err dohwan, le cœur dans la pénombre.

oct18 / elle s’est brisée comme la glace, err. des milliers de morceaux éclatés sur le sol, brillants. elle ne s’attendait pas à ça, elle ne s’y était pas préparée. autant de sentiments, ça ne lui ressemble pas. elle s’en est toujours tellement protégé. mais il a su faire la différence et faire battre son palpitant rouillé. abîmé. elle a cherché à oublier, elle s’est forcée à ne pas y penser. elle a glissé sa peau contre d’autres, elle a fermé les yeux sur son souffle court lorsqu’on parlait de lui. elle se contentait d’être forte, de sourire, d’imposer son caractère. jusqu’à ce qu’elle n’en soit plus capable. jusqu’à ce qu’elle le voit, là. presque mort, inerte et vidé. jusqu’à ce qu’elle comprenne que ce n’était pas juste une passade, juste une secousse. non. c’était bien plus sérieux. et elle est tombée, err, les genoux au sol et le cœur ouvert. a sang. un trou béant dans la poitrine bien pire que le manque, bien pire que les sentiments passés. un trou d’injustice et d’amertume. un trou que seul le temps pouvait reboucher, et il en faudrait. des jours, des semaines, des années. err ne l’a pas compris tout de suite, préférant s’enfuir et s’enfermer pendant plusieurs jours dans le noir de ses pensées. tant pis pour les responsabilités, pour tout ce qu’elle a construit au cours de sa vie. plus rien n’avait d’importance, tellement son cœur lui faisait mal. elle ne se levait qu’à peine, ne voulait pas voir le jour. elle restait là, à ne plus pouvoir manger sans vomir. a ne plus pouvoir sourire sans pleurer. elle pensait à lui, tous les jours. toutes les heures. pas à ce qu’il pense, non. juste à ce qu’il fait. comment il va. son odeur et son corps la hantait, nuit et jour. sa voix et son rire, aussi. les cris et les crises avaient disparues, tout comme son envie de se battre. err n’en avait que faire. elle préférait juste s’enfouir, se perdre, se laisser mourir. et c’est ce qu’elle a fait, jusqu’à ce qu’elle décide enfin qu’il était temps de sortir. d’assumer. d’accepter. et ça a été certainement la plus difficile des épreuves. accepter ses sentiments, accepter ses choix et avancer avec. c’est comme ça qu’elle s’est relevée. un jour, un matin. elle a ouvert les volets et elle a respiré. un bol d’air pur, signalant qu’elle pouvait reprendre le cours de sa vie. comme ça, juste parce que le temps l’a décidé. juste parce qu’elle a oublié une seconde la peine que ça lui avait engendré. elle s’est redressée et elle a retrouvé des couleurs, la jolie blonde sulfureuse. elle a retrouvé une allure, une présence. et peut-être qu’elle ne sait pas encore exactement ce qu’il en est, au creux de son ventre et de son cœur – mais elle a compris que le temps l’aidera. que les choses se perdront dans le fond de son esprit, lorsqu’elle sera prête. il ne suffit que d’attendre, et d’accepter l’attente. qui peut parfois être longue, surtout pour les plus belles histoires d’amour.