poker face (caïn)

les heures qui filent, minuit qui approche, et une gamine à l'air désabusé au milieu d'un casino. flanquée aux basques d'un type à l'apparence impeccable, et encore inconnu quelques heures plus tôt. s'agaçant, soupirant et le regardant avec un tel dédain qu'elle se demandait même si elle le trouvait encore assez désirable pour se donner la peine de foutre en l'air sa soirée à attendre qu'il termine sa partie. ou plutôt ses parties, parce qu'il n'avait pas l'air décidé à lever le pied. c'était pas le plan de le voir aligner ses jetons. jouer de ses charmes une fois de plus et ne pas finir seule dans son lit était le seul objectif qu'elle avait en ligne de mire quand elle s'était pointé à cette espèce de soirée où personne ne l'avait invité. ayant au moins le mérite de savoir saisir les opportunités même quand elles ne lui étaient pas délibérément présenté. par instant, le vieux riche lui lance des regards, des pseudo-sourires, il fait tinter ses gains alors elle fait mine de s'y intéresser, avec des traits composés pour l'occasion. mais si au moins il savait combien elle se fiche de son fric, de sa bagnole de collection et de sa bonne femme qui devait l'attendre patiemment dans le repère conjugal. elle préférerait de loin quelqu'un qui la ferait briller elle, au lieu de compter ses sous. levant les yeux au ciel une énième fois, c'est désormais un joint qu'elle réclame. un de ceux qu'elle va elle-même aller se rouler sous la seule lumière de la lune. peut-être que l'astre nocturne lui porterait plus d'intérêt que celui qui devait lui servir de proie il n'y avait encore pas si longtemps. elle s'échappe comme un courant d'air, se doutant que son absence ne se remarquerait même pas.
ce n'est que finalement calmée par les effluves de cannabis qu'elle sentait encore tout autour d'elle, qu'elle reprend place au beau milieu de la mascarade. elle s'agite un peu, elle se rapproche de l'homme, fait glisser une main dans son dos avant de lui susurrer quelques mots à l'oreille. puis ses traits ne laissent place à aucun mystère sur la réponse qu'elle venait d'obtenir. vexée, elle se renfrogne et l'abandonne à son jeu d'argent puisque ça semblait être le seul péché pour lequel il vendrait son corps cette nuit-là. elle n'a pas dit son dernier mot la jeune hartwell. cet endroit regorgeait d'individus de sexe masculin, elle n'aurait sans doute aucun mal à mettre le grappin sur l'un d'entre eux. c'est un regard circulaire qui la conforte dans cette brillante idée. et un deuxième qui achève de la convaincre quand elle pose les yeux sur sa nouvelle cible. y'a ce sourire plein de promesses qui prend place sur ses lippes. il semblait bien ancré dans sa partie lui aussi, mais peut-être que ses arguments finiraient par faire mouche auprès de quelqu'un. qui ne tente rien n'a rien. pas mécontente de l'esquive, elle ne manque pas de saisir une coupe au vol, tout en s'avançant tranquillement jusqu'à se glisser à ses côtés. elle trempe ses lèvres dans le liquide dorée juste avant d'ouvrir la bouche. à votre place j'me coucherais, c'est beaucoup moins risqué. les yeux rieurs et un haussement d'épaules négligent succèdent à cette recommandation. mais en était-ce vraiment une ou était-ce simplement un sous-entendu extrêmement bien placé ? même à elle, la réponse échappait. ceux qui la connaissaient savaient qu'elle ne s'était jamais assise à une seule table de poker. qui pouvait-elle donc bien espérer conseiller sur la bonne marche à suivre ? elle réclamait seulement un petit peu d'attention brandy, quelqu'un qui choisirait de la regarder elle plutôt que d'entasser les billets de banque. elle valait quand même bien plus que ça, non ?

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staying in my play pretend, where the fun ain't got no end.
can't go home alone again, need someone to numb the pain.
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feat Brandy Hartwell

☾☾ Un samedi soir des plus banal, le jeune Scorza qui passe une énième soirée dans un des casinos de New York à faire passer le temps en jouant aux cartes. C’est la première fois qu’il vient dans celui-ci, il ne parait pas bien sérieux le jeune homme dans son sweat noir, son jean tout aussi sombre et ses sneakers de marque. On le prend pas au sérieux le gamin, le laisse entrer à la table, miser sa somme en s’imaginant qu’il ne fera pas long feu, qu’il partira la queue entre les jambes comme tous ceux qui ont essayé avant lui de s’immiscer dans leur jeu, qu’on crut qu’ils feraient le poids face à des habitués comme eux. Les hommes bien plus âgés que lui, avec toujours cette même dégaine de faux riche à la con avec leurs costume trois pièces de basse qualité pour se donner un style. C’est toujours la même rengaine, le fait sourire intérieurement de voir que c’est toujours ceux qu’on jamais gouté au luxe dans la vrai vie qui s’permettent d’en faire des tonnes lorsqu’ils sont de sortie. Mais c’est pas grave, il a l’habitude Caïn, c’est un avantage pour lui de déjà cerner un peu à qui il a affaire à sa table, c’est encore mieux si ils le prennent pour un petit qu’ils vont pouvoir dépouiller car au moins, ils vont baisser la garde. Il pose alors la somme de départ sous forme de jeton sur la table et s’assoit à la table des grands sans montrer une seule once d’émotion.

Les heures qui filent, les parties qui s’enchainent et de l’argent qui se perd. Ce soir c’est pas la meilleure soirée du tatoué mais ça lui fout pas plus les nerfs que ça car au moins, il a regagné ce qu’il a misé. Il a pris l’habitude de ne pas repartir toujours gagnant ou rafler des mises folle. Il sait que le karma ne peut pas toujours être en sa faveur, surtout lorsqu’il ne provoque pas la chance. Mais ce soir il est en repérage, regarde le fonctionnement – et dysfonctionnement – des lieux. Il fait profil bas, joue le garçon qui joue pour la première fois et a la chance de ne pas trop mal s’en sortir lorsqu’en réalité c’est un putain d’habitué, qu’il sait aussi compter les cartes comme un bel enfoiré.

Une musique qui le fait doucement taper du pied sur l’indémodable et cheap moquette rouge des casinos de la ville, les prunelles rivées sur chacun de ses adversaires avant de reposer les yeux sur son propre jeu l’air de rien. La main qui n’est pas folichonne mais si il joue un peu avec les nerfs des uns et des autres, si il joue assez bien la comédie peut-être qu’il peut finir la soirée un peu mieux que ce qu’il imaginait. Le brun qui hésite, sait pas trop si il est préférable d’arrêter là pour ce soir et peut-être perdre le peu de blé qu’il a réussi à regagner ou bien jouer le tout pour le tout. Et c’est pas pour tout de suite qu’il aura sa réponse lorsqu’une douce voix féminine glisse jusqu’à son oreille, lui suggère d’abandonner sa partie. Le conseil qui le fait sourire en coin, arquer un sourcil alors qu’il pose ses cartes contre la table, cachant à celle qui vient d’arriver ce qu’il a entre les mains – ne sait-on jamais, si elle n’est pas venue avec l’un des mecs à la table – avant de tourner la tête vers elle, rencontrer ses yeux noisette.

« Ah ouais … ? Mais est-ce qu’on n’est pas ici pour l’amour du risque justement ? »

Les prunelles sombres qui inévitablement glisse sur son corps diablement sexy dans la robe qu’elle porte, remonte doucement sur ses lippes qui trempent de nouveau contre le verre de champagne qu’elle est en train de boire. Et pourtant, il détourne le regard le tatoué, un sourire en coin et de pousser toute sa mise vers le centre de la table pour continuer la partie, voir finalement si son audace le fera remporté la partie ou lui fera perdre tout ce qu’il avait gagné.

« Au moins on sera fixé, on saura si j’aurais mieux fait de vous écoutez ou pas. »

Un clin d’œil qu’il lui lance avant de se détourner vers le blé qu’il est en train de jouer, car Caïn il est comme ça, il donne de l’attention et reprend ce qu’il vient de donner. C’est toujours aussi nonchalant qu’il s’appuie contre le dossier de son tabouret, les cartes qui sont alors dévoilé et comme il s’en doutait, comme elle l’avait prédit la belle brune à ses côtés il aurait mieux fait de se coucher. Tant pis, il perd trois cent billets, c’est le jeu. Au moins il a pu mener sa petite enquête sur les pratiques de ce casino-là et pourra revenir d’ici quelques temps prendre sa revanche. Le beau brun qui se relève, fait un signe de tête aux hommes pour les saluer et se retrouve nez à nez avec la jolie brune de tout à l’heure qui contre toute attente était resté là, pour voir la fin de la partie.

« Maintenant je vais pouvoir me concentrer sur autre chose. »

Sur elle en l’occurrence, car dorénavant c’est elle le jeu, elle la nouvelle partie qu’il entame. Après tout, si elle est encore là, qu’elle est venue lui parler avec son regard de biche et son sourire trop blanc et agréable c’est pas pour rien qu'il imagine Caïn. Il se laisse alors tenter le diable, dégaine son plus beau sourire en coin et la regarde comme si elle était l’unique perle à des kilomètres à la ronde d’où ils sont.

rien ne s'était passé comme elle l'avait prévu, quand elle s'était sûrement contenté d'enjoliver la réalité. elle avait eu beau graviter tel un vautour autour de la table de ce type riche et vieux sur lequel elle avait jeté son dévolu ce soir-là, à défaut de trouver mieux, il n'avait fait que lui montrer un désintérêt grandissant qu'elle avait encore du mal à avaler. depuis quand est-ce qu'une table de poker lui ravissait la victoire ? dans ces circonstances, elle était mauvaise joueuse brandy. la défaite avait un goût amer. ce pourquoi après s'être offusquée, elle entreprend de s'éclipser. pas décidée à se montrer à la disposition de cet imbécile à qui tout semblait être dû, elle se fiche bien de la solitude qui serait la seule à lui tenir compagnie quand il aurait tout perdu. de son côté, elle irait faire des folies ailleurs, avec quelqu'un qui la regarderait pour de vrai. et étrangement, c'est à la silhouette d'un jeune homme que son regard s'accroche. une fois n'est pas coutume, elle sait aussi passer du coq à l'âne brandy. alors elle soigne son entrée, au millimètre près. jusqu'à se glisser derrière lui dans la plus grande des discrétions. et sans se priver de lui murmurer ses précieux conseils comme si elle était la maîtresse du jeu. c'est quand sa paire d'yeux rencontre celle d'en face qu'elle se rend compte que même sans rien connaître aux règles du poker, elle avait misé ses jetons exactement là où il fallait. ah ouais … ? mais est-ce qu’on n’est pas ici pour l’amour du risque justement ? ça, ça lui parle à brandy. s'il aimait vivre dangereusement, il était son homme. elle qui n'avait jamais autant le sentiment d'exister que quand elle flirtait avec le vide. alors elle hausse un sourcil, la malice dans les iris autant que dans le sourire. quitte ou double. s'il aimait les défis et l'adrénaline, il pouvait se lancer, effet de surprise garanti. et elle le sent son regard sur elle brandy, enfin elle avait la délicieuse impression de briller à sa juste valeur. l'homme précédent n'était donc définitivement qu'un porc incapable d'apprécier les belles choses. si bien qu'elle est presque contrariée quand il préfère reporter son attention sur la table de jeu. celle qu'elle aurait bien remplacée pour le seul plaisir de sentir sur elle quelques regards fiévreux. pourtant, elle ne manque pas la fin de la manche, elle y est même très attentive. dans l'attente de savoir si sa prédiction allait se réaliser ou si elle serait une nouvelle fois contrariée. au moins on sera fixé, on saura si j’aurais mieux fait de vous écoutez ou pas. ne pipant pas mot, elle hausse les épaules, très intéressée par l'issue finale qui approchait à grands pas. les cartes s'abattent finalement et font d'elle la reine du match. c'est un sourire victorieux qui s'invite sur ses lippes. elle se retient de lui dire qu'elle l'avait prévenu, mais elle aura le succès modeste, pour cette fois. le seul avantage non négligeable de l'échec annoncé, c'était qu'il quittait la table. et qu'il était désormais tout à elle, du moins c'est ce qu'elle espérait. maintenant je vais pouvoir me concentrer sur autre chose. il se pourrait bien que ce soit enfin ton moment brandy, celui sur lequel tu ne comptais plus. et là tu te sens reine, à la merci des deux billes marronnées qui te font honneur. l'heure avait sonné de lancer la véritable partie, celle dans laquelle il avait peu de risques de perdre. d'un geste distrait, elle remonte l'épaule de sa robe qui tentait de se faire la malle et elle se retourne vers lui. j'espère au moins que t'as encore de quoi t'amuser ou on risque de s'ennuyer rapidement, elle minaude dans un tutoiement tout neuf. il n'était sans doute pas plus vieux qu'elle et cette pseudo proximité lui convenait bien mieux. l'étirement de ses lippes répond au sien alors qu'elle poursuit en lui tendant sa coupe. le meilleur moyen de lire dans mes pensées. et dieu sait que ça grouillait là-haut. les yeux qui pétillent, l'audace à peine masquée, elle est prête à sauter dans le grand bain brandy, quand il donnera le signal. en attendant elle glisse sur la moquette de l'endroit avec une telle facilité, comme si elle était la déesse au milieu de son royaume, comme si elle était seule au monde avec seulement lui pour la regarder. dis-moi que tu me suivras dans mes fantaisies, que tu m'embarqueras dans ta frénésie. jusqu'à la fin de la partie.

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feat Brandy Hartwell

☾☾ Elle est heureuse la diablesse, heureuse de le voir perdre. Il le lit dans son regard l’italien, à sa moue satisfaite qu’elle n’attendait que ça, qu’il perde. Poupée surement en manque d’attention, perchait sur ses hauts talons et dans sa robe qui épouse ses formes elle à besoin d’homme pour briller, il le sait. Il les connait ces filles-là, en a vue plus d’une, en a sauté plus d’une aussi. Il peut être cet homme le tatoué, le temps d’une nuit. Si elle souhaite tant son attention, il va lui donner Caïn, tant pis pour l’argent, tant pis pour les dettes et les impayées. Ce soir il lâche son rôle de galérien, son rôle d’homme qui essaie de s’en sortir et reprend le role qui a toujours eu, le jeune héritier qui ne pense qu’à s’amuser, n’a pas froid aux yeux et se joue de la gente féminine chaque jour que Dieu fait.

Et les prunelles couleur d’onyx qui s’égarent sur son cou, sur cette bretelle qui tombe contre le gré de la poupée, glisse tout doucement contre son épaule et la rend d’autant plus charmante avec son air désarmé. Il se laisse amadouer Caïn, comme trop souvent par ces sirènes et leur chant. Les femmes et leurs beautés fascinantes étant bien trop souvent son talon d’Achille. Il craque devant ces regards de biches, ces chevelures longues qu’elles soient bouclées ou lisses, blonde ou bien brunes avec une peau blanche comme de la porcelaine ou noire comme l’ébène. Ce soir le dévolu qui se jette sur celle qui est venu d’elle-même vers lui, tenter de l’appâter avec son bon sens, son petit conseil qu’il aurait dû écouter pour ne pas perdre l’argent qu’il peine tant à gagner ces derniers temps. L’audace qui le pousse à venir poser ses fins doigts sur cette bretelle qui se fait la malle, en même temps que la jolie brune s’en occupe. Il accompagne son geste le brun, caresse une infime parcelle de sa peau en ramenant l’étoffe pour la remettre à sa place auprès de sa clavicule et enfin il la lâche, vient plutôt plonger sa grande main dans la poche de son jean noir et la regarde sourire en coin, faire son intéressante battre des cils et lâcher ses espérances quant au reste de la soirée lorsqu’elle est celle qui est venue vers lui, celle qui est venue le déconcentrer pour surement animer un peu plus sa propre soirée.

« Moi qui pensait que c’est toi qui égaierait ma soirée maintenant que j’ai perdu … Puis c’est pas ce que tu voulais au fond ? Que je perde ? »

Il la met face à ce qu’il pense être la pure vérité, l’éternel sourire en coin qu’il lui adresse alors qu’elle lui tend sa coupe, il l’attrape le brun regarde un instant les bulles qui frétillent dans le récipient et s’en perdre une seconde boit d’une traite ce qu’il en reste. Le gout du champagne de basse qualité qui est servie en énorme quantité dans ce genre d’institue qu’il reconnait. Il grimace pas le brun, se contente de poser le verre sur le plateau vide d’un serveur qui glisse entre eux le temps d’un instant et pose de nouveau ses prunelles sur la jolie fille face à lui :

« Je pense que t’as besoin d’un nouveau verre … Je peux t’offrir ça ? »

Le brun qui l’incite à le suivre vers le bar, Caïn un peu trop bien éduqué, charmant et galant qui attend qu’elle s’asseye sur l’un des hauts tabourets pour prendre place à ses côtés. Et en attendant que le serveur vienne prendre leur commande il la détaille, regarde son profil et lui demande enfin :

« Je peux savoir le prénom de la jolie sorcière qui a maudit ma partie de carte ce soir … ? »

Il se fait curieux l'italien, a bien envie de poser un prénom sur ce joli visage. Il lui porte tout naturellement de l’intérêt à cette fille, que ça soit dans sa façon de lui parler ou même de la regarder - non, la dévorer du regard.

la mine boudeuse, elle avait admit avoir perdu la première manche. ce qui l'avait davantage vexée que satisfaite. elle ne se prenait pas pour l'attraction de la soirée brandy, elle pensait simplement avoir un peu plus de valeur qu'une foutue partie de poker. surtout aux yeux d'un homme. alors elle retrouve vite de sa superbe quand elle obtient finalement l'attention qu'elle attendait. elle a troqué le vieux riche pour le plus jeune et le beaucoup plus captivant. qui a dit que la roue ne venait pas de tourner en sa faveur ? les cartes avaient été redistribué et sa main était bien plus chanceuse désormais. la chance est à toi brandy. à toi d'en faire bon usage pour espérer rafler le jackpot. alors elle joue de ses charmes à l'image de celle qui était trop habituée à le faire, qui n'avait plus besoin de prétendre tant ce rôle était devenu une seconde peau. et comme pour donner de la saveur à ce nouveau jeu ainsi qu'un soupçon de fantaisie, c'est sa bretelle qui glisse le long de son épaule. immédiatement rattrapée, de concert, par le type dont elle s'était offert la compagnie et elle-même. charmant, de veiller à ce que je ne termine pas en tenue d'ève aux yeux de tous, elle glisse alors que le bout de vêtement reprend sa place initiale. elle a les sourires qui s'invitent beaucoup trop facilement sur ses lippes, et les coups d'oeil appuyés quand elle pose ses iris sur lui, se rendant bien compte qu'elle avait admirablement négocié le virage pour la bonne marche de sa propre soirée. moi qui pensait que c’est toi qui égaierait ma soirée maintenant que j’ai perdu … puis c’est pas ce que tu voulais au fond ? que je perde ? haussant les épaules innocemment, elle le laisse prendre possession de sa coupe alors qu'elle réfléchit déjà à sa réponse. non, tu m'crois si mesquine que ça ? elle se dédouane de tout brandy, faussement vexée par ce qu'il pouvait penser d'elle, quand elle n'en avait que faire en réalité. c'est peut-être vrai. l'argent, c'est que du matériel et j'suis sûre que t'en as pas plus besoin que ça, elle lâche dans un fin sourire. si elle savait combien elle se trompait sur son compte. habituellement, le genre de types traînant ici possédait déjà du fric à ne plus savoir quoi en faire, elle était persuadée qu'il n'était pas à un gain près. et ces billets lui laissaient un goût amer sur la langue, quand elle se rappelait que le vieux avait préféré la laisser sur le carreau pour une pile de liasses. et j'suis sûre que ta soirée est déjà bien mieux employée maintenant que tu n'es plus autour d'une table avec des vieux croûtons, pour des billets que tu ne remporteras même pas à la fin de la partie. plutôt sûre d'elle dans son genre, elle ne mise plus du tout sur ses talents aux jeux quand elle venait de le voir échouer lamentablement. à la place, elle l'observe sans ciller avaler le peu de champagne qu'il lui restait et se débarrasser de la coupe devenue superflue. l'air malicieux, elle attend de savoir ce qu'il lira en elle, ce qu'il s'imaginera sur son compte. je pense que t’as besoin d’un nouveau verre … je peux t’offrir ça ? elle hoche la tête sans attendre, le liquide doré lui manquait déjà. tu peux. c'est même conseillé, elle répond presque aussitôt. ça te déliera peut-être la langue, elle rajoute. non elle ne captait rien des signaux que pouvait renvoyer ce brun ténébreux. celui qui clignotait presque comme un alien avec son sweat au milieu d'un endroit sophistiqué comme celui-ci. sans se faire prier, elle le suit et se hisse sur l'un des tabourets tandis qu'il faisait de même. avant de reporter son regard sur elle. et elle est à deux doigts de défiler brandy. s'il voulait l'observer sous toutes les coutures, elle pouvait lui faciliter la tâche. je peux savoir le prénom de la jolie sorcière qui a maudit ma partie de carte ce soir … ? je n'ai pas ce pouvoir... hélas. parce que si tu l'avais, ce n'est pas sa partie à lui que t'aurais maudit, mais plutôt celle de ton ancien cavalier. celui qui avait préféré ses jetons à toi, quel blaireau. elle fait mine de réfléchir à la question. qu'est-ce que tu penses de savannah ? elle dit en haussant les épaules, cherchant une approbation. tu ne savais même pas pourquoi mais le nom de cette ville t'avait toujours fasciné, alors que tu ne l'avais pourtant jamais visité. toi... j'pense que tu dois avoir prénom très peu commun, assez unique. parce que quand tu regardes autour de toi, t'es plutôt unique dans ton genre, elle affirme alors que ses neurones fonctionnent toujours à plein régime. ne le lâchant pas des yeux, elle aime croire que ça l'aidera à percer quelque chose, même un infime petit truc. et elle est tellement concentrée qu'elle ne remarque pas le serveur qui rapplique à leur hauteur. lui, il est son énigme pour la nuit. ce pourquoi elle fait totalement abstraction du reste du monde. parce qu'elle n'est pas le genre de femmes à lâcher le morceau quand elle a une idée dans la tête. un court instant, elle se penche pour attraper un lacet dépassant de son sweat. et d'un petit coup sec, elle tire dessus. c'est pour quoi ça ? toute cette tenue, elle entend. il était le seul à être habillé de la sorte et il ne semblait même pas s'en sentir à part pour autant. ça l'intéresse, elle voudrait savoir brandy. allez, dis-moi un secret et peut-être que je t'offrirais mon prénom.

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feat Brandy Hartwell

☾☾ Il ne rend certainement pas service à la communauté masculine Caïn en aidant la belle à glisser sa bretelle sur son épaule. Il se mettra à dos ceux qui en ce moment reluque la jolie poupée avec qui il discute mais tant pis. Il est respectueux, un brin trop bien éduqué pour agir tel un chien en rut dès qu’un brin de peau est exposé sous ses onyx. Il vaut, elle vaut mieux que ça. Plus qu’un regard lourd uniquement posé sur ses jolies courbes. Il peut lui offrir mieux que ça.

« Mais de rien, c’est avec plaisir que je joue les gentils chevaliers. »

Qu’il lâche le sourire en coin, ses prunelles glissant de sa chair jusqu’à il y a un instant dévoilé et de nouveau couverte, à ses yeux. Ses opalescences de feu reflétant la candeur et tout à la foi – à son extrême, la malice. Ange et démon fusionnant dans un même regard, dans cette nuance maronné qui mettrait tous les hommes à sa merci. Elle est belle la garce qui lui a porté malheur, mais c’est souvent ainsi. Plus elles sont belles et plus elles sont mesquines, malignes. Caïn qui connait les vices de ces belles sirènes, sait qu’à chacun de leur battement de cils elles ont des idées bien implantés dans la tête. Mais il préfère ne pas trop en dire, juste il suggère histoire de ne pas la braquer contre lui en lui disant la pure vérité. Il se contente de la regarder, le sourcil arqué bien curieux d’entendre ce qui va bien pouvoir sortir de sa jolie bouche purpurine. Et bien évidemment – comme beaucoup d’autres avant elle – elle fait semblant de s’offusquer, utilise son plus bel air outré pendant que lui lève les yeux vers le ciel en l’écoutant s’insurger qu’il puisse la penser si mesquine. Mais l’instant d’après, finalement elle lui avoue que c’est vrai ; que de toute façon un homme comme lui n’a certainement pas besoin de gagner ou de perdre. L’évidence qu’il soit un gosse de riche qui fait sourire le tatoué qui aime cette image qui lui colle à la peau mais tout à la foi, sent le poids de ses problèmes venir s’appuyer sur ses épaules, en ce moment c’est immanquable.

« Peut-être bien ouais, ou peut-être pas. Faut pas juger si vite hein… Puis qui te dit que j’ai pas déjà gagné masse de fric ce soir ? Tu vas me vexer à croire que je suis si mauvais. »

Bien évidemment il rigole le beau Scorza, s’en fout qu’elle puisse s’imaginer qu’il est nul. De toute manière ce soir il l’a clairement été. Il aurait dû s’arrêter la manche d’avant, les poches remplies plutôt de se mettre à jouer avec le diable par pur besoin de faire l’intéressant. Le grand garçon qui suggère d’aller plutôt vers le bar à sa nouvelle source d’amusement pour la soirée, la main qui vient doucement se glisser au creux de ses reins, lui indique la direction à prendre. Les deux âmes perdues dans cette cohue qui prennent place contre le comptoir en verre, se regardent droit dans les yeux. C’est lui qui brise en premier le silence en lui demandant son prénom. Ça ne l’étonne même pas un peu lorsqu’elle élude le sujet, préfère s’attarder sur le soi-disant don de sorcellerie qu’elle proclame ne pas avoir.

« Ah non ? Je pensais avoir ma sorcière bien-aimée devant moi… Tu perds des points là. »

Un air faussement déçu qu’il use une fraction de seconde, un plissement du nez comme si cette réponse l’avait réellement atteint avant d’ajouter plus sérieusement :

« Mais je sais aussi me contenter des choses simples, une humaine pour un simple homme c’est très bien. »

Un homme simple… Peut-être bien maintenant, depuis que toute sa vie, tout ce qu’il a toujours été fout le camp. Mais ça n’a pas toujours été le cas pour autant. Le prince désargenté, déshérité qui vie entre les deux mondes. La Hannah Montana des temps moderne, un coup pauvre au point de plus pouvoir payer son électricité, le lendemain à claquer de l’argent comme si sa black card était toujours aussi blindé. Y’a pas de juste milieu, il s’en impose pas et c’est ça le problème, il va finir les ailes brulées Cain, peut-être même arraché mais lui, il préfère s’occuper de chose sans importance, du genre draguer cette nana qui lui fera perdre la tête le temps d’une nuit.

« Savannah ? C’est joli. Autant en tant que prénom que la ville. Mais non c’est pas ton prénom ça, c’est trop doux pour une beauté si forte. C’est paisible Savannah, et je t’imagine pas comme ça. J’pense que t’as un prénom qui en envoie un peu plus que ça à la gueule, je me trompe ? »

Y’a de forte chance pour qu’il se trompe mais la réponse il ne l’a pas tout de suite, à son tour la poupée vient tenter de deviner son prénom en partant de rien. Les palabres qui le font sourire, ce terrible sourire indolent qui se dessine au fil de ses mots, elle frôle du bout des doigts la réalité la brune. Il sait pas trop si y’en a énormément des Caïn mais autour de lui, il a toujours été l’unique. Caïn, c’est pas le prénom le plus aimé de la bible faut dire, faut être courageux pour donner à son fils le nom d’un tueur. Celui qu’a tué son frère, celui qu’a fini exilé. Fallait oser, ils l’ont fait.

« Tu trouves … ? J’aimerais bien que tu me dises ce qui me rend plus particulier qu’un autre alors. »

Il cherche à comprendre l’italien, tourne légèrement la tête et essaie de voir ce qu’elle essaie d’exprimer en lui disant qu’il est différent, unique d’après elle. Lui, un homme parmi tous les autres. Une brève seconde d’inattention qui laisse à la diablesse le temps de se rapprocher, attraper un des cordons de la capuche de son sweat et tirer dessus pour attirer de nouveau son attention. Le bref mouvement qui l’oblige à tourner la tête la regarder faire, lui poser une question qu’il ne comprend pas trop.

« Quoi ça ? Mes vêtements … ? »

Il n’est pas dans la tenue adéquate Caïn, c’est évident. Il détonne totalement avec l’ambiance qu’adore exploiter les casinos, le fait d’être habillé sur quatre épingle, être présentable comme si l’enseigne valait des milliards. Sauf que ce Casino c’est pas le plus ouf de la ville, c’est pas celui dans lequel on refuse l’accès si la tenue ne convient pas aux vigiles. Ici c’est cheap, y’a qu’à voir l’état de la moquette, des tables de poker. Il savait qu’en venant même dans sa plus simple tenue il serait accepté, c’est pas que la tenue qui joue, c’est l’attitude. Et Caïn il en joue énormément de son attitude, use encore et encore de son air décontracté, son sourire en coin qui laisse entendre qu’il sait ce qu’il fait. Une tactique qui marche à tous les coups.

« Pour être moi-même ? J’vois pas y’a de quoi de fou à venir habillé décontracté … C’est pas la chemise boutonné jusqu’au cou et les chaussures pointues qui me feront gagner, non ? »

Qu’il répond simplement, le garçon qui en toute franchise n’a pas un style particulier. Il sait jamais où il a mal Caïn. Un jour il donnera l’impression de sortir tout droit d’une cité du Bronx avec son look décontracté en jogging et air max dernier cri et le lendemain il aura l’allure d’un garçon prêt à conquérir wall street dans son duffle coat et sa paire de chaussure italienne. Il est instable dans son style le beau brun, et ce soir elle ne voit qu’une facette de sa personnalité. Qu’une infime nuance de toutes les teintes qui constitue l’italien. Et comme pour mieux faire durer le suspense y’a le serveur qui vient leur demander ce qu’il peut leur servir, les obliges à tourner la tête, couper le eyes contact qui s’était établis entre eux. Caïn qui laisse la poupée donner sa commande en première, donne son choix juste après. Un bourbon, qu’il choisit et dès lors que le serveur s’en est allé, il se recentre sur sa proie.

« Le mec qui t’a accompagné ici, il t’a abandonné ? Si c’est le cas, il est bien con. J’crois que quand il s’en rendra compte ça fera un bout de temps que tu seras parti en meilleure compagnie… »

C’est franc, surement trop direct mais il cherche à comprendre le tatoué. Cherche à savoir ce qui amène une si jolie fille dans un lieu remplie de rapace, d’hommes plus avide d’argents que de femmes. Et elle est trop jolie elle pour être venue chercher un salaud dans les parages, et pourtant c’est à ses côtés qu’elle est, sans savoir qu’il est le salaud qu’elle devrait sans doute éviter. Le brun qui laisse tout de même comprendre que ce soir, elle ne rentrera pas avec celui qui l’a emmené. Il voudrait bien la prévenir à l’avance, que c’est surement avec lui qu’elle partira, lui dire qu’il faut pas venir s’exploser contre lui mais il aime trop jouer avec le feu Caïn. Et une part de lui, une part de son égoïsme, de son besoin fou de toujours avoir les plus belles filles le pousse à garder cette information pour lui. Il est toute façon certains qu’elle a envie de jouer avec la flamme, à s’en brûler les doigts.