(kahina) ❁ I was made by the streets but I raised my wealth...

(empty space)/ Il y a toujours eu cette sensation au fin fond de toi de ne pas être à ta place. De ne pas appartenir au monde que l’on te présenter comme étant le tiens. Ce sentiment de s’accorder sans jamais parfaitement s’unir comme si, quelque chose t’empêchais d’être toi. Obstacle invisible infranchissable. Point d’interrogation géant sur des questions que tu ne connaissais même pas toi-même. Ce genre de sentiment qui se renforce avec le temps, avec l’âge ou les années qui passent. On avance en étant retenue en arrière. On cherche à mettre de l’ordre, assembler un puzzle dont on n’a même pas les pièces et on en arrive à se dire que l’on n’est pas tout simplement. On n’existe pas vraiment et ceux malgré tous les efforts du monde déployé pour vous faire croire le contraire. Une putain d’illusion qui aveugle les plus faibles. Tu l’as été faible et encore aujourd’hui, parfois, il t’arrive à penser que tout est normale. Que ce trou dans ta poitrine n’est rien d’autre que le résultat du mal que tu te fais toute seule. Seulement quand cette sensation de manque est votre quotidien depuis votre premier souffle, il est difficile de se construire avec ça. Pourtant tout n’est pas si noir, tu n’es pas là plus à plaindre à défaut d’avoir était chanceuse à la loterie de la naissance, celui de l’adoption semblait t’avoir sourie… Du moins, c’est ce que tu te disais avant. Loin de toi l’idée de cracher sur ta famille, mais tu ne pourras pas te retirer de l’esprit les mensonges et les faux-semblants quand il s’agit de parler de tes origines. Tes vraies. Apprends la vérité ou ce que l’on a bien voulu t’en dire, c’était un peu comme se réveiller d’un long coma ou comme revenir à sois après une longue période d’amnésie. Pas que tu es vaincue l’une des deux situations, ce n’est l’as que ton imagination qui tente de mettre des mots que ton état à chaque fois que tu rends compte que finalement, tu en as encore beaucoup à apprendre. Dans ton cas, la vérité de tes parents s’était soldé en quelques phrases qui se voulaient prévenante sans l’être, mais comment leurs en vouloir ?! Pas facile d’annoncer à une gamine de 8 ans que vous n’êtes pas ces parents ! Pas certaine encore aujourd’hui qu’ils te l’auraient dit si Noam n’était pas arrivé dans vos vies. Dans ta vie. « Viens rencontrer ta sœur Kahina. » Que l’on t’avait dit, t’en souvenant comme si c’était hier. Tu te souviens de la peau d’ébène transpercé de ce regard perdue, affolé. De ce sourire timide sur tes lèvres et de cette phrase qui raisonne encore dans ta tête « No am Maheen… » Sortie d’entre les lèvres de cette sœur que l’ont te présenté. T’avais été l’enfant perdu qui ne comprenait pas comment du jour au lendemain, ont peut ce retrouver avec une sœur aîné. T’avais 8 ans quand tu as appris que comme Noam, tu étais arrivée dans la vie de tes parents comme par magie à la différence que toi, tu n’avais pas eu le temps de t’en rendre compte. De fille unique heureuse et gâtée, tu étais devenue une gamine adoptée qui ne savais plus d’un coup qui elle était. (rap god)/ Il est bien loin le tournant de la vie à la majorité. Huit et un putain de virage à 360, huit ans et la fin d’une époque et le début d’une autre. C’était comme si tu venais tout juste de venir au monde. Atterrir. Tourmentée entre reconnaissance et sentiment d’abandon. Bien trop de questions d’adulte qui se chevauche dans la tête d’une gamine et personne pour y répondre. Parents trop occupés à leurs boulots, il n’y reste que Noam, l’enfant muette, mais de ces yeux, tu as compris que tu ne serais plus seul. Pas le même sang, mais le pacte spirituel. Les mots étaient dérisoires un regard et tout semblait dit. Vous aviez eu autant besoin l’une que l’autre à l’époque et encore aujourd’hui. Des sœurs vous en étiez vite devenues, un pilier tu l’une pour l’autre vous étiez devenue. Une imagination débordante et comme si l’anglais, le français et le portugais ne suffisaient pas, vous vous étiez fait votre langage. Le seul moyen de communication de Noam pendant de longues années à en énerver vos parents encore aujourd’hui. Votre rituel autant que regarder le ciel et se chanter des berceuses quand l’une ou l’autre est malade. Vos différences à fait votre force sûrement l’une des fiertés de la famille, c’est l’union malgré tout. Il fallait dire que vos parents se sont évertué à faire de vous de vraies sœurs et tu ne peux pas leur enlever les valeurs qu’ils vous ont inculqué. Respect, ouverture et justesse. Tu leurs en a piquer des crises quand ils vous imposez des activités avec d’autres enfants de la communauté ou de leurs amis riches. Tu leurs en as voulu de vous traîner à l’Église le dimanche et finalement, tu as fini par y prendre goût à ces croyances. Finis par croire à un Dieu qui t’avais sûrement permis d’avoir quelque chose de meilleure qu’une mère qui t’as abandonné. T’avais fini par ranger ta colère, pendant un temps du moins. Rejoindre la chorale de l’église avec ta sœur t’avais aidé comme le Pasteur qui t’as conseillé d’écrire ta colère plutôt que de la garder à l’intérieur. Tu l’as fait écrire des pages et des pages de vers et de poème qui rapidement, se sont transformés à mesure que tu te découvres une voix. Trop violent pour se transformer en belle mélodie le flow à fini par sortir de tes lèvres en versé de rap. Violence émotionnelle que tu n’étais capable de partager qu’avec ta moitié jusqu’à l’âge de la rebellions. L’âge où l’on croit que le monde vous appartient ou les autres peuvent devenir mauvais et ou les règles semblent être une prison. L’âge où ne pas connaître, ces origines empêche de se construire. (till i collapse)/ Certains dirons que c’était un besoin de reconnaissance d’autre juste pour se faire voir, mais, toi ce que tu en dis, c’est que tu avais juste besoin de te trouver. Essayez de construire en vous demandant pourquoi ont vous à abandonner. Tu es peut-être ingrate et égoïste de penser cela, de ne pas passer au-dessus de ne pas pleinement apprécier la chance de l’adoption par une bonne famille alors que beaucoup tentent de survivre dans le système. Tu avais juste besoin de trouver quelque chose, de quoi trouver ton chemin. On dira ce que l’on veut, mais, non, tu n’étais pas la pauvre ado naïve qui c‘est laissée embarquer par de mauvaises fréquentations. Non. Lasse des disputes et des refus catégorique de tes parents, tu as décidés de te débrouiller toute seule ta sœur toujours là pour couvrir tes escapades nocturnes. Il n’a fallu que persévérance, détermination et talent. « Arrête de jouer aux jeux vidéo, ce n’est pas très féminin ! » Que te disaient tes parents pendant que toi, tu ne jouer pas. Ce n’était pas un jeu. Pas non plus du moment père fille quand tu t’asseyais avec lui dans son bureau passionné par les affaires qu’ils ramenaient à la maison. Les mauvaises fréquentations, c’était transformer en bonne fréquentation dépendaient duquel côté de la barre, on se positionner. Léon qu’il se faisait appeler celui qui était amusé de voir la fille du directeur du FBI en train de se transformer en hackeuse. Tu ne pensais pas à mal, pas à déterrer ce qui devais rester secret, non, toi, tu voulais juste savoir pourquoi on t’avait abandonné. Tu voulais juste comprendre la raison de ta rage. Cette rage que tu expulsé dans ces scènes ouvertes des clubs underground de la ville. Léon le grand frère qui y voyait son intérêt aussi. Aujourd’hui, tu ne sais pas ce qu’il est devenu, sûrement à pourrir dans une prison. Impossible de le retrouver, Léon ce n’était même pas son prénom. Un truc que tu as appris, c’est bien de ne jamais utiliser son identité, sa vraie. Le virtuel reste au virtuel et toi, tu es devenu Onyxx. Onyxx, la douée, mais stupide. Idiote qui a laissé une trace à hacker l’ordinateur de son père. Pour y découvrir pas moins de cinq dossiers classé top secret au nom d’une opération portant ton prénom. Rien que des fichiers emplis de lignes noircies et prise la main sdans le sac. Pas de procès juste la sentence irrévocable. Seize ans allés simple pour la France. Noam laissé derrière dans les larmes, elles t’avaient dit de faire attention. Tu regrettes de ne pas l’avoir écouté. Tu payais le prix fort pour pas-grand-chose. Kahina, la Louisiane et top secret. Tu n’appendras que des années plus tard que tu es née en Louisiane et que Kahina était belle est bien le nom de ta mère agent du FBI assassinée lâchement au profit d’un trafic d’être humain. (take me home)/ La France avait quelque chose de magique, Paris et ces ruelles et tout ce gens tellement différent de la folie des grandeurs américaine. Il y avait du charme à quelque chose de spécial avec cet endroit à défaut que toute magie à un prix. Tu n’étais pas là pour un voyage, pour des vacances chez tes grands-parents. Non, tes parents t’avaient envoyé en exile ne sachant plus quoi faire de la gamine à problème que tu étais devenu. « Le temps qu’il faille pour te ramener à la raison » qu’avait dis ton père en te déposant à l’aéroport. Noam et toi séparées bien qu’elle eut essayé la belle de te rejoindre. Tu ne sais pas si c’était la vie parisienne ou l’éducation à la Française de tes grands-parents maternels qui ne te convenait pas, mais, tu ne t’y es jamais fait. Toujours ce sentiment d’être de côté non sans compter sur tes chers camarades de lycée qui s’était lancé le pari sur ta virginité. L’anneau à ton annulaire n’était pas quelque chose de réputé chez la jeunesse dorée de Paris. Tu as même pensée pendant un temps à te laisser faire, Lucas qu’il s’appelait. La légèreté de baiser échangé sur les toits parisiens et des heures passé à refaire le monde. Tu n’as jamais su s’il faisait partie de ceux qui voulait te prendre la seule chose qu’il te restait et dont tes parents étaient fiers. C’était pour eux que tu avais fait vœu d’attendre, ou du moins, tu t’en étais convaincue ainsi jusqu’à l’été de tes 17 ans ou tu t’es tout simplement rendu compte que tu avais tout simplement peur de passé un cap irréversible. Tu n’étais pas prête et finalement Dieu, l’église et tout le reste, c’était pour toi et pas pour eux. Deux ans et demi que tu as passé là-bas s’en remettre les pieds chez toi. Ils sont venus te rendre visite l’été, mais, venaient toujours le temps des au-revoir déchirants comme si cela convenait bien à tes parents que tu restes derrière. Jouer les élèves modèles, donner le change cela t’a pris un certain temps à t’acclimater peut-être que dans le fond ce n’était pas si mal. Tu en as appris des belles sur ta mère ton grand-père s’asseyant souvent avec toi pour te conter ces histoires te rassurant sur la gamine rebelle que tu étais. Ces soirées que les quais de scènes et les scènes ouvertes de slam tu n’avais pas tout perdue si ce n’est la proximité avec celle qui te comprenait vraiment. Puis, vint le moment de rentrée, 18 ans et tes parents fiers de ton baccalauréat scientifique mention bien. Finalement, il s’est avéré que ces nuits passées à faire le mur à coup de codage informatique et piratage avait révélé chez toi une vocation pour les chiffres en générale. Tantôt mathématicienne, tantôt littéraire. Pourtant, tu n’avais pas oublié, pas oublié la femme sans visage dans les bras de laquelle tu t’imaginais : ta mère. (read all about it)/ Au détour d'une lettre glissé dans un cahier. De mots coucher sur du papier à y cracher ton corps, ton cœur, ton âme. Hasard ou destin qui réunit deux êtres à l'opposé des astres. Âmes errantes, âmes perdues cherchant son chemin. La clé maladroitement égarée qui dans un étrange jeu de coïncidence atterrie dans la bonne paire de main. Enchaînement d’événement menant tous au même point. À la même fin. Mystère irrésolu qui changea ta vie comme le présent de toutes ces galères passées. Jolie ironie de la période de Noël de l’armistice signé avec tes parents qui te juger prête à revenir à la maison. Ravissement dans les chaumières à retrouver Noam et vos petites habitudes. Laissant, le passé au passé, chacune vos secrets qui ne tarderaient pas à être découvert. Un jour peut-être. Le sourire de l’adolescente qui se disait à voir changer, mais la lueur dans le regard qui n’a pas oublié. Une adresse, une lettre envoyée comme un dernier recours il y a deux ans de cela, avant de décoller pour la France. L’espoir de retrouver ta mère semblait mort, mais avec lui naissait une promesse d’un nouveau chapitre. Nouveau livre à écrire qui commençait autour d’une bonne action ou d’une tradition. Réconfort, chocolat et mots de soutien de ta paroisse aux soldats déployés qui se battaient pour l’Amérique. Les cartons qui se ferment avec amour et le précieux cahier qui s’y loge par mégarde comme une envie de voyage. Kilomètre parcouru et ce désespoir de ne plus y replonger ton esprit à la recherche de ce sentiment viscéral qui en anime les feuilles de ta voix silencieuse. T’avais 18 ans et aujourd’hui tu en bientôt 22 à rouvrir cette boîte contenant le secret de millier de mots échanger aux travers des frontières. Avec lui. Soldat inconnu touché au cœur par les mots du cahier qu’il avait trouvé ce fameux soir de Noël. Il t’avait vu sans te voir, compris sans t’entendre. Une lettre pour une l’autre. Trois années de souvenirs à coup de missives devenues ta bouffée d’oxygène dans le monde à demi-étouffant dans lequel tu voulu. Romance imaginaire rendu irréel par le fait de ne jamais vous voir, jamais vous touché et pourtant, c’est ce qu’il y a de plus vraie dans ta vie aujourd’hui. Là, assise dans ta chambre à parcourir le papier vieilli, froissé à force d’avoir était relu et cette fameuse lettre « retour à l’expéditeur » logé dans le fameux cahier qu’il avait finis par te retourner. Finalement à te dire que tout n’avait été qu’u mal pour un bien. Sans cette tentative vaine de trouver une trace de ta mère biologique, sans cette lettre d’espoir qui t’étais revenu ton adresse au dos, sans cette rage que tu laisses sortir sur le papier comme dans un journal intime. Sans ça, il n’y aurait rien eu. Le Dakota que tu relis encore et encore avant de sortir une nouvelle feuille de papier pour y laisser aller ton cœur. Écrire semble tellement plus simple alors que cette peur de le rencontrer un jour en vraie fasse écrouler tout ce monde que tu t’étais construite autour de lui. De vous…