Bonnie ♦ Nice meeting?

Après le récent écahnge de textos entre Bonnie et Toby, ce dernier ne pouvait que s'inquiéter pour la demoiselle. Les propos qu'elle avait tenus n'étaient pas rassurants, mais surtout il avait peur de l'avoir un peu brusqué. Elle qui voulait tant qu'il la déteste, pour se punir d'il ne savait quoi, et qui avait décidé pour se faire de lui ouvrir son coeur. Il se décida donc, alors qu'il avait un instant de libre de prendre la direction de l'hôpital. Il savait qu'elle y travaillait ce jour-là car les deux jeunes gens avaient un jour pu discuter de son emploi du temps, pour câler un petit service en tant que bénévole. Toby s'était inquiété de ne plus l'avoir vue. Car, même après ce que lui avait fait son frère, cela ne devait pas la refroidir pour se rendre à l'église, bien au contraire, surtout avec les doutes et les craintes qui la rongeaient actuellement.
Enfourchant ses rollers et se donnant une bonne impulsion et un bon rythme, Toby se trouve rapidement devant le lieu de travail de la demoiselle. Il avait également dû faire une partie du trajet en bus. La Grande Pomme n'était pas désignée par l'adjectif 'grande' pour rien. Arrivé sur place, il se présenta à l'accueil gentiment, et demanda où il pourrait trouver Bonnie. La personne en charge le lui indiqua simplement. Peut-être que son habillement solennel y était pour quelque chose et qu'il était plus facile de laisser passer un prêtre. Arrivé au bon service, on lui indiqua qu'elle était en pause, dans la salle des infirmières. Il se hâta donc de trouver ladite salle et un large sourire orna ses lèves alors qu'il aperçut la demoiselle dans le fond de la pièce. "Salut, Bonnie." déclara-t-il sur un ton chaleureux en l'approchant.

Je ne savais pas pourquoi j'étais dans la salle des infirmières. Je n'étais ni professionnelle et ni infirmière mais mon supérieur m'avait indiqué aller là-bas pour me reposer. Cela devait faire 6h que je devais être en service donc je devais me reposer et m'éloigner de mes proches collègues pour penser à autre chose.

Je m'étais mise à une table près de la porte d'entrée. Personne ne faisait attention, elles devaient toutes avoir la quarantaine, elles parlaient de leurs enfants, de leur mari... J'avais même pas retenu la moitié de leur prénom... Alors moi, en attendant, j'allais sur mon téléphone portable et je regardais des photos. Des photos de @Taj Stein avec moi, ainsi que les photos de l'homme de ma vie : @Jax Weaver. Je me mordais ma lèvre inférieure à regarder ce genre de photos, j'avais chaud mais ça me faisait du bien. Taj disait se ficher de mon frère, tandis que mon frère ne savait pas que Taj existait mais je préférais le garder dans le noir... Mon secret à moi, celui qui avait enfreint mes propres secrets via mon carnet perdu aux milles et une envies à l'intérieur. Mais je pensais encore aux mots de Toby, le prêtre. Est-ce que j'aimais vraiment mon frère plus qu'un frère ? Ou est-ce que je pensais l'aimer car je me croyais seule et perdue?

Énervée, blessée, je fermais mon portable et pris le premier magazine qui me venait sous la main. Un magazine people. Je le feuilletais sans réellement le lire et là je reconnus un visage. Toby. Je secouais ma tête, une fois, deux fois, puis trois... Il était en couple? C'était quoi ce délire? Lui qui disait que le célibat était un choix et tout le bordel et en fait il est en couple? Sur quoi d'autres m'avait-il menti? Je reprenais mon téléphone et je relisais nos derniers échanges jusqu'à que quelqu'un prononce mon nom.

- C'est une blague?

Pas de bonjour, pas de "ça va", rien. Je le fusillais du regard et sans attendre je pris le magazine people et lui colla contre son torse en sortant folle de rage de la salle de pause des infirmières. J'attendais qu'il me suive dans le couloir. Que foutait-il là? On ne s'était pas vu depuis... Notre baiser... Où mon frère avait dû lui casser la gueule car il avait peur qu'il me fasse du mal et moi je l'avais défendu car c'était un prêtre qui ne pouvait être en couple...

- Tu fais quoi là? T'es pas avec ta copine???

Trop de choses se bousculaient dans ma tête, je ne m'attendais pas à le voir ici comme je ne m'étais pas attendue à le voir dans une telle merde et surtout avec une telle news...

Ce fut avec le sourire que Toby se présenta à la jeune femme. Il n'avait pas pu échanger beaucoup depuis son retour, seulement quelques jours plus tôt, de Rome. Il avait remarqué que les rumeurs, au lieu de se calmer pendant son absence, avaient pris bon train, et qu'elles devenaient persistante. En même temps, avec le discours qu'il avait tenu à Isa, il se sentait presque comme s'il avait fait quelque chose de mal. Pourtant, non, il n'avait pas brisé ses promesses. Non. Absolument pas. Notre trentenaire avait juste ouvert son coeur. Toby était à peine entré dans la salle des infirmières et avait à peine eu le temps de saluer la demoiselle qu'il fut accueilli par des cris, et surtout par un magasine, qui s'écrasa contre son torse avant de tomber par terre. "Pardon?" demanda-t-il, ne saisissant nullement les mots de la demoiselle. Bonnie avait-elle perdue la raison? S'était-il montré trop direct et trop brutal avec elle dans ses textos? Elle n'avait pourtant pas l'air si fâchée dans son dernier message.... Il semblait qu'il lui avait juste donné de quoi réfléchir. Il s'inquiétait pour elle. Peut-être que, finalement, son frère lui avait fait du mal?

Il se pencha pour jeter un oeil au magasine, et la première page le terrifia. Il faisait la une, en compagnie d'autres photos, d'autres personnes. Il tourna les pages, jusqu'à trouver l'article incriminant. On y racontait  les vacances de @Isabella Kingston avec son amant. Et un encart entier en bas de page était reservé pour parler du jeune prêtre. Des photos, diverses étaient postées. Elles dataient du moment où ils s'étaient retrouvés au bar, en fin de journée pour boire un coup. Le moment où ils se tenaient par la main, celui où il l'embrassait sur la joue. Toby, les yeux écarquillés par la nouvelle, en tombait des nues. Oh! Bon sang! Pauvre Isabella! Il devrait vite aller voir son mari pour le rassurer, lui dire que rien ne s'était passé entre eux. Même si, ce serait assez tordu, en sachant ce qu'il ressentait pour son épouse.

Il comprit alors pourquoi Bonnie lui en voulait. Si elle croyait en cet article, alors elle devait se sentir trahi par les mots du trentenaire...

"Bonnie.... Tu ne crois quand même pas ce torchon?" finit-il par demander, encore choqué par l'article. Il s'était assis sur une chaise, sous l'émotion, avant de se lever d'un coup pour suivre Bonnie dans le couloir. "Cette femme est mon amie, on est partis ensemble en Italie... C'est tout!" Et c'était vrai qu'un jeune homme qui partait une semaine entière à l'étranger avec une jeune femme, cela sonnait très peu réel de les voir comme des amis. D'autant plus qu'ils avaient partagé la même chambre, toujours d'après l'article. Et pour le coup, c'était vrai.

J'étais énervée, comme Toby m'avait énervé par sms la dernière fois. Cet homme semblait si parfait et gentil que ça m'exaspérait, que mes dents grinçaient... Je tremblais, j'étais là à faire les cent pas dans le couloir. Je me forçais à rester calme car n'importe qui pouvait m'apercevoir dans ce misérable hôpital. Mais là trop de pensées me passaient par la tête.

- Pourquoi t'es venu ici? Tu pars en Italie avec tous tes amis toi? Tu m'emmènes quand en vacances alors si on est tellement amis hein?

Je me retenais de hurler, je me forçais même à sourire quand mon supérieur se mit à passer à côté de nous. Je déglutissais difficilement en fusillant Toby du regard.

- Pars d'ici. J'ai pas besoin d'un menteur dans ton genre... Désormais Monsieur est célèbre, je savais pas que les prêtres s'affichaient dans de telles merdes. Si Jax voyait cela, clairement... il reviendrait te voir en deux secondes!

Je me choquais toute seule, je le menaçais... Le menaçais qu'il revoit Jax alors que ça avait été un long sujet par sms mais je ne comprenais plus rien. J'étais fatiguée, j'avais faim, je me sentais seule... Jax me manquait, ça faisait des lustres que je n'avais pas dormi avec lui, je pensais encore à Taj ou à ses autres garçons... Je ne savais pas si désormais j'étais une pute ou une fille bien. Ca m'épuisait.

- J'ai rien à te dire Toby, repars à ton église.

Ca avait été dit, je le regretterais sans doute.

Bonnie avait l'air furieuse et Toby pouvait la comprendre, même s'il était décontenancé, non seulement qu'elle lise ce genre de littérature, mais surtout qu'elle y croit si fortement! La demoiselle faisait les cent pas, l'air renfrogné. Elle était si douce d'habitude que c'était difficilement imaginable de la voir dans cet état.
"C'est pas ça!" s'exclama-t-il simplement. "C'est ma meilleure amie, nous sommes partis en pèlerinage initialement, et on est ensuite allés à Rome. On a rien fait de mal, ce n'est pas mon amante!" déclara-t-il fortement. Il voulait absolument que la jeune femme le croit, car il voulait l'aider. Et s'il avait perdu sa confiance, il ne pourrait jamais lui venir en aide. Jamais.
Lorsqu'elle le menaça, il écarquilla les yeux et hocha la tête à la négative. "Tout ça, c'est n'importe quoi... C'est exactement comme les rumeurs, la dernière fois..." souffla-t-il. C'était évident qu'avec les racontars à son sujet, et à présent cet article, il était le coupable parfait, mais il n'avait rien de grave à se reprocher. Et il n'avait pas brisé ses promesses. Il était dans une phase de doute, certes, mais rien de plus, rien de condamnable moralement.
"Je t'en prie, Bonnie... Il faut que tu me crois..." ajouta-t-il ensuite doucement. Il ouvrit le magazine à la bonne page et le montra à Bonnie, indiquant la photographie présente. "Regarde, je l'embrasse juste sur la joue... Ca... Ca ne veut rien dire. Mise dans ce contexte, n'importe quelle photo serait tendancieuse..." déclara-t-il. Et c'était complètement vrai.

Il essayait de s'expliquer, je voyais dans ses yeux que mes mots le peinaient et je m'en voulais... Mais je n'arrivais pas à m'arrêter. Je soufflais, je regardais à droite puis à gauche, mais je ne le fixais pas droit dans les yeux, comme si j'avais honte et que son regard me perturbait. Je savais très bien que les rumeurs étaient faciles et allaient vite... La dernière fois lui et moi, en 24h tout le quartier avait été au courant.

- Écoute Toby, pourquoi tu tiens tant à qu'on soit amis? Clairement? Pourquoi? Je t'apporte quoi dans la vie? T'as déjà ton... Isabella... Ta meilleure amie de toujours apparemment.

Je passais à côté de lui en lui donnant un coup d'épaule en passant. Je me dirigeais vers la machine à café au fond du couloir. Je mettais un billet de 1 dollar à l'intérieur et j'attendais mon crème gentiment. Je ne savais pas pourquoi ça me touchait autant, sans doute car les mots de Toby m'avaient blessé au téléphone et que désormais tout se remettait en question à cause d'un pur magazine. C'était si facile de dire que tout était faux.

Je le sentais s'approcher, je savais qu'il n'allait pas abandonner d'aussitôt.

- C'est bon Toby... J'ai compris. Toi prêtre tu peux aimer et être en couple mais moi je suis si désespérée que je crois aimer mon frère plus que la morale ne l'autorise. Toi qui est si parfait...

J'étais si énervée et blessée que je m'en foutais que quelqu'un entende nos mots.

Finalement, elle semblait s'apaiser, le temps de quelques instants, quelques minutes, avant de se tourner vers lui et de lui poser différentes questions. Il la regarda simplement, sans broncher.
"Je... Je veux juste m'assurer que tout va bien pour toi... " déclara-t-il simplement. Amis. Elle ne l'avait jamais considéré comme tel, alors que lui avait voulu la prendre sous son aile. Il avait été attristé de la voir dans un état de désemparement total. Il voulait qu'elle aille mieux, c'était tout. Il ne lui demanderait jamais son amitié en échange. Toby baissa les yeux, alors qu'elle le bousculait pour arriver jusqu'à la machine à café. Pliant le magazine et le tenant dans la main, le trentenaire la suivit presque de façon automatique.  Il n'allait pas abandonner, il n'allait pas la laisser croire qu'il avait menti. Non, pas après la conversation qu'ils avaient eu. Ce serait un coup à la dégoûter de toute relation, à la dégoûter au plus profond de son être. Et surtout, cela remettrait en cause le questionnement qu'elle a mis en place.
Il hocha la tête face à ses remarques. "Je ne suis pas en couple!" s'exclama-t-il. "J'ai fait des promesses et j'ai toujours eu envie de les respecter..." Certes, il n'allait pas lui dire qu'il avait commencé à douter, car il était amoureux. Sinon, ils ne seraient pas sortis de l'auberge. De toute façon, cela n'avait aucun importance. Il n'était pas une machine, mais un être humain lui aussi. "Et je n'ai jamais eu la prétention d'^être parfait! Personne ne l'est!" ajouta-t-il ensuite de nouveau, fronçant les sourcils.

Je ne comprenais pas pourquoi il était encore là. Je ne comprenais pas pourquoi il était venu jusqu'ici. Je le vouvoyais encore il y a peu, on n'était pas amis... Et depuis ce "baiser" tout avait changé. Mon frère connaissait son existence, je le tutoyais, je lui parlais presque mal alors qu'avant je n'avais que respect envers lui... Je m'épuisais. Mais les mots qu'il prononçait m'épuisaient davantage.

- Les promesses sont faites pour être brisées tu vois. Mon frère m'avait promis de toujours être là pour moi de ne jamais me faire mal. Et il a pas su tenir ses mots, tu vois? Donc tes promesses de pureté de... De je ne sais quoi... J'y crois pas. Tu dis ne pas avoir cette "prétention" d'être parfait, pourtant dans nos échanges de sms tu te comportais comme tel. Comme si tout était parfait car tu l'avais décidé et que tu ramenais la sage parole.

Je lui en voulais, je me sentais horriblement conne. Trop. D'abord Jax puis désormais Toby à croire que les gens avaient le don de se ficher de moi et de me promettre la lune. Au fond Toby pouvait rester vierge ou perdre sa virginité avec x ou y, je m'en fichais, ce qu'il me faisait mal c'est toutes nos conversations à ce sujet, à l'abstinence, à l'amour de Dieu, le célibat... Et là voilà que désormais il apparait dans un magazine people auprès de je ne sais qui. Lui qui aspirait à une vie simple le voilà propulser sur le rang "d'amant" d'une personnalité.

- Je suis désolée Toby, je peux pas t'aider. T'es pas venu ici pour me "parler", on est pas amis, si? Reste avec... Avec ta petite-amie, fonde une famille avec elle et continue d'aller à l'Eglise, je n'ai jamais été dans l'équation puis mon frère n'aimerait pas nous voir ensemble.

Je n'en pensais pas un mot, j'aimais lui parler et je voulais qu'il reste, mais là, j'étais fatiguée de me battre dans le vide.

Toby hocha fortement la tête face aux propos de Bonnie. Il ne la comprenait décidément pas. C'était comme si elle faisait exprès de ne pas comprendre, comme si elle essayait absolument de le blesser pour une raison qui lui échappait totalement. Certes, il y était allé un peu fort dans les textos, mais il voulait juste son bien, et qu'elle ne fasse pas des choses qu'elle pourrait regretter.

"Qu'est-ce que tu racontes?" demanda-t-il fortement. "Non, les promesses ne sont pas faites pour être brisées, sinon, elles n'auraient aucun sens. Ce dicton existe uniquement pour se dédouaner...." expliqua-t-il. Et oui, l'essence même d'une promesse était qu'il fallait la tenir, sinon, il n'y avait pas lieu dans un premier temps de faire cette promesse. "Désolé si tu l'as pris comme ça, mais ce n'était pas le but... Je voulais juste que tu... ailles bien, que tu te poses les bonnes questions." tenta-t-il. Pourquoi? Et bien par les lois de la nature.

"Je suis venu pour voir si tout allait bien..." soupira-t-il, serrant le magazine dans ses mains, attristé, fatigué. Pourquoi fallait-il encore que quelqu'un lui veuille du mal, et en veuille à Isabella? Il se gratta le front, avant de reprendre la parole. "Je n'ai pas de petite-amie, et je ne peux pas fonder de famille, je ne suis pas voué à ça..." déclara-t-il. "Je te promets que je n'ai pas brisé ta confiance en moi..." ajouta-t-il ensuite, la regardant dans les yeux. Elle n'était pas une amie, peut-être pas, mais il l'avait pris en affection et il s'inquiétait pour elle. Tout comme il s'inquiétait pour tous.

Pourquoi faisait-il genre de s'inquiéter ? Au fond qui s'inquiétait vraiment pour ma personne ? Jax voulait que je m'éloigne, Taj ne devait me prendre que pour occupation du soir... Sinon je me sentais horriblement seule et démunie. Au boulot je n'avais aucun proche, juste des "passants" dans ma vie. Là, aujourd'hui, était-il vraiment ici pour moi ou car son côté "prêtre" lui indiquait de le faire?

- Ecoute comme tu peux le voir, je vais bien... Tu es satisfait ?

J'étais très dure avec lui que j'en avais les larmes aux yeux. Je me frottais le visage pour empêcher ces larmes de couler. Je ne savais pas pourquoi j'agissais ainsi, j'étais fatiguée, je me sentais trahie et utilisée à la fois. Trahie car il m'avait menti et humiliée car il était avec moi comme une de ses "patientes" à l'Église. Il me croyait dans le besoin alors il venait là par pitié et par envie catholique non pour envie personnelle.

- La sortie est là bas Toby. Je ne vais pas te retenir. Tu as vu je vais bien, donc ta quête se termine ici.

Je passais à côté de lui en lui donnant un coup d'épaule assez franc en passant à ses côtés et je me perdais de nouveau dans le couloir pour m'enfermer dans une salle en espérant qu'il soit définitivement parti. Je n'étais plus d'humeur, je voulais que ça s'arrête, que cette douleur stoppe et que cette pitié qu'il avait envers moi s'arrête à tout jamais.