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| Sujet: tu m'a(b)imes. | dina. Mer 15 Aoû - 15:56 |
| les talons claquent contre le bitume. pas pressés, démarche rapide. il est tard, tu n'es pas sereine. déjà parce que tu n'apprécies pas te promener dans la rue à une heure aussi tardive. aussi parce que tu cherches déjà ce que tu pourras trouver comme excuse. tu devrais être de retour dans l'appartement depuis quelques temps déjà. mais tu as fais des heures supplémentaires. tu as accepté de te dévoiler d'avantage pour quelques billets de plus. dollars fourrés dans le fond de ta poche. argent précieux que tu conserves. le mensonge. celui que tu cherches. la répétition de ce soir s'est éternisée. tu es allée boire un verre avec d'autres personnes de la troupe. tu sais que ça ne fonctionnera pas. tu sais qu'il ne te croira pas. alors, tu cherches d'autres options. mentir, ce n'est pas ta came. mentir, ça ne te ressemble pas. et tu as sûrement un tic bien distinct quand c'est le cas. il paraît que tu viens jouer avec une mèche de tes cheveux. ou encore que tes yeux vrillent dans tout les sens. comme si tu n'osais pas affronter le regard de ton interlocuteur. mais dino, il le sent. il te connait, il te sait. il lit en toi comme dans un livre ouvert. tu ne traînes pas. tu accélères le pas alors que tu arrives à quelques mètres de la porte d'entrée. tu espères secrètement qu'il soit déjà au lit. bien endormi. tu espères qu'il ne se rendra compte de rien. la chance sera finalement peut-être de ton côté. ouais, tu croises les doigts. tu pries une divinité pour qu'elle exauce ton vœux. les marches, les clés dans la serrure, la porte s'ouvre, l'appartement est plongé dans la pénombre et ton coeur qui manque un battement. c'était trop beau pour être vrai. « bordel, tu m'as fais peur ! » les clés qui brisent son silence alors qu'elles atterrissent sur le meuble de l'entrée. chaussures que tu retires. liberté retrouvée. mais la gorge se noue. le rythme de ton myocarde s'accélère. il menace d'imploser, ce salop. tu t'approches. doucement. tu te fais petite, discrète. tu veux détourner les questions. tu veux les éviter. une main qui défait ta queue de cheval, crinière indomptable. lippes que tu viens poser contre les siennes. dino distant. dino à des kilomètres de toi, de vous. tu t'écartes, restes debout devant lui. bras croisés contre la poitrine. « mauvaise journée au travail ? » tu tentes, tu mens. tu sais déjà ce qui le met dans cet état. l'heure, ton retard, ton odeur. celle des billets impurs qui ont été glissés ici et là. tu pues le fric sale. et lui, tu sais qu'il a des reproches à te faire. tu l'connais, dino. tu l'connais tellement que tu peux déjà entendre ses mots. tu l'aimes à en crever, le blond. « j'vais me préparer un truc à grignoter. t'as mangé ? t'as faim ? » monologue, discours sans aucune cohérence. tu t'enfonces. tu creuses ta tombe. frêle silhouette qui se dirige vers la cuisine. l'estomac noué, l'excuse. tu n'as pas faim, tu veux juste t'occuper. tu veux seulement lui sortir ces pensées du crâne. au fond, t'as juste peur qu'il s'emporte, dino.
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. Dim 19 Aoû - 19:05 |
| il l'attend. la fenêtre ouverte, les doigts qui bloquent la cigarette entre ses lèvres tremblantes. étrangement tremblantes. il souffle la fumée par la fenêtre afin de ne pas inonder l'appartement de lueur opaque. il a mal. approchant sa main près de ses yeux, il soupire en la voyant trembler doucement, elle-aussi, à l'unisson de son coeur. sa confiance disparue. il regarde au loin, toute la pièce plongée dans une pénombre presque réconfortante. la journée n'avait pas été bonne pour lui. pourtant, il s'était levé de bonne humeur. le sourire aux lèvres. l'envie de croquer le monde pour en recracher ce qu'il en fait de plus éblouissant. mais ce soir, il n'en voulait plus de cette terre qui regorgeait de mensonges. il en avait également, mais rien qui pouvait mettre à terre sa belle. son mariage n'allait pas avoir lieu, il allait tout faire pour qu'il tombe en cendre. son devoir auprès de sa famille mafieuse, il voulait le mettre au placard. luna n'en saurait rien, et cela ne pourrait jamais lui faire de mal. mais ça. ce club. ils étaient passés, avec sa bande, afin de boire un verre. dino n'avait pas voulu, pour commencer, mais avait changé d'avis lorsque l'un d'eux lui avait annoncé une grande nouvelle. l'arrivée de son père. pour affaire. pour le convaincre de reprendre le flambeau. il se devait alors d'accepter afin de régler un rendez-vous avec cet homme qu'il n'avait pas revu depuis un certain temps. l'annonce de son mariage, lui-même, n'avait pas été annoncé de ses propres lèvres. mais, une fois assis. un verre dans la main. une douche froide s'était abattue sur lui. sa luna. déshabillée. à la vue de tous. de ces hommes qui rêvaient de se toucher face à sa divine. il avait explosé, l'envie de tous les faire périr. c'était son ami qui l'en avait empêché en le faisant sortir du bar. luna ne l'avait pas vu. il s'était installé prêt de cette fenêtre, et fumait depuis un bon moment déjà. à remettre toute sa vie en question. après ça, pouvait-il croire en leur amour ? pouvait-il lui faire confiance ? était-elle infidèle ? dino avait du mal à se persuader qu'elle n'était là que pour danser devant ces hommes. cette idée lui donnait envie de frapper sur les murs. il se contrôlait, pour l'instant.
la porte s'ouvre, il se lève. « bordel, tu m'as fais peur ! » sa mâchoire se serre. ses yeux deviennent brûlants. ses lèvres sont douces contre les siennes. trop douce pour qu'il ne vienne les briser. il se contente de la laisser faire, de rester dans le vague. les yeux ailleurs, la tête en ébullition. il éteint sa cigarette, sans lui répondre. « mauvaise journée au travail ? » il hoche la tête, doucement. refermant la fenêtre, il boit un verre d'eau afin d'enlever le goût de la cigarette. il ne fumait que rarement, mais son corps lui demandait un remontant en ce moment-même. et il n'avait pas voulu boire. garder toute sa tête. ne pas faire de mal à sa belle lorsqu'il perdrait les pédales. « j'ai terminé tôt, donc ça va ... » il tente un semblant de sourire, mais peu naturel. « j'vais me préparer un truc à grignoter. t'as mangé ? t'as faim ? » il la regarde s'éloigner vers la cuisine. il ne répond pas. non, il n'a pas mangé. mais non, il n'a pas faim. il la regarde, de haut en bas, et revoir ce corps se déhancher sur scène. c'est à vomir. doucement, il marche à sa suite, et passe ses bras autour d'elle, l'enserrant contre lui. il dépose alors un baiser dans son cou, respirant son doux parfum qui le rend dingue d'amour. « j'ai faim de toi, je peux ? » un nouveau sourire, plus mauvais cette fois-ci. avant qu'il ne glisse ses doigts dans son pantalon pour en tirer un billet. d'un geste précis, il coince le morceau de papier dans le soutien-gorge de la belle, et lui souffle. « tiens, ça c'est pour le baiser. pour que t'enlèves tes fringues, j'suis désolé mais j'ai que de la monnaie. tu prends les chèques ? » |
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. Lun 20 Aoû - 0:36 |
| tu détestes ça, luna. tu détestes devoir te donner à des hommes. être un bout de viande. être l'objet de leur désir. ça te donne la gerbe d'en être arrivé là. ça te donne des nausées à chaque fois que tu dois monter sur cette scène. tu n'aimes pas ça, mentir. être une autre. avoir cette double vie. parce que c'est presque le cas. parce que tu voudrais être la femme parfaite alors que tu es à des kilomètres de l'être. mais il ne doit pas savoir, dino. il ne peut pas savoir. parce qu'il n'accepterait pas cette faiblesse de ta part. alors, tu te terres. tu t'enterres dans ce cercle vicieux. tu perds pied, et tu t'enfonces. cette boule au creux de ton bide qui est constamment là. l'angoisse d'être celle qui le décevra. tu te dégoûtes toi-même. c'est à peine si tu peux encore affronter ton reflet. c'est à peine si tu t'acceptes. la poupée imparfaite. la douce qui trahit. ce n'est pas toi. tu te dégoûtes. alors, tu n'as pas besoin de ça. d'un affront. d'une vérité éclatée. d'un amour qui se brise. dino, l'homme de ta vie. dino, celui que tu te refuses de partager. il est à toi, tu es à lui. partiellement. sans qu'il ne le sache. parce qu'en réalité, tu appartiens à un bon nombre d'hommes. juste le temps d'une soirée. juste le temps d'une danse. pour quelques minutes, pour quelques regards. et dino, tu sais qu'il ne l'acceptera pas. alors, tu as cette mauvaise impression lorsque tu passes le seuil de la porte de votre appartement. il est froid, distant. il est ailleurs, pas avec toi. tu veux éviter les explications. tu veux éviter les esclandres. parce que ça se termine toujours comme ça. toujours.
« j'ai terminé tôt, donc ça va ... » tu hoches la tête. un reproche masqué par l'heure tardive à laquelle tu rentres ? tu n'en sais rien. en réalité, tu préfères changer rapidement de sujet. la bouffe, la nourriture. t'es loin d'être un cordon bleu mais tu te débrouilles. mieux que dino, en tout cas. il pourrait se laisser périr si tu n'étais pas là pour lui préparer un semblant de dîner. la cuisine est telle que tu l'as laissé en quittant l'appartement ce matin. t'en conclues rapidement qu'il ne s'y est pas pointé. tu commences déjà à fouiller dans les placards. tu sens son corps qui se colle au tien. son odeur qui t'enivre. les yeux clos, tu profites de ses lippes contre ta peau. « j'ai faim de toi, je peux ? » alors, tu secoues la tête. il peut, évidemment. il peut tout faire de toi, dino. te prendre ici sur le plan de la cuisine. ou ailleurs. peu importe, tu es à sa merci. mais ça sonne faux.
un geste, un billet. l'argent qui épouse parfaitement la courbe de ton sein. tu te retournes, tu lui fais face. « tiens, ça c'est pour le baiser. pour que t'enlèves tes fringues, j'suis désolé mais j'ai que de la monnaie. tu prends les chèques ? » tu le pousses, dino. plus violemment que tu ne l'aurais cru. corps frêle qui a peut-être assez de force pour ça. « qu'est-ce qu'il te prend ? t'es devenu dingue ? » tu sors le billet, viens lui balancer au visage. « j'en veux pas d'tes tunes. j'suis pas une pute, dino. sinon, crois-moi que tu m'devrais un paquet de pognon. » jouer l'innocente. faire celle qui plaisante. faire celle qui ne sait pas. il n'a pas prononcé les mots. il joue peut-être un jeu. et toi, tu ne sais plus sur quel pied danser. tu te protèges juste. mais tu restes sur tes gardes. tu l'connais, après tout. et tu sais qu'un démon sommeille en lui. tu sais qu'il se réveillera vite. bien trop rapidement. alors, tu t'éloignes. tu viens sortir une bière du frigo. bouteille que tu portes à tes lippes, cigarette que tu allumes par la même occasion. silence pesant. tu l'sais au plus profond de toi, luna. tu vas passer un mauvais quart d'heure. « c'est quoi ? ton nouveau fantasme ? me prendre pour une prostituée, ça t'excite ? ta main droite te suffira, alors. »
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. Dim 26 Aoû - 16:05 |
| Il peut parfois se conduire comme un abruti lorsqu'il sent son coeur capable de s'échapper de sa poitrine. Ce n'est pas par gaité de coeur qu'il confronte les personnes de son entourage. Jamais. Seulement par nécessité. Lorsqu'il entre dans son appartement, seul, dans la pénombre, pour y attendre son amour, il n'a qu'une idée en tête ; en savoir plus. Il voit son visage, il sent son parfum, et c'est son univers entier qui s'emballe en même temps que son pauvre coeur. Il n'est pas toujours le plus doux, et son ton sarcastique doit certainement éveiller les sens de sa petite amie. Rien de méchant, mais le billet qui épouse les plis du soutien-gorge, et ses lèvres frôlant sa peau, un mélange indécent. Elle se retourne, elle le pousse. Il comprend. Le con sourit, trop stupide pour voir que même s'il est dans son bon droit, il va trop loin. « qu'est-ce qu'il te prend ? t'es devenu dingue ? » Oui, dingue de toi. Et c'est tout le problème. Il a envie de fondre en larmes, comme une gamine de deux ans, et au lieu de cela, il devient un ours. « j'en veux pas d'tes tunes. j'suis pas une pute, dino. sinon, crois-moi que tu m'devrais un paquet de pognon. » Il ne peut s'empêcher de sourire, malgré la situation. « ah, parce qu'en plus tu fais crédit ? » Il fait l'con, pour oublier qu'il a mal de l'avoir vu sur cette scène, face aux yeux de tous ces hommes en rut. Il la regarde prendre une bière, s'allumer une clope et la glisser entre ses lèvres. L'endroit où d'autres hommes sont certainement déjà allés. « c'est quoi ? ton nouveau fantasme ? me prendre pour une prostituée, ça t'excite ? ta main droite te suffira, alors. » Il ne répond pas, au début. D'un pas lent, exténué par la honte, il va jusqu'au réfrigérateur afin de prendre également une bière. Il ne l'ouvre pas, la laisse sur la table à la regarder. « Au moins, je sais où ma main droite a trainé. » Il fixe encore sa bière, comme si des réponses y étaient inscrites. Puis, il fini par reporter son attention sur Luna. Sa belle Luna. Sa tendre Luna. Sa menteuse. Il attrape une cigarette, et l'allume sans même aller à la fenêtre. Il n'est pas censé fumer souvent, seulement lorsqu'il stress ou que Luna n'est pas dans les parages. « Tu as raison, tu n'es pas une prostituée, excuse-moi. » Il souffle la fumée en serrant les dents. « Et tout à l'heure, ce n'était pas un strip-tease que tu faisais avec cette barre, tu attendais seulement le bus. » Il reprend son sourire de con. « Et le bus n'arrivait pas, t'avais chaud, donc tu t'es déshabillée. C'est pour ça que t'es arrivée tard, y'avait des bouchons. » C'est acide, tranchant. Sarcasme. |
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. Mar 28 Aoû - 15:32 |
| il te cherche. et tu ne sais pas à quoi il joue. tu l'éloignes de toi. tu n'aimes pas quand il est comme ça, dino. quand il joue, quand il t'attire et te repousse. et toi, tu ne sais pas quelle réaction avoir. celle qui soit adaptée. celle qui ne l'énervera pas d'avantage. parce qu'il l'est, énervé. tu le sens. tu le sais. mais la raison, elle t'est inconnue. pour le moment, en tout cas. « ah, parce qu'en plus tu fais crédit ? » bordel, mais à quoi il joue ? tu fulmines, et tu viens allumer ta cancéreuse. contrairement à dino, tu es une grosse fumeuse. une de celle qui n'a pas peur d'affronter un cancer. ton seul vice. enfin. « au moins, je sais où ma main droite a trainé. » tu arques un sourcil, pas certaine de comprendre ses dires. ses intentions. non, tu ne les piges carrément pas. « tu as raison, tu n'es pas une prostituée, excuse-moi. » regard qui se pose sur lui. tu n'y comprends rien. et cette fois, il a toute ton attention. la suite, tu l'attends. tu sais qu'il y en aura une. « et tout à l'heure, ce n'était pas un strip-tease que tu faisais avec cette barre, tu attendais seulement le bus. et le bus n'arrivait pas, t'avais chaud, donc tu t'es déshabillée. c'est pour ça que t'es arrivée tard, y'avait des bouchons.» et là, tu comprends, luna. les yeux écarquillés, la boule qui te saisie les tripes. il sait, dino. il sait tout. mais est-ce que ça excusait son comportement ? sûrement pas. « alors, tu traînes dans les boîtes de strip ? » apparemment, ouais. et toi, tu tombes sacrément de haut. dino, il est à toi. rien qu'à toi. et toi, tu es à lui. peu importe ce qu'il en pense. et toi, tu n'aimes pas ça. tu détestes ça, même. qu'il puisse poser son regard sur d'autres que toi. « ça nous fait un point en commun, au moins. » tu le provoques, c'est vrai. luna, la fragile. luna qui s'emporte. « je ne fais que me déshabiller. j'ai besoin d'argent. et toi, c'est quoi ton excuse ? » le fautif, il est devant toi. et il est hors de question que tu te considères tout aussi mal. son comportement, tu ne lui pardonneras pas. quoi que tu ais pu faire. parce que dino, il ne cherche pas d'explications. juste la punition. luna plus forte. luna qui semble ne pas avoir peur. pourtant, tu es bel et bien terrifiée. tu le connais, dino. tu sais comme il peut être.
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. Jeu 6 Sep - 21:32 |
| Il ne joue plus Dino, il redistribue les cartes. Une à une, en faisant attention de toujours avoir une bonne main. Parce qu'il ne supporte pas d'être devancé. Impulsif, certes, mais réfléchi. Il sent son sang faire un tour unique dans son cerveau, et repartir à jamais. Il a envie de sauter à la gorge de tous ceux ayant vu SA Luna dénudée. A en juger par les yeux écarquillés de la belle, elle avait compris le danger. Il savait tout. Et si ses collèges ne l'avaient pas arrêté, il serait certainement en prison à l'heure qu'il est. Meurtre. Il les aurait éventré. « Alors, tu traînes dans les boîtes de strip ? » Il ne la regarde pas, ne la regarde plus. Son corps souillé, déshonoré. Il se persuade qu'il n'en veut plus. Pourtant, après l'avoir vu ainsi, se balancer sur scène avec autant de grâce, il en voulait encore plus. La jalousie qui avait obstrué ses veines le poussait à vouloir Luna contre lui, plus que jamais. Le besoin de la toucher, de la posséder ; malgré la rancoeur. Il laisse son attention s'enfuir sur la bière, posée sur la table. Il voyait son reflet dans la bouteille en verre, son sourire de connard et les rides qui le rendaient ignoble de haine. Il avait envie de cogner les murs, de hurler sa frustration au monde. Et après avoir fait du mal à sa Luna, après avoir fait s'effondrer son monde entier, il se repentira. Alcool après alcool. Il sortira, ira flirter avec le danger. Sûrement, il finira les mains en sang, après avoir frappé bien trop fort dans des individus innocents, des gamins sans réel mérite. Il laisse sa clope entre ses lèvres, comme si le tabagisme pouvait le faire disparaître d'un coup, l'effondrer, à la manière d'un cancer accéléré. « Ça nous fait un point en commun, au moins. » Ses yeux se braquent immédiatement sur elle. La fragile qui tente de réveiller le diable pour une raison qu'il ignore. Malgré les efforts, il a du mal à retenir ses poings. Il cogne la table, brusquement. Les doigts pétrifiés dans la paume de sa main nerveuse. « Ne me pousse pas à bout, chérie. » Le petit surnom afin de garder les pieds sur terre, de ne pas oublier qu'elle reste l'amour de sa vie. Ne pas lui faire de mal. Ne pas la faire souffrir. La mériter. S'efforcer jour après jour d'être bon pour elle. Puis merder. Être lâche. Lui en vouloir à elle, au lieu de se remettre en question. Il a toujours ce sourire mauvais coincé sur sa gueule de mec pas fiable. Il continue de la fixer comme s'il allait lui sauter à la gueule pour épouser la forme de sa main sur celle de son visage d'ange. Mais il se contente de ne pas bouger, de contenir le sang de son organisme animal. « Je ne fais que me déshabiller. J'ai besoin d'argent. Et toi, c'est quoi ton excuse ? » Elle ne fait QUE se déshabiller ; comme si ce n'était pas déjà trop. Il se lève de sa chaise, et attrape la bière dans sa main brisant le reflet qu'il contemplait des minutes en arrière. « Tu as besoin d'argent ? Tu estimes que c'est une excuse valable ? Si je vais braquer une banque et que je dis à l'officier : mais, monsieur l'agent, j'avais besoin d'argent. Tu crois qu'il va me laisser partir ? MAIS T'ES UN PUTAIN DE GENIE MA GRANDE. » Le syndrome de ganser qui se manifeste à nouveau. Lorsque les émotions deviennent incontrôlable, le médecin l'a prévenu. Il devient insensé. Il perd les pédales. « Tu devrais en faire un tee-shirt : J'avais besoin d'argent. » Il se rapproche d’elle, doucement mais dangereusement. Il se met devant elle, ignorant la fumer qui jaillit de sa propre bouche, comme un taureau avant sa mort, et celle enveloppant Luna. « Tu veux savoir ce que je faisais là-bas ? Je parlais affaire avec mes futurs associés. Tu sais, diriger toute une famille mafieuse, c’est du boulot. » Il ne lui avait jamais dit qu'il était l'héritier direct d'une famille influente de la mafia. Lui-même ne l'a su que récemment ; mais ce n'était peut-être pas la meilleur manière de lui avouer. La colère. Le syndrome. Un mélange qui lui fait perdre la tête. Il essaie de ne pas la toucher, de ne pas poser ses sales pattes sur elle, mais c'est déjà trop tard. L'index sur sa joue, pour la caresser doucement. Le geste paraît touchant, mais il est empli d'ironie et de vice. Non, ça ne va pas. « L'argent n'est pas un problème, j'en ai. Le problème vient de toi, tu m'as trahi, Luna ... » Il sert les dents, et n'ajoute rien, sachant qu'il va aller bien trop loin. |
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. Sam 8 Sep - 15:25 |
| le sarcasme vole. tu le cherches. tu le trouveras sans doute. une certaine témérité qui ne te ressemble pas. petite chose fragile qui sursaute lorsque le poing de dino vient rencontrer le bois de la table. tu as compris, luna. il sait. il n'y a plus de mensonges. pas de retour en arrière. les silences pèsent. ils font souffrir. ils font mal. parce que tu as merdé. les non-dits qui brisent votre bulle. qui éclate cette carapace dans laquelle tu étais lovée. blottie avec dino. parce que plus rien n'a d'importance. le sol pourrait se dérober sous tes pieds que tu ne t'en rendrais pas compte. la terre pourrait se mettre à trembler, le ciel te tomber sur la tête. tu t'en fiches royalement. tu es là à la contempler. silencieuse. les membres qui vacillent, le coeur qui se déchire. tu es là à la détailler, sans un mot qui ne puisse sortir de ta bouche. pas un mot, pas d'excuse. « Ne me pousse pas à bout, chérie. » chérie. doux surnom qui semble inapproprié. les sons, les syllabes résonnent dans ta tête comme une vengeance. mélodie ironique qui t'étripe le coeur. dino te rappelle que tu lui appartiens. tu es à lui. tu clignes des yeux. toujours pétrifiée par cet excès de colère. par ce respect qui lui manque. les raisons que tu balances ; l'argent. « Tu as besoin d'argent ? Tu estimes que c'est une excuse valable ? Si je vais braquer une banque et que je dis à l'officier : mais, monsieur l'agent, j'avais besoin d'argent. Tu crois qu'il va me laisser partir ? MAIS T'ES UN PUTAIN DE GENIE MA GRANDE. » un pas en arrière lorsqu'il se redresse. mur que tu percutes. la cancéreuse toujours entre tes lèvres. la fumée s'échappe. elle est libre, elle. « Tu devrais en faire un tee-shirt : J'avais besoin d'argent. » tu déglutis difficilement. tu cherches un peu de courage. mais tu le connais, dino. en rajouter serait l'énerver d'avantage. est-ce utile ? probablement pas. et pourtant ... « Ça n'a rien à voir. Braquer une banque est un délit. Mais, j'y penserai. » les mots qui n'aurait pas dû être rajoutés. trop tard. alors, tu tentes de t'échapper. son regard change, ne s'adoucit pas. mais finalement, est-ce que tu es la seule à être coupable ? la seule à devoir porter le chapeau. dino était dans une boîte de strip-tease. il était là à regarder des filles se mettre à nues pour le compte d'inconnus. il était là à les détailler, à les aimer. à vouloir les posséder. comme d'autres en ont envie lorsqu'ils te regardent. alors, est-ce que tu venais de perdre le droit de montrer ton mécontentement ? peu importe la réponse. ce soir, tu comptes n'en faire qu'à ta tête. ce soir, l'agneau s'en est allé. dino, ton dino. tu imagines bien pire pendant ces secondes à vous toiser du regard. les raisons de sa venue. ce qu'il a bien pu faire de pire. les regarder, les toucher, les posséder. « Tu veux savoir ce que je faisais là-bas ? Je parlais affaire avec mes futurs associés. Tu sais, diriger toute une famille mafieuse, c’est du boulot. » la bombe explose. ton cerveau implose. tu viens laisser tomber ta cigarette sur le sol sans même que tu ne t'en rendes compte. tant pis. un léger rire vient franchir tes lippes. « Tu n'as pas trouvé une meilleure excuse ? » tu refuses d'y croire. tu refuses d'accepter cette vérité là. tu n'encaisses pas. les magouilles, la mafia. pas pour toi. pas pour dino. pas pour vous. tu restes stoïque. droite comme un i alors qu'il creuse d'avantage la distance. son doigt qui caresse ta joue. tu frissonnes. « L'argent n'est pas un problème, j'en ai. Le problème vient de toi, tu m'as trahi, Luna .. » tu lui laisses le loisir de te toucher. de s'approcher encore. tes iris viennent se planter dans les siennes. « Je t'ai trahi ? Tu t'fous de moi là ? » il dit la vérité, dino. tu sais quand il ment, tu n'es pas dupe. les poings serrés, tes ongles qui blessent les paumes de tes mains. « Je suis celle qui t'a trahie ? Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité, là ! » tu le pousses. viens décoller le colosse qui s'est collé à toi. tu t'échappes, tu as besoin d'air. lien qui se brise, quelques pas vous séparent. « la mafia, sérieusement ? et c'est quoi la suite ? tes mains sont tâchés de sang ? t'as été aux putes pour leur faire plaisir ? c'est quoi la suite, hein ? » la voix s'élève. elle vient briser le silence, trahir ta panique. elle résonne en écho. ton monde s'écroule, luna. un monde merveilleux que tu pensais intouchable. incassable. tu viens passer une main sur ton visage, tes doigts pincent l'arête de ton nez. tu secoues la tête, démunie. « ne m'approche pas ... » tu souffles, tu anticipes. il venait de te trahir. dino n'est pas celui que tu pensais. l'homme que tu aimes. l'homme de ta vie. |
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. Mar 11 Sep - 19:11 |
| Il se cache derrière un mélange de sarcasme et d'abattement. Il se cache derrière son syndrome de ganser. Il se cache derrière un semblant de contrôle. Mais il ne contrôle rien de sa vie, Dino. Il se laisse emporter par les nouvelles, toujours plus accablantes. Cela commence par l'idée qu'il devienne chef d'une famille de la mafia, et se termine par l'annonce de ses fiançailles avec une femme qu'il ne connait pas. Une inconnue censée posséder les droits de son coeur. Pourtant, il appartient à une autre, ce fameux coeur, à une femme qu'il ne mérite pas de pouvoir caresser, ni toucher. Malgré tout ça, il continue de jouer au con. Ses poings serrées et ses lèvres assassines. Il ne se remet pas en question, de peur de voir ce qui ne va pas chez lui. Bien trop de choses. Rien ne va chez lui. Il est défectueux avant même d'avoir pu goûter au véritable bonheur. Ce bonheur avait un début de prénom, Luna. Mais il le balaie, et retourne dans un cocon confortable qu'on appelle : néant. Elle ne semble pas aussi douce qu'auparavant, endurcit par les crises qu'il a fait à son encontre. Elle sort les crocs, et il ne sait qu'en penser. Alors, au lieu de s'en prendre à lui même, d'essayer de trouver ce qui cloche dans son propre monde, il s'en prend à elle. Elle. Celle qu'il aime à s'en arracher l'âme. Sous le coup de la colère, et de la chute, il avoue une partie de ses troubles. La mafia. Le malheur. Il n'en veut pas, mais a-t-il réellement le choix ? Il n'en sait rien. Et, malgré ce qu'elle semble croire, ce n'est pas une excuse. Ce ne sont pas des paroles en l'air. Il voudrait retirer ses paroles, mais la colère gronde toujours dans ses veines. Son doigt caresse la joue, plus aucune distance ne le sépare de sa bien-aimée, pourtant, leurs coeurs n'ont jamais été si loin l'un de l'autre. Elle se défait de son corps, le repoussant de ses mains d'oiseau. Il reste sans voix, à la fois triste et enragé. « Ne fais pas comme si tu étais la victime dans l'histoire. C'est toi qui te déshabilles devant ces hommes, et c'est encore moi le méchant ? » Il en avait marre d'avoir le rôle du monstre, dans l'histoire. Un mauvais remake de La Belle et la Bête, une histoire déjà trop vue. Il fait encore quelques pas en arrière, sentant que bien trop d'éléments les séparaient déjà. Il ne cesse de la regarder, comme si ça allait être la dernière fois. Qu'après cela, tout allait s'arrêter, qu'elle allait disparaître aussi vite qu'elle était apparue dans sa vie. « Je ne sais même pas ce que tu y fais réellement dans cette boîte. Juste du strip, ou t'as d'autres cordes à ton arc ? » Elle doit comprendre ce qu'il veut dire. L'idée qu'elle se déshabille devant des inconnus lui était déjà insupportable, mais il ne savait pas s'il survivrait à plus. La prostitution. Les tromperies. Il ne se sentait pas d'entendre qu'elle couchait avec d'autres hommes, qu'il y avait des contacts physiques bien plus intimes. Lorsqu'il la regarde, un semblant de détresse a voilé sa colère. Les dents toujours serrées, mais le regard criant à l'aide. « Je t'en supplies, Luna. Dis-moi que tu ne couches pas avec ces types. » Former cette phrase lui a été une épreuve, il n'a même pas à attendre la réponse pour se sentir de plus en plus mal. De plus en plus trahi. De plus en plus à terre. Il tourne en rond, comme un lion en cache, attendant qu'on ouvre sa grille. Puis, il revient sur sa déclaration, comme pour la rassurer et se rassurer lui-même, surtout. « Je ne compte pas accepter le rôle qu'ils m'offrent. Je ne veux pas de tout ça, je veux seulement qu'on me foute la paix. » Il attrape avec lenteur la bouteille de bière, qu'il avait auparavant posée sur la table, et recommence à la regarder en essayant de cesser ses tremblements. Il a envie de frapper dans les murs, de hurler sur Luna, de se délivrer de ses tracas. « C'est comme ça que tu me vois ? Un assassin ? Un mec assez con pour aller aux putes alors qu'il a la femme parfaite chez lui ? Tout ce que je veux, c'est que t'arrêtes de me croire comme ça .... que tu arrêtes de me regarder avec de la peur .... que tu cesses d'agir comme si j'étais un monstre .... » Si elle avait eu confiance en lui, elle lui aurait parlé de ce travail, elle ne lui aurait pas caché. Mais Dino savait qu'elle n'avait pas confiance en lui, elle sentait son coeur accélérer à son contact. Ce n'était pas de l'amour, mais de la terreur. La même rage qui coule dans les veines de l'homme, en ce moment même. Cette rage qu'il tente de contenir. Resserrant sa prise sur la bouteille de bière, il fait un geste ample afin de l'envoyer voler contre un mur. La petite bouteille tombe en éclat, déversant la substance sur le sol, et une marque sur le papier peint. A l'image de son coeur, en morceaux. Il voit rouge, et avoue à demi-voix. « Je ne suis pas un monstre, Luna. » Juste un mec paumé qui vient d'apprendre que sa nana est strip teaseuse, et qui voit sa vie partir en éclat. Juste un mec impulsif et atteint qui refuse de se faire soigner. Juste un mec un peu trop amoureux. |
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| Sujet: Re: tu m'a(b)imes. | dina. |
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