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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 Sinners theory _ Salem

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Message Sujet: Sinners theory _ Salem   Sinners theory _ Salem Empty Jeu 8 Nov - 21:53

SINNERS THEORY
My witch

Salem
 &
 Alec
J’fouille mon manteau du bout des doigts. Putain.
Putain putain putain !
Impossible de remettre la main sur mon portefeuille. J’suis pourtant certain de l’avoir laissé dedans depuis… Depuis c’matin en allant chercher les cafés.
« Mais quelle SALOPE ! »
La semelle part craquer contre le mur le plus proche. C’est Salem qui a fait l’coup, pas besoin de chercher plus loin. Elle a cette drôle de manie de tout l’temps me piquer un truc quand j’la retiens trop longtemps chez moi. Une sorte de rituel. Ça peut tout aussi bien être une dix grammes de blanche, un paquet de cigarettes, une place de ciné. Ou une liasse de p’tites coupures froissées rangées entre deux lattes de cuir en l’occurrence.
J’dégaine mon portable en faisant fiévreusement défiler les contacts sur l’écran. J’me bousille les rétines jusqu’à tomber sur l’bon numéro.
Biiiiiiiiip.
Mes doigts tapent un staccato infernal contre le bois usé du bureau.
Biiiiiiiiip.
Y a toutes les insultes possibles qui me montent à la bouche, prêtes à s’répandre.
Biiiiiiiiiip.
« Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur du…. »
J’regarde le mur d’en face en tentant sérieusement d’éviter d’aller y exploser ce foutu cellulaire. Je vais pas avoir trop l’choix : va falloir la pister comme un bon chien pour la dénicher.
Putain d’clepto.

Et me v’là, alors que l’soleil tombe à m’user les pompes sur les trottoirs des artères malfamées. J’la cherche frénétiquement, en calcinant blonde sur blonde, au milieu de la foule sans visages. En espérant y découvrir sa dégaine de danseuse déguenillée à la dérive. En m’repassant en boucle cette fameuse nuit dans un bar anonyme.

Elle était là. Avec ses pupilles lui mangeant l’visage, agrandies en trous noirs. Salem – dont le prénom corrosif était encore inconnu sur ma langue – dévorait les lumières explosives des lasers pour s’en habiller.
J’me souviens des creux s’transformant en ombres chaudes sur ses lèvres. Des lignes d’encre sous l’grain de sa peau que j’voulais déjà agripper, caresser, mordre.
J’me souviens de l’esprit qui part à toute allure en imaginant inscrite contre le papier cette expression si singulière qui lui habitait les traits.
J’me souviens d’la collision et du choc qui s’ensuivit.
Je me souviens d’elle s’incrustant douloureusement dans ma vie.

Salem c’est pas la nana qu’vous pouvez sereinement présenter à vos parents. Pas la fille idéale, ni même acceptable. C’est l’contre-sens. L’incohérence. L’étrangeté qui vous obsède malgré vous, comme un accident de la route qu’on regarde quand même.
Elle rôde – volontairement oubliée quelque part, le plus souvent – puis réapparaît féroce et sanguine juste sous la peau. J’l’idéalise. J’la désire. Ça pulse. Ça prend toute la place jusqu’à ce que le manque se fasse irrésistible et évident. Et c’est pas bien. Ça devrait pas s’passer comme ça.
Je suis pas comme ça.
« Désolé… »
Énième coup d’épaule que j’mets dans un badaud avant de déboucher sur les quais. Y a des bars clandestins par-ici ; l’genre de lieux qui peut lui mettre l’eau à la bouche.
Et ma dernière carte.

J’avance dans les halos sales que projettent les lampadaires en m’laissant guider par le bruit, la musique.
C’est forcément le plus glauque des rades qu’elle a choisi.
J’avance en forçant entre les corps trop alcoolisés ou camés pour protester jusqu’à tomber sur le comptoir de fortune. Des planches et des tréteaux. Et à l’un de ces bouts…
« Tu passes une bonne soirée ? »
C’est rauque. Ça sort des tripes en grognement primaire pendant que j’me colle à ses hanches dans un geste purement animal. Un vrai gentleman en train d’faire ses comptes sales.

 

 
camo©️015
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Message Sujet: Re: Sinners theory _ Salem   Sinners theory _ Salem Empty Ven 9 Nov - 4:12



SINNERS THEORY
L’extrémité de ta cigarette faisait grésiller le bout de ton nez, contrasté par un regard recouvert d’une tempête de glace. C’est derrière tes oreilles que tu coinças quelques mèches de jais pour qu’elles ne s’enflamment pas sur la tige de braise. C’est de ces mêmes oreilles que tu te rendais sourde, t’empêchant de répondre à l’appel qui vibrait incessamment contre ton derrière. C’est qu’une fois le silence vivant que tu attrapas la machinerie pour vérifier l’heure. Ça lui a prit du temps à réaliser, cet artiste déchu, qu’il avait été une fois de plus baisé. Ton sourire disparu en même temps que la cendre qui s’écrasa au sol et tu tournas les talons pour finalement t’aventurer vers l’une des uniques gueules de diable dans laquelle tu pouvais flamber une paie complète en quelques minutes. Si seulement tu avais connaissance du principe d’une paie. Car tes boulots, mis à part amasser du plaisir, ça ne te remplissait pas un compte en banque. Même le siens.

Tu dévisageais la foule, hallucinant cette mâchoire serrée, ce regard ardent, cette présence taciturne. Tu t’imaginais encore le début de ce jeu nuisible, cette addiction déréglée, cet exercice de force et de tentation malsaine. Peut-être que ton honneur s’étouffait sous une botte d’acier, mais ta gueule s’ouvrait beaucoup trop souvent et beaucoup trop grande pour te laisser complètement faire. Des tours, t’en avais de dissimulés dans ta manche. Ton corps, ta première arme. Et un délicat toucher de la main sur cette forme futile de capitalisme et ton cœur reprit vie, la plante de tes pieds soudés dans la réalité. Tu faufilas ton corps parmi les carcasses disloquées, effleurant le corps de ces âmes déjà lourdement intoxiquées. La température ambiante avait eu raison de tes vêtements typiquement déchirés et dans une tonalité trop douce pour les lieux, on t’apporta ton premier poison.

Tu les comptais, les minutes. Elles coulaient sur ta peau et étouffaient ton âme, déjà prête à ressentir cette bourrasque fendre les pulsions et tout repousser sur son passage assuré. Un glaçon mourrait sur ta langue, le liquide ambré déjà fondu dans ton système, troquant la place de ton sang pour quelque chose de plus agréable. Il ne manquait plus qu’à étouffer tes poumons pour te sentir réellement bien. Une attention toute particulière à cette flamme s’extirpant de sa cage métallique, puis une inhalation singulière sur cette nouvelle cigarette. T’en étais à commandé un deuxième verre de cette ciguë lorsqu’une présence disgracieuse se fit ressentir contre ton corps. Pourtant, jamais ton visage n’avait montré un sourire aussi arrogant dans ce début de soirée.

« T’en a mis du temps. »

Tu ne laissas pas cette soif se fondre dans l’ambiance pesante, glissant d’un mouvement digne d’un fauve, ton bassin contre le sien. Tu portas la nicotine à tes lèvres en même temps d’attraper l’objet vitreux qui contenait le même liquide ambré que tu affectionnais tant et tu pivotas pour lui faire entièrement face. Ton échine s’arqua délicatement pour maintenir ce contact sauvage entre vous deux. Tu faufilas la cigarette dans la commissure de ton index et ton majeur, tendant la même main vers son visage, effleurant sa joue terne, pour se perdre momentanément dans sa chevelure sombre. Un écran de fumée quitta tes lèvres, dissimula vos émotions, s’initiant amèrement entre les couteaux lancés bas. Quelques secondes te suffirent pour ingérer le faible contenu du verre que tu laissas rejoindre la surface lisse du comptoir. Ta main chuta contre son torse contre lequel tu fis pression le temps de sortir la fameuse liasse de tes poches arrière et que tu brandis sous son nez, sans jamais défroisser les traits de ton visage.

« Si tu veux, j’te paie un verre ? »

Des notes inutiles, une sonorité malicieuse. Tu voulais vivre sous l’émotion que dégageais son regard, tu voulais t’enflammer sous son contact. Lorsque les billets quitteront tes mains, tu penseras que le jeu tire déjà à sa fin. À moins qu’il ne fasse que commencer ?
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