violent delight (léonard)

tu rangeais rageusement ton porte-monnaie dans ton sac à main et tu soupirais, sortant de la boutique rapidement. t’avais eu les yeux plus gros que le ventre. cette robe, t’avais pas les moyens de te la payer. alors tu l’avais laissé là, sous le regard désolé de la vendeuse. tu sortais dans la rue et tu te te décidais d’aller le voir, pour lui emprunter de l’argent. léonard. tu vivais à ses dépens, incapable de t’en sortir seule. t’aimais ce qui était beau, t’aimais vivre largement au dessus de tes moyens, et léonard, lui, il te donnait de l’argent. enfin, parfois. si il était de bonne humeur. ce qui n’arrivait pas souvent. tu savais comment ça allait finir cette histoire, mal. t’allais certainement y laisser ta peau un jour, sous ses mains. ou juste parce que tu en auras eu marre. tu te dirigeais rapidement vers son immeuble et tu montais jusqu’à son appartement. t’avais le double des clés, t’allais surement pas t’emmerder à attendre qu’il t’ouvre. ou qu’il rentre, vu que l’appartement avait l’air vide. il flottait dans l’air, un parfum. son parfum, que tu pourrais reconnaitre entre mille. tu t’avançais dans l’appartement, refermant derrière toi, et tu te dirigeais vers son bureau, espérant y trouver une valise de cash, cachée quelque part. tu ouvrais l’antre de l’avocat, où t’avais absolument pas le droit de foutre un pied, et tu ouvrais les tiroirs de son bureau, à la recherche d’un billet, d’une enveloppe. putain léonard t’as beaucoup trop de secrets. tu évitais de te pencher sur les dossiers qu’il cachait dans ses tiroirs, cherchant simplement de l’argent. tu finissais par tomber sur une enveloppe pleine d’argent en petites coupures et tu souriais un peu. la porte du bureau s’ouvrait alors à la volée, te faisant sursauter et tu soupirais. t’étais dans la merde. je suis venue prendre du cash. tu prévenais simplement. comme si t’étais chez toi, comme si vous étiez mariés, comme si tu avais simplement le droit de faire ça.

une autre journée. encore, toujours la même chose. agacement au bord des lèvres, affaire loin d'être compliquée et c'est sans doute le plus agaçant, les affaires qui n'ont pas de saveur, celles gagnées en quelques phrases un peu trop élégantes. elles n'ont pas de saveur. déjà que tu n'as jamais été intéressé par le droit, tu dois en plus te coltiner ce genre d'affaires. soupir au bord des lippes, regard fatigué quand on sait bien y lire, tu rentres enfin chez toi. la journée t'a semblé bien trop longue. les clés s'enfoncent dans la serrure, la porte s'ouvre, tu te défais de ta veste de costume que tu suspends dans l'entrée. tu fronces légèrement les sourcils en entendant du bruit. ça vient d'un peu plus loin dans l'appartement. froncement de sourcil, tu t'avances d'un pas un peu trop rapide, un pas crispé. tu arrives au niveau de ton bureau. porte ouverte. la blonde en train de fouiller. tu arques un sourcil, impassible. je suis venue prendre du cash. tu t'approches de la jeune femme, tes doigts subtilisent les billets entre ses doigts. petites coupures qui traînent ici ou là, que tu récupères dans de petites allées sombres. tu veux du fric facilement ? démerde-toi, va faire la pute, j'en sais rien. ça devrait être facile pour toi. tu lâches, railleurs, glissant les billets dans la poche de ton pantalon. tu n'es pas d'humeur à jouer au plus con avec arwen. clairement pas d'humeur ce soir.

l’avocat se rapprochait de toi pour venir te prendre les billets des mains, les rangeant dans sa poche comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit. tu voyais les dollars partir, s’effacer alors que tu en avais tellement besoin. tu le regardais alors qu’il te disait d’aller faire la pute pour te trouver de l’argent et tu affichais un petit rictus sur les lèvres. t’as déjà oublié notre accord ? je dis rien, et tu me files de la thune quand j’en ai besoin. tu trouvais ça plutôt juste, comme deal. tu savais beaucoup de choses, t’en savais trop même. tu savais que désormais, ta vie tenait entre ses doigts. ta vie tenait au fait qu’il était de bonne humeur ou non. un jour, il en aurait surement marre et il déciderait de te faire éliminer comme il l’avait déjà avec d’autres personnes auparavant. tu le regardais dans les yeux, et tu te rapprochais de lui, glissant tes doigts sur son torse doucement. j’ai besoin de deux cents balles, c’est trois fois rien pour toi. tu ajoutais en le regardant toujours. tu caressais son torse lentement et tu glissais ta main sur son bas-ventre, venait jouer avec la boucle de sa ceinture. deux cents balles léonard, et je te laisse tranquille. tu haussais les épaules, tu savais que ce qu’il haïssait par dessus tout, c’était ta présence. tu l’insupportais presque autant qu’il aimait te baiser quand il avait besoin. tes doigts glissaient sur sa peau, t’essayais de l’amadouer, ne serait-ce qu’un peu. entre léonard et toi, c’était sale. tu te souvenais même pas du moment où tu l’avais rencontré, du moment où ça avait basculé. ça avait commencé par une simple baise, puis t’avais vite compris qu’il avait du fric, alors t’en avais profité. et puis t’étais tombée sur cette scène surréaliste, comme issue d’un film. léonard debout au milieu de cette pièce, regardant un type se faire exécuter froidement par un de ses sbires. à partir de ce moment-là, votre jeu malsain à commencer. et depuis tu savais juste pas comment t’en sortir.

en soit, ce n'est pas quelques billets qui vont te manquer. loin de là. tu ne sais même pas combien il y a, dans cette foutue enveloppe, celle dans laquelle arwen vient de piocher un billet ou un autre. t’as déjà oublié notre accord ? je dis rien, et tu me files de la thune quand j’en ai besoin. tu arques un sourcil et un rire froid s'échappe de tes lèvres, tandis que tu observes la plus jeune en haussant les épaules. t'as trouvé ça toute seule, moi, j'ai d'accord avec personne. tu souffles pour le lui rappeler qui tient les reines, en réalité. il n'en va que de ta volonté si elle est encore de ce monde à l'heure actuelle. tu te doutes qu'elle manquerait de trop à sa famille ... ou peut-être pas. tu te pinces brièvement les lèvres, ne bougeant pas quand la blonde vient faire glisser ses doigts contre ton torse. j'ai besoin de deux cents balles, c'est trois fois rien pour toi. ça devrait aller vite sur les trottoirs. tu lâches comme pure provocation, tu fronces légèrement les sourcils quand ses mains atteignent la boucle de ta ceinture. deux cents balles léonard, et je te laisse tranquille. tu attrapes son poignet avec fermeté, l'éloignant de ton propre corps comme si c'était une chose plus que dégoûtante, alors que ses doigts ont déjà glissé contre ton corps, d'une manière ou d'une autre. tu l'observes un instant. qu'est-ce que tu peux bien foutre avec autant de fric hein ? tu lâches en la repoussant, l'éloignant de toi. tu t'avances dans la pièce pour venir refermer le tiroir dans lequel se trouve la fameuse enveloppe. tu soupires un peu et tu t'appuies contre le meuble en bois. non en fait, j'en ai rien à foutre. dégage. tu siffles d'une voix froide.  

léonard attrapait ton poignet fermement en te repoussant et tu te pinçais les lèvres. il te demandait alors ce que tu faisais avec autant de fric, rangeant l’enveloppe dans son bureau. il s’appuyait contre le meuble en bois noble et tu le regardais quand il ajoutait qu’il en avait rien à foutre. tu secouais la tête et tu venais t’asseoir sur le bureau. tu croisais les jambes en soupirant et tu haussais les épaules. si t’en as rien à foutre pourquoi tu me les donnes pas ? c’était deux cent balles tu savais pas en quoi ça le dérangeait. je te rembourserai. tu ajoutais. ça c’était un mensonge, et vous le saviez tous les deux. tu glissais ta main à nouveau sur lui, sur sa cuisse. t’étais prête à tout pour avoir ce fric. pour une robe, une putain de robe. mais c’était plus important que tu ne voulais bien l’admettre. acheter une simple robe, c’était le signe que tu pouvais t’en sortir, ne serait-ce qu’un peu. et ça voulait dire beaucoup. t’as raison je pourrais aller faire la pute quelque part mais il y a que toi qui me paye assez bien pour ça. tu continuais avec un petit rire, de ce genre de rire qu’il ne supportait pas, car il était trop désinvolte pour être sincère. ta main glissait encore sur sa cuisse et tu soupirais. je voulais m’acheter une robe… tu disais, en espérant l’amadouer. une simple robe, c’était pas quoi. rien d’illégal tu vois.. tu ajoutais en te pinçant les lèvres, continuant de le regarder de tes yeux de biche. t’avais un peu d’espoir que ça marche, si t’insistais trop, si tu devenais trop insupportable, peut-être qu’il craquerait simplement et te donnerait enfin le fric que tu réclamais.

si t'en as rien à foutre pour tu me les donnes pas. tu lèves les yeux au ciel, un soupir barre tes lèvres et tu viens t'appuyer contre ton bureau en bois massif, tes mains à plat contre la matière noble. je te rembourserais. tu l'observes un instant et tu laisses un rire s'échapper de ta gorge. et comment tu comptes faire ça ? tu demandes en l'observant. te rembourser ? alors qu'elle ne gagne pas un rond ? elle te fait rire, la gamine. tu fronces un peu les sourcils et tes doigts glissent dans tes cheveux. tu te mords l'intérieur de la joue et tu retiens un léger soupir. t’as raison je pourrais aller faire la pute quelque part mais il y a que toi qui me paye assez bien pour ça. tu fronces les sourcils face à son rire. celui qui te donne envie de la claquer. sa main glisse sur ta cuisse et tu fronces un peu les sourcils. j'te paye pas pour baiser arwen. tu reviens comme une chienne à chaque fois que t'en as envie. t'es pas une pute avec moi; t'es une salope. tu siffles en écartant violemment sa main de toi. regarde toi. tu pourrais être à genoux devant moi que je verrais pas la différence. tu lâches d'une voix froide. cette gamine, t'en a pas grand chose à foutre d'elle. et en même temps, elle sait beaucoup de choses qu'elle ne doit pas savoir. et tu devrais sans doute t'en débarrasser. mais elle t'amuse, par moments. pas cette fois. je voulais m’acheter une robe… rien d’illégal tu vois.. tu fronces les sourcils à ses mots. une robe à deux cents balles ? t'as pas d'autres priorités dans la vie ? tu marmonnes. cette fois, elle te désespère. vas t'faire foutre. t'auras pas de fric. tu siffles en relevant la tête vers la blonde. t'es pas d'humeur aujourd'hui.