bbq. (Nine)

il a lâché tout ce qu’il avait à faire moïse, le corps tout de suite ensorcelé par leurs échanges de texto. rien de plus que des allusions d’adolescents à peine pubères, mais la faim du loup n’attend pas. il prend pas le temps de répondre au dernier message reçu, tout ce qu’il veut c’est arrivé en temps et en heure devant la porte de son appartement. se ruer sur elle, en faire son quatre heure. les images courent son esprit et son imagination débordante l’oblige à sourire comme un ahuri alors qu’il s’est presque mis à courir jusqu’à l’immeuble. y’a son portable qui vibre, il le sort de sa poche et râle entre ses dents quand il voit le nom de kenn s’afficher en gros, il refuse l’appel. sa phrase fétiche, les potes avant les putes perd tout son sens à l’instant présent. c’est vers sa voisine qu’il est en train de foncer, le hall de l’immeuble déjà passé, il monte les escaliers deux par deux, voire quatre par quatre.
quand il toque ce n’est que pour s’annoncer puisqu’il ouvre en même temps et se retrouve dans le salon de nine. le souffle haletant, déjà prêt au combat, un sourire en coin se dessine sur son visage quand il l’aperçoit en tailleur sur son canapé. un paquet de chips bbq entre les mains, le braillement de la télé en fond sonore. lui qui l’imaginais vêtue d’une lingerie trop légère, la retrouve dans une tenue des plus banales, digne d’un dimanche soir. mes préférées en plus, il sourit de plus belle, lui offre ses dents d’un blanc immaculées, avant de retirer son haut qu’il jette sur le sol de l’appartement. il n’est pas venu là pour discuter, il lui fait comprendre quand il se glisse sur le canapé et vient coller son torse contre elle pour l’embrasser sans ménagement. le crissement du paquet de chips qui s’écrase entre leurs deux corps ne le gêne pas le moins du monde.

L'encens brûle, bien planté dans son sable cendré, embaumant son salon d'une odeur de santal qui arrive à la rassurer mais qu'elle ne sent presque plus, oscillant entre son portable où elle jette ses messages bouillonnants, sourire aux lèvres, enfant trop joueuse s'ennuyant de sa solitude à laquelle elle est pourtant trop attachée. Vielle série du dimanche au scénario inexistant pour seule musique de fond, elle s'enlise dans ce canapé dont le cuir s'use toujours autant, ne s'offrant pour dîner que des chips trop salées souillant le bout de ses doigts. Et elle est comme une adolescente Nine, faisant croire à l'illusion de caresses secrètes, d'orgasmes déjà passées quand elle n'est qu'une fille de plus se lassant de son ennui chronique. Les minutes passent trop lentement, criant l'absence de Moïse. Nine s'impatiente, se fait plus pressante, trop joueuse, tirant sur la corde pour le faire venir plus vite. Nine qui dessine de jolies illusions du bout de sa main libre quand l'autre continue de plonger dans le paquet de chips posé sur ses jambes en tailleur.
C'est les coups contre la porte qui la réveille de sa transe somnolente, arrachant ses yeux d'une scène larmoyante n'attirant pourtant aucune larme jusqu'à ses paupières, ce sont deux sourires qui naissent sur leurs traits quand Nine attrape son regard dans les ombres de la pièce. mes préférées en plus, sa voix renvoie le plus beau des frissons sous la peau, quelques syllabes sonnant la banalité. Un rire lui échappe comme un éclat de joie décroché d'un myocarde entiché, longeant sa gorge pour mieux résonner jusqu'au plafond, regarde son t-shirt jeté à la mer du sol pour mieux la rejoindre, happant ses lèvres, serrant contre elle un corps déjà exploré trop de fois. L'aluminium se crispe sous leurs deux corps empressés et sa main dévie pour le délivrer, rejeter plus loin à son tour. Sa bouche goûte la sienne, ses ongles gondolant contre la peau pour atteindre l'élastique d'un jogging enfilé à la va vite, le glissant maladroitement le long de ses jambes. Relâchant ses lèvres, cherchant son souffle quelque part dans l'espace entre leurs deux bouches avides, ses mains scrutant sa peau, le corps sous haute tension, son cœur s'électrisant dans une remontée céleste alors que de ses hanches, elle cherche à toujours plus le faire flancher, qu'il tombe en même temps qu'elle, sans trouver à quoi se raccrocher.

elle réveille le fauve en toutes circonstances nine. il s'est fait avoir comme un adolescent, il s'est laissé émerveillé par les mots de sa belle. pensant la trouver déjà prête au combat à peine la porte d'entrée franchie. elles sont rares les femmes qui l'ont fait courir et lâcher sa deuxième famille. peut-être même qu'il n'en existe qu'une après elle, que toutes les autres n'étaient et ne sont que de vulgaires accessoires, seulement bonne pour une soirée. c'est toujours rarement qu'il revient quémander moïse, toujours satisfait à moitié par des conquêtes s ans la moindre saveur. les mains de sa voisines, il les réclame, son corps en redemande et quand ses ongles s'accrochent à sa peau, il ne peut s'empêcher d'accentuer leur baiser. il l'aide lorsqu'elle retire son jogging, qui finit sans doute sa course près du t-shirt du dealer. c'est elle qui romp le contract de leurs lèvres, ils ont déjà le souffle court tout les deux, leurs corps se répondent toutes les secondes, se sont ses yeux qu'il dévore en premier. si leurs bassins se rencontrent ce n'est que pour s'échauffer un peu plus, laissant un grognement s'échapper de sa gorge. il récupère ses lèvres, ses doigts s'enfoncent dans la peau de ses cuisses, c'est jusqu'au sol qu'il l'emmène. leurs corps pris au piège, l'un contre l'autre. il a son coude qui heurte la table basse, lui infligeant une douleur qu'il réprime d'un soupir agacé. la tête de nine elle, c'est le sol qu'elle rencontre trop violemment et moïse ne peut retenir le rire qui lui échappe alors que sa bouche retrace déjà les lignes de son cou. il la veut, tout de suite, incapable d'attendre, la maladresse dans les gestes quand il retire une de ses chaussures à l'aide du pied opposé. la douceur en moins, quand il se tortille et tente de se défaire d'un short qu'il a définitivement trop serré. il a lâché l'épiderme convoité quelques secondes, il grimace. putain, qu'il siffle entre ses dents maintenant serré.