i wasn't ready, you know ? (soren)

Ça y est. Après deux petits mois à jouer au bon p’tit mec, à t’insinuer dans sa vie et te rendre indispensable, à lui faire croire que t’étais le mec de sa vie, il t’a enfin dit qu’il t’aimait. T’avais enfin atteint le but que tu t’étais fixé avec lui et, bordel ce que tu pouvais être fier de toi. T’en avais déjà chié pour l’attirer dans ton pieu pour la première fois. Alex n’était pas un mec qui se donnait facilement ou qui tombait pour un mec comme toi. Alex, c’était le genre de gars à la recherche du prince charmant et qui ne se ferait pas avoir par un coureur. Ça ne t’avait donné que plus envie de lui prouver qu’il n’était pas si intouchable, qu’il ne serait pas immunisé à se faire avoir, lui aussi. Non, il ne méritait en aucun cas ce que tu lui as fait. Oui, t’en avais pourtant terriblement envie. Tu étais arrivé avec ton sourire charmeur et ton rentre dedans habituel et il t’avait rejeté comme tu l’avais prévu. Sauf qu’au fur et à mesure de ses rejets, tu lui avais montré un peu plus de fausse vulnérabilité, d’un côté de ta personnalité qu’il ne soupçonnait pas - d’une sensibilité que tu cachais derrière une façade de tombeur bien trop sûr de lui. Cette tactique là, tu l’avais déjà tenté bien des fois et elle est devenue ta favorite pour choper ceux qui se croient un peu trop bien pour tomber dans le panneau. Elle est efficace - elle a déjà été prouvée plusieurs fois. Et après un mois, Alex a fini par tomber dans le panneau. T’as pas eu le droit à une relation physique tout de suite pourtant. Il voulait prendre son temps, il voulait être sûr que tout fonctionnait bien entre vous. Alors t’as joué au bon p’tit mec un peu plus longtemps, patiemment. Tu sentais qu’il ne tiendrait pas longtemps encore et tu avais raison. Il eût suffit d’un mois ; un petit mois pour qu’il se glisse enfin dans tes draps pour autre chose que pour dormir. Un petit mois pour qu’il te glisse ensuite un je t’aime à la fin de vos ébats. Ce soir là, tu t’es cassé au beau milieu de la nuit sans plus jamais lui donner de nouvelles, heureux d’avoir encore eu ce que tu voulais. Tu n’avais pas prévu qu’il s’accroche, pourtant. Tu n’avais pas prévu que le petit Alex prenne tellement ton cinéma au sérieux qu’il s’imagine qu’il t’avait fait peur avec son je t’aime et qu’il s’agissait de la véritable raison de ton départ. Pauvre p’tit gars. Il est persuadé que tu as juste peur de l’amour - au fond. Et tu as beau lui assurer par sms que tu voulais juste son cul, il ne semble pas vouloir te croire. Oh well. Tant pis pour lui.

T’es tranquillement en train de fumer une de tes clopes spéciales, de celles roulées dans la coke dont tu as terriblement besoin, quand Alex se pointe devant toi. Tu ne savais pas qu’il serait à cette soirée. Tu n’avais aucune idée que l’organisateur était un pote en commun. Et quand il s'assoit à côté de toi pour parler, pour tenter une nouvelle fois de t’expliquer qu’il t’aime encore, qu’il ne t’en veux pas et que tu ne dois pas avoir peur, tu finis par lever les yeux au ciel. « Mec. Sérieux. Je voulais que ton cul. » que tu lui balances à la tronche, ton regard planté dans le sien pour qu’il comprenne que t’es totalement sérieux. Et cette fois, tu crois bien qu’il comprend. Cette fois, il se lève avec les larmes aux yeux pour te laisser là. Fucking finally. Il semble avoir enfin compris.

@Soren Caldwell