one night in the sun / devan.

@devan james
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L’odeur du café qui flotte dans l’air, et le son du bacon qui grésille paisiblement sur la poêle. Ce genre de matin tout en douceur, où le soleil est un peu trop parresseux pour insister, une lumière enveloppante mais pas trop chaude qui remplit l’endroit. Zekia qui essaie de rester le plus discrète possible pour ne pas réveiller son oncle, se disant bien qu’il aurait envie de faire la grasse matinée pour sa première journée à la maison. De retour, enfin de retour, il est juste là, à quelques pas. Après autant d’années, ça semble complètement iréel qu’il soit vraiment de retour. Pourtant il y est, et Zekia ne pourrait être plus heureux. La présence qui lui faisait déjà un bien fou, figure paternelle à qui elle pouvait faire entièrement confiance. Ça remplissait un peu plus la maison, et la famille était presque réunie à présent. La fête qui avait bien secouée hier soir, on avait célébré le retour en grande pompe, et voilà que la quiétude était de retour. La plupart des âmes déjà parties affronter le reste du monde, mais Zekia avait décidé de rester pour être là au réveil de son oncle. Les pas qu’elle se veut discret, mais les bruits inévitables de la cuisine qui vont finir par le réveiller. Les lèvres fredonnant une chanson, elle empoigne la poêle et place le bacon là où il pourra rester chaud, en attendant que Devan puisse venir la rejoindre.

Elle passe dans sa chambre, Zekia, pour enfiler un pull. Elle-même, les yeux fatigués de la fête de la veille, la musique qui avait rempli les oreilles et l’alcool qui avait coulé dans les gorges assoiffées. Elle prend quelques secondes pour s’arrêter devant son miroir plein pied, attraper un élastique qui traîne et rassemble ses cheveux épais sur le sommet de sa tête. Quand elle revient vers le salon, il lui semble bien que le son de la respiration de son oncle est un peu moins régulier, et y’a un sourire qui se dresse instantanément sur ses lèvres. Elle s’approche, le voyant un peu tiraillé dans son demi-sommeil - timing parfait. Le sourire qui s’étire davantage et qui se confirme sur son visage, à Zekia, alors qu’elle s’agenouille aux côtés de son oncle encore assoupi. « Tonton. » Qu’elle souffle, doucement. Le petit rire au bord des lèvres, alors qu’elle l’observe. Le visage familier, qui lui fait déjà un bien fou. Doigt qui se dépose sur son nez, pour s’y appuyer brièvement. « Tonton, réveille-toi. Le petit déjeuner est prêt. » Elle est prête à lui donner la journée qu’il a envie d’avoir, Devant. Accueillir son oncle comme il se doit, après autant d’années passées à l’ombre. « Tonnnnnnntonnnnnnn. » Un autre petit doigt sur le nez, pour accompagner son murmure. Un réveil pas trop en douceur, mais pas trop brusque non plus. Que l'endormi vienne manger un peu le festin qu'elle lui a préparé, en espérant qu'il aurait l'estomac à l'endroit pour tout dévorer. On dirait qu'elle est retombée en enfance, Zekia, maintenant que Devant est là. Maintenant t’es chez toi. Maintenant t’es avec nous.

@devan james
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Il n’a pas l’air d’avoir envie de se lever. Le corps lourd, étendu sur le canapé. La tête enfouie dans l’oreiller, avec l’air d’un adolescent en quête de quelques minutes de sommeil de plus. Zekia reconnaît bien ce désir - et elle ne peut pas le blâmer, après tout ce temps loin d’un sommeil paisible. Et autant qu’elle veut lui donner tout ce qu’il a besoin, après ces années à l’ombre, elle a trop envie de profiter de son temps avec lui. Sait aussi qu’il a besoin de manger - et qu’il y a un bon repas qui l’attends. Allez, tonton. Assez dormi, pour le moment. T’auras l’occasion plus tard. Il grogne, mais il ouvre tout de même les yeux. Ennuyé sans vraiment l’être, Zekia a le sourire qui s’étire en voyant son visage. Familier, malgré les années qui se sont ajoutés dans son regard. Le poids de l’expérience, et le temps qui creuse les choses. Mais toujours le même, au fond. « Ça sent bon. » La voix rauque de sommeil, Zekia a un petit sourire satisfait sur les lèvres. Déjeuner qu’elle a préparé avec attention - pas particulièrement doué derrière les fourneaux, elle doit l’avouer, mais elle a fait ses efforts pour que son oncle puisse bien manger. Il méritait bien un bon repas, après tout, et également quelque chose pour éponger un peu la fête de la veille, qui avait certainement du bousculer son estomac et son foi après autant de temps.

« Quelle heure il est ? » Une petit moue s’installe sur les lèvres de Zekia, alors qu’elle étire le cou en direction de la cuisine. Incapable de voir l’horloge d’où elle se tient. « J’sais pas trop. Presque onze heures, j’crois. » Elle retourne observer son oncle, toujours avec le sourire. Le regard doux, pour observer celui qui était vraiment comme un second père pour elle. La famille, c’était tout ce qu’il y avait de plus important - et Devan s’était toujours prouvé être là pour elle, même en étant loin. Mais il était de retour, à présent. « Les autres sont déjà partis ? » Elle acquiesce, en se redressant un peu. Un baillement qui lui décroche la mâchoire et qu’elle cache derrière sa manche. Courte nuit. « Ouais. Ça fait quelques heures. » Du boulot, des responsabilités, des courses, peu importe - ils avaient tous eu leur raison, et beaucoup étaient repartis à contre-coeur. Mais Devan était entre de bonnes mains, Zekia avait bien insisté pour leur faire comprendre. « Alors t’es coincé juste avec moi. » Qu’elle lui dit avec un sourire resplendissant, se redressant légèrement pour lui claquer un bisou sur la joue. Affectueuse, Zekia, comme toujours - et comme retournée au stade de la gamine qu’elle était, quand Devan était parti. « Allez, avant que ça soit froid. Tu veux du café ? » Elle se redresse sur ses pieds, le corps un peu endolori de la veille, mais tout de même heureuse d’être là. Lui tend la main, pour l’aider à se relever - et l’entraîner avec elle. « T’as bien dormi, sinon ? Tu sais que t’aurais pu prendre mon lit, pour pas te faire mal au dos. » Nez légèrement plissé, se doutant bien que le canapé ne devait pas être le matelas le plus confortable.

@devan james
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« Moi qui pensais pouvoir t’éviter. » Il a le sourire sur les traits. Le corps un peu lourd, mais l’esprit qui ne le semble pas autant. Content d’être rentré, selon toute vraisemblance. Et Zekia ne peut pas comprendre - ne pourrait jamais s’imaginer être aussi loin des siens, pendant aussi longtemps. Elle qui avait été élevée dans la communauté, entourée de monde, la solitude ne lui faisait pas très bien. Toujours, elle finissait par aller chercher la compagnie des autres, que ce soit des gars du gang, ou de ses meilleures amies. Inévitable, pour Zekia qui ne savait pas trop être seule - les quatre murs d’une cellule, et la solitude, son pire cauchemar. Son oncle l’avait vécu, mais il était plus fort qu’elle. Elle s’habituerait, peut-être. Peut-être pas. Elle préférait ne pas avoir à y penser. De toute façon, elle était heureuse d’avoir Devan à nouveau à ses côtés - fébrile de l’avoir dans son quotidien à nouveau, au bout du fil, au bout de l’appartement. Il acquiesce, quand elle propose du café, et elle lui laisse le temps de se relever pour enfiler ton pantalon. « Hm. Je sais, ouais. Mais t’en fais pas, va. Votre canapé est pas si inconfortable que ça. » Lui emboîte le pas jusque dans la cuisine, où les odeurs continuent de se mélanger. Elle s’empresse de se diriger vers la carafe pour remplir une tasse du liquide bouillant. L’odeur dans les narines, elle la dépose sur la table, où il peut s’installer. Sourire latent aux lèvres, les coups d’oeil fréquents en direction de son oncle. « J’ai pas dormi aussi bien depuis une paye, crois-moi. » Elle lui lance un sourire un peu plus affirmé, en acquiesçant un peu. Ne veut pas trop le déstabiliser, mais elle est fébrile de tout ça, Zekia. « Tant mieux, alors. Assied-toi, tonton. » Lui désigne la table où s’étend déjà quelques bols remplis de fruit, une assiette de quelques crêpes et le sirop d’érable à côté.

Elle sort l’assiette de bacon du micro-ondes, et vérifie la cuisson avant de reprendre le chemin de la table pour déposer les victuailles. « T’as quoi de prévu aujourd’hui ? À part me faire à manger. » Elle sourit, encore une fois, en lui laissant le temps de s’installer. Les oeufs qu’elle fait verser dans la poêle, et qui se mettent à frétiller. Elle attrape la cuillère en bois pour les mélanger. « Faire la vaisselle. » Petite blague au passage, ponctué d’un petit regard amusé en direction de Devan. Le ricanement qui passe ses lèvres, alors qu’elle s’assure de la bonne cuisson des oeufs brouillés. « Honnêtement, pas grand-chose. J’ai pas cours, et j’ai rien organisé non plus. J’me suis dit que j’resterai à la maison, pour être là si t’avais besoin de quelque chose. Faire des courses, ou je sais pas. » Un regard en sa direction, avec le petit sourire qui ne se fatigue pas. Quoi que t’as besoin, je serai là, tonton. J’te dois au moins ça. « Mais j’ai promis à papa de te laisser te reposer aussi. Mais j’me doute bien que tu voudras pas juste tourner en rond dans la maison toute la journée, non ? » Les oeufs qui continuent de cuire, et Zekia qui s’accoude brièvement au comptoir pour l’observer. « Mais tu m’dis si j’en fais trop. J’suis juste… vraiment heureuse que tu sois de retour avec nous. » Le coeur un peu serré, et les yeux remplis d’étoile. Ça fait plus de sens quand t’es là, tonton.