illégal mais elle quitta le bâtiment un sourire fier accroché à ses lèvres. Elle pouvait reprendre sa vie là où elle l’avait laissé, avant que cette notion stupide d’amour ne l’en éloigne.


Daisy avait repris le cours de sa vie, déterminée à ne plus se laisser avoir une nouvelle fois. Au contraire, elle l’utilisait comme une force pour ne pas revivre la même chose. Elle préférait vivre pour elle, échapper à ce que la société avait prévu pour les filles de son âge. Finalement, elle n’avait besoin de personne pour vivre sa vie. Ni même pour être heureuse. Elle savait sur qui elle pouvait compter et c’était largement suffisant. Elle allait continuer à vivre comme elle l’avait fait jusqu’à maintenant. Dans sa quête de découvertes, Daisy avait simplement oublié qu’il n’y avait pas toujours besoin de faire des kilomètres pour être heureux. Pour trouver l’équilibre dont on avait besoin. Elle s’était cachée derrière ses illusions et peut-être qu’il était temps qu’elle s’en délivre. Elle n’avait pas besoin de partir à l’autre bout de monde pour vivre. Mais peu importe les pays qu’elle pouvait traverser, les villes qu’elle pouvait visiter, rien ni personne ne remplacerait jamais sa famille, ses amis. Elle avait oublié de profiter de la seule chose irremplaçable au monde mais avec un peu de chance, elle avait encore le temps de se rattraper. Il était peut-être temps pour elle de devenir l’adulte qu’elle était censée être. Continuer à rêver, continuer à profiter de la vie était une bien belle chose, mais elle ne pouvait plus s’en contenter, au détriment de tous ceux qu’elle aimait.