mini sauvetage improvisé

La fatigue prime. La fatigue prend le dessus mais clairement Izoën préfère flâner dans la rue plutôt que de rentrer chez lui. C’est de plus en plus rare qu’il se presse de rentrer, quel que soit les circonstances. La routine qu’a pris sa vie d’homme marié ne lui convient plus, mais il ne fait rien pour arranger les choses. Pire encore, il est assez lâche pour fuir, et faire comme si de rien n’était. De toute façon vu comment s’est parti, il va continuer encore longtemps de cette manière. Pour certains, il serait plus logique de tout plaquer, pour d’autres comme Izoën, ce n’est pas le cas. Les apparences sont importantes, bien trop importante, c’est sa mère qui lui a inculqué ça, tout comme le fait qu’il ne veuille pas blesser sa mère là-dedans. Quant à sa femme, elle n’a pas l’air non plus apte à changer quoi que ce soit. Alors, s’il peut ne pas rentrer de suite, il ne dit pas non. C’est curieux de fuir son propre domicile mais c’est comme ça, il le fait sans même y penser, il ne pense pas à mal. Il pense juste au besoin de souffler de sa part après la garde qu’il vient de vivre. Marchant vers un petit parc, des miaulements attirent son attention. Regardant par terre à droite puis à gauche, c’est dans un arbuste d’un mètre cinquante environs qu’il trouve un chat qui ne semble pas pouvoir descendre. Pour un pompier, c’en est limite un comble. Pourtant, c’est surtout dans les films qu’on voit ce genre de scènes : des pompiers appelés pour faire descendre les chats des arbres. En réalité ce n’est pas autant le cas, et dans tous les cas, ça ne concerne pas du tout le squad que dirige Izoën. Alors pour une fois, il va s’en charger, sans qu’on lui demande, juste pour aider ce pauvre chat inoffensif. « Viens par-là toi ! » Dit-il à l’adresse de ce petit chat, accroché à certaines feuilles à cause du collier. Ce n’est donc pas un chat de gouttière, à moins que ses propriétaires viennent de l’abandonner : il est à quelqu’un. Malheureusement, à part un beau médaillon, il n’y a rien, pas d’adresse, pas de numéro, juste le nom du chat ‘Nini’ (ou autre). Original, ou pas. Caressant le chat quelques minutes, il finit par le prendre, avant dans l’esprit de voir s’il y a quelqu’un dans les environs, apeuré en train de recherche son chat. Autant dire que s’il tombe sur quelqu’un qui a l’air de s’en faire, ça ne va pas lui plaire. Autant Izoën est quelqu’un de très froid, très glacial parfois, autant avant les chats il peut montrer son petit cœur d’artichaut. Vu le nombre d’appartement et d’HLM dans le coin, il n’a pas assez de temps à perdre pour faire du porte à porte. Croisant des gens il demande « C’est à vous ? » Sans être sûr, sait-on jamais.