it's me, again (zeno&angel)

hey, it's me again.

mon père me dépose à nouveau devant un grand bâtiment. voilà maintenant plusieurs jours qu'il me conduit jusqu'à livin afin d'effectuer une mission. une mission que je n'ai pas pu refuser sous les grands airs battus et les billets agités de mes parents. «tu vas nous prouver que tu es digne d'être notre fille» m'avaient-il menti en caressant mes cheveux bruns. ils me prennent tous les deux pour l'enfant que je ne suis pas et que je n'ai jamais été. ça me plait de leur montrer que j'ai grandi et que toutes les idées reçues aussi, alors je me suis servie de cette proposition bien que malhonnête pour jouer l'infiltrée, la business-woman, la manipulatrice. après tout en vingt-et un an d'existence, c'est ce que je suis devenue.

je descends du véhicule de luxe – toujours montrer notre puissance économique au monde entier – après avoir jeté un faux sourire à mon chauffeur qui ne tarde à quitter les lieux. j'entre dans le hall et comme à son habitude, une secrétaire me prend en charge. je patiente seulement que quelques instants – assez pour retoucher les bords de ma robe-pull moulante – et finit devant les portes du boss. j'aime bien surnommer les patrons de grandes entreprises comme ça. surtout qu'avec monsieur campbell s'il y a bien une chose que j'ai appris depuis ma première venue, c'est qu'il ne laisse rien passer. intransigeant, il aime mener à bien les rennes de son entreprise. d'après mon analyse, c'est quelqu'un de très intelligent et de perspicace. mais ça ne me suffit pas pour stopper les prises de rendez-vous dans son bureau. il m'en faut bien plus si je veux découvrir les défauts qui se cachent derrière cette porte – et surtout derrière lui. après une seconde de silence, j'entre enfin suivant mes trois coups dans la petite pièce rectangulaire où ce dernier se trouvait déjà assis devant son ordinateur. – bonjour, mlle edwards, je me présente comme à chaque début, j'espère ne pas vous ennuyer? j'entortille mes doigts autour de mon sac et titille la longueur courte de mon vêtement par dessus mes genoux en espérant prouver une certaine intimidation de ma part. bien évidemment, c'est de la comédie pure. je n'ai jamais autant joué un rôle de ma vie.

@zeno campbell

hey, it's me again.

Il y a bien une chose qu’on pouvait reprocher à Zeno, c’est d’être beaucoup trop méfiant. Cela faisait plusieurs jours qu’une demoiselle venait souvent à ses bureaux pour un stage. Comme toujours, il faisait des recherches sur les personnes qui pouvaient possiblement avoir un travail dans sa boîte. Après avoir bien cherché de son côté, il a vite compris que la demoiselle était une fille à papa et que son père n’avait pas une réputation très prestigieuse. Il se méfiait d’elle, plus que de n’importe qui d’autre. Installé comme toujours dans son bureau à relire un dossier pour un potentiel partenaire. Il releva la tête quand il entendit quelqu’un ouvrir la porte. Il leva un œil vers elle avant de reposer son regard sur son dossier encore ouvert. « Bonjour » dit-il simplement. L’amabilité n’était pas de rigueur quand il n’avait pas confiance en quelqu’un, cette demoiselle semblait être trop « pure » pour être réel. Il n’est pas né de la dernière pluie. « Nan, on avait rendez-vous de toute façon. Allez-y installez-vous » dit-il simplement en refermant son dossier après l’avoir signé et rangé dans son tiroir à ses côtés. Une fois assise, il posa son regard directement dans le sien. « Bien que puis-je faire pour vous une nouvelle fois ? » demanda-t-il en arquant un sourcil. Elle était coriace, malgré les refus constants elle revenait toujours à la charge. Au moins, ça avait le don de l’occuper un peu en sortant de son boulot habituel.

qu'il était charmant ce campbell. mais à mon avis, il le serait encore un peu plus s'il me laissait – ne serait-ce une seconde – paraître une once d'émotions faciales. au moins, je saurai à quoi m'en tenir. peut-être avait-il déjà compris que mes nombreuses visites ne rimaient qu'à le retourner dans sa propre bouillasse. peut-être savait-il déjà que la réputation des edwards était derrière toute cette mise en scène. peut-être bien que oui, peut-être bien que non. je n'en savais rien. et c'est sans doute grâce à ce manque de tact qu'une telle assurance se faisait ressentir dans mon rôle d'actrice. je mérite un oscar pour m'être assise sur le siège – très confortable soi-disant passant – sans avoir esquissé une grimace qui pouvait paraître intimidante. je vois déjà ses secrétaires se lamenter d'avoir obtenu un quart de seconde de son attention. – je ne vais pas vous mentir. quel étrange paradoxe avec ma situtation. je prends le temps d'inspirer, puis reprit d'un air faussement peiné : – je n'ai pas réellement compris comment fonctionner une entreprise. et en particulier, la vôtre. je me demandai si vous auriez le temps de ce rendez-vous, l'obligeance de m'en montrer plus. à la dernière visite, il n'avait fait que m'ennuyer en contournant l'emblème de ce pourquoi j'étais présente. s'il savait ce que je tramai, il pouvait donc se montrer très intrigant en étant malin de ne dévoiler aucune faiblesse de lui-même mais avant tout de livin. et c'était bien dommage parce qu'il se serait bien plus rapidement débarrassé de ma personne depuis au moins deux semaines. m'enfin bon, peut-être que ma présence plait-il.

@zeno campbell

hey, it's me again.

L’irlandais n’était pas né de la dernière pluie, il se méfiait toujours des personnes qui s’approchaient trop de lui ou qui insistait. Il avait fait ses recherches et la belle semblait avoir un joli background ou du moins, sa famille. Visage de marbre, comme à son habitude, le brun comptait bien lui faire comprendre qu’elle pouvait toujours creuser, elle ne trouvera rien. Zeno n’hésita pas à se montrer direct, demandant la raison de sa présence. Il ne fut pas spécialement surpris de sa manière d’aborder le sujet. « Le concept est plutôt simple pourtant, qu’est-ce que tu souhaites savoir de plus » demanda-t-il en arquant un sourcil. Nan parce qu’il ne voyait vraiment pas ce qu’il pouvait dire de plus. « Je m’occupe des nouveaux comptes et partenaire, mon partenaire s’occupe de tout ce qui est design, finance etc » dit-il en penchant la tête sur le côté. Il savait qu’il devait en dévoiler un minimum afin de pouvoir lui donner un peu de ce qu’elle souhaite et ne pas passer suspect à tout donner pour lui. « Pour le concept, c’est plutôt simple. On loue des maisons, des parcs, des jardins, des salles, des bureaux à des clients particuliers ou entreprises pour une durée limitée ou non ça dépend des contrats. Qu’est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? » demanda-t-il en arquant un sourcil. Il espérait qu’elle n’allait pas se faire passer pour plus bête qu’elle ne l’est.

parfois je voudrais me retrouver derrière ce bureau et prendre moi-même mes propres décisions : arbitrer le jeu, fixer les règles et jeter les pions inutiles. mais je ne peux pas parce que je ne suis qu'une amatrice dans ce domaine qu'est le business. du moins, d'après mon père. c'est insupportable de se sentir inférieure juste parce que la personne qui est installée sur un trône porte le titre de boss. je dévisage la couronne invisible par-dessus les cheveux de mr campbell – qui semblait flotter comme une auréole. sauf qu'il est beaucoup trop stoïque pour jouer l'égal d'un ange. – la partie finance est souvent source de secrets et problèmes particuliers dans des entreprises comme les vôtres. contrairement à lui, le vouvoiement me permet de bâtir un mur invisible entre mon rôle et le sien. je ne préfère pas être intime – pas maintenant. – vous venez simplement de me citer la façade de livin. qu'en est-il de l'arrière plan ? et un rictus se coince entre mes lèvres maquillées. je venais de balayer tous les efforts fournis pour paraître timide, discrète et coincée. une débutante n'aurait jamais oser prendre la peine d'évoquer les faiblesses de la société. mais une edwards, si. terminé de jouer les novices, je veux entrer dans la cour des grands et enfin, placer les bons pions. à commencer par lui. sans doute me fera-t-il virer de cette pièce. sans doute, oui. mais je resterai jusqu'à ce qu'on m'arrache les membres un à un. déterminée, je le suis. lâcheuse, non. désolée, papounet, c'est angela qui prend les reines et je compte bien régler ce retournement de concept moi-même.

@zeno campbell

Comme prévu, elle lança le sujet de la finance chose qu’il pouvait très bien lui montrer. La partie illégale du projet se trouvait dans un endroit, comme une nouvelle startup invisible aux yeux de tous. « Ca dépend des contrats, de la taille de la bâtisse, du pourcentage qu’on a signé lorsqu’on a signé » dit-il en haussant les épaules. Elle n’allait pas être notre comptable donc il ne voyait pas pourquoi elle s’intéressait à ça. « Tu es bien crédule mademoiselle Edwards. Penses-tu honnêtement que je n’ai pas vu ton petit manège depuis le début ? » demanda-t-il alors qu’il arquait un sourcil. Il afficha un léger sourire avant de passer une main dans ses cheveux. « Tu peux continuer à chercher, tu ne trouveras rien de ce que ta famille cherche mademoiselle » dit-il en secouant la tête doucement. Ouais, elle pouvait chercher la partie mauvaise était bien caché sous des contrats totalement légaux, sans aucune preuve. Cette fille se croyait maline mais elle était loin de l’être, soyons clair. Zeno a tendance à toujours se méfier de tout le monde et il a bien fait de le faire d’ailleurs. Le regard toujours poser sur elle, il était amusé le brun de cette situation.

comment ne pas prévoir qu'il allait réagir ainsi ? tel un livre fermé où les pages ne se font que lire par les plus humbles lecteurs, cet homme refusait de m'y laisser zyeuter ne serait-ce un tout petit peu son secret. ce qui est compréhensible pour un patron d'entreprise. s'il m'aurait prouvé le contraire, je me serai surprise à l'injurier d'incompétent. enfin soit, il m'a percé. et lorsqu'on démasque une personne, j'aimerai que cela soit fait avec un minimum de dignité. hors là, il me prend pour la femme la plus bête au monde dont son plan de méchante à échouer – ce qui n'est pas faux. – si c'était réellement le cas, quelqu'un de compétent aurait refusé le premier rendez-vous ou au pire des cas, les suivants. chose que tu n'as pas faite. les rideaux sont levés, je redeviens moi-même – alléluia. ne te fatigues pas à justifier ton manque de capacité, je sais que ma présence t'amuse. rien qu'à voir le sourire qu'il tirait, il savait d'avance que je ne parviendrai jamais à retourner sa boîte et ses partenaires contre lui. sans doute ai-je réussi à rester dans son bureau pour lui faire un peu de divertissement. – on doit s'ennuyer à livin pour qu'on accepte une edwards durant plusieurs rendez-vous, non ? je ne suis pas une bête de foire, campbell. je ne suis pas mon père.

@zeno campbell

Un refus de rendez-vous ? Elle aurait trouvé ça trop louche pour qu’il n’est rien à se reprocher. Elle ne semblait pas beaucoup réfléchir la demoiselle, ça doit certainement être à cause de son éducation de fille à papa. « si j’avais refusé ce premier rendez-vous, tu aurais trouvé ça suspect n’est-ce pas ? Je n’ai rien à cacher, mais tu n’as pas besoin d’en savoir plus. » dit-il en arquant un sourcil. Il n’était pas né de la dernière pluie et ses années d’apprentissage l’ont beaucoup aidé. « On peut dire que tu me distrait en effet, j’ai vu ton jeu dès le début mais tu semblais tellement … dans ton personnage que j’ai voulu joué un peu avec toi » dit-il avec un sourire au coin. Il hausse les épaules alors qu’il croisa ses doigts sur son bureau en face de lui. « Ca me permet aussi de voir comment peuvent agir certain concurrents. Car honnêtement, si tu souhaites toutes ses informations, c’est un peu pour nous piquer le marcher et faire couler ma boîte nan ? Tu es définitivement bien une edwards. Ton père a une sacré réputation » dit-il en secouant la tête doucement. Oui, il serait peut-être tant qu’elle revoie les buts de sa vie.

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