sur le chemin de l'amitié.

bruit du ballon de la basket sur le bitume, ça fait combien de temps que vous êtes là ? bien deux trois heures, à rien foutre de votre après-midi à part faire claquer le ballon au sol et mettre des paniers, fumer et boire sous le soleil new-yorkais de fin février, la musique qui fait hurler ta jolie ptite voisine quand elle est trop forte. jcrois que tu t'essoufles mon gars. vanneur, t’en fais des caisses alors que tu fais courir biggie sur ton p’tit terrain de basket improvisé à un panier, à l’arrière de ta baraque. tu feintes, dribbles, lui laisse récupérer le ballon pour ensuite le reprendre assez facilement ensuite, tu marques un panier, le treizième en même temps qu’il te fout un coup de poing dans l’épaule, sous le rire de jamal plus loin derrière, le cul sur un chaise en plastique prête à péter, la bouche occupée à sceller son nouveau joint. c'est ça de bouffer comme un porc. un commentaire du dernier qui fait réagir le premier et les voilà partis à s'engueuler, se vanner. le premier rit en prenant sa première taffe un sourire d'aise, le second tu sais pas trop parce que l'arrivée de moïse attire ton attention, puis la leur.
eh t’étais où enfoiré ? que tu hèles et balances quand le corps fin mais musclé de ton dernier frère fait enfin son apparition, sa carcasse poussant la vieille porte puis la moustiquaire de l’arrière de chez toi. ballon que tu fais claquer au sol, tu t’es arrêté pour l’observer alors qu’un de tes frères, biggie, te piquent le ballon, se sentant pousser des ailes parce qu’il croit qu’enfin il a réussi à te la prendre grâce à son jeu. t’as juste stoppé ton match, intéressé par le nouvel arrivant, le grand absent de ces trois dernières heures. jcrois qu’il avait rencard qu’il balance, le biggie, les sourcils qui se lèvent en même temps et à plusieurs reprises, le geste obscène sur ses deux mains après qu’il ait envoyé le ballon droit sur le panier. en plein dedans. et bien évidemment, tu tmarres. c’est puéril, juste bon enfance, encore plus de discuter entre vous, devant lui avec biggie, comme s’il n’était pas là mais ça t'amuse, ça te fait kiffer. tu crois, quca y est ? il a séparé la mer en deux ? t’écartes tes poings fermés comme si t’ouvrais quelque chose, des cuisses en l'occurrence, celles d’une jolie nana alors que t'approches de la table jonchée déjà de canettes et mégots abandonnés. c'est peut-être celle du mcdo ? c’est vrai qu’elle était pas trop mal. quelle jolie allusion au fameux prophète dont il a hérité le prénom et à la séparation en deux de la mer des joncs par celui-ci, classe, très classe, kenn. et bien trop facile, il y a souvent le droit. c’est d’ailleurs une claque à l’arrière de la tête que tu te prends de la part de l’autre jamal, cqui te fait encore plus marrer alors que t’attrapes ta bière sur la vieille table de jardin toute pourrie et bancale, puis une autre que tu tends au nouvel arrivant. grand sourire aux lèvres, amusé, railleur sur tes crocs que tu lui envoies, le ballon de basket qui frappe le sol et la musique en bruit de fond. ça vanne, ça chambre, ce n'est que partie remise.

eh t’étais où enfoiré ? que craches Kenn à peine as tu franchis la porte de derrière. Toute la troupe est là, Jamal affalé sur une chaise souffrante, Leeroy fier comme un paon qui vient tout juste de récupérer le ballon. Tu les regardes tous, les uns après les autres, une après-midi comme les autres, bière, soleil et basket pour les plus courageux. Affronter Kenn, c’est comme monter sur un ring avec Mohamed Ali, on sort forcément perdant. j’crois qu’il avait rencard. il parle à ta place Biggie, tout en marquant un trois points, sans doute son premier depuis le début de la partie. ouais, j’étais avec ta soeur, elle te passe le bonjour. il grimace, il a pas le temps de répondre puisque Kenn continue dans sa lancée, bel enfoiré. Tu peux pas réprimer ton rire, il vient chanter dans la cours de la maison, au même rythme que la claque qui s’écrase derrière le crâne du basketteur. ca t’apprendra à dire d’la merde. c’est la plus grosse faiblesse de ton frère, être celui qui réfléchit le moins, seulement guidé par ses pulsions parfois dévastatrices. La nouvelle recrue a les dents longues, aiguisées et ne cesse de faire ses preuves. Tu acceptes la bière qu’il te tends, en boit une gorgée juste après avoir fait tinter ta bouteille contre la sienne. T’as le short des Celtics de Boston, le débardeur qui va avec, et tu t’appuies contre le mur de la baraque. j’avais des trucs de dernières minutes à régler. que tu lâches, enfin. Le truc dernière minutes, c’était Tania, fallait que tu la déposes à l’autre bout de la ville, pour un entretien d’embauche à ce que t’as compris. Mais elle avait pas la tête de la gamine qui cherche un taff, ni même les vêtements adéquats. Tania, la mythomane de service, qui fait ses coups en douce pour vous la mettre bien profond ensuite. Tania et sa grande bouche. que tu soupires en avalant une nouvelle gorgée de bière. j’vous interdit même de penser à elle, c’est clair. une menace qui plane dans l’air, au dessus de leur tête à tous. C’est qu’elle a les airs d’une poupée finlandaise, et qu’elle leur fait de l’œil à chacun d’entre eux. Et Tania, c’est même hors de question qu’elle devienne un fantasme, ils le savent, tu pourrais jouer de la gâchette pour les beaux yeux de celle qu’on appelle ta soeur. qui c’est qui mène ? t’as un sourire en coin, la réponse est évidente, Leeroy râle et te jette le ballon que tu rattrapes d’une main agile. Tu déposes la bière sur la table de merde, quelques dribbles et tu tentes un trois points qui s’enfile dans le panier sans difficultés. Sourire satisfait alors que tu trottines jusqu’au ballon, puis jusqu’à ta bière, encore.

tu ris, vannes biggie de la répartie qu'il se prend, avec un c'est vrai qu'elle est pas mal ta frangine mec. en fond de la part de jamal, sa fumée qu'il te recrache dans la gueule en même qu'il te claque l'arrière de ta tête d'imbécile incapable de la fermer, incapable de pas blaguer et smoquer des autres.
et c’est ce même regard complice que tu glisses à biggie, les deux bouches qui s’ouvrent en même temps pour la dire, cette connerie. c'est toujours pareil. c'est ça que t'aimes chez eux, être avec eux. c'est la sensation d'être à ta place ici. d'avoir trouvé plus que des mecs d'un même gang, c'est d'avoir réussi à te faire une place parmi les rangs déjà formés, d'avoir trouvé chez eux une seconde famille. ça clash, ça vanne, ça se fout parfois sur la gueule mais c'est solide, c'est loyal. c'est complice. ahhhh... qu'il commence ton frère alors que tu recommences à ricaner, la banane sur les lèvres qui vous trahie. pourtant il s'arrête, coupe bien vite la phrase ou blague salace qu'il allait balancer car la menace gronde et tombe des lèvres de ton dernier frère arrivé. c'est clair, comme de l'eau roche, vous le savez pertinemment que tania, y'a pas moyen, c'est clairement pas possible pour l'un d'entre vous. dommage, tout de même, c'est que la ptite tania est canon, diablement sexy même si elle parle trop, même si, comme toi, elle ouvre sa grande bouche délicieuse bien trop souvent, d'après les dires de moïse, d'après cque t'as pu voir en la croisant de temps en temps. t'avais pourtant bien des idées pour la faire fermer sa bouche. tania le laideron ? ça nous a même pas effleuré l'esprit, t'inquiète mec. tu plaisantes, les deux mains qui se lèvent avec innocence, ta bière coincé entre deux doigts, le visage angélique. eurk. qu'il en rajoute le biggie dans son dos, le ballon qui claque au sol. tu déconnes, il le sait. t'as bien compris et il le sait autant que toi, qu'à sa poupée finlandaise, t'y toucheras pas. à regret. et même si elle te sautait dessus, tu voudrais pas te retrouver avec une balle dans le crâne ou tes attribues en moins un matin en te réveillant. mais t'as bien assez d'occupations à côté pour compenser, pour réparer ton coeur, ou plutôt ta queue déçue. la bière que t'apportes à tes lèvres, tu la redéposes sur la table bancale à côté du fumeur de joint, tu poses ton cul sur la chaise à côté de lui. jt'attendais pour relever un peu le niveau, j'avais l'impression de jouer contre une fillette là. et tu l'entends déjà râler le biggie, t'insulter alors que tu frottes tes mains, impatient de commencer enfin à jouer ou de les exploser sur ton domaine, au choix. c'est un joint que tu viens commencer à te faire pendant que l'autre con de biggie essaye de s'améliorer au tir après le perfect de moïse. et qu'est-ce qu'elle voulait cette fois ta gamine ? toujours un brin trop curieux mais ça t'intéresse, ça te fait toujours marrer de l'entendre râler contre sa demi-sœur trop blanche pour être associée facilement à lui. les voir ensemble, c'est comme visualiser la belle et le clochard ou tout simplement un putain de truand qu'à kidnapper la jolie nana. et pourtant, tsais pas qui porte la culotte entre le frère et la sœur. ça pourrait être bien elle, vu lcaractère. viens me goûter ça, c'est la dernière livraison. joint que tu finis de rouler, tu le tends vers lui, briquet que tu lui balances de l'autre.

T’as la menace facile quand il s’agit de Tania. Les insultes virulentes, et les poings qui démangent trop rapidement. La mise en garde est plus que sincère, tu ne veux rien capter sur le visage, aucune mimique, aucun geste ni mot déplacé. Tu veilles sur elle, comme tout bon grand frère, peut-être un peu trop, parce que tu sais qu’aucun de ces cretins ne la mérite. Personne ne la mérite d’ailleurs. Ils s’amusent de ta menace, en viennent à inventer qu’elle n’est pas à leur goût et tu lèves les yeux au ciel. Quelle bande de menteurs pathétiques. t’as toujours pas appris à dribbler Leeroy ?! Tu net’y attardes pas, t’es déjà en train de marquer un trois points. allez tous vous faire foutre. qu’il crache, et tu ris de plus belle. Leeroy n’a pas de chance aux jeux de ballons, mais tout le monde sait qu’une bastos contre lui est perdue d’avance. Elles sont nombreuses les droites qu’il vous a décoché après un prétexte valable. Elles sont nombreuses, les bagarres de rues où il vous a sauvé le cul. C’est qu’il impressionne facilement, et que ses poings font la taille de trois briques. Tu laisses le ballon à Leeroy, qui tente des dunk de façon aléatoire, et tu t’approches de Kenn quand celui-ci s’intéresse à ce qu’elle te voulait, la frangine. que j’la dépose à l’autre bout de NY. que tu soupires, tout en te saisissant du joint qu’il te tend. Tu l’allumes, t’absorbes la fumée qui grille d’instinct tes neurones. hum, c’est pas ma came. que tu lâches avant de le lui rendre, t’es pas le cliché du jamaïcain défoncé h24, t’aimes trop avoir les idées claires en journée. C’est le soir que tu te laisses emmener jusqu’à Zion. Tu t’adosses au mur de nouveau, observant avec attention biggie et ses shoots plus ratés les uns que les autres. on peut te payer des cours particuliers s’tu veux. il se retourne, sourcils froncés et le ballon atterri à quelques centimètre de ta tronche. niquez bien vos mères ouais. qu’il lâche, avant de s’avancer vers le portillon pour sortir de la baraque. oh biggie ca va, revient ! que tu chantes, ton ami d’enfance à toujours été susceptible. Mais il a déjà pris la fuite, partie ruminer dans son coin, t’entends même le moteur de sa Camaro ronronner et les pneus crisser. un entretien d’embauche qu’elle m’a dit, la garce, mais j’suis sur qu’elle allait voir un gars. un de ces blancs bien sapés. tu reprends la conversation initiale. Ici c’est comme chez toi, avec eux, tu es en famille, et il n’y a rien de mieux pour égayer une journée partie en vrille. mais, vous étiez où hier soir ? que tu questionnes, sourcil arqué. T’as pas eu de leurs nouvelles, en même temps t’étais coincé chez ta mère.

comme d’habitude, ça chambre toujours le même quand vous traînez avec un ballon de basket et à l’arrière de la vieille baraque dont t’as fait l’acquisition il y a quelques années. pas trop loin de tes frères, elle ne l’est encore moins de tes frères de sang, de ton père pour qui tu ramènes de l’argent chaque début de semaine. c’est même une bonne acquisition, si tu penses à ta délicieuse voisine que tu croises de temps en temps. et qu’ils pensent aussi croiser ces connards. ils l’ont déjà et tu sais bien que c’est pas pour rien que jamal vient poser son cul ici, joint à la main, sans toucher une seule fois au ballon.
tu t’intéresses à la vie de moïse, aux explications de son retard, un peu trop à sa relation étrange avec sa demi-soeur. c’était ça ou la meuf du mcdonald. le principal, c’est qu’elle soit celle de nos clients. ptit haussement de tes épaules, le joint que tu reprends pour toi. vous avez le même genre de job ici, quand l’ancien occupe pas sa place de sous-sous-chef, dealer. tu dois le dire, t’aimes bien faire ça avec cette grande gueule de moïse. et c’était quoi son chantage cette fois-ci ? coin de tes lèvres qui s’élèvent bien plus encore, la frangine t'impressionne toujours. bon petit toutou momo. elle arrive à chaque fois à faire plier le molosse pas commode. elle, la blanche aux airs de princesse nordique mais au caractère insupportable.
c’est ton regard que tu poses à ton tour sur biggie et ses shoots râtés. nouveau rire. biggie, susceptible, le ballon fend l’air vers moïse, rebondit contre le mur et claque contre la table renversant les cadavres de bières dans un tintement puissant, faisant sursauter jamal parti bien loin dvous dans ses pensées. la tienne aussi on peut ? que tu cries dans son dos, son majeur qu’a défoncé tant de gueules qu’il vous envoie au-dessus de son épaule, une insulte en prime, il se casse. la seconde suivante, le bruit de sa bagnole retentit, plus puissante que votre musique, plus forte que ton rire. même ta tronche il arrive pas à la viser. t’as récupéré le ballon, parti terminer sa course plus loin dans l’herbe pas tondue depuis des mois. faudra qutu te trouves un gamin dans le quartier qui cherche de l’argent pour le faire. tu fais rebondir le ballon sur le dur, rejoins la table. genre quoi, tu préfères qu’elle se case avec un blanc pété de thunes plutôt qu’avec des mecs de confiance comme nous ? tu cherches, sourire narquois, menteur comme un arracheur de dents. tu sais qu’il sait, t’es pas cmec là. t’es loyal, y a pas de doute mais seulement envers tes frères. concernant les filles, c’est bien différent. tu serais bien capable de la baiser puis de lui briser le coeur à la tania, si c’est pas elle qui prendrait le dessus sur toi pour te rendre accro. sacrée et sale poupée finlandaise. mais tu sais ce que c’est ou tu te doutes. à sa place, du russel, tu laisserais aucun de vous approcher ta soeur.
on a traîné chez biggie puis on a fait une ptite descente dans le queens vert. jamal avait un truc à régler, pas vrai mon pote ? tu shootes assez loin, le ballon rentrant comme du ptit lait dans le cercle avec satisfaction. déso frère, on t’a pas attendu, t’as raté un froc trempé de pisse dans les règles de l'art. il rit l’autre jamal, lève le bras pour montrer sa nouvelle acquisition, la montre claquante et bien cher du ptit jeune, et t’as un sourire en coin en repensant au petit bourgeois en retard de payement. cpas comme si vous gagnez pas une tonne d'argent avec le trafic. monsieur avait juste besoin d'un petit trophée, comme il a dit. biggie a même pas eu besoin de cogner, peut-être pour ça qu'il est à fleur de peau. tu te moques encore de l'absent, il a pas cogné, pas baisé, pauvre garçon.

Vos rires se mélangent, les plaisanteries de mauvais goûts sont votre maque de fabrique, et c'est Leeroy qui en fait les frais lorsqu'une partie de basket est en cours. Des années que vous partagez vos sourires, depuis que vous savez marcher lui et toi. Tu ne te vexes pas quand il tente de t'arracher la tête à coup de balle, tu soupires à peine quand il se tire. Tu sais qu'il reviendra, il revient toujours. Vous n'êtes pas des loups solitaires, c'est même tout l'inverse. Vous n'avancez jamais seuls dans le monde, c'est le pacte que vous avez signé en rejoignant la Shower Posse. genre quoi, tu préfères qu’elle se case avec un blanc pété de thunes plutôt qu’avec des mecs de confiance comme nous ? tu tournes le regard vers Kenn, tes sourcils se froncent. vous des gars de confiance ? que tu ricanes en les observant un à un, Jamal n'a jamais sû ce que le mot couple voulait dire, et Kenn est du même acabit, ses yeux ne sachant jamais sur quelle poupée se focaliser. Sans doute le pire d'entre vous, celui qui se la raconte le plus et jongle de fille en fille avec une agilité déconcertante. Vous êtes tous de la même trempe, vous ne tenez pas en place, jamais en laisse. vous voudriez de moi comme beau-frère ? que t'ajoutes, avalant une nouvelle gorgée qui termine ta bière. si t'avais pas un tableau chasse aussi long que ta teub, j'te jure, t'aurai le droit de l'approcher, Tania. tu ricannes. Mais la menace place toujours. Qu'elle se jette sur eux, ou non, ils seront coupable quoi qu'il arrive. Ils enchainent sur leur soirée de la veille, une histoire à régler, et quand le poignet de Jamal scintille au soleil tu comprends qu'ils se sont amusés. Une petite descente chez des gamins qui croient que la maison fait crédit. Tu choppes son bras au vol, observant de plus près la montre étincelante, tape à l'oeil et beaucoup trop chère. biggie a même pas eu besoin de cogner, peut-être pour ça qu'il est à fleur de peau. t'avais vraiment besoin d'un tel bijou J. ? il ferme un oeil aveuglé par la lumière naturelle, haussant les épaules il répond j'sais pas. c'était l'seul truc intéressant... puis peut-être que j'vais enfin attirer la douce voisine de kenny. il minaude, jette un coup d’œil sur la maison d'à côté, espérant voir sortir le spécimen rare. Tu fais de même. ça y est ? tu joues de l'épaule contre celle de ton frère t'as forcé la serrure ? vous ne vous arrêtez jamais, il est bel est bien là le problème. Tu fais quelques pas, récupères le ballon. si toi aussi, t'as besoin de cours particuliers... que t'insinues, donnant un coup de menton en direction du jardin d'à côté. Puis tu commences à dribbler, il y avait une partie en cours, non ?

leeroy qu’a détalé comme un gamin boudeur, la discussion tourne autour de la chère demi-soeur diabolique de l’homme. vous des gars de confiane ? l’air offensé, tu le prends à moitié. il a raison le jamaïcain, il y a des sujets et des choses sur lesquels il ne faut pas te faire confiance. fermer ta gueule par exemple, tu n’y arrives pas. te tranquilliser avant de foncer dans le tas, non plus. ne pas briser le coeur de ta chère et tendre tania, naaan, pas possible non plus. ça te fait sourire de plus belle. bordel, tu vas l’attraper cette foutue crampe à la mâchoire et même pas parce que t’as reçu un coup dedans. moïse comme beau-frère ? tranquille, t’aurais même hâte de lui offrir à chaque Noël un putain de cadeau pourri ou offensant. pas le temps de répliquer, qu’il enchaîne. si t'avais pas un tableau chasse aussi long que ta teub, j'te jure, t'aurais le droit de l'approcher, Tania. qu’il balance l’autre et t’en crois pas un mot, le regard que tu lui envoies en retour parle pour toi. même curé, castré ou fidèle à une seule gonzesse, tu sais bien que t’aurais pas encore le droit de l’approcher, sa précieuse poupée finlandaise. mais façon, t’es même pas sûre d’en vouloir de la tania. déjà, parce que t’as pas envie de finir six pieds sous terre, un membre dans des boîtes différentes ou donner à un animal et surtout parce que tu le sais, tu la supporterais pas la poupée. tu préfères l’observer de loin, te tenir à distance. c’est toujours plus drôle de la voir mener en bateau le gangsta qui n’y paraît pas mais fait toujours planer la menace. pas touche à tania. merci de reconnaître que j’ai la plus grosse, leeroy s’en est toujours pas remis depuis ce fameux jour face aux pissoirs. tu fanfaronnes, en rajoutes des tonnes juste pour faire genre, la bière que t’avales tranquillement jusqu’à ce que le sujet passe sur votre petite virée d’hier, à vous trois, jamal le bling-bling avec sa montre affreuse, leeroy le bébé boudeur et toi, kenn, lgars, à la longue teub. étonnant que tu préfères ton blase ?
c’est qu’il est fier comme un paon avec sa montre l’autre con et ça te fait marrer jusqu’à ce qu’il évoque l’habitante de la maison d’à côté. j'sais pas. c'était l'seul truc intéressant... puis peut-être que j'vais enfin attirer la douce voisine de kenny. tu tiques, hésitant à lui envoyer ta bière sur sa gueule de défoncé. même pas en rêve, cpas une de tes putes attirées par ton foutu prince albert connard. doigt menaçant que tu pointes sur lui, c’est ton regard que tu poses aussi sur la maison de la voisine. non, pas moyen qu’il se la fasse. l’autre qui te cogne l’épaule pour te vanner, tu déposes ta bière terminée sur la table. j’y travaille, j’y travaille. c'est plus qu’une question de quelques jours. tu lances, même pas honteux de, c’est vrai, ramer un peu (beaucoup) avec la belle autumn. comme on dit, plus c’est difficile à avoir, plus c’est bon. c'est ton nouveau défi. régler ça en quelques jours.
et c’est là qu’tu te fais voler le ballon des mains. pourquoi, t’as trop honte de demander conseil pour savoir comment vraiment choper ta meuf du mcdo ? c’est quoi son prénom déjà ? tu ricanes, trottinant derrière lui pour vraiment commencer ce fameux match. celle-là, tu t’en remets pas. sacrée blague. sacré moment. moïse en couple avec une meuf… pas au courant, apparemment. primrose ! c’est priiim sa fameuse meuf. qu’il lance dans votre dos le jamal qui semble avoir autant de colle au cul pour pas bouger ses fesses de l’après-midi dsa chaise que de drogue dans le corps. ou alors, c’est pour avoir la jolie nine ? t'appuies sur le prénom de la jolie brunette récemment rencontré en reprenant le ballon, marquant ton panier, en reprenant faussement la voix de la brunette, comme lors de la rencontre. t’as bien vu qu’elle lui plaisait au moïse la jolie nana. c'est qu'elle te plaisait bien aussi.

Kenn c'est le petit nouveau de la bande, nouveau depuis cinq ans. Vous lui faites parfois encore ressentir, sans le vouloir, vous les vieux de la vieille. Tu traînes quatorze dans les rangs derrière toi, la même pour Leeroy, Jamal ça fait neuf ans dans quelques mois. Vous êtes pourtant souder comme les doigts de la main, plus encore, comme un paire de couilles. Alors, Kenn, il fanfaronne souvent, en fait des tonnes, mais c'est ce que vous appréciez chez lui. Ca et son côté tête brûlée qui ne réfléchit jamais avant d'agir, même si il attire les ennuis autant que le miel attire les abeilles. Intenable. Il élève le ton Kenn, il veut pas que Jamal touche à un cheveux de sa petite voisine et toi tu taquines un peu plus. j’y travaille, j’y travaille. c'est plus qu’une question de quelques jours. quelques jours, c'est ce qu'il dit à chaque fois. T'es déjà partie avec le ballon, quelques dribbles avant qu'il ne te rejoigne sur le terrain improvisé. pourquoi, t’as trop honte de demander conseil pour savoir comment vraiment choper ta meuf du mcdo ? c’est quoi son prénom déjà ? tu fronces les sourcils, il parle de Prim et t'as envie de lui éclater la bouche en un éclair. C'est Jamal qui crache le morceau du haut de son perchoir, toujours le cul sur la chaise, trop flemmard pour venir se joindre à vous. c'est une des potes à Tania, Primrose. que tu te sens obligé de préciser. j'ai pas besoin de vos conseils de merde, je gère très bien mes bails avec elle. que tu craches, complètement déconcentrer. ou alors, c’est pour avoir la jolie nine ? t'as pas le temps de répondre qu'il vient de te voler le ballon, un grognement t'échappe quand il marque le panier avec beaucoup trop d'aisance. Tu cours jusqu'à celui-ci, te replaçant en arrière pour retenter de le dribbler. Quelques pas, quelques dribble, tu tentes le panier, c'est râté. qu'est-ce que t'as ? elle te faisait de l'oeil ou quoi ? que tu demandes, sourcil arqué, les nerfs déjà à vif. Tu sais pas, si c'est parce qu'il va te foutre une misère au basket, ou si c'est parce qu'il a prononcer le prénom de Nine avec un peu trop de sous-entendu. t'arriveras jamais à toutes les gérer frère. tu ricanes, mauvais. Putain de basket, putain de meuf.

ça y est, la voilà la discussion sur les nanas. ah ouais ? et alors ? surtout. qu’est-ce que ça change que sa fameuse primrose soit une des potes de sa déesse de demi-soeur ? absolument rien. t’attends pas de réponse là-dessus. y a aussi un code d’honneur pour les copines des demi-soeurs ou un truc dans le genre ? c’est ce qu’on a pu voir... railleur, souvenir de ces fois où la dite demoiselle ne semblait absolument pas au courant que monsieur et madame étaient en couple. ou alors, tu comprends pas vraiment leurs délires. mais qui es-tu pour juger ? il l’avait très bien insinué juste avant, si t’avais l’habitude d’enchaîner les filles, avec la voisine à côté, c’était plus un petit peu compliqué. pas qu’elle te résistait, tu ne penses pas. plutôt qu’il y avait toujours quelque chose pour interrompre l’instant.
alors c’est de nine que tu commences à parler. dla jolie brunette qui s’est immortalisée devant la porte de son appartement l’autre soir. celle que t’as vu en premier en ouvrant la porte mais qui semble ne pas laisser indifférent le mec à qui tu viens de piquer le ballon de basket. tu marques un panier, en tdemandant si t’aurais dû faire comme étant gamin, lâcher un “preums”.
qu’est-ce que t’as ? elle te fait de l’oeil ou quoi ? tête brûlée, parfois incapable de voir le danger, la menace. tu continues de rire alors qutu sens que ça l’énerve, le moïse. que son comportement vient de changer avec la discussion, avec l’arrivée de la demoiselle dans la conversation.  parce que toi oui ? tu pousses, titilles le gars, l’observes avec amusement rater son lancé. ça t’intéresse, ça aussi. de savoir si sa jolie et tentante voisine l’intéresse. tu le sais, tu le sens, tu le vois. mais t’as besoin d’une sorte confirmation. pas sûr qu’il t’en donne une. et s’il le fait, tsais pas ce que tu feras. ce code d’honneur, tsais pas si tu le suivras. pourtant, je m’en sors très bien. jsuis passée maître dans l’art, tsais bien. tu souris comme un coq, souris de son ricanement mauvais, en récupérant le ballon, recommence à l’affronter sur ptit terrain improvisé. tu gères comme tu peux ces filles qui craquent pour toi. jusqu'au retour du bâton.
tu gagnes au basket. tu gagnes cette fois-ci dans les mots, dans la discussion. mais peut-être que tu vas bientôt perdre en tprenant un coup.

T'es presque autant mauvais joueur que Leeroy. T'acceptes pas de perdre, que ce soit sur un terrain, sur une piste de danse ou sous les regards charmeurs des demoiselles. Pourtant la concurrence est rude, vous avez le don pour craquer sur les mêmes meufs, au même moment, au même endroit. C'est entièrement de votre faute, éduqué de la même manière, trop de temps passé ensemble, il n'y a que pour vos rencards respectifs que vous acceptez de vous séparer -et encore. Elles sont récurrentes, les fois où un combat silencieux s'installe, que vos yeux percutent la même poupée avant que vous ne vous regardiez, avant d'attaquer. Des animaux. Chez vous, ce n'est pas premier arrivé, premier servi. C'est à celui qui ménera le mieux la danse. Kenn est le plus rentre dedans de vous tous, Jamal agit en traitre, Leeroy attend que vous fassiez une gaffe, et toi, t'observes, tu attends et tu croques, tu essuies souvent des râteaux mais tu te relèves toujours. Jamais abattu. Elles sont des milliers dans cette ville. Tu grimaces quand ils parlent de primrose, ta bouche envoie un nouveau rappel à l'ordre. Puis c'est Nine qui est jettée entre vos crocs destructeurs. Ton frère à ce sourire en coin qui en dit long, les babines retroussées qui te montre qu'il la marquerait bien d'un coup de dent bien placé. Quand il marque le panier, c'est comme s'il affirmait qu'il la gérera bien avant toi, que c'est évident, déjà écrit. parce que toi oui ? tu tchippes sans le vouloir, t'as pas eu le temps de récupérer le ballon, t'as déjà les nerfs à vif. c'est vrai qu'elle est bien roulée. que tu réponds, nonchalant. C'est vrai qu'elle a les yeux qui hurlent au contact et la peau saveur vanille. La voisine, elle trotte dans ton esprit, se rappelle à toi à chaque fois que tes yeux se pose sur la porte close de son appartement. Mais tu l'avoueras pas au grand jour, pas face à ces chiens qui n'attendent qu'une erreur de ta part. Vils charognards. pourtant, je m’en sors très bien. jsuis passée maître dans l’art, tsais bien. il te cherche, son sourire narquois, sa dextérité sur le terrain. T'avances jusqu'à lui, tu lui fous un coup d'épaule un peu trop virulent pour le déséquilibrer quand il tente un tir. Assez pour qu'il le rate. je te jure, qu'elle, tu la gérera pas. ça sonne autant comme une menace que comme un défi, tu récupères la balle, tu dunk, ça rentre. Même pas un sourire sur tes lèvres. Juste la colère de l'ego. elle t'a même pas calculé, que tu ricanes, tu dribbles juste devant lui, il essai de te bloquer. Nouveau coup d'épaule moins sympathique, et s'il tombe au sol tu te feras une joie de lui sauter à la gorge -un combat de coq. Y'a Jamal qui vous observe, qui s'est même levé, comme s'il attendait le dérapage. De ceux qui arrivent trop souvent, mais qui se termine toujours de la même façon: biggie qui vous sépare et vous fait comprendre en un éclair que si vous continuez, il vous éclate en mille morceau. Mais biggie n'est pas là. Il n'y a que vous et vos cerveaux flingués la testostérone.