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 Keep yourself alive (Miles)

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Message Sujet: Keep yourself alive (Miles)   Keep yourself alive (Miles) Empty Mar 27 Nov - 16:21

Alors qu’elle est avachi sur son canapé, après un entrainement trop long et fastidieux et surtout, un manque cruel d’énergie et de motivation pour faire quoi que ce soit, l’attention de Mia est pourtant ravivée par la sonnerie de son téléphone, lui annonçant un message. Un simple SMS qui pourtant, l'a fait se redresser d’un bond. Le retour en ville, de celui qu’elle n’attendait plus. Qu’elle s’était, jusqu’à présent, résigné à revoir un jour, puisqu’il semblait avoir refait sa vie à l’autre bout du pays. Milo est de retour. La rousse ne peut réprimer une espèce de saut d'excitation, s’agitant dans son jogging, avant de balancer son téléphone sur le canapé et de filer sous la douche pour revêtir quelque chose de plus attrayant.
Désormais, une fin de journée atrocement ennuyeuse vient de prendre un tout autre tournant. Dire qu’elle s’est attaché à Milo, durant les années où ils se sont vus et fréquenter, est peu dire. Elle est bien incapable de définir réellement tout ce qu’elle peut apprécier chez celui qui par moment, est son total opposé. C’est peut être ça, au final, qui fait qu’elle a toujours aimé passer du temps avec lui, rire avec lui, lui lancer des regards dont elle seule a le secret et auxquels il a toujours répondu.

Se maquillant légèrement, histoire d’avoir l’air un peu plus présentable, elle enfile quelques vêtements, rapides, un jean, une blouse rosée et ses éternelles bottines à talons épais, avant de passer son manteau sur ses épaules, se saisir de son sac et filer en vitesse. Elle ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, en prenant les devant, affichant sans mal son culot en prenant la route de chez Milo. Trois longues années où les nouvelles ont été plus rares, petit à petit, chacun suivant le court de sa vie. Elle ne sait même pas où il en est aujourd’hui, s’il n’a pas changé, s’il fait toujours dans ses petits trafics ? Elle se martèle l’esprit de questions, calant ses écouteurs dans ses oreilles pour tenter de calmer un peu l’excitation qui prend part de tout son être. Mia est une femme vivant les choses à fond, sans demi-mesure. Elle s’impose, sourit, gâche ou envoie chier, avec la même énergie. La plupart du temps, il n’y a pas d’hésitation avec elle, soit on l’apprécie, soit on la déteste, c’est aussi simple que ça.

L’adresse de Milo, elle l’a obtenu par un ami à elle, qui apparemment, connait tout le monde dans le Queens. Où en tout cas, toutes les personnes à connaître, lorsqu’on cherche à obtenir quelque chose de précis, comme ces petites pilules l’aidant à faire face à des entrainements toujours plus éprouvants les uns que les autres.
Pressant le pas, elle gagne le bon quartier, le bon immeuble, s’introduit dans le hall sans sonner, après avoir fait les yeux doux à un locataire, qui ne s’offusque même pas de la laisser rentrer aussi facilement. Il faut dire qu’elle n’a pas spécialement l’air menaçante, bien au contraire.
Montant les marches deux par deux, d’un pas agile malgré la hauteur de ses talons, elle parvient rapidement devant la porte de l’appartement de Milo. Son coeur bat plus vite, face à l’excitation de le revoir, alors qu’elle sonne, une fois, deux fois, trois fois. Trop de fois, trop rapidement, sa façon singulière de s’annoncer lorsqu’elle va chez quelqu’un. Un de ses amis lui a même souligné qu'elle a sonné tellement de fois, tellement fort, qu'elle en a fait tomber son téléphone d'interphone. Ce qui n'a fait que déclencher un fou rire chez la jeune femme, qui n’a pas changé ses habitudes pour autant.

Lorsque la porte s’ouvre enfin, elle n’attend pas. Elle ne fait pas preuve de pudeur, ni même de retenue, qu’importe, Mia n’est pas connu pour ça. Elle se jette littéralement sur lui, dans ses bras, enroulant ses jambes autour de sa taille, et ses bras autour de son cou pour l’enlacer. C’est stupide, à son âge, d’agir encore comme une gamine surexcitée, mais il y a des gens qui, sans vraiment l’expliquer, comptent plus que d’autres, pour elle.
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Message Sujet: Re: Keep yourself alive (Miles)   Keep yourself alive (Miles) Empty Jeu 29 Nov - 3:39




KEEP YOURSELF ALIVE

Mia & Milo

Il était presque seize heures lorsque Miles émergea d’un sommeil lourd et sans rêves, l’esprit embrumé et vaseux. Il avait la bouche sèche et la tête qui tournait ; sa jambe gauche le lançait douloureusement, lui rappelant, comme chaque jour depuis un peu moins de quatre ans, cet épouvantable soir où il s’était fait faucher par un inconnu et dont il vivait encore les séquelles quotidiennement dès le réveil. En grimaçant, il tendit automatiquement la main vers sa table de chevet pour s’emparer de son fidèle pot d’oxycodone et avala, comme chaque jour au lever, son premier cachet de morphinique de la journée. Il ne sut trop combien de temps il resta dans son lit sans rien faire, l’esprit trop fatigué pour réfléchir convenablement. Lui qui était revenu à New York dans l’espoir de reconstruire sa vie après l’avoir fuie pendant trois ans, aurait peut-être mieux fait de s’abstenir – sa consommation de stupéfiants croissait de manière exponentielle depuis son retour, sans qu’il pût trouver de raison précise à ce phénomène. Peut-être était-ce parce qu’il n’était que rarement assez sobre pour y réfléchir…

La nuit était déjà tombée sur le Queens lorsque Milo, dont la douleur avait fini par s’atténuer, se glissa sous une douche brûlante. Vaguement euphorique sous l’effet des médicaments, il profitait de la sérénité que lui procurait ce moment – jusqu’au moment où la sonnerie stridente de sa porte d’entrée lui perça les tympans. Surpris, il sursauta légèrement, d’autant plus que la sonnerie n’avait pas été précédée par celle, moins assourdissante, de la porte de l’immeuble. Peu désireux de se retrouver face à un voisin plaintif, il sortit de sa douche sans se hâter, avant d’être précipité par les cinq, six, sept, huit coups de sonnette suivants. Profondément agacé, il s’activa, désireux de ne pas finir sourd avant la fin de la journée, et enfila rapidement un pantalon de survêtement sans prendre la peine de se sécher. Pendant ce temps, la sonnette continuait de hurler, et il finit par répondre, criant d’un ton excédé : « Ça va, ça va ! J’arrive ! », tout en rejoignant le hall d’entrée de son appartement de sa démarche légèrement claudicante. Il ouvrit brusquement la porte, aussi agacé qu’inquiet, supposant que seule une troisième guerre mondiale pouvait justifier l’hystérie de la personne qui était en train de casser sa sonnette.

Il n’eut pas même le temps de jeter un regard détaillé à la personne qui se tenait face à lui que cette dernière se jetait déjà dans ses bras. Surpris, Milo ne put retenir une exclamation étouffée, déstabilisé par le poids qui s’accrochait désormais à son corps à moitié nu. « Qu’est-ce q-… », commença-t-il, profondément perplexe, une main hésitante soutenant le dos de la furie par réflexe tandis que son autre bras restait ballant, et que son corps tout entier s’était raidi de la tête aux pieds. Et là, ce fut le déclic. Il ne sut trop si c’était la milliseconde pendant laquelle il était parvenu à établir un contact visuel avant qu’on ne se jette sur lui, ou si c’était le parfum qui lui emplissait désormais les narines et qu’il n’avait plus senti depuis plus de trois ans, qui lui mit la puce à l’oreille. Toujours est-il qu’il finit par questionner, aussi perplexe qu’incrédule : « Mia ? » Il sut aussitôt qu’il avait vu juste, et son incrédulité redoubla.

Il fut rappelé à l’ordre peu après par sa bonne vieille hanche, dont la tolérance à l’effort était pratiquement inexistante. Milo laissa échapper une nouvelle exclamation étouffée, cette fois-ci de douleur, alors qu’une sensation de crampe traversa sa jambe gauche. Il relâcha Mia, posant une main réflexe sur la zone douloureuse, avant de poser son regard abasourdi sur la jolie rousse. Cette fois-ci, un sourire se dessina sur ses lèvres pleines. « Putain, Mia ! Mais… » La mine réjouie, il la serra contre lui, fort et longtemps, passant ses mains dans ses longs cheveux. Lorsqu’il la relâcha, l’incrédulité n’avait toujours pas quitté son visage d’ordinaire si impassible. « Mais- Comment- Qu’est-ce que- », balbutia-t-il, incapable de trouver une explication logique à cette situation improbable. « Qu’est-ce que tu fais là ? », finit-il par interroger, sous-entendant son incompréhension quant à la façon dont elle était parvenue à le localiser, ou, tout simplement, à savoir qu’il était de retour. D’un geste chaleureux, il l’invita à rentrer dans l’appartement, avant de se glisser derrière elle pour l’aider à enlever sa veste. Près de quatre ans qu’il ne l’avait pas vue… mais Mia faisait partie de ces personnes qui vous donnaient l’impression de s’être quittés la veille.

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