fuck it ☽☽☽ mickey

il est là, perché à ta fenêtre comme un voleur; la moitié du corps à l'extérieur et l'autre partie qui t'entre d'entrer. sans trop savoir pourquoi, tu l'aides à entrer. tu serres les dents et tu le tires à l'intérieur dans l'espoir qu'il ne réveille personne; surtout pas le petit. puis, tu viens à le questionner comme un flic, tu fais une investigation sans réellement te rendre compte et comme à chaque fois; il a une phrase pour te faire fermer la gueule ou enrager.

— et j’peux savoir c’que t’fous là? t’as abandonné l’projet de d’venir une sdf?

tu te retiens de dire un truc, tu te contentes uniquement de le faire entrer. après réflexion, t'aurais clairement dû te laisser se démerder ce con, mais bon trop tard tu ne peux plus revenir en arrière maintenant. tu t'empares de ton portable pour vous éclairez un peu, puis tu vois sa gueule et tu comprends qu'il n'était pas sorti pour une séance de tricots au foyer du troisième âge. ça explique pourquoi, il a voulu entrer par ta fenêtre aussi, il souhaite sûrement pas que sa mère le voit dans un état pareil. tu n'as pas pu t'empêcher de sortir un commentaire en voyant les marques et le sang sur sa peau. tu lui demandes ce qu'il a encore foutu, puis tu vois presque aussitôt son regard fier; sourire qui pue l'arrogance au coin de ces lèvres.

— j’ai arrêté des vauriens.

ouais, la bonne blague. évidemment, tu n'as pas besoin de questionner davantage pour savoir qu'il a déconné comme 95% du temps. en même temps, tu n'as pas entièrement envie de savoir de toute façon, il ne te doit rien et t'aurais pas envie qu'il foute son nez dans tes affaires si c'était la situation inverse qui c'était produit. tu t'apprêtes à ouvrir la bouche pour lui balancer un truc, puis soudainement y'a des bruits de pas dans la maison, tu tournes ton visage vers le son et tu vois l'air fendant de lyes qui disparaît sur le coup. ce dernier vient à baisser la lumière de ton portable et finalement t'entends la voix de madame skadden.

— lyes? c’est toi?

bien sûr, y'a lyes qui te fait signe de te taire. toi, t'as terriblement l'envie de le balancer, de le faire chier bien comme il faut. puis, y'a son regard de braise que tu viens à croiser; son regard suppliant qui t'implores en silence de fermer ta gueule. ton visage est dure et dans le fond de tes prunelles; y'a cette flamme qui danse, comme si tu le testais jusqu'à la dernière seconde. tu flanches décidant de jouer le jeu; t'affiches ce faux air fatigué et perdu en marchant tranquillement vers la sortie de ta chambre après avoir fait signe à lyes d'aller se cacher dans ta garde robe si jamais la madre aurait envie d'entrer davantage. tu simules un baillement venant à mettre le dessus de ta main contre ta bouche.

— lyes, il est pas là.
que tu dis simplement tout bas, y'a la mère skadden qui t'observes un instant. elle sait pertinemment que toi aussi, tu es amplement capable de t'attirer des problèmes; à croire que tu pourrais presque faire partie du clan skadden, tu pourrais presque être sa fille de sang, parce qu'au final t'es pas mal comme lyes, sauf que t'as pas de bite entre les deux jambes c'est la seule différence. t'espères qu'elle posera pas plus de questions et qu'elle retournera se coucher et heureusement c'est ce qu'elle fait. tu pousses un soupir passant ta main dans ta tignasse frisée.

— tu peux sortir, la vieille est partie.

que tu lances dans un souffle, tu sais pertinemment qu'il t'en dois une et tu ne manqueras pas de lui remettre sous le nez quand le moment se présentera, ça c'est assuré. y'a ce silence qui plane lorsqu'il sort de ton garde-robe et c'est à ton tour d'avoir ce sourire puant l'arrogance au coin des lèvres, puis tu lances.

— j'aurais presque envie de les remercier ces vauriens.

bien sûr, tu ne penses pas entièrement ce que tu dis. par contre, lyes a tellement une grande gueule que ce faire remettre à sa place parfois, ça peut juste faire du bien. c'est à ça que tu penses plus qu'autre chose. en vérité, t'apprécies pas vraiment la violence; tu l'as tellement vue souvent la violence sous toutes ces formes durant une majorité de ta vie que c'est quelque chose qui te prend au corps. pourtant, il t'arrive dans tes excès de colères d'exposer de la violence toi aussi, t'es une gamine pleine de contractions au final; une gamine qui ne sait pas tout gérer.

t'as fait déguerpir la mère skadden comme une chef, comme si tu avais jouée la comédie toute ta vie. peut-être qu'au final, ta vie c'est ça, une comédie sous une trame un peu trop trash. le gamin, il finit par sortir de sa cachette et tu ne manques pas de briser le silence avec une petite réplique. ce dernier ce dirige vers la porte de ta chambre pour la fermer.

— c’tentant, hein?

terriblement tentant ouais, il te connait trop bien. ça fait maintenant plusieurs années que tu habites avec cette famille, du coup il a appris à te cerner avec le temps, bien que tu arrives toujours à surprendre. évidemment, tu ne t'attends pas à aucun remerciement de sa part; ça serait trop demandé, puis s'il venait qu'à le faire tu trouverais ça limite bizarre, alors tu t'en fous un peu au final. puis voilà, qu'il se laisse tomber dans ton pieu, tu fronces les sourcils venant à pousser un léger soupir. il ce croit tout permis ce mec, c'est pas croyable; il t'énerve tellement, mais au final c'est que t'as l'impression de beaucoup trop souvent te retrouver face à toi-même, d'être devant un putain de miroir qui t'envoie ton propre reflet.  


— t’as pris des cours d’théâtre dernièrement? ou c’t’à force d’être seule dans ta bagnole qu’t’as trouvé un moyen d’chasser l’ennuie?

il se trouve marrant en plus, malgré la noirceur de ta chambre, tu le sens bien qu'il se fout comme il faut de ta gueule. par contre, sur le coup; t'as l'impression d'être démasqué, parce que même si tu l'avoueras jamais ouvertement et surtout pas à lui, tu raffoles des mots et de la littérature, du théâtre et tout ça. cet univers t'as sauvé la vie quand t'étais gosse et que tu voulais fuir la réalité durant quelques heures. tu t'enfermais dans ta chambre, les draps sur la tête et à l'aide d'une lampe de poche, tu venais à t'éclairer et tu lisais des histoires renforçant ton imaginaire déjà débordant.

— ta gueule

que tu souffles simplement, ta voix est détachée un brin blasé. t'as juste hâte qu'il décide de se lever pour aller mourir sa vie dans son propre pieux, mais partie comme ça, t'as l'impression qu'il n'est pas prêt de partir bientôt. finalement, t'entends son rire qui résonne dans tes tympans et tu arques un sourcil alors qu'il ouvre une nouvelle voix sa gueule.

— oh roméo, mon beau roméo. pourquoi es-tu qu’un
putain d’hobbo?

tu arques un sourcil et pour le coup, y'a un sourire qui se glisse discrètement au coin de tes lèvres pulpeuses. tu vois son ombre; y'a la lune qui passe à travers les volets et y'a sa main sur son coeur, il prend vraiment ça au sérieux pour pousser sa connerie jusqu'au bout.

— bon allez, la tragédienne, bouge ton cul de mon lit et va mourir dans ta chambre s'il te plaît, j'aimerais bien dormir.

t'espères que le message soit assez clair. tu espères qu'il ne pensait pas squatter ton lit comme ça toute la nuit quand même, ta patience à des limites, bien il a déjà bien usé ta générosité pour plusieurs années maintenant. le silence s'installe, puis tu le vois se redresser et il semble avoir un mal de chien, tu te pinces les lèvres sur le coup essayant de demeurer impassible, mais à croire que le cadet de la famille commence à déteindre sur toi sérieux.


— quoi, tu comptais quand même pas sur moi pour jouer l'infirmière en plus?

que tu lances, en arquant un sourcil. sincèrement, tu ne pensais pas que ta nuit se passerait comme ça, mais à croire qu'on ne peut pas vraiment rien prévoir. un soupir franchit ses lèvres une unième fois, puis elle détourne les yeux en disant;

— fais pas de bruit, j'reviens.

que tu lui dis, avant de t'éclipser à l'extérieur de ta chambre et te diriger vers la salle de bain pour chopper la trousse de premiers soins et revenir dans la pièce toujours plongée dans la pénombre refermant derrière toi. sans un mot, tu déposes la trousse sur ton lit et tu l'ouvres venant ensuite à t'étirer pour allumer ta lumière de chevet dans le but de vous éclairez et c'est là, que tu constates l'ampleur des dégâts. tu t'abstiens de commentaires, tu portes ton attention sur le matériel et tu sors ce que tu as besoin simplement. ça fait des lunes que tu demeures sous ce toit et c'est la première fois que vous avez cette proximité, tu dois avouer que tu ne sais pas trop comment gérer l'truc. tu viens t'installer pour être confortable; il est clair, que sa soirée a été dure quand tu constates l'étendue des dégâts.


— j'espère que t'as une histoire crédible pour demain matin au petit déj.

que tu souffles, dans le timbre de ta voix sa sonne un peu la moquerie, parce que tu ne peux pas faire autrement c'est la seule chose que tu connais, le seul moyen de communication mutuel que vous possédez pour vous comprendre.