millions reasons (silvia)

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{ million reasons }
crédit/ tumblr ☆ w/@Silvia De Luca

Les respirations coupent court à la réalité au milieu d’la fête.
L’écho saccadé des souffles qui s’entremêlent. L’union du désir qui fait courber les reins. L’union du désir qui fait éclore la chaleur contre le derme. Les pulsions animales rétrogradées dans une douceur qui fait contraste.
Les rêves arrachés depuis longtemps. Ceux de la fleur qu’il essaye de ne pas esquinter. L’envie d’faire les choses bien. L’envie d’faire danser le bien à défaut de déverser la hargne et le vice. Existence en perdition depuis des années maintenant.
La tête vissée vers l’haut pour se persuader d’être vivant. Et… Qu’est-ce que tu penses de ce que ‘ça implique’ ? Puni, oui ! Mais puni définitivement !
Le corps perdu contre celui de Sisi pour arrêter d’penser. Des semaines à se chercher. Des semaines à provoquer. Le venin craché par moment. Parce que c’est devenu l’unique moyen de se défendre. Parce que c’est devenu l’unique moyen d’arrêter d’chialer. Parce que c’est devenu l’unique façon d’apparaître comme ce qu’il est vraiment. Un putain de monstre. Une putain d’erreur de la nature.
Des confessions parfois bercées pour évoquer le mal qui le ronge. Pour évoquer le clan. Pour évoquer l’amour pour la sœur. L’amour pour la mère. « A toi d’me dire, c’toi qui en pâtie dans l’histoire. »
Les doutes quant au futur. Les doutes quant à demain. Le poignard bercé en plein dans l’cœur. Le poignard lancé dans sa gueule quand c’est celle du père qui s’impose. Les paupières scellées puis rouvertes pour dépeindre le vert d’ses yeux à la jolie blonde. Les vagues qui battent vers les siennes. Le rictus sur les lippes. Le rictus qui s’écrase vers la porcelaine. Baiser dans le cou. Baiser sur le sommet de la poitrine. Baiser sur la joue. Baiser sur sa bouche pour venir ronger les dernières incertitudes. « Et ‘définitivement’ ne fait pas partie de mon vocabulaire. Quand je t’attache, c’est fini Sisi. » La main égarée contre le flanc qui bifurque sur la cuisse. Le bout des pulpes qui caresse. Le bout des pulpes qui pétrie. L’regard en suspend vers le sien. L’sourire pour rassurer.
Non, je ne te mets pas dans la merde. Plus rien n’est important. Rien. Sauf elle. Peut-être parce qu’elle est différente. Peut-être parce qu’elle a deviné les faiblesses au milieu des épaisseurs pleines de merde. Peut-être parce que dans ses yeux, l’irlandais n’a pas l’air d’un monstre. Peut-être parce qu’au fond, à ses côtés, il goûte à l’insouciance. Les sentiments parfois inconnus. Les sentiments parfois dévorants. Une grande gueule ouverte trop souvent pour rien dire. Pour rire de la situation. Pour rire de lui au passage. Mais à cette seconde-ci, le dégradé foudroyé par la beauté de la gamine. Les cuisses relevées et la langue qui vacille. J’prendrai toujours soin de toi. Tu le sais, hein ? Tu as peur ? Les paroles pour réclamer les réponses. Sentir qu’elle est prête. Sentir qu’elle le désire autant que lui. Sentir que tout ça elle le veut. Maintenant. Demain. Et sans regrets. Sans culpabilité. Sans dégoût. « Je ne suis sûr de pouvoir te rendre la pareille. » J’ai peur de te briser. De t’abîmer. C’est ce que je fais toujours ; c’est ce que je fais de mieux. « J’suis pas sûr de vouloir t’infliger tout ça. » Ce moi démoniaque, ce blase. Un baiser pour faire taire les doutes. La vipère qui ronge et s’exécute pour ne pas lui laisser de répit. Toujours plus vite. Toujours plus loin. Les phalanges accrochées à la peau de ses cuisses. Étendu maculé qu’il fait rougir, qu’il pétrie des pulpes pour la marquer, pour prendre possession d’elle.
La respiration fuyante. La respiration d’plus en plus forte. Les mains qui cherchent une accroche quand sa bouche condamne. Mesure à quatre temps d’une valse qui empiète sur les démons. Ceux qui grognent. Ceux qui cognent. Ceux pour lesquels, Lobo, exécute sa carte favorite. Celle où les illusions achèvent la reine. Celle où le roi se fracasse pour ses yeux. Alors il s’agit, le loup. La vipère qui accélère le rythme. Les reins de la blonde qui se cambrent. Et une phalange qui s’actionne à mesure que le creux de ses cuisses flambent. Juste un peu. Juste pour voir. Juste pour la faire frémir plus encore. Des baisers. Des caresses. Pour la posséder. Pour la faire sienne.

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crédit/ tumblr ☆ w/@lobo mcgrath

Elle danse. Elle danse dans ses paroles. Elle danse dans son regard. Elle suit le tempo, un tempo qui n’appartient qu’à eux. Elle danse. Elle se perd face à lui. Face à ses paroles. Face à cette fausse assurance qu’il maintient. Face à ces sentiments qu’ils partagent mais qu’ils taisent. Et ils jouent, ils jouent avec les mots, ils tournent, ils valsent, sans jamais en venir au fait. Sans jamais le dire. Sans jamais se le dire. Des questions qui restent sans réponses, d’un côté comme de l’autre. Et elle aimerait, elle aimerait pouvoir lire en lui, Silvia. Elle aimerait pouvoir comprendre, pouvoir entendre. Ce qu’il veut, ce qu’il attend d’elle. Ce qu’il espère. Tu peux tout me dire, Lobo. Tes doutes, tes craintes, tes désirs. Tu peux tout me dire, parce qu’à cet instant précis, il n’y a rien qui ne compte plus que nous. Elle reste silencieuse. Elle-même. Perdue dans ses songes. Perdue à travers ses paroles. Elle se surprend à se projeter, avec lui, dans quelque chose qu’elle n’imagine pas. Elle se surprend à se projeter, alors que ses paroles n’ont rien de rassurant. Mais elle oublie, vite, bien trop vite, en sentant ses baisers recouvrirent son corps. Elle oublie, bien trop vite, souriant à sa mise en garde. - C’est moi qui t’attache, Lobo. Et l’un comme l’autre tente de reprendre le contrôle. Un contrôle illusoire. Un contrôle éphémère qu’aucun n’a véritablement. On est deux à tomber. On est deux à succomber. Alors qu’est-ce qui te retiens, Lobo ? La peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas pouvoir prendre soin d’elle. Peur de lui faire mal. Mais si tu as peur, c’est que je compte assez pour essayer, pas vrai ? Pensées qui frappent son esprit, qui frappent son cerveau. Pensées qui descendent jusqu’à son cœur. Pensées synonymes d’espoir. Espoir qu’elle n’a plus. Espoir qu’elle n’avait plus. Avant que tout s’accélère, entre eux. - Et moi je pense qu’il y a beaucoup plus en toi que ce que tu veux bien voir. Et elle le regarde, elle le transperce avec ses yeux, caressant sa joue, caressant sa nuque. Moi je crois en toi, Lobo, je crois en ce que je vois lorsqu’on est tous les deux.Les baisers qui s’enchaînent, se font de plus en plus intenses. Les baisers qui s’enchaînent, se font de plus en plus brutaux. Parce que c’est ce qu’elle est, la vérité, brutale. C’est ce qu’elle est. Il y a ce truc entre nous, qu’on ne peut contrôler, qu’on ne peut effacer. Et le corps de Sisi tremble entièrement, il frissonne, lorsque la main du beau brun épouse sa cuisse. Elle tremble, et elle aime ça. Sa main contre la nuque de Lobo se resserre au gré de ses caresses. Et elle l’embrasse, encore une fois, avec plus de puissance encore, juste avant de reprendre la parole. - Et si on parlait… Et si on parlait pour de vrai, pas ici…? Et si c’était encore plus beau, lorsqu'on aura tout dit ?

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crédit/ tumblr ☆ w/@Silvia De Luca

Les paupières closes pour revivre les souvenirs de cette nuit. La chaleur le long des flancs. Les reins à l’abandon de chaque putain de sensation. Les palabres pour s’faire taquins. Les myocardes pour s’embraser dans l’ombre de tous les doutes. Les pulsations dédiées au fantôme. C’est moi qui t’attache, Lobo.
Les traces noircies aussi. Comme le reflet dans la glace. Celui qui fait vomir. Celui qui rappelle l’immondice. Celui qui rappelle l’erreur. Il en est convaincu, Lobo. Je suis la déchéance Sisi, approches et tu te brûleras. Approches, et tu tomberas. La rythmique imposée comme les coups de rein. Les cuisses de ces gonzesses écartées pour laisser flirter la chaire. Le refus de l’attachement. Le refus d’laisser l’une d’entre elles s’immiscer. Personne à la hauteur de toute façon. Personne pour lui filer ce bourdonnement dans la caboche. Ce feu sur ses reins. Cette saveur autour du myocarde. Une après l’autre pour froisser les draps. Pour tomber sur les genoux. Pour déboutonner le tissu. Pour s’faire féline, pour s’faire reine dans des chimères nauséabondes. Ses mains qui vissent les courbes, condamnent la chaire. Comme ses lippes incrustées sur chaque recoin des sirènes. Les alpaguer, les attraper, les balancer. Parce qu’aucune ne compte, Lobo. Tu fais ça pour te sentir vivant. Alors que t’es mort depuis siw années maintenant. Un pas après l’autre mais ta carcasse qui s’écrase à chaque fois d’la même manière. Et moi je pense qu’il y a beaucoup plus en toi que ce que tu veux bien voir.
Les aveux coincés au fond de sa gorge.
Comme la rage animant les poings dans les carcasses. Ceux qu’il voudrait décrocher contre le monde entier. Bourreau régnant tel cet empereur à la violence greffée le long de la carcasse. Puis Sisi dans le paysage. Gamine qui a rien demandé. Rencontre hasardeuse alors que ses mots paraissaient assassins. Moqueries balancées du bout des lippes pour attirer l’attention. La drague dégueulée sans gêne. L’insolence vissée dans les prunelles pour l’atteindre. Et au milieu de ça les confessions. Les discussions hasardeuses sous le porche du night-club. Les petits textos envoyés à la voler. Les aveux d’une voix évasive. Pour pas trop en dire. « Tu n’as vu que les bons côtés Sisi. »
Pour pas avouer que son monde, il s’écroulait autant qu’un château de cartes.
Pour pas toiser le bleu de ses yeux et s’faire foudroyer d’une réalité putride. Piège qui se referme sur lui quand l’attachement s’en mêle. L’envie d’bien faire avec l’innocence qu’elle dégage. L’envie d’la protéger comme tous ceux qui compte. Et si on parlait … Et si on parlait pour de vrai, pas ici … ? Les pulpes enfoncées dans les cuisses. Le rosé serti de rouge à chaque étreinte quand la langue s’affaire. Les terminaisons nerveuses réanimées de ces contacts parfois furtifs, parfois plus appuyés. Cette manière d’la pousser à bout. Cette manière d’la sentir se cambrer et se perdre contre la chaleur de son propre corps. Sourire sur la gueule à chaque réussite. Sourire béni des baisers qu’il dépose au creux de son cou. Territoire conquis depuis de longues minutes. Le désir gravitant au bout des lippes. Comme dans le regard. Fiévreux d’elle. La requête balancée quand les pulpes se perdent dans le blond. « Viens. », il se lève se saisissant de la main de la belle. Il l’attire, loin du monde, loin du bruit. Dans son bureau.
Connard aux mains de velours contre la porcelaine qui essaye d’poser un semblant de rédemption. La violence imprégnée de partout pourtant. Les ratés qui s’accumulent. « Met toi à l’aise. » Les dernières couches dont il se débarrasse pour reste en t-shirt.
Pour faire tanguer la chaire près de la sienne. Pour racoler la dernière attention.
Observer chaque détail d’son regard. Pour être sûr. Pour pas faiblir.
Pour pas la heurter. Alors il attend, le loup. Les prunelles fixées sur les siennes. Attendant qu’elle offre le premier mouvement, le premier aveu. Attendant qu’elle s’offre, comme il est prêt à le faire.

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Une main qui attrape la sienne. Une main prête à la faire vaciller. Une main qui l’entraîne dans l’arrière bureau, alors qu’elle, elle n’a aucune idée de ce dans quoi elle s’engage. T’es qu’une pauvre fille, Sisi. Une fille qui s’est paumée. Une fille tombée, bien trop loin de son château. Une fille qui craque, un peu trop pour Lobo. Des sentiments qui se mélangent à des paroles effrayantes. Effrayée, lorsqu’il lui affirme qu’elle n’a encore eu la chance de voir que ses bons côtés. Effrayée, lorsqu’il affirme avoir peur de ne pas pouvoir assez lui donner. De ne pas pouvoir autant lui donner. Peut-être aurait-il fallu y penser avant la nuit dernière, avant ce baiser qu’il lui a offert, avant l’étreinte qui s’est faite beaucoup plus intense. Fini de jouer, Lobo. Il faut y mettre des mots, sur ces putains de sentiments. Sentiments qu’elle n’a jamais éprouvé. Sentiments dénués de sens. Sentiments qui transpercent l’âme sans savoir comment, sans comprendre pourquoi. Et elle débarque, l’italienne. Elle débarque dans cette vie qu’elle ne connait pas. Cette vie qui n’est pas la sienne. Et au fond, elle le sent, elle sent qu’ils ont tant à s’offrir, tous les deux. Le problème, le seul, l’unique, c’est qu’ils ont peut-être autant à s’enlever. La porte fermée derrière eux, Sisi s’installe sur le bureau. Assise sur ce dernier, alors qu’elle attrape de nouveau la main de Lobo. Elle le tire, elle l’attire. Elle l’amène à elle, ouvre ses bras pour qu’il vienne s’y glisser. Et elle le dépose, l’ultime baiser. Elle le dépose, au creux de son cou. Elle le dépose, avec tendresse. Avec passion. Avec ce parfait mélange qui caractérise si bien leur relation. Et il attend. Le fauve. Il attend qu’elle parle, la première. Parce que c’est bien connu, c’est elle qui sait parler. Mais peut-être qu’avec toi, moi non plus je ne sais pas. Moi non plus je ne sais plus, Lobo. Et alors que leurs peaux fusionnent, elle trouve finalement en elle la force de dire quelques mots. Faiblement. - Ce qui s’est passé l’autre nuit… C’était pas un jeu pour moi. Ce n’était pas un jeu. Pas une putain de soirée dans le vent. Parce qu’elle s’offre déjà bien trop dans sa nouvelle condition pour le faire dans sa vie privée. Pour le faire s’il ne compte pas. - Si ça doit en être un, je préfère que ça ne se reproduise pas… Parce que tu comptes pour moi, Lobo. T’es important, et je ne veux pas m'amuser avec toi. T’es juste toi. Toi que je n’ai jamais cherché. Toi que je n’ai jamais espéré. Et qui pourtant trône dans ma vie, dans mon cœur. Une main contre la joue du brun, une main qui la caresse, une main qui lui offre toute l’affection qu’elle a pour lui. J’suis loin d’être la meilleure, Lobo. J’suis loin d’être une fille bien. Mais ce que je ressens pour toi, c’est bien réel. Alors dis-moi, toi, tu ressens quoi ? Une question à laquelle il n’a jamais répondu autrement que par des insultes, des crises, des colères, des jalousies. Une question qui semble l’effrayer. Une question qui reste, qui persiste, alors que le sol se détruit juste sous leurs pieds.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Silvia De Luca

Les pensées qui obnubilent. Les sentiments qui décrassent le palpitant.
Le visage qui hante. Le visage qui annihile tout le reste. Paysage portant son blase. Paysage portant encore l’empreinte exacerbée de son odeur. Les effluves pour narguer les sens à peine éteints. Les sourires pour pétrir l’échine. Les respirations pour se condamner. Le souffle haletant et possédé de ses vices. Le souffle haletant et possédé de sa chaire. Un baiser pour se réveiller, comme une piqûre pour lui rappeler que l'abeille n'est pas qu'un simple insecte. Ce qui s’est passé l’autre nuit… C’était pas un jeu pour moi.
L’oxygène qui bouffe les lippes. Comme les poumons qui dégomment les contrées oxygénées. Les mains resserrées contre le bureau. Le regard pris d’assaut. L'âme sous le courroux des saints. L'âme sous le courroux du divin. Le regard honteux de la scène trop salace, trop écœurante. Avec une pute. Pour ceux qui plient les genoux contre le bois. Pour ceux qui croisent les mains en crachant les psaumes. Pour ceux qui commandent l’abomination. Le voltige des genres qui s’aimantent. L’équation à du sexe qui dérange. L’asphalte aussi lourde que la douleur dans la poitrine. Revers du droit entre les couches de derme. Revers du gauche aux consonances sucrées. Les coups qui s’enchaînent. L’hiver qui glace le sang. L’hiver qui détonne contre sa gueule. Comme lui dans sa putain d’existence. Claque empourprée des certitudes. Si ça doit en être un, je préfère que ça ne se reproduise pas…
La déchirure au myocarde. Plaie béante quand les regards se toisent. Accroche de l’adieu suspendu au bord des lippes. « Tu penses que c'est un jeu ? Une simple histoire de cul ? » Les poings serrés de ne pas trouver le courage de la retenir.  Les phalanges assassines contre le derme. Comme un adieu. Comme une prose contée de la brillance empirique de ses yeux. Les émotions d’hier et de demain. Les émotions qui croulent dans le bas-ventre et celles qui suffisent à l’empoisonner pour l’éternité. Les mots coincés sous le palais comme sa chaire quelques jours auparavant. « Si c'était le cas, tu n'serais pas là, ici avec moi, Sisi. Et pour être honnête j'aurais préféré que tu ne sois qu'une petite baise. » Ça aurait été plus facile, moins compliqué de lâcher prise. Le sourire chagrin pour orner l’ourlet. Le sourire chagrin pour dépeindre le mal qui ronge. La main, cette échappée belle contre la mâchoire. Baiser captif d’une déroute sentimentale. Baiser captif de tout ce qu’il crève d’avouer. Baiser captif de ces corps bons qu’à se chercher, qu’à se dévorer d’une chaleur animale. Mais il sait pas faire Lobo, il ne sait pas parler, se dévoiler. « Sauf que y a pas moyen que j'te zieute dans les bras d'un autre, mais j'peux pas non plus te garder pour moi tout seul. » Parce que y a le blase qui passe avant, parce que y a la marque sur ta chaire, sur ton cœur qui brûle encore. till i die, sb. Un pas de recul. La semelle qui traîne au sol. Comme les dernières émotions. Silhouette qui disparaît. Silhouette qui se conjugue avec la nuit sombre. Les astres éteints de la séparation. Les astres à peine vivants. Comme Lobo. « On est dans une impasse. »

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La conversation devient beaucoup plus sérieuse. Beaucoup trop. Peut-être. Et c’est nécessaire. Nécessaire parce qu’il n’est plus envisageable de laisser cette relation en suspens. Il n’est plus envisageable qu’elle continue à se laisser perturber par ses états d’âmes, elle, sa vie, son boulot. Petit à petit, elle s’est rapprochée de lui, beaucoup trop, laissant cette attirance consumer leurs corps. Mais pourquoi. Pourquoi, hein ? Pour essuyer ses crises de jalousie, ses colères, et avoir quoi en retour ? Si tu commences quelque chose, avec lui, avec n’importe qui d’autre, tu veux que les choses soient claires, Sisi. Et au fond, le problème est là. Les choses ne sont pas claires, avec lui. Elles ne l’ont jamais été. Malgré ce qui trône entre eux, c’était comme s’il s’agissait d’une bulle prête à exploser à tout moment. On ne construit pas quelque chose dans une bulle, beaucoup trop fragile, beaucoup trop idyllique. Et c’est la première fois, qu’elle amorce une telle conversation avec lui. Première qu’elle lance. Première qu’elle ose. Parce que toi aussi, t’es perdue, Sisi. T’as jamais été capable de savoir ce que tu veux. T’as jamais été sûre de toi. De ta vie. Et au fond, ce que t’attends, c’est qu’on te prouves ce que tu veux. Mais lui, Lobo, il n’en sera pas capable. Ses paroles en font écho, et en l’espace d’une seconde seulement l’espoir de quelque chose disparaît en néant. Tout sonne faux. Tout sonne faux. Pas une simple histoire de cul, mais incapable de voir plus loin. Alors c’est quoi ? Et le cœur qui se serre. Parce qu’elle réalise qu’ils passent d’un monde à l’autre, subitement. Du monde qui n’était qu’à eux, au monde qui ne les verra plus. - Le problème c’est qu’on ne sait pas ce que c’est, justement. Et ça c’est impossible. Impossible parce que c’est beaucoup trop dangereux, si on ne sait pas ce qu’on veut, Lobo. Et ma vie, elle est suffisamment en pointillés pour avoir une relation en pointillés. Moi j’ai besoin de quelque chose qui me tient. Quelque chose qui m’accroche. Oui, elle a besoin de quelqu’un. Quelqu’un qui saura. Plus qu’elle. Et lui, il a certainement besoin de quelqu’un qui collera à sa vie. A sa famille. A son règne. - T’as raison, on est dans une impasse. Et tu ne diras pas. Tu ne diras pas ce que tu as sur le cœur. Tu ne dirais rien. Parce que t’es pas certaine que ça change quoi que ce soit. Et un dernier baiser déposer au coin de ses lèvres. Un dernier baiser lourd de sens. - Je vais y aller. Passe une bonne soirée. Elle s’éloigne alors à son tour, quittant le bureau. L’impasse, j’en sors. Maintenant. J’en sors pour moi, pour toi, pour nous deux.