Shérazade. (kara)

je te déteste, tu le sais ça j’espère. qu’elle murmure. et j’en suis plus qu’heureux. que tu souffles juste avant que vos lèvres ne se retrouvent, un baiser d’abord doux, trop léger pour qu’il vous ressemble. puis tu y mets plus d’entrain, plus de volonté, vos dents s’entrechoquent presque. vos langues se cherchent, s’apprivoisent une nouvelle fois, tu la sens laisser son corps glisser jusqu’à toi, ta main qui effleure les tissus du sous-vêtements, passe outre. tu la sens déjà se crisper sous tes légères caresses, ce sont tes cheveux qu’elle malmène en premier. puis ta chemise qu’elle tente d’arracher, t’as le coeur qui s’emballe, le souffle qui te manque.
c’est l’éveil des sens.
une guerre froide qui se transforme et laisse place aux flammes qui vous habitent depuis toutes ces années. la haine accumulée devient passion, vos corps s’expriment et font taire toutes les paroles acerbes. tu oublis le tableau, pas totalement, tu veux qu’elle ait envie de toi. tes doigts experts s’emparent de son tanga, le faisant glisser lentement le long de ses cuisses, jusqu’à le lui retirer alors que l’embrasses toujours fiévreux. prendre ton temps avec les sublimes créatures, c’est ce que t’as toujours réussis à faire. bien que l’envie déborde de toute part, qu’elle se fait pressante et déforme déjà ton pantalon de costume. tu pourrais devenir fou en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. déjà haletant, un fin sourire sur tes lèvres quand tu te recules pour l’observer quelques secondes. comme tout bon collectionneur, tu la détailles. mais tes mains ne reste pas inertes, c’est sa robe qu’elles sont remonter lentement pour caresser avec avidité son cul. tes lèvres glissent dans son cou, jusqu’à son décolleté, comme tout bon amant tu termines ta course entre ses jambes. jouer avec la boîte de Pandore, un dialogue auquel elle ne répondra que par des gémissements, tu l’espères. et la voiture file dans les rues de la ville, sans que vous n’ayez à vous en soucier.

alors qu’il te retirait ton dessous, t’avais besoin qu’il sache que tu le détestais, que tu ne ressentais pour lui que haine et attirance. et qu’il y avait que cela pour lui. rien de plus. plus de regret de votre ancienne pseudo relation. jamais de retour de tes sentiments pour lui. c’était juste cela. de la haine et de l’attirance. il n’était pas question de dicton débile où il n’y a qu’un pas entre la haine et l’amour. il y a avait plus rien de tout cela entre vous. que de la rancoeur pour toi, pour ton coeur noirci par ce que t’as subi. que de l’indifférence pour lui, pour son coeur figé dans la glace depuis sa naissance. mais, il y avait une chose qui vous lier en cet instant, peut-être la plupart du temps, c’était une excitation l’un pour l’autre qui vous rassembler.
et tu savais que cela le rendrait heureux, de cette alternative, que ses doigts pouvaient te caliner, te cajoler intimement. parce qu’il était comme le Malin, il se nourrissait du malheur des autres, de la rancoeur des autres envers lui pour vivre, pour se sentir bien plus vivant. il se nourrissait telle une maladie se nourrissant de la chair.
comme il te bouffait la tienne. comme ses lèvres contre ton cou te marquant au fer rouge avant de passer sur les tiennes,  avant de descendre bien plus bas, là où ton sang
gonflait et mettait à rude épreuve tes nerfs, là où ton excitation avait besoin d’être soulagée. juste par lui. mais c’est surtout parce que t’appuyais sur sa tête vers le bas, qu’elle serve au moins à quelque chose pour une fois, cette bouche, juste pour ne plus avoir à voir ce petit sourire prétentieux,  le satisfait, presque le conquérant et le gagnant sur ses lèvres, lorsque vos yeux se croisent, luttent encore même dans cet instant. ce sourire, ce combat, c’était celui qui pouvait te donner l’électrochoc. mais celui aussi qui te confortait dans l’idée que t’allais prendre du plaisir et rien que cela. il n’aurait rien en retour. juste une putain de frustration autant sexuelle que personnelle. il n’était aucunement question de soulager son érection et sa volonté de repartir avec le tableau. il n’était question que de toi, que du plaisir que tu prenais alors que tes jambes commençaient à trembler et de tes gémissements qui emplissaient l’habitacle arrière de la voiture jusqu’au point de non retour que t’attendais avec impatience alors que tu te laisses aller.
cela, c’était rien que toi, pour une fois. harald philipps, que t’observais d’en haut, que tu maintenais d’une main tandis que t’exploser, tandis que la voiture continuait de rouler mais arrivait bientôt à destination, allait devoir aller se faire foutre. ailleurs. loin de toi. bien comme il faut. cordialement.

c’est dans ses gémissements que tu trouves satisfaction.
dans cette main ancrée à l’arrière de ton crâne, qui te pousse à aller plus loin, à ne surtout pas t’arrêter. elle prend possession de l’espace, l’habitacle entier devient sa propriété, son souffle comme seule atmosphère. tu sais, qu’elle prend un malin plaisir à te maintenir dans cette position, tu t’en délectes quand tu ouvres un instant les yeux pour les remonter jusqu’à elle. les corps ne mentent pas, contrairement à vos sourires et autres niaiseries de beaux parleurs. là, enfermer dans cette voiture, c’est du concret. un désir mutuel, de l’envie bestiale. la haine mis de côté pour un instant charnel, pour lui rappeler, sans doute, l’amant attentionné que tu as toujours su être en sa compagnie. à défaut du coeur, tu as la technique. à défaut des sentiments, tu as toujours su la faire grimper aux rideaux. tu t’y attèles encore maintenant. le souffle court, la position devient de plus en plus désagréable tant tu sens ton envie grandissante. c’est en elle que tu voudrais terminer ta course, mais tu fais abstraction de cette érection, elle n’est là que pour lui témoigner l’intérêt que tu lui portes. et même si la voiture s’approche du domicile, même quand la voiture se stoppe. tu restes entre ses cuisses, c’est sa jouissance que tu vises. tu te laisses bercer par ses soupirs, ses doigts qui s’accrochent ici et là. tu pourrais toi aussi atteindre le Nirvana grâce au fond sonore plus qu’agréable, grâce à sa peau, grâce à cette intimité, ce pouvoir qu’elle t’offre. elle vient, contre tes lèvres dans un spasme délicieux. un soupir rauque t’échappe, puis tu te redresses sans un mot. tes yeux clairs brillants d’une étincelle lubrique. tu descends de la voiture, en fait le tour pour lui ouvrir la portière. oscar est resté sagement à l’intérieur.
mademoiselle... ou madame a en croire son alliance. tu lui tends la main pour qu’elle s’extirpe jusqu’au trottoir. un dernier coup d’œil pour ses formes généreuses, pour sa chevelure sans dessus dessous, sa robe malmenée. tu déposes dans son sac le dessous que tu lui avais volé, juste à côté de l’enveloppe. ton corps vient de presser un instant contre le sien, qu’elle sente l’effet qu’elle a sur toi. j’espère que tu pourras reconsidérer la question... que tu murmures à son oreille. encore un double sens. à bientôt, je l’espère.
phrase lâchée avant que tu ne lui tournes le dos, te glissant une dernière fois dans ta voiture, la porte claque et oscar prend déjà la route de ton penthouse.