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Livia Henderson;
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marilhéa. cosmic light. 6766 1911 28 âme en peine. agent de voyages, vendeuse de rêve autour du monde. queens traditionnel. on dit qu'le temps détruit
mais l'temps n'est pas notre ennemi
parce que plus j'te connais
et plus j'me sens bénie.
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| Sujet: bang bang (louve) Lun 28 Jan - 0:30 |
| une énième journée à tuer, une énième journée entre les murs trop étroits d'une agence. bien trop étroits pour un cerveau comme le sien, en plein chaos. y'a plus rien dans sa vie qui file droit, uniquement son père et sa mère qui sont toujours là. son frère, elle ne le voit qu'entre deux portes, quand il a le temps. elle a l'impression de l'avoir un peu perdu depuis qu'il est sorti. depuis qu'il a repris sa vie là où il l'avait laissé, avant que ce soit elle qui déconne et le fasse mettre en cage. elle a l'impression qu'il lui en veut, et dans le fond, elle ne peut même pas le lui reprocher. alors elle fait ce qu'elle sait faire de mieux quand tout lui échappe, elle s'efface, elle fuit. elle se laisse complètement dépasser par tout ce qu'elle ne comprend pas. alors que finalement, elle voudrait simplement tout effacer. lui demander pardon, le serrer dans ses bras, se jeter à ses pieds en espérant très fort qu'il ne la repoussera pas. la situation l'effraie plus que de raison, ce pourquoi elle ne réclame que de s'oublier, de tout oublier. juste un instant. c'est dans le bar au coin de la rue qu'elle choisit de boucler ses heures de boulot. là où elle verra du monde, là où elle verra la vie. les rires et les sourires aussi. son premier objectif est de rejoindre le comptoir du bar. elle jette quelques regards ici et là aux gens qui peuplaient l'endroit à cette heure. il y en avait pour tous les goûts et finalement, ça l'embêtait d'être ici toute seule. elle aimait la compagnie livia, elle n'était pas une grande solitaire dans l'âme. se hissant sur un tabouret, elle ne tarde pas à réclamer un cocktail, histoire d'apporter un peu de couleurs à son existence. et c'est au moment où le serveur lui rapporte son verre et qu'elle le remercie d'un sourire, qu'une jeune femme s'approche à son tour. elle l'écoute s'adresser au barman, en la regardant sûrement avec un peu trop d'insistance. elle fronce même les sourcils et c'est quand la brune nouvellement arrivée tourne la tête vers elle dans un mouvement machinal qu'elle capte enfin d'où lui vient ce sentiment de déjà-vu. nika ? c'est avec nostalgie, tendresse et des souvenirs plein la tête qu'elle l'interroge, pour savoir si c'était ses yeux qui lui jouaient des tours ou bien si c'était simplement le passé qui s'invitait dans son présent. parce que ça faisait des années qu'elle avait quitté son champ de vision cette nana. des années qu'elle s'était envolé vers d'autres horizons. des nouvelles, elle n'en avait plus eu aucune livia. elles étaient si jeunes à l'époque, il avait dû leur en arriver des aventures depuis cette enfance qu'elles avaient quitté en même temps. ça m'fait bizarre de te voir. elle n'a pas changé nika. c'est exactement la même qu'à l'époque où tu l'as quitté. c'est avec ce regard identique qu'elle te regardait, qu'elle te défiait. il y a seulement quelques années de plus au compteur qui lui confirment quand même que le temps a filé, qu'il ne s'est pas arrêté pour elle. ensemble, elles avaient encore l'innocence et l'insouciance chevillées au corps. aujourd'hui, ne leur restait sûrement que des responsabilités trop importantes pour elles, trop capitales pour l'âme de gosse qui les habitait encore. |
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Sam 2 Fév - 22:21 |
| Elle a chaud, Louve. Elle crève de chaud dans les rues glaciales du Queens, une simple veste en jean sur les épaules. Ses muscles la tirent et lui rappellent les dernières heures. Encore une soirée à se battre sous les lumières artificielles, ces lumières si rouges qu'elle était incapable de discerner le sang de leur reflet sur sa peau abîmée. Encore une soirée à étouffer sous la douleur et les cris qui refusent de quitter sa tête. Et comme toujours, Louve, elle ne trouve du réconfort que dans l'alcool. Que dans le liquide acide et brûlant, assez fort pour incendier sa gorge sèche et faire hurler les plaies ouvertes. Verre sur verre pour endormir son esprit, son corps entier. Ses jambes tremblent sous son poids, la portent avec difficulté jusqu'à ce bar à la devanture violâtre. Elle les connaît tous, Louve. Du bar en dessous de chez Blaise, à celui deux rues plus loin ou encore celui à une heure d'ici. Il y a longtemps que les whisky-clubs de cette partie du Queens n'ont plus de secret pour elle. Bien longtemps que sa présence attire les regards, les murmures du bout des lèvres, à chaque fois qu'elle passe la porte de ces établissements. Et parfois, Louve aimerait qu'on l'ignore et la laisse passer une soirée telle une inconnue, étrangère aux activités illégales des rues de ces quartiers. Ne plus être Louve Koroleva pour une nuit, simplement un autre fantôme du Queens. Ça grésille dans ses oreilles lorsqu'elle entre dans le bar, les mains dans les poches de sa veste et les yeux braqués sur le comptoir à sa droite. La boxeuse ne fait attention à personne, personne d'autre que le barman qui la salue déjà d'un geste de la tête et devant lequel elle se trouve plus vite qu'elle ne l'aurait pensé. – Un verre de Jack Daniel's, s'il te plaît, qu'elle demande simplement, consciente qu'il lui faudrait une bouteille entière pour tuer les élancements dans son corps et les pensées désolantes dans sa boîte crânienne. Elle a l'habitude des regards, Louve. Des regards qu'on lance par dessus son épaule comme de ceux qui pourraient faire fondre l'être entier par leur intensité. Elle en a l'habitude mais elle ne s'imagine pas un jour les apprécier - sauf ceux de ces femmes qu'elle désire et d'une certaine Leïla Monroe aux yeux enflammés. C'est pour cette raison que lorsqu'elle sent les iris de sa voisine sur elle, inquisiteurs et indiscrets, Louve ne peut s'empêcher de tourner la tête, espérant que son propre regard lui fera détourner le sien. Cependant, l'inconnue continue de la fixer, ses yeux changeant de l'incompréhension à quelque chose que l'orpheline n'arrive pas à reconnaître. – Nika ? Et c'est la douche froide. Le visage de Louve se décompose, doucement jusqu'à ce que ses traits ne soient plus ceux de la gamine fière et confidente. Sa respiration s'accélère alors qu'elle dévisage son interlocutrice. Elle ouvre la bouche comme pour répondre, peut-être pour hurler ou murmurer des mots qui ne viennent pas. Ça m'fait bizarre de te voir, que dit l'inconnue. Les yeux de Louve restent fixés sur son visage et elle cherche. Elle cherche où. Elle cherche comment. La surprise est trop grande pour que son cerveau coopère. Nika qui résonne. Nika qui a été abandonnée il y a six ans, enterrée vivante lorsque l'effet des médicaments s'est dissipé. Nika. Nika. Foutue Nika qui continue de la hanter. Il faut quelques secondes, longues et interminables, pour que Louve se redresse, la tête haute et les épaules droites des beaux jours. Son visage reprend la même expression, impassible et distante. – Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre, qu'elle commence, la voix trop fragile à son goût, Je m'appelle Louve, pas Nika. Son ancien prénom ferait presque grincer ses dents. Ses opales restent une seconde de plus sur l'inconnue avant qu'elle ne les détourne à l'arrivée de son verre. Louve remercie le barman d'un hochement de la tête, politesse étouffée sous l'incapacité de dire un mot sans qu'on puisse voir à travers son armure. A cet instant, elle voudrait fuir. Elle voudrait courir loin, loin, toujours plus loin. Et elle se maudit de réagir de cette façon, se déteste d'être aussi faible et vulnérable à l'entente de ce prénom qui était sien jusqu'à ses dix neuf ans. Le pire, c'est qu'elle est incapable de reconnaître l'inconnue assise à ses côtés. Incapable de mettre un nom sur ce visage qui, si elle se concentre un peu, lui semble vaguement familier. Incapable de comprendre pourquoi son cœur lui fait si mal. |
| | | Livia Henderson;
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Mer 20 Fév - 1:32 |
| c'est libérateur de quitter les murs sans teinte de son bureau, c'est libérateur de se retrouver au milieu d'un bar, au milieu de nulle part, au milieu de ces âmes inconnues, si semblables et si différentes à la fois. finalement c'est ici qu'elle trouvera son compte livia, même si la solitude resterait sa seule amie fidèle pour ce soir. dans l'espoir de s'y soustraire, elle observe le monde autour d'elle. les visages, les lumières, les verres qui glissent, les sourires de façade et les plus sincères. puis il y a les voix aussi, des tas de mélodies qui ricochent contre ses oreilles comme autant de vagues annonciatrices de ce qui faisait la vie de ces gens. cependant, elle fait rapidement abstraction livia, quand il y en a une qui résonne plus fort que les autres, plus près que les autres. par curiosité, elle lève les yeux sur l'apparition à côté d'elle, et croit même deviner une connaissance du passé. un peu plus qu'une connaissance même. c'est sans doute pour ça que son regard insiste, au point de sûrement gêner la personne dont les pupilles la percutent violemment. et c'est seulement à cet instant que toutes les connexions se font dans sa mémoire reculée. c'est seulement à cet instant qu'elle la reconnaît. sa nika. la gamine qui lui ressemblait tant, la gamine à qui elle parlait presque autant. la gamine qui n'avait pas su faire en sorte d'être adoptée elle aussi. et le contact avait été rompu malgré les quelques années passées l'une à côté de l'autre. au début, elle n'avait pas compris livia. puis le temps avait passé, les souvenirs s'étaient estompés et elle avait en quelque sorte oublié, par la force des choses. immédiatement, elle dit ce qu'elle ressent parce qu'elle est heureuse de la voir là. de voir que tout semble aller pour le mieux pour elle, si l'on occulte les marques un peu trop visibles sur son visage ou sur le peu de peau apparente. elle n'était pas en droit de poser des questions, de s'immiscer. pas déjà, pas comme ça. vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. sans attendre, elle fronce les sourcils, elle ne saisit pas que nika puisse l'avoir évincé si facilement. comme si elles n'avaient jamais rien été l'une pour l'autre. pourtant, elle a marqué un temps d'arrêt, elle a cherché ses mots avant de repartir de plus belle. était-ce le signe d'une incohérence, d'une part de vérité cachée ? je m'appelle louve, pas nika. elle en rajoute une couche, elle insiste. et avec un tel aplomb que livia en viendrait presque à douter de ses propres convictions. se perdant dans ce qu'elle croyait savoir mais aussi dans ce que la brune en face d'elle cherchait à démonter de toutes pièces. d'abord, elle croit à une mauvaise blague, elle est même à deux doigts de laisser un rire s'échapper de ses lèvres. puis elle n'en fait rien parce que son regard est dur, juste avant qu'il ne converge ailleurs, comme pour s'éloigner d'elle d'une manière qui ne suffirait pas. elle récupère son verre nika, ou bien louve, elle ne savait même plus comment elle était censé la nommer. et jamais ses pupilles marronnées ne quittent sa silhouette. elle reconnait presque tout avec une évidence absolue. et si elle s'accrochait à cette nouvelle identité, dont elle ignorait encore tout, le reste ne pouvait pas la tromper. ok, louve si tu veux... pourquoi ? elle hausse les épaules tant l'incompréhension l'enserre toute entière. tu cherches à fuir quelqu'un ? quelque chose ? ou alors tu n'veux juste plus me parler ? même si elle ne savait rien de la quelconque raison qu'elle pourrait invoquer, on n'était jamais à l'abri de rien dans la vie. peut-être que sans le vouloir, elle avait oeuvré pour la pousser vers la sortie, loin d'elle. t'as pas suffisamment changé pour me duper nika. y'a toujours cette même lueur dans tes yeux. cette petite faille... ça s'est amplifié mais elle est toujours là, bien présente. t'aurais pu être ma soeur, j'ai pas oublié ça. elle l'avait été un peu, pas assez longtemps. mais elle aurait adoré livia, elle qui avait trop souvent manqué d'une vraie présence féminine à ses côtés. ça lui fait presque mal de se sentir repoussée de la sorte, elle qui n'avait jamais rien fait pour ça. une fois déjà, elle lui avait filé entre les doigts nika. un jour, elle était partie et elle avait désespérément attendu un signe de sa part, sans que celui-ci ne vienne. alors elle s'était habituée à son absence, plus par obligation que par véritable choix. elle refusait que l'histoire se répète, pas sans avoir au moins des vraies raisons à poser sur cette fuite. plus que tout, elle en avait besoin livia. |
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Jeu 28 Fév - 18:49 |
| Nika qui sonne comme une mauvaise blague. Nika qui la poursuit où qu'elle aille ; qui la rattrape toujours ici et là, partout où elle va. Louve se sent couler sous le poids de son ancien prénom et de tout ce qu'il ramène à la surface. Deux syllabes innocentes et son être entier est en détresse. Elle souhaiterait quitter les lieux et ne jamais se retourner, s'éloigner aussi loin que possible de cette inconnue à la familiarité qui lui arracherait presque un frisson. Elle pourrait partir si ses jambes acceptaient de coopérer et de la porter jusqu'à la sortie. A défaut de pouvoir courir à l'autre bout de la Terre pour se protéger de son passé, Louve se raccroche au verre que le barman fait glisser sur le comptoir. Elle referme ses doigts autour, son regard refusant de se relever vers la demoiselle à ses côtés. Son esprit s'embrouille. Elle cherche, Louve. Elle cherche au plus profond de sa mémoire, tente de se rappeler pourquoi ces prunelles chocolatées lui semblent à ce point familières, comment et où cette inconnue aurait pu entendre son ancien prénom. Trop d'années se sont écoulées depuis que Louve a fait le choix de changer de nom pour que ce soit une coïncidence. Cette dernière lève le verre à ses lèvres, laissant le goût acide de whisky brûler sa gorge. C'est toujours plus agréable que l'élancement dans tous ses membres et la sensation de son cœur qui se fissure dans sa poitrine. Mais bordel, Louve, qu'est-ce qui t'arrive ? Elle ne comprend pas pourquoi ça fait aussi mal, a beau se triturer le crâne qu'il n'y a rien qui vient. – Ok, Louve si tu veux... Pourquoi ? Cette question intrusive est dit avec tellement de naturel que ça en laisse Louve pantoise. Pourquoi, qu'elle lui demande. Pourquoi, comme si tout était aussi simple. Tu cherches à fuir quelqu'un ? Quelque chose ? Ou alors tu n'veux juste plus me parler ? Ses sourcils sont froncés, déformant légèrement ses traits, lorsqu'elle repose finalement son regard ardent sur la brunette qui ne semble pas prête à s'en aller. – Qu'est-ce que ça peut te faire ? Qu'elle lâche soudainement, irritée par toutes ces questions qui lui donne l'impression d'être de retour au poste de police. De ça, elle se rappelle comme si c'était hier et c'est encore plus vif maintenant que son ancienne identité lui revient à la figure. Qu'est-ce qu'elle donnerait pour ne pas être rentrée dans ce bar, ce soir. Pour faire marche arrière avant qu'elle ne soit prise au piège. Fallait que Nika revienne et lui explose à la figure. Faut toujours qu'elle revienne. – T'as pas suffisamment changé pour me duper Nika. Y'a toujours cette même lueur dans tes yeux. Cette petite faille... Ça s'est amplifié mais elle est toujours là, bien présente. T'aurais pu être ma soeur, j'ai pas oublié ça. Et ça, c'est encore pire que le reste. Ça a l'effet d'un coup poignard en plein poitrine. Elle se sent flancher, Louve, et cette fois elle ne peut pas le cacher. Des sœurs éphémères, elle en a eu un paquet. Et pourtant, il ne suffit que ce mot glissé hors des lèvres de la brunette pour que l'orpheline comprenne à qui elle a à faire. Agacée est un mot bien trop faible pour exprimer ce qu'elle ressent à cet instant. – Je m'appelle Louve. Met le toi dans le crâne, Livia. Il n'y a aucune douceur dans ses paroles. Peut-être que Livia s'attendait à de belles retrouvailles, à des pleurs de joie et accolades, mais il y a longtemps que Louve a dépassé ce stade. Pratiquement une vie entière qu'elles se sont séparées, que Livia et son frère sont devenus des Henderson et que Louve est revenue à la case départ, renvoyée à l'orphelinat comme si elle n'était rien d'autre qu'un fardeau dont personne ne voulait. Deux décennies passées loin de l'autre et Louve n'a jamais pu combler le vide laissé dans sa poitrine. Maintenant que tu sais que je suis en vie, tu peux partir, qu'elle balance avec un mépris non dissimulé. Non, tu sais quoi ? C'est moi qui vais me barrer. Et comme ça, elle termine son verre d'une traite. C'est bien, Livia, t'as eu tout ce que tu voulais et ce que je n'ai jamais eu : une belle vie, une famille. T'as été choyée, aimée. C'est bien, Livia, maintenant tu peux foutre le camp de ma vie et ne jamais revenir.
@livia henderson |
| | | Livia Henderson;
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Mar 5 Mar - 4:13 |
| c'est une époque révolue qui revient percuter son présent de plein fouet. le visage si doux d'un passé à l'amertume prononcée. des souvenirs en rafale viennent se superposer à ses traits et continuent de se mouvoir entre leurs deux corps si frêles. elles étaient si proches et pourtant si éloignées à la fois. si fort, elle avait pensé retrouver ce qui leur appartenait autrefois livia, et elle ne s'était heurté qu'à un glacier qui s'efforçait de la repousser loin, très loin. plusieurs coups se succèdent, d'une intensité variable, pourtant elle tente de garder la face, de tenir le cap et de ne pas déjà s'écrouler. au premier coup d'oeil, elle lui avait semblé si semblable à celle qu'elle avait quitté sa nika. et les si maigres mots échangés avaient suffit à tout désagréger d'un coup de vent glacial. d'abord, elle rechigne à la rebaptiser d'un prénom qui ne faisait écho à rien et qu'elle ne comprenait pas. puis elle finit par s'y plier, arguant que c'était sûrement le meilleur moyen de ne pas la froisser davantage. si elle se la mettait à dos, elle ne pourrait plus rien en tirer. du moins, ce serait encore pire qu'à l'heure actuelle, alors que le tableau n'était déjà pas glorieux. alors elle l'interroge, pour savoir de quoi il en retournait. si c'était par choix, si c'était par besoin, si elle avait des ennuis, ne pouvant supporter de rester dans le flou quand il s'agissait d'elle et surtout pas après tout ce temps passé sans se voir. qu'est-ce que ça peut te faire ? elle est sonnée par la réponse livia, elle fronce les sourcils. le ton employé et le regard qui la scrute méchamment lui font un mal de chien. tant qu'elle ouvre la bouche mais qu'aucun mot ne parvient à franchir la barrière de ses lèvres. je m'appelle louve. met le toi dans le crâne, livia. livia. finalement, elle se souvenait d'elle. finalement, elle avait peut-être seulement fait en sorte de la blesser. puisque c'était dans le même esprit que ses paroles à la lame tranchante. elle n'est pas décidée à t'épargner nika. pour une raison qui t'échappe, elle veut te faire mal. elle veut laminer ce coeur qui ne demandait qu'à la retrouver. elle et votre complicité qui t'avait tant manqué. l'épisode est brutal, presque autant que la femme qui ne pèse pas ses mots. alors elle rame livia, pour parvenir à ne pas tanguer. pour réussir à garder les idées claires, pour tenter de trouver la bonne combinaison qui fera finalement pencher la balance en sa faveur. maintenant que tu sais que je suis en vie, tu peux partir. non, tu sais quoi ? c'est moi qui vais me barrer. elle ne lui laisse aucune chance, et ça lui brise le coeur à livia. et c'est pourtant au moment où elle la voit prendre le large qu'elle semble retrouver des ailes. immédiatement, elle lui emboîte le pas, jusqu'à la sortie. et tant pis si elle devait affronter le froid de l'hiver plus longtemps que de raison. elle s'était fait la promesse de ne pas recommencer, de ne pas la regarder s'échapper encore une fois. tu ne m'avais jamais parlé comme ça... louve, elle articule difficilement alors qu'elle la rattrape. c'est pas naturel, ces deux syllabes dans sa bouche. mais si ça pouvait attendrir la gosse, elle voulait bien faire un effort. elle méritait tous les sacrifices sa nika, ou du moins ce qu'il en restait. j'me suis promis de ne plus jamais te laisser partir, alors tu t'éclipseras pas tant que j'serais là. je t'attacherais s'il le faut, j'te poursuivrais ou je partirais avec toi. mais tu n'iras plus jamais loin de moi, là où je n'sais pas. les circonstances étaient devenues floues dans sa tête de gamine qui n'avait même pas atteint l'adolescence. elle n'avait plus aucune clé sur ce qui avait pu se passer, sur ce qui aurait pu mettre nika dans un état de rancoeur aussi développé à son égard. elles n'étaient que des gosses. peu importe le motif de ce qui les avait mené à cette scène, ça devait bien pouvoir s'oublier. nika pouvait bien passer au-dessus et lui pardonner, non ? à l'époque, c'est comme ça que ça se serait passé. pour ces deux gamines qui ne passaient jamais plus de dix minutes fâchées l'une contre l'autre. j'veux pas croire qu'on a perdu ce qu'on avait louve. j'veux pas croire que t'as tout oublié, que t'as tiré un trait sur notre enfance. non, j'suis désolée mais tu n'me feras pas croire ça. elle insiste, le regard l'implorant de ne pas l'assassiner davantage. elle ne pourrait pas prendre encore tant de coups livia, elle n'était pas taillé pour le combat. alors j'te conseille de me dire ce qui se passe, parce que je bougerais pas d'ici et parce que je m'inquiète pour toi. t'as les pieds bien ancrés dans le sol, les sens en alerte et le palpitant près à encaisser. dans la limite du raisonnable. |
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Jeu 7 Mar - 22:20 |
| Si les traits de Livia sont depuis longtemps floutés dans son esprit, les souvenirs n'ont jamais cessé de se cogner contre les parois de sa boîte crânienne, de se répandre jusqu'au creux de sa poitrine. Livia n'est qu'une remémoration de ce qu'elle n'a jamais pu avoir : une famille, une appartenance, une identité. Louve se rappelle encore de sa douceur, des mois passés aux côtés de cette sœur aimée jusqu'à la dernière seconde. Et elle se rappelle du vide laissé par cette dernière lorsqu'on le lui a arraché – ou qu'elle a accepté de l'abandonner sans état d'âme. Elles n'étaient que des gamines, deux gosses qui souhaitaient trouver racine, avoir des parents pour les choyer et un toit chaleureux sur la tête. Louve est consciente de l'idiotie de son amertume, mais elle est incapable de s'en débarrasser. C'est ancré en elle, aussi profondément qu'une émotion peut l'être. Plusieurs décennies éloignées l'une de l'autre et la rancœur a eu le temps de se propager dans chaque parcelle de ce corps jeté de foyer en foyer, de cette âme brisée en mille morceaux à force de se voir abandonnée trop de fois. La plus grande des trahisons a été celle de Livia et elle n'est sûre d'avoir un jour la force de lui pardonner, peu importe l'âge qu'elle avait et les circonstances de son adoption. C'étaient toi, moi et Diego contre le reste du monde. Tu te rappelles, Livia ? Elle s'en rappelle, Louve, et c'est bien ça qui rend cette entière situation encore plus difficile à accepter. Puis de trois, vous êtes passés à deux. Puis de trois, il n'y avait plus que moi. Plus que le pauvre louveteau dont personne ne voulait. Alors que Livia et Diego ont trouvé une famille au sein des Henderson, le calvaire de Louve ne s'est jamais arrêté. T'avais six ans, Livia. J'en ai vingt cinq et je ne connais toujours pas la notion de famille. Chacun des regards de Livia, chacune de ses paroles, sa présence même lui rappellent tout ce qui lui a été enlevé avant même qu'elle puisse en profiter. Louve a l'impression d'étouffer sous ses prunelles désespérées. Le passé n'est bon qu'à être enterré, pourtant Livia est bien là, sa détermination loin d'être entravée par la brutalité de ses mots. Terminant son verre d'une traite, la boxeuse se précipite vers la sortie avec espoir de retrouver une respiration normale. Au lieu de trouver la force en elle de se calmer, c'est l'agacement qui prend le dessus lorsqu'elle se rend compte que Livia n'a pas compris le message. La brise hivernale n'aide en rien à refroidir son corps en ébullition. Pourquoi tu me fais ça, Livia ? Tu crois pas que t'en as déjà assez fait comme ça ? Louve souhaiterait seulement qu'elle la laisse tranquille, l'oublie, l'enferme dans une boîte au fin fond de son crâne et avale la clé. – Tu ne m'avais jamais parlé comme ça... Louve. Dans une autre vie, certainement que l'effort l'aurait fait sourire. Cependant, son nouveau prénom sortant de ses lèvres a comme un goût acide, une note aussi amère que le reste d'alcool sur sa langue. Les opales de l'orpheline voyagent des passants sur les trottoirs aux voitures sur la chaussée, se posent sur une silhouette indiscernable au troisième étage de l'immeuble en face d'elle, puis sur un couple s'embrassant sous un lampadaire, partout où Livia n'est pas. J'me suis promis de ne plus jamais te laisser partir, alors tu t'éclipseras pas tant que j'serais là. Jamais est un bien grand mot et Louve est bien décidée à disparaître comme l'eau glisserait d'entre ses doigts. De toute manière, qu'est-ce que Livia gagnerait à se rattacher à elle ? Elles ne sont plus rien l'une pour l'autre – c'est ce qu'elle essaye de se convaincre, du moins. La douleur dans sa poitrine ne peut être expliquée que par le couteau remuant dans une plaie au nom d'amertume. J'veux pas croire qu'on a perdu ce qu'on avait louve. J'veux pas croire que t'as tout oublié, que t'as tiré un trait sur notre enfance. Non, j'suis désolée mais tu n'me feras pas croire ça, Les sourcils froncés, Louve décide enfin de retourner son attention sur son interlocutrice, alors j'te conseille de me dire ce qui se passe, parce que je bougerais pas d'ici et parce que je m'inquiète pour toi. En quelques mots, Livia réveille une rage sans nom à l'intérieur des entrailles de Louve. Ses yeux crament les siens, tentant d'être aussi douloureux qu'un coup en pleine mâchoire. – Tu comprends pas, Livia ? Je veux rien avoir à faire avec toi, qu'elle répond avec hargne. Petit louveteau a bien changé, sa férocité intensifiée et ses crocs taillés. Je sais pas ce que tu cherches et ça, elle désigne leurs deux corps du doigt, il y a longtemps que c'est terminé. Elle se rapproche de Livia, son index pointé en plein milieu de sa poitrine. T'es pas ma sœur, elle la pousse une fois du bout du doigt, tu l'as jamais été, deuxième fois, et tu ne le seras jamais, troisième et dernière fois. La mâchoire crispée, Louve détourne une nouvelle fois son regard, les reposant sur le couple sous le lampadaire, imaginant être dans les bras de Leïla pour se calmer. Je te demande simplement de me foutre la paix. Ses bras se croisent à sa poitrine, ses paumes venant caresser ses bras à travers sa veste pour se réchauffer. S'il te plaît, qu'elle ajoute d'une voix moins cuisante. Je veux pas que tu sois là, Livia. Je veux pas que tu sois là et que tu me rappelles ma vie gâchée. Elle a beau se répéter ça, Louve, une part d'elle est loin d'agréer. Dans une autre vie, certainement qu'elle sourirait. Dans une autre vie, elle serait déjà dans les bras de cette sœur qui lui a terriblement manqué.
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Jeu 4 Avr - 3:49 |
| elle aurait pu s'écrouler depuis longtemps livia, plier sous l'assaut et la virulence des mots qu'on lui balançait au visage. et c'est sûrement ce qui se serait passé si seulement ce n'était pas sa nika en face d'elle. parce qu'elle refuse de baisser les bras et de laisser s'envoler en fumée ce qu'elle chérissait tant à l'époque. pour personne d'autre, elle ne se serait sentie aussi concernée. pour personne d'autre, elle ne se serait montré aussi touchée en plein coeur. elle tente de ne pas perdre le cap, elle s'accroche à ce qu'elle ne sait même pas et elle enchaîne. cherchant à creuser pour trouver les véritables réponses, les maux qu'elle trainait partout avec elle et qui rendait leur situation impossible et leur échange fébrile. tu vois combien elle essaie de te fuir, malgré tous tes efforts pour aller dans son sens, pour ne pas la brusquer davantage. tu vois ses yeux vagabonder à mille lieux de toi, comme si elle avait peur de craquer à ton contact. alors elle s'escrime à ne rien lui cacher, à lui dire tout ce qu'elle a sur le coeur, notamment ce qui la heurte. sans oublier de mentionner à demi-mots qu'elle ne l'a jamais oublié, qu'elle s'en est voulu de l'avoir laisser filer loin d'elle, sans même s'être dressé pour l'en empêcher. elle est consciente qu'elle a peut-être une part de responsabilités dans cette fuite anticipée. alors bien décidée à se confronter à ses erreurs passées, elle reste droite, forte, prête à tout tenter pour obtenir gain de cause. parce que si elle veut te voir disparaître, avant elle va devoir poser des mots sur ses blessures, coucher face à toi ce qui la rend aussi amère sur vos souvenirs communs. son regard revient la percuter, jusqu'à lui brûler la rétine. l'incandescence dans des opales qui l'avaient tant rassurée autrefois. tu comprends pas, livia ? je veux rien avoir à faire avec toi. et même si les mots assassins ne cessaient de fuser depuis plusieurs minutes, ils la piquaient à chaque fois. comme si l'anesthésie n'était jamais assez forte pour colmater les brèches. en tentant de ne rien montrer de ce qu'elle ressent s'insinuer sous son épiderme, elle répond d'un ton toujours égal. effectivement, j'ai pas envie de comprendre. je refuse de l'faire même. non, elle ne lui laissera pas avoir le dernier mot, surtout pas pour s'éclipser de sa vie aussi vite qu'elle y était réapparue. non, elle ne rendra pas les armes si ça voulait dire entailler à jamais son myocarde par son absence. non, elle ne se rabaissera pas. au contraire, elle se relèvera et elle affrontera les coups de la vie. comme tous ceux qu'elles auraient dû surmonter ensemble mais que les années leur avaient enlevé. je sais pas ce que tu cherches et ça, il y a longtemps que c'est terminé. vous, c'est sur vous qu'elle crache avec tant de dédain. et ça t'atteint, bien trop fort, bien trop profondément, même si tu tentes de le cacher. t'es pas ma sœur. premier uppercut frontal. tu l'as jamais été. deuxième, pas moins violent. et tu ne le seras jamais. le dernier est de loin celui qui l'achève le plus durement. tel un poison toxique et insidieux, il se fraye un chemin dans tout son être. et il la marque, il la possède, il tisse sa toile patiemment telle une araignée. la boule au fond de sa gorge n'est plus seulement une image, elle habite toute la cavité. elle va jusqu'à l'étouffer elle, au même titre que les larmes qu'elle repousse depuis de trop longues secondes. si elle doit éclater en sanglots, elle le fera devant nika. elle n'était plus à une humiliation près, celle qui avait la sensation d'avoir tout perdu. pourquoi tu fais ça ? et c'est tout ce que sa voix blanche est capable d'articuler. de toutes ses forces, elle tente de maintenir le regard sur celle qui avait toujours été sa soeur, même quand elle n'était plus là. mais celle-ci l'esquive tellement bien que ses efforts ne servent à rien. je te demande simplement de me foutre la paix. s'il te plaît. difficilement, elle avale sa salive. les plaies sont encore trop à vif et les mots tranchants. tous ces reproches par millier sont tellement plus que ce qu'elle peut supporter la jeune henderson. pourtant, elle est toujours là. comme si le simple fait que ce soit nika, lui autorisait le fait de la malmener à sa guise. de toute son attention, elle écoute, les chefs d'accusation qui lui pèsent sur la tête. comme une épée de damoclès prête à lui retomber dessus quand sonnera son heure. qu'est-ce... qu'est-ce que je t'ai fait nika ? c'est plus fort que toi, tu peux pas t'adresser à elle autrement sans avoir l'impression de parler à une inconnue. elle n'avait rien fait pour l'éjecter du tableau, elle aurait tant souhaité qu'elle devienne sa soeur pour de vrai. tu ne remettais pas en question le fait qu'elle ait pu souffrir d'un énième abandon, mais tu n'en étais pas la responsable toute désignée. si tu avais pu, tu aurais tout donné pour qu'elle reste. tu lui aurais tendu la main autant de fois qu'elle te l'aurait demandé, tu lui aurais offert tes bras pour l'y serrer et l'apaiser. même ton corps, à l'image d'un punching-ball, aurait su recevoir les nombreux coups qui l'auraient soulagé. tout, elle aurait tout fait pour sa nika. ou sa louve d'aujourd'hui. j'ai jamais voulu ça... j'ai jamais voulu briser notre promesse, ni lâcher ta main, on me l'a arraché de force et... j'ai rien pu y faire. sa voix se brise dans un dernier haussement d'épaules. l'air résigné de la dureté de la vie et de ses obstacles. et ce sont quelques perles d'eau salée qui terminent leur course sur ses joues. coupées à l'acide, et emportant dans leur courant les jours heureux qu'on avait laminé pour elles. ces deux gosses en mal d'amour. |
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Lun 15 Avr - 22:27 |
| Ce n'est pas de la haine qu'elle ressent, Louve. C'est une tristesse transformée en rage qui brûle ses entrailles et serre son cœur à le réduire en mille morceaux. Son amour pour Livia est resté inchangé malgré la force de son amertume. Nombreuses sont les fois où elle aurait souhaité tout oublier, effacer le moindre souvenir des deux mexicains qu'elle considérait déjà comme des membres de sa famille rafistolée. Si Louve pensait s'en être débarrassée, la vérité est toute autre et elle s'en rend vite compte. Quoiqu'elle fasse, où qu'elle soit, une partie d'elle portera toujours le prénom de Nika. Livia le lui prouve à chaque parole qui s'échappe, à chaque regard qui s'ancre dans le sien, à chaque geste qui lui hurle l'envie de la prendre dans ses bras. Et Louve se protège en sortant les griffes, incapable d'accepter le retour de cette dernière dans sa vie et de supporter un autre abandon de sa part. Aujourd'hui, elle ne laisse pas la chance à Livia de la briser en disparaissant. Aujourd'hui, c'est elle qui assène de coups assassins. Elle qui blesse à en rouvrir les plaies oubliées et réveiller les souffrances endormies depuis longtemps. La boxeuse laisse sa rancœur faire rempart, déployer ses soldats pour protéger ce qui reste de son cœur amoché. Je te laisserais pas collecter les morceaux au creux de ma poitrine, encore moins les piétiner jusqu'à ce qu'ils ne soient que poussières sur l'asphalte. Je te donnerais plus le pouvoir de me torturer par tes départs, de détruire ce qui est resté intouché lorsque tu m'as abandonné. Je refuse de m'autoriser à t'aimer comme avant. – Pourquoi tu fais ça ? La peine s'entend dans chacune des syllabes envolées. Ça retourne ses tripes, la mettrait presque à genoux si elle ne s'efforçait pas tant à rester debout. Le reste de ses paroles glisse avec lassitude et sans grande conviction. Louve n'est pas sûre de vouloir que Livia s'en aille, mais elle sait aussi que si elle reste, la chute sera plus brutale encore. Qu'est-ce... Qu'est-ce que je t'ai fait Nika ? Elle grince des dents à l'entente de son ancien prénom, enfonce ses ongles de le cuir de sa veste jusqu'à en ressentir la douleur dans sa propre chair. Nika. Nika. Toujours Nika. Nika comme une malédiction au dessus de son crâne. Malgré tout, elle retient la réflexion tranchante à la frontière de ses lèvres. Et dans le fond, Louve se surprend elle-même à apprécier l'entendre de la bouche de Livia – comme si ça pouvait les faire redevenir gamines, bien avant que le destin les sépare cruellement. J'ai jamais voulu ça... J'ai jamais voulu briser notre promesse, ni lâcher ta main, on me l'a arraché de force et... J'ai rien pu y faire. Son regard tombé à ses pieds, Louve n'a pas besoin de le relever pour savoir que Livia pleure. Et si quand elle y repensait gamine, elle voulait la voir souffrir autant qu'elle, la boxeuse ne peut s'empêcher de vouloir effacer ses larmes du bout de ses doigts et tuer la douleur au milieu de sa poitrine. Bientôt, ce sont ses propres yeux qui brillent, l'eau salée remontant à leur frontière et dévalant silencieusement ses joues porcelaines. Tout est trop, trop, beaucoup trop pour le supporter. Ça devait pas être si dur de te revoir, Livia. J'imaginais mes cris hystériques et ma haine cuisante pour t'achever sans pitié. Aujourd'hui, je me retrouve à vouloir te serrer contre ma poitrine et ne jamais te lâcher. Oublier. Pardonner. Aimer. – Tu l'as pas voulu, mais tu l'as fait, que Louve affirme d'une voix brisée. Il y a rien qui pourra réparer ce qu'on a perdu. Ses yeux rougis refont finalement leur chemin jusqu'à ceux de Livia. Devant quelqu'un d'autre, elle se sentirait honteuse de pleurer – mais Livia est Livia et quoiqu'elle dise, ça n'a pas changé. Et même si c'était possible de tout rattraper, je suis pas sûre de le vouloir. J'ai trop souffert sans toi, Livia. J'ai trop pleuré ton départ et souhaité que tu reviennes. Je t'ai trop détesté pour encore savoir comment t'aimer.
@livia henderson |
| | | Livia Henderson;
-- requiem for a lover -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
marilhéa. cosmic light. 6766 1911 28 âme en peine. agent de voyages, vendeuse de rêve autour du monde. queens traditionnel. on dit qu'le temps détruit
mais l'temps n'est pas notre ennemi
parce que plus j'te connais
et plus j'me sens bénie.
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| Sujet: Re: bang bang (louve) Mer 12 Juin - 20:21 |
| le constat est amer, mais il est limpide. affiché, là devant ses yeux humides de toutes les larmes qu'elle n'avait encore déversé. pour elle. pour cette soeur que la vie lui avait offert, avant de la lui reprendre sans ménagement, dans une extrême violence. trop petite, trop docile, trop fragile, sans défense, elle ne possédait aucune arme à l'époque pour contrer l'attaque. résignée à regarder un bout d'elle s'en aller avec nika. quand elle observait côte-à-côte ce triste instant de vie et celui qu'elle vivait aujourd'hui, elle mesurait combien elle devait être néfaste pour ceux qui l'entouraient. parce qu'elle était partie nika, puis il était parti diego. t'avais regardé les deux autres morceaux de toi filer au loin sans même lever le petit doigt. sans même au moins tout tenter pour t'accrocher à eux. ou partir avec eux. tout pourvu que vous ne soyez pas séparé. mais même ça, t'en as jamais été capable. sans doute qu'ils se rendent compte de ta passivité chronique parce qu'ils désertent tous. ou bien c'est toi qui le fais. elle a le droit de lui en vouloir louve, quand livia n'a aucun droit de le lui reprocher. mais ses mots sont brutaux, brûlants. ils achèvent chaque maigre espoir qu'elle possède encore dans d'infimes recoins de son être. pourtant, ils cherchent à se raviver mais elle les éteint avant même qu'ils ne parviennent à percer. et tu ne la reconnais plus ta nika. plus tu lui parles, plus elle te semble à des années lumière de toi. hier, elle t'aurait épargné toute cette souffrance parce qu'elle se serait mise à ta place et aurait refusé de t'infliger tout ça. aujourd'hui, elle est dure, agressive, froide. et ça te ferait presque tomber à genoux, comme sous le poids d'un coup sec reçu en plein abdomen. ses lèvres s'entrouvrent dans une tentative désespérée de bredouiller quelques mots qui apaiseront le jeu, mais ça reste bloqué au fond de sa gorge. et elle se retrouve bien vite coupée dans son élan par une louve qui elle, a de l'amertume et des phrases assassines à revendre. les gouttes d'eau salée qui perlent le long de ses joues ne la calment pas, son coeur s'agite et tambourine de manière déraisonnée dans sa cage thoracique. tout en elle s'affole, tout en elle lui échappe. tu l'as pas voulu, mais tu l'as fait. ça continue, louve ne ménageant aucune des plaies ouvertes qui parsèment son organe central. qu'est-ce qu'elle voulait que tu fasses nika ? qu'est-ce qu'elle espérait que tu puisses faire nika ? que tu te jettes aux pieds de tes parents adoptifs en les implorant de lui donner encore une chance, de réessayer et que cette fois-ci serait peut-être la bonne. elle ne voulait pas comprendre que tu n'avais aucun ascendant sur la plus triste des situations, du haut de tes trois pommes. il y a rien qui pourra réparer ce qu'on a perdu. les larmes se multiplient quand elle relève le regard vers son homonyme et qu'elle y voit celles qu'elle tente de refouler. sauf que l'humidité de ses yeux ne trompe personne, certainement pas elle. dis pas ça... sa voix se brise un peu plus à chaque mot qu'elle échappe. regarde-nous nika, les eaux baignant nos joues et nos opales. n'est-ce pas la preuve qu'on ressent encore les mêmes douleurs ? n'est-ce que pas la preuve que nos coeurs battent encore sur la même fréquence ? elle prend une grande inspiration pour se donner la force de poursuivre, de ravaler ses sanglots pour formuler ce qu'elle a besoin de dire, besoin de comprendre, besoin de lui faire entendre. et même si c'était possible de tout rattraper, je suis pas sûre de le vouloir. alors pourquoi tu pleures louve, si tout ça n'a plus d'importance pour toi ? louve, comme une forme de cessez-le-feu. comme si en un prénom, elle parviendrait à la défaire de son armure. n'y tenant plus, elle brise la distance qui reste encore entre leurs deux corps et de ses mains, efface les quelques perles glacées qui abîment le visage de sa soeur d'autrefois et la maquillent d'une douleur qui l'opprime. elle n'avait jamais supporté de la voir pleurer, et c'était encore plus dur dans ces circonstances. on a aussi mal l'une que l'autre de ce qu'on nous a forcé à devenir. et... tes pas ont retrouvé les miens, les laisse pas tout gâcher encore une fois. sous la forme d'une prière qu'elle lui adresse autant qu'au ciel. à une pseudo divinité qu'elle souhaiterait voir exercer son pouvoir mystique, aujourd'hui plus que jamais. s'il te plait. pourtant, la dernière phrase de louve résonne en boucle dans sa tête. elle l'entend encore et encore, comme un mauvais refrain trop écouté qui vous hante. et chaque fois, la lame tranche un peu plus profondément le palpitant. sauf que j'peux rien faire contre toi, ni à ta place. pas même te forcer parce que c'est pas ce que j'veux. les cils encore mouillés de ses larmes, elle la fixe, en espérant que son regard dira combien son attachement à elle n'a jamais diminué, qu'il a même grandit. malgré son absence. si tu veux vraiment me rayer de ta vie pour de bon, je m'inclinerais. mais j'veux simplement que tu saches que c'est pas comme ça que j'voulais que ça se termine. que depuis que t'es partie, y'a pas un jour qui est passé sans que j'pense à toi, sans que j'me demande ce que t'aurais fait à ma place et sans que j'me maudisse de pas avoir cherché à te retrouver. en fait, je t'ai jamais remplacé louve. t'as toujours fait partie de moi et tu feras toujours partie de moi, peu importe ce que l'avenir fera de nous. et j'avais simplement besoin que tu le saches. t'en avais gros sur le coeur, t'en avais gros sur la patate. et tu sais pas du tout si tes états d'âme sauront toucher au bon endroit. les dés étaient jeté et tu ne maitrisait plus rien désormais. la balle est dans ton camp louve. |
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| Sujet: Re: bang bang (louve) |
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