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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 to be loved } america

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Message Sujet: to be loved } america    to be loved } america  Empty Ven 8 Juin - 13:05

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he never meant his "i love you"s more than when they were meant for her

y’a ce sentiment dérangeant que le monde risque de s’écrouler s’il est pas là pour le soutenir. à chaque fois qu’il passe la porte de l’appartement pour le quitter, rex se dit qu’en rentrant, il trouvera sa primrose en catastrophe et l’univers sur le point de disparaître. c’est le complexe du héro, l’envie de faire bien, de toujours se la jouer grand sauveur. ou alors c’est juste l’amour inconditionnel qui coule dans ses veines, qui rougit son sang et cette foutue voie du cœur qu’il ne peut que suivre partout où elle le mène et jamais dans des endroits biens. il n’a qu’un centre de gravité dans sa vie, rex. un noyau au bordel qui lui tourne autour, une raison de faire tout ce qu’il aurait raison de ne pas faire : le pivot de son monde a les yeux noirs colère et lui fait tout le temps la tête. il la comprend un peu, il suppose. sa rébellion est puérile, peut-être, mais infondée, jamais. c’est qu’il ne devrait pas avoir à se la jouer inspecteur de police avec elle, rex. il ne devrait pas avoir à la fliquer pour qu’elle rentre à l’heure, à s’assurer qu’elle fait ses devoirs. non, il ne devrait pas avoir à jouer le rôle de père, rex. c’est rien que son grand frère, rex. dans le fond, c’est un gamin aussi, rex. quand elle fait le mur pour aller danser à s’y briser le cœur, il devrait être celui qui ment aux parents en disant qu’elle dort tranquillement dans son lit. il devrait celui qui paie pour sa première bouteille plutôt que celui qui la lui confisque. il devait et pourrait être plein de choses pour elle. il l’a juré sur sa vie, sur ses veines et sur sa reine de mère, y’a rien qu’il ne ferait pas pour elle. il crèverait un mec sur son putain de perron pour elle. alors quand elle lui fait la guerre, évidemment, ça ripe à travers lui et c’est pire qu’une balle. mais s’il faut qu’elle le déteste pour qu’elle ne finisse pas comme lui, il se dit que c’est bien peu cher payé pour lui offrir une vie. TOC. TOC. une main qui donne deux coups sur la porte, l’autre qui tient un prétexte pour se battre : sur un papier, des numéros gribouillés et des notes incroyablement basses. « prim, je peux entrer? » il pousse la porte, c’est comme un autre monde. rex ne vient jamais ici. pas depuis que leur mère a foutu le camp pour retourner vivre une vie de misère dans les caraïbes. avant quand ils étaient plus petits, tout était différemment. et dorénavant, même si en surface rien n’a changé ; même si les objets sont toujours à leur place et que les fenêtrent résistent toujours autant quand on les ferme, l’évolution est palpable et pourtant si peu plaisante. « j’ai reçu ton relevé de notes du semestre. » c’est tout ce qu’il lui dit avant de s’assoir sur son lit. il n’aime pas lui faire la morale, mais ça fait parti des choses à faire quand on élève un enfant. car peu importe ô combien elle grandit, peu importe la hauteur de ses talons, la dureté de son regard, dans les yeux de rex, primrose reste cette gamine un jour déposée dans sa vie, comme une plume entre ses doigts. et il sait que s’il referme la main, s’il bouge trop brusquement, si même il respire trop fort, la plume finira par s’envoler. « partie comme ça, ça risque d’être difficile de rattraper ton année. pourtant, à chaque fois que je demande, tu me dis que tu bosses bien, que tu te pointes à tous les cours. » il parle sans méchanceté, sans reproches, avec presque trop de douceur même. l’habitude la prendre avec des pincettes, de manier sa sœur avec des gants pour éviter sa peau corrosive. « si t’as besoin de soutien, je pourrais te payer des cours. » il ment. réalistiquement, il n’a pas les moyens de lui offrir un professeur particulier. mais si elle le demande, il trouvera l’argent. si elle le demande, il braquera une banque, s’il le faut. tout ce qu’elle demande et quand bien même impossible, il se hâte de lui offrir. parce qu’à ses yeux, elle ne mérite que la totalité du monde étalée à ses pieds.
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Ven 8 Juin - 16:18

génération réseaux sociaux, le nez dans le téléphone, primrose passe mille fois plus de temps à taper sur son clavier tactile qu'à réviser ses cours. quatre minutes et trois sms plus tard, elle s'empresse de se changer. tromper l'ennui en retrouvant des amies qui n'en sont pas toujours, trouver de quoi passer le temps, tout plutôt que de rester seule en tête-à-tête avec des fiches révisions piquées à une voisine de cours qu'elle n'a jamais vraiment côtoyé. partir aussi, avant le retour de rex, comme une vieille habitude pour ne pas avoir à l'entendre demander où elle va, avec qui, quand elle rentre. pour ne pas mentir, surtout ou pire, balancer la vérité avec l'air de s'en foutre. le blesser sans le vouloir - ou en le voulant peut-être un peu - parce qu'elle bouillonne de cette rage qu'elle ne parvient pas à endiguer, le feu dans ses veines qui se diffuse dans tout son corps, jusqu'à sa langue amère qui ne sait plus être assez douce. Mais c'est de la glace dans son corps quand les coups frappés résonnent, réaction épidermique d'un corps en paradoxe de son esprit qui voudrait avoir l'innocence de se ruer encore dans ses bras. « j'allais sortir. » elle se pare d'un éternel faciès hostile qui ne tient pas vraiment la route pour l'instant, presque déstabilisée de le voir là, dans son antre, cet endroit où il entre si peu désormais, comme une frontière entre leurs deux mondes. rien de plus qu'un énième signe du gouffre qui les sépare si souvent quand ils se voudraient si proche. sa faute à elle, surtout. elle le sait prim, pour toutes ces fois ou elle le repousse violemment, ou elle défie une autorité qu'elle ne veut pas admettre, où elle attend le jour où il laissera rien d'autre qu'un mot lui aussi. elle attend ça depuis six ans. « et ? » le ton défiant, insolent. elle ne sait plus s'exprimer que comme ça, l'agressivité aux bords des lèvres alors que tout à l'intérieur remue de tristesse. Elle sent poindre la honte, rongeant ses veines, pour toutes les erreurs qu'elle commet sans jamais les regretter à part quand rex pose les yeux sur elle. Et quand le couperet tombe elle voudrait s'excuser déjà, déverser tout le chaos qui fait rage dans son crâne. Tout vider de l'intérieur pour repartir à zéro, sur les bases d'autrefois ou rex n'avait pas à s'épuiser pour veiller sur elle, ou elle n'avait besoin de rien d'autre que se faufiler entre les bras d'un aîné pour se sentir mieux. Elle voudrait que ce ne soit pas à rex de se préoccuper de ça, emprunter ce ton calme mais paternaliste, le bulletin dans les mains comme le ferait un parent. des parents qu'elle n'a pas, un père que rex sera jamais et parfois, elle sait plus si elle en veut a rex d'avoir accepté de jouer ce rôle ou à tous ceux qui sont partis, ne laissant que lui pour s'en occuper. « je bosse bien ok ? laisse tomber rex, j'ai pas eu les sujets que j'avais le mieux bossé c'est pas si grave. » son air détaché se veut convainquant mais la raideur de ses épaules qu'elle hausse avec si peu de conviction trahie l'inquiétude. celle, si dérisoire, de louper son année, et l'autre, mille fois plus importante, de décevoir rex. parce que c'est bien pour lui qu'elle fait tout ça, tenter d'être à la hauteur, trouver sa voie, étudier, être diplômée puis travailler. elle essaye, souvent, de suivre le plan, s'accroche aux rêves qu'il a pour elle comme le signe d'un amour qu'elle s'entête pourtant à vouloir gâcher. « j'ai pas besoin que tu dépenses ta thune pour ça. » elle se fait agressive parce qu'elle ne parvient pas à exprimer sa réelle inquiétude, qu'il ajoute encore sur ses épaules une charge qu'il finira par regretter, qu'il paye pour quelque chose qui ne l'intéresse même pas. elle a les mots sur le bord des lèvres qu'elle ravale violemment, une boule dans sa gorge et les ongles dans la paume. « je vais gérer, ok ? c'est que des chiffres sur un bout de papier, ça veut rien dire rex. » menteuse. « tu le saurais si t'avais fait des études. » y a un goût d'hémoglobine dans sa bouche, lèvre ouverte par son coup de dent. désolée avant même d'avoir achevé sa phrase d'oser un coup aussi bas. Avale un goût métallique de sang et de regrets, emportant avec lui tout ce qu'elle devrait dire. pardon et merci. pour tout ce qu'il fait, pour tout ce qu'il est, pour l'aimer encore, puisqu'il est le seul. pardon de pas être a la hauteur alors qu'il l'est toujours pour deux. S'excuser d'être ce fardeau qu'il nommera jamais comme telle mais qui n'est pas moins que ça. un jour, surtout, savoir calmer l'acidité de ses mots pour lui dire à quel point elle l'aime, bien plus fort que ce qu'il peut imaginer.
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Lun 11 Juin - 13:32

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une hostilité familière, et sur ce visage qui tend par quelques traits sur le sien, une colère sans retour. rex la regarde. sa primrose adorée. celle qui fait tourner le monde. et dans ses yeux perle comme une sensation de tristesse. devant lui, la personnification de son échec en tant que frère, en tant que tuteur et sous certains égards, en tant que père. il se demande parfois si elle le déteste vraiment ; si cette rage qui fait luire ses crocs du sang qu’elle fait jaillir de ses mots acides lui est à lui, toute entière réservée. il voudrait la comprendre, lui épargner sa misère. parce qu’il sait que tout ce qu’elle est aujourd’hui n’est que le résultat d’évènements qu’elle n’a pas pu contrôler. et sans vraiment pouvoir placer avec précision toutes les fois où il a échoué dans son éducation, il reste incapable de faire de même avec toutes les fois où il a réussi. l’insolence de la voix de prim, ses relevés de têtes impétueux ne sont qu’autant de rappel du gouffre qui les sépare. il suffirait d’un saut, d’un simple bond en avant pour les réparer ou les détruire pour toujours. et si c’est vrai qu’il aime cette enfant qui le maudit plus, même, que l’air qui le maintient en vie, rex n’aura jamais l’audace de tenter de traverser le fossé america au risque de la perdre, même pour le bénéfice de la récupérer. alors tous les deux, prisonniers de leur propre peur qui les paralyse, ils restent coincés dans cette dynamique dysfonctionnelle comme deux mains tendues qui se hâtent, qui se ruent l’une vers l’autre ; sans jamais s’apercevoir, se toucher, se tenir. « t’en es certaine? tu peux me le dire si t’as du mal. c’est pas grave. » non, en effet. grave, ça ne l’est jamais. pas avec elle. rentrer à des heures perdues la nuit. c’est pas grave, primrose. traîner avec des gens infréquentables. c’est pas grave, primrose. le défier, le haïr, peut-être maudire son nom. c’est pas grave, primrose. ne t’en fais pas, primrose. the mess is mine, primrose. que pourrait-il lui dire d’autre ? tentatives par milliers de résister à ses caprices, de la préserver d’elle-même et de toute l’horreur qui l’entoure mais autant de piqûres de rappel, comme un marteau dans la poitrine, qu’il n’est pas son père. il n’a aucune idée de ce qu’il fait avec elle, d’où il va et à chaque fois qu’elle le regarde comme si tout était de sa faute, forcément, il se perd. « ça ne sera jamais que quelques centaines de dollars par an. rien que je puisse pas couvrir. » c’est qu’il lui dit dans un sourire mensonger lorsqu’elle refuse catégoriquement la simple idée du soutien. il sait qu’elle s’inquiète pour l’argent. comment ne pourrait-elle pas? c’est tout ce dont elle a manqué toute son enfance. sa vie, leur vie n’est qu’un tragique récit de quête au moindre cents, à courir après le prochain repas, à combler les trous dans les vêtements avec encore plus de trous. « de toute façon, l’argent que je gagne, il est pour toi. » il ne ment pas cette fois-ci. regarde, cette vie, ce cœur, tout ce que j’ai, c’est pour toi. son existence entière dédiée à rendre celle de sa sœur supportable. peut-être comme une lettre d’excuse. lui demander pardon pour avoir connu son père et pas elle ; pour n’avoir su retenir sa mère ; pour ne pas l’avoir protéger mieux de la férocité de l’infortune. lui demander pardon, même si elle a tort. enfonce sa main dans sa poitrine et en ressort, encore battant, son cœur qu’il lui offre. Et qu’elle s’empresse aussi tôt de lacérer. si t’avais fait des études. rex encaisse comme un crochet du droit en plein visage. du sang lui remplit la bouche, il l’avale plutôt que de le montrer. se dit que même pour elle, c’est un coup bas et pourtant, inapte de lui en vouloir, ne serait-ce qu’un tout petit peu. s’adosse au mur, tout près de la porte, comme s’il voulait se garder une option de sortie. une préparation à une guerre qu’il sait inévitable tout en en priant pour la paix. « t’as raison. moi j’en ai pas fait des études et maintenant je bosse comme videur. c’est pas vraiment la vie idéale. » c’est pas faute d’avoir voulu s’y jeter dans les livres, pourtant. amoureux de l’école dès l’enfance, c’était le seul endroit où le sort n’osait pas s’acharner. toujours premier de la classe pour faire sourire sa maman. jamais en retard, jamais absent. fin de la partie dès la fin du secondaire néanmoins. lorsqu’il a fallu faire un choix entre son propre futur et le présent des deux femmes qu’il aimait. rex, à inlassablement faire passer les autres avant lui, comme si le concept même d’un peu d’égoïsme occasionnel pourrait le tuer. « rosie… » et ça sonne faux comme une désharmonie de violons. le surnom qu’il lui donnait avant que le ciel ne leur tombe sur la tête. prim, c’était pour les autres. rosie, c’était juste entre eux. un sobriquet rempli de douceur pour la gamine qui n’était qu’amour et tendresse. mais aujourd’hui prononcé comme un simulacre du temps d’avant, une pathétique tentative de se parer de l’orage, rosie a perdu de sa saveur. « je suis pas venu pour me battre, d’accord ? » poser les armes avant même de se jeter la tranchée. c’est l’abandon avant le début ; les excuses d’abord, les actions ensuite. « je veux juste le mieux pour toi. je sais à quel point les études sont importantes justement parce que j’ai pas eu l’opportunité d’en faire. » des mots prononcés comme un héritage qu’il lui jette sur la dos. ce que je n’ai pas fait, c’est à toi de le faire. inconscient dans sa volonté de vivre à travers elle, rex l’encourage dans une voie qui peut-être ne lui convient juste pas. « je voudrais pas que tu termines comme moi. » lui, plongé jusqu’au cou dans les dettes, dans les emmerdes et même dans l’illégalité. lui, qui jauge chacune de ses actions jusqu’au moindre battement de cils par leur effet sur prim. lui, vingt-sept ans d’âge, quarante ans de vie.
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Mar 12 Juin - 11:08

sa vérité sur le bord de ses lèvres, une expiration invisible qu'il ne perçoit pas. un fond de clarté dans ses yeux qui l'appelle, elle voudrait qu'il parvienne à voir sans qu'elle ai à expliquer quoique ce soit. qu'il perçoive la profondeur de son chaos intérieur puisque les mots sont trop difficiles à extérioriser, traduis dans un langage de colère qui bousille le noyau de sincérité. « arrête, j'te dis que ça va putain. » acculée, proie coincée sous les yeux perçants d'un aigle prêt à plonger et cette culpabilité qui la ronge de le voir si soucieux de sa réussite quand elle s'en soucie si peu. l'aveu de son échec coincé dans sa gorge, si prompt à défier ses règles et ses attentes pourtant si lâche quand il s'agit de lui ouvrir son coeur. cette peur qui transcende le reste de son âme, crainte de voir l'éclat de déception dans le fond de sa pupille. pire encore, de faire ce pas de trop qui le rendra las de s'épuiser à l'éducation d'une cause désespéré, oppressée par le poids d'un monde qu'on lui a fait porter de force, la main sur la porte de sortie, prêt à retrouver une liberté oubliée depuis longtemps. mais tout son corps à elle repose sur le sien, tout ce qu'elle a survie à la force de sa volonté. rex comme le pilier de son existence dont elle teste sans cesse le maintient, prête à s'effondrer s'il déserte. tout ce qu'il reste à prim tient dans son champ de vision, dans la clarté d'un regard qui le sonde et voudrait l'atteindre. le seul être qu'elle passe son temps à décevoir en voulant faire sa fierté. c'est pour toi. le myocarde qui se gonfle, prêt à explosé. c'est tout le problème, ça devrait pas être à lui de le faire. il devrait être dans le rouge tous les mois à force de se faire plaisir, acheter les dernières basket a deux cent dollars dont il rêvait, payer un restau à une fille sur qui il craque, dépenser toutes ses thunes en clopes et en weed, typique de ces gosses qui n'ont que ça a foutre. mais y a toujours eu d'autres choses pour rex, le loyer, la bouffe, les études de prim, un monde entier pour elle, une vie sur un plateau qu'elle rechigne à approcher. « j'ai dis non, ok ? tu crois que je peux pas m'en sortir c'est ça ? je vais bosser, j'ai pas besoin de ta thune, j'ai besoin de personne. » sauf de toi. tout le temps. elle parlait seulement du soutien scolaire mais elle a pas la force de rouvrir la bouche pour reformuler ses propos, l'égoïsme de préférer croire qu'il comprendra plutôt que de voir la dague qu'elle lance à l'aveugle droit sur lui. se complaît dans la certitude que rex doit savoir au fond de lui qu'il est tout ce dont primrose a besoin, le point d'ancrage, le phare. son étoile du nord, qu'elle n'a jamais cessé de suivre même lorsqu'elle semble chavirer, l'oeil toujours posé sur lui, son coeur amarré au sien pour ne jamais le perdre de vue ni de vie. « on aura jamais une vie idéale, même si t'étais médecin. » tranchante. intransigeante. aucune rédemption, pas de lumière. le pied de grue devant une porte de nightclub ou une blouse blanche prim voit pas ce que ça change. y aura toujours ce même abysse dans leurs vies, ce trou dans le myocarde laissé par ceux qui s'en vont, qui ne laissent qu'eux. l'abandon en gène prédominant et rex qui passerait encore sa vie à se crever pour faire vivre leur famille estropiée. Tout l'or du monde donnerait pas l'éclat suffisant à la famille dont elle rêve, celle qui n'existera jamais, celle au goût déjà oublié depuis longtemps. comment rex peut ne pas le voir ? se contenter de si peu quand ils auraient pu tout avoir ? elle exècre du fond de son âme cette sérénité qui l'habite, délesté de toute rage face à ceux qui ne sont plus là, lui qui a pourtant savouré plus longtemps le bonheur d'être fils avant d'être rendu père d'une fille qui n'est pas la sienne. elle voudrait fouiller ses tripes et trouver sa douleur, nichée quelque part derrières les entrailles solides qui masquent les blessures, trouver sa peine en miroir de la sienne parce qu'il doit bien voir, lui aussi, que cette vie c'est pas celle qu'ils auraient dû avoir. que, dans le fond, il doit bien rêver mieux que de se crever à vivre, à veiller sur elle, tant de responsabilité à l'aube d'une majorité qu'il n'a sans doute pas pu savourer. réveille toi., ça hurle dans ses pupilles mais rex n'entend rien, supportera tout le chaos pour offrir un peu de soleil. et sans doute qu'elle lui en veut d'être si grand quand elle se sent si minuscule. d'être tout, pour elle du moins, quand elle avait encore tant d'amour à donner, pour ceux qui n'en ont jamais voulu. et elle s'effondre de l'intérieur, un édifice qui craque de façon sinistre, s'écroule pour ne laisser qu'un nuage de fumée quand tout au dehors se raidit. la mélodie d'un vieux surnom, doux à son coeur mais grinçant à son oreille, des ongles sur un tableau noir, une berceuse à l'âme. le calme de rex est comme un mur, ses poings enragés qui cognent sans jamais atteindre et les phalanges qui s'écorchent, c'est pas le sang qui coule mais tout le reste. la peine, l'amour, la honte. « peut-être que c'est toi qui devrait retourner sur les bancs de la fac alors, ça a toujours plus été ton truc que le mien. » voix enrouée, oppressée par tout ce qu'il attend d'elle, espère pour elle. tous ces rêves qu'il n'a pas pu atteindre, légué comme un fardeau sur ses épaules. « j'aurais qu'a bossé, on échangera les rôles. » aucune illusion dans son idée folle, si elle tend déjà vers le travail plus que l'étude elle sait que rex l'acceptera jamais, égoïste dans son devoir, qui ne partage aucune responsabilité. Garde jalousement le poids d'une parentalité forcée, jouant ses cartes en oubliant presque toutes celles qu'il a laissé de côté pour elle. « je vois pas ce qu'il y a de mal à être comme toi, rex. » l'aveu a demi-mot murmuré comme un secret, espérant que de l'autre côté de la chambre il n'en saisisse pas le sens. depuis combien de temps elle n'a pas dit autre chose qu'une phrase acide, brûlant sa chair de l'intérieur ? presque honteuse de laisser échapper ce qui lui semble pourtant si évident. il est tout ce qu'elle voudrait être. solide et fiable, aimant et  dévoué. dans son monde fait de fantômes, rex est le tangible, le palpable. il est la meilleure part de son existence, la plus belle. et s'il passe son temps à rêver mieux pour elle, elle rêverait pas mieux que d'être seulement le quart de ce qu'il est.
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Sam 16 Juin - 19:43

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arrête, j'te dis que ça va putain. il se sent faible face à ses mots rasoirs. écartelé entre ce qu’il devrait faire et la peur maladive de la voir s’enfuir. il ne sait comment la retenir. ce qu’elle ne lui dit pas, il ne peut pas le deviner. comment savoir ce qu’elle abrite dans son cœur qu’il sait pourtant énorme, justement parce qu’ils ont le même. les myocardes qui s’enlacent et qui ne sont jamais quittés comme deux jumeaux d’un paternel différent, élevés par la même voix et jamais l’un sans l’autre. et malgré tout l’amour, cet amour qui se tait quand on voudrait qu’il hurle, qui se cache et s’abrite dans le creux d’acerbes blessures, malgré tout ce qui pourrait les rapprocher, ce qui les sépare est bien trop grand encore. j’ai besoin de personne. rex reste un instant silencieux, persuadé que ses paroles seraient, de toute façon, couvertes par le bruit de son cœur qui se brise. « ne dis pas ça… » supplication faiblarde lancée dans le souffle presque inaudible d’un murmure. s’il te plait, ne dis pas que tu n’as pas besoin de moi. car sa vie à lui n’a de sens que si elle le cherche dans l’obscurité comme un phare pour éclairer ses jours. n’est rex que parce qu’elle est primrose. n’est rien quand elle le rejette. un frère avant d’être un individu, à elle avant d’être à n’importe qui d’autre. le sien avant tout. son oxygène, il le trouve dans l’air qu’elle respire. ne se définit que par elle, par peur de ne pas valoir grande chose à lui tout seul. elle est tout ce qu’il a. sa vie pour la sienne, un serment à l’infini. alors dans son mutisme, il lui hurle ne de pas le repousser. avec un regard, comme des pleurs, strident comme un s.o.s que l’on n’entend pas, il lui promet le monde ; et plus encore pour un simple sourire. si tu n’es pas là, qu’est-ce qu’il me reste ? et c’est vrai, qu’est-ce qu’il leur reste à eux, les enfants de la malchance ? abandon comme tradition et la vie de rêve qui leur file sous le nez. c’est ce que prim crache de ce ton qui ne pardonne pas. ce qui leur manque ne saurait être comblé par un diplôme accroché au mur ou un salaire à douze chiffres. ce qui les abîme et les menotte n’a pas de prix, pas de visage, pas de nom, pas de cou à enserrer jusqu’à ce qu’il s’évapore. c’est l’absence : intangible, omniprésente et douloureuse. elle maudit leur nom et les condamne à l’errance dans le cadre bancal d’un portrait familial qui ne tient plus droit, qui n’a jamais tenu. « je sais bien mais… » mais quoi ? ce monde ne laisse pas de seconde chance. ceux qui partent ne reviennent pas et chaque promesse de meilleurs jours s’effritent comme des mensonges dans la bouche. les cendres des disparus brûlent encore après des années et bien qu’on en soit terriblement conscient, on continue de s’essayer à toucher les flammes, voire si ça fait encore mal. news flash : ça fait toujours mal. et puis alors on tente quand même de se reconstruire, sinon pour soi, pour ceux qu’on aime. ne surtout pas céder à la haine, c’est ce que rex s’est promis. se voulant rassurant dans sa façade de plénitude, il ne souffre pas moins. se tait sur la véritable nature de ses sentiments, sans vraiment savoir pourquoi. mentir à sa petite sœur, qui n’a plus rien d’une enfant, pour la préserver, sans doute. mais ça ne marche pas. toutes ces mesures visant à lui fermer les yeux n’ont su qu’attiser sa tristesse-désespoir et la muer en rage. « je suis désolé. » c’est tout ce qu’il trouve à dire. des excuses comme une vérité immuable dans le temps. il ne ment jamais quand il lui demande pardon. accablé de la voir passer à côté de cette vie idéale et persuadé que ça ne peut être que de sa faute. des ″si″ et des ″peut-être″ qui lui bouffent l’âme et le dévorent tout entier. je suis désolée primrose, je voudrais tant que tu sois heureuse. rex, l’esclave de ses moindres haussements de sourcil, se surprend lui-même lorsqu’il ne s’arrache pas les cheveux à l’entente de ce qui, dans cette maison, est profanation : primrose voudrait arrêter les études et travailler à son tour. pire même, le remplacer. chaque fibre de son corps s’y oppose. elle ne subira pas ce que, lui, endure. elle est encore si jeune, à des années encore de s’encombrer des problèmes d’adultes. et pourtant, quelque part en son for intérieur, une voix cède. c’est la rigidité qui s’effondre à défaut de savoir quoi faire. les chemins battus sont barrés de boue et dans la lutte des désirs de l’un contre les volontés de l’autre, toutes parties s’enlisent. « est-ce que ça te rendrait heureuse? » question prononcée à demi-mot, déjà honteux d’envisager cette possibilité. fatigué de se battre pour n’aboutir que sur des matchs nuls, rex s’aventure sur la terre glissante des compromis. fait un pas maladroit vers prim et lui tend sa main, espérant qu’elle ne crache pas dessus, qu’elle ne morde pas. « il est hors de question que je te laisse travailler à ma place, mais si la fac te convient pas, peut-être qu’il y autre chose que tu voudrais faire? une passion que tu voudrais poursuivre? » sait-il seulement ce qu’elle aime? probablement pas. il ne la voit vraiment que comme un souvenir de cette petite fille pour laquelle il avait failli mourir d’amour le jour où leurs regards s’étaient croisés pour la première fois. incapable de la comprendre parce qu’incapable d’accepter que celle qui était n’est plus. s’accroche au passé avec une fermeté ridicule et qui pourtant s’ignore. la volonté de bien faire pave droit le chemin vers l’enfer. je vois pas ce qu'il y a de mal à être comme toi, rex. relève la tête, comme si elle l’eut frappé, certainement pris au dépourvu. les éclaboussures de curare ne tâchent plus. il n’avait plus le souvenir de cette douceur. appelé à elle, guidé par son cœur qui ne demande que le sien, il se décolle du mur, s’éloigne de la porte et se jette à pieds joints dans cette chambre gardée de lui comme un secret. dans un geste, longtemps abandonné, mais jamais oublié, rex prend primrose dans ses bras comme il le faisait si souvent autrefois. la serre contre lui comme si cela pouvait servir à la protéger du monde, comme si cet instant allait durer toujours, comme si la simple force de son étreinte pouvait recoller tous les morceaux de leur psychique brisée. « pourquoi être comme moi quand tu pourrais être tellement plus? je ne suis pas grand-chose, rosie tu sais. je prétends savoir ce que je fais, où je vais, mais la vérité c’est que j’en ai aucune idée. j’improvise. je ne serai jamais plus que ce que je suis maintenant. » les cartes posées sur la table, le sac se vide. être fort sans jamais faiblir et à s’en casser le dos mais lui montrer aussi qu’il n’est que rex. loin de ce grand-frère qui jamais ne flanche jamais, qui garde toujours la tête haute, à relever la barre america lorsqu’elle devient trop lourde pour deux. lui avouer, par honnêteté ou désespoir, que l’admirer c’est se condamner à finir comme lui. une perspective sans avenir, un futur flou qui s’arrête au bout de la ligne. « alors que toi, tu peux être ce que tu veux. tu pourrais avoir une vie différente. peut-être pas idéale, mais mieux. tu pourrais tellement faire tellement mieux, rosie. » c’est ce qu’il lui dit lorsque des centaines d’autres mots périssent inavoués sur sa langue. tu n’es pas le résultat de la négligence d’un père ou de l’abandon d’une mère. tu ne te résumes pas à ce que tu n’as jamais reçu. l’absence n’a pas fait de toi ce que tu es. tu n’es pas ce que je suis, non plus. toi, tu pourrais vraiment y arriver. tu pourrais faire mentir le sort et sortir une bonne fois pour toute de ce cycle de misère. toi, primrose america, tu pourrais être la première à ne plus être la dernière. et quand tout ce qu’il voudrait vraiment lui dire reste coincé dans sa gorge, il se contente de cette phrase comme un psaume répété pour lui porter chance. « je veux juste que tu sois heureuse. »
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Mar 19 Juin - 14:10

Les poings se serrent, rattrapant le vide de ses mots pourtant déjà envolés jusqu'à lui. punaisé à son cœur. Trop tard pour s'excuser, trop tard pour les ravaler. si rex est si prompt à dire pardon, sur prim les excuses ont l'effet d'un acide qui lui brûle l'œsophage qu'elle se force à ravaler avec douleur. Mais de toutes ses forces elle le lui dit, elle le lui crie. Du fond de ses yeux sombres elle voudrait lui montrer l'étendue de son amour, qu'il perçoive a quel point, si elle a bien besoin de quelqu'un, c'est de lui. uniquement de lui. exprimer tout ce qu'elle ne sait jamais dire correctement, expliquer que si elle ne lui ouvre pas son cœur c'est quand même lui qui le tient entre ses mains depuis toujours. Que les battements qui palpitent à l'intérieur ne sont que pour lui, que la seule chose qu'elle sait faire dans la vie c'est l'aimer. Même si elle le fait souvent de travers. je suis désolé « non, arrête. » elle expire bruyamment, souffle douloureux venu droit de son myocarde, les yeux clôt. c'est pire encore, cette abnégation, cette échine courbée devant elle quand il devrait être droit, si fier de tout ce qu'il a accompli. De ce qu'il accomplira encore, parce que prim sait qu'il ne cessera jamais d'être grand. Ses excuses sont autant de plaies qui s'ouvrent à nouveaux, sa tête qui se secoue de gauche a droite. « t'as pas à t'excuser, toi. » parce que prim n'attend d'accorder pardon qu'à ceux qui ne le lui demanderont jamais. d'une mère se faisant vagabonde, disparue à jamais. d'un père-fantôme qui ne connaît rien d'elle. la force de se pardonner elle-même de n'être jamais assez pour les faire rester. pire encore, demander pardon à rex, un jour, pour toutes les fautes commises qu'il lui a pourtant sûrement déjà pardonné. Quand elle se sentira la force de le regarder dans le fond des yeux et d'avouer qu'elle n'a pas été à sa hauteur convaincue de se battre vainement. quand elle cessera de craindre de le perdre. est-ce que ça te rendrait heureuse? sans doute que non, mais qu'est-ce qu'il la rendrait heureuse ? prim court après un million de rêves dont elle discerne à peine les contours, ou pire, ceux qui resteront à jamais irréalisable. Elle s'imagine un million d'issus qui mènent toujours à ce vide au fond d'elle qu'aucune joie ne pourra jamais éclipser. L'impression tenace que le monde ne sera fait que de cette couleur grise et déprimante, ni noir ni blanc. fade, simplement. Parce que le bonheur, elle n'a pas encore trouvé moyen de le vivre autrement que dans les bras de rex, ceux-là même qu'elle haït parfois parce qu'ils sont tout ce qu'il lui reste quand elle voudrait tant. s'en veut souvent de se sentir capable de ne se contenter que de ça, que de lui, quand ils mériteraient tellement plus. Assez lucide aussi, pour savoir qu'elle ne pourra pas passer sa vie nichée entre ses bras, même si elle en rêve, même si elle exècre déjà tous ceux qui voudraient l'en empêcher. « si je le savais. » presque désolée de ne pas pouvoir lui dire qu'elle l'est vraiment, mentir, juste un peu, pour le rassurer. Établir un plan en dix étapes pour atteindre le bonheur comme ses livres de développement personnel auxquels elle ne croit pas. lui dire qu'il suffit. même si c'est vrai, même si c'est parfois faux. « j'voudrais... » un soupir comme un poids qui oppresse sa poitrine, embourbe les mots dans sa bouche, la langue devient lourde quand son regard se pose sur lui. Elle se sent en équilibre sur le fil ténu qui le relie à lui, capable de basculer d'un côté ou de l'autre, dans ses bras ou dans le vide. Des mots et des désirs qu'elle craint de prononcer comme s'ils étaient blasphème, appeurée à l'idée qu'ils deviennent une bonne raison de les séparer définitivement. De voir rex poser les armes, fatigué de se battre pour prim quand elle se laisse couler. « je sais pas ce que je veux rex, j'suis désolée. » désolée le dire enfin, pour presque rien. pour le moins important, désolée d'être trop jeune pour savoir quoi choisir. « j'voudrais pouvoir enlever un peu du poids qui pèse sur tes épaules, j'voudrais avoir un diplôme que t'espère tant pour moi mais j'voudrais aussi rapporter de l'argent, là tout de suite, pas dans cinq ans, pour que t'ai pas à te crever pour moi. et surtout … surtout, je voudrais que tu sois fier de moi. » mais je sais pas comment faire. J'ai jamais su, peut-être que j'saurais jamais. Je fais tout de travers en essayant de te plaire. incapable de le regarder dans les yeux maintenant, fausse adulte de vingt ans elle n'est soudain rien de plus que la gamine de quatorze qu'il a dû prendre sous son aile, petite apeurée qui cherche l'absolution dans les mots d'un frère qui ne voit pourtant pas combien elle s'est foiré. La faute à ses mensonges teintés de bonnes intentions qui n'ont que davantage creusé la faille qui les séparaient déjà. Ce vide immense, à l'image de celui qui vit en prim, qui se comble soudain par les bras de rex qui l'entoure comme un cadeau inespéré. Une seconde de flottement sous la surprise avant que ses bras s'accrochent à son corps avec l'énergie du désespoir. L'envie de se fondre en lui, ne plus être prim, ne plus être colère, désespoir, solitude. n'être personne sinon sa sœur puisque la seule chose qu'elle sait en ce monde c'est que ce rôle lui tient à cœur. Oublier dans l'odeur familière de son étreinte tout ce qui blesse, ceux qui blessent. Ne restez qu'eux, dans le cocon éphémère au goût de paradis qui lui laisse croire un instant que tout ira mieux. tant qu'il est là. et ses mots brisent un peu plus les fragments de son cœur, blessée de l'entendre se réduire à si peu, je ne suis pas grand chose. elle voudrait crier : « menteur », regarde ce que t'es. Un soleil. Un univers entier. Le mien au mois. Tout mon monde brodé à partir de toi. si peu pour n'importe qui mais tout, absolument tout pour moi. « mais t'es déjà tellement. » tellement mieux que n'importe qui. ça la fait sourire, d'un sourire triste qui lui donnerait presque envie de pleurer parce que rex verra jamais tout ce qu'elle voit, elle. persuadé qu'il est si peu, incapable de voir tout ce qu'il a accompli. Elle pourrait disserter des heures sur la personne incroyable qu'il est devenu, chanceuse d'avoir eu le droit à son héros personnel. Toutes les histoires qu'on raconte aux enfants le soir ne valent rien en comparaison de ce qu'il est pour elle. « tu crois que ça m'suffit pas ? J'ai pas besoin de plus que ça. C'est pas la vie de rêve mais on est pas nés dans la bonne histoire pour ça. ce que tu me donnes ça me va. Je sais que j'en donne pas toujours l'air mais ça me va. » et ce sera jamais un mensonge que d'avouer que sa vie avec rex lui convient, parce qu'elle n'aurait jamais pu rêver mieux qu'un monde où il est là pour elle. Ce qu'elle haït si fort, c'est pas leur existence maintenant mais tout le champ des possibles qu'on lui a retiré sans demander son – leur – avis. C'est d'avoir eu vingt-et-un et de devoir, sans qu'on lui demande, s'occuper d'une sœur. D'avoir eu quatorze ans et perdre ses repères. je voudrais juste que tu sois heureuse. le goût amer de ses larmes silencieuses ont remplacé l'acidité de sa colère, dépossédé de sa rage prim n'est plus que l'enfant laissée dans le fond de son esprit y a longtemps, dévoilée au regard bienveillant de rex qui ne sait que la comprendre, même quand elle n'y parvient pas elle-même. elle voudrait l'être aussi, surtout, elle voudrait l'être avec lui. elle voudrait qu'il le soit aussi. « et toi ? » murmure au creux d'un cocon formé par ses bras, dans le secret d'une oreille. Une question qu'elle n'a jamais osé poser prim, trop craintive à l'idée de savoir que lui aussi attend mieux, attend plus. Que lui non plus, ça ne lui suffit pas. Coincé dans ce paradoxe où elle voudrait que ses peurs à lui soient le reflet des siennes et la crainte de sombrer s'il s'avère qu'il n'est pas aussi solide qu'elle se l'imaginait. « j'ai besoin que tu sois heureux aussi. » dans le fond peut-être n'a-t-elle besoin que de ça, conscience trop accrue de tout ce qu'il lui offre sans jamais rien prendre. De tout ce que ça a impliqué d'être l'aîné quand il ne restait plus qu'eux. Tant d'années données pour elle. Et elle voudrait qu'il continue toujours. Elle voudrait qu'il arrête aussi. Elle veut tout, puis rien. Le bonheur de rex, dépendant du sien. Et l'inverse est tout aussi vrai. Comment pourrait-elle s'émerveiller s'il ne le faisait pas avec elle ? Respirer s'il ne lui insufflait pas l'air ? Tout ce qu'elle a, elle le lui doit. Et tout ce qu'elle deviendra, tout ce qu'elle sera, tout ce qu'elle aura, c'est à lui aussi qu'elle le devra.  
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Jeu 19 Juil - 2:14

to be loved

he never meant his "i love you"s more than when they were meant for her

le monde se réduit à l’espace, géniteur de réconfort, des bras d’un frère entourant la seule chose, la seule chose qui a vraiment de l’importance dans ce cruel, cruel univers. le temps n’a plus d’emprise sur cet instant, il durera toujours. même terminé, il durera toujours. comme un souvenir de, peut-être, le début d’une réparation, l’espoir d’un lendemain où il ne pleut plus, où les orages cessent de tomber comme des épées de damoclès sur la tête de ces deux enfants devenus adultes trop tôt, trop brutalement. cette fratrie de deux : les gamins de la mauvaise histoire ; hansel et gretel des temps modernes, abandonnés par papa et maman et récupérés par la fatalité, cette sorcière. mettre le feu au destin, lui dire d’aller se faire foutre, faire mentir les statistiques ; c’est tous les espérances qu’emprisonne cette étreinte. dans le langage d’un simple contact, des milliers de mots voyagent de la bouche de l’un à l’oreille de l’autre. je te promets, dit-il. je le jure, demain, un jour meilleur. et ça commence toujours par des excuses. celles que prim n’acceptent pas, justement parce qu’elles n’ont pas lieu d’être. désolé, rex ne saurait cesser de l’être. probablement jamais à juste titre, cependant. car elle et lui-même attendent encore des absents, des morts et des fantômes qu’ils leur demandent pardon ; qu’ils se mettent à genou et le front contre le sol, implore – je vous en prie – pour leur absolution. et rex et s’en veut tellement pour ne pas se savoir au-dessus de telle tragédie, mais si demain, sa mère – sa reine – venait à reparaître dans la lumière du jour, il lui suffirait d’une vague expression de regrets pour qu’il oublie tout et que l’histoire recommence. c’est le fardeau de ceux qu’on laisse derrière ; la peur constante d’un retour à l’ombre alors de dépit, l’acceptation des miettes, toujours mieux que le vide béant du manque. je sais pas ce que je veux rex, j'suis désolée. il la regarde avec les yeux de la compassion, les même que l’amour. les excuses dans sa bouche à elle sonnent comme une dissonance dans ses oreilles à lui. désolée de quoi ? de n’avoir que vingt-ans ? de ne pas avoir eu l’occasion de grandir avec un guide pour l’orienter ? désolée, finalement, d’être comme tous ces autres gamins adultolescents – moitié adulte, moitié adolescent – qui tâtonnent encore, les yeux fermés, dans la vie fourmillante des grandes personnes. il s’attendrit, rex, en voyant son unique amour qui vaille la peine s’embarrasser pour si peu. voudrait qu’elle n’ait plus jamais à lui demander pardon. voudrait qu’elle sache qu’il lui tiendra la main si elle ne sait pas où aller, qu’il lui tiendra la main même si elle sait. je voudrais que tu sois fier de moi dit-elle et il s’étonne qu’elle puisse penser le contraire. « mais je suis fier de toi, rosie. comment pourrais-je ne pas l’être ? tu n’as jamais rencontré ton père, maman est parti avant que tu termines le lycée, t’as été plus ou moins elevé par ton bras cassé de frère… » pose toute sa bienveillance sur elle dans l’embrassée d’un regard. juste avec les yeux, lui transmet toute la fierté qu’il ressent à simplement la regarder grandir. tout son orgueil à lui, vient de l’avoir, elle, à ses côtés. inlassablement partagé entre la volonté de la garder jalousement contre son cœur, la cachant du monde qui, certainement, voudrait s’en emparer ; et la satisfaction insolente de marcher avec pareille personne – si aimante, si pure, si incroyablement humaine à tous les égards. « … tout ce tu es maintenant – et tu es tellement de choses, primrose – tu l’as fait toute seule. tu as été tellement courageuse, tellement forte. tu es ton propre accomplissement. je suis fier, rosie. je l’ai toujours été, je le serai toujours. » qu’elle se sache valeureuse autant qu’on peut l’être. elle qui, aussi loin que porte son regard étend son empire d’amour. elle qui, malgré qu’on ne lui ait jamais appris à appris à aimer comme il le faudrait, se donne toute entière pour ceux qui la méritent. elle, qui… elle, qui…. elle, qui porte le soleil au bout de ses doigts et la pluie au fond de ses yeux. elle, qui – il voudrait le lui hurler – caresse le monde de l’ourlet de ses lèvres à chacun de ses sourires. je suis fier, primrose. et je t’aime tellement. et dans ses bras, ceux qu’elle lui ouvre enfin quand il l’entoure des siens, il entrevoit juste un moment le nid douillet que l’on réserve aux élus du paradis. mais t’es déjà tellement. sourit dans la chaleur de ses paroles, celles qu’il rêve toujours d’entendre mais qu’il ne peut se résoudre à croire. tout ce dont elle a besoin, peut-être ? mais si loin de tout ce qu’elle mériterait. ne plus s’arrêter aux seules nécessites, aller au-delà de la survie pure et dure et se jeter, complètement et sans retour dans la vraie vie, celle qui pullule juste en bas de leur fenêtre tandis qu’eux, frère et sœur ayant perdu leur chemin l’un vers l’autre, tâtonnent aveugle sur le pont menant à la réconciliation. d’un côte, la chute qui pourrait les briser ; de l’autre, l’apoastre. « mais c’est injuste. pourquoi on devrait se contenter des miettes quand on aurait pu avoir le monde ? il n’y a rien que je ne ferai pas pour t’offrir la vie que tu mérites, rosie. rien. je te le jure. » contre sa poitrine, il ne remarque pas les perles qui roulent sur les joues de prim. elle lui pleurerait une rivière si elle savait ce qu’il faisait vraiment. une phrase lourde d’un sens qu’il ne lui avouera jamais. sur son dos, le poids de la criminalité qu’il s’est lui-même infligée dans l’espoir d’atteindre cet idéal du frère-parent parfait. dans le fond, lui et elle ne sont pas différents ; chacun tiraillé par les espérances absurdes dont ils se persuadent. tous deux bataillant pour plaire à l’autre et se prenant inévitablement les pieds dans le piège de leur propre création. je t’aime comme tu es. ils pourraient se le dire cent fois encore sans jamais se débarrasser de ce sentiment de devoir excéder les attentes. car si ils se montrent infaillible, peut-être qu’on ne les abandonnera plus jamais. est pris d’une désagréable accrêté à cette pensée. mais le gout des larmes qu’il aurait envie de verser, il le ravale. trop fier pour ployer le genou si bas devant celle qui lui est chère. être faillible sous ses yeux ? inévitable, évidemment. mais faible ? jamais. j’ai besoin que tu sois heureux aussi, dit-elle. il la rapproche encore un peu plus de son cœur, celui qu’elle possède tout entier. le bonheur de l’un comme condition sine qua non à l’épanouissement de l’autre ; une balle que l’on se renvoie à coup de es-tu heureux ? est-ce que tout va bien ? et peut-être qu’heureux, ils pourraient l’être sans l’obsession qui entoure les fondements même de cette notion. « moi ? je ne veux rien, je n’ai besoin de rien. tant que tu t’endors dans la chambre d’à-côté, que t’as un toit au-dessus de ta tête et de la nourriture sur ta table, je suis plus que comblé. je suis heureux tant que je t’ai, toi. tu es tout ce m’importe. » la prunelle de mes yeux et plus encore. un homme de plaisir simple, c’est ce que rex a toujours été. un toit, une famille, le ventre plein et c’est autant de choses pour contribuer à sa félicité absolue. son plaisir à lui passe avant tout par celui des autres, car le diction le dit si bien ; le bonheur est la seule chose qui ne diminue par lorsque l’on le partage. « je t’aime, primrose. c’est tout ce qui compte. » finalement, l’ultime vérité. gravée dans l’attention d’un baiser sur le haut du crâne ; une évidence qui pourtant reste trop souvent silencieuse. mais les non-dits tombent et qu’ils disparaissent. s’il avait la voix pour s’égosiller, les poumons pour brailler, rex irait le gueuler du haut de tous les toits. je t’aime. tu es tout ce que j’ai. tous les morceaux de moi, je te les donne.
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Mer 25 Juil - 11:07

peut-être que l'oeil de rex la glorifie autant qu'elle le fait pour lui, il n'y a que dans son regard qu'elle a l'impression de ne pas avoir échoué sur toute la ligne, que dans ses mots à lui qu'elle réussi à croire qu'elle s'en sort bien, qu'elle a un avenir radieux devant elle. Prim à l'assurance factice, dopée à la joie de vivre qui porte parfois des relents de mélancolie. Sa fierté de petite fille en mal d'amour rassurée par les mots toujours bien choisi d'un aîné qui sait l'élever plus haut qu'elle ne l'est vraiment. « c'est toi qui a tout géré après son départ. » son départ, le ton aigre et le nom qu'on ne prononce pas, c'est plus fort qu'elle, la douceur de rex n'apaise pas la douleur de l'abandon. Celui qu'il semble capable de pardonner bien plus facilement qu'elle. « t'es ma seule famille rex. ce que je deviens je te le dois et tout ce qu'on a, on ne le doit qu'à toi. t'as rien d'un bras cassé, t'es plutôt un héros. » le sien, masquant l'aveu gêné derrière un vague rire. C'est le ton d'une blague qui cache une vérité venue du cœur. Pas de cape ni d'identité secrète mais rex est un héros des temps modernes. Même s'il possède sûrement des failles, primrose n'en voit aucune. Il est le sauveur, capitaine d'un navire laissé à l'abandon, reprenant les rennes sans rien connaître de la navigation. Bravant les lames de fonds, les ouragans, les vents mauvais. Si prim est à flot, elle ne le doit qu'a lui, certainement pas à ceux qui n'ont jamais su ou ne savent plus rien d'elle. Contrairement à ce qu'il affirme, elle n'a rien fait toute seule, derrière elle – tout entour – comme un cocon rassurant, l'oeil de rex était là. Veillant sur elle autant qu'il la poussait à devenir sinon meilleure au moins quelqu'un. Lorsqu'il ne reste plus qu'eux, il devient tout, l'unique modèle qu'il lui reste, le frère, le père et la mère à la fois. Le héros, le guide. L'ennemi parfois, puisqu'elle n'a que lui a détester dans ces instants de colère enfantine. Seul allié, plus grand mentor. Sa plus grande fierté aussi. « n'oublie jamais ça, s'il te plaît, c'est la seule chose qui compte à mes yeux. n'arrête jamais d'être fier de moi. » elle sent poindre la honte de tout ce qu'elle cache déjà, demande la promesse comme on demande l'absolution pour des péchés qu'on n'a pas encore avoué. Un instant elle songe à lui dire maintenant, à cœur ouvert, table rase sur les secrets. Effrayée ou égoïste elle remet l'aveu a plus tard. Se jure un bientôt auquel elle ne croit que moyennement. Refuse de détruire la plénitude qui les enveloppe aujourd'hui, de ces instants trop rare ou ils se retrouvent dans leur affection l'un pour l'autre. Elle veut ancrer se souvenir dans son esprit, pouvoir – dans les instants difficile – se rappeler les bras de rex, ses mots comme un baume, et laisser l'instant vierge d'hostilité. injuste, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Pour elle comme pour lui, rien ne s'est passé comme ils l'esperaient. C'est un juste de naitre dans une famille amputé d'un père, chacun de manière différente. Injuste de subir l'abandon d'une mère. Injuste de devoir s'en sortir seul, à l'aube de l'âge adulte. C'est injuste de ne pas avoir le droit à tout ce que les biens nés ont déjà. Elle se veut philosophe de pacotille quand elle répond par la fatalité. Peut-être que c'est le destin, qu'ils devaient en arriver là, c'est leur histoire à eux. « parce qu'on a décidé à notre place y a longtemps. Est-ce que c'est vraiment important ? Je suis plus une enfant, je rêve pas d'une grande maison dans l'upper east side ni de devenir présidente du pays. La seule chose dont j'ai besoin, c'est de savoir que t'es là. » pieux mensonge, pas totalement adulte, elle a encore des rêves trop grand pour elle. Chimères espérées depuis si longtemps qu'elle a fini par les désirer sans plus vraiment les attendre. Des souhaits dans un coin de son esprit auxquels elle songe parfois dans ces instants ou elle redevient plus petite fille que femme. Des espoirs qu'elle enterrerait vite s'il fallait les abandonner pour ne garder que lui. Elle connaît déjà trop bien le sentiment de solitude qu'aucune ambition ne pourra faire oublier, la souffrance des départs fera toujours plus de mal que l'échec des quêtes d'enfants. Le seul rêve auquel elle tient, le plus égoïste aussi, c'est celui de l'avoir toujours auprès d'elle. tu es tout ce qui m'importe Elle sait pas, prim, si ça la touche ou si ça l'inquiète. C'est pourtant ce qu'elle a toujours voulu, être le centre de son univers, l'unique point d'orgue de sa vie. Elle se voulait astre au centre de son système, reine éternelle dans son existence. Être cette entité, le cœur de rex tout entier, ne le savoir vivre que pour elle pour qu'enfin quelqu'un l'aime toujours. Pourtant quand il le dit, c'est si doux que s'en deviendrait acide. Elle voudrait pouvoir lui dire qu'il mérite mieux lui aussi que cette vie ne s'articulant qu'autour d'elle, qu'il devrait s'enfuir tant qu'il est temps, qu'il a tant d'autres choses encore à chérir. Elle le veut si fort tout en le craignant qu'elle ravale chacun de ses mots qui pourrait libérer rex, rien qu'un peu. L'égoïsme au fond du myocarde qui veut le retenir pour toujours. Elle lui souhaite le meilleur dans une étreinte muette à défaut de savoir l'exprimer. De pouvoir.. lâcher du leste, c'est risquer de d'accepter l'avenir qui ne lui serait pas entièrement dédié, c'est – peut-être – le perdre un jour, même un tout petit peu, et dans son corps c'est un ouragan de panique rien qu'a l'idée de le voir s'envoler ne serait-ce que quelques mètres plus loin. Plus que le changement, elle craint l'abandon, de ne plus être première, reléguée au second plan. Espère pour lui autant qu'elle exècre pour elle le jour ou il trouvera quelqu'un, ou il fondera une famille. S'occupera de gosses qui sont vraiment les siens, une paternité biologique et pas celle qu'il s'est inventé de force quand il ne restait plus que lui pour s'occuper d'elle. Prim se veut adulte, pourtant elle ne sait pas quoi faire d'une vie ou elle prendrait son envol, elle ne saurait faire aucuns choix si l'ombre de rex n'était pas là, parfois étouffante et souvent bienveillante, pour jouer les filets de sécurité, la rattrapant après toutes ses chutes. Réparant chacune de ses erreurs. Sa faute à lui ou la sienne, elle se rend compte parfois qu'elle s'est laissée couler dans cette vie ou il gérait tout pour deux, vivant dans l'oisiveté – pauvre d'or mais riche d'amour – qu'elle peine à quitter désormais. « je t'aime aussi. Toujours. » pour toujours, même si un jour, peut-être, il en aimera une autre. Différemment. Qu'il partagera son cœur et qu'elle n'en aura plus le monopole. C'est l'évidence même. prim qui ne connaît rien des vrais passions amoureuses à au moins eu la chance de connaître l'amour pur de la fraternité. Diamant brut dans un univers terne, un éclat qui offre plus de lumière à sa vie. Peu de certitude à part celle-là : son amour pour lui, elle n'en a jamais douté, le sait éternel, immuable. Invincible. Même les apocalypse et les déluges ne suffiront par à l'abîmer puisqu'il s'est déjà forgé au milieu d'ouragans, endurci par les années où ils n'ont eu que l'autre comme point d'ancrage. Elle a au moins la certitude que rex et elle resteront insubmersible tant qu'ils seront deux. L'univers semble moins effrayant au creux de ses bras. et c'est tout ce qui compte  
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Message Sujet: Re: to be loved } america    to be loved } america  Empty Mer 22 Aoû - 21:08

to be loved

he never meant his "i love you"s more than when they were meant for her

et tout ça, c’est parti de rien. c’est toujours le cas. quelques mots d’inquiétudes sur des notes en baisse jusqu’à l’opération à cœur ouvert qui se déroule entre leurs mains. mais pour la première fois depuis longtemps, rex n’a plus peur que prim le rejette. il n’a plus peur de la blesser s’il ose souffler trop fort ; plus peur que le monde disparaisse si, sous le poids du système solaire lui écorchant les épaules, vaincu, il ploie le genou. tout ce qu’elle lui chuchote au creux de son bras le rassure bien qu’il s’entête à le nier. lui? tout géré après le départ de leur mère? secoue doucement la tête car incapable d’accepter une telle gratification. il aimerait que ce soit vrai ; qu’il soit réellement ce que prim semble convaincue de voir quand elle le regarde. pourrait-il l’être un jour? il n’aspire qu’à devenir l’homme qu’elle pense déjà connaître. car à la vérité, c’est certain, cette vie qu’ils mènent ensemble – comme une barque à deux gouvernails sur un lac brumeux, obstacles et joies comprises, n’est que le produit de leurs deux palpitants si solidement accrochés l’un à l’autre. sans elle, il n’y aurait rien ; rex le sait, il se le répète tous les jours. peut-être que sans lui, il n’y aurait pas grand-chose non plus. peut-être que ça n’a jamais été à propos d’un combat mené en tant qu’individu mais d’une existence toute entière reconstruite de ses ruines encore fumantes par une fratrie. c’est la conclusion qu’il finit par tirer, celle qui le conforte le plus dans son corps et son esprit tout entier. « on l’a fait ensemble. » il murmure. ensemble, le maître-mot. l’un à l’autre, c’est la meilleure chose qu’ils ont à s’offrir. ça, et le sentiment d’être fort quand l’évidence hurle le contraire, la sensation, peut-être, et même non-méritée d’être un héros. il la serre un peu plus près de son cœur – du leur, là où tout l’espace lui revient de droit. l’écoute révéler dans un souffle que ses rêves d’enfant n’ont pas grandi avec elle. adulte, dit-elle : déjà grande donc. suffisamment pour ne plus rien vouloir d’extravagant, pour savoir se contenter d’un morceau d’ambition récupéré dans la poubelle des gosses à la belle vie. rex n’est pas soulagé, c’est son rôle de ne l’être jamais. il l’aime encore plus quand elle lui confie son seul désir de l’avoir auprès d’elle, mais ce n’est pas assez. ça ne devrait pas l’être. n’ajoute rien cependant, bien peu désireux de la brusquer, de lui rappeler que ce à quoi elle se prédestine n’a rien d’une vie, certainement rien d’enviable. l’argent ne fait pas le bonheur, c’est vrai. rex serait le premier à le dire. mais être pauvre n’a jamais prouvé ses mérites à rendre heureux non plus. la différence, c’est que dans le premier cas, on a le choix : des possibilités de vivre comme on l’entend ; d’arrêter l’école et de devenir videur, peut-être ; mais seulement si on le choisit. avoir le choix, la seule fortune véritablement dont ils avaient toujours manqué. primrose le dit si joliment. la souplesse de ses mots flottent comme papillons dans la chambre. lui, le grand frère, si obnubilée par la préservation d’une innocence qui n’a plus lieu d’être, rex oublie parfois à quel point elle est intelligente ; à quel point elle comprend tout. elle est son roc, son phare et son bateau. il l’aime tellement. comment est-ce possible d’aimer quelqu’un autant ? je t'aime aussi. toujours. il sourit. elle lui dit qu’elle aime comme on appuie sur un interrupteur : c’est assez pour allumer toutes les lumières et les monstres ne sont plus. il accueille la vague qui embrase son cœur et s’éprend de la familière du sentiment. comme un amour perdu puis retrouvé et qu’on se jure de ne plus jamais laisser partir. primrose aime rex. rex aime primrose. ils se le disent et lui, voudrait le crier du haut des toits du monde. primrose aime rex. il se sent si stupide d’avoir un jour pu en douter.

l’instant s’allonge encore dans le temps. qui saurait dire combien de temps ils se tiennent là, dans cette bulle où rien de mauvais n’arrive jamais? rex voudrait y rester encore, toute sa vie s’il le peut, mais il est le premier à s’en écarter. « bon ok, je vais y aller maintenant. sinon je vais rester là à te rester contre moi toute la soirée. » c’est comme se réveiller d’un rêve qu’on ne peut pas différencier de la réalité. et s’il se demande si tout ça était réel, quelque chose dans le battement de son palpitant lui assure qu’il n’a pas rêver. « tu m’as dis que t’allais sortir tout à l’heure, non? je te laisse y aller, je te dérange pas plus longtemps. fais attention à toi. » il lui sourit quand il lui tourne le dos pour sortir de la chambre. la chambre de prim. la chambre de rosie. le lieu qui lui avait toujours été interdit : une cave à secret à l’autre bout du couloir. et le voilà qui en sort, heureux et en vie. ce n’était pas si effrayant.

enfin, rex se réjouit d’avoir partagé ce moment avec sa sœur, de l’avoir eu sincère et aimante juste pour lui, néanmoins c’est un pincement le coupe dans son appréciation quand il se repasse la conversation en tête. il l’entend encore. : sa seule famille. c’est ainsi que prim l’a désigné ; ce qu’il refuse de réaliser depuis maintenant six ans passés. imperceptiblement, rex déchante. quelque part, au milieu de l’océan, il existe une île au drapeau coloré que leur mère a réclamé de nouveau comme son asile. mais pour primrose, ça fait longtemps qu’elle a cessé d’exister. pour rex, il n’a jamais su lâcher ce fil d’ariane qui le lie à elle. toujours trop effrayé de se retrouver perdu si sa sœur venait à disparaître. si elle venait à se lasser de son amour, il aurait toujours une mère, même absente, sur qui déverser les cendres de son myocarde ; mais plus maintenant. il comprend enfin que s’accrocher à un bateau qui coule n’a rien de courageux, rien d’admirable : c’est simplement stupide. alors lorsqu’il referme derrière lui la porte de la chambre de prim, il fait de son geste réel un symbole de l’affection qu’il abandonne. devant lui, la personnification de tout ce qu’il avait été enfant : elle tient dans sa main allégorique le dernier lien qui le lie, lui, à celle qui l’a blessé mais pire encore, a blessé primrose et continue – même disparue – à l’écorcher. je n’ai plus peur. je sais que tu ne reviendras pas. le fil se brise, il fait le bruit d’un cœur qu’on malmène. maman, comment te dire que je ne t’aime plus? comment t’avouer que j’en aime une autre?

THE END.

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