honnêtement, loren n’a pas compris et, peut-être bien que même maintenant, il saisit pas la gravité de la situation. tout est arrivé d’un coup. un moment, richie et lui rentraient chez eux. l’autre, ils étaient embarqués dans un fourgon de police. loren a eu beau gueulé et demandé ce qu’il se passait, il lui semble pas avoir entendu de réponse. ensuite, ils ont été jeté en salle d’interrogatoire, sans qu’on leur explique quoi que ce soit et loren, ça a commencé à l’agacer. rien, pas une explication. les flics sont arrivés, les ont attrapés et les ont amené là, comme des malpropres sans jamais leur dire ce qu’ils avaient fait.
de toute manière, loren ne se rappelle même pas avoir fait quoique ce soit et au vu du regard tout aussi interloqué de richie, lui non plus, il saisit pas. ça ne peut être qu’une erreur. les flics savent pas faire leur job ou quoi ?
maintenant, richie et lui se retrouvent comme deux cons, assis dans une salle d’interrogatoire sombre face à deux officiers qui se la jouent gentil et méchant flic. loren, il aime pas. ça l’énerve et il sent, petit à petit, la rage montée. ça bourdonne dans sa tête et bientôt, il entend même plus ce qu’on lui dit. il voit que leurs deux gueules de cons qui les accusent, alors qu’ils n’ont rien fait. « depuis quand travaillez-vous pour ce trafic de drogues ? » quoi? c’est quoi ce bordel encore ? loren, c’est peut-être pas un enfant de coeur, mais il a jamais rien fait de ce style. son casier est vierge et puis, de toute manière, il a suffisamment d’argent pour vivre sans jamais avoir à se soucier du lendemain. travailler pour un trafic de drogues, ce serait débile. ce serait vraiment le faire juste pour le plaisir du risque. « tu crois que j’ai une gueule à travailler là-dedans, du con ? » loren commence à bouillir. il aurait sûrement du se taire là et il arrange certainement pas leurs cas, mais il peut pas s’en empêcher. bordel, ils étaient en train de rentrer chez eux et maintenant, ils sont en train de se faire interroger pour des conneries dans lesquels ils n’ont jamais trempés. c’est pas le style de richie de traîner dans ce genre d’affaires non plus ; loren est sûr de leurs innocences et ça l’énerve encore plus de perdre sa soirée dans cet endroit pourri avec des flics incompétents. « vous avez fait une erreur, j’vous dis. on rentrait chez nous. on a rien à foutre là. » les mots sont mal choisis. aucun des deux agents ne remettent en question l’arrestation et celui qu’a le rôle du méchant commence un peu à faire son nerveux. il se lève de sa chaise, plaque les deux mains sur la table et affiche un visage autoritaire risible. loren laisse, d’ailleurs, échapper un petit rire ; il se rend insolent. « vous allez fermer vos gueules tous les deux et répondre à la question. » là, c’est trop. imitant l’officier avant lui, loren se lève, pris par la rage. « j’viens d’y répondre. on a rien à voir là-dedans, abruti. vous faites erreur. » il ponctue chacun de ses mots avec force et les prononce avec une lenteur exacerbante afin de faire comprendre au flic qu’il le prend pour un demeuré. son regard est déformé par le vice et l’insolence et il termine sa phrase par un rictus moqueur avant de finalement se rasseoir. au vu du regard que lui lance l’agent, il a juste une envie : c’est lui en foutre une. loren partage l’envie.