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 pistolet sur la tempe (kaz)

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Message Sujet: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Mer 13 Fév - 2:32

ce chantier abandonné, d'moitié construit, d'moitié démantelé. abîmé par les intempéries, pas les vents, par les eaux. maltraité par le crew, à coups d'poings dans les murs et coups d'reins dans l'placo. ce chantier, l'arsenal d'ceux qui se sont perdus eux-même avant d'se trouver entre eux. leurs empreintes dans l'ciment, les estampilles en devanture. le bloc urbain, leur vraie vie. l'abris de leur exception, l'hospice de leurs cicatrices, l'influence de leur temps, l'asile de leur charme. dans les enfonçures d'une plage oubliée, ceinturé de verdure superficielle, des semblants de feuillages qui étendent leurs branches jusqu'au seuil. près des rails - qu'ils regardent mener vers ailleurs sans jamais penser à sauter dans l'wagon, à la frontière des fantômes, dans l'inconnu du cœur des vivants. le refuge. qui ombre leurs éclats, qui préserve leur disgrâce, qui enlise leur perte, qui les protège du bon fond qu'ils pourraient se risquer à vouloir retrouver. quoique. ils sont sûrement déjà tous voués à la fin, enchaînés à la fatalité de leur faiblesse. celle de s'être laissé engloutir, dévoré par l'infortune. le repère rongeur jusqu'aux os. qui prend. qui les retire à la vie. chaque jour d'avantage.
la nuit tombée, eden bâcle sa fin de service, en rogne. à crocs ouverts, elle s'élance sur l'chemin du quartier général. elle allume trois clopes, insulte une fois son patron, lève les yeux au ciel, s'concentre pour continuer d'avancer, insulte une deuxième fois son patron, écoute de la techno avec un écouteur qui grésille, balance le fil loin d'ses tympans, s'mord la lèvre inférieure, insulte une troisième fois son patron, pense au soleil, pense qu'il fait froid, repense au soleil et insulte une quatrième fois son patron parce qu'à cause de lui elle n'aura pas les moyens d'se barrer seule au mexique tout de suite. "quelle enflure !" arrivée aussi bruyante et remarquée que d'habitude, elle rentre dans la bâtisse, en trombe. "m'parlez pas tant qu'j'ai pas pris mon c." café au matin, coke au soir. c'est à peine si elle porte attention à la pénombre dans laquelle elle vient d'immerger, ainsi qu'à combien (et qui) la peuple. c'est instinctivement que ses pas la guident à la planche de bois dans l'coin de la pièce, qui fait office d'un genre de bureau style pupitre des années cinquante. eden s'agite et finit par récupérer en moins d'deux un pochon d'planqué dans la commissure d'une brique instable. elle prend appuie sur le bois de la table, relevant enfin les yeux. "kaz?" le doute est évincé. avec deux bougies et un soleil quasiment endormi pour seuls éclairages, elle reconnaîtrait malgré tous le visage de son préféré, même entre les flammes. "salut." fait-elle dans un sourire rapidement effacé. parce que ses lèvres étirent vite une moue boudeuse, quand elle trace sa ligne. elle déchire l'premier bout de journal qui lui passe sous la main et le roule avec négligence. une seconde plus tard, là voilà envolée au cieux, apaisée comme un ange. elle lâche sa paille de papier dans un long soupir. ses yeux vaguent du sol au plafond, lentement. ils trouvent la silhouette de kaz. son kamikaze. elle ne le lâche plus des yeux, pendant un long, long moment, elle le fixe. elle détaille les contours de son visage voilé par la nuit, contemplé à travers la fougue des flammes qui dansent sur leurs socles. et elle sourit. tendrement.
bercée par la paix en poudre, elle se redresse pour s'avancer jusqu'à son sac, qu'elle avait balancé devant l'entrée en arrivant. les pas légers, elle trouve facilement ce qu'elle cherche. "tiens, regarde mon nouveau jouet !" inconsciente. elle s'avance vers kaz, un flingue à la main, tenu contre sa poitrine. "voici - un - putain - de - sig sauer - P226" elle marque une pause entre chaque mot. s'approchant un peu plus pour lui présenter son nouveau bijoux. "oui monsieur, on parle du même que celui des texas rangers !" non sans une once de fierté, eden admire, levant le bout de l'arme près d'son museau, exaltée de toute part. une minute de silence, consacrée à l'extase. et puis, elle fait glisser l'objet entre ses doigts, contre sa paume, le caresse, amusée, glorieuse, intrépide. "qu'est-ce-que t'en penses ?" alignant son arme à sa ligne de mire, elle vise le front de son kaz, un sourire en coin. avancée plus proche, elle se retrouve à trois mètres devant lui. tenue debout, alors qu'il est assis dans l'fond de ce canapé usé, troué jusqu'à la mousse. "t'es partant pour une partie de roulette russe ?" elle charge.
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Message Sujet: Re: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Mer 13 Fév - 22:47

Tout s'entremêle. Tout revient, repart, ne fait qu'un, se sépare. Les images, les couleurs, le monde entier n'ont rapidement plus aucun sens. C'est le brouillard nucléaire dans sa boîte crânienne. L'herbe n'est plus verte mais rougeâtre, bleutée, orangée. Chaque seconde qui passe, elle est d'une nouvelle couleur - tout comme le reste de la planète. Sa propre peau, ordinairement un mélange de blanc et de noir, a attrapé le vert laissé de côté. Les corps autour de lui sont difformes, floutés, bruyants. Comme toujours, ils crient à ses oreilles et Kaz sent l'angoisse se propager à l'intérieur de ses entrailles. Ses jambes sont tremblotantes, sa tête sans dessus dessous, son cœur sur le point de lâcher et sa respiration bloquée dans sa gorge, mais il retrouve le chemin du chantier comme un chien retrouverait son maître à des milliers de kilomètres. Les voix s'éteignent et le silence revient. Il se demande, Kaz, pourquoi il ne les entend pas eux. Eux les laissés pour compte, les indésirables, les différents. Eux qui acceptent Kaz et lui offrent bien plus que leur simple présence. Ils ne hurlent jamais à l'intérieur de son crâne. Ils parlent et pourtant, là, là-haut, ils sont silencieux. Et Kaz retourne toujours à eux pour un peu de cette paix éphémère. Finalement, cet endroit, toutes ces personnes qui s'y posent pour un temps ou une vie, sont son refuge, sa maison délabrée, prête à s'effondrer. Ses pas le mènent jusqu'à ce canapé déchiré, inconfortable mais toujours plus agréable que le béton gelé des rues du Queens. Il lui arrive de dormir dessus, parfois, rarement. Souvent, ce sont les allées dégueulasses qui lui font office de lit. Pauvre gamin qui pourrait se mettre à genoux, donner son corps, vendre ses organes pour une dose, mais qui se retrouve trop fier pour admettre, montrer à ces êtres, eux mêmes galériens dans l'âme, dans quelle galère il se trouve, à devoir dormir dehors, faire la manche pour s'acheter de la drogue et les poubelles pour bouffer. Kaz fouille ses poches, en sort une boîte de xanax quasiment vide, et avale quatre cachets la gorge sèche, le goût écœurant s'y répandant. Il balance sa tête en arrière, les paupières closes, et aussi vite que ça, le sommeil le prend. La voix de son frère au fin fond de son esprit le réveille. Il entrevoit ses traits dans la pénombre et son être entier en tremble. Kaz n'aime pas le noir, ne l'a jamais aimé et l'aime encore moins maintenant que le visage de son frère se dessine à chaque fois que l'obscurité l'entoure. Ses mains se referment, formant des poings et ses ongles s'enfoncent dans sa paume pour tenter, tant bien que mal, de le ramener à une réalité déformée par les cachets.
Il pose ses iris sur ses doigts, se rend compte au dessus d'une des bougies allumées que sa peau a repris sa couleur normale. Il reste phasé dessus, les sourcils froncés, jusqu'à ce que la voix d'Eden, son Eden, retentisse dans le bâtiment. Ses opales brumeuses suivent ses mouvements, hypnotisées à la fois par chacun de ses gestes et la poudre qu'elle attrape entre ses doigts et que Kaz voudrait bien goûter, sniffer jusqu'à ce que son nez en saigne - comme il l'a fait déjà trop souvent. Son prénom glisse des lèvres de sa Némésis et il relève le regard, le plongeant dans le sien une seconde. – Eden, qu'il murmure. Elle est belle, Eden. Elle est si belle qu'elle l’ensorcelle, lui retourne la tête comme personne avant elle. Elle est encore plus belle lorsque les stupéfiants voyagent dans son corps, son sang, partout où ils peuvent, et que l'apaisement se dessine sur son visage. Et son sourire. Son sourire lui fait oublier la présence intrusive de son frère, toutes ces voix qui occupent son esprit à chaque fois qu'il n'est pas . Elle s'éloigne et ses pas semblent aussi doux que des plumes sur le sol défoncé, bousillé par les années, à l'image de ses occupants d'aujourd'hui. Il se dit, Kaz, qu'elle ressemble à un ange, être céleste aux iris démoniaques. – Tiens, regarde mon nouveau jouet ! Ses yeux voyagent de son visage au revolver qu'elle tient entre ses doigts pâles. Il est intrigué, Kaz. Trop intrigué par un objet qui hurle mort. Il voit les lèvres d'Eden bouger, entend l'écho de ses paroles au creux de ses oreilles, mais il ne leur donne pas de sens. Son esprit est focalisé sur l'objet entre les mains de sa belle et le reste, le reste est embrumé, effacé. Qu'est-ce-que t'en penses ? Qu'il l'entend vaguement lui demander, l'arme soudainement pointé entre ses deux yeux. Kaz penche la tête d'un côté, l'admirant plus qu'il ne le devrait sûrement, plus qu'une personne saine d'esprit ne le ferait. Il voudrait presque lui demander de tirer, là, maintenant, et d'en finir avec sa misérable vie. – C'est beau. Il répond finalement. Il ne sait pas très bien de quoi il parle. Peut-être seulement du flingue, peut-être seulement d'Eden avec l'arme, peut-être seulement de crever des mains de son Eden, peut-être tout à la fois. – T'es partant pour une partie de roulette russe ? L'inconscient déglutit, acquiesce en même temps qu'Eden charge son leur nouveau jouet. L'une des paumes de Kaz tapote à sa gauche tandis que sa main libre se tend vers Eden, l'invitant à la prendre et à venir s'asseoir à ses côtés. A chaque fois qu'il se touche, Kaz se sent revivre - ou peut-être qu'il ressent la même chose que ce que les condamnés à mort ressentent à l'approche de la faucheuse. Ses doigts se détachent vite, trop vite à son goût, et le toucher d'Eden est rapidement remplacé par le métal froid du revolver contre sa peau. – Commence. Nouvelle invitation, cette fois verbale. Et il aime ça, Kaz, cette lueur qui pétille dans ses yeux. Il veut voir l'explosion au fond de ses iris lorsqu'elle appuiera sur la gâchette.
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Message Sujet: Re: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Lun 18 Fév - 18:32

elle habite un corps cocaïne. sa colère se fond en indifférence. elle ne ressent plus que les ondes psychédéliques qui traversent entre leurs corps, plus que la satisfaction qui soulage son cerveau, plus que la puissance, plus qu'eux. qu'eux deux, ici. elle ne ressent plus que kaz, eden. et ce flingue, qu'elle lui pointe entre les deux yeux. et cette façon qu'il a, de l'inviter à l'avoir près de lui, aussi dangereuse soit-elle. et cette manière, dont il l'aime. elle glisse ses doigts entre les siens et le rejoint, s'asseyant en tailleur, tournée vers lui, son genoux touchant sa cuisse. elle a besoin, de le toucher, kaz. de le sentir. de le retenir. puis, quand elle voit la lueur dans l'fond d'ses yeux, elle voudrait qu'ils lui appartiennent pour toujours. lui, et la mort qu'il traîne. "commence." elle sourit. aussi simplement que ça. il l'a fait sourire. ses opales traversent les siennes de fond en comble, pendant que son cœur accélère. plus rapide. plus intense. plus bruyant. ça en devient colossal, et eden, elle tuerait pour retrouver ses sentiments aussi démesurés qu'en présence de kaz. "tout d'suite." elle le provoque, démolit toutes les frontières qui peuvent exister entre la mort et la vie. toutes les frontières tout court. elle se concentre à ouvrir l'arme, ne laissant qu'une seule cartouche dans le cylindre alors que les autres, jetées par terre, se cognent tapageusement au sol, le bruit du fer qui frappe le ciment. entre ses doigts habiles, elle pointe le canon vers le haut et charge son arme. ses yeux ne quittent pas l'émerveillement transparent de son cavalier noir. elle n'a pas peur, eden. elle ne craint pas, que tout s'arrête. c'est sans tremblement que le bout du revolver se glisse dans sa bouche, face à sa trachée. elle plante ses iris si claires dans celles de kaz, un instant. le temps de lui dire qu'elle n'a pas peur. le temps de le faire bander une dernière fois ? une chance sur six de crever maintenant. et dans un mutisme insigne, elle appuie sur la détente.  
chaos crânien. elle est invulnérable, eden. et peut-être qu'au final, la mort attend de lui déceler un semblant de sensibilité avant de lui tendre les bras. électrisée, elle cligne enfin des yeux. sa langue passe sur ses lèvres après avoir retiré le flingue de sa bouche. l'adrénaline l'accable, de toute part. ses yeux n'ont pas quitté son kaz. et éprise d'un sentiment d'immortalité gonflé par la coke, elle se retrouve assise sur ses cuisses. "j't'abandonne pas maintenant mon amour." pas encore. l'une de ses mains dévale dans sa nuque tandis que l'autre tient fermement son arme. il ne faudrait pas qu'elle tombe entre de mauvaises mains. eden se redresse, balançant ses cheveux d'un côté, fiévreuse, chargeant une nouvelle fois le revolver. "c'est ton tour." elle lui rappelle, tendrement, se rapprochant de lui jusqu'à sentir son cœur accélérer, accélérer, le sentir de plus en plus vivant contre le sien. elle s'amuse, imprudente, à lui caresser le cou du bout de son objet en fer, le traînant de son menton à la clavicule, le sentant déglutir contre son arme. et puis, c'est soudain, elle lui pointe le pistolet sur la tempe. elle joue avec ses nerfs, son impatience, son palpitant. elle le laisse penser qu'il va peut-être crever. qu'c'était peut-être son dernier jour. qu'il va peut-être enfin être délivré de ce qui le tient prisonnier depuis trop longtemps maintenant. mais eden, aussi soudainement, elle lève son arme et tire au plafond. le bruit perce le ciel, et on entend leur coeurs retentir puissamment à l'unisson. "mais.. j'veux pas te laisser partir." elle avoue, ses ongles lui parcourant le crâne alors qu'elle le fixe avec intensité. un sourire en coin. tu mourras pas avant moi, kaz. jamais. j'te laisserai pas rejoindre le ciel avant d'avoir volé toutes les étoiles. j'te laisserai pas conquérir d'autres âmes avant d'avoir usé la tienne. j'te laisserai pas jouer les fantômes avant de t'avoir tatoué mon prénom sur ton coeur. j'te laisserai pas, kaz. j'te laisserai pas. tu attendras. t'attendras que je t'accueille là-haut. que je te prenne la main et que je t'invite à me suivre dans le véritable enfer, les ténèbres les plus sombres que j'aurais découvertes dans les moindres coins d'ombre. parce que, j'aurais fait des abîmes de l'au-delà mon plus grand royaume. parce que, ce sera mon eden, kaz, que tu rejoindras, quand tu quitteras la terre. parce que moi, tu me quitteras jamais, kaz. pas même après plus tard.
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Message Sujet: Re: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Jeu 21 Fév - 22:58

Eden viendrait illuminer la plus sombre des nuits d'hiver, obscurcir la plus radieuse des journées d'été. Eden pourrait éclairer les chemins vaporeux et embrumer les tranchées flamboyantes. Elle est une entité diabolique aux traits angéliques. Spectre luciférien qui referme ses griffes autour du cœur malmené de Kaz, l'emprisonne et fait de lui le sien. Eden est partout. Eden est tout. Elle réveille tous les sens de Kaz, des plus primaires aux plus accessoires. Elle est aussi forte que les drogues, plus forte encore que son désir maladif de mourir. Avec elle, Kaz a l'impression de reprendre vie, de redevenir l'adolescent qu'il était, celui qui se découvrait, touchait du bout des doigts les secrets du monde, la beauté des âmes et des corps. Avec elle, il n'y a qu'un fil qui le retient à la vie et ce n'est que dans ces moments, lorsque Eden l'entraîne, ses doigts entremêlés avec les siens, que Kaz se sent humain, à ressentir plus qu'un vide rempli d'anxiété, qu'un néant appelé passé au fond de la poitrine. Eden est le feu ardent dans ses entrailles, l'incendie qui fait fondre la glace le composant. Eden est tout, tout ce qui retient Kaz de disparaître, de quitter le pays ou d'en finir. Il ne partira pas, pas tant qu'elle ne l'aura pas décidée. Et lorsqu'elle lui montre l'arme entre ses doigts pâles, il se dit que c'est peut-être aujourd'hui qu'il mourra. Aujourd'hui qu'il en finira avec l'univers tout entier, seule la voix de sa Némésis pour l'accompagner jusqu'en Enfer. Il n'a pas peur, Kaz, pas même quand elle pointe le flingue entre ses deux yeux, ni même lorsque les mots roulette russe s'échappent de ses lèvres. Il crèverait pour Eden, se tuerait si elle le lui demandait, trouverait le courage de se mettre entre elle et la faucheuse pour la protéger d'une mort qu'il n'estime pas digne d'elle, en dehors de son contrôle, loin d'être par ses propres termes. Leurs deux corps sont proches, si proches que Kaz sent la chaleur irradier de l'être de la blonde aux yeux maniaques. Elle a ce regard qui crame tout sur son passage. Ce regard dont Kaz rêve parfois. – Tout d'suite. Echo qui éclate dans chaque parcelle de son corps. Il ne détache pas ses opales des siennes, oubliant un instant l'arme qui traîne entre ses mains. Elles sont étoilées, émerveillées par la beauté de l'être qui leur fait face, par cette habilité à ouvrir ses bras à la mort sans un clignement de yeux et cette impavidité face à l'inconnu qui se dessine à l'horizon. Kaz retient son souffle, pas plus par peur de ce qui pourrait arriver que par l'intensité du regard d'Eden qui se perd dans le sien. Et à cet instant, il se dit que si elle venait à mourir devant ses yeux enfiévrés, il se tuerait après. Il n'y a rien sans elle. Rien qui en vaille la peine. Rien qui ne sera jamais aussi précieux que son Eden. Kaz ne détourne pas le regard. Si elle doit mourir, il faut qu'il n'en rate pas une miette, laisse une partie de lui crever avec elle avant de se faire sauter la cervelle lui-même.
Eden est toujours là et plus Kaz la regarde, plus il prend conscience de sa beauté sans limite. Il pourrait la regarder des heures sans s'en lasser, passer des journées à l'observer, étudier chacun de ses mouvements et les imprimer dans sa mémoire pour ne jamais les oublier. Aussi vite qu'une balle aurait pu traverser son crâne, elle grimpe sur ses genoux. Il a chaud, Kaz. – J't'abandonne pas maintenant mon amour, qu'elle dit, sa main libre brûlant la peau de sa nuque. Il a chaud, son cœur s'emballe et sa respiration s'affole. Elle a ce pouvoir, Eden. Elle a ce pouvoir de lui faire ressentir des choses qu'il n'avait pas ressenties depuis des années. Elle est sa pilule personnelle, un tout pour compléter ce rien qui l'habite. C'est ton tour. Et son cœur accélère encore, se cogne tellement fort contre les parois de sa cage thoracique que Kaz a l'impression qu'il va en sortir. La sensation du métal sur sa peau, du poids du pistolet chargé contre son cou, et des yeux transcendants de Eden sur lui lui font perdre la tête. Ses lèvres tremblent alors que cette dernière fait voyager l'objet et sa respiration se bloque lorsqu'elle le pose à sa tempe. Il ne ferme pas les yeux, Kaz, veut que le visage de son Eden soit sa dernière vision, qu'il ne soit pas ennuagé par les traits de son frère qui apparaîtront sous ses paupières closes. C'est à son tour de se donner à la mort et il le fait avec conviction, bien qu'effrayé au fin fond de lui-même. Et jusqu'au dernier moment, il répète les mêmes paroles. On se reverra. Il n'y a pas d'Eden sans Kaz, pas de Kaz sans Eden, et ils sont obligés de se retrouver ici ou dans un autre monde. C'est une évidence, peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle ça ne cogite pas plus dans sa boîte crânienne, que ses angoisses semblent laisser place à un calme qui ne lui ressemble pas. Le coup retentit, grondeur et assourdissant. Puis le silence. Kaz reprend finalement son souffle, les sourcils froncés et une envie soudaine de dégueuler. Mais.. j'veux pas te laisser partir. Ça résonne plus fort encore. Ça résonne à l'intérieur de Kaz comme un ras-de-marée ravagerait une ville. Il remonte ses bras avec lesquels il entoure le corps d'Eden. Sa joue se pose à sa poitrine, comme un gamin le ferait avec sa mère, et enfin, il ferme les yeux. Le cœur de la demoiselle bat aussi vite que le tien, semble tellement puissant que lui aussi pourrait rejoindre le sien sur le parquet après s'être libéré. – Tu me laisseras partir un jour ? Que Kaz demande dans un murmure à peine audible. Son corps se crispe contre celui d'Eden. La vérité est qu'il est encore plus terrifié par la réponse qui va suivre que par la possibilité de sa mort imminente. Si elle le laisse partir, il n'est plus rien. Si elle le laisse partir, Kaz ne reviendra pas, pas ici, ni nulle part ailleurs. J'crèverais d'être loin de toi. Eden aurait pu mourir, ce flingue entre ses lèvres, mais peu importe où, au Paradis, en Enfer, dans le néant le plus total, leurs chemins se seraient recroisés. Cependant, si Eden se fatigue de Kaz, décide de mettre fin à ce qui se passe entre eux, à leur relation aux contours flous pour n'importe qui autant que pour eux, il n'y aura plus de on se reverra à glisser au creux de son oreille, plus de mains qui s'attrapent et de doigts qui s'entremêlent, plus de Eden dans un monde où Kaz ne voit qu'elle. Alors ce n'est pas un euphémisme de dire qu'il crèverait d'être loin d'elle, séparé d'elle par ses propres paroles, ses mots à lui en arracher tout ce qu'il a. Et lorsqu'il lui dit ça, il la supplie de ne pas le laisser, de rester maintenant, pour la vie, même après la mort, pour l'éternité et bien plus encore.
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Message Sujet: Re: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Jeu 28 Fév - 19:01

eden, quand elle regarde kaz, elle a de ces moments d’absence où elle doute de sa propre réalité. c'est toute la vie qui s'effondre près de lui. c'est tout ce qui maintient l'humanité debout, tout ce qui fait lever les poings et tourner les têtes. il a ce don, kaz, celui de l'emmener là-haut, dans des rêves sans frontières, l'enivrer à la douceur de ses mots et la mettre à genoux par le reflet de l'amour dans sa rétine. elle se sent belle comme un ange, eden. les pupilles dilatées, le cœur pénétrable, les émotions sondables. ses cuisses écartés contre ses genoux, elle en oublie ses cicatrices qui témoignent de toutes ces années de guerre contre les autres. il est la paix, kaz. il est le drapeau blanc qui s'agite au souffle du vent au-dessus de la couleur terne des sangs séchés qui tâchent les trachées. il est la révolution de ses sentiments voués à ne flirter qu'avec le diable, l'insurrection de ses fantasmes les plus oubliés. il stérilise un sang qui a fini par être remplacé à l'acide, il aseptise les souvenirs crucifiants et purifie une âme promise aux enfers. elle, est le génocide qui lui promet la plus belle des victoires. quand elle plante ses opales dans les siennes, elle sait pourquoi elle aime encore, eden. il a cette façon, de faire disparaître l'animosité dans ses regards, d'estomper la dureté de ses traits, de déifier son visage démoniaque et de révérer son héritage satanique. il triomphe d'elle, kaz, il fait fleurir sa sensibilité fanée et fructifie les graines affectives semées dans un passé lointain - quand les rires revendiquaient encore leur sincérité. c'est pour tout ça, eden, qu'elle ne le laissera jamais partir. "tu me laisseras partir un jour ?" "t'aimerais ?" elle lui répond, sur un ton qui apaiserait les malheurs les plus abyssaux. elle traîne ses doigts sur son crâne, sa paume glissant sur l'arrière de sa tête, alors qu'elle sent les battement de son cœur ralentir, s'assagir à la seule pensée qu'il l'enlace, la tient et l'étreint. elle fait semblant, eden, elle lui laisse penser qu'elle pourrait lui laisser le choix, qu'elle ne déciderait pas à sa place de quand et comment il pourrait enfin finir par s'envoler. elle fait semblant de s'intéresser à ce qu'il en pense, lui, elle fait semblant de ne pas le posséder, de ne pas avoir une emprise si colossale sur le fantôme qu'il est devenu. "j'crèverais d'être loin de toi." elle souffle à l'entendre, plantant légèrement mais pas moins consciencieusement ses ongles dans sa chair. "j'crèverais qu'avec toi." qu'elle chuchote, posant ses lèvres sur son front pour y déposer un baiser faussement bienveillant. elle se recule, suffisamment pour pouvoir lui faire l'amour avec les yeux. sa main encercle abstraitement son cou, puis ses doigts remontent, caressant son menton, jouant avec ses lèvres marionnettes. elle a toujours aimé l'embrasser, kaz. c'est peut-être même celui dont elle préfère les baisers. sûrement parce qu'ils ont l'effluve d'un genre d'euthanasie. "pourquoi tu me demandes ça ?" il en a peut-être envie, dans l'fond. d'partir. "non, j'te laisserai pas partir. comment j'ferai, moi? t'as pensé un peu? tu m'laisserais, toi, mourir de ton absence? si tu partais, tu me tuerais, kaz, encore. et puis toi comment tu ferais tout seul ? tu crois pas qu'on est mieux, là ? je ne me suis jamais sentie aussi bien que dans tes bras, alors ne me quitte pas. jamais." et s'il partait un jour vers un ailleurs, kaz, c'est qu'il ne serait plus fichu. c'est qu'il serait guéri, c'est qu'il serait de nouveau en vie. c'est qu'il voudrait quelque chose, c'est qu'il n'errerait plus à la recherche d'un miracle au goût de poison. s'il partait un jour, elle le ferait revenir, à la sueur de ses efforts engagés par ses envies insoutenables de châtiment. s'il partait, elle retournerait le monde, eden. elle fouillerait chaque parcelle de terre pour le retrouver, elle tuerait pour le dessin d'une trace, elle torturerait pour l'esquisse de ses empreintes. et ça, ce serait le plus facile. mais le plus folâtre, ce serait de tout faire pour qu'il accepte de repartir avec elle quand elle viendrait le chercher. ce serait une bonne partie de jeu, eden, cachée, s'amusant à métamorphoser ses balades égayées en véritable chasse-à-l'homme mortelle. elle défigurerait la moindre part de beauté qu'il aurait pu découvrir, sur un paysage, sur quelqu'un. elle grandirait les menaces, multiplierait les pièges, fortifierait les obstacles. elle ferait de chacun de ses pas une incitation à la course plutôt qu'au suicide. elle le pousserait à se battre contre le pire, à affronter ses plus sombres souvenirs, elle ne lui laisserait pas une seule fois l'opportunité de lui échapper, elle jouirait de l'entendre supplier le ciel de lui reprendre sa vie. mais c'est la gueule cassée, qu'il parviendrait à franchir la ligne d'arrivée. et, une nouvelle fois meurtri, il lui prendrait la main pour, une nouvelle fois, la suivre jusqu'au chantier abandonné. et à côté de tout cette souffrance qu'elle lui aurait secrètement infligée, elle lui apparaîtrait comme la reine de son cœur, l'ange de sa vie.
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Message Sujet: Re: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Lun 4 Mar - 17:44

Le monde de Kaz n'est plus qu'un brouillon à jeter. Chacun de ses pas sonne comme une défaite à ses oreilles bourdonnantes. Il continue d'avancer sans même le désirer, seuls les stupéfiants pour l'accompagner dans sa route mortuaire. Tournant le dos à sa seule chance de s'en sortir, Kasimir Zuniga n'est devenu qu'un souvenir amer pour sa famille autant que pour lui-même. Sa vie ne lui appartient plus depuis des années, passant des mains du hasard à celles d'Eden. Son existence toute entière repose désormais entre les paumes abîmées de cette dernière, son destin guidé seulement par ses envies et désirs. La vérité est que Kaz se donnerait tout entier si Eden en avait le souhait. Il ne vit pas pour le simple fait de vivre, il vit pour l'ange démoniaque qui dessine son chemin. Et si elle devait un jour l'abandonner, se lasser de lui comme tout le monde avant elle, Kaz n'est pas sûr d'avoir assez de force pour se relever et affronter le monde sans son tout à ses côtés. La question qui hante ses nuits, ses jours, chaque seconde qui s'écoule, termine par glisser d'entre ses lèvres frémissantes et son myocarde se contracte douloureusement à l'attente de la réponse. Il ne lui faut qu'un mot pour que l'être entier de Kaz se brise en mille morceaux, se répandent sur le sol sale du bâtiment comme de la poussière. – T'aimerais ? Est-ce qu'il aimerait, Kaz ? Est-ce qu'il aimerait se faire torturer, rester en vie malgré son cœur arraché, à le regarder se faire piétiner devant ses yeux et continuer de sentir la douleur insupportable en plein milieu de sa poitrine ? Ce serait comme essayer de se donner la mort une infinité de fois et de ne jamais y arriver. Comme passer une éternité sur un bûcher, de sentir les flammes tout bouffer sans jamais en crever. Comment l'expliquer à Eden ? Comment lui dire avec des mots assez forts que rien n'existe sans elle ? Que la beauté de l'univers s'éteindra avec elle ? Même s'il le voulait, Kaz serait incapable de vivre sans sa présence aussi cathartique que chaotique. Rien qu'il ne puisse dire traduira ce qu'il ressent. Ses bras se resserrent à sa taille, la collant contre lui jusqu'à ce que Kaz ait l'impression qu'ils ne fassent qu'un. Les doigts d'Eden trouvent leur chemin jusqu'à son crâne et il se détend, son cœur malade diminuant finalement ses battements effrénés.
Une pensée traverse son esprit et quelques mots se confondent dans les airs, flottant entre eux avec solennité. Ils sonnent presque comme une promesse étouffée. Si tu t'en vas, je te promets de ne pas survivre. C'est peut-être ce qu'elle attend, Eden. Que Kaz soit dépendant d'elle, si dépendant que la simple idée qu'elle s'en aille lui en donne des sueurs froides. L'emprise de cette dernière se fait plus pressante contre son crâne, ses ongles s'enfonçant délicatement au creux de sa peau. – J'crèverais qu'avec toi. C'est suffisant pour lui retourner le cerveau, incendier chaque parcelle de son corps déjà bien trop brûlant que ce soit sa chaleur naturelle. Kaz ne souhaite pas mourir autrement qu'Eden à ses côtés, sa main dans la sienne, pour le pousser jusqu'à son lit éternel. Il ne veut pas s'en aller sans voir son visage s'illuminer par la simple réalisation que c'est la fin, qu'ils en ont terminé avec une vie qui ne l'a jamais mérité elle. L'halluciné se dit souvent qu'Eden n'a pas sa place sur Terre, qu'elle devrait être loin de ce monde insignifiant, là-haut, bien au dessus des étoiles. Ses lèvres rencontrent sa peau et il se sent fondre sur place – comme s'il était la glace et elle le soleil brûlant. Il se laisse manipuler par ses doigts experts, loin de lui l'idée de briser ce moment qui lui rappelle ce qu'est d'être vivant. Kaz ne se lassera jamais de regarder Eden, de détailler toutes les zones visibles de son corps, d'observer ses yeux changer de couleur sous la lumière, ses lèvres s'étirer dans un sourire qui lui donne des airs de nymphe, chaque expression qu'elle adopte selon les situations, tout ce qui lui est possible de voir et d'admirer. Pourquoi tu me demandes ça ? A cette question, Kaz dépose un baiser sur les doigts d'Eden toujours posés sur ses lippes. C'est furtif, aussi léger qu'une brise entre les feuilles d'un arbre, qu'une plume venant chatouiller la peau. – J'ai peur d'te perdre. Chuchotement aérien. J'ai peur d'me réveiller un jour et qu'tu veuilles plus de moi. Et même s'il ne le dit pas à haute voix, il sait que ça arrivera. Il y aura un jour où Eden en aura marre, où elle trouvera bien mieux que lui et le tuera en se barrant. Ça ne durera pas, c'est une triste évidence. Évidence que sa Némésis vient effacer par des mots à la portée sans limite. Aussi soudainement que ça, Kaz se sent de nouveau entier, comme si son amer destin ne pesait tout d'un coup plus sur ses épaules. Sa main remonte jusqu'à l'une de ses joues à elle, caressant sa pommette avec délicatesse. Il fronce quelques instants les sourcils. Tu ne la mérites pas, Kaz. D'un secouement violent de la tête, il retire cette pensée de son crâne, ses iris dévorant Eden. J'peux t'embrasser ? Qu'il demande, la chaleur remontant à son visage. J'peux t'embrasser et tout oublier ?

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Message Sujet: Re: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Ven 8 Mar - 19:40

kasimir est au ciel ce que les anges réclament de terre. elle le sait, eden, elle le sent. elle y pense, de ses neurones grillées au thc et de ses pensées ankylosées à l'acide. elle présume assurément qu'il est l'invité le plus attendu là-haut, au-dessus des nuages, de l'autre côté, à l'intérieur du ciel. le séraphin lui réserve sans aucun doute un banc d'exception au cœur de sa dynastie et se hâte d'entreprendre un massage sur son visage, de manœuvrer ses traits à en faire disparaître ses cernes, à en faire rire ses yeux et à en sucrer ses lèvres. pendant ce temps, les élus s'occuperaient de liquider ses veines jusqu'au dernier millilitre de sa sève avariée et lui injecteraient du cruor pur, de la plus belle couleur carmin - semblable du sang sacré. après quoi, ils lui changeraient le cœur, remplacé par un myocarde à baptiser, prédisposé et formaté pour n'être que d'humeur à embrasser le bonheur. et kaz, façonné par le paradis, dont le dam aurait été purgé, ne penserait plus que stimulé par l'ataraxie, ses songes ne répondant plus qu'à la prospérité divine. eden, elle se bat contre les anges. contre ces esprits qui cherchent à rendre la vie à son fantôme. parce qu'elle sait (enfin, elle pense savoir, elle imagine, elle élucubre, elle croit, elle devine, elle anticipe, elle affabule) qu'une fois après être passé entre les mains des chérubins, kaz se réveillera sans le moindre souvenir d'elle. sans même qu'il ne se souvienne de son nom, de ses regards, de ses je t'aime. il n'y aurait plus d'infime dessin de son visage dans le fond de sa rétine, plus de moindre arôme de son parfum qui sommeillerait dans son organe d'olfaction, plus de presque-imperceptible reste d'elle, pas même caché quelque part. plus un vestige de son tout, dans son nouveau lui. plus rien. pour lui, elle n'existerait plus. elle n'aurait jamais existé. "j'ai peur d'te perdre. j'ai peur d'me réveiller un jour et qu'tu veuilles plus de moi." si tu savais bébé. si tu savais comme j'ai plus peur encore. comme j'appréhende le jour où l'éther choisira de t'oxygéner. si tu savais, comme ils menacent de t'arracher à moi avant que je ne veuille plus de toi. je ne les laisserai pas, kaz. je ne les laisserai jamais te prendre, jamais t'emmener, jamais te promettre l'éternité dans leur voûte céleste. je ferrais tout, tout pour te garder avec moi pour toujours. mais toi, toi il faut juste que tu me promettes de ne pas céder, kaz. de ne pas te laisser avoir. de ne pas les suivre. de ne pas accepter le bonheur. promets, bébé. ne m'abandonne jamais. "ça n'arrivera pas." elle a l'air de savoir, eden. c'est moi, qui te perdrai. et c'est moi, qui m'réveillerais un jour après t'avoir laissé pour mort. elle a cette assurance, au travers de ces quatre mots prononcés de sang-froid, avec tant d'inflexibilité qu'il en devient difficile de ne pas y croire. comment douter ? quand elle plante ses iris azurées dans les siennes tout aussi pures, à la recherche de tout ce qu'il y a de plus enfoui en lui. elle lui violerait son âme sans regret, l'amante hostile.
"j'peux t'embrasser ?" son cœur manque un battement. la profondeur de son regard qui le perçait jusqu'alors se tue après avoir cligné des yeux. eden le regarde. eden l'admire. elle le trouve beau, kaz. beau comme une aquarelle, dont les contours pastels se fondent dans une eau de source. comme un dessin à gauche qui accompagne un poème sur la page de droite - porté par l'inspiration d'un enfant, qui ne réfléchit pas à retranscrire les mots depuis la pointe de son pinceau, mais qui laisse son imagination enrichir le texte de symboles, de formes, de motifs et de teintes tous plus incohérents les uns que les autres. il lui fait penser à un soleil qu'on colorie en rose, à une maison qu'on crayonne sans toit et à des oiseaux qui prennent la forme d'une lettre de l'alphabet. édulcorée, eden réduit à néant la proximité qui leur restait encore. elle embrasse kaz. d'une douceur qui lui est rejetée avec quiconque d'autre que lui. d'un amour différent des autres. elle l'embrasse, ses doigts glissant sur son crâne, ses deux bras sur ses épaules, toujours dans une posture où elle voudrait qu'elle soit la seule à exister pour lui. sa langue se délie, danse l'orientale avec celle de son kaz, d'une sensualité à rendre les anges fous. elle les entend hurler, eden, elle les entend pleurer en la voyant faire si mal à leur futur saint. à cette pensée, elle sourit, pendant le baiser, puis se recule. très peu. leurs front se touchent, elle n'a d'yeux que pour ces lèvres confites qu'elle passerait sa vie à embrasser. "avec toi, je ne sais jamais quand m'arrêter." ment-elle dans un aveu aux allures cristallines, porté par un sourire soufflé. comme s'il lui imposait des limites. dis-moi, jusqu'où tu veux de moi, kaz. dis-moi, ce que tu me permets. dis-moi jusqu'où je peux te manipuler. dis-moi jusqu'où tu m'aimes, jusqu'où je peux te faire souffrir.

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Message Sujet: Re: pistolet sur la tempe (kaz)    pistolet sur la tempe (kaz)  Empty Sam 16 Mar - 21:23

Les syllabes s'enchaînent, la crainte de voir ses paroles maudites s’exaucer faisant trembler sa voix. Elle n'est que murmure entre leurs êtres tempêtes, leurs deux corps venant temporiser son impact. Eden partira et disparaîtra de cette vie qu'elle a fait sienne, mais aujourd'hui, elle est là. Elle est là et il n'y a que sa présence qui compte aux yeux de Kaz. Le monde pourrait bien s'effondrer qu'il ne s'en rendrait pas compte, son attention entièrement tournée sur les traits célestes du démon qui porte le nom du Paradis terrestre. Il sait qu'elle n'existerait pas sans les stupéfiants, sans la kétamine et le LSD, sans la souffrance qui va avec. Il sait que sans tout ça, elle ne serait qu'un mirage du passé, qu'une trace effaçable dans une existence réparée. Il le sait, Kaz, et ça ne fait que contracter son myocarde davantage. Dis moi que tu m'abandonneras pas, Eden. Dis moi que j'suis inoubliable, que tu préférerais crever que d'un jour avoir à me laisser sur le bas côté et m'oublier. Dis moi que tu m'aimes. Qu'une partie d'toi restera à jamais avec moi, dans la mort ou dans la continuité de la vie. Que tu seras toujours là si j'me soigne. Que tu m'tiendras la main jusqu'à ce que mes yeux se ferment pour l'éternité. Que tu m'chuchoteras des mots doux à l'oreille, tes doigts caressant mes cheveux mouillés par la sueur si j'faisais le choix de m'sevrer. Dis moi qu'il n'y a que moi, Eden, parce que Dieu sait que j'mourrais de savoir ton cœur entre les paumes d'un autre. – Ça n'arrivera pas, qu'elle termine par répondre, ramenant Kaz à la réalité. Mélodie mortuaire qu'il pourrait écouter jusqu'aux dernières secondes de sa misérable existence. Il voudrait se débattre pour lui faire cracher la vérité. Il voudrait parler, l'éloigner de lui, la retenir, l'embrasser, lui faire ravaler chacune de ses syllabes. Cependant, ce qui menace de s'échapper de ses lèvres y reste coincé et son corps, lui, semble paralyser, ses membres refusant d'obéir. Kaz s'efforce à la regarder dans les yeux et fouille, fouille jusqu'au plus profond de son être, fouille jusqu'à trouver ce qu'elle pense réellement. Il ne trouve rien d'autre qu'une honnêteté déconcertante et ça fait tanguer la pièce autour de lui, les vagues meurtrières recouvrant son âme blessée.
Plus Kaz regarde Eden, plus il étouffe. Son corps entier est une fournaise. Il a l'impression de suffoquer sous ses vêtements, d'être asphyxié autant par la chaleur dans ses entrailles que par la distance entre leurs deux êtres. Kaz demande, quémande presque. Ses joues deviendraient rouges si sa peau le permettait, rajoutant à la frénésie qui le ferait presque fondre. Embrasse moi, je t'en prie. Embrasse moi ou j'vais mourir. Rend moi mon souffle, Eden, et aime moi jusqu'à me réduire à néant. Ses opales sont implorantes. Pendant un instant, Kaz s'imagine la voir s'éloigner, se détacher de lui et le laisser crever sur ce canapé dépareillé. Puis il y a ses lèvres qui rencontrent les siennes. Leurs deux langues se mêlent, s'emmêlent, s'entremêlent. Tout s'éveille. La flamme de la vie depuis trop longtemps éteinte se rallume, crame tout ce qui était jusqu'alors intouché par la puissance de son désir. Kaz ne croyait plus pouvoir ressentir ça, son corps anesthésié et l'éros disparu dans les abysses. Il garde une main à sa joue, l'autre descendant à sa taille pour la rapprocher encore, encore, toujours plus. Lorsque sa Némésis se détache, Kaz s'efforce de reprendre son souffle avec difficulté. Ses paupières, qu'il ne s'était pas rendu compte d'avoir fermé, se rouvrent finalement et ses yeux retrouvent leur place dans l'océan du regard enfiévré d'Eden. – Avec toi, je ne sais jamais quand m'arrêter. Il caresse sa pommette avec douceur, son être entier hurlant à un désir qui ne cesse de s'agrandir. – T'arrêtes jamais, Eden, qu'il murmure, son souffle se posant doucement sur la peau de sa belle par leur proximité. T'arrêtes jamais, Eden. T'arrêtes jamais d'me faire tourner la tête et d'réveiller mes sens endormis. T'arrêtes jamais de faire battre mon cœur à m'donner l'impression qu'il ne va pas tenir. Aime moi, Eden. Aime moi ou détruis moi. Fais c'que tu veux d'moi. Mon être entier est à toi. Kaz encadre son visage porcelaine de ses mains, reposant ses lippes sur les siennes avec empressement. C'est avec maladresse qu'il allonge Eden sur le canapé, sa bouche se déplaçant de ses lèvres à sa mâchoire, puis à son cou. Il ne sait pas comment faire, Kaz. Il ne sait plus, du moins, mais il voudrait lui montrer à quel point il l'aime et il ne connaît pas d'autre manière.

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