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 liabilities - Mattie & Sadie (flashback ; few weeks ago)

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Message Sujet: liabilities - Mattie & Sadie (flashback ; few weeks ago)   liabilities - Mattie & Sadie (flashback ; few weeks ago) Empty Sam 1 Sep - 23:16


( liabilities )


“Everyone needs a place. It shouldn't be inside of someone else.”
― richard siken


Jamais tu ne t'es trouvée le moindre sursaut de volonté, la plus petite once d'instinct de survie. Pourtant tu te vois après toutes ces années d'étude et d'apprentissage. Tu te regardes et tu sens que quelque chose a changé. Alors tu te dis que peut-être au fond subsistait un infime éclat de résistance que t'as eu l'intelligence de ternir pour mieux l'oublier. Pour ne pas être tentée de l'étouffer par habitude. Pour ne pas les laisser le dissoudre comme ils l'ont fait avec le reste.
Ces autres.
Eux.
Tes parents.
Vient cette idée folle que tu vaux peut-être mieux que leur pantin misérable que tu as toujours eu la certitude d'être, sans jamais avoir le courage de couper les fils qui te maintenaient dans ta petite coquille étriquée. Tu grandis lentement Grace. Trop lentement. Pour l'instant tu as relevé le menton. Bien assez pour écarter tes œillères et observer le monde de plus près. Mais pas encore suffisamment pour pouvoir tendre tes mains de magicienne et l'effleurer du bout des doigts. Elles guérissent bien mieux les autres que toi-même. Substitut sans égoïsme. Parce que tu sais que tu auras jamais assez de cette vie pour te redresser. Pour te tenir droite, éclatante dans ta dignité, le regard extatique et repu d'avoir trop savouré ce monde jusqu'à sa lie.

Pour l'heure, tu te contentes de l'observer du mauvais côté de la vitre. Petit poisson dans son bocal. Il n'a pas encore éclaté ce bocal, mais à force d'y tourner en rond tu l'as agrandi. Gourmande de ces instants que tu leurs voles. Que tu dissèques et observes, te les appropriant par défaut. Leurs joies et leurs peines. Leur force. Leur solitude et leur volonté, souvent inextricablement liées.
A eux.
Tes patients.
Leur famille.
Ces autres qui sont autres.
Ton bocal il t'enclave comme il te protège. Parce que t'as toujours vécu tellement confinée, privée de ces codes sociaux pourtant basiques à tout un chacun, que dans cette société t'es comme une étrangère. Ces émotions simples, tu ne sais pas les gérer, ni t'en imprégner sans saturer. Minuscule goutte d'huile dans un océan. Tu vogues au milieu d'eux mais tu ne sauras jamais t'intégrer. Mais t'as pas envie que ça se remarque. T'as pas envie que les gens se rendent compte à quel point t'es pas normale. A quel point t'es atrophiée. Tu restes à ta place, discrète. Toujours tu observes. Animal égaré et curieux, décidé à mimer ces individus fascinant qui l'entourent. Ces êtres que tu maintiens en vie. Leur cœur blotti dans le creux de ta main. Tu es plus intrinsèquement proche d'eux, de cette incarnation du vivant, que tu ne le seras jamais de qui que ce soit à un autre niveau.
Pas même avec lui.

Sasha. Cet homme qui est dans ta vie depuis des années. Papa et maman l'ont choisi. Comme ton appartement. Ta voiture. Ta façon de respirer. Il n'y a rien de tout ça qui t'appartient vraiment. Rien qui ne soit fait pour toi. Mais tu as accepté comme tout le reste. Parce que tu as ce non au bord des lèvres. Ce goût d'inacceptable devenu trop fort pour qu'il en franchisse la barrière. Comme si cela avait pu être le cas un jour.
Tu sais que tu n'y échapperas pas. Mariage. Enfants. Et plus ça ira moins tu arriveras à avancer sur ce chemin sur lequel tu rampes déjà. T'es pas assez forte Grace. Pas pour ça. Et tu le seras jamais. Tu as accepté cette idée avec un réalisme qui déborde sur de la lâcheté. Mais tu es forte pour autre chose. Pour guérir les palpitants défectueux de ces personnes qui ont le courage d'affronter la vie, qui en ont mieux saisi le sens et l'importance que toi. Tu passes tellement d'heures auprès d'eux. Plus que dans ton foyer impersonnel. Cet hôpital c'est un peu ton cœur à toi. Même quand tu n'y travailles pas tu erres dans ses couloirs .

Ce n'est pas vraiment le cas d'aujourd'hui. On t'a dépêché aux urgences pour une consultation et finalement tu t'es attardée auprès d'un patient. Dans cette partie de l'hôpital, l'intimité n'est pas toujours à l'ordre. De simples rideaux tirés séparent les lits le temps que chacun soit traité. Tu n'as pas l'oreille indiscrète, mais on ne peut pas dire que la personne que tu as entendu ait tenté de dissimuler ses propos sous le couvert de la discrétion. "Enceinte, bin te reste plus qu'à virer cette chose ..." Tu restes en suspens, figée par tant de froideur. Parce que, quand ça ne te concerne pas, tu n'as pas de mal à ne pas tolérer l'inacceptable. Alors avant même que tu n'aies réfléchi à ce que tu étais en train de faire, tu as tiré le rideau de séparation. Tu es peut-être une personne effacée, mais dans cette simple blouse blanche, tu as l'assurance de ce que tu es capable de faire.
- Bonjour, je suis le docteur Nest.
Sans attendre une réponse en retour tu as déjà saisi le dossier accroché au bas du lit de la patiente. Avant de le détailler ton regard se rive sur un visage défait comme tu peux en voir souvent. Tu lui offres un sourire simple mais sincère.
- Miss Bowens. L'infirmière qui vous a examiné m'a demandée de jeter un œil à votre dossier. Est-ce que vous désirez parler de cette situation en privé ? Je vois que vous êtes encore mineur mais dans le cas présent, peut-être qu'un peu d'intimité vous ferez du bien ?
Parce que tu ne l'as pas loupé le regard de ces gens. Ses parents. Il a ce mélange de déception et d'agacement, bien plus que de colère ou d'inquiétude. Tu le connais ce regard-là. Les tiens ont bien souvent eu le même.

@Mattie Bowens  liabilities - Mattie & Sadie (flashback ; few weeks ago) 2306000062


( Pando )
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Message Sujet: Re: liabilities - Mattie & Sadie (flashback ; few weeks ago)   liabilities - Mattie & Sadie (flashback ; few weeks ago) Empty Mar 4 Sep - 16:45


Sadie & Mattie.
liabilities
few weeks ago.
Ça te fait perdre la tête. Écrire, laisser des émotions te prendre dans leur bras, te chahuter comme le ferait des vagues pouvant te briser en quelques secondes. Ça pourrait se passer, ça pourrait se faire. Tout est possible. Toi, t’es juste là, laissant des mots se graver d’une encre bleu sur ces feuilles, tu les noircis, sans réfléchir, sans penser.  Ton cœur qui s’étale, ton organe central qui fait son job et pourtant tu ne comprends pas. Tu ne ressens pas grand-chose en écrivant et si tu étais tout bonnement cassé. Broyé par la vie depuis toujours. Et si le manque d’amour, le manque d’attention, le manque de geste avait brisé ton cœur, qu’il était mort avant même d’avoir eu le droit de te briser pour un chagrin d’amour ? Il est mort durant tes petites années, aucun souvenir, alors tu ne sais pas. Peut-être bien que dans le fond tout ça ne sert à rien. T’as continué à écrire, à te rendre malade, laissant tout se mélanger sur le papier, alors que tu essayes d’assimiler, tu le tentes, ça se tente. Puis tu veux y arriver, tu veux ressentir, comprendre. Es-tu la seule à être ainsi ? Es-tu la seule à ne rien comprendre à la vie ?

Tu accuses le coup en sortant, en abandonnant l’écrit. Tu laisses tout loin, tu vas à une lecture, c’est tout, rien de sorcier. Puis ton pied frôle le bitume et tu t’écroules. L’ébène envahit ton champ de vision, tes paupières sont retombées sur tes prunelles, tu ne captes rien. T’es qu’un objet, plus de sentiment, d’émotion. Tu as tout oublié. Tu serais presque paisible dans cet état. Là sur le sol, chaud, chauffé par les rayons du plus bel astre au monde. Il brûle, il réchauffe, il guide. Tu le suis. T’as toujours aimé le soleil, flirter avec ses rayons et là il te réchauffe, t’assomme à la fois. Tu ne reverras ce dernier qu’à travers une vitre, une fenêtre empêchant tous les sauts possible dans le vide. Empêchant quiconque de dire adieu, d’en finir. T’es là, tu te sens mieux, déshydraté, mais pas seulement, t’es encore loin de tout comprendre, de tout savoir. Tu n’es pas prête, tu ne l’es clairement pas, mais l’une des plus grosses aventure de ta vie t’attend.

Enceinte. Tout s’est mélangé rapidement dans ta tête, tu as fini par perdre pied, dire non impossible. Mais ce sont des tests qui ont été fait. Ce n’est pas une fabulation princesse, mais la réalité. Un réel que tu ne veux pas, pas de suite. Tu ne sais pas heureuse, angoissée ? Faut choisir tes émotions, c’est beau de savoir les jouer, mais faudrait parvenir à toutes les comprendre, à les saisir quand elles sont vraie en toi. Les opales dans le vague, tu ne sais pas, tu ne sais rien. Rien de comment tout ça va se passer. Tu le regardes le médecin qui t’a annoncé ça, puis il te laisse, te laisse seule avec tes pensées. Mais tu ne sais pas quoi penser. Tu ne sais pas comment faire ou encore comment faire pour que tout soit clair. Deux mois. Tu es enceinte depuis deux mois. Avec le stress, tu as toujours été très mal réglé, laissant parfois des mois sans rien puis des mois complets à souffrir le martyr d’être une femme.

Quand tu sors de la salle d’auscultation, tu t’attendais juste à voir ton producteur qui t’avait suivi dans l’ambulance. Mais il n’est pas là, tu ne t’attends pas à poser les yeux sur ce qui est censé être tes parents. Des échanges froid. Surtout que tu comprends la rapidité des choses, le fait qu’ils se soient jeté sur toi, presque trop impatient de te retrouver, toi, Mattie la transparente. Soléane est malade, tout est trop rapide. Une avance rapide dans ta propre vie que tu ne maitrises pas, tu le tentes de le chopper ce fil d’or qui vient de t’échapper, ta vie est hors de contrôle en quelques secondes. Tout vas de façon à te faire perdre la tête. Impossible d’aide. Impossible avec une grossesse. Le regard de tes parents, toi qui ne sait pas trop quoi faire, ou te mettre. T’aimes pas l’intention qu’on te donne dans ce moment, t’aimerais devenir un caméléon et te rendre à nouveau invisible, mais ce n’est pas le cas. Tu es à découvert et ta mère, ô jamais elle hésitera à te tirer dessus, tant qu’elle n’abime pas la donneuse saine de sa fille chéri.

«  Enceinte, bin te reste plus qu'à virer cette chose..  »  tu es mal. Au sol. Tu n’oses pas baiser le regard, voir ton ventre, voir ce qu’il pourrait être. Tu ne sais plus et ça te bloque. Rien ne sort, des larmes coulent, roulent, font leur route sur ton visage. Un semblant d’ assurance au début de ta conversation avec celle qui t’a donné une vie qu’elle aimerait contrôler encore, tu le vois le panneau sur son front qui crie de la suivre dans une agence pour te débarrasser de cette chose. Une chose. Un enfant. TON enfant. Son petit enfant. Mais toi t’es déjà rien alors lui il doit sans doute être un crin de poussière dans sa vie. T’es démunie, tu ne sais plus ce que tu dois penser ou faire. La réponse devrait, sera oui. Tu le ferais, sauver ta sœur. Toujours. elle est l’amour que tu as eu, le peu que tu as eu ça a toujours été elle, la seule et l’unique. Mais … et ce mais est gros. Les larmes elles coulent, tes lèvres tremblent, tes jambes en font autant. Tu as la sensation que ton âme t’échappe, s’échappe de ton être s’étalant sur le sol.

Puis cette voix qui te viens, qui te soulève, sans savoir pourquoi. Des mots, un timbre de voix qui t’assure un avenir tranquille même pendant quelques secondes. Tu secoues la tête : je vous suis où vous voulez. Pas de mot, plus de voix. En as-tu eu une un jour ? T’en es pas sure. Ton personnage l’a eu, toi tu ne l’as jamais eu. Qu’un pion dans la vie de million de personne.  Lair manque, mais tu restes passive, tu te meurs petit à petit. «   Oui …je vous suis.  »  Tu l’entends déjà hurler son mécontentement, elle ne va pas s’offusquer de la présence des personnes. Elle ne t’a jamais bien traité façon, jamais. Elle ne t’a jamais rien donné sauf des ordres, des ordres de souffrances, des ordres d’être prête, de tout donner à ta sœur, à sa vie en oubliant que toi tu étais, que tu pouvais être quelqu’un. Tu n’es qu’une image, une coquille vide. Car tu ne serais dire ce que toi tu veux, ce que tu aurais espéré être plus tard. Une actrice ? Tu aimes ça, ça te transcende, mais c’était peut-être pas ta voix. Tu as bossés gamine, de l’argent que tu ne verras jamais utilisé pour ta sœur, encore, toujours. Alors, qui es-tu ?

Aucune idée, mais peut être que le moment de continuer de creuser tout ça est venu. Alors, tu la suis la rouquine, la médecin qui est venu, pas pour t’aider, juste pour vérifier ta santé, vérifier la tienne pour une fois. Dans un nouveau cercle intime, seule avec le médecin Nest. Tu souris, un sourire mécanique, un sourire qu’un robot donnerait sous commande. Tu penses, ça vient d’ailleurs ces pensées. «   C’est comment une …  »  c’est quoi le mot ? T’en es pas sûr, alors tu vas aller te jeter loin du mot avortement.   «   Comment je fais ?  »  que tu demandes tes opales qui se glissent dans les siennes une demande à l’aide, une demande de permission de penser par toi-même.


 
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