I can not imagine life, without your smile to brighten my days, without your love to warm my nights. - Ainswell

Acquiesçant aux premières paroles de sa belle, elle réalise que c’est vraiment une nouvelle vie qui s’offre à elles. Un nouveau départ, ensemble, et loin de tout ce qui peut leur faire du mal. Et cette nouvelle vie elle est surtout pour Katheryn. C’est elle qui a dû dire au revoir à tout ce qu’elle avait construit jusqu’à présent pour tout recommencer avec elle. C’est une vraie page qui se tourne, et la quadragénaire commence à en écrire une nouvelle, avec ce projet de devenir traiteur, notamment. Mais Kristina comprend parfaitement qu’elle veuille prendre son temps, ce n’est pas le genre de choses qu’il faut précipiter. On ne sait jamais, si elle venait à changer d’avis ? A regretter de ne plus enseigner ? Mais la jolie rousse n’y croit pas vraiment. Elle connait Katheryn, elle commence même à la connaître par cœur, et elle sait qu’elle n’est pas le genre de femme qui revient en arrière. Elle n’est pas le genre de femme qui renonce. D’autant plus qu’elle est réfléchie, elle n’agit pas sur un coup de tête. Elle a la tête sur les épaules et si elle décide de renoncer à l’enseignement c’est pour une bonne raison. Et puis… Peut-être que malgré tout, la réaction du doyen l’a affecté. Peut-être qu’elle a mal vécu le rejet subit par l’université alors qu’elle a passé des années à travailler là-bas. Peut-être qu’elle a été écœurée, et Kristina peut le comprendre. Pus que personne. Alors elle acquiesce simplement, mais à ses paroles suivantes, elle ne peut s’empêcher d’échapper un rire amusé. Si, ça y est, tu as une remplaçante. Et puis tout en marchant collée à elle, elle reprend la parole d’une voix beaucoup plus taquine. Hmm… Je dois bien avouer qu’elle est assez sexy, tu sais. Elle rit de nouveau. C’est pour l’embêter et uniquement pour l’embêter qu’elle lui dit cela. Parce qu’en réalité, elle n’a regardé personne depuis que Katheryn est entrée dans sa vie. Depuis la première fois qu’elle lui a fait des avances dans cette salle de classe, il n’y a plus jamais eu qu’elle à ses yeux, dans sa vie, et dans son cœur. Elle l’aime tellement, Kristina. Elle l’aime tellement qu’elle a l’impression qu’elle pourrait mourir pour elle. Je rigole, aucune femme sur cette terre ne pourrait l’être plus que toi. Elle la regarde, de nouveau avec ces yeux, ces yeux amoureux qu’elle ne contrôle pas, chaque fois qu’ils se posent sur Katheryn. Toujours en marchant, elle acquiesce de nouveau. Oui, ça fait tellement de bien ce beau temps ! Affirme-t-elle en sautillant légèrement, reprenant la parole. Il y a un endroit particulier où tu veux aller ? Elle lui sourit, attendant une réponse. Dans tous les cas, peu importe l’endroit où elles se trouvent. Tant qu’elles sont ensemble.

Elle sait que sa petite-amie a entièrement confiance en elle, Kristina. Et pour le coup, elle peut. Kristina qui a toujours été le genre de jeune femme à sortir, attirer les regards, sans jamais vraiment tomber amoureuse, est aujourd’hui entièrement dévouée à une seule et même personne, Katheryn. Et peut-être qu’au fond c’était ce dont elle avait besoin, une histoire si particulière, compliquée aussi, mais surtout hors du commun. Une histoire qui la transcende aussi bien qu’elle peut être sécurisante. Et puis la jolie rousse n’a jamais fantasmé sur l’idée d’avoir une relation avec l’un de ses enseignants, ni même avec une femme, c’est simplement Katheryn. Elle l’a vu, et rien n’a plus jamais été pareil. Alors la quadragénaire à toutes les raisons de lui faire confiance, et Kristina en est heureuse. Mais une partie d’elle aime aussi la voir un peu jalouse. Après tout, cela signifie qu’elle tient à elle, et que personne a part elle n’a le droit de s’en approcher. Elle sourit alors à ses baisers, personne d’autre n’est capable de lui faire ressentir une telle chose. Personne d’autre ne lui a jamais fait ressentir une telle chose. Alors d’une voix douce et surtout très amoureuse, elle répond immédiatement. Mais tu n’auras jamais à me partager avec qui que ce soit. Jamais, non, parce qu’il n’y aura toujours qu’elle et uniquement elle. Et c’est pour cette raison que cette journée sera encore magnifique, parce qu’à chaque fois qu’elle est avec Katheryn, tout devient plus beau. Même les choses les plus noirs. Et c’est ainsi depuis le début. Elle est la seule personne avec qui elle a enfin pu se sentir apaisée après son viol, Kristina. La seule personne. Alors elles profitent de cette journée l’une avec l’autre. Elles sont dans une rue commerçante, il y a un peu de monde mais cela ne dérange pas Kristina, elle a toujours adoré faire du shopping. Certainement un peu de son côté princesse qui ressort. Mais alors qu’elle marche, un tout petit peu devant Katheryn seulement, elle entend sa petite-amie l’appeler. Elle l’appelle d’une voix qui ne lui ressemble pas. D’une voix qu’elle ne connait pas. Et alors qu’elle se retourne immédiatement, Kristina voit Katheryn appuyé d’une main contre un mur. Son corps entier semble ne plus tenir le choc alors que la blonde elle, semble complètement désemparée. Katheryn ! Kristina se précipite sans attendre une seconde plus près de Katheryn, attrapant son corps contre le sien pour la soutenir et la maintenir debout. Elle sent une inquiétude énorme l’envahir, Kristina. Elle s’inquiète pour la femme qu’elle aime et elle se pose tout un tas de questions, ne comprenant pas ce qui arrive soudainement. Accroches-toi d’accord, je vais t’emmener t’asseoir, c’est juste à côté ! Son cœur s’accélère et elle ne lâche pas sa petite-amie, pas une seconde. Elle l’aide alors à rejoindre le banc qui se trouve tout près d’elle avant de l’asseoir sur ce dernier. Mais même une fois assise tout près d’elle, elle ne se détache pas d’elle, bien trop inquiète. Attrapant une de ses mains dans les siennes, Kristina reprend la parole. Mon cœur, qu’est-ce qui se passe ? Elle a besoin de comprendre comment elle se sent pour pouvoir l’aider au mieux. Elle ne peut s’empêcher de penser, de se demander si c’est cette journée shopping qui l’a fatigué ou bien toutes les complications de ces dernières semaines. Après tout, avec tout ce qui s’est passé, peut-être que Katheryn est beaucoup plus éprouvée qu’elle ne le pense.  

Soudainement, la situation bascule. Elle bascule dans l’horreur sans que Kristina n’ait eu le temps de voir venir quoi que ce soit. Katheryn se sent mal, très mal, et en réalité Kristina ne l’a jamais vu dans un tel état. Même lorsqu’elles étaient coincées toutes les deux à l’université, lors de la fusillade, même là elle ne l’a pas vu si mal. Elle est mal, physiquement c’est indéniable. Son corps tremble de partout, elle ne tient pas debout, elle est toute fois. Mais mentalement aussi, parce que la jolie rousse voit bien que la femme qu’elle aime est en train d’angoisser. Katheryn a peur. Peur de ce qui est en train de lui arriver. Et c’est tellement douloureux de la voir ainsi. A cet instant précis elle donnerait tout pour que cela s’arrête, Kristina. Elle donnerait tout même quitte à se mettre à sa place. Katheryn c’est toute sa vie. Elle le réalise un peu plus chaque jour. Et la voir souffrir lui est insupportable. Une fois assise sur le banc près d’elle, Kristina laisse Katheryn serrer ses mains, et elle écoute attentivement ses paroles. Un mal de tête, cela pourrait être comme une grosse migraine, mais cela semble bien plus violent puisque c’est son corps tout entier qui est touché. Et elle la voit de plus en plus mal. Elle en vient même à lâcher ses mains pour poser sa tête sur ces dernières. Kristina s’apprête alors à prendre la parole, mais elle entend un passant lui proposer d’appeler quelqu’un. La rousse relève alors la tête, rapidement, vers lui, avant de répondre. Oui, s’il vous plait, appelez une ambulance ! Sa voix tremble légèrement, elle panique. Elle panique complètement. Elle est folle d’inquiétude pour la femme qu’elle aime. Tout un tas de choses traversent son esprit et c’est horrible de la voir ainsi. Mais elle ne doit pas céder à la panique, elle doit rester calme et elle le sait, parce que Katheryn a besoin d’elle. Vraiment besoin d’elle. Alors de la voix la plus rassurante qui soit, elle reprend la parole en s’adressant de nouveau à la belle blonde. Hei, Katheryn, viens dans mes bras… Katheryn panique, et paniquer ne va pas arranger son état. Alors elle prend tout doucement ses mains avant de passer un bras derrière son dos. Elle l’enlace pour que Katheryn puisse se reposer contre elle. Ça va aller, ne t’en fais pas je suis là, et une ambulance ne va pas tarder à arriver… Ça va aller, calme toi mon cœur… Elle la garde contre elle, elle laisse Katheryn la serrer, caressant doucement son dos. Elle essaie de la calmer, elle essaie de faire au mieux. Mais au fond, elle aussi, elle est complètement angoissée. Elle a peur de voir l’état de sa petite-amie empirer avant que les urgences n’arrivent. Et puis c’est la première fois que cela arrive. Elle l’aurait vu sinon, elle vit avec Katheryn, elles sont toujours toutes les deux. Et la sentir trembler à ce point contre elle ne fait que l'inquiéter encore davantage. Alors oui, elle veut faire venir une ambulance, quoi que ce soit. Elle ne prendra jamais de risques avec la santé de la quadragénaire, et elle ne la laissera pas partir seule.