pâle septembre (kilan)

elle n'aime pas septembre india. elle ne l'a jamais aimé. plus depuis lui en tout cas. parce qu'il signifiait le début d'une nouvelle année à patienter jusqu'au prochain été. la fin d'une parenthèse enchantée et la rentrée. même si ça faisait trois ans que ça n'avait plus un aussi dur impact, elle n'en avait pas pour autant changé d'avis. dans sa tête, tout était pareil, elle n'aimait définitivement pas septembre. elle a besoin du soleil et des plages india. des glaces italiennes et des beignets au chocolat. des paréos et des sandales qui laissent filtrer les grains de sable. des vagues de la mer qui bercent ses pensées et ses maux. elle ne se plait qu'au bord de l'eau, là où tout lui semble plus beau. et pourtant, en attendant de retrouver ses plages préférées, elle se contente du queens qu'elle ne connait pas encore comme sa poche. elle y est née, mais n'y a que si peu vécu et new york lui rappelle tellement sa maladie. celle pour qui elle est revenue sur ses terres de naissance. peut-être qu'elle quittera tout ça. un jour, plus tard. quand la chenille se sentira devenir papillon. quand la petite fille se sentira prête à prendre son envol vers une nouvelle destination, un nouveau rendez-vous.
elle est paisiblement installée à cette table un peu en retrait, accolée à la fenêtre. pour ne pas avoir l'impression de s'enfermer, de se priver d'un air qu'elle réclame à longueur de journée. étrangement, dans cet endroit, elle se sent bien india. elle respire, elle se sent elle-même, sans artifices. parce que ce petit café lui ressemble, il lui apporte une chaleur qu'elle n'avait encore jamais trouvé nulle part ailleurs. pas à new york en tout cas. son ordinateur ne la quitte jamais quand elle ère dans le coin. l'esprit tellement léger, c'est ici que les mots voguent devant ses yeux. elle peut alors les capturer et les transformer en de simples articles qui alimenteront son blog. elle ouvre et allume son outil de travail, avant de se diriger vers le comptoir. bonjour, j'vais vous prendre un milkshake cerise/vanille s'il vous plait. elle entame, dans un sourire sincère. avec le temps, elle connaissait quelques têtes qui alternaient selon les jours et les heures. ceci ne servant qu'à accentuer cette atmosphère familiale qui se répercutait sur chaque mur de l'endroit. j'suis installée juste au coin, près de la fenêtre. elle ajoute sans manquer de pointer son emplacement du doigt. elle leur signifie qu'elle n'est pas pressée, qu'elle les laisse faire leur travail et qu'elle s'en va reprendre le sien. ou même simplement le commencer. aujourd'hui, elle a envie de parler de ces destinations qui l'ont marqué, de celles qui ont côtoyé les sommets de ses voyages rêvés et pourquoi pas partager quelques bonnes adresses de la jolie new york. pourtant, ce dernier point s'avèrera un peu plus compliqué pour la jeune femme du monde qu'elle est. elle sait davantage ce qu'il y a autour, elle sait bien moins ce qu'est le queens. elle se dit que peut-être, elle pourra demander conseil au serveur qui lui apportera sa commande. il lui sera donné d'échanger à ce sujet, d'écouter son avis et de se préparer des petits détours à faire. parce qu'elle met toujours un point d'honneur à tout tester avant de le recommander india. droite dans ses bottes, elle ne fera jamais la pub de quelque chose qu'elle ne valide pas. elle tient à garder cette belle relation de confiance qu'elle a établi avec ses lecteurs. les années ayant fait un bon boulot sur ce point.

Ce que septembre apportait à Kilan ? Pas grand-chose, au contraire même puisque le temps dont il avait bénéficié tout l'été lui filait désormais entre les doigts. Cet été qui était passé trop vite et en définitive, dont il n'avait pas vraiment profité à son goût. Maintenant, il était question de journées de cours, de nuits à travailler du droit sans relâche pour les buts élevés qui faisaient pétiller ses yeux d'impatience. Ses envies de grandeurs, ses rêves, ils avaient un prix et ce prix-là, c'était le temps. Ses heures de libres ? Il ne les passait pas à s'amuser, enfin, pas comme un hobby non, il travaillait dans ce petit café. Les études avaient un coût. Avec un père en prison, un frère aux abonnés absents et une mère qui semblait oublier le nom de famille Matthews, Kilan du haut de ses 21 ans, il se devait d'assumer ses hautes exigences. De quoi lui miner le morale ? Pas du tout. Il en faudrait beaucoup, beaucoup plus que ça.

C'est avec un grand sourire qu'il débarquait au café, comme à son habitude. Que ce soit les employés ou les clients, ils le lui rendaient bien. Du travail oui donc, mais curieusement ça faisait partie des choses qu'il aimait faire. Parler, raconter et écouter des histoires, rencontrer des nouvelles personnes, faire le clown une fois les heures tardives arrivées. Tout était pour lui plaire, excepté la tenue obligatoire à porter ici. Bon sang, ouai non, tout sauf cette tenue. "Ca va Kilan ? Tu prends la relève ou bien tu es venu te goinfrer ? " Alors que discrètement, il était en train de s'enfiler un cookie, pensant être incognito, Kiki se mit à rougir en faisant oui de la tête. Avaler quelque chose était plus dure en essayant de le faire discrètement. Heureusement, son collègue était habitué et le devinait. "La jeune femme là-bas a demandé un milkshake cerise/vanille." Son activité clandestine terminée, Kilan portait son regard sur la personne en question. Ca lui provoquait un sourire. India, il lui avait demandé son prénom une fois, elle était gentille. Il était habitué à la voir trainer par ici. "Je m'en occupe tout de suite."

Le jeune homme était de très bonne humeur aujourd'hui, décidé à bavarder même. Il allait être dissipé, c'était une certitude, mais peu importe. La boisson frappée en main, il se dirigeait vers la table à côté de la fenêtre. "Bonjour India, voilà ton milkshake." Logiquement, le rôle d'un serveur s'arrêtait à une politesse et surtout à servir. Pas pour Kiki. Il venait à peine de commencer à travailler que voilà qu'il s'asseyait en face d'elle, piqué par la curiosité. Bon, le café était calme là, il pouvait se le permettre. Enfin, c'est ce qu'il dirait en cas de remarque. "ça va ? Tu travailles sur quoi là ? " La curiosité, un vilain défaut ? Pour le jeune homme c'était plutôt une partie intégrante de son caractère. Il était obligé de s'intéresser à tout et à tout le monde, il ne savait pas faire autrement. Puis India, même s'ils n'avaient jamais encore eut de grandes conversations, elle lui inspirait de la sympathie, c'est naturellement qu'il avait envie d'en savoir plus. Franchement, qui pouvait penser que travailler dans ces conditions était une contrainte ? " Si on vient demander ce que je fais là, tu me couvres hein ? " Le clin d'oeil qui suivit était un mélange d'amusement et bienveillance. Kilan dans ses oeuvres.

elle avait repris les marques qu'elle avait chaque fois qu'elle se retrouvait dans les parages india. parce que agréablement, ça revenait toujours très vite. la force de l'habitude sans doute. on avait tous besoin d'un refuge, d'une protection, d'un endroit où se sentir totalement nous-même. et elle l'avait trouvé dans ce petit café, même si ça pourrait faire rire bon nombre de personnes à qui elle en parlerait. elle avait peut-être parcouru des rues très connues, dormi dans des hôtels hors de prix et voyagé dans des pays dont les personnes lambda n'osaient même pas rêver, il n'en restait pas moins qu'elle se satisfaisait de peu de choses. cet endroit était comme un petit cocon doux et chaud qui l'enveloppait d'une armure qu'elle appréciait énormément. elle avait peut-être des manies de grand-mère avec sa table attitrée et ses milkshakes qui ne changeaient jamais, ça la faisait seulement sourire. dans le fond, elle se fichait pas mal de ce qu'on pouvait dire d'elle. la vie l'avait aidé à avoir des priorités et le regard des autres sur ce qu'elle faisait ne lui importait que peu. c'était le regard des autres sur son physique qu'elle acceptait beaucoup moins. pour la simple et bonne raison qu'elle n'acceptait sûrement plus aussi bien son corps depuis son opération. alors elle essaie de faire l'impasse, de se concentrer ailleurs. et elle entame son article, tout d'abord le brouillon, en attendant que sa commande arrive. de temps en temps, elle jette des regards autour d'elle, observant les gens, leurs gestes, leurs sentiments. et une idée lui vient, comme une illumination. une de celles qui la fait immédiatement sourire, parce qu'elle venait de trouver le plan parfait. bonjour india, voilà ton milkshake. c'est une voix assez familière quand elle se trouve ici, qui la sort de ses rêveries. elle relève le regard vers son interlocuteur avant de s'adresser à lui. merci kilan, je n'savais que pas que tu étais là aujourd'hui. vrai. elle ne l'avait pas aperçu en passant la porte alors elle s'était fait une raison. il prend place face à elle et elle ne bronche pas. en vérité, elle ne connait pas très bien ce jeune homme, elle ne voit que ce qu'il veut bien montrer quand il bosse ici. pourtant, elle aimerait pouvoir lui parler un peu plus longuement, en apprendre davantage sur lui. parce qu'elle est ouverte, parce qu'elle aime les nouvelles rencontres, parce qu'elle aime les gens tout simplement. ça va ? tu travailles sur quoi là ? elle est surprise de voir qu'il s'intéresse à elle, à ce qu'elle fait. pas qu'elle en doutait, mais c'était toujours plaisant de voir qu'il ne la considérait pas uniquement comme une énième personne qui venait augmenter le chiffre d'affaire de son lieu de travail. elle est un peu comme ça elle aussi, toujours à se pencher sur les autres alors elle est heureuse de trouver quelqu'un à sa mesure. un article pour mon blog, elle commence en s'arrêtant de taper pour se reposer contre le dossier de sa chaise. d'ailleurs, j'viens d'avoir une idée dont j'suis assez fière. j'voulais donner les bonnes adresses du coin mais vu que j'viens de débarquer, j'suis pas très légitime, ni inspirée. elle rit légèrement à cette remarque avant de poursuivre. alors j'ai eu envie de me pencher sur cet endroit particulièrement parce que c'est le premier lieu où j'me suis sentie chez moi quand j'suis arrivée dans le queens. elle hausse les épaules parce que ça doit paraître bête. j'voudrais raconter brièvement son histoire et partager les avis de vos clients. c'est peut-être idiot, n'hésite pas à me le dire surtout. elle est prête à tout entendre, à tout accepter. elle apprend perpétuellement de ce qu'elle vit, de ce qu'on lui dit. elle est en constante demande parce qu'elle est loin d'être parfaite et qu'elle cherche toujours à faire mieux, à s'améliorer. et j'compte bien partager d'autres adresses après, si tu veux bien me donner un coup de main. telle une gamine, elle affiche une petite moue gênée, ne sachant toujours pas ce qu'il penserait de ses idées. elle n'était pas assez sûre d'elle pour déjà lever le poing en signe de victoire. si on vient demander ce que je fais là, tu me couvres hein ? il la gratifie d'un clin d'oeil alors qu'elle éclate littéralement de rire cette fois-ci. elle était mise à contribution, mais ne venait-elle pas elle-même de faire pareil avec lui ? échange de bon procédé, comme on dit. si tu acceptes de me filer un coup de main, j'me vois dans l'obligation de te rendre la pareille. c'est une promesse, une promesse qu'elle tiendra. parce qu'elle est droite dans ses baskets india. et que ça lui semble normal de faire ça pour lui. d'autant qu'elle apprécie sa compagnie et que ça lui ferait mal au coeur qu'il puisse perdre son travail uniquement car il aurait passé trop de temps à papoter avec elle. dans le même temps, elle commence à avaler sa boisson frappée. celle-là même dont elle ne savait pas se lasser. il fallait toujours miser sur les valeurs sûres, elle en restait intimement persuadée. de toute façon, si j'promets à ton patron un article qui lui ramènera des clients, il ne peut décemment pas te refuser un moment à ma table ? elle fanfaronne déjà india, parce qu'elle a exactement l'excuse à servir à ce monsieur si il se pointait dans le coin. kilan pouvait respirer sereinement, il n'aurait aucun problème de job aujourd'hui, ni dans les jours à venir. pas tant qu'elle serait là pour couvrir ses arrières du moins. du coup, tu peux te permettre de prendre un truc avec moi, non ? toujours plus, elle n'en avait jamais assez la brune. quitte à partager un instant ensemble, autant le faire de la meilleure manière qui soit : attablés, avec un milkshake pour chaque occupant des deux chaises.

Qu'est-ce que Kilan adorait le plus dans ce travail que certains auraient pu considérer comme banale, seulement du temps perdu pour se faire de l'argent ? Une activité éphémère en attendant son prestigieux futur. C'était justement que ça n'avait rien à voir avec ça. Ici, il se passait toujours quelque chose, ça faisait partie de l'atmosphère de l'endroit. Pas de drame, ou très rarement, mais des histoires, des rencontres. Kilan adorait s'imaginer des choses à ce propos. Que les personnes qui étaient assises là à quelques mètres les unes des autres, elles avaient toutes une histoire, des mondes différents, des soucis différents. Dans la rue, ils ne seraient peut-être même pas demander l'heure, ni à lui d'ailleurs, mais ici, tout le monde y trouvait son compte. Son moment de détente. Ils étaient là, la plupart revenaient et le jeune homme prenait beaucoup de plaisir à les découvrir, bien plus qu'à servir d'ailleurs, mais c'était dans la panoplie. En raconter autant qu'il en entendait, un vrai petit passe-temps.

Alors, quand il devait servir un milkshake a une de ses clientes les plus agréables, il ne se faisait pas prier, quitte à carrément engager la conversation. "Je viens d'arriver, si tu as entendu du bruit, c'était moi." Un petit rire, celui-là même qui l'accompagne souvent. Puis il n'en fallait pas plus, qu'elle parle de blog, d'article, d'idée pour que ça l'intéresse irrémédiablement. " Partager ça ? Mais c'est génial India ... " Qu'elle avoue s'être sentie comme chez elle ici, ça lui faisait vraiment plaisir. Au fond, il n'en savait pas grand-chose d'elle, mais il sentait qu'elle était sincère dans ses mots, ce qui n'avait comme effet que de l'intriguer et de le ravir un peu plus. "J'adore l'idée et tu sais, je partage ton avis, il y a tellement de trucs à raconter. Je te file un coup de main avec plaisir. C'est ... énorme." Tellement énorme dans sa tête qu'il n'avait pas l'intention de bouger de sa place dans l'immédiat. Comptant sur le soutien de la jeune femme pour y parvenir. Tout le monde savait que Kilan avait cette fâcheuse tendance à se dissiper, mais ils en étaient habitués et là, ça valait clairement le coup. D'autant plus qu'elle acceptait de le couvrir. Ce qui le faisait rire d'avance. "Super ! Après, j'ai tenu longtemps un journal, mais c'était plus des sortes d'enquêtes sur la ville, rien à voir, mais ça n'empêche que je peux peut-être te donner des idées."

En plus de ça elle avait raison. L'aider sur cet article ça aidait aussi l'endroit, peut-être même que son patron devait être reconnaissant de cette activité clandestine. En tout cas, c'est ainsi qu'il décidait de le voir. Puis là, c'était fichu, Kilan était lancé et bien décidé d'apporter sa pierre à l'édifice. Ne jamais entrainer le jeune homme sur ce chemin, c'était bien trop facile. Tout ce qu'il aime. "Deux minutes." Après avoir approuvé tout sourire la proposition d'India, il se faufilait jusqu'au comptoir pour se faire lui aussi son milkshake en douce, avant de revenir vers elle avec une vraie tête de diablotin, mais un gentil. "Voilà, c'est bien mieux comme ça." Ni une, ni deux, il était devenu un client qui partageait une boisson avec une autre cliente et une mission en plus. Il se sentait au top. "Tu sais, j'ai bien aimé ce que tu as dit à l'instant sur comment tu t'étais senti ici en arrivant. Je trouve que ça ferait une superbe accroche, pour introduire les autres. Moi, en tout cas ça me parle." Kilan avait l'impression, pas qu'elle était hésitante, mais qu'elle se demandait encore si c'était une bonne idée, alors que lui là, tout le contraire. "Sinon, je peux aussi te dire qui sont les clients les plus rigolos et ceux qui ont le plus de choses à dire." Fasciné, emballé ? Si peu ... Mais il n'avait pas l'intention non plus de la noyer sous ses remarques, idées et autres qui lui passaient par la tête."Et j'aimerai bien voir ce que tu as fait sur ton blog déjà. Je me suis toujours demandé ce que c'était. Si tu veux bien" Vérité. Parfois on découvre une personne sans la connaitre, on apprend à l'apprécier sans rien savoir, mais cette fois-ci, Kilan avait envie de laisser libre court à sa curiosité. Une journée banale dans un endroit banal ? Et non, pas encore pour aujourd'hui.

dans ce petit cocon familial, elle trouve la paix india. elle oublie le reste du monde et tout ce qui pourrait lui faire du tort. elle ne s'intéresse qu'aux gens qui l'entourent et qui, au même titre qu'elle, semble avoir trouvé un refuge en ces lieux. il ne lui en faut pas plus pour comprendre qu'elle n'est pas la seule à toujours trouver sa place ici et ça la pousse dans l'idée d'en parler. parce que c'est quelque chose qui compte, qui mérite d'être raconté, pour que d'autres âmes en dérive puissent mettre la main sur une échappatoire elles aussi. alors si elle avait mis un temps à trouver l'article parfait, elle n'était pas loin d'avoir touché le gros lot. du moins en apparence. parce qu'elle n'était jamais sûre d'elle la blogueuse. elle avait cette impression que ce n'était jamais assez bien ou qu'un tas de gens trouveraient son idée plus puérile que révolutionnaire. dans le fond, c'était son blog, ce qu'elle y écrivait devait lui plaire à elle en priorité. mais elle ne pouvait pas se refaire, et il était donc nécessaire qu'elle attire le lecteur où ses visites risqueraient de descendre en chute libre. non pas qu'elle ne saurait pas vivre sans un certain succès, ce n'était pas quelque chose qu'elle considérait comme indispensable, elle voulait simplement partager ce qu'elle jugeait important, faire passer un message. rien de plus, rien de moins. alors qu'elle attendait sagement que sa commande lui soit transmise, c'est finalement sur kilan qu'elle relève les yeux, un fin sourire immédiatement apposé sur ses lèvres. il n'était pas dans les parages quand elle avait passé la porte, elle avait pris le temps de s'en assurer, ce pourquoi la surprise fut encore meilleure. je viens d'arriver, si tu as entendu du bruit, c'était moi. elle rit brièvement mais tellement spontanément. était-il vraiment en train de sous-entendre qu'il était si peu discret qu'on ne pouvait pas manquer son débarquement ? c'est pas moi qui l'ai dit, elle rajoute en levant les mains en l'air, en signe d'innocence. elle ne tenait pas à être accusée pour des mots qu'elle n'avait même pas prononcé, et peut-être même pas pensé non plus. sinon moins d'un millième de seconde. et leur conversation glisse rapidement vers le fruit du travail de la jeune femme. il s'intéresse kilan, il veut comprendre de quoi elle alimente sa page. et ça lui fait plaisir de sentir qu'il est sincère. elle ne manque donc pas de lui exposer son idée de parler de son lieu de travail. partager ça ? mais c'est génial india... comme si elle avait arrêté de respirer le temps de lui avouer tout ça, elle semble retrouver de l'oxygène à l'instant où sa réponse se fait entendre. mieux qu'un soulagement, c'est presque une délivrance de se dire qu'elle n'est pas complètement farfelue et qu'on pouvait approuver ce qui traversait son esprit parfois. j'adore l'idée et tu sais, je partage ton avis, il y a tellement de trucs à raconter. je te file un coup de main avec plaisir. c'est... énorme. elle a le sourire qui déforme continuellement ses lèvres tant elle est touchée de sa réaction. de plus, il lui offre même de l'aide, elle ne pouvait pas rêver mieux. franchement, merci kilan. tu peux pas savoir ce que ça représente pour moi. j'suis jamais du genre à me dire que mes idées sont les meilleures ou qu'elles sont incontournables, je doute énormément alors tes mots sont vraiment encourageants. ça me booste et ça me donne encore plus envie de le faire. elle a besoin d'exprimer tout ça, sa gratitude en première position. parce qu'elle n'avait pas toujours su y faire avec les gens qui comptaient pour elle. aujourd'hui, la vie lui offrait la chance de se racheter et de ne plus reproduire les mêmes erreurs. et elle venait de commencer avec de nouveaux objectifs en ligne de mire. super ! après, j'ai tenu longtemps un journal, mais c'était plus des sortes d'enquêtes sur la ville, rien à voir, mais ça n'empêche que je peux peut-être te donner des idées. écarquillant les yeux, surprise d'entendre ce genre d'aveu, elle est tout aussi intriguée la brune. et elle veut absolument en savoir plus, sa curiosité ayant été piquée. sérieusement ? je t'imagine pas mal en détective privé. ça devait être passionnant ! j'suis sûre que tu pourrais me donner un tas de conseils bienveillants. elle veut apprendre de lui india, elle a la sensation d'avoir le meilleur des professeurs à ses côtés. avec lui, elle est sûre de faire encore mieux que ce qu'elle avait pu proposer jusqu'à aujourd'hui. et ça disait quoi ces articles sur la ville ? il s'est passé des choses vraiment passionnantes dans le coin ? elle pose sa tête sur sa main, immédiatement pendue à ses lèvres. autant faire d'une pierre deux coups pour une jeune femme comme elle qui ne connaissait rien de sa ville de naissance. et comme elle veut des réponses à toutes ses questions qu'elle se pose déjà, elle n'est pas dans l'optique que le jeune serveur l'abandonne à son triste sort avec son milkshake pour unique compagnie. immédiatement, elle lui propose d'en prendre un lui aussi, et de l'avaler avec elle, le plan parfait pour grappiller de précieuses minutes avec lui. deux minutes. bingo, elle avait réussi le pari ! patiemment mais pas trop, elle attend son retour. lui qui gardait précieusement un tas de secrets sur new york et sûrement encore davantage sur ce café. il refermait un tas de choses qu'elle avait besoin de savoir alors il était hors de question de le laisser filer. voilà, c'est bien mieux comme ça. elle est déjà prête à boire ses paroles presque aussi vite que sa glace. tu sais, j'ai bien aimé ce que tu as dit à l'instant sur comment tu t'étais senti ici en arrivant. je trouve que ça ferait une superbe accroche, pour introduire les autres. moi, en tout cas ça me parle. elle hoche la tête, prête à écouter tout ce qu'il pourrait lui conseiller. sinon, je peux aussi te dire qui sont les clients les plus rigolos et ceux qui ont le plus de choses à dire. les témoignages des clients, j'pense que c'est ce qui est le plus fiable. qui pourrait mieux parler de cet endroit que ceux qui y viennent régulièrement ? elle est désormais totalement emballée india, si bien qu'elle trépigne d'impatience, qu'elle ne veut plus attendre une minute de plus pour se lancer. un bref regard ciruclaire plus tard et elle reprend. tiens, la jeune femme là-bas, qui a l'air d'avoir dans mes âges. c'est quoi son histoire ? elle vient souvent ? elle commande toujours la même chose ou elle varie ? très intéressée, elle veut connaître les habitudes des clients et leur fréquence de venue. peut-être qu'elle pourrait même partager des statistiques basées sur les réponses des habitués. son cerveau n'est plus capable de se stopper tellement elle fourmille d'idées, la machine était officiellement lancée. et j'aimerai bien voir ce que tu as fait sur ton blog déjà. je me suis toujours demandé ce que c'était. si tu veux bien. j'pensais pas qu'un blog féminin pouvait t'intéresser mais j'te montre avec plaisir. juste après, elle lui fait signe de venir près d'elle pour qu'elle ait la possibilité de lui montrer à l'écran tout ce qu'elle proposait à ses abonnés, à ceux qui lui faisaient confiance sur un tas de choses alors qu'ils ne la connaissaient pas. c'était sa responsabilité à elle et elle mettait un point d'honneur à faire les choses bien, pour ne surtout pas les tromper.