xplosive. / nine

C'est chez Jett que vous avez terminé. Le gars du premier étage, adepte de soirée improvisée, un petit blanc qui se prend pour un caïd de race noire. Il a invité tout l'immeuble, son appartement trop petit pour accueillir tout le monde fait que les gens s'entassent presque les uns sur les autres. Sur l'unique canapé les mecs se retrouvent avec des princesses bancales sur leurs genoux, les murs pourraient s'effondrer tant les corps s'y appuient. La musique bat son pleins, mais les voix couvre les morceaux de rap. Des émanations de beuh doivent s'échapper de sous la porte d'entrée, mais rien n'inquiète Jett, déjà trop défoncé. Tes frères et toi êtes en bonne compagnie, les yeux rivés sur le décolleté de Latisha, c'est à peine si vous écoutez ses histoires de serveuse. Y'a que Jamal qui semble à l'écoute, et vous comprenez tout de suite qu'il est trop intéressé pour vous laisser la moindre chance. T'as une bière entre les doigts, le regard qui se détache de la paire de seins pour se poser sur le reste de l'assemblée. Ta tête qui remue en rythme avec le fond sonore, tu sais pas vraiment qui tu cherches dans l'amas de corps qui remue devant toi. Peut-être que c'est la voisine de pallier qui manque à l'appel,  peut-être que c'est Tania que tu voudrais trouver juste pour un petit rappel à l'ordre. Tout ce dont t'es certain, c'est que tu voulais pas tomber sur elle, Katy et sa voix de crécelle. Katy et son sourire de tarée. T'as à peine le temps de tenter une échappatoire, direction le balcon pour prendre un semblant d'air qu'elle est déjà devant toi. Sa main se pose contre ton torse au moment où tu respires une bouffée d'oxygène. katy, que tu soupires déjà. Elle a les sourcils froncés, les yeux qui partent en couille, l'alcool a déjà fait des ravages dans son cerveau. j'suis heureuse de te croiser, enfin. tu n'aurais pas du lui laisser l'opportunité d'ouvrir la bouche. Katy, est une véritable pipelette, un bonbon empoisonné que tu n'aurai jamais dû goûter. Tu te maudis, toi, et ta queue trop gourmande pour rester en place. pourquoi tu ne réponds pas à mes textos ? mes appels ? elle questionne, s'offusque, ses deux mains contre ses hanches comme si cela pouvait t'impressionner. j'pensais que t'avais passé un bon moment, qu'on allait se revoir, qu'on pourrait remettre ça. t'sais, c'était vraiment super, tu lèves les yeux au ciel, terminant d'une traite ta bière, courage liquide. on en a déjà parlé. t'es froid, vous en avez parlé la semaine dernière, et celle d'avant mais mademoiselle refuse de comprendre qu'il n'y aura pas de suite à votre histoire: vingt minutes à l'arrière de sa caisse. t'en vois une autre ? c'est ça moïse ?! c'est qu'elle aurait presque les larmes aux yeux, t'as un coup d'oeil pour Kenn qui te regarde mort de rire, il pourrait pas venir te sortir de ce merdier cet enfoiré. t'es juste trop... folle pour moi Katy, arrête ton cirque. on a baisé, c'était, t'as un temps d'hésitation pas mal. tu te forces à le dire, c'était naze, une branlette t'aurait attiré moins d'ennuis. y'a rien de plus, entre nous, ok ? t'essayes de garder ton calme face à la furie qui deviendrait presque rouge. putain de soirée. t'aurai mieux fait d'aller au mcdo.

Elle sait pas bien ce qu’elle attend ce soir. Elle sait pas bien non plus ce qu’elle fout ici. Ses yeux se perdent sur des lèvres qui bougent et lâchent sûrement des mots qui sonnent flous, étouffés. Peut-être à cause de l’alcool mais le verre entre ses mains est encore à moitié plein. Elle sait pas pourquoi elle a posé son cul sur ce lit, le temps de fuir la musique, ni pourquoi elle s’est pas relevée dès qu’une meuf est entrée, prétextant elle aussi la fatigue. Rature de plus à ajouter sur sa longue liste de ratés. Jetant sur sa langue le sucre d’un cocktail à la con dilué avec de l’alcool pas cher, elle continue d’observer la fille qui cru qu’elle pourrait la choper ce soir. Mignonne mais elle parle trop. “Tu m’écoutes ?” “Ouais ouais.” Et elle repart dans sa diatribe infernale alors que Nine n’essaie même plus de cacher son désintérêt. Tournant paresseusement la tête vers ce qui l’entoure, une chambre de mec mal rangée, le cliché total du célibataire. Elle est quasi sûre de trouver du porno et des chaussettes sales sous le pieu. Elle vient jamais dans ce genre de soirée. Elle sait pourquoi; Jett est un connard qui s’prend pour ce qu’il n’est pas, les invités craignent souvent, venus des trois quarts de l’immeuble puis le bourdonnement des conversations mélangeant des voix tellement différentes est trop agressif pour ses oreilles qui réclament le silence. “Et là, il m’fait …” Un instant, elle l’a oubliée mais elle continue de gerber paroles sur paroles sans chercher à faire rebondir la conversation. Nine la coupe sans ménagement d’un “J’vais m’griller une clope.” La fille au prénom déjà oublié fait mine de se lever, la main de Nine se tend, comme un rempart “J’dois passer un coup d’fil, j’reviens t’inquiète.” Visiblement déçue, elle se repose brutalement sur sur le matelas, la moue boudeuse. Une fois la porte de la chambre refermée derrière elle, elle slalome entre les corps qui s’amassent un peu partout, elle s’excuse du bout de ses lèvres, fouillant déjà les poches de sa jupe pour y choper ses clopes. Prête à prendre l’air, elle entend le bruit désagréable d’une voix suraiguë, grimace en tentant d’intercepter la provenance de la nuisance qui, selon ce qu’elle comprend, tape une crise à son mec. Le cancer se glisse doucement entre ses lèvres mais le geste se fige quand elle tombe sur des traits déjà connus dans la foule. Il détonne pas vraiment avec le reste et tout à la fois, il semble totalement étranger à tout ça. Elle hausse un sourcil et trop curieuse, presque intriguée, elle écoute la chieuse qui lui fait face, qui s’agite, qui semble foutre un malaise duquel Moïse a du mal à s’extirper. Elle pourrait en rire, se foutre de sa gueule et passer son chemin. Elle le fait pas. Elle reste là un instant avant de laisser ses pieds traînants la mener jusqu’à lui, jouant sur l’instinct, s'immisçant brutalement entre eux comme un poison agressif “Bébé ? Y’a un soucis ?” Elle joue la surprise, lui offre un sourire maquillée d’amour, saupoudré de passion réprimée alors que son corps colle le sien comme si l’intimité était déjà conquise. Insolente, le sourire tombe, jaugeant l’intruse avec plus de froideur “Euh … tu es ?” La fille semble prête à exploser, avalant l’air entre ses lèvres entrouvertes par la surprise et la jalousie. Ses yeux explosés d’alcool se tournent vers Moïse, venimeux “C’est ta nouvelle pute ?! Tu m’remplaces avec ça ?” Nine encaisse et soupir, incapable de comprendre pourquoi elle s’est foutu là-dedans “Ca, c’est sa meuf et elle te conseille de vite bouger avant qu’tu passes par la fenêtre.” Elle déteste les disputes entre filles, les insultes, les minauderies et les cheveux qui se tirent. Mais elle reste, comme elle était restée la dernière fois, à tirer la queue du diable.

Bla-bla-bla. C'est tout ce qui parvient à tes oreilles quand ses lèvres se mouvent. Tu cherches une échappatoire, n'en trouves aucune, tu subis les pleurnicheries, le cerveau qui commence à bouillir, la patience qui t'échappe. Puis c'est la surprise. Un corps qui se presse chaudement contre le tiens, tes yeux s'abaissent, ton sourcil s'arque quand tu reconnais Nine. Bébé ? Y’a un soucis ? bébé ? il te faut quelques secondes avant de saisir ce qui est en train de se mettre en route. Une mascarade pour te débarrasser de Katy et son hystérie. Euh … tu es ? c'est qu'elle joue bien le jeu, ses yeux tout de suite braqués sur la pseudo-rivale, qui change de couleur à vue d'oeil. Tu retiens un rire, pinçant fortement tes lèvres l'une contre l'autre. C’est ta nouvelle pute ?! Tu m’remplaces avec ça ? sa voix n'a de cesse de grimper dans les aigues, tu fronces les sourcils, t'as même pas le temps d'en placer une. Ca, c’est sa meuf et elle te conseille de vite bouger avant qu’tu passes par la fenêtre. tu placerais bien un dab à la suite de la punchline de ta voisine, mais le moment serait mal choisit, alors tu te contentes de passer ton bras autour d'elle, serrant ta main contre sa taille comme tout bon petit ami le ferait, non ? je te remplace pas, puisque j'te connais même pas. que tu lâches, détournant aussitôt ton regard de Katy qui s'offusque, Katy qui s'approche de vous, vous sondes, des insultes et des menaces pleins ses pupilles. ça se terminera pas comme ça. les filles de son genre veulent en permanence avoir le dernier mot, elle juge l’entièreté de Nine en un regard et sourire malsain. Puis elle vous bouscule, se frayant un chemin entre vos deux corps, théâtrale. Te voilà de nouveau célibataire, séparé trop rapidement d'un corps qui ne te laisse pas indifférent. T'as les yeux rieurs quand tu les poses sur la jeune femme. bébé ? tu ricanes j'ai loupé un épisode entre ma défaite au poker et ce soir ? genre, comme trois piges dans le coma. le temps qu'il te semble nécessaire avant d'avoir une meuf régulière. on s'oublit c'est ce qu'elle avait conclu la belle après votre dernière soirée, c'était le deal. Tu comptais bien le mener à bien, une semaine tout au plus, avant de remettre la musique à balle dans ton appartement dans l'espoir qu'elle revienne jouer les rabats-joies. j'avoue, j'aurai payé cher pour te voir jeter Katy par la fenêtre. un rire te prend, sincère. Tu ne diras pas merci, c'est tes yeux qui le feront.

Blondie se tend, s’exclame, rougit sur son fard déjà tannée par l’alcool. Nine retient un rire moqueur, de ceux qui piquent et vous font vous remettre entièrement en question. Elle reste dans son rôle de nouvelle meuf sorti de nul part, tente de ne pas se tendre quand Moïse entre dans le scénario, gagnant du terrain sur son corps de son bras autour de sa taille, trop proche de la peau dénudée, sa main posée comme s’il l’avait touché mille fois. Joli mensonge. Nine qui tient le masque de la menace, se fiche bien des insultes qui viennent ou de son corps ivre qui s’approche, puant le parfum de pétasse et l’excès de déodorant. Levant les yeux au ciel, agacée pour de bon, elle la laisse jouer la reine un instant, la coupant d’un “Ouais ouais, allez bouge.” Elle assaisonne le ton impatient d’un geste de la main, la laissant passer entre eux pour faire cesser la comédie dramatique. Suivant des yeux sa silhouette vacillante sur ses hauts talons, elle la mate s’échouer entre les bras de copines aussi débiles qu’elle et visiblement prêtes à jouer à un jeu de regards assassins que Nine brise dès le premier round pour le poser sur Moïse, sourire plus franc dessiné sur ses lèvres dénudées de maquillage “J’avais rien d’mieux, t’fous pas de moi. J’ai quand même sauvé ton cul.” Et elle sait pas pourquoi d’ailleurs. C’était l’envie, l’instinct, la curiosité mal placée et peut-être l’impulsion stupide de briser cet oubli qu’elle a elle-même imposé. Y’a pas tant de temps qui est passé depuis leurs premières paroles échangées, depuis que les jeux ce sont faits et qu’elle a récupéré son portable, claquant la porte sans plus de cérémonie pour revenir à sa routine, partition connue sur le bout des doigts. Elle a bien vu, pourtant, que leurs yeux s’imbriquaient bien l’un dans l’autre, qu’il lui souriait comme il le fait maintenant, ce genre de sourires qui dit beaucoup trop de choses, qui révèle trop. Elle désigne l’intruse d’un coup léger de la tête “C’était qui ? Un plan cul qui a mal tourné ? Ou tu la connais vraiment pas ?” Il peut mentir comme elle vient de le faire, il peut lui chanter n’importe quoi de toute façon, elle ira pas vérifier. Ici, tout est putain d’éphémère. Ca a de poids nul part. Parmi la foule, ils sont que deux paumés de plus venus là pour profiter de l’alcool et de la beuh qui tourne. C’est tout. Elle prend le temps de répondre, laisse le silence s’installer le temps qu’elle crame enfin sa clope oubliée “C’est pas l’envie qui manquait, juste pour qu’elle la ferme. Choisis mieux tes meufs la prochaine fois, non ?” Elle hausse un sourcil, le rire coincé dans la gorge et à défaut de le laisser éclater, elle continue de sourire, comme une gamine. Dans un raclement de gorge, elle le gomme, observant la foule, se rappelant de la fille abandonné dans la chambre de l’appart mais l’envie de la rejoindre est tellement moindre, inexistante. Levant à nouveau la tête vers lui, elle décide de rester un peu, l’arrière-goût du déjà-vu planant dans sa tête “Tu fais quoi ici sinon ?” De la banalité à son état le plus pur mais elle peut pas faire mieux Nine, elle gratte juste du temps pour pas avoir à se barrer tout de suite. Un peu gourmande, un peu tentée de jouer encore les funambules aussi.

J’avais rien d’mieux, t’fous pas de moi. J’ai quand même sauvé ton cul. elle n'a pas tord, elle s'est imposée et à sauver ton cul d'une merde noire. Contrairement à cet enfoiré de Kenn, trop occupé à se foutre de ta gueule, et maintenant accroché au cul d'une nouvelle fille trop bien pour lui. Le pire, c'est qu'elles tombent toute dans le panneau avec le Don Juan, il est celui qui en récolte le plus, du moins celui qui s'en vante le plus. C'est grâce à sa belle gueule, il n'y a pas de doute. Toute ton attention se porte sur Nine quand elle ouvre de nouveau la bouche. C’était qui ? Un plan cul qui a mal tourné ? Ou tu la connais vraiment pas ? tu lèves les yeux au ciel, t'as besoin d'un nouveau verre et t'as juste à tendre la main jusqu'au premier meuble pour en chopper un. Tu renifles le contenu que ne juge pas suspect, puis t'en avales une gorgée. un coup vite fait, mal fait. que tu réponds, sourire en coin. des semaines qu'elle me casse les couilles, j'sais pas ce qu'elle a cru. tu soupires, lassé des fantasmes relationnels de certaines femme. du coup, ouais, j'la connais pas, pas vraiment. son prénom, sa taille, même pas son âge. T'assumes totalement. T'enchaines sur la menace de Nine, un rire entrecoupant chacun de tes mots. C’est pas l’envie qui manquait, juste pour qu’elle la ferme. Choisis mieux tes meufs la prochaine fois, non ? elle devient piquante, tu fais un pas en arrière, la main sur le coeur comme si tu venais d'être blessé au plus profond de ton être. t'insinues que c'est de ma faute ? si elle est complétement folle ? tu réponds à chacun de ses sourires, chacun de ses regards un peu trop soutenus, les mêmes que lors de votre première rencontre. Ceux qui ont laissé une trace indélébile. Tu fais quoi ici sinon ? c'est une vraie question ? t'as le sourcil levé, le rire au bord des lèvres comme toujours. j'résiste jamais à une soirée où l'alcool est dégueulasse. mais gratuit. t'as la plaisanterie facile ce soir. puis comme ça les mecs se trouveront une nana et déserterons mon appart pour la soirée. que t'ajoutes, lançant un coup de menton pour le troupeau de testostérones à quelques mètres de vous, les trois occupés avec leur meuf du soir respective. et toi ? tu veux mettre fin à la soirée, pour cause de musique de merde ? flashback. Les banalités t'ont toujours emmerder, tu ne tournes que rarement autour du pot, tu ne joues pas à tout ces jeux de regards pathétiques. Mais la voisine, elle a piqué ta curiosité, et t'avances à tâtons, comme privé de tes sens. on s’oublie gravé à jamais dans ton esprit, qui te pousse, comme un gosse à faire exactement l'inverse. C'est un mauvais sort.

De quelques pas, malgré les corps qui se ramassent les uns sur les autres, elle recule vers l’une des fenêtres encore libre, où quelques mégots fantômes ont été oubliés dans un coin, même entre les interstices de fer qu’elle observe un instant mais l’attention toute concentrée sur les mots de Moïse, retient la moquerie qui lui vient encore sur la langue, préférant s’étouffer avec une latte tirée, hausse un sourcil, haussant une épaule, faisant pencher le doute “J’en sais rien, peut-être ? Peut-être que tu les rends toutes totalement dingues avec ta délicatesse et ton romantisme ?” Le sarcasme borde ses lèvres étirées d’un sourire, ses yeux fardés d’une joie d’enfant qui oublie un peu qu’elle a mal commencée la soirée. Elle aussi, elle avait une sorte de tarée collée à elle, moulin à paroles bine huilé qu’elle espère ne pas voir sortir de sa pièce. Mais elle peut pas voir, elle peut pas regarder parce qu’elle toujours un peu fixée sur lui, à chercher. Quoi ? Elle veut pas savoir. La réponse a pas tant d’importance. Nine qui glisse sur la vague puis finit forcément par s’y noyer et boire l’eau amère des espoirs gâchés. Ouais, elle connait et elle recommence. Ses doigts font osciller la clope entre ses phalanges, pince trop fort le filtre quand elle se rend compte que sa question est merdique, d’une banalité sans fin. Étouffant sa gêne en tirant encore sur son cancer roulé, elle hausse les épaules, attendant tout de même une réponse, quelque chose. A croire qu’elle passe sa vie à attendre un truc des autres, jamais d’elle-même, certaine d’être déçue. j'résiste jamais à une soirée où l'alcool est dégueulasse. mais gratuit. Pile les raisons pour lesquelles elle a échouée ici, seule. puis comme ça les mecs se trouveront une nana et déserterons mon appart pour la soirée. Ses yeux décrochent enfin pour attraper des visages déjà connus, d’autres marquants plus que d’autres, observant les meufs qui tournent autour d’eux comme s’ils étaient des sortes de rois. “Ouais, t’es bien parti pour avoir une soirée en solo à écouter Tupac à fond ou à jouer à tes jeux de … foot ?” Le mot est écorché exprès, alors qu’elle se penche un instant par-dessus la fenêtre, jouant de la pointe des pieds pour voir le béton en contrebas, les passants, les bruits de voiture, les alarmes des flics passant par-là, les rires d’ivresses et les bruits de fond qui rythment le Queens. Un instant, elle se sent heureuse d’être là mais ça dure jamais très longtemps. Elle profite de l’allégresse, vite ramenée à la réalité par un et toi ? tu veux mettre fin à la soirée, pour cause de musique de merde ? Reportant son attention sur lui, appuyé d’un bras contre le mur qui borde la fenêtre, elle écoute un instant la musique commerciale qui passe dans l’instant “C’est pas à cause de la musique que j’vais mettre fin à la soirée, j’crois.” De la blonde tarée qui crache encore sur eux à quelques mètres, à l’hôte de la soirée qu’on voit à moitié torché pas loin jusqu’au fait qu’elle soit venu sans ses potes, elle sait plus trop ce qu’elle fiche là “J’ai cru que Jett aurait arrangé ses ambiances mais c’est toujours autant d’la merde comme son alcool low cost.” Et d’un geste rapide, paradoxale,  elle chope le verre qu’il allait mener jusqu’à ses lèvres, à l’image du portable volé de ses mains quelques jours auparavant, pour embrasser le bord de sa propre bouche. Une gorgée puis deux, pas de quoi lui faire tourner le cerveau. “Mais bon puisque t’es là, tu vas sûrement me mettre une bonne ambiance. J’dois continuer à jouer la meuf parfaite, non ? Vu que l’autre tarée continue de te mater comme si elle allait te maudire sur dix générations.” A lui de choisir, s’il le jeu continu, si la pièce de théâtre reprend après l’entracte ou s’ils font tomber le rideau tout de suite.

J’en sais rien, peut-être ? Peut-être que tu les rends toutes totalement dingues avec ta délicatesse et ton romantisme ? sarcastique. Tu ne la lâches pas des yeux, l’éternel sourire sur tes lèvres. Toute personne dotée de bon sens, se rend vite compte que tu n’es pas un homme raffiné. Tu n’as pas été élevé à coup de belles paroles et d’étreintes délicates. Les cris et l’absence d’un père ont bercé ton enfance. Tu l’as suivi jusqu’à l’étroite fenêtre Nine, comme aimanté, t’accordant à chacun de ses mouvements sans même t’en rendre compte. Il y a quelque chose, au fond de ses yeux qui t’accroche, te donne envie de créer un pont au dessus de ce gouffre qui vous sépare. Vous êtes aux antipodes l’un de l’autre, c’est un fait indéniable. En un coup d’œil les initiés n’aurait pas de mal à s’en rendre compte. Maintenant débarrassé de Katy, Nine pourrait retourner à ses occupations, voguer vers une terre qui lui ressemble. Mais elle reste là, sa cigarette fume et ses mots se font basiques, comble les blancs, deviennent l’excuse d’une conversation. T’as les paroles amusée, un brin blasée, la réponse qui en dit long tout en n’en disant pas assez. L’appartement sera à toi, ce soir. une partie de poker en tête à tête ? Ouais, t’es bien parti pour avoir une soirée en solo à écouter Tupac à fond ou à jouer à tes jeux de … foot ? tu fronces légèrement les sourcils, la bouche accroché à ton verre que tu tentes de déguster. j’ai une gueule de tapette ? outré, presque vexé qu’elle te prenne pour un joueur de football. Tu secoues la tête, chassant les mauvaises ondes. C’est de ta voix que tu la rappelle à l’ordre quand elle se penche au bord de la fenêtre, distraite par l’extérieur alors que tu voudrais qu’elle ne voit que toi. C’est pas à cause de la musique que j’vais mettre fin à la soirée, j’crois. tu ne lui en voudrais pas, qu’elle disparaisse derrière la porte, une nouvelle fois, les soirées de Jett sont merdiques J’ai cru que Jett aurait arrangé ses ambiances mais c’est toujours autant d’la merde comme son alcool low cost. t’as pas le temps d’avaler une énième gorgée que le verre se loge déjà entre ses doigts, trop vite contre sa bouche. Tes yeux divaguent, partent à la recherche d’une nouvelle boisson, que tu trouves sur ce même rebord de fenêtre. Toujours aussi douteux. Mais tu avales d’une traite, tu grimaces au même rythme, du foutue whisky. Nine elle a les mots faciles, les paroles qui coulent simplement et qui laissent un goût de défi. Ça donne un petit choc électrique à tes neurones, ça allume ton regard d’une lueur nouvelle. Katy, tu sens qu’elle te fusille, si tu tends l’oreille tu pourrais même entendre ses paroles acerbes, ses insultes malfaisantes. Katy, c’est le genre de meuf qui arrache les rajouts d’une autre, griffes de ses faux-ongles et qui crache comme un bonhomme. Continuer cette pièce de théâtre, rentrer dans la peau d’acteurs de série B, ce serait à double tranchant. Les deux côtés de la lame trop bien aiguisés. T’arques un sourcil, t’as fait un pas en avant, t’as déposé le verre, mais t’as pas déposé les armes. T’avales la distance entre vous. l’problème, c’est que j’ai rien, du boy parfait. que tu lâches, sourire en coin. j’suis mauvais acteur. que tu viens chuchoter contre son oreille, ta main qui s’invite jusqu’à sa hanche, pour la deuxième fois. C’est une certaine complicité que t’essaies de mimer, qui semble couler de source quand tu refuses déjà de te détacher. et j’ai pas envie que cette furie abime ton jolie visage. nouveau murmure, c’est une vérité. Tu voudrais lui épargner les représailles de la hyène. on peut s’barrer d’ici. récupérer quelques bouteilles, et j’pourrai prendre ma revanche au poker. tu t’es redressé juste un peu, de quoi deviner la réponse au fond d’ses yeux. elle s’en remettra pas, de plus avoir de maîtrise sur nos faits et gestes. et ça t’amuse, de rallumer les flammes.

j’ai une gueule de tapette ? L’air qu’elle prend est fait pour l’agacer, faussement hésitant, son regard jouant la comédie avec le vide, en évitant le sien “Tu veux vraiment que j’réponde à cette question ou je laisse ta dignité intacte ?” Le jeu d’actrice tient qu’à un fil qui finit par se fendre, s’effacer sous un rire joueur alors qu’elle recule encore d’un pas “Relax, j’déconne !” Toucher l'amour-propre d’un mec du Queens, c’est s’attirer le diable au cul. Peut-être que c’est ce dont elle a envie, à sourire trop alors qu’on lui connait que des faces blasées, à rire comme si c’était une habitude alors que le son résonne plus si souvent dans sa cage noircie de secrets, où le marbre qui lui sert de cœur vibre plus assez pour battre normalement. Mais ici, quelle importance ? Personne ira rapporter à quiconque que la froide Nine rigole presque à gorge déployée, qu’elle a l’allure de celle qui a oubliée que la mort a spoliée sa sœur quelques mois auparavant. Non, j’oublie pas. Je t’oublieras jamais. C’est dommage. D’une taff, elle brûle les mauvaises pensées. Ca a même pas sa place là, quand Moïse la regarde et lui sourit sans mépris, sans voir en elle qu’un corps à faire frémir sous les caresses. Nine qui berce ses illusions d’alcool, d’une joie fragile. Peut-être qu’il sera juste le prochain à la briser. Attends un peu avant la destruction. Profite du moment. Profite du vieux rôle dans lequel tu t’es glissé, juste un peu pour agacer la blondasse, juste assez pour l’attirer vers toi, braquer les phrases de ses prunelles sur ton visage, qu’il écoute tes paroles avec intérêt sans penser qu’à ce qu’il fera de toi quand tu seras trop ivre pour penser. Un coup de nicotine entre ses lèvres et l’amertume d’un alcool pourri pour noyer le tout, elle s’enflamme vite, lance même un sourire aux commissures de poison à la jalouse pas loin. Jette un peu d’essence sur l’incendie qu’elle a créé. Puis l’ombre qui s’avance vers elle lui fait oublier la fragile menace aux faux-cil, donne un goût d’éphémère légèreté à l’alcool qui coule encore sur sa langue. l’problème, c’est que j’ai rien, du boy parfait. Il s’avance et tout à la fois Nine se sent prise au piège entre le vide qu’offre la fenêtre et la chaleur d’un autre corps. j’suis mauvais acteur. “Et moi j’ai l’air d’être Monica Bellucci ? On fait la paire, t’inquiète.” Elle non plus, elle est loin d’être parfaite. Elle a tout plein d'imperfection qui construise son être entier mais elle se les traîne, sans pouvoir y échapper. Comme elle peut pas reculer quand sa hanche est prise en otage par sa main, juste le cuir de sa jupe entre ses doigts et sa peau. C’est pas le moment de divaguer et de tomber en chute libre. Ou à genoux. et j’ai pas envie que cette furie abime ton jolie visage. Le compliment atteint à peine ses oreilles, sourde à cause des tapotements paniqués de son cœur. Pourtant, elle a l’habitude, de sourire aux gars qui veulent bien d’elle, de leur promettre la liberté alors qu’elle réclame souvent plus. Elle démarre sur un mensonge qui grossit tellement que quand il éclate, elle peut que saigner en silence. L’envie de briser ses illusions se fait sentir, fait frémir ses lèvres mais elle est égoïste Nine, trop tiraillée par la tentation de faire l’aveugle et de foncer. on peut s’barrer d’ici. récupérer quelques bouteilles, et j’pourrai prendre ma revanche au poker. elle s’en remettra pas, de plus avoir de maîtrise sur nos faits et gestes. Leurs yeux se harponnent, comme ils le font souvent, comme une vieille habitude et elle hésite. Pas longtemps. “Ok, on s’tire. Compte pas sur moi pour t’laisser gagner par contre.” C’est dit dans un souffle trop près des lèvres, pour la comédie, pour jouer avec les nerfs de l’idiote qui continue de les lorgner en crachant ses insultes. Son verre oublié et sa clope noyée dans un vase, elle rejoint vite le bar improvisé, vole en quelques gestes deux bouteilles, un ingrédient de plus pour la perdition d’une soirée. C’est qu’une fois la porte claquée et le brouhaha d’une soirée naze étouffé qu’elle se tourne à nouveau vers Moïse “Alors, chez toi ou chez moi, bébé ?” Le mot claque comme une moquerie, résonne dans un couloir vide et à peine éclairé par des néons fatigués. Y’a plus de témoins, elle peut enlever son masque, cesser la comédie, tomber de rideau puis débuter l’épilogue à l’abri des regards. Juste les leurs pour se croiser, se décrocher et faire semblant de pas entendre ce qu’ils n’osent pas dire.

Ok, on s’tire. Compte pas sur moi pour t’laisser gagner par contre. elle lâche dans un souffle, ça caresse tes lèvres, ça fait frissonner ta peau, ça réveille tes sens. La proposition est acceptée, tu ne retiens pas ton sourire, tes dents blanches qui illumine ta peau couleur ébène. Tes yeux s’accrochent à ses courbes quand elle se détache, c’est elle qui prend les devants, s’emparant des bouteilles qui ne manqueront pas aux alcooliques notoires. Elle ouvre la marche, Katy grimace, te toise avec ses airs de Beyoncé de seconde zone, c’est à peine si tu la remarque, c’est à peine si tu saluts tes frères en quittant la fête. La porte claque. Le couloir devient un nouveau terrain de jeu, la lumière d’un jaune pisse ne vous rends pas hommage. Alors, chez toi ou chez moi, bébé ? le rôle lui colle à la peau, l’actrice veut flamber sous les projecteurs. Ça allume tout les interrupteurs, les éteints au même temps. Ça grille dans ta cervelle. Les sourires se perdent, les regards se mélangent, les mots ne sortent pas tout de suite. Tu enfonces les mains dans la poche de ton jogging, quand tu commences à avancer jusqu’à l’escalier -l’ascenseur à jamais en panne. chez moi. le fauve préfère jouer en terrain qu’il sait non-miné. Pas de petit ami jaloux, pas de colocataire bruyant. Tu montes les marches à grande enjambées, très vite devant la porte de ton appartement, tu l’ouvres laisse passer Nine la première. Les effluves de weed semblent imprégnées dans les murs, Tupac toune déjà en fond sonore, la télé est également allumée, chaîne bloquée sur un combat trop violent de l’ufc 225. Tu la laisses se débarrasser des bouteilles, t’es juste derrière elle, à quelques centimètres, regard rivé sur sa nuque. La proie est entrée dans l’arène. C’est incandescent quand tu poses tes mains contre ses hanches, c’est virulent quand tu la force à se tourner vers toi, c’est bestial quand tu attrapes ses lèvres des tiennes. L’envie te dévorait les entrailles, il fallait que tu y goûtes, sans plus attendre. Que tu saches, quelle saveur pouvait la définir. Les pulsations qui s’accélèrent, le corps qui se presse un peu trop fort, les doigts qui s’invitent jusqu’à la courbe de son cul. Tu te détaches, aussi vite que tu t’es aimanté. Ton sourire s’est transformé, plus ravi, toujours amusé. Tes yeux sont brumeux, l’alcool sans doute, ou le manque éphémère d’oxygène. j’crois que j’ai une scène de retard. ou d’avance, c’est au choix. Il n’y a plus de curieux ici, la comédie peut cesser, mais ce n’est plus l’esprit qui dicte les règles. Ce sont vos corps qui vibrent sur la même fréquence. Ta lèvres inférieur se fait malmener par tes incisives, et tu la contournes Nine, trop simplement. Tu t’échoues sur le canapé, le paquet de carte déjà entre les doigts. De ta main libre tu attrapes la première bouteille, en devise le bouchon pour venir boire une gorgée semblable à de l’alcool à brûler. Tu grimaces, tu voudrais cracher, mais t’as déjà le gosier en feu. c’est toi qui choisit l’enjeu, ce soir. la dernière fois, vous ne lui avez pas laissé le choix, c’est son téléphone qui était mis à prix. Cette nuit, tu es curieux, trop curieux. Y’a encore le goût de ses lèvres à l’orée des tiennes. Une sensation plus qu’agréable le long de l’échine, de celle qui veut faire durer les choses. Ne pas avaler tout le paquet de bonbon de peur de ne pas le savourer. tout ce que tu veux. ou presque. que tu ajoutes, une lueur de défi au fond des pupilles. montre moi Nine, à quel point tu aimes jouer. mais surtout, ne me laisse pas gagner trop vite.

chez moi. Les neurones vrillent, le coeur tombe, chute libre jusqu’entre ses reins et ça joue une musique d’enfer. Le courant se coupe dans sa tête trop remplie. Des murmures de panique qui se confondent avec des espoirs trop brûlants. Elle peut que se raccrocher un peu plus à ses bouteilles de verre, à se traîner derrière lui pour le suivre. Jusqu’en Enfer peut-être. Mais il sait pas que là-bas, elle pourrait être la Reine, un peu trop sombre au fond Nine, un peu trop grisâtre, il y pleut souvent dans sa tête. Mais ce soir, elle a le soleil sur ses lèvres, la lueur de la lune dans ses yeux pas encore éclatés par la défonce. Elle reste muette le temps de quelques pas, d’entrer dans l’antre dont elle a déjà foulé les terres souillées. A peine un coup d’oeil à l’écran de télé crachant sa violence, pas très attentive à la même voix qui déblatère son rap, à coup d’insultes et de louanges sur les rues du Bronx. Elle abandonne ses fardeaux juste là, sur une table et ses doigts ont à peine le temps de lâcher l’alcool qu’elle vrille, il vrille et ça lui explose dans le crâne. Les mots restent scellés au fond de sa gorge, des phrases qui se gomment à peine ses lèvres volées par d’autres, une torture langoureuse que son esprit maso accepte sans résistance. Son corps parle à sa place, ses doigts qui s’accrochent à lui comme pour le faire prisonnier plus longtemps de sa bouche trop curieuse, elle a l’impression que pendant un instant, le souffle se rompt, l’apnée du désir qui la mène presque jusqu’au gouffre. Elle trouve l'oxygène et la force de pas tomber contre ses lèvres. Mais il s’échappe déjà, la relâche ou l’abandonne, elle en est pas certaine. j’crois que j’ai une scène de retard. Nine cille, se réveille de sa transe fiévreuse, hochant lentement la tête “Ouais, j’crois aussi.” C’est débile, dit d’un ton presque trop doux pour elle. C’est sûrement pour ça qu’elle détourne le regard, retient un sourire pour se poster de l’autre côté de la table basse, se mettant à genoux sur le sol, presque en offrande, pleine de provoc. Ses yeux figés sur l’une des bouteilles qu’elle ouvre, elle fait glisser sa langue contre ses lèvres, comme un gamine après son premier pétale volé. Elle déconne. Lève ton cul avant d’en perdre plus, avant de donner plus. Mais elle reste là Nine, terriblement égoïste, noyant sa péninsule dans l’alcool âpre. c’est toi qui choisit l’enjeu, ce soir. Cette fois, le sourire est là, il éclot sans peur, ses opales d’obsidiennes en rencontrant d’autres, se heurtent et se promettent d’autres choses. tout ce que tu veux. ou presque. Elle hausse un sourcil, incertaine “Presque ? Y’a des trucs interdits que j’ai pas le droit de demander ?” Ils savent quoi. Ou au moins, elle le sait. Elle sait la limite qu’elle franchira pas. Pourtant, sa peau fourmille d’être explorée par ses mains, que le blanc se marque de rouge sous les coups de dents et les griffures inconscientes, qu’il souffle de nouvelles braises entre ses jambes sur lesquelles elle s’agite nerveusement. “Ok alors si j’gagne, tu m’réserves une soirée et ta nuit. On ira où j’veux et on verra bien pour le reste.” Elle parle en énigme comme pour ne pas trop en révéler, surtout pas certaine des limites qu’elle veut outrepasser, des murs qu’elle lui brisera pour qu’il puisse avancer jusqu’à son âme mal recousues, déchirure par déchirure, il reste plus beaucoup de choses à détruire. Mensonge. Elle ravale le tout d’une autre gorgée qui allume la douleur dans sa gorge alors que ses doigts s’activent à sortir feuilles, herbes et tabac d’une de ses poches “Puis si j’perds, à toi de voir ce que tu veux faire de moi. Deal ?” Toujours le même rituel, elle roule devant lui sans honte de passer pour l’habituée, pour l’accro qui pense qu’à ça dès les premières lueurs matinales qui éclatent sur la gueule, qui s’obsède pour pas sombrer. Et elle aime bien la chaleur de son regard sur elle, elle aime encore plus la façon qu’il a de lui rendre ses sourires, de se connecter à chacun de ses mouvements, à la suivre comme on suit les ruissellement d’une rivière endormie. Elle rêve de voir ce que ça donnerait avec leurs lèvres encore piégées l’une dans l’autre, de mêler leurs souffles et de l’entendre au creux de son oreille. Mais les fantasmes se cassent vite la gueule. L’espoir ça tue, l’espoir ça finit toujours par la tuer alors pourquoi elle continue ?