Des paroles en l'air. Beaucoup trop de paroles futiles autant que fugaces. Beaucoup sont du genre à m'insupporter. Beaucoup commencent particulièrement à m'agacer avec leurs petits soucis personnels qu'ils feraient mieux de garder pour eux plutôt que de venir me les balancer, petit à petit. Encore et toujours. Ma mère, cette ancienne putain m'a délaissé quand j'n'étais qu'un gamin. Mon père, je n'ai jamais connu son prénom jusqu'à apprendre de la part d'un gars que ça n'était qu'celui que j'avais justement cogné une fois, dans c'bar.
Et comme si ça n'était pas suffisant, il a fallu qu'il s'fasse buter l'enfoiré. Il a fallu que j'sois l'accusé du crime, aille en taule quelques mois avant d'pouvoir en sortir, indemne. Du moins, indemne physiquement. Mentalement, ça m'a pas mal fait réfléchir, mine de rien. Le pire j'pense que c'le fait d'avoir toujours désiré retrouver cette femme pour finalement, me permettre de la revoir un jour en venant habiter dans Le Queens et n'ayant qu'un simple « dégage de là. tu n'es rien pour moi. » dans le coin d'la gueule avant qu'elle m'claque la porte d'cette sublime villa, lieu qui n'ressemblait sûrement pas à son toit, autrefois.
Je ne sais donc rien d'elle. J'ignore avec qui elle a refait sa vie. Je ne sais pas non plus si elle s'est fait des gosses après moi. Véritablement rien de tout ça. Et j'ai fini par comprendre qu'il était inutile de courir après une connasse qui m'avait royalement claqué dans la gueule que je ne représentais rien à ses yeux, moi, l'gamin qui voulait la retrouver à tout prix. Demain fera l'un des nombreux jours depuis mon arrivé ici, l'un des nombreux jours à garder le silence à propos de tout ce que j'ai enduré, à ne pas vouloir en parler à qui que ce soit, me confier.
Alors ouais, leurs propos m'affectent dans l'mauvais sens. Dans la mesure où j'ai un vécu assez hard également mais que j'arrive à la garder fermer plutôt qu'de cracher mon venin à chaque endroit que j'vais. J'les comprends pas. Vraiment pas ceux qui, au lieu d'tenter d'ne plus y penser, continuent d'se plaindre. Jamais ils n'sauront profiter d'l'instant présent. Jamais.
D'ailleurs, j'ai prévu d'me ramener dans l'une des salles de spectacle. J'ignore pourquoi mais l'une des mannequins m'avaient causé l'autre soirée, m'laissant sa carte d'invitation à ce sacré défilé ayant lieu dans la soirée. Alors, j'ai fichu une tenue classe tout en préservant c'bonnet auquel j'suis attaché. C'bonnet qui appartenait au vieux qui avait accepté d'me préserver chez lui, s'était préoccupé d'moi tel son propre gamin pendant qu'mon véritable sang s'pavanait sûrement ailleurs.