(fb) we could have it all / henrik.

@henrik hoenikker
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2014. La pince glissée dans les cheveux, pour tenir les mèches en place. Un peu plus en angle, et c’est bon. Elle inspire doucement, Agnes, en baissant les bras. Les yeux posés sur son reflet dans le miroir, en observant sa coiffure. Les doigts qui viennent replacer une mèche ou deux, avant qu’elle ne secoue la tête. Ça fera l’affaire. Elle attrape ses boucles d’oreille pour les enfiler, et c’est avec un dernier soupir qu’elle quitte la salle de bain. La chambre est tranquille - au loin, Agnes peut entendre le cliquetis familier de la vaisselle. L’eau qui coule, et Henrik occupé à terminer de tout nettoyer. Un peu de quiétude, soudainement, alors qu’Agnes se laisse retomber sur le matelas. Inspire profondément, pour laisser entrer l’air dans ses poumons. Encore le goût de l’épice sur la langue, du repas qui vient d’être partagé. Agnes avait passé la fin d’après-midi à préparer le repas, et Henrik avait eut le sourire aux lèvres de rentrer pour voir la table placée, et les pâtes prêtes à être dégustées. Repas tranquille, entre eux, la conversation relativement paisible. Une soirée comme il y en avait tant, depuis qu’ils avaient emménagés ensemble. Agnes devait l’avouer, elle était heureuse - et tellement amoureuse. Le sourire qui se lève doucement quand elle songe à Henrik dans la cuisine. Les mains savonneuses, et le front concentré à récurer. Il s’était proposé pour faire la vaisselle, puisqu’elle avait cuisiné - tellement beau, avec sa mine un peu fatiguée de la journée, et sa chemise aux manches relevées. Elle ne comprenait pas trop comment elle en était arrivée là, Agnes. À partager une vie de rêve avec un homme qu’elle aimait - et qui l’aimait aussi. À croire que les contes de fées existent vraiment.

Elle se redresse, avec un dernier coup d’oeil dans le miroir. Prête à partir - veste autour du bras. Reste plus qu’à attraper son sac et filer avant qu’elle ne soit en retard. Elle revient vers la cuisine, aperçevant Henrik qui était en train de se sécher les mains. Le sourire doux aux lèvres, et les yeux brillants de tendresse. La cuisine propre, nettoyée du léger bordel qu’elle avait causé en cuisinant. « Aw. T’as tout fait. » Elle s’approche, et glisse son bras sur sa taille. Sourire aux lèvres. « Merci, chéri. Qu’est-ce que je ferais sans toi ? » La petite lueur de malice dans le regard, alors qu’elle se relève légèrement sur la pointe de ses orteils. Dépose ses lèvres sur les siennes, pour lui voler un baiser. « J’y vais, sinon je vais être en retard. Je serai pas rentrée tard, mais ne m’attends pas si tu es fatigué, d’accord ? » Un autre baiser, sur le coin des lèvres. Elle s’éloigne doucement, pour aller attraper son sac. Juste un verre entre amis, Henrik. Et je t’avais dit, n’est-ce pas ? Tu m’en voudras pas ?

Il n'y a jamais cru, Henrik. Il ne s'est jamais autorisé à croire qu'il goûterait à la douceur d'un amour sincère. Qu'il se laisserait envelopper par ces émotions trop humaines. Qu'il ressentirait, un jour, ces sentiments dont on fait les louanges depuis la nuit des temps et qui retournent les tripes de l'humanité toute entière. Puis Agnes est arrivée et après plusieurs mois à ne pas réussir à la sortir de sa tête, Henrik a compris qu'elle resterait. Cependant, même après l'avoir compris et accepté, il ne reste toujours pas moins surpris de la retrouver là, entre les murs de l'appartement qu'ils partagent, un sourire ornant son visage et ses prunelles brillant d'une lueur qui le ferait presque tomber à genoux – comme s'il s'attendait à ce qu'elle change d'avis et disparaisse sans un mot. Qu'elle l'abandonne et le laisse seul entouré de meubles qui portent sa signature. Ça le terrifie, Henrik, d'être aussi dépendant d'Agnes. La seule pensée de la perdre le pétrifie et sa simple présence le rend plus faible et vulnérable qu'il ne l'a jamais été, mais ce qu'ils ont, il ne l'échangerait pour rien au monde. Et au fond, malgré cette peur incontrôlable qui tord ses entrailles, l'hongrois sait qu'il en va de même pour la femme qu'il aime. Il le voit dans chaque regard, le ressent dans chaque baiser, l'entend dans chaque parole. Ça contracte doucereusement son myocarde à chaque fois qu'il rentre d'une journée de travail et est accueillie par ses lèvres tendres sur les siennes. Quelques mois auparavant, cette normalité l'aurait effrayé et gardé éloigné. Mais ça a changé – et ce changement portera toujours le prénom mielleux d'Agnes. Ce soir, c'est particulièrement exténué qu'il fait son apparition, le visage tiré par la fatigue et les yeux rougis par un trop plein de lumières artificielles. Cependant, ça ne l'empêche pas de profiter de la présence de la femme qu'il aime et du merveilleux repas qu'ils partagent sous le son de leur propre rire. Et lorsque vient le moment de débarrasser, Henrik s'empresse d'affirmer qu'il va le faire, prenant doucement l'assiette des mains d'Agnes et lui arrachant un sourire qui a le don de lui faire oublier la Terre entière. Peu habitué aux tâches ménagères, il s'y donne tout de même à cœur joie, combattant l'envie de poser sa tête contre le comptoir et de s'endormir dessus en même temps. Peu habitué aux tâches ménagères, il s'y donne tout de même à cœur joie, combattant l'envie de poser sa tête contre le comptoir et de s'endormir dessus en même temps. Ça aussi, c'est nouveau. Cette domesticité est loin d'être ce qu'Henrik a l'habitude de connaître avec sa propre famille et si ça ne l'avait jamais perturbé ni gêné, il en vient aujourd'hui à regretter de ne pas avoir connu quelque chose d'aussi banal avant de rencontrer Agnes. Une fois la vaisselle lavée et rangée, ainsi que le plan de travail nettoyé, Henrik se sèche silencieusement les mains, un bâillement menaçant de s'échapper de ses lèvres qu'il s'efforce de garder fermées. – Aw. T’as tout fait. La voix de sa compagne dans son dos lui arrache un nouveau sourire – le genre qu'elle est la seule personne capable de faire apparaître sur son visage. – Je t'avais dit que j'le ferais, non ? Qu'il répond doucement, jetant un coup d’œil derrière son épaule pour voir Agnes se rapprocher et l'envelopper de ses bras. Henrik dépose le torchon sur le plan de travail, descend ses mains froides jusqu'aux siennes et les caresse avec tendresse. Puis il se retourne doucement pour lui faire face, ses propres bras se posant à sa taille. – Merci, chéri. Qu’est-ce que je ferais sans toi ? – C'est moi qui devrais te dire ça. Ton repas était délicieux, mon cœur. Lorsque leurs lèvres se touchent finalement dans un baiser furtif, Henrik serre un peu plus Agnes contre lui. Merci, qu'il glisse contre sa bouche avant qu'elle n'ait eu le temps de se détacher. C'est quand elle le fait qu'Henrik pose ses yeux sur sa tenue et fronce les sourcils, laissant le sourire s'évaporer et disparaître complètement. – J’y vais, sinon je vais être en retard. Je serai pas rentrée tard, mais ne m’attends pas si tu es fatigué, d’accord ? Il se rappelle vaguement la mention d'une soirée entre amis, mais si Henrik avait gardé les lèvres scellées à ce sujet, il n'avait pas pour autant donné son approbation. Le dernier baiser déposé au coin de ses lippes lui laisse un goût amer et c'est tout aussi vite qu'il est arrivé que ses doigts se referment doucement autour du poignet d'Agnes, la ramenant à lui pour qu'elle lui fasse de nouveau face et qu'il puisse la retenir contre son torse. – Reste encore un peu, Agnes, qu'il susurre à son oreille avant d'embrasser son cou parfumé. T'as tout le temps de voir tes amis. Nouveau baiser, à sa mâchoire cette fois. Et ce soir, j'veux que tu restes ici. L'hongrois relève finalement ses opales pour les plonger dans les siennes, un rictus charmeur étiré sur son visage. Quoique t'aies prévu avec eux, tu t'amuseras toujours plus avec moi. Ses lèvres redescendent aux siennes. Tu crois pas ? Murmure-t-il contre ces dernières avant d'embrasser Agnes, ses bras la retenant fermement contre son propre corps. T'es à moi, Agnes. J'te laisserais pas t'échapper. Pas ce soir – et très certainement jamais.

@agnes delacroix