immoral. + million

immoral.

@lion reed

la drogue qui défile sous son nez, les orbites éclatés, les vaisseaux sanguins qui explosent et les verres vides s’enchaînent entre ses doigts habiles. mila qui vrille encore, qui brille toujours malgré les substances déchirantes qui la transpercent. elle fait le tour, elle a l’œil aguerri, la langue aiguisée qui ne cherche qu’une proie à trancher. elle tourne, elle danse, se déhanche de corps en corps sans jamais trouver la moindre étincelle. la moindre petite flamme qui pourrait l’embraser ce soir. mila elle ne voit qu’en ces autres de vulgaires pantins maniables, manipulables à la guise de ses saveurs. de ses faveurs. mais ils se ressemblent tous ici, ils sont tous fades et sans intérêt. ils ne savent pas se démarquer pour les yeux illuminés d’une princesse à la couronne fracturée. elle sait mila, qu’elle n’en ferait qu’une bouchée de tout ce tas d’os et de chaire insignifiant. qu’elle goberait le peu qu’il reste d’eux pour en faire de pauvres esclaves qu’elle oubliera le lendemain. qu’elle laissera les traces indélébiles dans leur peaux, pour qu’ils se souviennent. pour qu’ils se rappellent à quel point ils ne valent rien. qu’au levé du soleil, ils retombent tous dans l’oubli et l’inexistence.

et puis il y a lion. au milieu de cette vague de corps, il y a le sien qui brille pas pareil. qui brille plus fort même quand il est enterré dans l’obscurité. mila elle a trouvé avec qui jouer ce soir, avec qui planer, rêver de sang et de cadavres. les leurs, de cadavres. le fil électrique qui les rattaches malgré eux, qui lance des décharges insoutenables pour le corps et l’esprit. pourtant il s’y accroche à ce fil, sans jamais lâcher prise et encore moins ce soir. encore moins pour une mila qui s’emmerde. elle a trouvé l’attraction, le divertissement qui lui pique les membres, la peau. elle l’observe de loin d’abord, sûrement pour marquer son visage encore un peu. pour la forcer à ne jamais l’oublier, à ne pas s’en remettre parce que c’est toujours plus douloureux quand on y tient. c’est l’histoire de quelques minutes avant qu’elle ne s’avance, qu’elle ne s’approche pour lui taper à l’épaule. dur écho, dur contact qui fait crisper ses traits. elle peut le sentir mila, sans même le voir. elle le sent quand son corps tout entier se contracte sous ses doigts provocateurs. - les chatons à la gueule abattues m’ont toujours fait pitié. qu’elle balance dans un sourire insolent. dans une voix mélodieuse qu’on aimerait étouffer, qu’il aimerait étouffer. elle l’appellera jamais par son prénom, pour elle, c’est tout sauf un lion. c’est juste quelques lettres mensongères qui lui font croire qu’il est important. qu’il est fort. mila, elle, elle lui rappelle tout le contraire.

Il sait plus, dans ces instants-là, si c'est le monde qu'il haït ou si c'est lui-même. Enveloppé dans un une rage cotonneuse qui le rend léthargique. Crispé, dans un désir de contrôle qui lui échappe toujours. C'est né de nul part, une broutille qui le fait enragé depuis des heures. Ou peut-être que c'est là depuis toujours, inscrit dans son adn. Que certains jours, il parvient à vivre avec quand à d'autres elle ne veut que sortir de lui-même. S'exprimer sans consentement, poings serrés, yeux-éclairs. La faute aux reed, à son père, à louve. La faute à l'idiote qui l'a bousculée dans la rue, au sms qu'il a reçu, aux souvenirs qui embourbe son crâne. La faute à tout le monde mais jamais la sienne. rien que des fausses raisons pour justifier la colère, pour ne pas dire que c'est là, ancrée en soi. Que ça naît d'un rien, qu'il la génère sans cesse comme des engrenages qui ne s'arrêtent jamais. il voudrait trouver un exutoire, le réceptacle de sa rage, quelqu'un à détester physiquement pour personnifier ses sentiments qui rongent l'esprit. Et c'est la voix avant la vue qui génère la réaction épidermique. Il la reconnaît entre mille, suave et suintant de cette condescendante que trop souvent il veut lui faire ravaler. Comme un virus dans ses nerfs qui se crispent trop vite, tendus à l'extrême. Poison dans le sang qui rend sa vision rouge-colère, phalanges qui serrent un peu plus le verre, cherchant peut-être à le briser comme il rêverait parfois de réduire mila en poussière. « les vipères n'éprouvent pas de pitié. » la sécheresse du ton n'ouvre la voie à aucune conversation. Il la connaît pourtant trop bien, similaire à ce bois dont il est fait, préférant la hargne sans trêve plutôt que la paix. Mila n'est pas de celle qui accepte d'être congédier, encore moins celles qui courbent l'échine même lorsqu'il rêve de la lui briser. Il consent à lui faire face par instinct de survie, les couteaux qu'elle cache entre les lèvres pulpeuses finiront trop vite dans son dos s'il marque la moindre faiblesse. Et son rictus est hostile, sa rage palpable. Née avant son arrivée mais alimentée par sa seule présence. Si elle plaît à ses rétines – comme sans doute à celle de tout le monde – elle se fait répulsion dans ses tripes. Son sourire insolent et ses pupilles dilatées, femme d'un autre monde, poudré et alcoolisé. « Il t'en reste un peu là. » pointant le coin de sa narine avec un amusement hostile, préparer le terrain pour les attaques. « et là. » il rajoute, effleurant sa lèvre dans un sous-entendu dégueulasse qui lui arrache un nouveau sourire. Un instant infime pour une victoire pathétique et déjà son visage se referme, se voulant mur impénétrable face au bulldozer quand ses failles sont pourtant, ce soir, à fleur de peau.

immoral.

@lion reed

il y a ce cimetière dans sa tête que qu’elle fait remplir tout doucement, il y a ces corps, ces souvenirs qu’elle enterre amèrement. juste pour ne pas couler, pour ne pas sombrer une deuxième fois quand mila a connue trop brutalement le goût de l’au-delà. et puis qu’après, c’est l’enfer et son charbon brûlant qu’elle a côtoyé, qu’elle n’en trouve toujours pas la sortie de secours à deux doigts de se faire calciner. et dans les ténèbres, il y a l’ombre de ce mammifère, félidé mignon, sauvage. parfois l’esprit du démon s’ébranle, se contracte et reste bloqué sur une image. un esthète. lion. l’eau trouble, la pierre lancée qui s’explose à son contact et éclabousse le monde.

- les vipères n’éprouvent pas de pitié. non mais elles mordent, elles injectent le venin jusqu’à ce qu’il se répartisse. jusqu’à ce qu’il ronge les membres de ses victimes, les abandonnant dans un sourd silence au rythme de leur palpitant. elle les poussent à se détester encore plus, acerbe, jusqu’à ce que la haine les dévorent dans une paralysie exacerbée. et c’est comme si il la voyait venir, la morsure intransigeante, quand il se retourne pour enfin lui faire face. douloureusement, les tripes nouées de dégoût ou de désir. le visage crispé d’envie, celle où il se voit lui arracher la gueule, lui faire ravaler son air suffisant ou l’envie de lui arracher ses vêtements. il danse entre les deux mondes, il se déteste sûrement d’y penser quelque part et mila fait tout pour qu’il y pense. encore. que ça nuise parfois à ses nuits. - il t’en reste un peu là. pointant le coin d’une narine qui venait de la trahir. mila sourit, c’était le jeu de toute façon, elle le savait d’avance quand elle est venue cogner l’iceberg. - et là. le doigt qui touche de loin sa lèvre, contact qu’elle se hait de vouloir qu’il s’étend. elle serre les dents mila, d’envie et de désir. celui de vouloir lui arracher la gueule et celui d’arracher ses vêtements. elle danse elle aussi, valse empoisonnée qui en mettra un à terre, un jour. une nuit. mes doigts à moi viennent remplacer les siens, essuyer le coin de ma lèvre exprès. - je suis tout ce que tu veux.. mais pas encore une chienne désespérée. qu’elle crache en faisant un pas en avant. - c’est pour ça que je n’ai jamais finis dans ton lit. elle arque un sourcil, princesse des enfers. elle attrape le verre qu’il était déjà en train de siroter pour le mener à ses lèvres toujours aussi rouges. - je te le prends.. un parmi la longue liste du pauvre pitoyable dépressif que t’es. elle termine le fond d’éthanol d’une traite, reposant le cylindre de verre derrière lui. manière habile d’effleurer sa stature tout entière, se penchant en avant quand elle pouvait simplement le contourner. elle se redresse doucement, s’arrête joue contre joue sans jamais vraiment se toucher. - j’ai peut être le nez poudré, mais moi c’est parce que je le veux bien. pas pour chialer sur ma merdique petite vie de gosse de bourge. pas comme toi. noyant tes peines et tes maux dans un misérable verre de sky.

le venin de mila est une couverture brûlante et rassurante, un rythme qu'il connaît bien. Une symphonie qu'il exècre mais dont il ne se passe pas vraiment. Plutôt que de fuir, lion s'évertue à répondre, se plaît dans ces jeux d'adultes qui s'arment de piques aiguisées pour viser en plein cœur. Masochisme sentimental quand il la laisse jeter les dagues sans reculer, laissant s'imprégner sur lui l'odeur âcre de sa première victoire. Des joutes aussi violente qu'elles sont divertissante. Qu'il jure haïr, dans un soupir consterné, quand il y revient toujours comme un boomerang bien lancé. Il sait plus lequel des deux à commencer, ni s'ils peuvent en finir maintenant. Enfermés dans une boucle qui ne semble connaître aucune fin, usant leurs âmes sur les récifs de leurs haines. De l'indépendance à la dépendance. les lèvres picotent d'un amusement dérangeant flirtant avec la colère qu'elle lui inspire. Mila, caméléon, se fait muse puis démon. Lascive jusqu'à la déraison. Son pas en avant est le reflet de celui de lion, yeux brillant d'une hargne qui contraste avec la douceur sirupeuse de sa voix. « ou c'est peut-être, simplement, parce que j'y invite pas n'importe qui. » logique indéniable quand il la renvoi soudain à cette masse d'inconnus à laquelle il ne prête aucune attention. Mila comme tant d'autres, invisible mais présente. insignifiante. un mensonge qui coule avec facilité d'entre ses lèvres, provoqué par l'acidité de ses répliques qui touchent l'égo démesuré. « tout ce qui vient de moi t'attire, faut croire. » même un foutu verre dont il ne profitera plus. Et si la meilleure des réponses est toujours l'attaque, mila ne laisse aucune manche perdante achever la partie. Incapable de détourner le regard de la gorge offerte dressée devant lui quand elle enfile le verre volé de sa main. les yeux glissant sur le pouls battant, pour l'embrasser ou le mordre.
l'embraser ou la tordre.
ou peut-être que c'est lui qui s'enflamme, sa peau trop proche de la sienne. Contact électrique sur l'épiderme et c'est un court-circuit qui lui arrache un sourire. Trop conscient, autant de leurs corps que de la conscience de mila dans chacun de ses gestes. Charmeuse de serpent, elle qui est vipère pourtant. Trop proche et encore trop loin. Un peu plus et peut-être, pourrait-il fondre son âme dans la sienne jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une. Il sourirait presque du jugement sans appel sur les bourges - s'il ne côtoyait pas l'un d'eux trop souvent - « parce que t'es plus légitime qu'eux pour te détruire le cerveau, c'est ça ? » ironie placide. Et ses doigts qui glisse sur l'épiderme ambrée, frôle le pouls rêvé de son cou. « tu veux oublier quoi mila ? des regrets ? des gens? » le chemin des phalanges sur la peau chaude, glisse a ses cheveux qu'il rêve de lui arracher en se contentant de les glisser derrière l'oreille dont il rapproche les lèvres. Éternel paradoxe de la rêver briser en souhaitant la tenir au creux de sa main. « juste ta vie pathétique ? » murmuré dans le creux d'un instant ou il ne subsiste qu'eux. Il souffre sur les braises pour allumer l'incendie, sans savoir s'il cherche la brûlure ou la lumière.  

immoral.

@lion reed

je te déteste. qu’elle jure plus fort que tout, pas plus fort que vous. elle jure sans jamais le penser vraiment, éternelle menteuse, mila qui cache tout beaucoup trop bien. là, sous son maquillage exagéré, mais la vérité c’est que même son trait d’eye liner et son mascara ne peuvent cacher la vérité accablante de ses prunelles. quand le corps ne suit pas, quand l’anatomie désir et qu’il rend esclave le cerveau, mila lutte comme elle peut. mords quand elle veut. s’acharne jusqu’à bout de force pour en oublier sa faiblesse. lion.

- ou c’est peut-être que j’y invite pas n’importe qui. ça l’a fait sourire à mila, quand elle n’en croit pas un mot. parce qu’elle n’est pas seule piètre menteuse quand il s’agit d’eux, de vous. quand lui aussi, est victime de lui-même, de mila, préférant crever que l’avouer. elle le laisse faire, jouer à qui mentira le mieux. ils s’écorchent à vif, saigne pour ne pas céder, pour ne pas se rattacher.. à des rêves en lambeaux, à des idylles qu’ils ne sont capables que de torturer. alors ouais, mila le sait bien que c’est plus facile comme ça de toute façon. mais mila elle a beau tout faire, tout dire, tout nier, elle est inapte à détruire ce voile qui tombe sous ses paupières. celui qui dessine son image encore et encore, qui fait couler son odeur pour ne plus qu’elle s’envole. elle le traîne, comme un boulet enchaîné à ses jambes, l’empêchant de s’enfuir ou même de l’ignorer. sa présence pèse trop lourd sur les pensées de mila. l’inattendu et l’attendu. elle qui ne pensait plus pouvoir vibrer un jour, vibrer encore. - ne te sens pas si important.. j’avais juste soif. qu’elle réplique, toujours cloîtrer entre son corps. impossible de se détacher. le regard qui tombe sur sa mâchoire carrée, parfaitement structurée pour ses lèvres qu’elle rêve de déposer. - parce que t’es plus légitime qu’eux pour te détruire le cerveau, c’est ça ? le trouble. elle est prête à renchérir mila, chien enragé qui ne porte jamais de muselière. qui ne cesse de vouloir contaminer son monde, pour ne jamais se sentir trop seule. - tu veux oublier quoi mila ? des regrets ? des gens ? toi. maintenant, elle aimerait t’oublier. oublier ce que t’es capable de lui infliger, à quel point t’es fort pour la malmener. la briser. la toucher. combien t’es doué pour l’emmener toucher les étoiles, pour la réduire en cendres. elle soupire. pas pour les mots, pas pour cette vérité qu’il crache mais pour ses doigts qui caressent sa carotide. pour le contact enflammé, trop indécent pour eux, pour elle qui brûle déjà trop. le geste est doux, mais tout est ironie, sarcasme, jeu. il est toxique, elle le sait, pourtant elle se laisse empoisonner. et après, si y’a plus d’enfer, c’est parce qu’on l’aura vécu ensemble. elle serre les dents mila, elle est presque à bout de force quand les dernières paroles lui refont poser les pieds sur terre. - et toi ? qu’elle souffle, la joue en suspend rougie par le désir vient se coller à la sienne. - tu veux oublier que papa trompe maman ? parce que c’est souvent ce qui s’passe, dans ton monde de faux semblants. dans ton monde de friqué qui pensent bêtement que tout s’achète, même l’amour. - que ta caisse n’est pas assez chère ? ou juste ça.. les lèvres qui s’enivrent, qui ne se contrôlent plus. plus assez pour ne pas effleurer les siennes, risquant de se faire attraper. de se faire mordre ou pire arracher. les doigts de sa main libre s’échouent contre son dos, dessinant une ligne droite jusqu’à sa chute de reins. - les frissons, l’obsession et tout le reste. des murmures tachés de sang viennent claquer contre ses lèvres. celles de mila qui remuent beaucoup trop près, qui les font danser au rythme de ses mots qui s’enchaînent. on est les ténèbres, mais en pire.

Les yeux de mila sont l'abysse dans lequel il se perd, convaincu de trouver au fond de ses pupilles assassines la vérité au milieu de ses mensonges. Et là, tout au fond d'un regard qui l'aspire dans un néant, son âme est reflet de la sienne. Chair à vif, cœur à fleur de peau. Tout ce qu'il exècre et qu'il admire à la fois. La force douloureuse qui émane d'un corps délicat masquant l'air féroce mais l'ame fragile. Un paradoxe qu'il passerait mille ans à observer, tentant de décrypter dans l’ambiguïté de son être les fragments de réel qui éclatent au milieu de sa divine comédie. Il sait plus lion, si mila est la fin ou le début,
l'enfer ou le salut.
« faut payer pour boire. » le ton acide enrobe une remarque douteuse, un double-sens qui l'amuse quand leurs corps sont si proche. Une lueur de défi dans l'oeil , une tentative dont il n'attend rien sinon l'attaque. se délectant de ses piques comme on attend le levé du jour. la douleur qu'elle inflige est devenu un moteur auquel il s'accroche. une joute qui le revigore. peut-être, dans le fond, la saveur agréable de l'adversaire à sa taille. mila est de celle qui ne laisseront pas les crocs lacérer sa chair jusqu'au déclin. de ses ongles elle en limerait les bouts, sectionnerait la peau. elle est, dans ce foutoir innommable, ce qui ressemble le plus au compagnon d'infortune auquel on s'accroche si fort que s'en est trop. si fort qu'il le nie encore. toujours. oublié déjà, baigné dans les mots corrosifs de mila qui contre-attaque. Le mensonge ronge sa peau, étale un sourire teinté d'amertume sur ses lèvres. Il laisse mila se fourvoyer, se délectant presque de la voir se tromper autant qu'il apprécie d'être cet autre homme reflété dans ses pupilles. Un homme qu'il n'est pas, étincelant d'une gloire dont il n'a rien connu, paré de défauts qui ne sied qu'à ceux qu'il ne sera jamais. Le rôle lui va bien pourvu qu'il aiguise les sens de mila, nourrissant cette rage qui la rend si belle. Il suffirait de lui dire, à l'orée de ses lèvres, la vérité moins belle mais peut-être qu'alors elle lui échapperait. Et lion s'accroche trop fort pour la voir glisser entre ses doigts « je veux rien oublier. » ni les gouffres dans sa poitrine, ni les cicatrices sur son corps. Pas plus que les fissures dans son âme ou la douleur dans sa rotule droite chaque fois qu'il marche qui lui rappelle sa soeur. « au contraire, je veux me souvenir de tout. » de toi, de sa peau sous les stroboscopes colorés, de ses pupilles ou danse le diable. Du plaisir des sens et la douleur du cœur. de ça cet instant irréel qui ressemble au paradis autant qu'à l'enfer. Réchauffant si fort qu'il en devient brûlant quand la séparation est réduite à néant, son baiser s'échouant sur les lèvres carmin de mila dans une attaque bien trop douce. Corps à corps subtil, en contraste avec l'animal qui dort en lui. Une guerre de position, à grappiller des parcelles d'elle sur le terrain de ses lèvres. Aspirer son âme dans un souffle de vie amère qui résonne comme un poison sirupeux, filant dans ses veines avec l'audace qui ressemble tant a mila. Courant dans l'hémoglobine de son corps pour le faire sien un instant, possession des sens avant le manque qu'il crée lui-même. Instigateur du baiser qu'il achève lui-même sans avoir l'échafaud naît aux prémices de leur contact ou à sa fin. « t'oubliera pas non plus. » si la certitude suinte de vanité elle n'en est pas moins vrai. Il n'est certain de rien lion sinon que l'effet que mila a sur lui est le reflet de celui qu'il a sur elle. Cette même marque apposé sur l'épiderme qui ronge les couches de peau jusqu'à l'os. Jusqu'à l'âme. L'empreinte d'un baiser sur les lèvres qui marque au fer rouge un point lointain du corps – ou de l'esprit – érigeant l'instant en statut de marbre qui pèsera lourd sur leur conscience, léger sur leurs souvenirs. Tout en dualité, enfants du pire qui savent sortir le meilleur. Là, lèvres contre lèvres, avant de rappeler au réel à quel point ils sont damnés.