Toby était si vulnérable dans les bras de la jeune femme, tel un petit enfant, se blottissant contre sa mère, en espérant qu'elle le cache du monde, ou le défende en toutes circonstances. Il sentait les mains chaudes de son amie le caresser dans le dos, contre sa peau dénudée, recouverte d'ecchymoses. C'était le contact salvateur... Fermant les yeux, il profita de ces caresses sans aucune gêne ni honte, bien que cela puisse paraître plus que déplacé, vu sa situation. Mais il était là parce qu'il avait besoin de sa meilleure amie. Il n'était que Toby, et elle, Isa, rien de plus. Il mettait ses sentiments à nu, et se laissait aller dans ses bras. Finalement, alors qu'il lui indiqua qu'il ne désirait absolument pas porter plainte, pour cet abus qu'il avait subi, elle l'écarta, afin de poser son regard dans le sien. Les yeux de notre abbé étaient humides, bien qu'il ne pleurait pas vraiment. C'était le résultat de l'émotion et de la douleur mélangés, dans une farandole terrible. Elle lui parlait avec fermeté, mais tendresse. "Je lui ai parlé, il a vu que j'étais innocent... On peut bien lui laisser une chance de trouver un moyen de se racheter, n'est-ce pas?" demanda-t-il en poussant un petit soupire, et baissant le regard. Peut-être qu'il était trop mou à ce moment-là, peut-être qu'il devait réfléchir davantage, penser plus à lui, car sa vie se détruisait peu à peu. Elle posa une main contre sa joue, et il frémit lorsqu'elle lui indiqua avoir peur pour lui. Il baissa les yeux. "Je suis désolé." indiqua-t-il finalement, sur un ton fébrile. Est-ce qu'il avait peur? Il était fébrile, tremblant, mais, malgré ce qu'il avait vécu, il refusait de comprendre que cela pouvait très bien lui arriver de nouveau. Même si son agresseur réfléchissait à son acte et ne croyait plus les racontars, d'autres n'étaient peut-être pas de cet avis. Il poussa un soupire. "S'ils ne veulent plus de moi ici, peut-être que je devrais m'en aller..." songea-t-il. Mais voyant le visage d'Isa, il comprit qu'elle ne serait jamais d'accord, qu'elle ne survivrait pas sa mutation. Et lui, d'ailleurs, comment ferait-il sans elle ? Il ne s'imaginait plus vivre loin d'elle, et cela le terrifiait. Il poussa un nouveau soupire, de lassitude. "Peut-être que je devrais partir quelques semaines en retraite spirituelle... Me ressourcer, y réfléchir." indiqua-t-il finalement.
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Elle est là pour lui, elle sera toujours là pour lui. Il est peut-être bien la seule personne au monde qu’elle est certaine de garder dans sa vie. Eternellement. Seulement, elle ne sera pas toujours là pour le protéger, Isa. Elle peut bien sûr l’accueillir chez elle, dans ses bras, à chaque fois qu’il en aura besoin. Mais toutes les caresses du monde ne le sauveront pas. Elle ne peut pas veiller à sa sécurité à chaque instant, à moins d’engager un garde du corps mais, elle le sait d’avance, il n’accepterait jamais. Ils ne sont pourtant pas obligés d’en arriver à de telles extrémités. Si seulement Toby acceptait de porter plainte, les choses iraient mieux. Cela dissuaderait déjà un peu plus les moins téméraires à vouloir s’en prendre au jeune prêtre. Elle a foi en la justice mais, lui, croit avant tout aux hommes. Elle le sait, elle le comprend d’autant plus quand elle entend ses paroles pleines d’espoir. Un espoir qu’elle n’a pas, elle. Il a les yeux brillants, et la naïveté d’un enfant. Elle déteste rejeter des paroles qui viennent du plus profond de son âme. Mais non, elle ne peut pas le laisser croire que tout ira bien. – Est-ce qu’il en a seulement envie ? Est-ce qu’il ne sera pas tenté de recommencer avec quelqu’un d’autre pour le « punir » aussi ? Elle ne le connaît pas, elle ne sait rien de cet homme si ce n’est qu’il a violenté l’ami qui lui est le plus cher. Mais raisonner Toby est mission impossible. Alors elle ne choisit plus des arguments logiques, mais seulement, de cœur. Elle a peur pour lui, elle aura toujours peur désormais. Elle ne peut pas envisager de le laisser reprendre tout à fait normalement sa vie alors qu’il peut subir une nouvelle agression à tout moment. C’est beaucoup trop lui demander. Le jeune homme semble atteint par ses paroles, il a même la voix qui tremble légèrement alors qu’il avoue être désolé. Mais ce n’est pas ce qu’elle veut, Isa. La seule chose qu’elle souhaite, c’est qu’il soit en sécurité. – Tu peux au moins porter plainte contre x, ne serait-ce que pour que les gens se rendent compte de la gravité de la situation… Pour qu’ils réalisent que leurs commérages entraînent des violences, des agressions ! Elle est têtue, elle ne lâchera pas l’affaire. Elle est prête à tout pour le protéger. Mais la Latina ne s’attend pas une seconde à la proposition de son interlocuteur. Un voile de panique apparaît dans ses yeux, sans même qu’elle ne le contrôle, alors qu’il la renvoie à ce qu’elle craint le plus au monde. L’abandon de ceux qu’elle aime. Elle ne connaît que trop bien. Avec Toby, elle ne le supporterait pas. – Ce n’est pas… A toi de fuir. Il n’est coupable de rien, sinon d’être trop bon. Elle baisse les yeux, un peu chamboulée. Elle pourrait lui dire beaucoup de choses pour lui ôter cette idée de partir de la tête, mais elle n’y arrive pas. Son cœur et son cerveau s’entrechoquent, de sorte que les arguments s’échappent devant la peur de le voir s’en aller. Finalement, c’est lui qui reprend la parole pour suggérer l’idée qu’il parte quelques semaines en retraite spirituelle. Quelque chose d’éphémère donc. Elle préfère déjà. Relevant les yeux, elle plonge son regard dans le sien. – Peut-être que ça te ferait du bien, oui. Elle glisse sa main dans la sienne, puis ajoute. – Tu sais où tu irais ?
Isabella n'avait franchement pas l'air d'accord avec le point de vue de Toby. Mais, pour ce dernier, c'était clair et net qu'il n'allait rien faire qui puisse nuire à Bonnie. Il savait combien elle aimait son frère et il savait qu'elle ne survivrait pas à une poursuite envers ce dernier. C'en serait trop. Jax méritait peut-êtr d'être puni pour son méfait, mais pas sa soeur. "Je ne sais pas... J'espère et je vais prier pour lui. S'il recommence, il aura gâché sa seconde chance." répondit-il tout bonnement. Toby ne pouvait évidemment pas se porter garant du bon comportement de Jax, car il n'avait pas pu discuter avec lui de façon raisonnable. De plus, il lui était inconnu. "Si je porte plainte pour les commérages en me basant sur le fait que j'ai été tabassé, la police cherchera uniquement le coupable des coups. Elle ne pourra nullement agir envers les racontars. On ne gagne jamais envers les ragots et les rumeurs." il poussa un soupire. C'était évident, si on lui donnait une relation avec une demoiselle : si celle-ci continuait à le voir, cela alimenterait les paroles trompeuses; mais si elle arrêtait de le fréquenter, les gens diraient qu'on l'écartait exprès pour taire le scandale. Après avoir poussé un large soupire, Toby émit l'hypothèse qu'il devrait peut-être s'en aller. D'ailleurs, si un scandale éclatait, il serait possiblement obligé par sa hiérarchie de le faire, de quitter cette paroisse pour une nouvelle, où personne ne le connaitrait. Mais il savait que, bien qu'il devait obéissance et se rendre là où sa vocation le menait, il aurait dû mal à quitter New York. Surtout pour Isabella. Le regard qu'elle lui lança était si terrible. Il avait l'impression d'avoir court-circuité quelque chose en elle, de l'avoir brisée. Il se rendit alors compte et changea d'idée. Quelques jours ou semaines ne seraient pas de refus, pour se ressourcer, et s'écarter quelques temps de tout ce remue-ménage. Les ragots ont la vie courte, il en restera quelque chose à son retour c'était certain, mais plus de cette teneur. "Et bien, il y a un couvent, où je me suis rendue il y a deux ans, pour me recentrer... Tu t'en souviens? J'étais parti une semaine. Mais là, je pense que j'aurais besoin de plus..." indiqua-t-il ensuite. Il leva de nouveau les yeux vers elle, et lui sourit tendrement. Il attrappa le sachet de glace et le plaqua de nouveau contre son torse, la douleur se présentant de nouveau. "Tu penses que... Tu pourrais venir aussi? Enfin, je veux dire, faire une retraite, de façon à te ressourcer..." souffla-t-il. Il savait qu'elle n'était pas particulièrement croyante, mais ce genre de séjour pouvaient être bénéfique à chacun. De plus, évangéliser faisait aussi partie de sa mission...
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Il ne sait pas. Toby ne sait pas. Si, même lui, n’est pas confiant, c’est bien qu’elle a raison d’être aussi tranchée. Elle ne connaît pas son agresseur, elle n’a aucune envie de le connaître. Elle ne veut pas lui chercher des circonstances atténuantes ou même, ne serait-ce qu’une explication au comportement qu’il a pu avoir. Tout ce qu’elle voit, elle, c’est le corps totalement tuméfié de son meilleur ami. C’est une image insupportable, trop intolérable pour l’accepter. Mais, aussi proches soient-ils, la Latina sait bien qu’elle ne peut pas le forcer à agir comme elle voudrait qu’il le fasse, elle ne peut même pas le pousser à penser autrement. Ils sont différents, c’est aussi pour cette raison qu’elle l’aime autant. – Je me fiche de sa seconde chance, c’est à toi que je pense Toby. déclare-t-elle sans retenue. Elle sait bien qu’il n’approuvera pas ses paroles mais s’il y a une personne avec laquelle elle est sans filtre, c’est lui. Toutefois, elle ne peut pas le contredire à chaque fois, pas quand il parle avec tant de justesse des rumeurs. Elle ne sait que trop bien ce que c’est d’être la cible de racontars pour admettre que, en effet, ils n’y peuvent absolument rien, malheureusement… Elle a encore pu le constater tout récemment, avec cette vidéo intime d’elle. Un petit soupir s’échappe de ses lèvres alors qu’elle baisse les yeux, lasse. – C’est injuste… Ça me rend dingue qu’on s’en prenne à toi de cette façon. Elle voudrait tellement l’aider, Isabella. Elle aimerait lui apporter autre chose que son soutien, elle aimerait pouvoir l’aider véritablement, effectivement, pas de façon si… Abstraite. Inutile. A la place, elle se retrouve à devoir envisager de le laisser fuir… Une perspective qu’elle est incapable de soutenir. Elle a mal, rien qu’à l’idée de le perdre, mais elle ne le dit pas. Elle peut être un mur quand il s’agit de ses sentiments, Isa. Mais son regard empli de panique est sûrement assez éloquent puisqu’il part sur une toute autre idée, bien plus supportable pour la jeune femme. Partir quelques temps ferait du bien au prêtre, assurément. Puis, surtout, il mérite de penser un peu à lui, il mérite de se retrouver. Elle acquiesce d’un petit signe de la tête quand il évoque le couvent dans lequel il est déjà parti se ressourcer par le passé. Elle s’en souvient. – Tu peux bien t’accorder du temps, tu en as besoin. Il va juste énormément lui manquer. Mais elle ne s’attend pas à l’entendre lui proposer de venir avec lui. Un petit sourire apparaît sur le coin de ses lèvres alors qu’elle confie. – Moi, dans un couvent… Je ne suis pas sûre d’y avoir ma place. Déjà, parce qu’elle accepte tout juste l’éventualité qu’un Dieu existe. Puis, aussi, parce qu’elle est loin d’être un modèle de vertu. Et, enfin… Parce qu’elle deviendrait folle. Elle a besoin de bouger constamment, Isabella. Elle ne tiendrait jamais en place dans un endroit aussi loin du reste du monde. Mais la proposition de son ami la touche malgré tout, parce qu’il veut s’éloigner de tout, sauf d’elle. Le voyant souffrant, la belle brune attrape le tube de crème qu’elle a emporté avec elle, et le débouchonne pour reprendre ses soins auprès de lui. – Attends… On va te mettre ça. Elle met un peu de crème avant de l’étaler délicatement sur le torse de Toby tout en poursuivant leur conversation. – Partir avec toi me ferait du bien, à moi aussi, mais… Je me vois mal là-bas. Tu ne voudrais pas des « vraies vacances » plutôt ? On se ressourcerait aussi, juste, différemment. précise-t-elle avec un sourire mutin. Elle n’y croit pas beaucoup mais, après tout, elle peut bien essayer.
Isabella avait l'air encre plus en colère que Toby. De son côté, le jeune homme épanchait sa tristesse et le sentiment de grande injustice contre son épaule, dans ses bras. Il s'y sentait en sécurité, comme entouré de tendresse, comme un baume qui l'enveloppait d'une couche de douceur. Finalement, ils commencèrent à discuter de potentielles vacances, que le jeune homme se devait de prendre. Il ne pouvait plus faire face à toutes ses histoires, à la force psychologique dont il devrait encore se munir, jusqu'à ce que les ragots perdent leur ampleur, et qu'ils ne soient plus qu'une veille histoire au fond d'un tiroir. Levant les yeux vers sa meilleure amie, il lui proposa d'ailleurs de l'accompagner. "Tu es sûre?" demanda-t-il doucement. "Je veux dire, je pense que ce serait une bonne expérience, et je suis certain que tu en tirerais beaucoup de bien..." déclara-t-il. Se recentrer sur Dieu, mais aussi sur les fondamentaux feraient du bien à n'importe qui. Et même si Isabella n'était pas forcément très croyante, et encore moins pratiquante, elle en tirerait sans doute autant de bénéfices. Alors qu'il serra les dents, sous la douleur de ses côtés, il laissa la demoiselle lui appliquer de la crème. Il frémit en sentant la main venir le caresser doucement, recouverte d'une couche de crème bienfaitrice. C'était à la fois douloureux et agréable. Il n'y avait plus qu'à espérer que cela fonctionne et l'aide sur le long terme. "Qu'est-ce que tu veux dire... de vraies vacances? Comment ça, vraies? Je pense pas que... Enfin...." demanda-t-il, écarquillant les yeux. "Il y a un pèlerinage, organisé dans une semaine et encadré par un collègue d'Italie... Peut-être que tu serais intéressée?" demanda-t-il, il avait l'impression que cela ne fonctionnerait pas, mais en vérité, cela faisait des années qu'il ne prenait que de courtes retraites spirituelles, et cela peut-être une fois tous les deux ans. Il était si persévérant dans sa tâche, et si dévoué, qu'il pensait rarement à son bien-être, mais se souvenait parfaitement qu'il avait parfois besoin de temps pour se recentrer sur le fait qu'il n'était qu'un homme et qu'il devait se le rappeler.
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Il en a besoin, Toby. S’éloigner quelques temps de New-York, de sa paroisse et de tous les racontars qu’il subit quotidiennement. Cela lui fera du bien, assurément, cela lui est même sans doute plus nécessaire encore qu’il ne veut bien l’admettre. Qu’il le fasse dans un couvent ou ailleurs importe peu, l’essentiel est qu’il trouve un lieu d’apaisement réel pour lui. Mais Isabella n’a pas envisagé une seconde de partir avec lui, pas… Dans un couvent. Elle ne s’y sentirait pas du tout à sa place, elle le sait d’avance. Mais son meilleur ami insiste, pourtant, il lui assure même que cela serait certainement une bonne expérience, pour elle aussi. – Mais Toby, tu me connais. Je ne pourrais pas tenir en place plus d’une journée. Elle est douce, Isa. Elle semble avoir l’esprit tranquille. Mais, au quotidien, elle est une véritable pile électrique. Elle a besoin de travailler, elle a besoin de se sentir utile. Sûrement parce que toute sa vie, depuis ses débuts, elle s’est toujours tournée vers les autres. Elle serait incapable de faire autrement. Peut-être même, au fond, que cela l’effraie. Se recentrer sur elle, sans aucune possibilité de fuite, cela finirait probablement par casser ce mur qu’elle a construit entre elle et ses souffrances. Et cela, il en est hors de question. Mais elle s’en veut de rejeter la demande de son ami. Elle se dit que, peut-être, il a besoin aussi de se sentir soutenu comme n’importe qui à sa place. C’est pour cette raison que, avec une petite pointe d’espoir, la belle lui propose plutôt le choix de partir en vacances. Car, après tout, les prêtres aussi ont le droit à des vacances. Tout en appliquant la crème contre la peau tuméfiée de Toby, elle esquisse un faible sourire quand elle l’entend bafouiller. Il a l’air un peu perdu, hésitant. Peut-être a-t-elle ses chances en fin de compte. C’est ce qu’elle croit, en tout cas, juste avant qu’il ne parle d’un pèlerinage. Elle relève les yeux vers lui pour croiser son regard, l’air un peu perplexe. Elle doit bien avouer qu’elle n’a aucune idée de la manière dont se déroulent… Les pèlerinages. – Ça dépend. Je dois dire que je ne sais pas du tout comment ça se passe. Peut-être qu’ils peuvent trouver un terrain d’entente. Visites d’Eglises le matin, détente l’après-midi. Cela lui paraît un peu trop facile pour qu’elle y croit, Isa. Mais elle a conscience d’être plutôt pessimiste en règle générale, alors qui sait ? – Est-ce qu’on a le droit d’avoir du temps libre dans tes pèlerinages ? Et peut-on dormir là où on le souhaite ? demande-t-elle avec un petit sourire candide. Elle peut bien se laisser tenter… Elle arrivera bien à convaincre Toby de faire une entorse au programme de temps en temps. Il la suivrait n’importe où, elle le sait. Et c’est réciproque… Puisqu’elle se trouve bien en train d’envisager d’aller faire un pèlerinage, elle.
Il sourit alors qu'elle lui indiquait qu'elle ne pourrait jamais tenir en place bien longtemps. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, le jeune homme savait parfaitement qu'elle avait la bougeotte et que rien ne la changerait pour terminer dans le calme. Elle avait un côté posé, évidemment, mais ce n'était pas le trait principal de ses caractéristiques, ni même la façon dont on la décrirait. "Oh, mais tu sais, il y a souvent beaucoup de travail à faire..." indiqua-t-il, sachant très bien que la perspective de vacances où elle devrait bosser d'arrache-pieds ne lui conviendrait pas. Mais il avait besoin d'elle, tout comme il avait besoin de s'écarter de cette ville immense, de sa paroisse, et de tout ce qui l'atteignait trop fortement dans son être. Il avait besoin de se ressourcer, et sa première idée avait été une retraite spirituelle. Réfléchissant, il proposa à la demoiselle de partir en pèlerinage, à ses côtés. Elle sembla perdue face à cette proposition. Il sourit alors qu'elle lui posait des questions, pour clarifier. "Et bien, celui-ci est un peu long... C'est une semaine, et entre 20 et 30kms par jour à parcourir pour arriver au but. On dort le plus souvent à la belle étoile, mais parfois, des gens ouvrent leurs portes aux pèlerins de passage." indiqua-t-il. Il voyait bien qu'elle ne semblait pas satisfaite... "Mais la communion, la solidarité, les rencontres dans cet environnement sont fabuleux!" indiqua-t-il ensuite, pour lui donner un peu de baume au coeur. Puis, il baissa simplement les yeux, avant de pousser un large soupire. "Sinon, tu n'es pas obligée de venir avec moi, c'est juste que... Et bien... J'aimerais vraiment t'avoir à mes côtés." dit-il, un peu timidement. Il se cachait derrière le fait qu'elle était sa meilleure amie, mais son coeur lui soufflait des mots étranges, lui indiquant qu'une séparation trop longue avec Isabella lui serait néfaste. Il pensait bien trop souvent à elle...
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Une semaine entière dans un couvent, non, assurément, elle n’y survivrait pas. Plus que les conditions pratiques de vie, elle ne serait pas à son aise dans un endroit aussi… Sacré. Elle ne se souvient même plus de la dernière fois qu’elle a prié, Isabella. Ce devait être lorsque sa mère était encore en vie. Elle n’y serait pas à sa place, non, elle le sait. A l’opposé, l’idée de partir pour un petit séjour en compagnie de son meilleur ami l’attire beaucoup plus. Autant pour lui, qui a certainement besoin d’être entouré, que pour elle. S’éloigner de sa vie tumultueuse, même quelques jours seulement, cela lui ferait sans doute du bien, à elle aussi. Elle se retrouverait loin de toutes ces complications, loin de toutes ces préoccupations, avec l’homme qui sait adoucir mieux que quiconque son esprit écorché. Mais elle ne sait rien du déroulement d’un pèlerinage, Isa. C’est un mot abstrait, signe de foi et de religion, mais qui n’évoque guère bien plus pour elle. Son ignorance semble amuser Toby qui lui sourit, sans jugement aucun, tout en lui expliquant ce qui l’attendrait. Des dizaines de kilomètres à parcourir chaque jour. Des nuits à la belle étoile ou, même, chez l’habitant. Rien qui ne l’attire beaucoup. Il ne faut pas croire pourtant : Elle n’est pas aussi délicate qu’elle en a l’air, Isabella. Elle est loin d’être la princesse aux mille manières qu’on peut lui prêter quand on ne la connaît pas. Elle s’acclimate facilement, elle apprécie particulièrement la nature. Mais il faut avouer qu’elle s’est aussi habituée à un certain niveau de vie. Elle s’est attachée à son petit confort, un peu plus même qu’elle ne l’aurait voulu. Elle ignore si elle serait capable de se détacher de sa tranquillité pour un séjour pareil… Elle ignore même si c’est vraiment quelque chose qui lui ferait du bien. A l’écoute de son interlocuteur, la Latina retient une grimace mais il la connaît sans aucun doute beaucoup trop bien pour ne pas deviner ce qui lui traverse l’esprit. Très vite, il veut la rassurer. – Je te crois sur parole mais… Mais est-ce qu’elle aimerait, elle ? Isabella n’est pas la femme la plus avenante qui soit. Elle est sociable, quand elle en a envie, mais elle peut aussi s’avérer beaucoup plus sur la réserve. Il y aurait Toby pourtant… Toby qui lui avoue qu’il aimerait vraiment l’avoir à ses côtés. Elle se mordille la lèvre pour se taire finalement. Elle est faible, beaucoup trop faible face à lui. Elle serait incapable de lui refuser sa présence alors qu’il lui avoue, presque à demi-mots, combien il en a besoin. – C’est d’accord, je viens. dit-elle enfin, sans plus réfléchir, un petit sourire sur les lèvres. Il va juste falloir qu’elle réorganise quelque peu son emploi du temps mais c’est faisable. Luke ne comprendra pas, personne ne comprendra qu’elle, Isabella Kingston, aille faire un pèlerinage. Mais cela, c’est simplement parce que personne n’est capable de comprendre à quel point Toby est important, vital pour elle.
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Sujet: Re: Tobisa ♡ I need you 
Dim 16 Sep - 21:42
Elle est là pour lui, elle sera toujours là pour lui. Il est peut-être bien la seule personne au monde qu’elle est certaine de garder dans sa vie. Eternellement. Seulement, elle ne sera pas toujours là pour le protéger, Isa. Elle peut bien sûr l’accueillir chez elle, dans ses bras, à chaque fois qu’il en aura besoin. Mais toutes les caresses du monde ne le sauveront pas. Elle ne peut pas veiller à sa sécurité à chaque instant, à moins d’engager un garde du corps mais, elle le sait d’avance, il n’accepterait jamais. Ils ne sont pourtant pas obligés d’en arriver à de telles extrémités. Si seulement Toby acceptait de porter plainte, les choses iraient mieux. Cela dissuaderait déjà un peu plus les moins téméraires à vouloir s’en prendre au jeune prêtre. Elle a foi en la justice mais, lui, croit avant tout aux hommes. Elle le sait, elle le comprend d’autant plus quand elle entend ses paroles pleines d’espoir. Un espoir qu’elle n’a pas, elle. Il a les yeux brillants, et la naïveté d’un enfant. Elle déteste rejeter des paroles qui viennent du plus profond de son âme. Mais non, elle ne peut pas le laisser croire que tout ira bien. – Est-ce qu’il en a seulement envie ? Est-ce qu’il ne sera pas tenté de recommencer avec quelqu’un d’autre pour le « punir » aussi ? Elle ne le connaît pas, elle ne sait rien de cet homme si ce n’est qu’il a violenté l’ami qui lui est le plus cher. Mais raisonner Toby est mission impossible. Alors elle ne choisit plus des arguments logiques, mais seulement, de cœur. Elle a peur pour lui, elle aura toujours peur désormais. Elle ne peut pas envisager de le laisser reprendre tout à fait normalement sa vie alors qu’il peut subir une nouvelle agression à tout moment. C’est beaucoup trop lui demander. Le jeune homme semble atteint par ses paroles, il a même la voix qui tremble légèrement alors qu’il avoue être désolé. Mais ce n’est pas ce qu’elle veut, Isa. La seule chose qu’elle souhaite, c’est qu’il soit en sécurité. – Tu peux au moins porter plainte contre x, ne serait-ce que pour que les gens se rendent compte de la gravité de la situation… Pour qu’ils réalisent que leurs commérages entraînent des violences, des agressions ! Elle est têtue, elle ne lâchera pas l’affaire. Elle est prête à tout pour le protéger. Mais la Latina ne s’attend pas une seconde à la proposition de son interlocuteur. Un voile de panique apparaît dans ses yeux, sans même qu’elle ne le contrôle, alors qu’il la renvoie à ce qu’elle craint le plus au monde. L’abandon de ceux qu’elle aime. Elle ne connaît que trop bien. Avec Toby, elle ne le supporterait pas. – Ce n’est pas… A toi de fuir. Il n’est coupable de rien, sinon d’être trop bon. Elle baisse les yeux, un peu chamboulée. Elle pourrait lui dire beaucoup de choses pour lui ôter cette idée de partir de la tête, mais elle n’y arrive pas. Son cœur et son cerveau s’entrechoquent, de sorte que les arguments s’échappent devant la peur de le voir s’en aller. Finalement, c’est lui qui reprend la parole pour suggérer l’idée qu’il parte quelques semaines en retraite spirituelle. Quelque chose d’éphémère donc. Elle préfère déjà. Relevant les yeux, elle plonge son regard dans le sien. – Peut-être que ça te ferait du bien, oui. Elle glisse sa main dans la sienne, puis ajoute. – Tu sais où tu irais ?