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| kill our way to heaven / leïla | |
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| Sujet: kill our way to heaven / leïla Jeu 17 Jan - 11:00 |
| Le soleil se lève entre les immeubles, illuminant la pièce à travers les fins rideaux. Ses rayons viennent caresser le visage de Louve et réchauffer son corps entier. Elle s'est couchée les entrailles enflammées, la peau bouillonnante, incendiée de partout. Elle avait trop chaud, Louve, pour trouver de l'utilité à une foutue couverture. Et ce matin, elle se maudirait presque. C'est à peine si elle arrive à bouger ses orteils, frigorifiée de la tête aux pieds, malgré la chaleur émanant du corps à ses côtés. Ses paupières s'ouvrent, l'obligeant à affronter les rayons du soleil qui remplissent la chambre. Ça brûle. Ça lui brûle la rétine, lui retourne le crâne. Elle laisse ses yeux s'habituer à la luminosité. Un grognement inaudible s'échappe de ses lèvres alors que son regard vagabonde, essayant de trouver refuge loin de la lumière aveuglante. Et Louve, elle retient son souffle lorsqu'il se pose sur le visage endormi de Leïla. Il y a son cœur qui accélère dans sa cage thoracique, son sang qui pulse fort, plus fort, toujours plus fort. Elle est belle, Leïla. Elle est belle le jour, la nuit. Elle est belle lorsque la rage se lit sur son visage, encore plus quand un sourire s'étire sur ses lèvres ou que ses yeux se mettent à briller de désir. – Putain, que Louve souffle, détournant les yeux. Elle déteste ça. Elle déteste tous ces sentiments qui se mélangent dans sa boîte crânienne et en font une terre dévastée par la guerre. Elle supporte encore moins de voir la situation lui glisser entre les doigts. De perdre le contrôle à chaque fois que Leïla est là, près d'elle, encore plus lorsqu'elle a la permission de l'embrasser et que son cœur semble prêt à s'échapper de sa poitrine. Elle n'aime pas ça et pourtant, Louve, elle en redemande, encore et encore. Elle embrasse Leïla comme si c'était la dernière fois, consciente que ça, tout ça, c'est éphémère - comme tout le reste. Et lorsque cette dernière lui demande d'arrêter, Louve arrête. Et lorsqu'elle s'éloigne, loin, un peu trop loin, Louve respecte. Ses yeux se referment une seconde, une minute, peut-être deux, le temps que sa respiration se calme. Elle se lève doucement, faisant attention à ne pas réveiller Leïla dans son voyage hors du lit, et marche sur la pointe des pieds jusqu'au salon. La gamine s'échoue sur le canapé, un bruyant soupir s'échappant de ses lèvres. Son attention est fixé sur le mur en face d'elle et elle se dit que si elle plisse assez les yeux, peut-être qu'une réponse à ses questions apparaîtra. Elle se sent idiote mais au moins, il n'y a personne pour être témoin de sa faiblesse. Louve est la seule réveillée dans l'appartement et Blaise est bien loin, probablement en train de dégueuler ses tripes après une énième cuite. Après quelques minutes de pur silence, ses pensées sont coupées courtes par la sonnerie d'un téléphone qu'elle reconnaît comme étant celle de Leïla. Elle fronce les sourcils. Il ne doit pas être plus de huit heures. Pas même Blaise est assez sadique pour contacter Louve à cette heure-ci un dimanche matin. Cette dernière se penche vers la table basse, attrape le portable de Leïla entre ses doigts et fixe l'écran sans y toucher. Daniel. Une grande partie de la vie de Leïla n'est encore que mystère pour Louve alors elle n'est pas étonnée de ne pas connaître ce nom. Une fois l'écran redevenu noir, elle repose le téléphone et balance sa tête en arrière, les paupières fermées. Ça recommence. Une fois. Elle ne bouge pas. Deux fois. Elle grince des dents. Trois fois. Elle attrape le téléphone et finit par répondre à ce fameux Daniel qui commence à lui monter sur le système. Avant même qu'elle ne puisse dire un mot, une voix à la fois glacée et brûlante de rage résonne dans ses oreilles. Elle écoute l'homme à l'autre bout du fil sans rien dire. Les insultes et les menaces s'enchaînent et toujours, Louve ne dit rien. – Et tu ne vas rien répondre, salope ? Qu'il demande, aussi tranchant qu'une lame de rasoir. La gamine serre le téléphone dans sa main, ses jointures blanches. Son regard est toujours fixé sur le mur mais cette fois, il n'est plus perdu ou interrogatif. Non, il est consumé par la rage. – Si vous m'aviez laissé parler, vous vous seriez rendu vite compte que je ne suis pas Leïla, Louve dit, le ton affreusement calme pour quelqu'un qui serait prêt à commettre un meurtre. Elle n'entend plus rien, pas même les protestations de l'homme ou le bruit des voitures à l'extérieur. Ça siffle dans ses oreilles. Je vais être très clair, Daniel, le nom glisse comme une insulte, si j'apprends que tu as rappelé Leïla dans les minutes, les heures, les jours, les mois, les putains d'années à venir, je t'arracherai les couilles et je te les ferai bouffer. Elle n'attend pas de réponse, Louve, incapable de l'entendre sous la furie qui incendie son corps entier. La jeune femme ne se rappelle pas d'avoir raccroché, ni d'avoir bougé du canapé à la chambre, mais lorsqu'elle revient à elle, elle est face à une Leïla qui semble à peine réveillée. Louve balance le téléphone sur le lit, le regard ancré dans l'océan d'incompréhension de ceux de Leïla. – Très charmant, ce Daniel, qu'elle balance, le ton aussi froid que les températures hivernales sur le Queens. Depuis quand ? Elle reste immobile, la mâchoire contractée. Ça ne redescend pas. Au contraire, Louve est comme un volcan en irruption, une bombe qui explose et qu'on ne peut pas arrêter. Et elle ne sait pas. Elle ne sait pas si elle est plus énervée contre elle-même ou Leïla. Parce que bordel, elle aurait dû rassembler les morceaux plus tôt. Elle se sent idiote, la gamine, si idiote qu'elle voudrait se cacher à l'autre bout de la Terre pour ne pas à avoir à regarder Leïla dans les yeux. Pourtant, elle lui fait face. Elle lui fait face et elle est folle de rage. Folle de rage de ne pas avoir été plus intelligente. Folle de rage de n'entendre le nom de Daniel que maintenant. Putain de folle de rage de se rendre compte que tout ce que Leïla lui dit est un mensonge. T'as deux options, Leïla. Soit tu me dis la vérité, soit je me casse. Et elle sait, Louve, qu'elle n'a pas le droit de faire ça mais c'est la douleur et la colère qui parlent. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Jeu 17 Jan - 16:55 |
| c'est la sensation de fraîcheur qui a raison de ton sommeil. ton coeur qui se tord jusqu'à l'autre côté du lit, paupières encore closes alors que ta main caresse les draps devenus vides. le nœud à l'estomac ne tarde pas, alors tu ouvres un oeil, puis l'autre. tu te redresses lentement, ton regard à l'affut. elle n'est plus là. un fin sourire se dessine sur tes lèvres quand t’aperçois ses chaussures dans un coin de la chambre, sa veste trônant vulgairement sur l'un de tes trépieds. tu ne sais plus à quelle heure vous vous êtes endormies, ni combien de temps vous avez passé à jouer de vos sourires, encore moins à quel moment vous avez décidé de passer la nuit ensemble. mais t'as la mine réjouie, le coeur un peu moins lourd ce matin, de la savoir près de toi. c'est l'effet louve, depuis le premier jour. c'est l'effet louve, tes joues rosies et les envies qui reprennent place. les baisers enflammés, les corps qui s'échauffent. c'est l'effet louve, ton sourire quand tu la vois apparaître dans l'encadrement de la porte. elle jette ton téléphone sur le lit. t'as le sourcil arqué, pas certaine de comprendre. Très charmant, ce Daniel daniel, daniel, daniel. le palpitant manque un battement. tu récupères l'objet du délit, le dévérouille d'un geste du pouce. t'es concentrée sur le journal d'appels, il y a toujours les trentes appels manqués marqué de rouge, puis le dernier. tu lèves les yeux vers louve, l'incompréhension sur le visage. dis moi que t'as pas fait ça ? s'il te plait, dis moi que t'as pas fait ça ? Depuis quand ? t'inspires lentement. depuis quand quoi ? finis-tu par articuler alors que tu te lèves, enfin. vêtue seulement d'un débardeur trop long, tu te sens trop à nue et c'est vers ta penderie que tu te diriges histoire d'enfiler un jogging. t'as le cerveau qui bouillone, le ventre qui se tord, la peur qui s'immisce et fait trembler tes mains quand tu fourres le portable dans ta poche. tu passes une main dans tes cheveux, les ramenant en arrière, fuyant avec adresse le regard de la femme. T'as deux options, Leïla. Soit tu me dis la vérité, soit je me casse. tu clignes des yeux plusieurs fois, t'as l'impression d’halluciner. tes yeux se plongent dans les siens et tu sens la colère dégueuler par tout ses pores, se répandre sur le sol, jusqu'à atteindre tes pieds nus. tu la sens cette colère, elle s'immisce dans tes veines. fait chauffer ton sang, fait dérailler ton coeur. y'a plus de douceur au fond de tes pupilles. tu restes plantée devant elle. vraiment ? ta main reste coincé à la base de tes cheveux. alors dégage. que tu lances sereine. froide comme la glace. un rictus au coin des lèvres quand tu la bouscules pour sortir de cette pièce devenue étouffante. tu rejoins la cuisine ouverte sur le salon, t'affairant déjà à préparer du café tout en t'allumant une cigarette. le dos tourné, les larmes menaçantes. j'ai pas envie de te voir franchir cette porte, je te jure, j'en ai pas la force. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Sam 19 Jan - 15:33 |
| Il y a la voix de Daniel qui résonne dans ses oreilles. Il y a les insultes et les menaces qui ricochent dans sa boîte crânienne. Et Louve, elle sent son sang bouillir dans ses veines. Elle n'est que furie alors qu'elle se tient face à Leïla. Si elle savait où il se trouvait, Louve serait déjà partie. Elle lui aurait fait bouffer ses mots dégueulasses à l'aide de ses poings défoncés et cette fois, elle ne se serait pas arrêtée. Cette fois, elle serait allée jusqu'au bout. Pas comme il y a neuf ans. Cependant, ce n'est pas devant Daniel qu'elle se trouve mais devant Leïla. Leïla qui ment comme elle respire. Leïla dont elle ne connaît rien mais qui, pourtant, fait battre son foutu cœur. Sa Leïla. Menteuse, peut-être, mais la sienne. – Depuis quand quoi ? Ses iris suivent les mouvements de Leïla et son corps, lui, ne bouge pas. Louve reste plantée là, la respiration saccadée par la rage qui prend possession de son corps. Ça crame dans ses entrailles, se propage de haut en bas, de la racine de ses cheveux à la pointe de ses pieds. – Tu te fous de moi ? Elle demande, la voix glaciale malgré la chaleur de son être entier. Elle n'a pas le temps, Louve. Pas le temps de jouer. Pas le temps pour ça, tout ça. A cet instant, et pour la première fois depuis que son regard a rencontré celui de Leïla, Louve voudrait être loin, là où le souvenir de cette dernière serait flou, si flou qu'elle en viendrait à l'oublier. Depuis quand ça dure, Leïla ? Ça, les appels, les menaces. Ça, la fuite, les mensonges. Ça, Daniel. Elle cherche des réponses dans ses yeux déviants. Elle veut savoir, Louve. Elle veut savoir et comprendre. Pourquoi, comment, quand, où. Mais elle ne trouve pas ce qu'elle voudrait dans le regard de sa belle. Elle ne trouve rien d'autre qu'une peur étouffée et une colère silencieuse. Et leur intensité, leur foutue intensité, la paralyserait presque. Dans ce moment crève cœur, elle balance la chose la plus cruelle qu'elle puisse dire à Leïla. Ultimatum mal placé qui reflète chacune de ses émotions. Louve se tend sous le regard caniculaire de l'objet de ses tourments. – Vraiment ? Alors dégage. L'impact de ses mots est si fort que Louve fait un pas en arrière. Elle est incapable de cacher à quel point ça fait mal. Incapable d'empêcher sa lèvre inférieure de trembler. Ça a été dit avec tellement de haine que son cœur est réduit en cendres et le sourire qui s'étire sur les lèvres de Leïla ne fait qu'accentuer la douleur dans sa poitrine. Louve ne tente pas d'éviter la collision de leurs deux corps lorsque Leïla sort de la pièce. Et juste comme ça, elle est de nouveau seule. Seule et à terre. Parce que si Blaise lui a appris à encaisser les coups physiques, il ne s'est pas emmerdé à mentionner à quel point les mots pouvaient faire bien plus mal qu'une blessure infligée par des poings. Louve reste au même endroit, une minute, deux minutes, trois, quatre, une éternité. Ça se mélange, se mêle, s'entremêle. Elle est terrifiée, la gamine. Elle panique, compte jusqu'à dix en anglais, puis en français, en terminant par le russe. Il faut quelques secondes pour que sa respiration se calme. Quelques secondes de plus pour trouver la force de laisser ses jambes la porter jusqu'à Leïla. La distance entre elles est insupportable mais Louve, elle sait qu'elle n'a pas le droit de s'approcher. Pas autant qu'elle le voudrait, du moins. Ses yeux sont fixés sur le dos de la tatouée, fiévreux. – Leïla, que Louve murmure comme si elle parlait à un animal effrayé. Elle fait un pas, passant le seuil de la cuisine. Leïla. Elle répète comme une supplication. Leïla, retourne toi. Leïla, regarde moi. Leïla, je t'en prie, pardonne moi. Louve fait un autre pas, puis encore un et encore, encore, encore jusqu'à être à un mètre d'elle. Parle moi. Elle termine par dire, la voix aussi douce qu'incertaine et angoissée. Elle espère ne pas avoir tout foiré parce que Louve, elle est incapable de vivre sans Leïla. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Sam 19 Jan - 18:04 |
| les mots sont sortis, véritable automatisme. l'armure se referme doucement autour de toi, enveloppe ton corps alors que tes pas te mènent jusqu'à la cuisine. t'as les yeux dans le vague, la cigarette allumée entre tes lèvres et tu tires dessus tout en ouvrant machinalement un paquet de capsules de café. t'as les gestes fébriles, tu fous tout par terre, tu pestes avant d'allumer la machine. tes mots étaient violents. tout de suite regrettés. et maintenant, maintenant t'as la peur au creu du bide, la colère au bout des doigts, de la tristesse plein rétine. tu les sens les larmes qui s'accumulent, pour tant de fois avoir eu à les retenir. tu la sens cette boule de feu au fond de ta gorge, celle qui annonce le déluge, la perte totale de contrôle, l'explosion dévastatrice. tes yeux se ferment quand tu l'entends derrière toi, ton prénom qui glisse de sa bouche, une première fois. elle a la voix des mauvais jours. une main appuyée contre le plan de travail, l'autre accrochée à cette clope que tu penses salvatrice, tu ne te retournes pas. une deuxième fois, tu jettes le mégot dans l'évier, espérant qu'il prenne l'eau. parle moi. d'un timbre doux. tes doigts se crispent contre le bois, tes jointures blanchissent et tu prends une grande inspiration. t'appuie sur le bouton marche pour faire couler deux expresso, juste avant de te retourner. t'es pas certaine de l'apprécier, ce regard, cette tristesse au fond de ses yeux qui fait trop écho à la tienne. ce qu'elle ne sait pas, c'est que t'as plus la force de subir. que les menaces sont semblables à des coups, que toute forme de colère te terrifie. ce qu'elle ne sait pas, c'est que tu ne lui as jamais menti. tu as simplement omis, l'enfer qu'était ta vie. que c'est dans ses yeux à elle, que t'as trouvé ton premier réconfort. tu la regardes, intenssément, incapable de prononcer autre chose que : tu veux un café ? t'attends pas sa réponse, tu lui tends la tasse pleine, quand tu lui tournes le dos ce n'est que pour t'asseoir sur l'un des tabourets haut. t'as les jambes tremblantes, y'a quelques larmes qui s'effondrent sur le sol et de ta poche tu sors l'arme du crime. que tu fais glisser jusqu'à elle. tu n'aurai pas dû. tu t'articules finalement, sourcils froncés. ça ne te concerne en rien. t'as du mal à déglutir, du mal à supporter son regard, du mal à supporter l'instant. t'as l'impression d'étouffer, de tomber dans le piège de daniel, encore et toujours. c'est entre ses griffes que tu t'imagines, et la terreur fait tambouriner ton cœur. sept ans. ça dure, depuis sept ans. parce que tant que tu te laisseras atteindre, tant que cette relation sera la raison de tes cauchemar, elle ne sera pas terminée. tu relèves enfin le regard, tu touches même pas à la tasse devant toi, préférant une nouvelle clope pour enfumer tes pensées, cramer tes émotions. je l'aimais. et il m'aimait, à sa manière. pour ne pas en dire davantage. les mots ne sortiront pas sans peine. pourquoi t'as fait ça ?! que tu lances, nerveuse. pourquoi tu veux bousiller ma seule chance d'avancer ? |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Sam 19 Jan - 22:12 |
| Leïla qui glisse du bout de ses lèvres. Leïla comme une aria meurtrière. Leïla qui se transforme en imploration. Leïla qui veut tout dire de la bouche de Louve. Leïla. L'amie, l'amante, la flamme dans ses entrailles et le halo dans son cœur malade. Ses jambes la rapprochent timidement, réduisant la distance entre leurs deux êtres. Elles sont près et pourtant Louve a l'impression d'être à des années lumières de sa belle. Et lorsque cette dernière se retourne, que ses yeux se noient dans les siens, Louve est encore plus troublée par ce fossé, ce mur construit entre elles. – Tu veux un café ? Ça sonne faux, si faux que la boxeuse ne trouve rien à répondre et accepte la tasse que Leïla lui tend sans dire un mot. La chaleur à travers la porcelaine brûle ses paumes et ses doigts et cette douleur, quand bien même minime, la distrait momentanément de celle qu'elle ressent à l'intérieur de sa poitrine. Ses iris se posent sur le liquide, partout mais ailleurs que sur le visage de la tatouée. Partout mais ailleurs que sur ses traits déformées par la souffrance et sur les larmes qui coulent le long de ses joues. Toute la fureur des minutes précédentes s'évaporent, laissant place à un vide ravageur qui vient toucher le corps et l'âme de Louve. Le téléphone glisse sur la table, fait son chemin jusqu'à elle. Elle relève ses yeux vitreux sur l'objet sardonique, la mâchoire crispée. Tu n'aurai pas dû. Elle voudrait répondre, Louve. Elle voudrait pouvoir se justifier mais elle en est incapable. Ça ne te concerne en rien. Ses iris remontent jusqu'à ceux de Leïla et cette fois, c'est à son tour de froncer les sourcils. Ça tambourine dans sa poitrine, dans sa boîte crânienne aussi. Il y a longtemps que ça aurait dû la concerner. Trop longtemps qu'elle aurait dû être au courant de ça, de la morbide obsession de Daniel et de ses mots à vomir. Ses lèvres se séparent et les mots sont là, là à la frontière, prêts à s'échapper. C'est la voix de Leïla, épuisée et cassante, qui l'empêche de les laisser se sauver. – Sept ans. Ça dure, depuis sept ans. Les doigts de Louve resserrent leur emprise sur la tasse. Elle ignore la brûlure sur sa peau et la douleur qui remonte jusqu'à son épaule, trop occupée à fixer Leïla pour se soucier du reste. Je l'aimais. Et il m'aimait, à sa manière. Nouveau froncement de sourcils. Elle connaît l'amour brutal, Louve. Elle le connaît avec Blaise, l'a connu avec Raf avant lui, mais ça, ce n'est pas la même chose. Parce que Louve, elle n'a jamais eu peur d'eux. Jamais même dans les pires moments. Jamais même lorsque les iris de Blaise s'assombrissent ou que le corps entier de Raf se tend sous la colère. Non, ça, tout ça, ce n'est pas de l'amour. C'est de l'abus physique et moral, rien de plus. Et Leïla, c'est une femme qu'on a habitué à la violence conjugale, à qui on a appris à trouver ça normal. – Leïla. Murmure à peine audible. Murmure du cœur. Murmure coupé en plein vol par le son de la voix de la destinataire. – Pourquoi t'as fait ça ?! La bouche de Louve s'ouvre, se referme, se rouvre, puis se referme. Ses reproches sont lourds, bruyants dans son crâne où le sang et les larmes continuent de couler. Elle pose la tasse sur la table, consciente qu'un peu plus et les bouts de porcelaine s’étaleront sur le sol, et prend une grande inspiration. – Tu ne m'en as jamais parlé, Leïla, que Louve commence, hésitante. Elle reste debout, à la fois près et loin de son interlocutrice. Je pouvais pas savoir. Ce n'est pas une accusation, juste un fait. S'il avait su, peut-être que les choses se seraient passées différemment - bien qu'elle n'y croit pas elle-même. Ça peut pas continuer, Leïla, qu'elle dit, sa main risquant son chemin jusqu'à celle de l'autre femme. Laisse moi t'aider. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Dim 20 Jan - 8:04 |
| louve, son regard, tu t’y es accrochée dès les premiers instants. louve, elle t’a tiré petit à petit du fond de l’eau, te sauvant d’une noyade que tu pensais inévitable. et contre toute attente, tu as laissé le temps faire les choses, tu as accepté le partage, les conversations secrètes, les confessions que tu ne faisais plus. louve, tu lui as raconté l’histoire de la vie de leïla, leïla sans daniel, tes désirs trop longtemps restés enfouis, tes peurs occultant ta plus grande frayeur. tu lui as laissé touché ton coeur endormi depuis trop longtemps, du bouts des doigts d’abord, puis elle s’est lovée tranquillement à l’intérieur sans que tu ne t’en aperçoives. faisant batte ce palpitant aux rythme de tes pensées pour elle. alors tu lui en veux, tu lui en veux si fort que t’es pas certaine de pouvoir contrôler les émotions tumultueuses qui t’attaquent de toute part. tu lui en veux pour avoir réveillé le monstre qui dormait paisiblement dans ton placard, pour l’avoir fait ressurgir dans ta vie. lui qui ne devenait qu’un nom clignotant sur l’écran de téléphone. un fantôme qui aurait pu disparaître, qui se serrait lassé -tu l’espères. c’était ta seule force, le regarder s’acharner dans le vide, lire ses messages un coup mielleux, puis l’autre hargneux. t’essuies les larmes qui coulent d’un revers de la main, tes yeux de nouveau dans le vague quand elle reprend la parole. tu la sais impulsive, la boxeuse, t’es presque certaine de savoir exactement ce qu’il s’est passé dans son crâne pour qu’elle se permette de répondre. tu n’avais pas besoin de savoir. que tu réponds les dents serrées. tu tires sur ta cigarette, les volutes de fumée dessinent presque des images menaçantes. ça ne peut pas continuer, leïla tu sais, qu’elle dit vrai, mais la fierté est telle que lorsque sa main attrape la tienne, le regard que tu lui jettes ne présage rien de bon. laisse moi t’aider. un rire t’échappe, nerveux. tu rejettes le contact physique, comme tant de fois auparavant, mais de façon plus virulente. j’peux savoir ce que tu comptes faire ? mots appuyés d’un mouvement de menton dans sa direction. nouvelle taffe, ton sourire disparaît laissant place à une colère que louve ne connaît pas encore. tu comptes remonter le temps, tu t’es levée, lui faisant face, tes yeux noirs glissant le long de son corps. la rage se mêle malgré toi au désir, deux émotions auxquelles tu n’étais plus habituée. qui te bouffent, te rongent les neurones, les éteignant un à un. putain. revenir six ans plus tôt ? le raisonner avant qu’il ne lève la main sur moi ? un sourcil arqué alors que t’as de nouveau fait un pas vers elle, que tu peux sentir son coeur pulser dans sa poitrine. avant qu’il n’abuse de moi ? tes mots sont durs. pendant des années, des années, je n’ai été qu’une salope pour son bon plaisir. les gens ne voyaient rien, à tel point que j’ai pensé que je pense encore que tout ça était normal ! elle voulait savoir, et tu lui craches littéralement ta peine à la gueule. ta fureur est mal dirigée, elle emporte toutes raisons sur son passage. tu ne lui laisses pas l’opportunité d’en placer une. t’as ce putain de pouvoir louve ?! que tu siffles alors que tes mains s’abattent sur ses épaules, l’acculant de ce fait contre le mur derrière elle. tu voudrais hurler plus fort, jusqu’à la faire fuir. tu voudrais t’approcher un peu plus, respirer son odeur, chercher un réconfort entre ses bras. tu voudrais lui montrer comme tu as mal. tu voudrais qu’elle quitte ton appartement. qu’elle t’agrippes si fort que tu en perdrai la raison. la gifler. dévorer ses lèvres. lui balancer ta haine jusqu’à ce qu’elle en chiale. me perdre dans une étreinte folle. t’as le souffle saccadé, le coeur saccagé, les yeux qui crient à l’aide. et ce putain de téléphone qui se remet à vibrer. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Lun 21 Jan - 17:33 |
| Ça prend aux tripes. Ça tire ici, puis là aussi. Le regard antarctique de Leïla dans le sien glace son sang, empêche son cœur de battre convenablement. Elle ne sait plus, Louve. Peut-être qu'elle n'a jamais su. Elle se sent inutile, si insignifiante face à la douleur étouffée de Leïla. Face à toutes ces années, ces sept foutues années qui se sont écoulées accompagnées des coups, des insultes, de la soumission forcée d'un être qui voudrait ses chaînes mais n'y arrive toujours pas. Face à un homme qui a tout pris, tout saccagé pour ne laisser qu'un creux dans la poitrine. Elle voudrait tout effacer. Elle voudrait faire disparaître les traumatismes et les cicatrices intérieures de la femme qu'elle aime. Elle voudrait être capable d'un tas de choses mais elle n'est qu'une femme, qu'un humain ridicule, minuscule dans un monde qui avance trop vite, fait trop de mal, et le temps ne peut pas être remonté. Louve est impuissante et c'est à peine si elle arrive à le supporter. La pièce tangue, tourne autour d'elle, et c'est la main de Leïla qu'elle vient chercher pour se retenir de tomber. Les mots sortant de ses lèvres sont doux, trop doux pour lui appartenir. Ça ne lui ressemble pas. Rien de ce qu'elle fait autour de Leïla ne lui ressemble. C'est l'effet Leïla Monroe, qu'elle se dit parfois. Les opales de cette dernière annoncent tempête lorsque la paume de Louve se pose sur le dos de sa main. Elle devrait s'éloigner, la boxeuse, mais elle en est incapable. Ce toucher, cette peau contre la sienne, c'est ce qui lui rappelle qu'elles sont là, toutes les deux. Qu'il n'y a pas un univers entier entre elles mais quelques minuscules centimètres. Centimètres que Louve pourrait tuer en une nanoseconde si elle le souhaitait. Un rire résonne dans ses oreilles, puis elle ne sent plus la chaleur du contact de sa belle sous ses doigts. Louve déglutit, les pieds ancrés dans le sol, alors qu'elle chavire dans l'océan des yeux de Leïla. Se laisse emporter par le courant. – J’peux savoir ce que tu comptes faire ? Ça claque sous sa langue. Ses traits sont déformés par cette rage trop longtemps mise sous cloche. Rage qui se mêle à la peur, aux regrets, aux souvenirs d'un temps où Louve était remplacée par Daniel. Elle lit à travers les lignes, la gamine. Elle voit ce qui se cache au fond de ses prunelles brûlantes. C'est tout et rien à la fois. Leïla se lève, prenant de la hauteur. Louve devrait bouger, s'éloigner de quelques mètres, mais elle n'en fait rien. Que la tatouée lui détruise le cœur ou lui brise les côtes. Louve se sacrifierait un millier de fois, donnerait son âme au Diable pour que Leïla connaisse l'apaisement qu'elle mérite. – Tu comptes remonter le temps, revenir six ans plus tôt ? Le raisonner avant qu’il ne lève la main sur moi ? Un pas. Un pas qui efface le peu de distance entre leurs deux êtres. Un pas et son cœur qui ne suit plus le cours de ses pensées. Avant qu’il n’abuse de moi ? Pendant des années, des années, je n’ai été qu’une salope pour son bon plaisir. les gens ne voyaient rien, à tel point que j’ai pensé que tout ça était normal ! Le venin glisse d'entre ses lippes et Louve est plantée là, l'estomac retourné et l'envie de dégueuler son trop plein d'émotions sur le plancher. Elle encaisse les coups, le dos droit et la tête haute comme Blaise lui a appris. Elle les encaisse alors qu'elle souhaiterait seulement s'effondrer, se foutre à genoux pour lui demander pardon. Pas pardon d'avoir décroché mais pardon de ne pas avoir été là. Pardon de ne pas être assez pour que que tu puisses revivre. Pardon de ne pas réussir à combler le vide. Pardon. Pardon d'être moi. Pardon. Pardon de ne pas savoir comment faire. Pardon. Pardon. Pardon. – T’as ce putain de pouvoir Louve ?! Et avec ça, elle attendrait qu'un coup parte, que son poing s'abatte à sa mâchoire. C'est comme ça que ça a toujours été - avec Blaise, avec Raf, avec le monde entier. Son dos s'écrase contre le mur et elle ne bronche pas, Louve. Et elle attend. Elle attend plus qu'un simple impact contre les briques froides de son appartement. Elle attend que ça fasse mal, pas seulement à l'intérieur mais à l'extérieur aussi. Une gifle, un coup de poing, de genou, n'importe quoi. Elle attend mais rien ne vient. Ses iris sont plantés dans les siens et c'est à peine si elle cligne des yeux. Louve peut sentir la chaude respiration de Leïla sur son visage, entendre son cœur battre, battre, battre tellement vite dans sa cage thoracique. Et lorsque le téléphone se remet à vibrer, une partie d'elle voudrait s'en emparer et le jeter à l'autre bout de la pièce, mais elle reste là. Elle reste là, ne bougeant pas d'un millimètre sous la poigne de sa belle. Son regard faiblard se détache doucement du sien pour faire son voyage jusqu'à ses lèvres. Elle a du mal à respirer, Louve. Elle étouffe presque. Elle a envie de pleurer, de frapper, de vomir, de disparaître, de l'embrasser. Ce n'est pas le bon moment, c'est même le pire moment, mais elle se dit, Louve, que si leurs lippes ne se rencontrent pas dans les secondes à venir, elle va crever. Et elle ne veut pas mourir, la gamine. Pas tout de suite. Un jour, mais pas maintenant. Alors elle lie leurs lèvres. Elle les lie désespéramment, se raccrochant à ce baiser comme à une bouée de sauvetage, à ses mains fermes sur ses épaules, à la chaleur de sa peau et à son foutu parfum. Ses lèvres ont le goût du café et de la clope. Ses lèvres sont tout et Louve est persuadée que si elle s'éloigne, elle ne pourra plus respirer. Très vite, le reste disparaît. Elle n'entend plus le téléphone vibrer, ni les voitures et les passants dans la rue. Elle ne voit plus que le visage de Leïla à travers ses paupières closes. Et à ce moment, elle se rend compte de la double connotation de ses mots. Laisse moi t'aider. Laisse moi t'aimer. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Mar 22 Jan - 15:46 |
| ses lèvres. tu t'es fais prendre par surprise. tes mains toujours sur ses épaules, ton souffle accaparé par celui de louve. tes sourcils se froncent, ton corps voudrait lutter, à contrario de ton cœur qui s'emballe. qui s’affole dans une cage thoracique devenue trop petite. la douleur est immense, tu le sens ce palpitant qui se crispe, l'oxygène qui te manque, les larmes qui te brûlent. ses lèvres, c'est la saveur de l'oubli, d'un renouveau incertain. d'une page qui s'écrit à l'encre de vos cœurs courageux. d'une page qui se rature, se déchire, se recolle, le tout en quelques secondes. tes doigts glissent jusqu'à sa nuque, s'y crispe alors que tu te décolles, quelques secondes. le temps que tes yeux noyés d'incompréhension captent les siens. quelques secondes. tu détailles la beauté de son visage. quelques secondes, avant que tu n'en réclames davantage. ta bouche retrouve la sienne avec plus d'ardeur, ta langue à la recherche de son âme. la chaleur qui t'accabale te fait tourner la tête, c'est pourtant toujours contre ses lippes que tu cherches ta respiration. la fièvre au corps. tes doigts s'échappent jusqu'à ses hanches, glissent sous le tissus de son haut que tu t'évertues à retirer. souffrant déjà du manque de proximité éphémère. tu ne les comptes plus, les jours, les semaines, les mois loin des corps. toi qui est devenu glace, à où tu n'as toujours su être que feu. c'est sans doute ce qui te pousse à la rejoindre, à te débarrasser de ce débardeur devenu inconfortable quand ton être entier réclame le sien. nouvelle étreinte. nouveau baiser fiévreux, gestes fébriles. ta poitrine qui se soulève contre la sienne quand tu découvres la douceur de son épiderme. quand ta bouche se fait curieuse dans son cou. son corps qui butte contre un des meubles quand tu l’entraînes jusqu'au canapé sur lequel tu veux qu'elle s'échoue. il n'y a plus rien qui compte. seulement son souffle, les battements frénétique de son cœur, la brûlure sur ta peau quand elle t'observe. et ne sachant plus faire les choses à moitié, t'es déjà assise sur ses cuisses. une main dans tes cheveux, tu l'observes avec attention, ton doigts courant sur les contours de son visage. ton cerveau en mode off. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla Mar 22 Jan - 17:14 |
| Louve embrasse Leïla comme si elle était sur un ring et que sa bouche était la seule chose qui la faisait tenir debout. Comme si son monde tournait autour de ses lèvres. Foutues lèvres dont elle rêve parfois. Foutues lèvres qui s'accordent aux siennes, ne font qu'une lorsque la distance est tuée et qu'elles se rencontrent. Elle ferme les yeux un instant, appréciant le contact des lippes de sa belle sur les siennes, de ses doigts qui se déplacent, attrapent fermement sa nuque. Les paupières de Louve se rouvrent et elle plonge, se laisse entraîner dans l'océan des iris de Leïla. Elle sent la peau de son visage brûler et son corps entier s'éveiller sous son regard. L'incompréhension dans ce dernier est vite remplacée par une flamme qui danse, s'élève jusqu'aux cieux, et c'est assez pour qu'un incendie meurtrier se déclare dans les entrailles de Louve. Qu'elle est belle, Leïla. Dans sa contemplation, la boxeuse se dit qu'elle n'a jamais vu un être aussi beau, aussi éblouissant malgré le nuage noir au creux de sa poitrine, et elle se rend compte qu'elle n'a jamais désiré quelqu'un autant qu'elle désire Leïla non plus. Et lorsque cette dernière retourne à l'attaque, que leurs dents se frapperaient presque sous l'impact, Louve répond avec autant de fougue. Elle en veut plus, toujours plus. Elle veut sentir son corps nu contre le sien et sa respiration ardente sur sa peau, entendre son prénom échappant de ses lèvres dans un gémissement incontrôlable. Elle veut oublier, Louve. Elle veut oublier les dernières minutes, la haine des mots échangés et la blessure dans sa cage thoracique, mais surtout, elle veut faire tout oublier à Leïla. Lui montrer qu'elle est plus que ça, plus que son passé et les cicatrices qu'elles se trimbalent sous la peau, plus que ce que Daniel lui a toujours laissé croire. Les doigts de la tatouée sur sa peau ont l'effet d'une bombe dans ses tripes. Lorsqu'elle s'éloigne, un peu, juste un peu, Louve se retient de la ramener violemment à elle, d'écraser ses lèvres déjà rosies et légèrement enflées par leurs baisers enflammés sur les siennes, quitte à sentir le goût métallique du sang sur sa langue. Au lieu de ça, elle lève docilement les bras, aidant Leïla à retirer son t-shirt. La froideur de l'appartement parcourant son corps brûlant la fait frissonner involontairement. Rapidement, Leïla revient à elle, collant son torse nu contre le sien, et cette proximité raffolée crame tout, retourne son cœur, son esprit, son âme. L'air glacé est remplacé par la fournaise qu'est l'être de sa belle. Les poumons de Louve refusent de se remplir d'air lorsque la bouche de Leïla fait son chemin de ses lèvres à son cou. Un gémissement s'échappe de ses propres lippes. Elle n'arrive plus à respirer, à penser. Elle est dans un autre monde. Un monde rythmé par les baisers de Leïla, sur ses lèvres, sa mâchoire, son cou, ses épaules. Un monde où les battements de leur cœur et la collision de leurs deux corps sont les choses les plus importantes. Où le reste n'existe pas. Où il n'y a qu'elles deux. Une seconde, un jour, un mois, une année, une vie entière. Louve se laisse emporter dans l'élan, ses jambes tremblotantes faisant le chemin que le corps de Leïla les commande de faire. C'est à peine si elle sent lorsque sa hanche tape durement contre un meuble, trop concentrée sur les lippes et mains de la tatouée pour ressentir quoique ce soit d'autre que ces dernières sur elle. Arrivé au canapé, Louve se laisse volontairement tomber, ses lèvres momentanément séparées de celles de Leïla mais ses yeux plantés dans les siens, flamboyants et affamés. Cette dernière ne perd pas de temps avant de joindre leurs corps, s'asseyant sur ses cuisses. L'un de ses doigts se pose sur son visage et caresse sa peau, alors que leurs iris ne se quittent pas. Louve attrape les hanches de Leïla et en une demi-seconde, elle est au dessus d'elle, laissant des baisers plumes le long de son cou, de ses épaules nues, descendant jusqu'à sa poitrine. Et d'un coup, ça lui revient. Ça lui revient qu'elles ne sont jamais allées aussi loin. Elle ne veut pas, Louve, que leur première fois soit uniquement le produit de la rage. Comme ça, sans un avertissement, elle s'éloigne, s'asseyant à l'autre bout du canapé, ses jambes entre ses bras alors que son regard est toujours ancré dans celui de Leïla. – Je peux pas, qu'elle murmure. La vérité est qu'elle pourrait, Louve. Son corps entier ne demande que ça mais son esprit et son cœur savent mieux. Elles regretteront, l'une comme l'autre. Elles regretteront et pour Louve, le regret est un poison qu'elle connaît déjà trop bien. Je suis désolée. Sur ces mots, Louve se relève. Ses pas la mènent jusqu'à la cuisine, là où leurs deux hauts reposent sur le sol. Elle attrape les deux, enfile le sien, et apporte le sien à Leïla. Je ferais peut-être mieux de m'en aller, qu'elle dit, d'une voix faiblarde, lorsqu'elle arrive à sa hauteur et lui tend son t-shirt. Elle n'en a pas envie, Louve, mais elle se dit qu'après ce qui vient de se passer, l'appel, la dispute, les baisers, tout, c'est peut-être la meilleure solution. |
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| Sujet: Re: kill our way to heaven / leïla |
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