T’ignores ce que t’as encore foutu. T’as beau adorer internet et tout ce que ça t’apporte - surtout de la procrastination faut avouer. T’es vraiment le pire des noob quand ça ne fonctionne pas bien, comme un petit vieux appelant ses petits-enfants pour avoir un coup de main. Pourtant tu devrais t’y connaître un minimum vu que t’as l’âge de ces derniers. Mais non, on pourrait sans doute te coller le #pas doué au râble. Alors c’est l’enfer, t’as beau le redémarrer trente fois, t’as beau appuyer sur toutes les touches en espérant un miracle où encore en cherchant la solution sur ton téléphone, y a rien qu’y fait. Puis tu touches plus trop mais ça t’enquiquine parce que c’est bientôt les partiels qui se rameutent et ton ordinateur c’est un peu ta vie. Et bien sûr t’as pas fait de sauvegarde en ligne, t’as beau te le répéter comme tout le monde d’en faire, t’en occupes jamais jusqu’au moment où tu regrettes tellement quand ta machine tombe en rade. Tandis que tu râles, espérant un miracle qui n’arrivera sans doute jamais, tu décides de prendre le taureau par les cornes. Parce que ouais, c’est juste pas possible de travailler de cette façon. Au moins au Mermaid t’aurais pas trop ce problème, c’est pas les machines qui courent les lieux.
Alors tu te pointes au bureau des étudiants affectueusement renommé bdp — bureau des pleurs. Parce que t’y mets les pieds uniquement pour chouiner sur tes problèmes comme la majorité des étudiants. Alors vous vous y mettez à trois pour tenter de résoudre le souci, mais c’est en vain, c’est un véritable attroupement autour de ton pc et t’aimes pas trop ça, bien que t’es rien à cacher t’aimes bien qu’on respecte ta vie privée. Finalement on te bazarde sur une paperasse le numéro d’une salle et un prénom que tu connais pas. T’as de toute façon pas trop l’habitude de coller les pattes dans les étages, t’as sans doute jamais foutu les pieds dans le bâtiment des nerds comme les autres ils disent, mais toi tu juges pas, t’as juste pas cours là. Y a ta carne qui pénètre dans l’endroit et tu mires ton papier dans le creux de ta main pour ne pas te paumer. Deuxième étage. Salle du fond. Okay, il te faut pas longtemps pour te pointer, la porte est entrouverte, mais y a l’air d’y avoir personne à première vue alors tu toques, tu t’invites et tu t’éclaircis un coup les cordes vocales pour annoncer ta présence. « Bonjour? » que tu découvres un peu plus les lieux, vérifiant ton papelard une dernière fois. « Je cherche Castiel. » toujours l’ordinateur dans le creux de l’aisselle.
T’as toujours aimé aider les autres. Faut croire que tu aimes te faire payer en sourire, en gratitude. Ça rempli ton petit coeur de joie et tu ne trouves pas qu’il existe meilleur sentiment que ça. Alors faire partie d’un petit club d’informatique pour aider ceux qui ont des problèmes que ce soit dans le cursus scolaire ou en dehors, ça t’a toujours donné envie. Tu t’étais pointé avec ton ordinateur à moitié cassé sous le bras la première semaine, t’avais demandé à les rejoindre et depuis, c’était devenu ta seconde maison. Ya pas toujours un truc à faire, ya pas toujours quelqu’un à aider mais parfois, c’est quand même sympathique de se retrouver dans une pièce avec d’autres passionnés, dans un silence religieux alors que vos claviers résonnent à l'unisson. Pis t’aimes bien le fait d’avoir accès au réseau internet de l’université - une manière bien plus aisée de filtrer tes traces, de les brouiller même. Ici, tu te noies dans une marre d’étudiants qui pourraient être tout aussi suspects que toi et t’aimes bien la sécurité additionnelle que ça t’apporte.
Aujourd’hui, t’as l’après-midi de libre et ça tombe bien, parce que t’as prévu d’aller faire un tour au club. Avec la fin d’année qui approche, certains ont besoin d’aide pour les partiels et tu es le premier à la proposer, surtout aux élèves de ton cursus qui ne sont pas encore en dernière année. Alors tu es installé à une table, ton nouvel ordinateur entre les mains. Celui là, il est bien plus efficace que celui que tu avais quand tu es arrivé. Celui là est un cadeau de tes parents qui ont mit leur cagnotte en commun pour t’offrir un outil de travail digne de ce nom. Celui là, c’est une véritable machine de guerre et tu leur en seras éternellement reconnaissant.
Quelqu’un toque à la porte, entre et « Bonjour? » Cet accent, tu le reconnaitrais entre mille. Tu sais pas pourquoi mais ça te fait sourire comme un idiot. Ça te fait penser à ta famille, à ton pays, ça te fait te dire que la personne qui vient d’arriver va immédiatement te faire te sentir bien, comme chez toi. C’est idiot comme pensée, parce que tu ne le connais pas, parce qu’il pourrait être n’importe qui, mais c’est plus fort que toi. « Je cherche Castiel. » Tu relèves la tête de ton ordinateur, te penche un peu pour ne plus te cacher derrière ton écran et fait un petit signe de la main au nouvel arrivant. « C’est moi. » que tu signales avec le même accent que lui, sourire au bord des lèvres. « Dis moi tout. » Et tu te lèves, parce que rester assis n’est pas très poli.
Quand tu te pointes dans le coin, tout sourire tu sais pas trop sur qui tu vas tomber. Si quelqu'un va vraiment pouvoir t'aider, si le fameux Castiel qu'on t'as chaudement recommandé va mettre être dans le coin. Et pourtant quand tu t'éclaircis la voix pour essayer de t'annoncer, de dire à haute voix le prénom qu'on t'as balancé sur un beau de papier. Tu t'attendais pas vraiment à une réponse et pourtant. Surprise. « C’est moi. » que ça balance dans un coin de la pièce. Et Adam, tu tiques bien vite à l'accent. Un compatriote. God save the Queen. Faut dire qu'à New-York, vaut êtes pas des centaines à l'université à venir des terres de Sa Majesté. « Dis moi tout. » Qu'il se lève, grand gaillard qu'il est tout sourire, poli en plus. Anglais et empli de politesse, c'est définitivement un vrai. Pas un écossais, pas un irlandais, un véritable anglais pur sang. Mais qu'importe, t'es pas là pour ça. Y a ton pc qu'est totalement en rade et t'as vraiment besoin de bosser si tu veux pas foirer ton année.
Tu te tues déjà à la tâche, en double-emploi au Mermaid, bien que tu t'en plaignes pas, bien au contraire pour payer ton loyer et ton petit train de vie. Alors tu t'approches et t'extirpes ton ordinateur de ton aisselle pour le poser sur la première table qui viens. « J'ai mon PC qu'est en rade, on m'a dit de venir te voir. » Bah ouais tu précises, histoire de pas passer pour le môme creepy qui s'est dit que forcément pour réparer du matériel informatique fallait aller chez les geeks. T'aurais très bien pu aller chez un réparateur mais t'as juste pas la thune pour. Pas en ce moment. Alors t'ouvres le capot du bousin et tu le laisses s'allumer, en attendant tu te dis que tu vas taper la conversation avec ta nouvelle connaissance et peut-être ton futur sauveur. Tu l'espères tout du moins parce que sinon t'es franchement dans le pétrin.
« Tu viens d'Angleterre je me trompe? » Bah ouais t'es pas sourd mais tu préfères demander, on est jamais sûr et peut-être que t'es un peu bouché et que t'as mal deviné. Tandis que tu rentres ton mot de passe, faut évidemment que tu fasses ton boulet fini et que tu te trompes quatre fois avant de rentrer correctement et de briser la sécurité. Là sur le coup t'aurais préféré un capteur d'empreinte, parce qu'il à du te prendre pour un papy à te tromper comme ça et à taper à l'arrache. T'as vraiment pas envie de passer pour un guignol. Même si ça doit être déjà le cas. « Euh alors voilà. » que tu te frottes de la pogne ta tignasse collée en arrière. T'essayes de trouver tes mots pour lui expliquer. « Quand j'clique sur une lettre ça en met une autre, il est lent comme pas possible, il chauffe. » Ouais enfin, pitié, Castiel, sauve-moi de cette galère.
Maintenant que tu n’es plus caché derrière ta machine, tu peux réellement voir le nouveau venu. Un peu plus petit que toi, il a la dégaine du petit mec gentil qui vient demander de l’aide si on veut bien la lui donner - plutôt que de l’exiger. Parce que t’en as eut des fois, de ces mecs qui s’adressent à toi en entrant dans ton espace vital, en crachant leurs demandes abjectes alors que tu les aides déjà gratuitement. Ceux là, tu finissais toujours par te les mettre à dos parce que t’as beau être gentil, t’as beau être généreux, t’es quand même pas leur chien et tu finis par leur indiquer gentiment la direction de la sortie. « J'ai mon PC qu'est en rade, on m'a dit de venir te voir. » T’es content que le mot passe, que les gens viennent te voir et te conseillent maintenant. T’espères juste ne pas avoir à refuser d’aider quelqu’un un jour si la demande devient un peu trop forte. « Normalement oui. Enfin. Ça dépend de ton problème. » T’as pas envie de te lancer dans un blabla technique mais tu essaies toujours d’expliquer ce que tu fais à ceux qui te demandent de s’occuper de leurs ordinateurs. Tu essaies toujours de parler d’une manière claire et compréhensibles aux néophytes, histoire qu’ils puissent comprendre ce que tu fais à leur machine sans trop rentrer dans les détails. « Si le problème vient des pièces de ta machine, j’pourrai pas faire grand chose. Par contre, si ça vient du système d’exploitation en lui-même, là c’est mon truc. » Tu le regardes de côté, lèvres pincées. T’espères te faire comprendre, quand même. Des fois, quand tu sors le mot système d’exploitation, tu peux voir toute leur vie être drainée hors d’eux rien que dans leur regard. Alors tu vérifies qu’il suit quand même - ne serait-ce qu’un peu. « Tu viens d'Angleterre je me trompe? » qu’il te demande alors qu’il semble se battre avec son mot de passe et que tu souris, amusé, en le voyant galérer. « Tu ne te trompes pas. » que tu réponds avec un sourire alors que ton regard ne quitte pas l'écran et la galère dont tu es témoin. Tu ne te moques pas non plus. Tu profites juste d’une situation particulièrement amusante. Il finit par réussir au bout du cinquième essai et tu souris en coin, légèrement taquin. « Bravo. » que tu lui souffles avant de détourner ton regard par peur d’avoir été un peu trop loin. Tu ne le connais pas, après tout. T’as un peu peur qu’il le prenne pour de la méchanceté gratuite.
« Euh alors voilà. » L’ordinateur est allumé devant toi et tu viens tendre la main vers celui-ci tendit que tu te places devant la machine pour mieux voir. « Je peux ? » que tu demandes tout de même, parce qu’on s’est jamais, pis parce que t’es diablement poli et que tes parents t’ont bien élevé. « Quand j'clique sur une lettre ça en met une autre, il est lent comme pas possible, il chauffe. » Tu fronces les sourcils. Une lettre qui en met une autre ? Il chauffe ? T’as déjà entendu ça quelque part. En fait, t’as même entendu ça plusieurs fois. « T’as rien renversé dessus ? Une boisson sucrée par exemple ? » parce que t’en as eu des idiots qui arrivaient pour ces mêmes raisons et il savérait que leur boisson énergisante avait collé plusieurs touches entre elles, en avait court circuité d’autres et que les “a” donnaient de magnifiques “z” et que la machine surchauffait à ne plus pouvoir évacuer l’air bloqué par le sucre. T’étais consterné, ce jour là.
Faut dire qu'il est balèze à côté de toi le bougre, il doit bien faire une tête et demi de plus que toi. Ouais c'est carrément une baraque à côté de toi, c'est quand même assez loin de l'image de nerds que tes amis ou les fausses idées sur la chose que ce soit dans les médias ou dans la vie ont pu leur coller au râble. S'il y a des clichés, le fameux Castiel les écrase d'un revers de main. Enfin bon t'es clairement pas ici pour discuter de tout ça et de t'accorder un temps aux vérités. Là t'as juste besoin de ton pc et t'espères bien qu'il va pouvoir t'aider parce que sinon t'es clairement dans la panade. Et si tu foires ton année t'es bien parti pour passer à temps plein au Mermaid, foirer tes études et retourner au pays chez papa et maman. Rien que d'y penser l'idée pourrait te faire frissonner de perdre tout ce que t'as pu construire au fil de ces quelques années. « Normalement oui. Enfin. Ça dépend de ton problème. » qu'il te balance mais de toute façon y a pas photo, il doit être forcément plus doué que ta pomme vu que l'informatique et toi ça fait quarante-trois puissance douze.
« Si le problème vient des pièces de ta machine, j’pourrai pas faire grand chose. Par contre, si ça vient du système d’exploitation en lui-même, là c’est mon truc. » Ouais enfin alors actuellement y a pas que le système d'exploitation qui bogue sévère au vu de la mine que tu tires. T'as jamais vraiment compris pourquoi t'es autant mauvais quand il s'agit de traiter avec tout ce qui touche aux ordinateurs, t'es jeune pourtant ça devrait venir naturellement. « Okay, okay. » que tu te contentes de lâcher, tu voudrais pas paraître plus ridicule que tu l'es déjà si tu commences à vouloir ramener une science dont t'ignores tout les tenants et aboutissants. « Tu ne te trompes pas. » Tu t'es peut-être gouré cinq fois sur ton mot de passe mais au moins sur ça t'as du nez, tu t'es pas trompé, alors y a ton petit sourire qui s'étire. Parce que malgré tout ça fait plaisir de trouver un compatriote dans cette diable jungle de béton, faut dire qu'avant le Queens t'étais plutôt un môme campagnard habitué aux vertes contrées. « Bravo. » qu'il te tance pas méchamment, faut dire qu'il à pas tort, t'as vraiment galéré comme un porc pour un malheureux mot de passe.
Alors tu le laisses faire, à côté de lui, prendre en main la bête récalcitrante qui veut pas se laisser faire entre tes pognes inexpérimentés. Et quand tu le vois commencer à toucher à tout, tripoter les touches, ouvrir des machins et des trucs que toi-même t'ignorais qu'il pouvait exister, t'es plutôt content qu'on est refilé son nom pour aller chercher tes conseils parce que toi t'aurais clairement jamais réussi à faire tout ça. « T’as rien renversé dessus ? Une boisson sucrée par exemple ? » Tu hausses un sourcil, intrigué, t'en viens à te demander si même-lui dans son local il est déjà au courant de ta maladresse naturelle ou alors c'est peut-être juste écrit sur ton visage. « Pas de liquides renversés, nope. » que tu balances, t'évites de boire et de manger au dessus de la bête, tu commences à te connaître que trop bien. « Il fonctionnait très bien jusqu'à ce que j'aille regarder mes mails et là tout s'est mis à.. » tu réfléchis et tu sors du bout des lippes, pas sûr de toi. « bogué? c'est comme ça qu'on dit? »
Tu penses bien que tu l’as perdu. Tu penses bien qu’il fait partie de ceux que tu arrives à faire eux-même bugger comme un ordinateur lorsque tu utilises un langage un peu trop technique. « Okay, okay. » qu’il répond simplement et tu n’insistes pas. Tu souris néanmoins. T’es plutôt content qu’il ne dise rien, qu’il ne tente pas non plus de ramener une science qu’il n’aurait pas et qu’il te perde totalement dans des explications et informations inexactes. Tu te contentes donc de taper sur son clavier afin d’aller fouiller un peu dans la machine, histoire d’éliminer les premiers diagnostiques qui te viennent à l’esprit. « Pas de liquides renversés, nope. » qu’il te confirme et tu hoches doucement ton visage. « Tu serais étonné par le nombre de personnes qui sont venues me voir parce que leurs touches avaient été collées par le sucre de ce qu’ils avaient renversé dessus. Les pauvres ne comprenaient pas pourquoi appuyer sur h écrivait un j… alors que c’était plutôt évident pour le coup. » Mais visiblement, ce n’est pas le problème actuel. En fouillant, tu te rends bien vite compte que l’ordinateur met un peu trop de temps à répondre, à calculer. Il est extrêmement lent. Tu files tout de même dans le gestionnaire de tâches, histoire de vérifier que les performances de l’ordinateur sont au top et tu lâches un « Oh... » en voyant les nombres hallucinants s’afficher sur ton écran. Tu finis par les lui montrer du doigt. « Tu vois le pourcentage d’utilisation de ton processeur, là ? C’est bien trop élevé. Du coup, ton ordi n’arrive pas à faire plusieurs choses en même temps. Et je parle même pas de ton disque qui est à 100% tout le temps. » Tu te balades dans les onglets, vérifiant les programmes ouverts et qui fonctionnent en tâche de fond. « T’as plein de logiciels qui fonctionnent en fond alors que tu ne les utilises pas. Ça mange de ton processeur en fait. Dis toi que ton ordi, c’est un cerveau. » Tu tournes ton visage vers lui. « Il s’occupe de plusieurs choses à la fois. Des choses que tu peux voir et des trucs en fond dont tu ne te rends pas compte. Mais là, ton ordinateur, il s’occupe de logiciels en fond dont tu n’as absolument pas besoin. Ça mange la performance de ton ordinateur qui pourrait justement être libre et aider à faire fonctionner ce dont tu as réellement besoin. » Tu essaies d’être clair parce que c’est important. C’est quelque chose qu’il devra clairement noter dans un coin de son esprit pour plus tard, pour ne pas refaire la même erreur ainsi qu’apprendre à faire attention dans le futur. « Il fonctionnait très bien jusqu'à ce que j'aille regarder mes mails et là tout s'est mis à bogué? c'est comme ça qu'on dit? » Oh. Ooooh. Ça sent mauvais, ça, cette histoire de mail. Et juste au moment où tu te demandes s’il n’aurait pas cliqué sur un lien mal intentionné, un pop up apparaît - un pop up qui est accompagné de son, bien entendu. Et c’est un gémissement féminin qui se fait entendre dans toute la pièce, avant que la jeune femme de la publicité ne se mette à parler d’une manière très sensuelle. « Oh. » que tu lâches avant d’avaler ta salive, gêné. Tu ne sais même pas pourquoi tu ne fermes pas le pop up tout de suite. Tu devrais, pourtant… Tu devrais cliquer sur la petite croix et le laisser se fermer à jamais. Mais non. Tu restes planté là, le rose te montant aux joues. « Je crois que t’as un virus... » que tu finis par lui avouer en pinçant tes lèvres pour ne pas rigoler sous la gêne que tu ressens.
« Tu serais étonné par le nombre de personnes qui sont venues me voir parce que leurs touches avaient été collées par le sucre de ce qu’ils avaient renversé dessus. Les pauvres ne comprenaient pas pourquoi appuyer sur h écrivait un j… alors que c’était plutôt évident pour le coup. » Tu roules un peu des yeux et finalement tu acquises d’un mouvement de tête parce que quand ça sort de ta bouche ça semble si logique que t’aurais jamais pu y penser, mais toi t’es trop maladroit. Enfin surtout tu te connais que trop avec ta diable maladresse donc ça fait longtemps que t’as banni quelconque nourriture et liquide à probité de tes objets électroniques. Puis tu te connais, avec ton karma t’aurais toutes les chances avec ça de finir électrocuté. Par la suite tu le vois tripatouiller le clavier comme un pro, concentré et toi tu te dis que franchement t’aurais clairement été incapable de faire à peine un pour cent de ce qu’il est en train de faire sur ta machine, t’en viens à te dire que franchement t’as sans doute frappé à la bonne porte. Puis à défaut de réussir à sauver la bête, tu pourras te dire qu’au moins il a essayé. « Oh... » qu’il te lâche et il a pas l’air rassuré et du coup toi ça te fait un peu froncer les sourcils parce que tu te demandes ce que t’as bien pu foutre pour coller ta machine dans cet état, vraiment. « Tu vois le pourcentage d’utilisation de ton processeur, là ? C’est bien trop élevé. Du coup, ton ordi n’arrive pas à faire plusieurs choses en même temps. Et je ne parle même pas de ton disque qui est à 100 % tout le temps. T’as plein de logiciels qui fonctionnent en fond alors que tu ne les utilises pas. Ça mange de ton processeur en fait. Dis-toi que ton ordi, c’est un cerveau. » Tu lâches un petit sourire étiré parce que ça à beau pas être ton domaine de prédilection, clairement pas il simplifie bien les choses et t’arrives plus au moins à piger ce qu’il te raconte, tout du moins une bonne moitié. Finalement il continue son laïus, te fixant et toi tu l’écoutes, concentré pour comprendre parce que tu trouves clairement irrespectueux de faire semblant de comprendre quand on ne pige pas un broc de ce que l’on t’explique. « Il s’occupe de plusieurs choses à la fois. Des choses que tu peux voir et des trucs en fond dont tu ne te rends pas compte. Mais là, ton ordinateur, il s’occupe de logiciels en fond dont tu n’as absolument pas besoin. Ça mange la performance de ton ordinateur qui pourrait justement être libre et aider à faire fonctionner ce dont tu as réellement besoin. » Tu hoches la tête à nouveau et tu commences à démêler tout cet imbroglio, le pire c’est que sans lui, t’en serais toujours à le redémarrer pour la vingtième fois en pensant que ça pourrait changer quelque chose et sauver les meubles.
Il continue à pénétrer les méandres de ton pc et toi tu continues à fixer l’écran à tout ces fenêtres qui défilent puis finalement c’est un énorme pop-up coquin qui apparaît, bruyant en plus de ça qui te fait presque sursauter et manquer de t’étouffer alors que tu vires soudainement pivoine devant le truc qui s’affiche, mais surtout qui t’affiches. « Je crois que t’as un virus... » Y a ta mine totalement gênée qu ise renfrogne et tu hausses un sourcil parce que tu ne comprends pas ce qu’il raconte. « J’suis pas malade pourtant.. » Il te faut bien plus de trente secondes pour piger et tu relèves le nez vers lui et te pinces les lèvres. « Ah un virus.. sur l’ordinateur. Okay. » Ouais okay, crétin, tu viens de te rendre ridicule comme pas possible tandis que le pop-up continue de gueuler comme pas possible et toi tout gêné tu sais que lâcher un. « J’vais pas sur ce genre de sites pourtant. » Bah ouais, comme tous les êtres humains Adam, sauf que là t’es pas crédible, mais le pire c’est que tu ne mens pas le moins du monde.
Ces histoires d’ordinateur lent à cause des tâches de fond n’expliquait aucunement le fait que certaines touches répondent en écrivant autre chose que la lettre prévue. Tu n’avais donc mis le doigt que sur une petite partie du problème de base. Néanmoins, c’était toujours un problème de trouver avant d’avancer encore un peu plus dans le diagnostic de sa pauvre machine. Et quand le pop up apparaît, quand le son remplit la pièce et que les autres présents se retournent vers vous, certains morts de rire, tu piques un fard. T’es totalement gêné. Tu ne mets pas les pieds sur ce genre de sites, toi. Tu as une petite amie, toi. Et même si ce n’était pas le cas, tu préférerais sans aucun doute ton imagination. Ça te fait agir comme un p’tit vierge effarouché, sur le coup. Tu te mords la lèvre nerveusement, tu passes ta main sur ta nique et t’en oublie de réagir ou de venir fermer la fenêtre qui te fait cet effet. Il semble aussi gêné que toi et dans un sens, ça te rassure un peu. Faut dire que sentir les regards des tes camarades sur ton dos et les entendre se marrer, ça ne t’aide pas à te mettre un peu plus à l’aise devant la situation. « J’suis pas malade pourtant... » que réagit ton interlocuteur et tu te demandes s’il plaisante, s’il te fait une blague. Mais non. Il à l’air parfaitement sérieux. Ça te fait arquer un sourcil, amusé. Tu ne t’attendais absolument pas à ça, pour être franc. Tu n’avais pas prévu qu’il associe le mot virus à une maladie alors que vous étiez clairement en train de parler d’ordinateur. Adam comprend finalement de quoi il retourne. « Ah un virus.. sur l’ordinateur. Okay. » Et tu hoches positivement la tête pour toute réponse, histoire de lui confirmer que, ouais, tu parlais bien de ce genre de virus là. « J’vais pas sur ce genre de sites pourtant. » Il se justifie et tu ne peux empêcher un énième sourire de se dessiner sur ton visage. Il est trop, lui. Il est tellement innocent. Ta première impression n’avait pas été fausse. Il te semble terriblement sympathique, ton interlocuteur. Surtout quand il peut lancer des phrases comme ça sans mentir, sans te faire douter une seule seconde qu’il ne fait que te dire la vérité. Néanmoins, tu finis par te rendre compte de l’absurdité de la situation et de la facilité avec laquelle tu pourrais y échapper et tu cliques sur la croix du pop up afin de le fermer. Le silence remplit de nouveau la pièce et du soupire doucement.
Cette histoire d’e-mail dont il t’a parlé un peu plus tôt, elle expliquerait pas mal de choses. « L’e-mail dont tu m’as parlé toute à l’heure. Est-ce qu’il contenait un lien sur lequel tu as cliqué, par hasard ? » Cas typique du mec qui ne s’y connaît pas en hacking et virus et qui se fait avoir de la manière la plus facile possible. Cette technique là, elle est bien vieille, bien connue. T’es même étonné qu’il n’ait pas compris tout seul d’où venait son problème soudain, vu qu’il avait bien fait le rapprochement au niveau du timing de ses problèmes informatiques et de la lecture de ses mails.
T’entends bien les rires s’élever un peu de la salle au bruit du pop-up pornographique, gueulard qui s’affiche. Et c’est un peu une honte intersidérale que tu te tapes, le pivoine aux joues tandis que le pro joue un peu à la sainte nitouche, se presse comme pas possible pour fermer l’horreur. Et ça te fait sourire un peu entre la honte parce qu’il l’air autant gêné que toi tu peux l’être, faut dire. Il à beau être plus grand, plus large que toi, c’est la même honte que vous avez l’air de partager, au moins vous êtes dans le même bateau. C’est toujours moins pire que seul devant une assemblée. Puis y a le truc qui enfin disparaît de la surface pixelisée, mais toi indéniablement tu continues à faire le boulet, à comprendre virus humain avec informatique. Déformation estudiantine d’un carabin sans doute à force de voir des maladies partout. Puis tu te sens bien de préciser que tu ne vas pas sur ce genre de sites et alors ça le fait sourire le grand dadais et tu le trouves sympathique, de réagir comme ça à ton innocence voir à ta grande naïveté. Puis ça te fait sourire aussi. Pas que t’es pas la banane environ tout les jours que Dieu fait, mais bon un sourire donné ça vaut bien un sourire rendu.
Puis le sérieux de la situation se rétablit quelque peu et t’en oublies un peu moins tes problèmes après ce bordel. T’as vraiment besoin de ton ordinateur. Dans la journée sinon tu vas avoir des problèmes. « L’e-mail dont tu m’as parlé tout à l’heure. Est-ce qu’il contenait un lien sur lequel tu as cliqué, par hasard ? » Tu te frottes l’arrière du crâne, gratte ta tignasse comme pour appuyer le fait que tu réfléchis et finalement fronce un peu les sourcils, essaye de te remémorer. « Oh. J’en ai ouvert pas mal, mais y en avais un qui avait l’air vraiment bizarre, un lien avec des chiffres. » que t’essayes de te rappeler. « Puis il portait un nom bizarre, aussi. » que tu te pinces les lippes, pensant avoir fait une connerie. « Iloveyou. »
Que tu marques une pause, bullant un peu avant de te rendre compte à nouveau, stupide môme. Que le dire à l’oral ça ne sonne pas de la même façon qu’à l’écrit. Genre pas du tout. « Oh! J’veux dire l’email il s’appelait i love you, c’n’est pas une déclaration que j’te fais.. » T’es vraiment un crétin fini, Adam Griffin, t’as envie de te facepalm si fort, de disparaître et de te faire tout petit. Faut toujours que t’en rajoutes une couche. Sans le vouloir en plus.
Tu penses avoir mis le doigt sur l’origine du problème, sur ce qui a réellement mis son ordinateur dans un sale état et lui offre ces magnifiques pop-ups publicitaires parfaitement gênants. Cette histoire d’e-mail, elle te trotte dans la tête depuis qu’il l’a mentionné pour la première fois, faut dire et tu sais bien comment la plupart des virus se retrouvent sur une machine comme la sienne. « Oh. J’en ai ouvert pas mal, mais y en avais un qui avait l’air vraiment bizarre, un lien avec des chiffres. » Déjà, ça commence bien mal. Tu te demandes quand même s’il s’informe un peu, s’il est au courant qu’ouvrir des liens dans des e-mails est une très mauvaise idée, surtout si l’on en connaît pas la provenance. « Puis il portait un nom bizarre, aussi. » En plus. « Iloveyou. » Oh. Tu fronces les sourcils. C’est pas un nom qui t’ait inconnu, bien au contraire. Dans ton monde à toi, celui du code et du hacking, tu es obligé de connaître ce nom là et de réagir en conséquence. Alors tu continues de taper sur la machine, maintenant véritablement persuadé qu’il s’agit d’un virus, et un plutôt connu en plus de ça. Tu t’arranges pour faire tourner son anti virus, accompagnant le diagnostic de celui-ci avec tes propres codes et tes propres manières de gérer la situation. T’es concentré, t’es à fond, t’es en train de chercher le fichier pour le mettre en quarantaine et pouvoir le supprimer de l’ordinateur à partir de là. Le fait qu’il croit sous entendre autre chose par le nom du virus n’a même pas traversé ton esprit de connaisseur et, lorsqu’il tique, lorsqu’il s’explique, tu finis par arquer un sourcil sans comprendre. « Oh! J’veux dire l’email il s’appelait i love you, c’n’est pas une déclaration que j’te fais.. » Et tu te marres, doucement, pas moqueur pour un sou mais décidément amusé. Il est vraiment perdu dans le monde des ordinateurs, le p’tit brun. Tu dois avouer le trouver tout bonnement adorable, pour le coup. « Je sais. » que tu répliques, retournant ensuite taper quelques lignes de code avant de porter une nouvelle fois ton attention sur ton interlocuteur. « C’est le nom d’un virus assez connu. Des mails qui ont été envoyés à pas mal d’adresses et, lorsque l’on clique sur le lien, ça créé une ouverture pour le virus qui s’installe dans ton système. »
Quelques lignes de code plus tard et tu laisses l’anti virus continuer de faire son boulot. Tu vas sûrement devoir encore l’aider un peu parce qu’il s’agit là d’une version gratuite, visiblement, et qu’il ne peut et ne veut pas tout faire, mais tu le laisses faire le plus gros avant d’attaquer les finitions. « Quand tu reçois un mail inconnu, ne clique jamais sur un lien. C’est le moyen le plus simple d’installer quelque chose sur ton ordinateur, de voler tes données et de… et de prendre le contrôle. Je serais toi, j’irais faire un tour sur mes relevés de compte aussi, si jamais tu as déjà utilisé ta carte en ligne et sauvegardée quelque part. Ils peuvent trouver le numéro et le code et faire ce qu’ils veulent avec. » Tu précises, tu expliques, pédagogue au possible pour qu’il comprenne. T’as pas envie que ça lui arrive à nouveau, même si ça ne te gênerait pas de revoir sa petite bouille sympatoche à l’occasion.
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Sujet: ILOVEYOU (castiel) 
Sam 30 Mar - 9:46
