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 leave a light on ❁ ft. isabella

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Message Sujet: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Lun 1 Oct - 18:44


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crédit/ tumblr ✰ w/@isabella kingston

Comme si chaque jour était cette fois de trop ou se débattre était en vain, cela ne servait plus à rien. Tu te sentais impuissante face à ton propre mal être comme l’enfant perdu incapable de retrouver son chemin auprès de ces parents. Piégé dans le labyrinthe de tes propres émotions tel un funambule tu oscillais entre équilibre et chute. Le moment ou la force te quitté et se fanait à l’image de ce faux sourire que tu peignais sur tes lèvres à chacun de tes réveils. S’accrocher désespérément à la vie alors que la mort semble comme une bouée de sauvetage lancée en eaux trouble. Cette habitude de briller qui finit par t’avoir alors que les ténèbres te semblent tellement plus tentant. Te perdre là, dans cette douce solitude, aucun public à qui servir cette comédie. One man show de ta vie. La belle blague de dire que tout aller bien. Le beau mensonge que tu te servais à toi-même depuis bientôt quatre ans. L’estomac qui se retournait par vague. Emportée dans cette nature sauvage qui se déchaînait contre toi. Drôle de moyen de se sentir en vie mais c’était bien là, l’unique. Dans cette douleur qui c’était accrochée à toi comme ton ombre. Ta meilleure amie. Bien des fois tu avais tenté de briser cet étouffant silence alors que les mots rester coincés au fin fond de ta gorge. Myocarde au bord de l’explosion dans une fois de trop. Un non-dit de trop. Mutisme qui te tues à petit feu. Là, ici, dans cette vie où tu te sens étouffées par les êtres qui t’aimes le plus au monde. Ta famille qui te voient, mais qui ne t’écoutes pas. Non, on ne parle pas de certaines choses. On préfère oublier. Oublier l’inoubliable. Partie de toi envolées, arrachées et même quatre ans après, ton cerveau en souffre. Culpabilité invisible qui détonne avec l’humeur joviale de ton masque quotidien. Secret des maux d’un cœur qui n’est plus que miettes à tes pieds comme ces cochonneries que tu caches honteusement sous ton lit dans le but de pallier un manque. Lequel, tu ne le sais pas ou bien tu n’oses tout simplement pas mettre de mots et parole dessus. Tu te laisses ébranler de plein fouet sans broncher une fois de plus. Lla mine répondante mais l’intérieur qui s’étiole à mesure que les mots de ton frère ton heurtés. Il y a des peines que l’on de voient pas, la tienne est invisible même pour ceux qui te connaisse par cœur. Tu étais cette chose fragile que tu détestais être. Prête à vendre ton âme au diable pour une souffrance physique en échange de celle qui t’assailles à perdre le contrôle de ton propre esprit. Errantes dans les rues de New York, du Queens. De ton Queens. Perdues entre deux eaux ne sachant plus où aller. Le repère envolé avec toi. Resté là-bas, avec les mots de trop de ton aîné. Il t’avait eu mais il ne le serait jamais. Tu l’avais fui lui que tu détestais autant que tu l’aimais. Tu avais tout fui la notion du temps perdue. Peut-être tôt ou bien tard tu ne savais plus trop si ce n’est la froid de la nuit qui faisait trembler chacune de tes cellules ou étais-ce le chagrin incontrôlable qui te couper le souffle. T’avais marché à n’en plus pouvoir à en faire disparaître le mal qui ne semblais pas vouloir te quitter. Pas ce soir, pas aujourd’hui. Jamais. Loin, près, tu ne savais pas. Tu ne savais plus et tu n’en avais que faire alors que cette positivité légendaire t’avait définitivement quitter. Banc de la délivrance qui t’accueil comme les bras aimant d’un être chère à défaut du métallique froid sur ta peau dénudée. Les jambes en bouclier contre cette poitrine qui se soulever au rythme des sanglots qui transpercer ton être alors que tu restais figé. Planter là, à regarder la scène comme si tu n’en faisais pas partie. Envie de crier au monde entier ta colère et comme muette le crie qui reste en toi pour former une boule qui explose en larmes qui viennent striaient tes joues. Les larmes que tu as retenue pendant bien trop de temps alors que tu ne demandais qu’un peu d’écoute, qu’un peu d’attention. De la vraie…
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Mer 3 Oct - 19:00

♛ Leave a light on.
All alone she was living In a world without an end or beginning Baby girl was living life for the feeling But I don't mind, I don't mind And all the wrongs she committed She was numb and she was so co-dependent She was young and all she had was the city But I don't mind, I don't mind…

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Tout va bien. C’est une formule un peu toute faite, finalement, une formule qui n’est possible qu’en théorie. Car, dans la réalité, comment tout peut aller bien. Il y a quelque chose qui ne va pas, forcément, fatalement. C’est peut-être le temps qui n’est pas au beau fixe, c’est peut-être ces escarpins qui font un peu trop mal aux pieds, c’est peut-être cette douleur qui taraude l’estomac. Cela peut être un peu plus grave, aussi. Cela peut être un souci avec un projet au travail, ou bien cette réunion de famille que l’on appréhende, ou encore cette amie dont l’état nous préoccupe. Cela peut être un peu plus grave encore. Un problème de santé, le petit-ami violent, ou bien l’enfant aux fréquentations dangereuses. Et cela peut aller encore plus loin. Cela peut toujours aller plus loin. La faim dans le monde, la guerre dans les pays, la peur qui se généralise. Le monde qui s’écroule, et on continue de le dire pourtant. Tout va bien, et vous ? Je vais bien, tout le monde va bien ! Mais, bon sang, il n’y a pas de pire mensonge au monde. Tout ne va pas bien. Tout ne va jamais bien. C’est ce qu’elle est en train de se dire, là, tout de suite, Isabella alors qu’elle arpente les baies du Queens, le cœur plus lourd qu’elle ne le voudrait. Elle fait ce qu’elle fait toujours. Même seule, même triste, elle éloigne ces émotions beaucoup trop douloureuses de son esprit pour les généraliser, les aseptiser, les rendre le plus impersonnelles possibles. Et se dire, en fin de compte, que ce n’est pas elle qui ne va pas bien. C’est le monde lui-même.

Peut-être qu’elle tente de se rassurer. Peut-être qu’elle tente de se réconforter. Mais cela ne fonctionne pas. Elle n’en a pas l’air, Isa. Pas quand on la voit. Mais elle sait faire preuve de beaucoup d’empathie. Elle déteste voir la détresse chez les autres. Elle a du mal à y rester insensible. C’est tout le contraire en vérité. Elle n’a que trop tendance à vouloir aider tout le monde. Sauver tout le monde. Les psychologues diraient sans doute qu’elle cherche à  sauver les autres, parce qu’elle n’a pas été sauvée elle-même quand elle en avait besoin. Ou peut-être qu’ils diraient qu’elle cherche à oublier sa propre souffrance en embrassant celle des autres. Elle ne le saura jamais parce que, évidemment, elle n’en parlera jamais. C’est pour cette raison que cela a été inventé, non ? Le « tout va bien ». Pour éviter de parler, ne surtout pas briser cette jolie apparence de la vie, apparence si précaire qui pourrait vaciller à tout moment. C’est la vie qu’elle a décidé de mener, Isabella. C’est de plus en plus difficile, de plus en plus  douloureux pour elle. Elle a l’impression que sa vie pourrait à tout moment s’effondrer. Ses secrets, ses blessures, tout ce qu’elle tente tant et si bien de cacher, tout pourrait voler en éclats. Mais elle dirait encore que tout va bien.

Ce soir, c’est pour cette raison qu’elle a ressenti le besoin de s’éloigner. Loin de sa maison, loin de son mari mais aussi loin de toutes les personnes qu’elle côtoie. Elle voudrait marcher, marcher sans s’arrêter, marcher jusqu’à l’épuisement. Comme si, la fatigue physique pouvait inciter, enfin, son cerveau à se reposer. Cesser de penser, juste quelques minutes. Autant demander l’impossible. Elle arrive jusqu’aux baies du Queens, bien loin de sa villa. Elle pourrait continuer encore longtemps. Mais quelque chose l’arrête. Ou, plutôt. Quelqu’un. Une jeune fille. Une vingtaine d’années, les jambes repliées, le visage rempli de larmes. Une scène à serrer le cœur. Elle la reconnaît, un instant, elle se reconnaît. C’est la détresse beaucoup trop adulte d’une enfant qui a grandi trop vite. Tout de suite, Isabella s’approche d’elle. Elle ne réfléchit plus, pour la première fois de la soirée, elle ne pense pas. Elle agit à l’instinct, comme si elle ne pouvait pas faire autrement. Le pourrait-elle seulement ? Non, pas face à une âme aussi triste, aussi esseulée. – Hé… Elle s’arrête dans sa lancée. Elle ne lui fera pas cet affront, pas celui de demander si elle va bien. Ce serait pire que tout. A la place, elle pose sa main sur son épaule, avec la plus grande délicatesse, pour éviter de la faire fuir. – Tu ne devrais pas rester toute seule… Et, comme pour appuyer ses mots, sans y avoir été invitée, elle s’assoit auprès d’elle.
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Jeu 4 Oct - 21:28


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crédit/ tumblr ✰ w/@isabella kingston

Tiraillée entre ce sentiment d’être une coquille vide et celui d’être piégé dans ton propre corps. Incapable de sortir de cette constante torpeur qui t’assailles sans contrôle possible de ton esprit, sur ton cœur, noircie par la douleur. C’était comme maquillais chaque matin la souffrance à coup de sourire. T’étais le peintre du mensonge avec ta propre toile. Tu brodais ta souffrance de positivité masquant ta peine d’une joie de vivre complétement illusoire. Fausse confiance en soi pour une fausse beauté que tu passer ton temps à chercher ailleurs que chez toi. Tu te sentais exister par défaut pour les autres. Pour oublier. Pour éluder les maux de ton palpitant. Souvenir ancrer, attaché. Impossible d’effacer. Le temps qui guérie la belle connerie pour ceux qui ont le courage de s’ouvrir. De se laisser aller. Le temps écartèle ton être tout entier à y laisser ton âme sur le plancher. Tu n’as plus rien, plus de raison alors que tu ne tiens qu’à un fil menaçant de rompt. On apprend à en oublier de vivre, on en apprend la survie quotidienne. Puiser au fond de ces forces pour trouver la force d’avancer un lever de plus jusqu’à la fois insoutenable. La fois de trop. La fois qui vous fait imploser le peu de courage qu’il vous reste. Violence de la chute après que l’on pense avoir tout surmonté. Rien. C’est le rien que tu as surmonté alors que tu t’es sentie dégringoler de cette montagne. Le rien que tu te sentais Tu ne valais plus grand-chose si ce n’était c’est larmes stupide que tu ne pouvais plus tenir. Ce chagrin qui te fait gonfler la gorge et soulever le cœur à en vomir. Vomir les maux et crier la peine. Tu n’étais plus que cette ombre de toi-même. Ce reflet de toi-même qu’un temps tu fus plus certaine de savoir qui tu étais aujourd’hui. Cette douce culpabilité qui attaque chacune de tes cellules pour te laisser dans un vide constant. Cette honte de ne vouloir que parler et de ne pas en trouver le moment ou l’oreille compréhensive. Cette solitude à laquelle tu t’es habitué pour t’y sentir comme chez toi. Le mirage d’un réconfort qui n’existe pas. Jamais. Jamais ce que tu viens à t’en dire que tu ne t’en sortiras pas. Toi, qui tentes de garder la tête haute devant ta famille pour ne pas les inquiétés ou te faire enfoncer dans une chose hors de leur porté. Hors de le chemin de compréhension. Tu te sens la victime qui ne l’es pas. Celle qui ne le mérite pas, celle qui ne mérite rien. Tu en oublies tout l’amour que l’on te donne mais que tu n’es pas capable de recevoir. Tu marches à n’en plus pouvoir à en perdre le souffle. Ce souffle de vie. Cette respiration qui semble si secondaire. Tu t’enfonces. Tu te perds dans cette comédie et laisse ton masque de paraître exploser dans ce flot sans fin. Cascades de larmes et instruments de ta douleur. Faiblesse de ta prétendue détermination à ne pas te laisser atteindre. On t’a eu en plein cœur. Coup de poignard qui réveil l’endormi. Le chagrin insurmontable que tu embrasses là, perdue au beau milieu de nul pars sur ce bout de ferraille. Ce froid sur ta peau qui te rappelle douloureusement que la réalité est aussi moche qu’elle l’est. Cauchemar de ton existence. De ta vie. T’es au fin fond de ce gouffre à tenter de saisir la frêle lumière au bout qui ne semble être qu’un mythe en cet instant. Tu l’espère stupidement cette main tendue alors que ton envie d’être sauvé semble si loin. Si loin du néant. La flamme s’essouffle mais l’espoir ne semble pas vouloir mourir. Une voix venue d’ailleurs comme l’ange tomber du ciel dans une infinie douceur. Le regard embrumé alors qu’un hé venue d’ailleurs presque écourté dans sa lancer entre en collision avec la noirceur de ton monde. Bienveillance qui t’entoure alors que l’inconnue s’assoie. C’est comme un étrange sentiment d’être comprise qui s’éprend de toi. « La solitude… elle comprend… elle ne… elle ne fait pas mal… ne pose pas de question… » Voix ébranler de chagrin, souffle couper par les sanglots dans un mensonge bien servie. Celui auquel tu t’étais habitué être comme ta vérité. Ta vérité biaisé de te dire que la solitude réglerais tout. « Je vais bien… » Lances-tu dans un autre malmenage de la vérité alors que tu ne voulais pas qu’on te donne de l’importance. Tu ne voulais pas attirer l’attention d’une inconnue et lui voler de son temps. De sa vie. Tu n’étais qu’une gamine, une gamine perdue.  
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Sam 6 Oct - 23:47

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La dernière fois qu’elle a pleuré, Isabella avait quatorze ans. Elle venait tout juste de perdre sa mère. Et, avec elle, toutes les lumières de son existence se sont éteintes. Elle n’a plus jamais été la même. Elle a dit au revoir à son enfance en même temps qu’elle essuyait ses dernières larmes. Puis, elle a quitté la chambre de l’hôpital, froide et impersonnelle, elle a quitté le corps sans vie de celle qui l’a mise au monde. Et, la voix nouée mais sans une larme, elle l’a annoncé à ses petits frères, à sa sœur aussi encore si jeune que Ben la gardait dans ses bras. Elle leur a annoncé que leur mère ne reviendrait pas. Qu’il n’y avait plus qu’eux. Ce jour-là, comme tant d’autres, leur père n’était pas là. Elle n’avait encore subi aucun abus, elle n’avait aucune haine envers lui. Elle l’aimait même encore un peu, quelque part entre la rancœur et le manque, elle l’aimait sans doute encore oui. Mais elle avait compris, plus que durant toutes ces années à devoir s’occuper des siens plus que ses propres parents. Elle avait compris qu’elle ne serait plus jamais une enfant. Et, de ce fait, les larmes n’ont plus été de mise. Un frein qu’elle a mis toute seule, une barrière entre elle et ses émotions, pour préserver les autres, pour penser aux autres. Car c’était à elle, désormais, de les protéger. Elle ne l’avouerait sans doute pas, au risque de passer pour un monstre, au risque de passer pour une véritable reine des glaces. Mais elle n’y arrive plus. Elle n’arrive plus à pleurer. Et toutes ces émotions qu’elle retient, ces émotions qu’elle contient en elle, elles n’ont rien de sain. Elles risquent d’éclater à tout moment. Elle n’est qu’une bombe à retardement, Isabella. Mais elle ne s’en rend même pas compte. C’est devenu habituel, c’est devenu normal, d’être triste, d’être brisée parfois, mais de ne plus verser aucune larme.

C’est peut-être pour cette raison que trouver cette jeune fille, seule, qui se noie sous ses propres sanglots, cela la chamboule autant. C’est peut-être pour cette raison qu’elle est aussi bouleversée devant cette scène, jusqu’à en perdre ses mots malgré elle. Mais non, elle en doute. Elle semble tant souffrir, cette fille, qu’elle pourrait atteindre le cœur de n’importe qui. Elle a réussi à toucher le cœur de la femme qui paraît si inaccessible pour tous ceux qui la connaissent sans la connaître, presque tout le monde finalement. Elle a réussi à l’attirer sur ce banc glacial, juste à côté d’elle, pour tenter d’effacer cette solitude à défaut de pouvoir lui ôter ses souffrances. La jeune fille, tout de suite, lui répond avec cette voix tremblante sous la peine qui l’habite. Elle fait l’apologie de cette solitude, elle s’en imprègne. Mais elle n’a sans doute pas conscience que, plus que la douleur, c’est cette solitude qui risque de la tuer à petits feux. Car elle se trompe, c’est clair pour Isabella qu’elle se trompe. La solitude fait mal, irrémédiablement. Fatalement. Mais elle ne veut pas brusquer l’âme déjà si chamboulée de la jeune fille. C’est tout le contraire. Alors, elle ne rejette pas ses paroles, elle n’est sûrement pas prête à entendre un serment. A la place, elle reprend simplement avec la plus grande douceur. – La compagnie aussi peut y arriver. Elle ne lui posera pas de question, alors. Elle se contentera d’être là, de comprendre cette souffrance sans avoir besoin d’en deviner les raisons. Ce qui lui importe, à cet instant, n’est pas de connaître ces raisons, mais uniquement d’éviter de laisser une âme en peine souffrir toute seule. Même si ladite âme en peine lui assure, sans aucune once de persuasion, les quelques mots qu’Isa connaît si bien. Je vais bien. Non. C’est faux. Elle ne va pas bien. Elle a un mal qui l’habite mais dont elle n’a aucune envie de parler, ni à elle, ni à personne. Elle ne sait pas qu’elle ment à quelqu’un qui est passé maître dans le domaine. – C’est ce qu’on dit. Qu’elle lâche dans un souffle. Elle ne regarde pas la belle inconnue, elle lève les yeux vers l’horizon, en face d’elle, alors qu’elle poursuit dans sa lancée de cette voix lointaine. – On souffre en silence. On ne veut pas inquiéter les autres, on pense qu’ils ont bien mieux à faire. On fait croire que tout va bien alors qu’à l’intérieur, on a envie de crier combien on va mal. A la place, on sourit et on dit qu’on va bien. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle se tourne vers son interlocutrice pour ancrer son regard dans le sien. Cette fille dont elle ne sait rien mais à laquelle elle parle comme si elle savait tout. Elle se trouverait complètement déplacée, Isa, si elle n’était pas aussi sûre d’être dans le vrai. – Tu n’es pas obligée de dire que tu vas bien.
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Sam 13 Oct - 14:12


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Vicieuse cette douleur qu’elle est. La silencieuse qui ne vous rend pas par surprise. Celle qui s’installe doucement et qui fait son nid au creux de votre cœur. De votre âme. Celle qui vous accompagne toute les jours telle l’ombre de vous-même. Celle qui vous biaise de la réalité en vous faisant croire que c’est normal d’avoir mal. Votre normalité. La douleur qui vous tiraille les entrailles à vous en arracher le palpitant dans votre poitrine. A vous en faire vomir le peu de bon qu’il reste en vous. On s’y habitue à cette souffrance, non, on ne vit pas avec pour autant. On ne vit pas, on survie. Survie au temps qui passe et qui ne guérie pas les plaies d’un myocarde bien trop abîmé par les coups de la vie. Du destin. Ce foutu destin qui choisit pour vous. Belle connerie du mantra qui balance à tout vas que l’on a toujours le choix. Mensonge pour se donner un peu d’espoir alors que c’est souvent les autres qui choisit pour vous. On ne choisit pas de mourir écraser, ni même de se couper le doigt en coupant des carotte. On ne choisit pas de perdre un être cher ni d’être blesser profondément par quelqu’un qui ne pensais qu’à son bien-être personnel. Egoïsme de la race humaine. Egoïsme de la société qui se sert sans demander. On vous fait si facilement croire que c’est de la faute des victimes. On vous réduit à rien pour vous dire que vous auriez pu changer la situation. Dire quelque chose. On vous assène des coups sans prendre le temps de se mettre à votre place. Puis, on vous force à oublier. A vous oublier. A sourire et à prétendre que la vie et belle. La vie est un cadeau. Un putain de cadeau empoisonné. Alors, la solitude vient comme un cadeau. Comme le cadeau de la paix si éphémère soit-elle. Si Illusoire. On s’y laisse si facilement prendre au piège. Tu t’es laissé prendre au piège. Enfermer dans ton mal-être à privilégier le bonheur des autre à en oublier que toi aussi tu y avais le droit. Encore. C’est surement là tout le problème, tu t’es effacer de toi-même. Tu t’es oublié trop longtemps. Là, nicher dans une petite coquille à l’intérieur de ton propre corps. Prisonnière des maux qui assaillent ton myocarde. A l’image de ces larmes qui implosent en cascade sur le délicat de ton visage tu te resserré sur toi-même. Recroquevillé sur toi-même tel un naufrager s’agrippant au bout de bois qui tiens sa vie en suspens. T’es naufragé de toi-même. L’âme perdue qui coule sous le poids des non-dits. Sous le poids de ce jour qui a changé à jamais qui tu étais. Tu coules sous le poids de ton secret, de ta peine. Plus certaine que la solitude te fasse du bien. Plus certaine de rien. Le glaciale du banc qui t’accroche à la vie, de garde les pieds sur cette Terre. Le vent qui soulèves ta chevelure aussi perdue dans l’air que tu l’es. Alors que tu ne voie plus l’issue. Que le chemin à emprunter est embrumé d’une épaisse fumé une lueur transperce. La lumière faible qui tremblote comme la flamme d’une bougie. L’ange sorti de nul part pour te tendre une main. La douceur d’une inconnue voix qui vient cajoler ton esprit meurtrie.  Pas de questions, pas de jugement, juste des mots. Des mots qui font du bien. Ces paroles que tu avais un jour rêvé entendre pour finalement finir par perdre l’espoir qui un temps d’habitait. C’était l’étrange rencontre de deux âmes qui semblait se comprendre. C’était là le sentiment qui t’habitais. Tu te sentais enfin vue pour ce que tu étais. Ce que étais vraiment et pas se sourire que tu servais à bout de champ. Ce prétendu tout vas bien. La femme sait, elle sait comme si elle en faisait autant usage que toi. « … car c’est plus facile de prétendre… plus facile de sourire… plus facile que de se mettre à nue alors que la seule chose que l’on récolterait c’est un ce n’est pas si grave… » Tes yeux embué par les larmes ancré dans les siens ton cœur se sentant réchauffer parce contact empli de douceur et de prévenance. «On finit par… par faussement se convaincre que tout vas bien… que ce n’est pas si grave… on s’oublie… on se perd… » Sourire triste qui s’étires sur tes lèvres qui tremble à l’image de tout ton corps. Que tu as mal, ce mal profond qui ne te quitte pas. « Je n’ai plus la force… » Soupires-tu alors que ton regards se perd à nouveau dans l’horizon. Dans les larmes...
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Mer 17 Oct - 11:16

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Il y a la douleur insupportable. Celle qui fait si mal qu’elle nous plie en deux, celle qui nous pousse à rester au lit, sans rien faire, juste en souffrant. Comme si elle devenait physique finalement, comme s’il s’agissait d’une maladie. Tout le monde s’inquiète alors pour nous, tout le monde – dans le meilleur des cas - est là pour nous. Et puis, il y a l’Autre. La douleur qui est là, toujours, à chaque seconde de notre existence. Celle qui nous accompagne du matin, au réveil, jusqu’au soir quand on parvient enfin à tomber de fatigue. Elle est toujours là, tapie dans l’ombre de notre âme. A chaque sourire que l’on affiche, à chaque rire qu’on laisse éclater, à chaque mot que l’on prononce. Cette douleur, c’est la pire, parce que personne ne la voit. Personne ne s’en doute. Presque, on l’oublie aussi, parfois, on la tempère. On la trouve normale, comme, ordinaire. Comme certains ont l’habitude de se réveiller et de voir flou jusqu’à ce qu’ils mettent leurs lunettes, on a l’habitude de se réveiller et d’avoir mal. A la différence que celui qui a mal, il n’a pas de lunettes pour l’aider à aller mieux. Il n’a rien, rien d’autre que cette souffrance qui s’oublie à peine puis qui revient plus violemment encore, aussi brutalement qu’un tsunami nous submerger. Elle nous suit partout où l’on va, c’est notre meilleur compagnon de voyage, mais aussi le pire. C’est cette douleur qu’elle connaît, Isabella. Celle qu’elle connaît et transporte en elle depuis si longtemps. Parce que la vie continue, parce qu’elle n’attend pas. Parce que les gens comptent sur elle, et peut-être aussi, parce qu’elle redoute plus que tout de s’effondrer. Alors, elle la supporte, elle la rend supportable. Parce qu’elle n’a pas d’autre choix, elle la subit. Et elle survit. Mais, au fond, ce n’est peut-être pas si horrible de s’effondrer. Cela lui permettrait de se reposer, juste un peu, pour pouvoir mieux se relever. Alors qu’elle, elle continue de rester debout, encore et encore, sans jamais s’autoriser d’abandonner. Mais ce n’est pas normal, d’avoir trente-deux, et d’être déjà épuisée par la vie. Cela l’est encore moins d’être si jeune, aussi jeune que cette fille. Car c’est ce que fait elle aussi, la Latina en est convaincue. Ce ne sont pas des larmes quotidiennes, ni habituelles. Ce sont les larmes de quelqu’un qui refuse de pleurer en temps normal, mais qui l’a fait cette fois, qui a craqué. Elle a craqué de la pire des façons. Seule dans l’obscurité, à l’abri de tous les regards, à l’abri de tous. Tout le monde, sauf elle. Mais elle ne la laissera pas, non, jamais. Assise auprès d’elle, comme pour lui tenir compagnie, elle veut effacer cette solitude qui n’est qu’un faux-réconfort, une manœuvre de la souffrance pour mieux la torturer. Elle veut être là, pour elle. Même si elle ne la connaît pas, même si elle ne sait rien d’elle. Elle en a compris suffisamment en quelques secondes. Peut-être plus que d’autres en toute une vie. Car elle aussi, Isabella, elle évoque pour la première fois cette souffrance. Elle ne l’a jamais fait avant. Ni avec sa famille, ni avec ses amis, ni avec ses amours. Elle ne le fait que maintenant, avec une parfaite inconnue, parce qu’elle n’a pas la sensation de se trouver avec une inconnue. Comme si leurs âmes se connaissaient, elles, comme si elles se reconnaissaient. La souffrance en commun. Le cœur serré, Isabella écoute la jeune femme avec toute son attention. Elle est entièrement focalisée sur elle, sur chacun de ses mots. Ils sont difficiles à entendre, sûrement encore plus difficiles à prononcer. Elle la comprend. Elle comprend chaque parole, chaque sentiment, chaque émotion qu’elle dévoile. Et, quand elle a fini, elle comprend aussi ces larmes qui reviennent dans ses grands yeux tristes. Elle voudrait l’apaiser, elle voudrait la réconforter, mais elle n’en a pas le pouvoir. Elle ne sait pas ce qu’elle pourrait dire, ou faire. Elle ne peut pas lui dire que tout ira bien, ce serait lui mentir, et elles ont cessé de se mentir. Elles ont arrêté à la seconde où leurs âmes se sont reconnues. Et comprises. Ce sont les derniers mots de l’inconnue qui la brisent. Je n’ai plus la force. Cette fois, elle ne réfléchit plus. Elle s’approche d’elle, pour la prendre dans ses bras. Ce n’est pas la Isabella habituelle parce que, si elle est chaleureuse avec ses proches, elle peut être bien plus distante avec les autres. Mais, à cet instant, elle se sent plus proche de cette fille que de n’importe qui. Elle la serre dans ses bras, tendrement, fortement. Comme pour attraper sa souffrance, comme pour la libérer un peu de tout ce poids qu’elle porte sur ses si frêles épaules qui tremblent beaucoup trop. – C’est grave, si ça te touche de cette manière, c’est que c’est grave. Tu as le droit d’aller mal… Tu as le droit de dire que tu souffres. Elle ferme les yeux une seconde. Elle se sent émue, elle aussi. Bouleversée. Elle n’a jamais été si proche de cette souffrance qu’elle refuse tant au quotidien. – Et tu as le droit de te laisser aller… Même, juste une fois.
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Ven 19 Oct - 17:36


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Tu te sens morte dans un corps bien en vie. Cernée par cette douleur que tu as tenté d’oublier pendant bien trop longtemps. Voilà qu’à tes dépend tu te manger un coup de poignard en plein cœur d’un être déjà que trop abîmé par une souffrance qui a élu domicile. Voilà que cette peine oublié reprend ces droits en effaçant toute la force qu’il te rester. Tu n’avais plus rien. Tu n’étais plus rien ou l’impression que tu avais. Tu te sentais déposséder de tout. Perdue dans une coquille vide avec l’impossibilité de revenir à la surface. De réapparaître. Vive impression d’arpenter un chemin sans retour possible. Il n’y avait plus de courage, plus de force… Pas de trace de détermination alors que les démons qui te hantais semblait avoir élu domicile à jamais. Même l’illusion réconfortante de la solitude ne faisait plus son effet. La solitude qui t’assagissais le coup fatal peu soucieuse de déjà te voir rampante à terre. Ah non, tu ne les retenais plus ces cascades de larmes. Ce chagrin qui t’en retourner le cœur jusqu’à l’âme. T’étais comme replongé dans un passé que tu avais pris soin d’enfermer dans un coin de ton esprit pour ne plus y pensé. La vérité c’est qu’oublier était impossible. C’était là, ta prison alors que ces images à t’en glacé le sang faisaient tranquillement leur chemin jusqu’à ta vison embrumé par ces perles salé qu’on appelle larme. Tu n’avais pas de mots, pas de paroles alors que tu en venais presque à envié le monstre mort de ton cauchemar de réalité. Toi, en vie, seule à portée le fardeau sur des épaules qui n’étaient plus la force de soulevé quoi que ce soit. Longtemps tu avais secrètement cette main tendu, cette parole qui changerais tout et ces bras qui ne crieraient qu’amour et réconfort. Trop longtemps alors tu avais finis par arrêter. Par taire l’espoir qui avait fini par te faire plus de mal que de bien. Ce soir, là, seule sur le froid de ce banc et la pénombre de la nuit tu avais abandonnée. Tout. Laissant tes armes et ce foutu bouclier de combat à terre. Lâcher prise alors que le peu de conviction qui te rester avait fini par s’envoler. Brisé par le mal qui s’agites en toi. T’en avais oublié cette famille, ces amis et tout le reste. Rien ni personne ne semblait comprendre la détresse silencieuse que tu crier depuis des années. Depuis trop d’années. Personne n’avais su voir au-delà de ce sourire qui n’était rien d’autre que tu vent. Pour la première fois depuis quatre ans tu t’autorisé à craquer. Ce n’était pas là un cadeau que tu te faisais à toi-même mais un crie de désespoir. Le dernier effort d’une vie qui n’en est plus une. Tu n’attendais rien, rien ni même une âme vagabonde pour te relever. Pourtant c’est bien dans les pires moments que l’on finit par voir la lumière que l’on dit. Des paroles qui te bercent sans te juger et des bras que tu laisses ce refermer sur toi pour te soulager à demi d’un poids qui est devenue trop lourd à portée seule. Une âme aussi perdue que la tienne qui comprend et que tu comprends en retour. Elle est belle la femme alors que tu te sens comme dans un stupide rêve ou un ange viendrais te tirer de ta tombe. Le regard de l’inconnue qui semble lire en toi. Celle qui ne force à rien si ce n’est de sa présence qui t’aides à t’accrocher. Une dernière fois. Bouée de sauvetage perdue au milieu d’un océan de peine. Le regard qui suffit à te dire qu’elle comprend. Oui, elle comprend vraiment car tu aperçois en elle cette même lueur morte que tu voies en toi. Tu ne dis rien alors que tu te laisses aller dans ces bras. Alors que tu laisses s’évader ce chagrin sans fin en dehors de ton être. Tu sors tout, tu ne gardes rien si ce n’est tes mots que tu n’es pas prête à donner. Ton histoire que tu n’es pas prête à conter. « Tout le monde dis que la douleur finit par partir… tout le monde dit qu’il ne faut pas s’écouter… qu’il faut oublier… mais je n’y arrive pas… je n’arrive pas à oublier… » Tu déverses tout sans concession jusqu’à ton cœur serrer dans ta poitrine « j’ai essayé… de toute mes forces… je n’y arrive pas… plus… je suis épuisée… » ton regards qui se perds dans le siens comme pour chercher réponse à tes questions. Comme pour trouver la solution au mal qui te ronges. Comme pour mettre en pause ton existence ne serait-ce qu’un instant. « J’en ai tellement marre de sourire, de prétendre… de me battre… je voudrais tellement que tout s’arrêtes juste un instant ! » pour la première fois depuis quatre ans tu t’avouais à toi-même que tu n’allais pas. Tu te laisser entrevoir la vérité sur ton état, tu laissais ces barrière invisible vaciller pour finir par tomber.  
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Mer 24 Oct - 18:27

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All alone she was living In a world without an end or beginning Baby girl was living life for the feeling But I don't mind, I don't mind And all the wrongs she committed She was numb and she was so co-dependent She was young and all she had was the city But I don't mind, I don't mind…

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Il n’y a aucune possibilité d’oublier. Elle le sait, Isabella, elle le sait bien au fond d’elle. Elle n’a jamais pu oublier. Elle a chassé ces douloureux souvenirs, elle les a repoussés au plus loin de sa mémoire. Au plus profond de son esprit. Mais ils sont toujours là, cachés quelque part, qui ne demandent qu’à sortir. Ils sont déjà apparus, brièvement, sans qu’elle ne s’y attende. Mais, jamais, ils ne l’ont encore submergée. Jamais, elle ne s’est laissée submerger. Elle s’y refuse, Isa. Elle ne l’accepte pas parce qu’elle ne veut pas donner cette importance à un homme qui ne vaut rien, à un homme qui n’en est pas un. Elle le refuse pour lui, pour ses proches aussi. Elle ne supporterait pas de faire du mal à son frère, à sa sœur, en leur avouant quel monstre est leur père. Mais, aussi, et c’est le plus dur à accepter. Elle le refuse pour elle-même. Elle n’a jamais parlé des abus qu’elle a subis, elle n’a jamais mis de mots sur ce qu’elle a vécu. Elle ne sait pas comment elle réagirait, elle ne sait pas si elle serait capable de s’en remettre.  Elle ne sait même pas si elle parviendrait à se relever. Alors, non, elle ne veut pas tomber. Elle préfère continuer d’avancer, tant bien que mal, plutôt que prendre le risque de ne plus jamais pouvoir le faire. Ce qui se passe, là tout de suite, pour cette inconnue, elle ne l’a pas connu elle-même. Elle n’a encore jamais eu cette force, si paradoxale, celle de craquer. C’est un traumatisme beaucoup trop ancré en elle. En réalité, et c’est terrible, il fait partie d’elle. C’est d’autant plus difficile pour elle, de voir cette jeune fille souffrir autant sans pouvoir lui donner de remède. Sans pouvoir lui expliquer qu’elle a vécu une telle douleur, elle aussi, et qu’elle s’en est remise. Que c’est possible, s’en remettre. Parce que, non cela ne lui est pas encore arrivé. Peut-être que cela ne lui arrivera jamais. Alors elle ne peut pas mentir. Elle ne serait qu’une menteuse, une usurpatrice. Ce serait peut-être ce dont la pauvre enfant a besoin, pourtant, quelqu’un qui lui donne une once d’espoir. A la place, elle se retrouve avec elle, Isabella. Une femme aussi écorchée, aussi torturée qu’elle, incapable de lui offrir une once de lumière au milieu des ténèbres. C’est douloureux à admettre pour la Latina. Mais c’est ainsi, elle se retrouve impuissante face à cette détresse qu’elle ne peut effacer. Elle ne peut que la partager avec elle. Elle ne peut qu’être là, près d’elle, à la tenir dans ses bras en attendant que ses sanglots s’apaisent. Mais peut-être que ça compte. Peut-être que ça compte plus encore que n’importe quelle parole faussement rassurante. Elle lui offre son soutien, ses bras, et cet amour dont elle semble tant avoir besoin. Et, plus que tout, elle la comprend. Elle comprend chaque parole qu’elle prononce, c’est même troublant à quel point elle la comprend. Comme si elles avaient vécu la même chose, comme si leurs souffrances étaient plus similaires encore qu’elle ne le croyait. Mais, surtout, plus que cette douleur, c’est leurs manières de réagir face à elles qui les rapprochent autant. Elle se reconnaît dans les mots qu’elle prononce, Isa. Dans cette fatigue accumulée, pas celle d’un sommeil en retard, mais celle d’une vie entière en retard. Une vie, comme, bloquée dans le passé. Cette sensation d’être morte au milieu des vivants. Oh, comme elle la comprend. Elle est épuisée, l’inconnue est aussi épuisée qu’elle. Sûrement plus encore car c’est elle, la première qui a craqué. – Je ne sais pas… Elle marque un silence, la gorge nouée. Elle tente de trouver ses mots. Mais chaque formule qui lui vient, chaque parole qui s’inscrit dans son esprit semble affectée de cette pointe de douleur. Empoisonnée par cette douleur. – Je ne sais pas si la souffrance peut partir, je ne sais pas si nous sommes vraiment capables d’oublier… Elle la serre un peu plus fort, comme, instinctivement. – Mais ce que je peux te dire, c’est qu’avec moi, tu n’as pas besoin de te battre… Encore moins de prétendre ou quoi que ce soit. Ne garde pas cette douleur pour toi, parce que c’est comme ça qu’elle risque de te détruire... Et, sans même s’en rendre compte, elle lui fait une promesse à demi-mots, celle d’être là, elle qui ne la connaît  pas. Reculant doucement de leur étreinte, la jeune femme pose son regard sur elle alors qu’elle lui caresse brièvement la joue. Son visage paraît si juvénile, si frêle. C’est encore plus insoutenable de la savoir si jeune et si blessée par la vie. – Tu n’es pas toute seule, tu ne le seras plus… Je sais qu’on ne se connaît pas, je sais que tu auras du mal à me croire. Mais je suis sincère, je serais là. A chaque fois que tu auras besoin de parler, ou non, à chaque fois que tu auras juste besoin de quelqu’un pour t’aider à supporter ce que tu ressens. Je serais là, à condition que tu le veuilles, toi aussi.
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Dim 18 Nov - 16:55


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Il y avait toi ou plutôt l’ombre qu’il restait de celle que tu fus avant tes 16 ans. Cette ombre de joie et de juvénilité qui rôde autour de toi sans jamais être capable de refaire surface. Elle n’est plus là, cette gamine qui aimais la vie plus que tout et qui vivait tout comme un rêve. Elle est morte, brisé par cette satané vie qu’elle n’avait pas choisir. Puis, il y avait cette douleur, cette putain de douleur qui avait pris possession de ton âme pour finir par la remplacer. Tu te sentais vide de tout et pourtant elle, elle était toujours là. Elle ne t’avait pas quitté, pas depuis cette soirée qu’en vain tu ne semblais pas pouvoir en éradiquer les souvenirs de ton esprit. De ta mémoire. Tu avais dû, malgré toi, apprendre à vivre avec. A survivre car, là, était la vérité. La réalité de ton monde noircie par les cauchemars de ton passé qui continué à te hanter pour en faire encore aujourd’hui ton présent. Un présent que tu n’étais plus à même de supporter. La survie aller un temps et tu devenais chaque jour un peu plus qu’une épave. Naufragée de ta propre existence que tu ne semblais plus vouloir. Plus supporter. Ah, ça, pourtant tu l’aimais la vie et tous ces gens qui habitait ton monde mais, tu ne te sentais plus capable de rien. Tu n’avais plus rien à offrir. Plus de sourire, plus d’amour, plus de rire… plus rien. Tu devenais le néant qui habitait ton cœur en miette dans cette poitrine qui avait fini par s’essouffler à force d’un combat perdu d’avance. Les bras c’était baissés et tu avais fini par accepter de ne faire qu’un avec la défaite alors que personne ne semblait comprendre. Te comprendre comme si tu parlais une langue étrangère. Ton propre langage. La langue de la putain de douleur qu’on ne pouvait comprendre sans l’avoir vécu. Tu leurs en voulais de ne pas savoir et tu te haïssais de rejeter la faute sur ceux qui voulait simplement t’aider, tous ces impuissant à qui tu n’étais plus capable de donner de l’amour. Tu n’avais plus rien. Tu te regardais de l’extérieur alors que ça sentais la fin. La fin de tout. L’espoir tu l’avais perdu ou alors, tu l’avais largué délibérément lasse de combattre dans le vide. Épuisée. Lâcheté et égoïsme, que l’on t’accuse, que l’on te jette la pierre que tu accepterais la faute. Toutes les fautes. C’était ta vie, ta souffrance et pour la première fois de ta vie tu ne la nié pas. Elle serait ta meilleure amie jusqu’à ton dernier souffle. Jusqu’à la dernière larme de se sanglot qui semble interminable. Tu avais laissé sa chance au temps et il ne l’avait pas saisie. Il ne t’avait pas sauvé de tes blessures. Personnes ne l’avais fait. Il n’avait pas plus pansé les plaies de ton cœur. De ton être. Tu étais arrivé au bout de la route. De ton chemin que tu t’étais dit… Pourtant, la vie ou le destin dans un élan d’ironie ou bien de bonne conscience planta sur ton dédale d’horreur une main tendue. La main aussi frêle que la tienne d’une inconnue. Tes yeux croisant les siens et c’était bon. Pièces d’un puzzle de complexité qui s’assemblait. Tout prenait son sens alors que pour la première fois de ta vie tu avais l’impression de ne pas avoir à te cacher. Pas de faux sourire, pas de faux semblant et de parole en l’air. Désarmée par la sincérité de la femme dont le regard reflétant la peine de ton âme. Il n’avait pas fallu de grand discours mais juste d’un regard et d’un sourire bienveillant pour que tu comprennes que pour la première fois en quatre ans, tu n’étais plus seule. Tu ne savais rien d’elle, une inconnue déposée sur ton chemin tel un ange. La main tendue que tu attendais depuis tant de temps était à côté de toi assise sur ce fichu banc à dire des mots qui prenaient leurs sens. Des mots contre lesquels tu ne te débâtais pas. Tu te laissais aller à eux et à tes larmes striant ton visage de cascade d’eau et ta voix de soupire de détresse. Une détresse qu’elle enveloppa de la chaleur de ces bras. Un doux réconfort que tu n’avais plus ressenti depuis cette maudite nuit. C’était avec attention que tu l’écouter sans un mot, tes iris embués plongé dans les siennes. Ces paroles qui te réchauffes autant que ces bras et voilà que tu ne vois plus aussi noir qu’il y quelques minutes. Comme une légère lueur scintillant à la surface et te voilà emprise avec cette envie viscérale d’arriver à remonter à la surface. Nager à n’en plus pouvoir pour t’en sortir. Pour remplacer survie par vie. « Je suis déjà détruite… » Que tu lances le regard un instant plonger dans le vide de l’horizon avant d’en venir à la réalisation de ton regard dans le siens «… mais… je n’ai plus grand-chose à perdre… » Que tu ajoutes alors qu’une fois après avoir touché le fond, tu te rendais compte que tu ne pourrais pas aller plus bas. Il était peut-être temps pour toi de remonter. « … merci » le simple mot qui vient du palpitant dans ta poitrine qui semble prêt à s’agiter d’un second souffle bien que la route ne sera pas de tout repos mais, tu avais l’habitude maintenant. Tu n’étais plus seule alors que tu hoche la tête pour lui répondre. « Vous n’êtes pas obligé vous savez… je veux dire, vous ne me connaissez même pas… » Toujours cette appréhension de déranger, de ne pas mériter non plus mais, dans le fond, tu espérais de nouveau. Tu espérais qu’elle reste, qu’elle soit là…. Consciente que, seule, tu ne t’en sortirais jamais.
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Message Sujet: Re: leave a light on ❁ ft. isabella   leave a light on ❁ ft. isabella Empty Jeu 29 Nov - 19:50

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La souffrance est un poison. Elle s’immisce dans nos veines, elle poursuit son chemin insidieusement dans tout notre corps, jusqu’à atteindre et assombrir notre cœur. Il devient noir, notre âme aussi. Tout, absolument tout en nous, prend la couleur des ténèbres. A tel point que l’on oublie la vie telle qu’on l’a connue auparavant, à tel point que rien ne semble plus jamais avoir de couleur. Non, il n’y a toujours que ce noir désespérant, opprimant nos pensées comme il écrase nos sentiments. Puis, un jour, il y a cette lueur de lumière inattendue. Ce point de repère auquel on ne croyait plus. Il n’est peut-être qu’une chimère, une illusion, l’espoir trop désespéré de celui qui veut encore vivre alors qu’il n’a plus le droit qu’à survivre. Et survivre, c’est quelque chose qu’elle connaît si bien, Isabella. Elle refuse de tomber, elle continue de rester debout, encore et encore. Parce qu’elle a toujours eu des personnes qui comptaient sur elle, des personnes qu’elle aimait trop, pour s’autoriser à tomber. Et peut-être, aussi, parce qu’elle sait depuis toujours que, si elle venait à tomber, personne ne viendrait la relever. Elle ne pouvait pas attendre que l’on vienne la sauver, elle ne pouvait pas se contenter d’espérer. Personne n’est aussi peu réceptif à l’espoir qu’elle. La vie lui a appris à compter uniquement sur elle-même pour s’en sortir. Certainement pas en une lumière venue de Dieu sait où, ou pire, un miracle qui n’arrivera jamais. Elle est trop pessimiste, trop écorchée, pour croire aux miracles. Mais, contre toute attente, c’est ce qu’elle est en train de tenter de donner… L’espoir. Elle veut en donner à cette inconnue qui n’en est pas tout à fait une. Cette sœur de douleur, cette âme sœur aussi torturée qu’elle. Elle veut lui offrir ce qu’elle n’a pas eu, elle. Ce qu’aucune d’elles n’a eu, ce que personne au fond n’a jamais. L’attention de quelqu’un. Le regard compatissant, réconfortant d’une bonne âme qui vient panser nos plaies quand nos propres proches sont incapables de le faire. Car c’est comme ça, la vie. Chacun est plongé dans ses propres tracas quotidiens, dans ses propres souffrances plus ou moins ingérables, dans sa vie tout bonnement. Tous ceux qui lui sont le plus proches ignorent toute la douleur qu’elle a emmagasiné en elle, Isa. Ils ne le soupçonneraient même pas, ou peut-être si peu, pour ceux qui l’aiment le plus. Ce n’est pas une critique à leur égard, car, sans doute qu’elle aussi, elle ignore beaucoup des douleurs de chacun. Tout le monde, finalement, n’est fait que de secrets et de souffrances. Et elle le voit bien, au regard si tourmenté de la jeune fille, elle ne fait pas exception à la règle. Elle en est même l’exemple le plus frappant qui puisse exister. Elle paraît porter le poids du monde sur ses épaules. Mais personne, absolument personne n’est auprès d’elle. C’est pour cette raison qu’elle refuse de l’abandonner. Peu importe si elles se connaissent ou non, peu importe si elle paraît trop intrusive auprès de cette inconnue. Tout ce qu’elle voit, elle, c’est une gamine qui est en train de sombrer sans personne pour la rattraper. Elle mérite sans aucun doute un meilleur soutien qu’une femme si écorchée elle-même, une femme qui n’est même pas capable d’admettre à voix haute tout le mal qu’on lui a fait, une femme qui s’enfonce elle aussi, dans ce puits sans fin sans même s’en rendre compte. Mais, au moins, elle n’est pas seule. Elles sont ensemble et, peut-être que c’est seulement ainsi qu’elles pourront arrêter cette chute incessante. Ensemble. C’est ce qu’elle ressent avec tant de force à l’instant où son corps serre celui, tout aussi délicat, de la jeune inconnue. C’est ce qu’elle ressent avec tant de conviction lorsqu’elle lui fait ces promesses que l’on n’entend pas suffisamment. C’est ce qu’elle ressent, aussi, face au regard encore rempli de larmes de celle qui la touche plus que de raison. – C’est ce qu’on croit… Tu es peut-être brisée mais tu n’es pas détruite. Tant que tu es vivante, tu peux encore te rappeler pourquoi tu vis. Elle ne veut pas lui mentir. Elle ne peut pas aller mieux, subitement, pas en une soirée. Mais elle peut s’accrocher à la vie, elle peut remonter tout doucement mais sûrement à la surface. Elle peut retrouver cette lueur qui devait sans doute apparaître autrefois dans ces grands yeux aujourd’hui si tristes. Un petit silence suit les derniers mots de la jeune fille. Car, elle a raison, elles ne se connaissent pas. Mais comment expliquer à quel point elle se sent concernée face à la détresse d’une inconnue ? Comment lui expliquer qu’elle est incapable de la laisser partir, pas maintenant qu’elle l’a rencontrée ? Pas maintenant que leurs âmes se sont retrouvées. Elle prend une profonde inspiration, Isa, puis elle se lance. Elle fait ce qu’elle ne fait jamais. Elle se livre. Là, maintenant, à une inconnue. – Je sais ce que c’est d’avoir le sentiment de sombrer sans que personne ne s’en rende compte. C’est, comme, un poison qui s’immisce dans nos veines. On se sent incapable d’en guérir, incapable de le surmonter. On se sent seul, on veut être seul et en même temps, on ne le veut surtout pas. Elle pose délicatement sa main sur celle de son interlocutrice alors qu’elle ajoute, ses prunelles ancrées dans les siennes, quelques mots pour la convaincre. Quelques mots si sincères. – Tu ne seras plus seule mais… Moi non plus, je ne le serais plus, avec toi. Si tu l’acceptes. Car, peut-être que c’est elle a tendu la main à la jeune fille pour l’aider à se relever. Mais elles sont au même endroit. Dans les mêmes ténèbres tortueux et insoupçonnés. Et il serait temps, sans doute, pour elles deux de retrouver la lumière.
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